L'interlocuteur est essentiel
- Par guy sembic
- Le 28/10/2021 à 07:20
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Tout ce que l’on n’a pas exprimé, par la parole ou par l’écrit – mais que l’on a seulement pensé sans en avoir pris note, ne va nulle part sauf peut-être pour les croyants, à un dieu étant un interlocuteur…
L’on peut avoir imaginé, pensé telle situation, telle histoire, sans en avoir fait une relation par écrit, cela ne va nulle part, sauf peut-être pour un croyant, à un dieu étant un interlocuteur…
À défaut de dieu, pour un non croyant mais aussi pour un croyant, l’interlocuteur – pour autant que l’on imagine qu’il y en ait un – est une personne, ou plusieurs personnes, ou un ensemble de personnes auquel on pense.
Peut-on penser, imaginer, seulement en soi-même et rien que pour soi-même, sans aucun interlocuteur, ni dieu ni personne en pensée (comme “virtuellement présent”) ?
Quelle est alors la “finalité” de ce que l’on pense ou imagine sans l’exprimer par la parole ou par l’écrit, “dans sa tête”, sans interlocuteur pouvant être dieu pour un croyant et une ou un ensemble de personnes (imaginé) pour un non croyant ?
Je ne vois pas, personnellement, la “finalité”… Sans interlocuteur imaginé…
Donc l’interlocuteur est essentiel… Tellement essentiel que lorsqu’il n’existe pas physiquement comme par exemple en ayant des gens devant soi, il faut alors l’inventer- c’est à dire plus précisément, l’imaginer en pensant à une personne que l’on connait ou à un ensemble de personnes supposé…
L’interlocuteur est d’autant plus essentiel, pour celui ou celle qui ne peut que difficilement concevoir de ne pas noter, écrire, dire, ce qu’il pense, ce qu’il imagine… Et qui doit “avoir dans l’idée” que ce qu’il “laisse se perdre” ne “mérite pas” d’être écrit, d’être dit, d’être noté, d’être communiqué – pas même à dieu pour un croyant – à aucun interlocuteur…
Ce qu’il “laisse se perdre” et aussi et surtout “ce qu’il ne veut pas communiquer”…
Ainsi en tant qu’auteur, producteur d’œuvre, écrivain, artiste… Tout ce qui ne peut être laissé perdu, tout ce qui peut être communiqué, ne peut qu’être exprimé, dit, écrit… Et donc, pas seulement pensé en soi… Car à quoi sert la seule pensée en soi, non exprimée, non communiquée, sans interlocuteur ?
Je n’arrive pas à concevoir que soi-même l’on puisse être son propre interlocuteur… C’est comme se voir, voir son visage dans une glace de sa salle de bain… Soit dit en passant, ce que l’on appelle “narcissisme” (jouissance ou admiration de soi même) ne serait-ce pas en vérité, “se voir et se sentir bien de se voir jusqu’à en éprouver de la jouissance, comme si l’on se voyait par le regard de l’autre, de cet autre qui se sent bien de nous regarder, comme si on pouvait se mettre dans le ressenti de l’autre jusqu’à le ressentir en nous même ?
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