Articles de yugcib

  • La nostalgie, le regret, d'un passé révolu qui ne se réactualisera jamais

    … L’on sait bien, chacun de nous, mais plus particulièrement les “plus âgés”, ceux et celles des générations nés avant 1980 voire 1960, que le passé ne revient jamais, que “les jours heureux” de telle ou telle époque où ce qui fut “intensément vécu”, furent “ces jours qui semblaient n’avoir ni d’hier, ni de demain tant ils avaient de présent, un aujourd’hui comme un seul jour sans matin ni soir”…

    Alors nous rêvons que, selon ce que nous est la vie aujourd’hui, en l’occurrence en l’année où nous sommes, du calendrier… Le passé se “réactualise”… Certes, évidemment pas comme dans l’environnement disparu, mais, tout de même, pourquoi pas, “actualisé” sur la scène où comédien ou acteur que nous sommes, ou spectateur, nous jouions ou observions, dans un décor différent…

    La nostalgie ou le regret fait de l’amertume…

    Le passé, pour nombre d’entre nous, est raconté, écrit, comme dans un journal intime, de mémoires, de souvenirs, où le plus souvent, l’on en est soi-même, celui qui le raconte ou l’écrit, le personnage central… Alors qu’il devrait être raconté, écrit, comme par un “écriveur de l’Histoire”, voire un Historien… Avec un regard d’Historien… Où le narrateur que nous sommes n’est plus le seul personnage central mais où les autres personnages – disparus ou encore vivants – et nouveaux (lorsque le récit avance, chronologiquement) tiennent les rôles principaux, et sont présentés dans la réalité de leur “être intérieur”…

    Ainsi, le passé, vu, “remonté”, raconté, écrit ; avec ce regard d’ écriveur de l’Histoire, de témoin, de “journaliste” ou de “chroniqueur” on va dire… Et non plus rédigé comme un journal intime où l’on “se raconte plus qu’on ne raconte”… Peut-il ainsi être préservé par un rempart contre l’amertume”, dans la mesure où, faisant irruption dans le présent, dans l’actuel, il se fait témoignage, et non pas juge du présent, ou moralisateur… Il y a, je pense, une intemporalité dans le témoignage, qui tient de la fidélité que l’on a, à transcrire au plus près du réel…

    Souvent, je l’ai observé, dans presque toutes les familles, il y a un personnage faisant office de “monument patrimonial de la mémoire, de l’histoire de la famille” qui “sait tout sur chacun”, qui “donne des nouvelles de l’un, de l’autre”… Et ce personnage est en général une femme ou un homme de plus de 70 ans, voire 80… (peut-être plus souvent, d’ailleurs, une femme qu’un homme)…

    En somme, ce “personnage monument patrimonial de la famille”, est un lien entre les autres (un lien cependant, qui a ses limites)…

    Lorsque ce personnage disparaît, le lien se dilue, au mieux il se disperse, au pire il cesse d’exister et plus personne dans la famille ne sait plus rien d’un tel, d’une telle…

    … Il me vient l’idée que les jours heureux sont peut-être aussi dans le futur… Et qu’ils sont, ces jours là, heureux – et différents, et avec d’autres personnes dont des jeunes personnes – à venir…

    Et je pose cette drôle de question : “peut-on avoir une nostalgie du futur” ? En ce sens d’un futur imaginé, de ces jours heureux dont on pressent la venue, ou dont on rêve la possible existence ?

    Dans la mesure où des liens se nouant ou seulement s’ébauchant aujourd’hui, aussi incertains, aléatoires qu’ils peuvent être ; dans la mesure encore où des liens peuvent être comme en gestation… Ouvriraient un nouvel espace de relation, un espace qui s’inscrirait dans une continuité sans ruptures ?…

    … Si c’est cela, la “nostalgie du futur” : rêver de possibles jours heureux, quitte à les embellir en esprit, plus qu’il n’est raisonnable… Alors cette “nostalgie là” me semble plus “porteuse” que la nostalgie du passé…

    … Il m’arrive sur Facebook où “presque tout le monde va et y est inscrit” – eh oui Facebook cette “fenêtre” ouverte sur un immense paysage empli de gens – de regarder de temps à autre, parmi mes amis et connaissances, ce que les plus jeunes d’entre eux (de moins de 30 ans), écrivent, produisent, racontent, montrent… Mais ils n’ont pas, les uns et les autres, certains d’entre eux, de “très longues pages” et même ne montrent rien, ne produisent rien durant des semaines…

    Brièveté dans le propos, surtout des photos, et beaucoup de “jours sans”…

    Alors j’imagine… Un exercice, que celui d’imaginer, soit dit en passant, difficile… Enfin peut-être un peu moins difficile si l’on se garde du “présupposé” ou du préjugé” – ou de ce que l’on a entendu dire de pas très bon…

    Ce qui est difficile en fait, c’est, quand on lit, quand on découvre, quand on y réfléchit, et que l’on souhaite réagir, intervenir, répondre, saluer autrement que par trois mots… Comment “entrer” dans leur univers, dans leur environnement… Pour autant qu’ils puissent le souhaiter ou l’envisager…


     

  • L' "étrange" pulsion de l'écriture

    … “On croit qu’on écrit pour distraire, mais, en fait, on est poussé par quelque chose qu’on a, une terrible envie de partager. Le vrai mystère, c’est cette étrange pulsion. Pourquoi ne peut-on pas la refouler et nous taire ? Pourquoi ce besoin de jacasser? Qu’est-ce qui pousse les humains à se livrer? Peut-être que sans cette confession secrète, on n’a pas de poème – on n’a pas même d’histoire. On n’a pas d’écrivain.” [ Ted Hugues ]


     

    … Ted Hugues, poète et écrivain anglais, reconnu comme l’un des plus grands poètes de sa génération, né le 17 août 1930 et mort le 28 octobre 1998…


     

    … Certains écrivains ou auteurs – ce ne sont guère les plus nombreux loin s’en faut – n’écrivent pas pour distraire, à plus forte raison si ces écrivains ou ces auteurs sont des poètes et des penseurs…

    Quoiqu’il en soit, cependant, distraire ou non, il y a bien ce qui pousse l’écrivain, l’auteur, le penseur et le poète, à se livrer…

    Mais que livre-t-il ?

