Les chutes du Rhin

     C'est là que le "commun des mortels" prend conscience de la puissance de la nature...

Encore faut-il cependant que ce "commun des mortels"- en l'occurrence le voyageur ou le vacancier Français, Allemand, Japonais, Russe ou de tout autre pays du monde – ne se sente plus tout à fait, un "touriste mondialisé" visitant à "marche forcée" en voyage organisé ou non, un certain nombre de sites "célèbres"... Mais plutôt un être qui, pour un temps éloigné du pays où il vit habituellement, ignore les derniers développements d'une actualité "brûlante" et souvent assez désespérante dans l'ensemble...

Cela faisait déjà trois jours en cette fin du mois de juin 2011, que j'avais passé le Rhin à Breisach, puis traversé la Forêt Noire (la Schwartzwald) et atteint par la route fédérale 31, le lac de Konstanz, à Lüdwigshafen, petite ville située à l'extrémité nord de l'une des deux branches du lac entre lesquelles s'avance un "bec de terre" dont la pointe est la ville de Konstanz. Et c'est de l'extrémité de la branche sud du lac, depuis Steckborn, à 27 km à l'ouest de Konstanz, que commence le Rhin... dans son "âge adulte" dirais-je... parce que le Rhin "vit son enfance" depuis ses sources situées en Suisse aux confins des cantons de Suisse Centrale et de Graubünden/Grisons et de Ticino/Tessin, jusqu' à Altenrhein en face de Bregenz et de Lindau à l'autre bout du lac de Konstanz. Le Rhin "enfant" sert de frontière entre la Suisse et le Liechstenstein. Il prend son nom de Rhin à partir de la confluence entre ses deux cours à Tamins dans le canton Suisse des Grisons, et l'on considère sa source "officielle" (celle du cours antérieur) au lac de Toma à 2345 m d'altitude (massif du Saint Gothard)...

Cela faisait trois jours que j'étais coupé de l'actualité "pipol" et de l'actualité tout court, et de la France de Nicolas Sarkozy... N'ayant à mon bord qu'une radio ne captant que des postes en langue Allemande, et ne trouvant pas là où je m'arrêtais, de points d'accès internet...

Mais le fracas des chutes du Rhin à Schaffausen en Suisse, vaut bien le fracas de l'actualité autant Française que mondiale... Et à dire vrai, le fracas des chutes du Rhin à lui seul, recouvre et ridiculise le fracas de l'actualité humaine !

 

... L'on peut dire que le Rhin, avec le Danube, qui prennent leurs sources à quelque 180 km de distance l'un de l'autre à "vol d'oiseau", soit le Rhin dans le canton Suisse des Grisons et le Danube en Forêt Noire... Mis bout à bout (ou presque) tels deux rubans posés sur une table, coupent l'Europe en deux : l'Europe située à la fois du côté de la rive droite du Rhin et de la rive gauche du Danube, et l'Europe située à la fois du côté de la rive gauche du Rhin et de la rive droite du Danube (lequel côté marque l'Europe Occidentale et Méridionale, et l'autre côté l'Europe continentale et du nord)...

C'est à Donaueschingen, en lisière de la Forêt Noire au delà de Titisee et de Neustadt, que se rejoignent deux cours d'eau, le Breg et le Brigach. En cette ville, Donaueschlingen, est aménagée dans le parc du château, une fontaine monumentale alimentée par la confluence du Breg et du Brigach. Àpartir de là, le Danube parcourt 2840 km jusqu'à son delta sur la Mer Noire...

C'est la source du Breg, à 1078 m d'altitude, entre le Brend et le Rohrhards Berg près de Furtwangen à 30 km à "vol d'oiseau" au Nord Est de Freiburg, qui est la source officielle du Danube : une petite route y conduit (de Furtwangen à Triberg sur une ligne de crête)...

Les anciens (nos ancêtres) d'il y a 35000 ans, appellaient le Danube "la grande rivière mère". Et au lac de Konstanz s'étendait alors un glacier qui recouvrait non seulement l'emplacement du lac de Konstanz mais aussi toute la région environnante. Et pour passer dans l'Europe de l'Ouest à l'époque, il fallait, après avoir longé le Danube et traversé ses affluents, voyager sur ce glacier (en plein hiver au moment le plus stable du glacier)... Plus au Nord en contournant ce glacier, les terres étaient encore plus inhospitalières et proches de la grande muraille de la banquise (période glaciaire)... Et plus au sud, il y avait les Alpes, rien que de la roche et de la glace à plus de 3000 m d'altitude.

... Il y a, assurément, dans la géographie pure et dure de notre planète, quelque chose d'absolument sublime, qui dépasse de très loin toutes nos activités de "petites fourmis humanusculaires"... Se fout complètement de nos autocars de tourisme climatisés toilettisés et de nos hôtels ou campings quatre étoiles !

Sublime, déroutant, beau et cruel ; cru et nu... Mais "intemporel dans une éternité provisoire" !

 

 

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