Du haut vers le bas, un "ruissellement" très inégal
- Par guy sembic
- Le 09/02/2021 à 06:59
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
- 0 commentaire
… Entre le 17 mars début du premier confinement jusqu’au 31 décembre 2020 – et cela continue en s’accélérant, même – selon l’ONG OXFAM, les milliardaires tous pays confondus ont vu leur fortune, tous avoirs, possessions de biens immobiliers, revenus et dividendes d’actions ; augmenter de 3900 milliards de dollars.
Durant la même période de huit mois et demi, en France, les plus fortunés ont gagné 175 milliards d’euros, de telle sorte que la richesse accrue de cette minorité de fortunés, dépasse largement en augmentation la richesse qui jusqu’alors, année après année, progressait déjà beaucoup, notamment en revenus (rétributions, salaires, primes) et dividendes d’actions (d’un rendement voisin de 15% ou plus)…
La France est même dans le “classement” mondial, le 3 ème pays qui fait état de la plus importante progression de la richesse des plus fortunés, après les États Unis et la Chine…
Dramatiquement, scandaleusement, d’une insolence et d’un caractère ostentatoire et provocateur, et prédateur ; cette richesse “ruisselle” inégalement, du haut vers le bas, mais de telle sorte qu’atteignant le milieu, elle se répartit, en millions ou en milliers d’euros (en revenus, salaires, dividendes d’actions), comme tout autour d’un lac de montagne dont les déversements ont des débits et des écoulements variables…
Mais, du milieu vers le bas, les écoulements finissent par devenir de très petites rigoles, écartées les unes des autres… Et au plus bas dans la plaine immense s’étendent des espaces qui eux, ne sont plus du tout irrigués… Des espaces de plus en plus vastes…
Ainsi en France, l’un des pays les plus “riches” de la planète, “riche” si l’on peut dire en terme d’assistance, d’aides diversifiées, de “couverture médicale”, par le biais des “vertus” du consumérisme associé au côté “miroir” de l’individualisme et du développement personnel ; aussi paradoxal et étonnant que cela puisse paraître, depuis mars 2020, les Restaurants du Cœur n’arrivent plus à secourir des nécessiteux de plus en plus nombreux, et parmi eux, beaucoup de jeunes de moins de 25 ans sans emploi, sans ressources (rappelons que le RSA est versé à partir de l’âge de 25 ans)…
Quantité de gens depuis le début de la pandémie de covid, qui faisaient partie du “milieu” (en somme “le plus gros des troupes” quoique dans la disparité, dans l’inégalité ), ont basculé dans la pauvreté véritable. Ce sont là des gens qui exerçaient des activités dans les secteurs dits “d’économie tertiaire”, des auto entrepreneurs, des travailleurs à leur compte, des commerçants, des restaurateurs, des boutiquiers, tous impactés par la crise du covid…
Ce ne sont pas eux, tous ces gens ayant basculé dans la pauvreté – ou risquant d’y basculer à tout moment – qui détiennent sur un livret A des 20 000 euros, et encore moins des portefeuilles d’actions, ou des “matelas de liquidités” de plusieurs milliers d’euro à chaque fin de mois sur un compte courant bancaire (ce serait plutôt du “découvert autorisé”) !
Soit dit en passant, les milliards d’euro sur les livrets A et Codevi, dont on entend parler, c’est bien là ce qui constitue un “indicateur” relatif à cette richesse qui “ruisselle” en atteignant une bonne partie du “milieu”…
Les dividendes ? Parlons en … Dans ce “milieu” aussi “inégalement arrosé” qu’il soit, l’on y trouve tout de même quantité de gens qui, précisément, chez leur banquier se faisant leur conseiller, ont des portefeuilles d’actions, et donc, perçoivent des dividendes… Bien sûr d’un montant largement inférieur à celui des actionnaires privilégiés d’un groupe pharmaceutique entre autres sociétés multinationales, du fait que les plus privilégiés sont ceux qui détiennent la majorité des parts de capital dans leur portefeuille…
Pour conclure je vous pose cette question, à tous ceux qui n’ont pas encore basculé dans la pauvreté, qui risquent moins que d’autres à y basculer, qui ne sont pas des révolutionnaires notoires, plutôt des gens se disant “raisonnables, réfléchis, censés, normaux, de moralité consensuelle et j’en passe de tous les qualificatifs possibles…
“Trouvez vous normal cet état des choses ? Quels sont vos arguments pour soit défendre ce système, soit justifier son existence, son bien fondé ?” …
Je vous attends, mais n’espérez pas trouver en moi un interlocuteur complaisant – et encore moins à convaincre ! …
De toute manière votre silence, qui est la réponse la plus probable, sera déjà suffisamment éloquent !
… Une dernière chose – qui n’a en apparence rien à voir avec ce que je viens d’exprimer - :
Les “ceu’s zé celles” qui “klaxomerdent” dans les ronds points au moindre “pet de traviole” de trajectoire effectuée de surcroît dans une lenteur dérangeante… Sont précisément et manifestement ceux et celles faisant partie de ce “milieu” de gens infatués de convictions et de certitudes conformistes, de normalité ambiante, de consensualité moralisante, qui eux, ne sont pas loin s’en faut les plus à plaindre, mais dont l’individualisme, l’arrogance, l’égoïsme puent sous le masque d’une civilité de mise ! … Tout cela n’étant pas le propre des humbles, des “pauvres bougres” !
Ajouter un commentaire