    Des histoires de sa vie, ses émotions, ses souvenirs, ses joies, ses peines… En somme ce qui le concerne personnellement lors de tel événement, tel fait du jour ; lors de ce qui lui arrive et dans la relation qui le lie à quelqu’un d’autre, aux autres personnes autour de lui – occasionnellement ou pour une durée variable de temps ? … De manière directe, comme dans un journal intime, ou dans un livre, dans une histoire écrite avec des personnages et des événements fictifs, lui-même étant aussi un personnage imaginé ?

    Une part de lui-même faite non pas de “choses de sa vie” mais de ce dont la vie le pourvoie, l’habite, le motive, le passionne, et qu’il aspire à partager ; qu’il ne peut d’ailleurs que partager, qui ne peut être projeté sur un mur dans une pièce où l’on se trouve seul, qui ne peut être rédigé sur des feuilles de papier ou dans un fichier open office (tapé sur le clavier d’un ordinateur) sans jamais être exposé à la vue, à la lecture des autres ; et, encore moins s’ il devait être un “naufragé de l’espace” prisonnier dans une “capsule spatiale de survie” à des années lumières de tout monde habité et écrivant dans un journal de bord avec la certitude que ce qu’il écrit ne sera jamais découvert… ( Quoi que… on ne sait jamais… peut-être Dieu ou quelque chose qui ressemble à Dieu ) ?

    Une part de lui-même ET lui-même ?

    “Des histoires de sa vie” cela n’a vraiment d’intérêt que dans la mesure où le lecteur retrouve dans ce qu’il lit, ce qui s’apparente à ce qu’il vit lui-même…

    “Une part de lui-même, faite de ce dont la vie le pourvoie”, ne peut impacter le lecteur que dans la mesure où ce lecteur sent en lui le besoin de connaître et d’apprécier ce que l’auteur, l’écrivain, exprime de cette part de lui-même… Ou s’il éprouve le besoin de répondre, de réagir…

    Au “temps des cavernes” – ou des habitations construites en branches, feuillages, peaux d’animaux, il y a vingt mille ans avec les Solutréens, il y a quatorze mille ans avec les Magdaléniens… Il y avait déjà ce qui était poème, ce qui faisait l’histoire, il y avait déjà des sortes d’écrivains (dessins, peintures, gravures, sculptures, objets façonnés, signes)…

    “L’étrange pulsion”, celle d’être poussé par quelque chose qu’on a … En fait, c’est la même que celle qui s’est activée depuis le “Big Bang” – et qui était en gestation” entre l’inatteignable point “zéro” d’origine et le “Big Bang”; et qui a continué à s’activer depuis quatorze milliards d’années après le “Big Bang”…

    … Peut-être que les “non auteurs – non écrivains” et que celles et ceux “qui ne font rien” (rien d’autre dans leur vie que du “pragmatique”, de l’utilitaire à l’état brut) sont-ils (d’une certaine façon)… “Des écrivains, des auteurs qui s’ignorent” ?

    Sinon, comment l’Histoire aurait-t-elle pu se faire, avec seulement les écrivains ? Ne l’ont-t-ils pas écrite aussi, autrement que dans des livres, l’Histoire, les “non auteurs – non écrivains” ?


     

  • Le gran sasso

    … Dans une revue de mots fléchés niveau 3 / 4, “Ce qui n’est pas sorcier” tout de même (je “planche” sur des 4 voire des 4 / 5 ) ; je trouve cette définition : “Ils culminent au gran sasso” – en 8 lettres…

    Déjà, “gran” sans le “d”, me perturbait…

    Peu à peu, élucidant et remplissant la grille, sur les 8 lettres, je trouve le “a” du début du mot, puis “n” et “s” de la fin…

    Je “sèche”…

    De guerre lasse, je me reporte à la page des solutions.

    “Apennins” vois -je…

    “Ah mais bien sûr! Les Apennins, la chaîne de montagne qui traverse l’Italie dans sa partie centrale, depuis la plaine du Pô jusqu’au sud!…

    Bon, je suis tout de même “assez fort” en géographie (de mon pays la France et du monde) pour savoir que les Apennins sont la chaîne de montagne qui traverse l’Italie du nord au sud… Encore que j’étais hésitant sur l’orthographe de Apennins ( je mettais 2 p et un seul n )…

    Et le “gran” de “gran sasso” ce serait donc “gran” en Italien ?

    C’est vrai : “on peut pas tout savoir” ! “On en apprend tous les jours” ! Ce “grand Sasso” désormais, je saurai qu’il est le plus haut sommet des Apennins…

    Soit dit en passant, combien de “petits français” (qui vont à l’école) savent que le grand Sasso est le plus haut sommet des Apennins ? Peuvent -ils d’ailleurs citer le nom de la principale chaîne de montagne d’Italie ?

    Et les “petits Italiens” ? Bon, peut-être, un peu plus que les “petits français”…

    Et les “petits suisses” ? … Si l’on compare le système éducatif en Suisse et en France et en Italie?

    Cela dit, les “petits suisses”, ils sont comme les “petits français” et les “petits italiens” : quand ils se lavent pas, ils ont du fromage à la bite – tout comme les grands quand ils se lavent pas…


     

  • Le petit poucet

    … C’est le petit poucet, mais pas le même que celui du conte de Charles Perrault.

    Il marche sur un chemin et tous les dix pas, il pose à terre un caillou…

    Un caillou gris, blanc, bleuté ; parfois deux cailloux, tous les dix pas.

    Les cailloux que le petit poucet pose par terre au milieu du chemin, en plein milieu bien visibles plutôt que sur le bord du chemin, ne sont pas de la même taille, certains sont des pierres assez grosses…

    Les dix pas sont comme un jour qui passe, un espace de temps, le temps de faire les dix pas…

    Il est un peu magicien, le petit poucet…

    C’est pour cela d’ailleurs, que cette histoire est un conte…

    Dans les contes les vaches peuvent être bleues et les nuages, des oiseaux avec de grandes ailes, et, entre deux doigts d’une main on peut faire apparaître un caillou…

    C’est ce que fait le petit poucet : il invente des cailloux, en les faisant surgir d’entre deux doigts de l’une de ses mains.

