Scénario fou !
- Par guy sembic
- Le 26/05/2010 à 09:20
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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J'imaginai, j'imaginai... D'un rêve de clodo littératoque, d'un rêve à me faire “trouer le cul” par tous les accros du “dada à cent balles”, “des pompons à choper” et de la “nique aux pestiférés”... j'imaginai, j'imaginai oui, ce scénario fou...
Une maison commune pour les « humains pelés »… Un grand centre d’hébergement et de séjour, d’accueil, de gentillesse et de convivialité, d’éducation et insertion sociale pour les « gavatchos », les rejetés, les seuls, les « nuls », les moches, les déglingués, les moitié fous… En bref tous les pauvres mecs et les pauvres nanas qui ont pas eu de pot dans leur vie ! Et des gens dévoués et compétents pour s’occuper de ce centre. Une dynamique autour d’un tel projet afin d’obtenir l’appui des médias, de certains organismes et du Gouvernement. Tous les soirs, la fête avec les paumés, plus du tout de crasse, de puanteur, et surtout plus du tout de mépris ni de regards et de propos condescendants.
Pourquoi un tel projet, me direz vous, et pour ces gens là ? Et pas pour une autre cause ? Des projets humanitaires, des associations internationales, il y en a dans le monde. Cela fonctionne… plus ou moins bien, c’est vrai ! Mais pour les « humains pelés », excusez moi, il n’y a pas grand-chose à l’heure actuelle.
Pour un peu plus d'un milliard d'entre vous tous, chers habitants de ma planète en bonne santé, au milieu de vos familles, avec votre « statut » social si modeste soit-il, vos valeurs, vos repères… Vous qui n’avez pas trop faim de nourriture ou d’affection, vous qui n’avez que de légers handicaps, vous, riches ou pauvres mais avec vos deux guiboles et une cervelle qui fonctionne normalement, oui, pour vous tous je ne me fais aucun souci : vous y arriverez toujours ! Les fins de mois seront difficiles, vos enfants ne feront peut-être pas les études qu’ils auraient souhaité, mais je ne vous plains pas !
Par contre les pauvres gens totalement déshérités et oubliés de vous tous, ceux là qui, en dépit des générosités de façade et même des bonnes sœurs et des restos du cœur, crèvent dans la crasse et la solitude au fond d’un « trou à rats », oui, ne vous en déplaise braves gens « bien dans le sens du monde », ça me fait chier de les voir crever comme ça !
Mais poursuivons le scénario... Ne peut-on pas faire partout dans le monde, dans chaque ville ou même village, de ces « maisons » ?
Aujourd’hui on fait du fric avec n’importe quoi. Le talent, ou même la notoriété, ou « quelques références » littéraires ou autres, n’expliquent pas à eux seuls le succès fulgurant de certaines œuvres, ni l’essor prodigieux de modes ou de tendances qui d’ailleurs ne durent pas. Ce sont les médias qui allument les feux. Alors, avec la publicité, l’exploitation de quelques engouements porteurs, il est aisé de lancer sur le marché un courant, une mode… La technologie de la communication fait le reste. Comment croyez vous que des conneries telles que Loft Story , Star Académy, la ferme célébrités ; que tous ces best sellers, tous ces grands matches et tous ces jeux, ces nouvelles chansons et spectacles de grand public aient pu avoir autant de succès ? Drainé autant de pognon ? Tout ce qui est bon à branler des foules de touristes et de curieux, c’est toujours bon pour que ça fasse des entrées payantes avec des marchands de frites et de merguez et de “lézards lumineux” pour les gosses... Ajoutez à cela un gigantesque orage de cuivres, de tambours et de cymbales, quelques belles lumières aux couleurs vives, des filles à poil avec des plumes au cul, un distributeur automatique de vidéos pornos, et vous aurez, médias, sponsors et propagandistes de la culture bêta, le grand bordel universel, celui qui verrouille les révoltes, anesthésie les cerveaux, coule dans les gosiers jusqu’à ce qu’une saoûlographie générale éteigne toute pensée, réflexion ou interrogation.
Quand je pense à tout ce pognon qui coule comme à flots de la grande branlerie générale, je me dis qu'en pouvoir s'il était possible, détourner un modeste ruisseau, ce serait bien là une oeuvre “pas si humanitoque que ça”!
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