Une belle âme, oui, mais seulement en apparence !
- Par guy sembic
- Le 16/09/2019 à 07:45
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Une discussion entre deux retraités, Albert, 63 ans, et Gérard, 69 ans...
Ils sont assis sur un banc, à l'ombre d'un grand tilleul derrière l'église du village.
Gérard : tu sais, moi j'ai une belle âme, tu as dû t'en rendre compte depuis le temps qu'on se connaît, n'est-ce pas, Albert ?
Albert : oui, Gérard, en effet t'as une belle âme, mais seulement en apparence !
Gérard : tu as raison, Albert, parce que, âgé que je suis de 69 ans, je me vois mal par exemple, devoir m'occuper d'un bébé ou d'un très jeune enfant, "faire des guili-guili" durant des 3 heures... Si ça devait se produire, eh bien le bébé (qui ne marcherait pas encore) je le foutrais au parc (un parc à bébé) et le laisserais seul dans la maison afin d'aller me promener 2 heures en vélo... Il ne faut donc pas compter sur moi pour que je m'occupe d'un bébé ou d'un jeune enfant, qui, pour le zigue que je suis, né en 1950, me serait une charge " de tous les diables" qu'en aucun cas je suis prêt à assumer...
Et si je devais accueillir dans l'espace autour de ma maison, une famille d'immigrés Kurdes -ou autres- de 5 personnes le papa la maman et 3 enfants... Qui installeraient une tente dans mon jardin (un espace herbeux)... cela oui peut-être ou sans doute... Pour autant je me vois mal devoir cuisiner de la bouffe pour ces gens, à la limite je leur filerais un peu d'argent pour qu'ils s'achètent de quoi manger, à charge pour eux d'avoir un minimum de batterie d'ustensiles de cuisine et un réchaud à gaz ou à pétrole. Et pour la flotte je leur dirais qu'il y a un robinet extérieur sous la fenêtre d'en bas de la maison (eau de la ville, donc potable)...
D'ailleurs, question bouffe, j'aime pas trop cuisiner, organiser des repas, les courses etc. Pour plusieurs personnes quand ça dure des huit jours ou plus. C'est pas que je sois "plus feignant qu'un autre" mais ça me gonfle ! Et de surcroît au p'tit dèj, si y'en a un qui veut avec du lait (un "nuage"), l'autre un mélange de chicorée et de café, un autre du chocolat, un autre encore du thé ou du caramel dans son lait, encore un autre que du lait avec des flocons de céréales, encore un autre de la soupe et un oeuf sur le plat et une tranche de jambon... ça me gonfle d'autant plus encore ! Sans compter tous les petits restes à gérer, encombrant le frigo déjà "plein comme un oeuf", restes d'ailleurs, qu'au bout de trois jours il faut foutre en l'air, puisque non consommés encore et s'étant altérés... Et encore, outre le repas de midi -avec entrée, plat légumes ou accompagnement, fromage, dessert... "Rebelote" le soir même topo -soit disant "plus léger" mais finalement aussi copieux qu'à midi, puis discussion "patates-salades-le monde qui va mal-la politicaille-le temps qui s'détraque" tu ne sais pas quand tu vas enfin pouvoir débarrasser... Merde, ça me gonfle ! Surtout que je suis plutôt du matin de bonne heure que du soir très tard !
-Albert : quant à moi, Gérard, je n'envisagerais pas de recevoir chez moi -même moyennant finance comme pour une chambre d'hôte- un touriste brésilien qui a voté pour "Borsalino".
Et il faudrait que je me "gendarme" pour que je cesse de faire des bras d'honneur aux automobilistes hargneux qui me klaxomerdent pour une petite manoeuvre de traviole, d'hésitation lors d'une direction à prendre.
Gérard : cela dit, Albert, nous sommes assez nombreux sur cette planète, riche ou pauvre, de droite ou de gauche, à avoir une belle âme seulement en apparence !
Mais "s'abnétater" (excuse moi, Albert le barbarisme façon bibi pour "faire preuve d'abnégation")... Est-ce pour autant la marque d'une belle âme ? Car j'en ai connu, qui "s'abnégataient" toute leur leur vie durant, j'en connais, qui "s'abnégatent" parmi mes connaissances... Mais qui ont été -ou sont- des "teignes", des "dur à traire", des "pas rigolo" !
C'est que les belles âmes rigides et austères, aussi "bien trempées" et "uniques en leur genre" qu'elles soient... Sont comme des tapisseries sur les murs de la pièce principale du logis, dont on se lasse de voir le dessin qui d'ailleurs finit par pâlir...
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