    Mais avant de faire les dix pas – tous les dix pas il s’arrête parce qu’il est tellement petit, le petit poucet, qu’il lui faut se reposer – il met les cailloux jaillis d’entre ses doigts, dans sa musette…

    Quelquefois dans les dix pas qu’il fait sur le chemin, le petit poucet, dès les deux premiers pas, au lieu de ne mettre qu’un seul caillou à la fois, ou deux ; il en met trois, quatre même…Parce que sa musette est pleine de cailloux, des gros, des lourds…

    Mais des fois, il lui arrive, au petit poucet, de ne pas faire jaillir entre ses doigts, de cailloux, avant les prochains dix pas… Alors sa musette est allégée, il n’a plus de caillou à poser par terre au milieu du chemin…

    Il y a, venus d’autres chemins, d’un peu partout dans le paysage, des personnages pouvant être des sortes de gnomes, parfois des ogres ou d’autres petits poucets… Qui sont les uns, beaucoup d’entre eux, invisibles pour le petit poucet, mais qui les voient, les cailloux posés ; et d’autres qui eux, ne cessent de tracer sur le chemin, de mêmes marques répétitives à tel point que le petit poucet ne peut jamais faire les dix pas sans voir ces marques …

    Les invisibles qui voient le caillou se font parfois visibles, et même tracent un signe sur le caillou…

    Ou les invisibles qui voient le caillou ne tracent jamais de signe sur le caillou…

     

     

    Un jour, enfin certains jours ou “jours de dix pas”, la musette du petit poucet est tellement pleine de cailloux, et le petit poucet tellement – pas furieux, on peut pas dire ça – perplexe à vrai dire… Que… Il en arrive à se demander s’il va, cette fois là, pour les dix pas suivants, au premier pas… Soit ne mettre aucun caillou par terre au milieu du chemin, et cela trois fois, quatre fois, dix fois dix pas … Ou au contraire en mettre tout un tas, de cailloux, à la fois… Par une sorte de rage qui lui vient, se disant ceci : “eh bien là, tiens, je les assomme, les invisibles, je les balance comme un tas de patates, mes cailloux, je ne sais plus qu’en faire! Qu’ils s’envolent et viennent trouer les nuages, un jour je m’envolerai aussi et je les rejoindrai!”…

     

  • La disparition des règles

    … Lorsque les règles disparaissent, après avoir le plus souvent été contournées, modifiées, arrangées, “escamotées” ou même bafouées ; après qu’elles aient servi de “façade” et que l’on les aient “mises à toutes les sauces”… Après que l’on s’y soit quasiment tous les uns et les autres partout dans le monde, plus ou moins conformé ; après qu’elles aient fait référence dans nos esprits, constituant dans nos “paysages de la vie” des repères – mais soit dit en passant, des références et des repères “discutables” et ouvrant de vaines, épuisantes et interminables discussions …

    Lorsque les règles finissent par ne plus être, vidées de leur contenu…

    Alors s’installe ce qui s’apparente (ou plus exactement ce qui est apparenté) à l’anarchie, mais qui, en aucune façon, n’est l’anarchie…

    Une triste, lamentable, désolante, révoltante, absurde parodie de l’anarchie…

    La disparition des règles suppose, à vrai dire implique, d’atteindre un niveau d’évolution de la pensée, de l’esprit, de la relation humaine, de la vie en société ; un niveau aussi, de liberté et de responsabilité étroitement et indissolublement liés… Tels ; que les règles soient devenues inutiles…

    Les règles, c’est aussi comme les religions : à un certain niveau pouvant être atteint d’évolution de la pensée, de l’esprit, de la relation humaine, de la vie en société, au niveau le plus élevé qui soit de liberté et de responsabilité, de connaissance acquise, de transmission et de partage de la connaissance… Les religions deviennent inutiles, et il ne reste alors plus que la croyance – peut-être en “quelque chose qui ressemble à dieu” dont on voit le visage dans le ciel, les nuages, les arbres, les animaux, l’air, l’eau, la terre, les femmes et hommes et enfants autour de nous…

     

  • L'incroyable histoire du facteur Cheval, film de Nils Tavernier, 2018

    Facteur cheval

    … Sur France 3, le lundi 5 avril 2021, à 21h 05…

    Une biographie réalisée par Nils Tavernier, portée à l’écran en 2018, de Joseph Ferdinand Cheval, facteur dans le département de la Drôme, effectuant chaque jour une tournée à pied de quelque 40 km…

    De 1873 à 1924 (1924 année de la mort de Joseph Ferdinand Cheval à l’âge de 88 ans), la vie de cet homme excentrique et “hors de ce monde”, un penseur et un rêveur taciturne, avare de mots mais “d’une âme d’enfant grande comme un cosmos”, qui durant 33 années, a peu à peu, jour après jour, construit de ses propres mains, ce “château des rêves” pour sa fille Alice, morte de la tuberculose (phtisie) avant d’être devenue une jeune fille ; et qu’il a légué, avant de mourir en 1924, à sa femme Philomène, à sa famille, à ses amis qui ont cru en lui, qui l’ont aidé, soutenu…

    André Malraux, ministre de la Culture de 1959 à 1969 sous la présidence du Général De Gaulle, en visite dans la Drôme et ayant découvert l’œuvre du facteur Cheval, a dit que notre pays la France était le seul pays du monde à posséder dans son patrimoine architectural et artistique, une œuvre naïve d’une telle beauté…

    L’ “incroyable” dans cette histoire, c’est que l’ “incroyable” s’est fait réalité tout à fait visible et croyable…

    C’est, dans une Connaissance intime, innée, en lien avec la nature, les étoiles, le ciel, l’univers… Une Connaissance différente de celle que l’on acquiert dans les Écoles, dans les Grandes Écoles notamment… Que cet homme hors du commun a réalisé cette œuvre…

    Et avec toute son humilité, sa détermination inébranlable, son détachement des “choses de ce monde”…

    Il y a bien, assurément, dans le rêve qui l’a habité durant toute sa vie, une réalité, une vraie réalité…

    C’est sans doute cette réalité là, qui est la clef… Celle qui ouvre, dans le trousseau de mille et mille clefs qui n’ouvrent jamais la porte, aucune d’entre elles sauf une, l’unique… Mais après, la porte une fois ouverte, encore faut-il pouvoir avancer, marcher, dans l’espace, comme sur un fil au dessus d’un abîme dont ne voit pas le bout de ce fil, ou comme dans un passage si étroit qu’au bout de trois pas on revient en arrière rejoindre l’espace d’où l’on vient et dont on ne peut se passer tant il a de repères même les plus illusoires…

     

     

  • N'importe ...

