La liberté d'opinion
- Par guy sembic
- Le 22/10/2021 à 08:00
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Déjà en 1968 – il y a 53 ans donc – puisque nous sommes en 2021, Hannah Arendt, dans “La Crise de la Culture” écrivait :
“La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat”…
Que la culture soit en crise, cela ne date pas d’hier… À vrai dire il faudrait pour la définir comme si elle était intemporelle, la culture – et je pense qu’elle le fut vraiment intemporelle par le passé, et qu’elle l’est encore en partie – lui faire prendre un C majuscule afin de la différencier de la culture avec un c minuscule…
La culture d’aujourd’hui est devenue une “culture de consommation” dont la principale caractéristique réside dans l’acquisition de savoirs qui, parce que la capacité mémorielle est atrophiée, se fait par la technologie et par la modernité de l’information, mais cette acquisition là, des savoirs, de cette manière – avec ces “béquilles” que sont par exemple Google et Wikipédia – n’incite guère à l’analyse, à la comparaison, à la nuance, à la réflexion…
D’ailleurs, les savoirs ainsi acquis, par les supports informatiques et numériques et leurs contenus, en somme tout ce que l’on apprend par aussi, les autres supports que sont les magazines, les journaux, la télévision, l’internet ; sont-ils fugaces, et donc ne se fixent pas dans la mémoire, il faut sans cesse les retrouver, les re – rechercher…
Et le drame c’est que, tout comme les Historiens qui “font l’Histoire” à leur manière et selon l’esprit et les tendances du temps, en déformant les faits ou en falsifiant les faits ; les acteurs de l’information, les déforment, les occultent, les falsifient également, les faits, dans une dimension qui dépasse celle de l’Histoire et qui celle de la vie de tous les jours, de l’actualité de la vie de tous les jours partout dans le monde…
Dans de telles conditions de déformation, d’occultation et de falsification ; la liberté que l’on prend – quand elle nous est concédée ou autorisée ou encore quand elle est laissée à tous sans aucune modération – est non seulement une farce mais une tragédie…
Et quand bien même les faits sont vrais, il y a ce que les faits étant vrais nous suggèrent, nous incitent à penser et qui entre dans le débat, un débat qui n’est que polémique sans issue, ou au pire, qui sépare, qui divise…
Mais les faits étant souvent arrangés ou déformés – avec en plus l’image qui en est donnée – la farce n’en devient qu’encore plus tragédie…
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