En ces latrines proprettes...

Où tu te rends chaque jour

Si de ce naturel orifice que l'on nomme trou de bale

Cela sonne comme une petite trompette de foire

C'est que ça sent la vie

Cette vie que les ans qui passent maltraitent

T'occasionnant quelques ratés dans le moteur

Mais cette musique

Preuve certaine de vie

Musique de trompette de foire

Immaîtrisée et incongrue

Claque aux oreilles des invités

A proximité dans la salle à manger

Et suit un bruit de chasse d'eau

Un bruit de porte refermée

La porte de ce lieu dit d'aisance

Où comme par le trou d'une baignoire

S'en vont les ruines du dernier festin

Servi amoureusement sur la table

Par la maîtresse de maison

Et c'est aussi tout l'orgueil du monde

Qui sombre en ces latrines proprettes

Le froc au bas des chevilles

Le kiki fripé

Et si au final tu cassais ta pipe

Le froc au bas des chevilles

En silence et sans invités dans ta salle à manger

Assis sur la cuvette

Et sans la moindre pensée profonde te venant alors

Toi qui toute ta vie durant fut un penseur à tout bout de champ

Mais qu'importe le froc au bas des chevilles

Qu'importe le kiki fripé

La petite musique de trompette de foire

Les ruines du dernier festin

Puisqu'il se lève toujours quelque part

Dans le vaste monde ou si près de toi dans ta maison ou dans la rue

Un sourire généreux

Un regard tombé du ciel

Une voix qui te touche comme des lèvres venant effleurer

Une cicatrice ancienne ou nouvelle

Et que claque brandi haut et fort par quelque fripon de passage

Un bras d'honneur à l'ennemour et à l'orgueil du monde

latrines

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire