La gare de Barbotan

 

 

     C'est la gare de Barbotan, sur la piste verte (promenade et vélo) entre Gabarret et Labastide d'Armagnac.

L'antenne “rateau” de télévision, que l'on aperçoit au dessus, laisse penser que cette maison de gare était encore habitée, peut-être, il y a une vingtaine ou une trentaine d'années...

Cette piste verte était autrefois une voie ferrée qui reliait Gabarret à Mont de Marsan, et nombreuses en effet étaient dans le département des Landes ces voies ferrées, avant la seconde guerre mondiale...

En ce très beau lundi 7 mars 2011, ayant posé mon vélo près d'un banc en face de cette petite gare, je n'ai pu m'empêcher de penser à tous ces résiniers, tous ces journaliers, tous ces jeunes gens, tous très pauvres et ayant dû quitter l'école à 12 ans, qui, mobilisés pour la patrie en guerre, se sont retrouvés par dizaines devant cette gare en 1915 ou 1916, et ont dû monter dans des wagons déjà bondés, vers une lointaine destination du Nord ou de l'Est de la France... Ils allaient dans un pays dont ils ne connaissaient l'existence que par la carte de géographie de leur école, un pays dont ils ne savaient pas le nom des oiseaux, des arbres et des fleurs, eux qui pourtant savaient tous les “petits secrets” de leur coin de terre des Landes...

À lire les listes de “morts pour la France” sur les monuments dans les villages, on peut se faire une idée du nombre réel de tous ces jeunes gens nés entre 1892 et 1898, “tombés sur le champ d'honneur” aux ordres de généraux et de maréchaux de la Troisième République, peu soucieux de ce “cheptel humain” ainsi mené à “l'abattoir”...

Les Landes, quelques départements de Bretagne, du centre de la France, et d'une manière générale, partout dans toute la France où résidaient en zones rurales (et peu développées économiquement) de ces milliers de pauvres, tous journaliers ou manouvriers... C'est bien là que fut payé le plus lourd tribut à l'”effort de guerre”, un “effort de guerre” devenu en fait une épouvantable boucherie...

Que soit en temps de guerre, en temps de crise économique grave, et... toujours pour la “bonne cause”, au nom de ces “mythes” brandis par les gouvernants et les puissances d'argent qui de surcroît pensent à notre place et nous forcent à penser ce qu'ils veulent qu'on pense... Ce sont toujours les “pauvres bougres” - le citoyen lambda devenu “individu”- qui “ rend gorge”, subit et pour finir crève !

 

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