Mordrait-on autant, si... ?

 

     Si l'on sentait autour de soi gentillesse et clémence – et un certain intérêt manifeste – tout cela cependant sans complaisance ni servilité ; mordrait-on autant ?

Tu passes ta vie en étant mordu, dès l'instant que «tu pètes un peu de travers », ou qu'on te trouve « chiant », ou même tout simplement quand tu ouvres la bouche pour exprimer quelque chose qui fait un peu grincer les dents...

Alors, parce qu'on est sans cesse mordu, ou parce qu'on voit que ça mord autant autour de soi... On mord !

Mais il y a tout de même ceux qui « ne mordent jamais »... Soit parce que ce sont des êtres « exceptionnels », soit parce qu'ils ne se servent de leurs dents que pour manger : si c'est pas bon, ils en redemandent pas, point barre !

Ceux « qui ne mordent jamais » m'interpellent... Ils me font dire « si ce sont des êtres exceptionnels, c'est qu'ils sont sans doute d'une trempe dont je ne suis pas »... Ou « s'ils ne se servent de leurs dents que pour manger, attention à ce qu'on leur donne à manger car ils n'en redemanderont peut-être pas »...

Et c'est vrai que mordre, tout le temps mordre... Même avec toutes les meilleures raisons possibles de mordre... ça fait pas « très exceptionnel » !

Les chiens de cirque ne mordent pas : ils exécutent des numéros qui « mordent »...

Les chiens à « bon maître » ne mordent pas : ils ont la fidélité qui « mord en silence » les familiarités dont ils n'ont que faire...

Mais c'est fou, les chiens toqués et  réactifs , même de « bon maître », qui « te pincent par derrière le bas du pantalon »... Ceux-là, on a envie de leur donner un coup de pied.

 

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