Les ordres contre les ordres sont aussi des ordres
- Par guy sembic
- Le 06/06/2020 à 07:31
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Dans les « Grands textes fondateurs » de la constitution républicaine, la mission première de la police et des forces de l'ordre est de protéger, d'assurer la sécurité des personnes et des biens et, en même temps de rechercher, d'appréhender des meurtriers, des voleurs, des délinquants, et de réaliser des enquêtes, des investigations afin d'interpeller, d'arrêter tous ces gens dont les actes et les comportements sont répréhensibles...
Mais dans la réalité du monde en lequel on vit, il est manifeste que les polices et que les forces de l'ordre, n'ont pas tout à fait pour seule mission, de protéger, de sécuriser, de veiller au bien être des citoyens, des populations...
Les polices et les forces de l'ordre sont aussi les « gardiens du temple et des officiants du temple » autant dire le « bras armé » des décideurs économiques, des gouvernants, des puissants, des lobbies, de tous les régimes politiques autoritaires... Et que dans ce sens, ils ne protègent plus les citoyens, n'assurent plus le bien être des citoyens (ou alors seulement les plus privilégiés d'entre eux)...
Cela dit, affirmer dans une ostentation, dans un « radicalisme » et dans une violence sans nuance, asséner, marteler que les policiers américains, français et d'autres pays, sont des assassins, c'est oublier, ne pas tenir compte du fait que bon nombre de policiers et d'agents des forces de l'ordre sont plus proches de la mission définie dans les « Grands textes » de la constitution républicaine -même s'ils sont tout de même pour certains d'entre eux, les servants de l'ordre établi...
Il y a dans beaucoup de contestations, de révoltes, de manifestations « anti ceci ou cela », ou de soutiens « pour ceci ou cela » ; comme une autre forme de conformisme, de « pensée unique », comme une autre forme d' « ordre »... Des formes de contestations et de révoltes se traduisant par des manifestations violentes, ostentatoires, partisanes et qui il faut le dire -je le dis- entrent dans un « air du temps » qui devient irrespirable, corrosif...
Cela est d'autant plus préoccupant que, dans un souci de justice, de dénonciation de faits scandaleux -et sous le coup de l'émotion suscitée- l'on ne peut condamner ces contestations, ces révoltes, pour ce qu'elles ont de vrai, de fondé, d'avéré... Et que, du fait que l'on ne peut les condamner pour ce qu'elles ont de juste, l'on ne voit pas ce qui les rend irrecevables, ce à quoi l'on ne peut se rallier...
À vrai dire, et cela est une réalité aussi tragique qu'amplifiée par la rumeur, par l'émotion, par le ralliement à une cause... C'est que l'on ne condamne pas, que personne ne condamne, n'a seulement l'idée de condamner ce qu'il y a de condamnable, de déloyal, de purulent, de nauséabond, dans la condamnation elle même !
Autrement dit condamner peut être juste mais aussi injuste -et délétère...
… Je repense à cette réflexion de Léo Ferré, auteur-compositeur-interprète de la chanson française, né le 24 février 1916 et décédé le 14 juillet 1993 :
« Le drapeau noir de l'anarchie c'est aussi un drapeau »
… Et j'ajoute pour ma part : « Je ne conçois pas, je n'imagine pas l'anarchie, selon les ordres contre les ordres , ou les désordres contre les désordres »...
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