La haine est-elle plus mobilisatrice que la solidarité ?
- Par guy sembic
- Le 09/04/2024 à 07:01
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… Si je suis résolument et totalement contre, archi contre l’antisémisme – mais pas pour autant du côté du gouvernement de Netanyaou et des colons gros propriétaires implantés en Cisjordanie - je ne puis cependant « fermer les yeux » sur le massacre de plusieurs milliers de femmes, d’enfants et d’hommes dans la bande de Gaza (ce massacre est un génocide non seulement parcequ’il élimine toute une population mais aussi parce qu’il réduit cette même population à mourir de faim… Et cela dans le « silence des nations – démocratiques, libérales, d’Occident et d’ailleurs, ou totalitaires Russie et Chine comprises.
Quand je dis « le silence des nations » c’est du silence des Gouvernants et des régimes qu’il s’agit – et non pas celui des populations de ces nations, du moins d’une partie de ces populations… C’est – ce qui est étonnant- le silence de certains pays dont les gouvernants devraient, tels la Russie, la Chine ainsi que des pays du monde arabe, à manifester de la solidarité envers les palestiniens de Gaza… Qui interpelle ! ( Il n’en est rien, ou si peu, ou juste « pour la forme »)… En effet, l’Iran, le Hezbollah et le Hamas, qui souhaitent la disparition pure et simple d’Israël, qui haïssent les Israéliens ; ne sont pas pour autant solidaires de la population de Gaza : d’ailleurs le Hamas met les Gazouis en « coupe réglée » depuis bien avant le 7 octobre 2023 (depuis qu’ils ont pris le pouvoir à Gaza le 14 juin 2007)… Et que fait humanitairement parlant, l’Iran pour la population de Gaza ? Que font humanitairement parlant également, les pays du monde arabe pour la population de Gaza ?
En revanche, la haine des Israéliens et l’antisémitisme exacerbé, ça, ça marche et ça circule sur les réseaux sociaux ! Il faut croire que la haine est plus mobilisatrice que la solidarité !
Il y a manifestement une disproportion énorme entre les victimes israéliennes de la barbarie des combattants du Hamas et les victimes des bombardements sur Gaza , tout comme il y eut en mai 1945 une même disproportion entre les victimes ( quelques colons « pieds noirs ») lors de la rébellion de Sétif et la répression qui a suivi, de l’armée française et qui fit plusieurs milliers de victimes, massacrées en représailles dans la région de Sétif…
Comment est-il possible que des gens (des Juifs de la Diaspora qui avaient été persécutés en Europe et en Russie, ainsi même que des Juifs ayant subi le nazisme) installés en Israël depuis un siècle, puissent concevoir un tel massacre de civils palestiniens dans la bande de Gaza ?
Certes le Hamas est à l’origine le premier responsable, du fait de la tuerie qu’il a perpétrée sur le territoire israélien le 7 octobre 2023, tout comme les rebelles de Sétif en mai 1945 furent les premiers responsables en assassinant quelques « pieds noirs »… Mais est-ce que cette responsabilité initiale des uns justifie qu’en réaction, l’on en vienne à massacrer toute une population ?
L’on entend dire – ce qui est « en partie » vrai – que les populations musulmanes durement impactées – en l’occurrence les Gazouis palestiniens par l’armée Israélienne- sont « de facto » du côté des terroristes du Hamas et que les Gazouis palestiniens abritent, protègent ces derniers et fournissent des combattants au Hamas : d’où la « justification » du Gouvernement Israélien à éradiquer le Hamas en « rasant tout Gaza »…
Il y a manifestement un paradoxe entre d’une part le traumatisme de la shoah qui traverse les mémoires et les temps depuis 1945, qui est présent à l’esprit dans la civilisation occidentale, et dont la conséquence est le soutien à Israël et à l’existence d’ Israël… Et d’autre part, ce qui vise à effacer le traumatisme de la Shoah et à réanimer la flamme multi séculaire de l’antisémitisme…
L’on n’arrive pas à s’en sortir, de ce paradoxe : si l’on soutient Israël on est considéré d’extrême droite et indifférent au massacre des Gazaouis, si l’on soutient les palestiniens et si l’on condamne les Israéliens parce qu’ils rasent Gaza et éliminent toute une population, on est considéré comme antisémite (ou anti sioniste – ce qui revient à peu près au même) ou encore on est considéré comme pro musulman, et l’on est accusé de refuser de qualifier de terroristes les auteurs d’attentats du Hamas…
Autant dire que la neutralité dans cette affaire là, est à la fois difficile et suspecte (à vrai dire elle est impossible – la seule position possible est celle d’un engagement à combattre la haine, à combattre la violence, à combattre toute forme de domination des uns et des autres (domination par l’économie de Marché, domination par la force armée, domination par la religion, domination par la possession de biens -propriété, territoire, argent ; domination par la prédation)…
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