La hantise de la fable, et de l'image
- Par guy sembic
- Le 15/04/2011 à 18:53
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
- 0 commentaire
... J'ai assurément dans l'écriture, dans chaque projet ou réalisation d'écriture, une intention imagée..
Une forme purement narrative et -ou- mélodramatique, me rendrait peut-être plus clair et plus accessible... Mais la communication mondialisée nécessite cette hantise de la fable, et donc l'obsession d'une simplicité réductrice, d'une formulation "à la portée de tous", ou encore d'un "effet produit"...
Ainsi la "fable" est-elle, devient-elle, a-t-elle pour objectif, une "mise en scène" des situations, des personnages, des événements réels ou fictifs... Et cela, tout cela, afin que la "fable" puisse se vendre, séduire, se répandre, distraire...
...Une oeuvre, un récit, un texte, purement narratif me semble effectivement mieux approprié à ce que l'on pourrait définir comme étant une forme de communication mondialisée dans la mesure où cette communication, tout en se fondant en un langage ou en une écriture tout comme à l'intérieur d'un moule commun ; n'en serait pas moins en ce moule, une pâte épurée et donc débarrassée de poussières ou d'éclats inutiles...
Mais je n'adhère pas personnellement, à la forme "mélodramatiquement arrangée" dans le discours narratif... Car il y a dans le mélodrame à mon idée, une assez nette tendance à la mise en scène "de valeur d'audience"... Ce qui convient tout à fait, d'ailleurs, à cette mode actuelle de "communication mondialisée" qui submerge toutes les cultures authentiques et intemporelles du monde...
La "hantise de la fable", d'ailleurs, dans la "communication mondialisée", est devenue obsessionnelle, d'autant plus que, par l'audience que la fable génère, il se définit une valeur marchande...
Je me demande tout de même parfois si une "intention imagée" dans l'écrit ou dans le dit, ne rejoindrait pas aussi une "intention de la fable"... Plutôt que de puiser naturellement dans l'imaginaire porté en soi tel un "terreau" enrichi de ressenti et travaillé sans relâche...
Les surréalistes par exemple, dans leurs oeuvres, puisent-ils vraiment dans leur imaginaire "terreau enrichi de ressenti et travaillé sans relâche"? Dans ce que leur nature leur a donné ?
Ou bien, pour quelques uns d'entre eux, n'ont-ils que la "hantise de l'image"? Qui est alors comme "la hantise de la fable" ?
... Je pense que l'Art, même s'il puise dans l'imaginaire et dans le naturel que l'on porte en soi, s'il puise aussi pour une part trop importante dans la technique, n'est plus vraiment de l'Art, mais de l'artisanat... Ainsi le mélodrame et la fable, et aussi l'image, pour ce qu'ils procèdent de technicité plus que d'imaginaire et de naturel, plus que de ressenti et d'émotion et d'intuition, sont des "produits" plus que des oeuvres...
Ajouter un commentaire