Le livre d'Eric Brunet
- Par guy sembic
- Le 24/01/2012 à 08:06
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Samedi soir, le 21 janvier à "On n'est pas couché", j'ai pris note, en quelque sorte, de l'échange entre Eric Brunet et ses interlocuteurs au sujet de son livre "Pourquoi Sarko va gagner"...
Une première remarque s'impose, à mon sens : cette formulation dont le premier mot est un mot que l'on emploie d'ordinaire pour interroger, aurait du mal à supporter après "gagner", un point d'interrogation... Pour la bonne raison qu'elle "saute aux yeux", cette formulation ainsi faite, en tant qu'affirmation et non pas en tant que questionnement...
Il est évident que si Nicolas Sarkozy ne gagne pas l'élection présidentielle, le livre d'Eric Brunet n'aura plus de sens par le titre qu'il porte. Mais qu'il conservera cependant "tout son sens", par ce qu'Eric Brunet écrit au sujet de Nicolas Sarkozy (et qu'en gros il a expliqué sur le plateau de "On n'est pas couché")...
Ce livre n'est donc pas, à mon avis, un "livre inutile" car il rend compte à juste titre, ou plutôt dans une réflexion non partisane et "éclairée", de "quelques vérités" que les médias (et la plupart des journalistes et des chroniqueurs "de droite comme de gauche" d'ailleurs) ont complètement occultées et cela dans une "entreprise de démolition" telle que l'on n'en avait encore jamais vu à ce point là... Une "entreprise de démolition" donc, orchestrée "à grande échelle" depuis le début du quinquenat de Nicolas Sarkozy.
Que des organes de presse iconoclastes, portés quel que soit le régime en place sur la caricature, la moquerie, l'humour décapant, à leur manière "démolissent"... ça c'est parfaitement normal, "de bonne guerre" et tout à fait dans l'optique de la liberté d'expression même si cela heurte certaines sensibilités, même si "ça va un peu loin"...
Mais que toute la presse écrite et parlée, que la quasi totalité des médias, de droite comme de gauche, se livre à une entreprise de démolition systématique d'un personnage en particulier (en l'occurrence Nicolas Sarkozy)... Alors là, je me dis en rejoignant quelque peu la pensée d'Eric Brunet : "Il y a vraiment quelquechose de pourri dans ce pays, et non seulement pourri mais malsain, à la limite de l'inconsistance, de la vulgarité, de la médiocrité culturelle, de style haro sur le baudet on en fait une philosophie quotidienne érigée en religion" !
Je n'aime pas Nicolas Sarkozy et quoiqu'il arrive (par exemple s'il est au second tour avec Marine Le Pen) je ne voterai pas pour lui, et m'abstiendrai-je... Mais quand Eric Brunet dit que la Maison de L'Amérique Latine dans le quartier latin à Paris, est un lieu très sélect et fréquenté par des intellectuels riches... (là où François Hollande a fêté son résultat aux primaires socialistes)... Je me dis au fond de moi, que la maison de l'amérique latine au quartier latin vaut bien d'une autre manière, le fouquet's sur les Champs Elysées... Sauf que là, en l'occurrence en octobre 2011, la "caste médiatique n'en a point fait un fromage" !
Vous me direz après tout, que "tout un chacun" c'est à dire le citoyen lambda comme le personnage charismatique et connu du public, peut bien fêter où il veut comme il veut avec qui il veut, ses succès, et selon ses goûts, ses fréquentations, ses moyens financiers, ses sensibilités artistiques ou intellectuelles...
Mais ce qui me fait réfléchir, c'est la manière dont ce "genre d'affaire" est présenté... ou occulté, car au delà d'un sentiment d'indignation si partagé soit-il par des milliers de gens, il y a cette "symbolique" qui s'impose comme un leit-motiv sans cesse repris en choeur et asséné en permanence et que l'on inscrit même dans l'Histoire...
Ne devrait subsister en l'occurrence que l'indignation, la seule indignation par elle-même, dans la mesure réelle de cette indignation... Et non pas cette "symbolique" qui n'est rien d'autre qu'un culte rendu à une forme de médiocrité culturelle fondée sur une vision partisane et sectaire du monde selon des clivages...
Que ce soit au Fouquet's pour Nicolas Sarkozy en mai 2007 ou à la maison de l'Amérique Latine pour François Hollande en octobre 2011... Ou pour quiconque d'ailleurs en n'importe quel lieu "branché" ou non, sur n'importe quelle scène publique ; lorsque l'on fête quelque chose d'important dans sa vie... Ce qui a une signification aux yeux des observateurs que nous sommes, citoyens "Lambda" ou personnages en vue ; ce sont les gens que l'on invite et dont on s'entoure habituellement... En général ce sont presque toujours des personnages "d'une seule et même caste, d'une seule et même famille de sensibilité ou de vision du monde, d'un même milieu social"... (il y a rarement de la "diversité", diversité dont beaucoup de personnages politiques, d'écrivains, d'intellectuels et d'artistes se réclament d'ailleurs afin de paraître au mieux de leur crédibilité)...
Mais comment, à bien réfléchir, pourrait-il en être autrement, conditionnés que nous sommes par la réalité incontournable qui est celle de sensibilités inconciliables en situation d'opposition et d'affrontement... Ou au "mieux", d'indifférence ?
Tant qu'il y aura des Fouquet's, des maisons de l'Amérique Latine ou de la Chimie, tant qu'il y aura des cénacles, tant qu'il y aura des partis, tout comme tant qu'il y aura des hommes... Il n'y aura que cette Histoire qui à vrai dire, s'écrit toute seule alors même que les hommes croient l'écrire eux-mêmes selon que cela les arrange à telle ou telle époque ou en telle situation provisoire ou durable...
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