De la confrontation peut s'ouvrir un passage

La confrontation argumentée, animée et, si difficile qu’elle soit, demeurant pacifique entre deux points de vue, d’idées, de visions différents, est un facteur ou un vecteur d’évolution de la pensée, de la réflexion, et de la relation… Qui peut changer, modifier des comportements, des habitudes prises, conduire à effectuer des choix qui auparavant pouvaient paraître impossibles…

En revanche la même confrontation dans le déni, le parti pris et la violence (verbale et de comportement) est un obstacle à l’évolution de la pensée, de la réflexion, de la relation …

Même dans un environnement de relation autour de soi, hostile, relativement fermé, un passage inattendu, inespéré, peut s’ouvrir… Mais cela dépend cependant de la capacité de l’un ou de l’autre, non pas forcément à convaincre, à “vendre” une idée, un point de vue, mais surtout à trouver en quelque sorte la “longueur d’onde” qui convient pour l’échange, ou encore les mots, le ton, la formulation, et avec tout cela, le regard, le geste, la voix… C’est bien cela, oui, plus que de convaincre, que de vendre : la capacité à trouver la “longueur d’onde”… Reste encore, la situation précise telle qu’elle se présente au moment et dans l’environnement de l’échange, de la relation s’établissant…

S’il y a des modes de vie, des cultures, des sensibilités qui ne peuvent pas coexister sans réels problèmes, et ne peuvent être que confrontation, opposition ferme dans un rapport de force, un rapport de nombre, par exemple avec une communauté ou un groupe dominant… Il n’y a plus alors que le temps dans sa durée et l’expérience de la situation vécue dans un inconfort de relation autant d’un côté que de l’autre ; qui peut, par delà le silence, par delà l’évitement, par delà les colères et de tout ce qui sépare, laisser entrevoir – peut-être un jour – un passage inattendu, inespéré…

En définitive la confrontation dans la difficulté et dans l’épreuve, est sans doute une nécessité sans laquelle aucun passage ne peut s’ouvrir et que sans passage c’est l’enfermement…

Cependant, la confrontation dans le déni, dans le rejet, dans la violence, en tant qu’obstacle incontournable à l’évolution de la pensée et de la réflexion, cela revient – si l’on peut faire cette comparaison – à se heurter à un mur très épais et très long sur lequel par endroits l’on taperait à coup de masse jusqu’à ce qu’apparaisse une fissure…

Alors la fissure peut-elle s’élargir et de quelle manière? Et qu’en serait-il de la projection et de la portée des éclats, des poussières ? Est-ce que là aussi, l’enfermement peut cesser d’être?

 

 

 

relation passage

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