Accident de Millas
- Par guy sembic
- Le 21/12/2017 à 07:47
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
- 1 commentaire
... Ayant appris hier soir, à la radio (un bulletin d'information à 19h), que la conductrice du car scolaire (accident de Millas/passage à niveau) est "mise en examen pour homicide involontaire" (c'est bien là le terme employé)... Je suis indigné, révolté, outré, dans une colère noire, contre une telle décision qui montre à quel point la justice de notre pays est d'une absurdité, d'un illogisme et dirais-je même d'une barbarie inqualifiable !
Voilà une femme dont les instances judiciaires de notre pays ne se préoccupent en aucune façon, de la douleur qui est la sienne, du drame affreux que c'est pour elle, victime elle même, blessée, de cet accident ! Comme si la douleur, la souffrance morale de cette femme ne suffisait pas à elle seule, il faut que l'on y ajoute encore cette décision de la justice (dans le cadre de l'enquête) qui, aux yeux du "commun des mortels" (des citoyens, des gens que nous sommes) rend suspecte cette femme pour ne pas dire "coupable" ! Car, ne nous y trompons pas et "appelons un chat un chat", bien que dans une "mise en examen" l'on soit "présumé innocent" , le seul fait d'être "mis en examen" (et donc devoir s'expliquer devant des juges) implique forcément de la part de l'opinion publique (une partie de l'opinion publique) une possible ou probable culpabilité ! (L'on imagine alors des gens acceptant de croire que la conductrice du bus aurait pu délibérément percuter la barrière!)...
Et à côté de cela, l'on met en place des "cellules d'assistance et aide psychologique" pour les parents des victimes, les témoins choqués, les victimes elles même quand elles ne sont pas mortes c'est à dire blessées -et peut-être seront handicapées par la suite...
Cette "cellule d'assistance et aide psychologique" est-elle -si elle concerne aussi la conductrice du car- "compatible" avec le fait de sa "mise en examen"? Car dans une telle "compatibilité" (de principe) il y a là, il y aurait bien là une hypocrisie manifeste! (d'un côté l'on aide ou aiderait et d'un autre côté on enfonce ou enfoncerait)... Pour dire l'absurdité qu'il y a dans ce cas !
Combien de fois faudra-t-il le répéter, que cette femme a formellement déclaré que les barrières étaient levées et qu'en conséquence elle s'est engagée le plus normalement du monde en toute quiétude !
Il est permis de se demander ce que pèse finalement la déclaration d'un citoyen de notre pays, en face de ce que déclare la direction d'un groupe marchand, d'un puissant lobbie ou des gens de haute autorité !
Commentaires
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- 1. Joach Le 27/12/2017
Je vous suis complètement tout au long de votre paragraphe sur le sens induit par la mise en examen d’un individu revenant à le considérer potentiellement coupable. Seulement cette perception n’est pas propre à une partie de l’opinion publique, mais au mis en examen lui-même, également.
Encore une fois, rien ne nous dit que la conductrice ait agi délibérément. Je continue de tiquer sur votre emploi de ce mot à ce sujet. Pour autant, éliminer cette folle hypothèse ne doit exclure en rien une possible et soudaine gêne, une distraction voire l’effet indésirable d’une quelconque substance absorbée préalablement. Pourquoi toujours cette focalisation autour de sa version en l’absence de toute autre ? En quoi ses déclarations seraient-elles plus sincères et vraies que l’automobiliste d’en face arrêté devant le passage à niveau, par exemple ? En cela, les propos tenus par le procureur ont été d’une clarté implacable.
Vous finissez en évoquant la direction d’un groupe marchand, d’un puissant groupe de pression et des gens de haute autorité. Où exactement placeriez-vous la SNCF ? Sans injection de fonds publics, point de chemin de fer d’une telle ampleur et d’un tel niveau de sécurité. Je doute donc que le groupe marchand caractérise la SNCF, même si celle-ci semble se donner des airs d’entreprise commerciale de plus en plus assumée. C’est en omettant volontairement d’évoquer l’infrastructure et son coût… Quant aux lobbys, je ne vois pas le rapport, seuls resteraient éventuellement des gens de haute autorité, ce qui, dans ces hautes sphères de (dé)responsabilités, n’est pas improbable, effectivement. Mais encore une fois, à mes yeux, vous tombez dans le piège de l’encagement du point de vue. On nous oriente depuis le début vers un problème de barrière, exclusivement, sans jamais vraiment pousser le raisonnement au-delà et poser les bonnes questions :
- ambiance à bord et concentration de la conductrice dans le virage, juste avant le passage à niveau,
- conditions de visibilité,
- fonctionnement des avertisseurs (sonores et visuels),
- intégration des caractéristiques du véhicule et des conditions de circulation (rapport au point II de l’article R422-3 du code de la route),
- mention des statistiques des accidents aux passages à niveau (dans 98 à 99% des cas, les collisions sont dues au non-respect du code de la route, 30 à 50% des fermetures de passages à niveau voient un usager de la route passer en infraction)...
J’insiste, je ne prends pas plus partie pour l’un que pour l’autre, à l’origine, je tiens juste à préciser la nécessaire distance à l’égard de ce genre d’événement qui, systématiquement, et d’autant plus aujourd’hui avec l’omniprésence des écrans, des médias et des « réseaux sociaux », a trop souvent tendance à nous entraîner dans la spirale infernale de la déraison et de verser dans l’émotion. Or il est clair que ces réactions en chaîne ne font jamais avancer le problème.
Cordialement,
Joachim, 34 ans, Maurepas (Yvelines)
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