    N’importe quel chat est un chat

    N’importe quel chien est un chien

    N’importe quel humain est un humain

     

    Mais – et sans doute surtout …

     

    N’importe quel être vivant, chose vivante, forme de vie

    Donc un chat, un chien, un humain…

    Une mouche, un ver, une bactérie, une fleur, un arbre, une herbe, un vampire des abysses…

    Est un être vivant.

     

    Et chaque être vivant est en son genre, ou en son espèce

    Ou encore dans la “famille” qui est la sienne en son espèce

    Ou dans le groupe qui est le sien au sein de la “famille” qui est la sienne en son espèce

    Le groupe étant celui de plusieurs représentants associés de son espèce

    Associés pour une raison ou pour une autre

    En général la raison étant liée à la vie de l’espèce…

    Chaque être, chose vivante…

    Est unique, un, unique entre tous les autres de son espèce, tel qu’il, elle est, lui, elle en particulier, tel qu’aucun autre n’est, comme lui, elle, il, elle est…

    Et qui n’est, n’a été, et ne sera… Qu’une seule fois dans le temps, le temps de vingt saisons, le temps d’un jour, le temps d’un tour ou de deux ou de trois, de la Terre autour du soleil, le temps d’une ère géologique…

     

    Un chat, un chien, un humain, une mouche, un ver, une fleur, un arbre, une herbe, un vampire des abysses, une bactérie… Et même, un virus…

    Quoique, pour un virus, ce soit “un peu” différent…

     

     

  • Majorité et minorité

    … La majorité, même si elle est plurielle et diverse, elle n’est jamais “des majorités”…

    La minorité en revanche, même si elle est parfois unie, est toujours faite de minorités distinctes, séparées, ou “communautaires”…

    Il n’y a donc pas “des majorités” mais “une majorité”.

    Il n’y a donc pas “une minorité” mais “des minorités”.

    La tyrannie de la majorité et la tyrannie de la minorité (et donc, des minorités), ne s’exercent pas de la même façon…

    La tyrannie de la majorité s’exerce par la mise en place d’ un immense camp de prisonniers dans lequel sont placés tous ceux qui s’opposent à la majorité, séjournent dans un même bâtiment, dans un même espace, tous ensemble pour dormir, manger, travailler, sous le regard, sous le contrôle de gardiens en général en armes…

    La tyrannie de la minorité (et donc des minorités), s’exerce par l’édification de prisons, chacune de ces prisons construite par chaque minorité, où l’opposant à chaque minorité est enfermé seul, quasiment sans contact avec les autres prisonniers…

    Il est bien plus difficile de se libérer de la tyrannie de la minorité (des minorités), que de la tyrannie de la majorité…

    Donnez du pouvoir à une minorité, à chaque minorité, et vous verrez comment chaque opposant à cette minorité ou à une autre, sera traité afin qu’il ne puisse se libérer…

    La vision, peut-être, la plus “convaincante” de la démocratie, d’une société démocratique, c’est lorsque dans cette société, il n’y a ni majorité ni minorité dominante – ni donc à fortiori de minorités dominantes … Mais des interlocuteurs libres et responsables et cela dans un “principe de relation” – relation faite d’association, de symbiose, de complémentarité, d’opposition, d’échange, de transmission de savoirs et de connaissances, d’équilibre naturel entre forces…

     

     

  • DATA, Microsoft, Google et Compagnie ...

    … L’intelligence artificielle, les DATA, Microsoft, Google et compagnie… N’ont pas – comme nous pensons quasiment tous à juste titre il faut dire tant ils nous épient dans nos vies privées, nous formatent dans nos profils d’utilisateurs et de consommateurs – QUE des “mauvais côtés”…

    Nous sommes – encore – mais pour combien de temps l’on n’en sait rien – dans un monde où il nous est “offert” – si l’on peut dire – quelques possibilités de choix, de préférences, de liberté en somme (certes une liberté relative – ou, plus exactement conditionnée)…

    C’est bien là, la “grande démarche” (la politique) de ces DATA, Microsoft, Google et compagnie, et, de ce qui participe au développement, à la technologie de l’intelligence artificielle…

    Préparer en quelque sorte, par étapes, d’une manière graduée, étudiée, “en douceur” pour ainsi dire, le monde de demain où les règles auront quasiment sinon totalement disparu et où nous serons, “humanuscules” devenus, des vecteurs de consommation de produits et services – soit dit en passant non gratuits et au départ proposés à l’essai 30 jours…

    Le “bon côté des choses” c’est le profil de chacun, défini, établi, érudié, “algorithmé” en fait, que l’on peut d’ailleurs modifier dans les paramètres de gestion de son compte (Microsoft, Google, Facebook, etc.)… Ce profil donc, qui fait que ta liste d’amis, de “followers”- outre bien sûr les amis que toi tu choisis d’avoir en les contactant et leur demandant s’ils veulent bien en faire partie, de tes amis ; est ouverte aux propositions qui te sont faites par Facebook, Twitter, les réseaux sociaux (ils fonctionnent tous ainsi)… Propositions étudiées il va de soi, selon une logique, en fonction de tes préférences et de tes choix de visite, de consultation sur la Toile, tout cela ayant été répertorié dans une centrale de données collectées…

