Tourisme vacancier en juillet août
- Par guy sembic
- Le 16/07/2022 à 06:55
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Collonges-la-Rouge en Limousin (Corrèze) ou Saint Paul de Vence Alpes Maritimes – je cite ces deux villes car ce sont celles qui parmi tant d’autres, semblables ou emblématiques, me viennent immédiatement à l’esprit… Un après-midi de juillet par 40 degrés à l’ombre de déambulation plusieurs heures d’une boutique à l’autre d’artisanat local…
Collonges-la-rouge, Saint Paul de Vence… Le quai Branly La Sainte Chapelle le Jardin d’Acclimatation un circuit en bateau mouche sur la Seine… La cathédrale de Strasbourg la place des Quinconces de Bordeaux le beffroi de l’hôtel de ville de Calais…
Tourisme vacancier de juillet tel jour tel lieu voir ceci voir cela, arpentant le pavé le bitume escaladant des marches… Par 40 degrés à l’ombre, de dix heures du matin jusqu’à six heures du soir…
Hard hard hard !
Surtout… Surtout… Si tu sors d’un bon restaurant vers 14h 30, ayant choisi le « menu gourmand » (la spécialité du pays) bien copieux et bien arrosé d’un vin clairet guilleret ou d’un rosé frappé à souhait (le cru du coin)… Penses – tu en sortant de table et enfilant la ruelle pavée, montante, en plein soleil, de Saint Paul de Vence, menant aux remparts ; être aussi « frais » que vaillant (boliant en parler Lorrain), tel que tu pouvais encore te trouver, « frais et vaillant » ce matin à 10h ? …
Tourisme vacancier de juillet voir ceci voir cela des heures et des heures arpenter le pavé le bitume s’enfiler l’une après l’autre toutes ces boutiques d’artisanat local ou de souvenirs du coin sans oublier l’Office du Tourisme passage obligé…
Hard hard hard !
Par 40 degrés à l’ombre et… Cinq euros le coca glacé 33 cl ou la biboule fruit de la passion mandarine en terrasse ombragée…
… À Saint Paul de Vence je m’y étais trouvé en mai 2008, y ayant passé une journée – il faisait bien chaud mais tout de même pas autant qu’en juillet 2022 (je suis à mille lieues de m’y rendre, comme en bien d’autres endroits de France en cet été 2022, un été de grand tourisme de masse en dépit du prix de l’essence, des hébergements, des restaurants, et des produits alimentaires – après deux ans de covid et de restrictions et de confinements)…
Voici le texte que j’avais écrit à l’époque, suite à mon passage à Saint Paul de Vence :
… Saint Paul de Vence, un lieu privilégié du pays Niçois où se réunirent peintres, sculpteurs, cinéastes, écrivains, comédiens et acteurs...
Devant la maison de la presse tout près du café de la place et du vaste boulodrome en terre battue, l'on peut feuilleter un grand album de photos en noir et blanc « Paul, Jacques,Yves et les autres », de Jacques Gomot. L'on reconnaît en tournant les pages, Jean Paul Belmondo, Jacques Brel,Yves Montand, Simone Signoret, Serge Reggiani, Jacques Prévert entre autres...
Aujourd'hui ici comme ailleurs, des cars venus de toute l'Europe déversent des centaines de touristes que l'on voit déambuler dans les rues étroites de la cité entourée de remparts...
Les touristes de passage ne se nourrissent pour la plupart d'entre eux, que de sandwiches, n'achètent que des cartes postales ou de petits souvenirs « bon marché »…
Visiblement les boutiquiers n'attendent ici que le visiteur riche et « un peu piqué » d'Amérique, de Russie ou d'Asie, qui achètera quelque pièce rare, sculpture, tableau...
Et je me dis en apercevant tous ces tableaux, toutes ces sculptures, toutes ces compositions pour la plupart d'art nouveau (ou plus exactement d’art actuel début 21ème siècle) ; que le temps des « géants » du 20ème siècle, du cinéma, de la peinture, de la sculpture, de la littérature, qui ont marqué leur époque et fréquenté ce lieu dans une atmosphère de convivialité, d'intimité ; est bien révolu... Et qu'explose désormais une mouvance dans laquelle tout devient imaginable, réalisable, concevable,vendable… Mais éphémère, périssable…
Dans cette mouvance infinie et sans cesse en évolution – mais qui aussi se renouvelle, se répète – je me dis qu'il n'y a plus que cela...
Comme dans une impasse au fond de laquelle on ne ferait qu'arranger des cailloux épars en toutes sortes de réalisations étranges ou abstraites dont le sens nous échappe parce que la vie intérieure de l'artiste s'est immergée dans la mouvance...
St Paul de Vence c'est cela aujourd'hui : une impasse d'extrême et infinie mouvance, avec tout de même un peu, le souvenir des « géants ».
J'ai un peu « mal aux ailes » dans cette infinie mouvance de notre époque où l'on ne retrouve plus l'atmosphère d'antan, cette atmosphère dont on peut garder la nostalgie et qui de nos jours, n'est plus perçue comme étant naturelle... Intemporelle à dire vrai.
Ainsi en est-il je crois bien, de tant de ces lieux privilégiés aujourd'hui colonisés par la mondialisation et la marchandisation ; la vulgarité, la banalisation et la médiocrité ambiantes constellées de tous les éclats d'une infinie et extrême mouvance sans avenir.
L'impasse que j'évoque serait une sorte de kaléidoscope à l'intérieur duquel tout peut être vu selon les formes et les couleurs les plus infinies dans leur diversité. Et ce qui me fait « mal aux ailes », outre cette profusion d'éclats et de fulgurances ; c'est la réalité du kaléidoscope lui même : aussi réel qu'une impasse, le kaléidoscope ne présente pas de « fenêtre » de sortie…
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