Le Petiot...

 

     Si l'on n'a pas oublié, enfant que l'on fut, ce qui a été éprouvé – et bien souvent tu – l'on s'est construit, adulte, une sorte de moralité et tout un monde de valeurs et de principes...

Avec une certaine gravité, il m'arrive de réfléchir – et d'imaginer – ces univers intimes qui sont ceux de l'enfance, des personnes très âgées ou lourdement handicapées...

Certes je le conçois, l'historiette que je raconte ici est... “un peu salée”... Mais c'est le monde, ce monde dans lequel nous vivons, jugeons et pensons... et faisons... qui est pervers... Pas l'univers intime de l'enfant, du vieillard ou de la personne “cassée”...

     L' Historiette : lire dans la rubrique "Super Pirate suite" LE  PETIOT...

 

Pour la “petiaude” ( si l'histoire s'était intitulée "la petiaude" ) j'aurais imaginé une autre histoire... Où cela ne se passait pas sous une table et où le “coup de craque” ne serait point venu du parfum de toilette de Papa ou de la botte du grand frère frappant le ballon de foot... ou encore à la vue de la poitrine velue du prof de gym à l'école...

Non, pas du tout... Rien de tout cela...

Avec la “petiaude” nous serions entré je crois, dans une “autre dimension”... quoiqu'avec l'histoire du “petiot” le dimanche de ses sept ans sous la table familiale... il y eut une dimension...

Cela aurait été dirais-je, quelque peu “Harrypotteréen”... avec la “petiaude”...

Avec les filles à vrai dire je ne sais pas très bien...

Je sais seulement qu'il y a quelque chose de terriblement pareil... dans une dimension de féminité...

Et c'est dans cette dimension de féminité qui m'est apparue aussi étrange qu'intime, telle qu'un souvenir émouvant et heureux de mon enfance... Que je parviens à décrypter les signes – et la tectonique – de l'être-femme... avec il est vrai, plus ou moins de bonheur...

 

 

Comment c'était, avant la Féminité ? ... S'il y avait eu un avènement de la Féminité ?

Sans doute “oeil pour oeil, dent pour dent”, comme dans l'Ancien Testament (la loi ancienne)...

Mais la Féminité en tant que concept purement humain – et donc, appliquée à l'humain – ce n'est jamais que de l'humanité...

Alors, il n'y a pas de “loi nouvelle”...

 

... Au dessus de la table (au moment de souffler sur les sept bougies) il y avait eu - incontestablement - cette "complicité d'une infinie tendresse" entre le petiot et sa maman... D'où le regard de la maman qui "balayait toutes les sciences de l'école de la rue, des copains, des filles et des petits trucs et combines"... Comme si c'était cela même la "révélation", autrement dit la science, c'est à dire cette infinie tendresse toute emplie de complicité et d'adhésion totale à une manière de penser, de ressentir... et qui nécéssairement devait (a du) impacter toute la sensibilité, toute l'intelligence, tout l'imaginaire du Petiot... lequel Petiot deviendra "grand" avec "ça"...

 

... Au dessous de la table, il n'y avait plus de regard, plus de visage (de la maman)... Mais il y avait la Féminité même... Bien sûr c'étaient les jambes de maman... des jambes croisées, très jolies, très élégantes et qui faisaient un bien fou, absolument fou, à regarder... au point qu'il advint ce qu'il advint (et que je décris)...

Faut-il rappeler que sous la table, il n'y avait, il ne pouvait y avoir... que ces jambes là! Sûrement pas celles par exemple de l'affriolante Tatie (la nouvelle petite amie de Tonton) en ensemble pantalonant... ou encore celles des grand'tantes ou de la Petite Mémé... qui en aucune façon ne devaient "faire rêver" le Petiot...

 

... Il y a... Tout ce que l'on peut éprouver (et qui fait un bien fou) pour une femme, un jour...Pour une autre femme, un autre jour... Ou encore (mais c'est plus rare) pour une seule femme dans toute sa vie...

... Il y a... Tout ce que l'on peut éprouver (et qui fait un bien fou)... de la Féminité même... de la Féminité toute entière, c'est à dire de ses fragrances, de ce dont elle se vêt, de ce qu'elle voit, de ce qu'elle respire, de ce qu'elle bat (que ce fût-ce comme le coeur d'un oiseau ou comme le coeur d'un poulpe)... Et il me semble que, outre la peinture et la musique, la littérature est “particulièrement bien placée” pour se “jeter sur une femme, se jeter sur la Féminité”...

Alors, alors... peut-être y-a-t-il quelques marges à franchir... ou quelque bois, ou quelque fossé, ou quelque cloaque même...

Peut-être y-a-t-il quelques foudres de regards, quelques doigts pointés... à devoir supporter...

Pour un amoureux fou de la Féminité...

 

 

 

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