    Le “bon côté des choses” c’est aussi ce qui apparaît un beau jour à tel moment sur l’écran de ton ordinateur ou smartphone : “ mise à jour des conditions d’utilisation” avec deux “boutons” l’un “commencer”, l’autre “me le rappeler plus tard” ou encore lorsque tu changes de matériel (ton plus ou moins vieil ordinateur ayant “rendu l’âme”) – ou encore quand tu ouvres quelque chose qui dépend de Microsoft ou de Google pour t’inscrire : “conditions d’utilisation” (un formulaire à servir obligatoirement sinon tu ne peux ouvrir et t’inscrire)…

    Car dans ces conditions d’utilisation (CGU) ou chartes, il y a ce que toi, utilisateur du service, tu peux encore choisir, cocher, ne pas cocher, définir dans les paramètres…

    Avant d’aller plus loin – ou d’en venir à ce que je subodore pour dans dix, vingt, trente ans (le monde de demain, celui en gros, de la seconde moitié du 21 ème siècle)… Avant d’aller plus loin donc… Un minimum de réflexion :

    Il faut savoir comment le monde fonctionne et surtout, encore mieux (et plus nécessaire), POURQUOI il fonctionne comme ça, le monde… Le monde, les gens, tout en somme… Et pour cela, il faut observer, ou tout au moins, regarder… et non pas “zapper”…

    J’en viens à ce que je subodore :

    À force de “zapper”, de ne pas lire, de ne pas prendre connaissance des CGU (conditions d’utilisation) de “tout accepter” sans rien paramétrer, sans faire le choix de cocher ou de ne pas cocher ceci ou cela…

    Et, à force aussi d’aller au plus pressé, au plus rapide, au plus “qui fait de l’effet”, au plus facile, au plus selon ce que tout le monde fait, au plus à la mode, et cela dans une expression parlée ou écrite appauvrie, réduite, brutale, sommaire, épidermique… À force de mitrailler d’images, de vidéos de photos en scoop ou Une du Jour… À force d’installer des applications – pour – faire – pipi- pour larguer un pèt… À force de démission, d’abandon, de complaisance tacite, de renoncement, de fatalisme… À force d’indifférence…

    Il ne restera un beau jour, un malheureux jour… QUE le “mauvais côté des choses”… Alors, les DATA, les intelligences artificielles avec les algorithmes et les robots, et la nanotechnologie ; ils auront vraiment pris le pouvoir, un pouvoir absolu, encore plus totalitaire … Et des CGU il n’y en aura plus…

     

    … Les armes – lourdes – pour la Résistance ?

     

    La Connaissance, le Langage, la Relation, l’Observation, la Réflexion, la Responsabilité – et la détermination dans l’utilisation de chacune de ces armes…

    Avec tout ça, que l’on peut engager en face d’eux, “ils” auront du mal à prendre le pouvoir absolu, les DATA et les robots ! … Et les Décideurs, dont le terrain privilégié par eux est celui de l’obscurantisme généralisé au plus grand nombre possible d’humains sur cette Terre ; dont le dessein prioritaire est celui de l’appropriation à leur profit, de la Connaissance et des ressources.

     

  • Le langage dans son "évolution" actuelle

    Qi

    … Christophe Clavé, diplômé de Sciences Po Paris, enseignant à HEC Paris (Hautes Etudes Commerciales), dans “ baisse du QI – coefficient intellectuel- appauvrissement du langage et ruine de la pensée “ ; met en évidence une réalité inquiétante pour l’avenir et pour l’évolution (ou plus exactement “les évolutions”) de nos sociétés “occidentalisées”…

    Un constat alarmant, en effet, cette réalité : l’appauvrissement du langage, du vocabulaire, de la grammaire, et cela, nous le constatons en ce qui concerne la langue française depuis environ déjà 2 générations (parler et écrire)… Mais pas seulement la langue française, en fait toutes les langues et en particulier les langues les plus parlées et les plus écrites dans le monde occidental, à savoir l’anglais, l’allemand, l’espagnol entre autres…

    Ainsi l’appauvrissement du langage (parlé et écrit) est-il aujourd’hui généralisé à toute la planète… Et s’accélère-t-il…

    Cependant je me pose la question de savoir si, par exemple, dans les langues orientales (Asiatiques dont le Chinois), et pour l’Arabe (l’Arabe littéraire ou régulier, l’Arabe écrit en somme) c’est le même “phénomène évolutif”…

    Du temps (en gros tout le 20 ème siècle – quoique déjà moins après la fin des années 1960- ) de l’apogée (si l’on peut dire) de la richesse de la langue française, il y avait aussi, il faut le dire, quelques “novateurs” qui contribuaient à une évolution de la langue – et que d’ailleurs nos académiciens et grammairiens ont pris en compte (mais pas toujours)…

    C’est, dis-je, “que lorsque s’ouvre un champ devant nous, avec des pousses et des fleurs nouvelles, l’étonnement vient et l’on s’interroge sur ce que ces pousses et ces fleurs vont apporter à notre regard, à la vision que nous nous faisons du champ qui s’ouvre devant nous”…

    Le “problème” en fait de la nouveauté, de la singularité, de la créativité – dans le langage – c’est celui de l’insertion de ce qui est apporté dans ce qui existe déjà et qui est intemporel ; de ce qui est apporté et qui nuance, redéfinit, ajoute, remet en question, colore, et cela dans un “contexte”… Est-ce que l’insertion de ce qui est apporté, de ce qui dénote, surprend, remet en cause ou même peut déranger, se fait dans la cohésion, dans la cohérence ? Sans nuire à la compréhension (ou à l’entendement) mais plutôt en la favorisant cette compréhension ?

