Petit conte de politicfiction
- Par guy sembic
- Le 27/11/2013 à 07:28
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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La Gauche et la Droite croulèrent dans les ruines fumantes et sanglantes des cités convulsées dont la plupart des édifices éventrés ou aux façades découpées en aiguilles n’abritaient plus en de rares recoins, cavités ou couloirs, que des êtres faméliques vêtus de hardes, de petits groupes d’enfants à demi nus ou des vieillards crasseux se battant pour le contenu d’une poubelle.
Il n’y avait plus d’hôtel des impôts, d’école, d’hôpital ni même d’hypermarché et les gens dans les rues jonchées de détritus, parcourues par des hordes de « zappeurs » armés de pioches, de chaînes et de scies, tiraient des caddies dont les roulettes bloquées crissaient sur le macadam.
Au beau milieu de ce chaos post apocalyptique, subsistait encore, mal protégé par des barricades de véhicules enchevêtrés, de fûts, d’appareils ménagers, de postes de télévision éventrés et d’ordinateurs vomis des gueules béantes d’une hydre citadine, le quartier des Ilotiers qu’au début des « Grands Evènements », les Bonnets Troués avaient pris d’assaut.
Mais les assoiffés, les baiseurs de mômes, les trouduks à machette, les parias, les haut-le –goulot, les mordus de la sniffe, les égorgeurs, les violeurs ou même les hypocrites à petit budget, les otetoidelaquej’m’ymette, les pauvres que s’ils étaient riches ils t’en feraient encore plus chier que les riches qui te sucent le croupion jusqu’à l’os, firent capoter le Super Plan Autogéré des Bonnets Troués avec le concours crapuleux d’une flicaille à la solde des Grandes Maffias Scélérates Autorisées qui elles, saupoudraient les petits budgets avec de la came et du fric crasseux, écarquillaient les carreaux des branchés, des pèquenots et des rompucracus avec des flash pornos sur écrans de portables. Et les carreaux se voilaient d’un brouillard jaune d’or, la rétine zébrée d’éclairs blancs…
Alors les Bonnets Troués furent balayés par les Cuirasses de Feu à la main de fer, et dont le chef El Mayor imposa sur les cités moribondes un régime sec aux pruneaux de gros calibre, aux exécutions sommaires, aux camps de regroupement de populations suspectes dans les zones arides du Grand Hexagone à moitié incendié. Dans ces camps furent exterminés dans des « fours solaires » des dizaines de milliers de gens, tous déclarés par les Cuirasses de Feu, de « viande contaminée ».
Il se leva tout de même au plus profond et au plus noir de ce chaos général en des lieux sinon protégés du moins isolés des ruines fumantes et sanglantes, des édifices éventrés, des plages polluées, de la montée des eaux sur les côtes du Grand Hexagone, et de toutes les cités moribondes ; un Grand Renouveau incarné par des politicards centralisateurs de pouvoirs qui balayèrent pour un temps indéterminé ces bandes de Cuirasses de Feu et les rois de la Pègre Planétaire, en instituant un régime qui, lui, n’était pas nouveau puisque déjà expérimenté sous une république de nababs ayant capoté dans une mondialisation économique et financière.
La Présidente Générale de la Nouvelle République était tout simplement « Madame la Présidente – Mairesse – Sénateuse – Députée – Curée »… Entourée de ses Sbiresses et de ses Mulâtresses sapées de court, ferraillées piercinguées aux chevilles au nombril aux narines aux yeux et aux oreilles.
Et toute cette intelligensia féminine bariolée tigrée bikininisée fit du Grand Trésor Défiscalisé de la Pègre Planétaire, la manne officielle recyclée pour le Bien de Tous, et les sermons des curées le « sénatus – consule » régisseur de la Loi Nouvelle et des atermoiements anticipateurs de chaos universel.
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