Crise de régime

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  • Le 28/11/2024 à 20:30
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… Selon Jean François Copé, Emmanuel Macron « devrait démissionner »…

Or dans l’hypothèse d’une démission du Président de la République dans les semaines ou mois qui viennent – mettons avant avril 2025 – l’élection d’un nouveau Président de la République, ne pourrait être suivi d’élections législatives, puisque l’assemblée actuelle élue le 7 juillet 2024 après dissolution ne peut à nouveau être dissoute qu’un an après le 7 juillet 2024 c’est à dire au mieux au début de l’été 2025…

En conséquence le président élu après la démission d’Emmanuel Macron, devrait « faire avec l’assemblée existante » et donc devrait nommer un Gouvernement dans les mêmes conditions que celles de l’été 2024, d’une assemblée sans majorité composée de trois blocs inconciliables…

 

 

Et en été 2025 il n’est pas sûr qu’à l’assemblée élue en 2024, alors de nouveau dissoute, succède une assemblée avec une nette majorité – même si le nombre de députés du RN serait de l’ordre de 180 ou 190 élus au lieu de 145…

 

Les différences entre les trois principaux blocs : gauche, Centre Droite traditionelle et Rassemblement National, sont trop importantes pour qu’une coalition puisse se faire entre deux des trois blocs… (Comme cela peut être le cas dans d’autres pays européens où se forment des coalitions « tenables »)…

 

Dans l’esprit et dans le fonctionnement de la 5ème République, un gouvernement (l’exécutif) ne peut avoir autorité et pouvoir que s’il peut s’appuyer sur une majorité à l’assemblée nationale (donc avec plus de 287 députés sur 577) ou, à la limite s’il n’a pas cette majorité de 287 députés, du moins en s’appuyant sur une coalition (laquelle coalition constituant une majorité composite)…

 

Qu’en sera-t-il, de la nouvelle assemblée élue un peu plus d’un an après celle de 2024 ? Aura-t-elle cette fois, une majorité de 287 ?

Les « blocs » eux-mêmes sont divisés (mais pas le RN)… Donc le bloc de gauche (avec LFI, le PS, les Ecologistes) est trop disparate pour que sorte de ce bloc de gauche, un possible 1er ministre « de gauche » qui, nommé par le Président, serait très vite renversé par une motion de censure déposée par les députés des deux autres blocs… (Et de surcroît ne faisant guère l’unanimité dans son camp)…

Le bloc du RN celui là homogène, uni, ou avec des différences entre les uns et les autres, peu importantes, pourrait alors produire un 1er ministre RN qui, nommé par le Président, serait lui aussi renversé par une motion de censure déposée par les députés des deux autres blocs… À moins que ce 1er ministre RN puisse s’appuyer sur une coalition avec des LR et des « anciens macronistes » - ce qui est « difficile »… (Reste à savoir si une telle coalition d’opportunité et d’intérêts plus ou moins communs, pourrait être de 287 députés)…

 

Nous sommes bel et bien depuis juillet 2024, en France, sous la 5ème République dans une « crise de régime » quasi sans issue… Néanmoins il faut bien que la « boutique puisse fonctionner » au quotidien, pour « les affaires courantes », l’attribution des budgets, les institutions, la justice, l’école, l’armée, la police, etc. … Et que puissent être attribués pour la gestion du budget de la France, des prêts qui perpétuent la dette et permettent des dépenses nécéssaires (paiement des fonctionnaires, des pensions de retraite entre autres)…

 

Lorsqu’une personne majeure (adulte) se trouve dans l’incapacité intellectuelle, dans une dépendance manifeste et ne peut en conséquence « se gérer et se gouverner par elle-même », cette personne ainsi diminuée et en capacité de se gérer, est « mise sous tutelle » par une décision de Justice…

Il en est de même pour un pays, un état, une nation, qui est par nécessité en relation d’économie de marché avec les autres pays voisins et autres pays du monde. C’est alors que peut intervenir comme ce fut le cas pour la Grèce en 2008, de par une instance de gouvernance telle que l’Union Européenne, ou encore le FMI puissance financière et économique détenant les « clés du Pouvoir », une « mise sous tutelle » (qui peut cependant n’être que partielle) d’un état « déficient ou en difficulté »…

 

Il est évident, dans l’ordre du monde tel qu’il est de nos jours – financiarisé et « orchestré » par les dominants, les décideurs et leurs assemblées d’actionnaires – que la « mise sous tutelle d’un pays » ne peut être que bien plus dure, bien plus contraignante, que celle de l’autorité en place et gouvernante d’un pays…

 

Mais il y a cependant une réalité qui déjà existe depuis une trentaine d’années : un pays, qu’il soit doté d’un Gouvernement et d’institutions et de régime politique stable, ou qu’il soit sous tutelle par incapacité à se gérer… De toute manière dans l’Ordre du monde tel qu’il est, n’est plus comme cela a pu être jadis le cas par le passé – avant la fin du 20ème siècle – « totalement libre et indépendant et pouvant s’auto-suffire »… Dans le meilleur des cas doté d’un gouvernement « ferme » avec des institutions, une constitution, un grand pouvoir décisionnel en ce qui concerne ses propres affaires, sa population…

Parce que ce sont les dominants et les décideurs et les organismes financiers et leurs actionnaires qui, d’une certaine manière exercent un pouvoir « sans réelle grande différence » avec une « mise sous tutelle »…

 

Aussi, les « blocs » de gauche et du RN – et aussi du Centre et de la Droite et des modérés – quelle que soit leur prétention, leur programme, leur aspiration aussi déterminée se réclamant d’être pour le citoyen (pouvoir d’achat, santé, hôpitaux, écoles, police, armée…) à vouloir être libre, indépendant, non soumis à la finance et à des décisions d’instances européennes et internationales… « Peuvent dire et affirmer ou promettre tout ce qu’ils veulent » ils ne changeront rien à l’Ordre du Monde tel qu’il est…

Ordre du monde il faut dire « en grande partie soutenu bon gré mal gré, par des centaines de millions voire des milliards d’humains de toutes conditions » (mode de vie consumériste exige, ainsi que tendances et opinions, culture de l’individualisme et de l’apparence)…

 

 

 

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