    Je crains que tout ce qui se pratique en matière aujourd’hui, de “nouveauté” ou de “singularité” ne soit que “des tours de passe passe” , des “effets spéciaux” comme on dit pour des films de cinéma, des supercheries, de l’ esbroufe”…

    Je dis que le 20 ème siècle jusqu’à la fin des années 1960, est à l’apogée de la richesse de la langue française… C’est sans doute vrai en partie, mais je n’en suis pas si sûr, je ne suis donc pas aussi “catégorique”… Dans la mesure où les 19ème, 18 ème et 17 ème siècles (le 17 ème “classique”) nous ont laissé des “œuvres immortelles”; où par exemple le langage du 18 ème siècle -certes parlé et écrit dans l’aristocratie et dans la bourgeoisie bien éduquée – se définissait “spirituel, châtié, etc.” … Langages, d’ailleurs, de jadis, jugés “surannés” ou “vieillots”… (je pense que la beauté est intemporelle, que ce soit dans le langage ou dans l’écriture ; que la beauté ne vieillit jamais)…

     

    … Revenons à ce que nous dit, dans son texte, que je reproduis ici, Christophe Clavé :

    ′′ Le QI moyen de la population mondiale, qui a toujours augmenté de l'après-guerre à la fin des années 90, est en baisse au cours des vingt dernières années...

    C’est le retournement de l'effet Flynn.

    Il semble que le niveau d'intelligence mesuré par les tests diminue dans les pays les plus développés.

    Beaucoup peuvent être les causes de ce phénomène.

    L’une d'entre elles pourrait être l'appauvrissement du langage.

    Plusieurs études montrent en effet la diminution de la connaissance lexicale et l'appauvrissement de la langue : il ne s'agit pas seulement de la réduction du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités linguistiques qui permettent d'élaborer et de formuler une pensée complexe.

    La disparition progressive des temps (subjonctif, imparfait, formes composées du futur, participant passé) donne lieu à une pensée presque toujours au présent, limitée actuellement : incapable de projections dans le temps.

    La simplification des tutos, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont des exemples de ′′ coups mortels ′′ à la précision et à la variété de l'expression.

    Juste un exemple : supprimer le mot ′′ jeune fille ′′ (désormais désuet) ne signifie pas seulement abandonner l'esthétique d'un mot, mais aussi promouvoir involontairement l'idée qu'il n'y a pas de phases intermédiaires entre une enfant et une femme.

    Moins de mots et moins de verbes conjugués impliquent moins de capacité à exprimer les émotions et moins de possibilités d'élaboration d'une pensée.

    Les études ont démontré que la violence dans les sphères publiques et privées provient directement de l'incapacité à décrire ses émotions à travers les mots.

    Pas de mots pour construire un raisonnement, la pensée complexe est rendue impossible.

    Plus le langage est pauvre, plus la pensée disparaît.

    L ' histoire est riche en exemples et de nombreux livres (Georges Orwell - ′′ 1984 "; Ray Bradbury - ′′ Fahrenheit 451 ′′) ont raconté comment tous les régimes totalitaires ont toujours entravé la pensée, par une réduction du nombre et du sens des mots.

    S ' il n'y a pas de pensées, il n'y a pas de pensées critiques. Et il n'y a pas de pensée sans voix.

    Comment peut-on construire une pensée hypothétique déductive sans conditionnelle ?

    Comment peut-on envisager l'avenir sans conjugaison avec l'avenir ?

    Comment peut-on capturer une tempête, une succession d'éléments dans le temps, qu'ils soient passés ou futurs, et leur durée relative, sans une langue qui distingue ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait être Être, et ce qui sera après que ce qui aurait pu arriver, est-il vraiment arrivé ?

    Chers parents et enseignants : faisons parler, lire et écrire nos enfants, nos élèves. Enseigner et pratiquer la langue sous ses formes les plus différentes. Même si ça semble compliqué. Surtout si c'est compliqué.

    Parce que dans cet effort il y a la liberté.

    Ceux qui affirment la nécessité de simplifier l'orthographe, de purger la langue de ses ′′ défauts ", d'abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée la complexité, sont les vrais artisans de l'appauvrissement de l'esprit humain.

    Il n'y a pas de liberté sans nécessité.

    Il n'y a pas de beauté sans la pensée de la beauté "

    [Christophe Clavé]

     

     

     

    NOTE :

    Sans doute d’aucuns trouveront ce texte “trop long” et… “zapperont”… “Zapper”, d’ailleurs, est, sur la Toile – mais pas seulement QUE sur la Toile, un geste, ou un comportement ou une habitude - des plus courants…

    Je “vous le dis tout net” : en ce qui me concerne, lorsque je fais défiler la page d’accueil de Facebook, c’est à dire la page générale où apparaissent les publications des uns et des autres, (vos publications mes chers amis), qui, il faut le dire, “cascadent” ou “caracolent”, à tel point que, un quart d’heure plus tard, il en apparaît d’autres et que celles d’il y a cinq minutes seulement sont déjà comme “enterrées” par les suivantes… Je “vous le dit tout net”, je lis “plus spécialement” on va dire, les textes de celles et ceux de mes amis qui “prennent le temps qu’il leur faut pour dire les choses à leur manière” à propos de tel ou tel sujet d’actualité (actualité “brûlante” ou “sensible” en général, et… ou… “encore mieux”… sur une question particulière qui “ne soulève guère trop de lièvres” (mais n’en demeure pas moins “essentielle”)…

    Facebook “fait bien les choses” : il connaît mon “profil” et “il se trouve” que ma “liste d’amis” est “assez conforme à mon profil” …

    Pour dire vrai, cette liste d’amis n’est pas tout à fait, comme cela peut être le cas avec Twitter cent quarante quatre caractères – ou avec instagram pr exemple – une “liste de followers” …

    En effet : “followers… Amis” … Nuance !

     

    Ah, sept boucs et sept boucques qui font quatorze e-books !… Et qui, sur Facebook, avec “écrivains poètes peintres faisons nous connaître” ou “promotion des auteurs inconnus”; aspirent à ce que leur “dernier bébé” fasse “une “petite Une”… J’en ris… Comme peut-être en aurait ri… Le facteur Cheval !

