"Biopic", encore un anglicisme !
- Par guy sembic
- Le 27/05/2021 à 09:02
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… “Biopic”… Je ne connaissais pas ce terme (encore un anglicisme)… Sans doute l’ai-je vu quelque part sans que j’y prête attention… Il est vrai que ce qu’il aurait pu m’évoquer (qu’il m’a peut-être d’ailleurs vaguement évoqué)… N’entre pas dans ma culture, et en conséquence j’aurais bien du mal à l’intégrer, ce terme, dans mon vocabulaire…
J’ai donc recherché la signification de “biopic” : œuvre de fiction en film ou vidéo (cela peut donc être un court métrage), centrée sur une description, une biographie (histoire racontée) d’un personnage ayant réellement existé, ce personnage pouvant être celui qui se met lui-même en scène, et qui tient le rôle principal…
“Biopic” peut-être rapporté, à la place d’un film, d’une vidéo, d’une mise en scène d’un moment de sa vie, en un récit écrit, un roman -en général court – ou une nouvelle…
Quoi qu’il en soit, “biopic” en film ou en récit romancé, cela me fait penser à toutes ces histoires que les gens écrivent pour raconter quelque chose sur eux mêmes, et aussi à ces “stories” publiées sur Facebook… Piètres “productions” en règle générale… Et “dans l’esprit du temps que nous vivons”, un temps qui s’apparente à un paysage assez morne dans l’ensemble – mais où “paraît-il” – il y pousse des sortes “d’arbres de mai”… Les “vrais arbres” n’étant plus vénérés, ne faisant plus rêver…
… Cela dit, un paradoxe me surprend – et je ne sais quoi en penser à vrai dire…
Mardi 25 mai sur France 2 entre 21h et 23h 30, je regardais “Retour de terre inconnue”, l’émission préférée des Français selon une enquête d’audimat portant sur le nombre de téléspectateurs en écoute de l’émission…
J’imaginais tous ces millions de Français, de gens “du commun” en général, tels que vous et moi, au moment de la fin du film documentaire, “la larme à l’œil”, très émus, bouleversés…
Il faut dire que 2 à 3 fois dans l’année, lorsque passe cette émission à la Télé (qui n’est plus alors la “Tu-es- laid”) -rire – la fin se déroule toujours sur le même mode – d’émotion et de larmes lors de la séquence des adieux…
Avec bien sûr, la “philosophie” qui se dégage de l’aventure hors du commun en terre inconnue, mettant en avant ces “valeurs éternelles” au sujet du “rapport à l’autre”, des “beautés du monde” etc. …
Tout le monde, absolument tout le monde, souscrit à cela ! … Et durant quelques minutes, enfin dans le temps qui est celui de l’impact, de la portée de ce qui a été montré ; l’on a l’impression d’entrer dans une dimension d’humanité, de réflexion, d’interrogation…
Mais très vite, dès le lendemain matin même, c’est la réalité dans laquelle on vit au quotidien qui “reprend le dessus” – et c’est là qu’est le paradoxe : retour en territoire (ou environnement) connu, soit le monde de l’individualisme, un monde de violences, d’agressivité, de non partage, de frictions et de crispations, de consommation effrénée, de domination des apparences, d’un rapport à l’autre qui n’a plus rien à voir avec ce qui a été montré dans l’émission…
Il y a dans ce paradoxe, quelque chose de “désespérant”, ou qui met en colère… Et dans la mesure où la pesanteur de la désespérance, et l’expression de la colère, se font envahissantes, c’est bien là, sur ce “chemin là” que l’on se perd en se fondant sur des repères que l’on se fait soi-même, des sortes de “vérités” qui ne sont que des “éléments d’une vérité plurielle, infiniment plurielle, aussi plurielle que la réalité de l’univers dans sa complexité et dans tout ce qui compose la réalité de l’univers…
Ainsi toutes ces vérités que l’on se fait soi-même, auxquelles on croit et que l’on voudrait universelles… Font elles tout ce que l’on raconte, tout ce que l’on écrit, que l’on montre aux autres , dans, précisément ces “biopics”, ces “stories”, ces “journaux intimes”, ces récits d’autofiction et autres productions romanesques en rapport avec ce que l’on a soi-même vécu…
… Peut-être le “passage” ou la “porte” dont on rêve l’ouverture sur un “ailleurs” pouvant être différent et si possible meilleur… Existe-t-il lorsque se fait “une conscience aiguë en nous, de l’immense pluralité de la vérité…
Mais ça, c’est pas la réalité actuelle de notre vie au quotidien… D’être conscient de la pluralité de la vérité !
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