"Covid-89"...
- Par guy sembic
- Le 05/05/2020 à 07:12
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… J'imagine une pandémie de coronavirus, un « covid-89 » en 2090...
Il n'est pas sûr que la société en France et dans le monde, alors, afin de sauver ses aînés et ses fragiles, fasse le choix d'interrompre la plupart des activités et de prendre le risque de voir disparaître le mode de vie qui sera celui des générations de la fin du 21 ème siècle...
Et cette société, ces générations de 2090, ne seront ni pires ni meilleures dans leurs comportements, dans leurs choix, que la société et que les générations de 2020...
Je dis cela dans l'hypothèse -fort probable- où notre rapport à la mort sera sensiblement le même que celui qui est le nôtre en 2020.
Car s'il s'avérait différent, comme le rapport à la mort qu'avait la société et les générations par exemple en 1348 ; la question en 2090 ne se posera pas...
En 1918 lorsque sévit la « grippe espagnole » et que succombèrent après l'hécatombe de la première grande guerre mondiale, quelque 80 millions d'humains, et que nous étions alors à peine deux milliards sur cette planète...
Les cafés, les restaurants, les cinémas, les théâtres, les terrains de jeux, de sports et de loisirs, les parcs ; les écoles, les marchés, les commerces, les fabriques, n'étaient pas fermés. Et toutes les activités humaines, économiques et culturelles, étaient en marche, ininterrompues... Il est vrai que la société et que les générations de 1918/1919 sortaient d'une guerre qui avait duré quatre ans, très meurtrière et très dévastatrice...
Il y a aujourd'hui en 2020, ce paradoxe étonnant entre d'une part une civilisation de l'individualisme exacerbé et d'une dépendance à un mode de vie que non seulement il faut maintenir à tout prix mais encore améliorer soit disant pour le plus grand nombre, et d'autre part cette « moralité » qu'il y aurait à vouloir sauver nos aînés et nos fragiles... À ne déplorer « que » 240 000 morts au lieu de 80 millions dans le monde... Un monde de 7,7 milliards d'humains...
Un tel paradoxe dépasse mon entendement...
Comment et en vertu de quoi, de quelles « valeurs » (dont elle se réclame -du moins en Europe et en Amérique du nord) une société, une civilisation aussi imbue d'elle même, aussi individualiste, aussi égoïste, peut-elle ainsi faire le choix de se barricader, d'interrompre ses activités, prenant le risque d'un effondrement de toutes ses structures ? Que voudrait « prouver » cette société... Si tant est qu'elle ait quelque chose à prouver ?
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