     

     

     

  • Un livre doit être la hache pour briser en nous la mer gelée (Frantz Kafka)

    … Cette phrase, un jour écrite dans son journal, de Frantz Kafka, est l’une de celles, entre autres, qui me vient assez souvent en esprit, en pensée, tant je la trouve imagée et “emblématique”…

    Parce qu’elle “résume” en quelque sorte, ce que doit, à mon sens, être, non seulement un livre, mais peut-être même une œuvre toute entière, d’un auteur, d’un artiste, d’un écrivain… Ou du moins quelques unes de ses réalisations – de l’ artiste- ou de ses textes – de l’écrivain… Et, plus généralement, de ce qu’exprime par ce qu’il fait, par ce qu’il crée, par ce qu’il produit, enseigne, communique et partage, toute femme, tout homme – même “ordinaire” (ou commun) sur cette Terre, à n’importe quelle époque…

    Dans un certain sens, ou à vrai dire “dans ce sens là” auquel je pense, celui de la portée ou de l’impact ou encore du retentissement, de la “trace” qu’il laisse, de ce qu’il peut changer dans une vie… Cela rejoint cette chanson “Quelque chose en nous de Tennessee” par la voix de Johnny Halliday…

    La “mer gelée en nous”, c’est ce qui n’a pas été éveillé, débusqué, déterré, découvert, mis à nu sous le soleil… Que nous croyons ne pas avoir en nous… Mais qui existe… Qui a même toujours existé, avant que nous venions au monde, en ceux de ces êtres qui nous ont précédés, qui sont en quelque sorte nos “pré-existants”- de là où nous venons – et qui existera encore après que nous aurons quitté ce monde…

    Ce qui n’a pas été éveillé mais qui existe, souvent, le plus souvent – et c’est bien là le drame- il arrive qu’il soit évoqué, effleuré, affleuré, légèrement soulevé… Mais ignoré, laissé de côté, parfois déconsidéré… Ou, encore plus souvent, il… “s’existe” (mais pour ce qu’il croit être)…

    La “mer gelée” est en nous, mais elle aussi en l’autre que nous, elle est dans le monde qui nous entoure, dans les mouvements des vagues figées et solidifiées “porteuses de nos modes de vie”…

    La “hache” est émoussée, ou elle se fait tranchante, heurtante, cassante…

    Émoussée, c’est à peine si elle fait des éclats, des fissures ; elle n’entame rien de la surface compacte…

    Tranchante, heurtante, cassante, elle sépare en plusieurs blocs… Mais seulement localement, jamais du rivage jusqu’à l’horizon…

    Ce n’est ni Dieu ni aucune divinité ni aucune force occulte ou surnaturelle, qui nous a chassé de ce que nous appelons “paradis”, ce “paradis” qui n’est autre que ce qui a toujours existé… C’est nous-mêmes, chacun de nous, qui nous en sommes exclus, qui l’avons oublié, que nous n’avons pas laissé survivre dans notre mémoire humaine, mais qui existe bel et bien, aussi oublié et ignoré qu’il soit…

    Et parce qu’il existe il peut être retrouvé… Mais il faut, il faudra… Un bon coup de hache sur la mer gelée, en nous, en l’autre, et sur toute la surface de la mer, pour le retrouver…

     

  • Les Eurockéennes de Belfort

    Eurockeennes

    … C’est loupé, loupé/loupé, en 2021, les Eurockéennes de Belfort, cent trente mille participants… Edition 2021 annulée…

    À propos de tous ces “grands festivaux géants” que sont Le Festival d’Avignon, Les Francofolies, Le printemps de Bourges… Avant le covid, je me disais : “Mais comment tous ces milliers de gens venus de partout, dont certains ont fait plusieurs centaines de kilomètres en voiture pour s’y rendre, vont-ils se loger, durant les jours du festival ? Dans quels hôtels, fussent ces hôtels trente, cinquante dans la cité du festival, en chambres d’hôtes – il en faut/il en faut, des douzaines de ces chambres d’hôtes , dans des campings outre municipaux et privés de 3 à 4 étoiles mais aussi occasionnellement aménagés dans de vastes champs ou prés avec toilettes algéco, par les autorités de la ville d’accueil?…

    Et la restauration, le petit déjeuner, les bars, les “fast food” (une hécatombe de bovins, d’ovins, de cochons, de poulets, par milliers de têtes)… Avec les files d’attente, les services en continu, les fragrances gastronomicales dans l’air ambiant (fragrances encore, soit dit en passant, d’”autre chose que de bouffe” vous m’avez compris)…

    Et “pipi”, avec probablement peu de toilettes publiques en ville ; et “se garer” – où et comment, et tous ces embouteillages autour des rond points d’accès à la ville…

    C’est que la Culture – bon, mettons lui, oui, à la culture, un grand C- à très grande échelle de déploiement, de diversités de spectacles, et attirant des foules de ces “citoyens du monde” que nous sommes, tous plus ou moins “branchés” dans une modernité ambiante autant que possible conviviale et censée créer du contact, de la rencontre, du partage, de la fête, du plaisir d’être ensemble – je serai tenté de dire “de faire luminer” des hommes et des femmes pour un autre une autre avant que la “lumine” finisse par faire qu’on se jette l’un sur l’autre… C’est que la Culture avec un grand C… Dans une telle dimension, c’est pas un petit déjeûner de vacances en famille où l’on reçoit les cousins ou amis très chers de l’autre bout de la France en ces jours heureux que l’on ne vit peut-être qu’une seule fois en sa vie !

    J’ai imaginé… Des sortes d’ “Écriture – hard rockéennes” autant que de musique et de fête et de partage, et de cabrioles et de voltiges ; autant “résalsociales” que “placepubliquantes”, où ne ne posent plus des questions de toilettes algéco, d’embouteillages de voitures et d’hébergements improbables… D’une toute autre dimension encore, que celle de tous ces Grands Festivaux… (Festivals – pour respecter la grammaire)… Bon, j’écris tout de même pas “festiveaux” (rire)…

     

     

  • Nos modes de vie

    Nos modes de vie

    Défaits

    Désinformés

    Décolorés

    Déreflexionnés

    Dérêvés

    Désimaginés

    Déracinés

    Désillusionnisés

    Déconstruits

    Déprogrammés

    Dévitalisés

    Dénaturés

    Déréglés

    Déterrés

    Déshumanisés

    Désherbés

    Délimités

    Dépossédés

    Décontactés

    Dévisagisés

    Déregardés

    Désensibilisés

    Désyllabisés

    Déparolés

    Désorthographés

    Dégrammairisés

    Déchic-qués

    Désémerveillés

     

