L'abandon des Kurdes
- Par guy sembic
- Le 18/10/2019 à 07:30
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... L'abandon des Kurdes par l'Union européenne et par les Etats Unis d'Amérique, lors de l'intervention Turque en Syrie, intervention qui vise à éliminer les Kurdes du fait que l'armée turque dispose d'un matériel de guerre ne pouvant être comparé à celui dont dispose les kurdes et qu'en conséquence les kurdes ne peuvent qu'être complètement écrasés par le rouleau compresseur de l'armée turque... Ne fait pas honneur loin s'en faut aux gouvernements et aux peuples de l'Europe et des USA... D'autant plus qu'un désastre humanitaire est en passe de se produire, des dizaines de milliers de gens dans la zone des combats et des bombardements le long de la frontière turquo-syrienne, fuient vers d'autres zones où la guerre se poursuit en Syrie, là où déjà les conditions sanitaires, de survie, avec les hôpitaux détruits, les ambulances et les convois de ravitaillement bombardés, font que ces zones de totale insécurité ne peuvent plus être des refuges mais plutôt des camps de la mort... Les médecins eux-mêmes, ainsi que des gens d'associations humanitaires qui étaient encore présents sur le terrain, sont obligés de partir, puisqu'ils n'ont plus la possibilité d'exercer, manquant de tout, et de surcroît sont aussi des cibles lors d'attaques, de raids guerriers et de bombardements...
Plutôt que d'accueillir un million de réfugiés syriens, l'Union européenne a préféré donner six milliards d'euro au gouvernement Turc, pour que les réfugiés syriens soient "gardés" en Turquie...
Même si l'accueil d'un million ou plus de réfugiés syriens pose un réel problème à l'Union européenne, en termes de structures d'hébergement et de moyens de gérer cet afflux de populations ; il n'en demeure pas moins que donner de l'argent au gouvernement Turc pour que ce gouvernement prenne des mesures afin de contenir sur son territoire tous ces réfugiés... N'est pas non plus la "meilleure solution"... D'ailleurs, le gouvernement turc nous le fait savoir par le chantage qu'il fait subir à l'Europe, en ce qui concerne les réfugiés qu'il laisserait passer en Europe si on "l'emmerdait avec la question kurde" (en attendant, les six milliards profitent davantage au gouvernement turc, qu'aux réfugiés qui vivent dans la précarité dans des camps)...
A ma connaissance les Kurdes, historiquement parlant, n'ont jamais eu d'état avec frontières, et n'ont été qu'un peuple (une "nation virtuelle") réparti entre trois autres états : l'Irak, la Syrie et la Turquie, dans un espace géographique le Kurdistan... Et le Kurdistan n'a donc jamais été un pays au sens d'état ou de nation avec des lignes de frontière délimitées, comme l'est par exemple l'Irak... Ce qui est il faut dire à juste titre, un problème... qui date surtout du "partage" que se firent les alliés vainqueurs de la première guerre mondiale, en 1918/1919 (Britanniques et Français), entre zones d'occupation et de protectorat, après la chute de l'Empire Ottoman et l'émergence de la nation Turque dans ses frontières actuelles...
... Nous allons, les gouvernements et les peuples d'Europe -et aussi des Etats Unis d'Amérique- un jour où l'autre selon l'évolution des politiques et des stratégies des grandes puissances, selon des risques accrus de conflits... "payer très cher" l'abandon des Kurdes...
Que ferions nous, cinq cents millions d'européens que nous sommes, si nos territoires, de la côte atlantique jusqu'à la Pologne et à la mer Noire, devenaient "théâtre de guerre" dans le cadre d'un conflit mondial généralisé ? Dizaines de millions de réfugiés, de populations en déplacements et exodes massifs... Et pour aller où? Traverser l' Atlantique comme on traverse actuellement la méditerranée entre la Lybie et l'Italie?
... Je suis atterré (le mot est sans doute un peu fort) par le fait que depuis hier et tout aujourd'hui, il n'est question à la radio comme à la télé lors des bulletins d'information principaux de la journée, que du Brexit, et non pas-ou très peu- de l'intervention turque en Syrie contre les Kurdes...
Certes, le Brexit "c'est une affaire sérieuse" avec toutes les conséquences que cela va entraîner si le parlement du Royaume Uni ne valide pas l'accord conclu entre Boris Johnson et l'Union Européenne.
Mais le peu d'informations données au sujet de ce qui se passe ces jours-ci dans la zone limitrophe de la frontière turquo-syrienne, est bien le signe le plus évident du désintérêt de l'Europe pour les Kurdes... Un désintérêt qui "ne dit pas son nom" et qui se "barde" de "désapprobation" pour la forme, d'un aplatissement des gouvernements de l'Union européenne devant un président Turc qui se moque bien des remontrances adressées par les européens... Seulement des déclarations bien que la France et l'Allemagne suspendent la vente d'armes à la Turquie et que "quelques sanctions économiques" soient envisagées-ce qui reste à voir... Résultat, le gouvernement Turc ira jusqu'au bout c'est à dire l'écrasement des Kurdes dont la résistance ne sera qu'une lutte sans espoir... Désolant, et effrayant ! (Pour ne pas dire abject et d'une lâcheté révoltante quand on pense à la peur de populations de certains pays d'Europe, de voir leur quotidien de vie, altéré par l'arrivée de dizaines de milliers de migrants ; de voir leur tranquillité depuis 70 ans de paix, risquer d'être perturbée!)...
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