Si le monde est dangereux avec internet, il est aussi dangereux dans le réel
- Par guy sembic
- Le 18/10/2016 à 07:51
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
- 0 commentaire
Quand la vie que l'on a se situe avant toute chose dans la réalité et pas ou peu dans le virtuel... Parce que l'on se trouve dans une configuration de relation du genre famille avec enfants petits enfants, important noyau familial beaucoup de connaissances autour de soi au quotidien et de surcroît actif dans quelque association locale... Il semble tout à fait logique alors, de se passer des réseaux sociaux du Net, de ne pas aller sur Facebook pendant des mois, et que l'on n' a plus, ou moins besoin d'être sur quelque forum en tant que membre...
Alors, le Net, les réseaux sociaux, Facebook, les forums, le virtuel... tout ça, quand on est dans la configuration de relation que je décris plus haut, c'est juste "complémentaire" et n'a pas, n'a plus un caractère "pressant" on va dire...
Mais il faut savoir (c'est évident hélas) que beaucoup de gens ne sont pas dans la configuration de relation que je décris plus haut, à savoir qu'il n'ont quasiment plus de famille, qu'ils sont souvent seuls , qu'ils manquent de moyens pour sortir de l'isolement dans lequel ils se trouvent, et cela d'autant plus que, plus ou moins âgés, les rangs de leur famille se sont "éclaircis" pour cause de deuils successifs, etc. ...
... Le Web, les réseaux sociaux, Facebook, les forums, les blogs, les sites... Internet, donc, c'est aussi une porte qui s'ouvre pour les artistes, les auteurs, les créateurs, les écrivains, pour tout ce que l'on produit (photo, vidéo/film, dessin, peinture, sculpture, musique...) ... Parce que, au lieu de courir après un éditeur, un producteur... Tu peux toi-même te produire, t'exprimer, exister... Car il y aura toujours chaque jour de par le vaste monde, quelques dizaines au moins, de ci de là, de gens qui te liront, qui verront ce que tu fais, et d'une façon ou d'une autre il y aura cet impact, cet impact certes dont tu n'auras sans doute pas connaissance mais qui se fera !
Bien sûr, il te faut authentifier ce que tu fais, te protéger autant que possible... L'on peut te voler, te copier, te plagier, t'imiter... Mais le feu qui en toi brûle, la manière même et unique et inimitable dont volent au dessus des flammes les étincelles, les "incandescences", ça, personne ne peut le copier ! Ta facture, ta marque, c'est ce qui transparaît dans ton oeuvre...
... L'on peut me dire que je PREJUGE que les artistes DOIVENT passer par le Web pour exister...
Non, je ne "préjuge" pas ! Je dis "Le Web c'est une porte qui s'ouvre pour les artistes"... Autrement dit, le Web est un OUTIL de communication (dont on se sert ou non).
Il me paraît évident que, lorsque les éditeurs, ou les producteurs "ne te courent pas derrière" parce qu'ils t'ignorent, te dédaignent et ou sont persuadés que, te produire, ce n'est pas dans leur intérêt, dans leur "politique éditoriale" consistant avant tout à "faire de l'argent" en ne publiant que des oeuvres susceptibles de correspondre à ce qu'attend un public (or le public en règle générale privilégie davantage l'émotion, l'intrigue, le rebondissement, les histoires en rapport avec le sexe, l'argent, la puissance, le merveilleux, ou le malheureux qui se termine pas trop mal)... Plutôt que la réflexion, la gravité d'un sujet et le sens profond... Alors l'outil de communication qui est le Web, devient pour l'artiste, pour l'auteur, pour le créateur, l'outil à utiliser qui, jadis, du temps des machines à écrire et des lieux publics, des lieux physiques d'expression et des seules maisons d'édition traditionelles, n'existait pas...
Il est certain que des auteurs tels qu'Amélie Nothomb, que Marc Lévy, Guillaume Musso, entre autres, bien d'autres tels que ceux dont les livres sont sur tous les étals des maisons de la presse et des Leclerc Culture Loisirs ; n'ont pas besoin du Web, des réseaux sociaux, de Facebook pour exister (tout cela pour eux n'est qu'accessoire ou ne sert que de support) ...
Lorsqu'un ministre, un député, un homme politique, un intellectuel renommé, écrit un livre, il n' a pas besoin de passer par le Web à l'origine comme par une porte qui serait un "passage obligé" , il trouve tout de suite une maison d'édition, si ce n'est pas la maison d'édition qui lui court après... Et bien sûr, et ça c'est pas un "préjugé" mais une réalité bien visible, l'homme politique en question, ou l'intellectuel renommé, il a "toute une flopée de followers sur Twitter"...
La vérité, et non le "préjugé", c'est que la plupart des gens de plateaux de télévision, vedettes, artistes, chanteurs, musiciens, écrivains, journalistes, éditorialistes, politiques, élus, intellectuels (qui parfois passent à "On n'est pas couché" ou chez Patrick Sébastien), la vérité et non le "préjugé" c'est que pour tout ce monde là, le Web, Twitter, Facebook, c'est une "vitrine", une "galerie-relais", ce n'est qu' "accessoire" (autrefois ça n'existait pas, alors maintenant que ça existe autant qu'ils s'en servent, bien qu'ils n'aient nullement besoin de cela pour exister)...
... Il y a aussi, ce qui motive tant de gens à communiquer par les réseaux sociaux, les blogs, la dépendance géographique : l'interlocuteur est éloigné (dans une autre région, un autre pays plus ou moins lointain) et la rencontre "physique" s'avère difficilement envisageable...
Dans un même pays, une même région, il est certain que la rencontre réelle entre plusieurs personnes qui d'ordinaire au jour le jour communiquent sur le Web, devient possible, envisageable...
... C'est vrai que, exister, être, s'exprimer, que ce soit sur le Web ou dans la vie réelle (et ou les 2 en même temps), cela représente un risque...
Que dire alors, sur les réseaux sociaux, de toutes ces personnes que l'on voit, que l'on lit, que l'on écoute sous leur nom, leur véritable identité, et dont on voit la date de naissance (je pense aux anniversaires que l'on souhaite)?
Pour bien faire il ne faudrait donc rien faire? Ne rien être, ne pas exister, ne pas être sur Facebook? Ni sur aucun réseau social, ni sur aucun forum, ne pas avoir de blog?
Et toutes ces photos, de famille, de proches, d'enfants, que l'on publie même limité aux seuls "amis" qui, eux seuls peuvent voir, et pas les autres ?
De toute manière le terrain des mafias et des escrocs, et pire, des prédateurs sexuels et des pédophiles et des psychopathes, des trafics d'identité et de pillage de données personnelles, tout cela c'est le monde d'aujourd'hui avec l'évolution et avec les possibilités de la technologie...
Dans un univers aussi dangereux, il ne faudrait donc rien être, rien faire? J'appelle cela "une prudence suicidaire" ("suicidaire" quand on a, quand on sent en soi ce que l'on a envie de faire et d'être, et de l'exprimer, mais... que l'on renonce à le faire, que l'on renonce à "s'exister")...
Ajouter un commentaire