    Mais

     

    Encloisonnés

    Asceptisés

    Consumérisés

    Lotissés

    Violés

    Formatés

    Marchandisés

    Virtualisés

    Hyperconnectés

    Fliqués

    Epiés

    Chartisés

    Mayonnaisés

    Vinaigrés

    Empués

    Encués

    Enrôlés

    Encagés

    Tatoués

    Cosmétiqués

    Rédés

    Tracés

    Raidis

    Audidusteropelfiatisés

    Embaraquocloturés

    Portaillisés

    Electronisés

    Codés

    Toutoui-je monte la gardisés

    Moralisés

    Pournoupensés

    Ethiquités

    Etiquetés

    Radioscopés

    Dilués

    Uniformodiversifiés

    Frelatés

    Obscurantisés

    Amen-isés

     

    Et

     

    Qui ne seront peut-être jamais démasqués

     

     

  • Les Gardiennes, film de Xavier Beauvois

    … Sur France 3 jeudi 1 er avril 2021 à 21h 05…

     

    … Ce film a été réalisé par Xavier Beauvois avec Nathalie Baye dans le rôle d’Hortense, propriétaire d’une ferme ; Laura Smet dans le rôle de Solange, la fille d’Hortense ; Iris Bry dans le rôle de Francine, une jeune femme employée à la ferme par Hortense ; Olivier Rabourdin dans le rôle de Clovis, le mari de Solange, qui en 1917 est fait prisonnier par les Allemands…

    Rarement, un film sur la guerre de 1914-1918, en particulier sur la vie à l’arrière du front, dans les campagnes, a été réalisé avec autant de réalisme, de sensibilité, notamment en ce qui concerne le rôle et la vie des femmes durant la Grande Guerre…

    Certes, Nathalie Baye dans le rôle d’Hortense, une femme énergique, travailleuse, qui se soucie de protéger au mieux sa famille (mais selon ses vues), n’a pas, dans cette histoire, le “beau rôle” – lorsque son attitude change à l’égard de Francine, son employée, qu’elle trahit, en quelque sorte, en dépit de la relation qui la liait depuis 3 ans avec son employée qu’elle appréciait hautement…

    Dans le contexte de cette période dramatique de l’histoire de notre pays, où tous les hommes valides de 18 à 45 ans étaient mobilisés, où les femmes effectuaient tous les travaux des hommes dans les campagnes, ce qui arrive à Francine, à Solange, comme dans le film, a certainement été une situation courante, inévitable, dans l’une ou l’autre de ces fermes situées dans les zones de passage des armées … Avec notamment, ces troupes américaines venues en France en 1917 qui, soit dit en passant, ont été pour l’armée française, d’un sérieux et décisif appui, en particulier lors de la bataille de la Marne (grande offensive Allemande de mars 1918, qui visait à franchir la Marne, occuper la rive opposée et effectuée une percée jusqu’à l’Atlantique, par Paris, qui aurait été investi, puis par tout l’ouest de la France… Opération qui a échoué pour l’armée du Kaiser Guillaume II)… Mais à quel prix en nombre de morts et de blessés, autant pour chacune des deux armées, française et allemande, ainsi que pour les américains et alliés !

    Un film intelligent, “Les Gardiennes”, de Xavier Beauvois (sorti en 2017)…

    Notez que je ne mets point de guillemets à intelligent, selon ma “tendance” (comme d’ailleurs avec bien d’autres mots ou termes) à en mettre… Sans doute pour “différencier” (ou nuancer, ou caractériser, ou encore “diéser” ou “bémoliser”…

    Ainsi, il y a bien “intelligence” et intelligence…

     

     

  • L'on ne s'égare jamais si loin que lorsque l'on croit connaître la route (conte)

    … C’est le petit prince…

    Mais pas le même Petit Prince que celui d’Antoine de Saint Exupéry dans son livre “Le Petit Prince” qui est l’un des vingt livres les plus lus dans le monde…

    Ce Petit Prince là n’est qu’un petit prince, un petit prince que l’on pense être un enfant mais qui n’est pas forcément un enfant…

    Un petit prince qui n’est prince de rien à vrai dire…

    Et ce petit prince là, dans le paysage qu’il parcourt en suivant un chemin en droite ligne, avec de part et d’autre une étendue de terre ocre brûlée par le soleil, recouverte par emplacements, de cailloux, de pierres blanches ou d’herbes sèches en touffes ; rencontre un petit muridé, un rat des sables qui se dresse devant lui sur ses pattes arrière…

    Le petit rat semble dire, tant il paraît expressif et surtout peu craintif à la vue de cet être bien plus grand que lui qui s’approche mais n’a pas l’air menaçant et même se montre “amical” : “je veux bien faire ta connaissance, dis moi d’où tu viens, où tu vas ; mais surtout, ne m’apprivoise pas… Y’en a un, te ressemblant, comme toi sur deux grandes pattes recouvertes d’une sorte d’écorce lisse, il n’y a pas longtemps, le jour où le vent était plus brûlant qu’aujourd’hui, qui m’a demandé de le suivre en m’expliquant que si je voulais bien l’accompagner, il me ferait connaître un meilleur endroit où habiter, que là où je vis, tu vois, derrière ces rochers, dans un trou que je me suis creusé et qui conduit à ma maison dans la terre”… Il me disait que lorsque les grandes pluies viennent, là où il me propose d’aller, je n’aurai plus les pattes ni le museau dans l’eau…

    -Dis-moi, petit rat, où conduit ce chemin, reste-t-il tout droit, au delà de là où on ne voit plus rien d’autre qu’une brume de lumière ?

    -Je n’en sais rien, je ne suis jamais allé au delà de ces touffes d’herbe sèches que tu aperçois à peut – être cent fois la longueur de tes grandes pattes.

    -Mais moi je sais où il va, le chemin, et même jusque bien au delà de la ligne de brume, il reste toujours droit, c’est ce que j'ai vu et appris en regardant sur la grande carte du pays, tous les détails du parcours, et qui d'ailleurs, confortait l'idée que je me faisais, du pays, et la certitude qui me venait; de trouver le lieu où je dois me rendre. Je vais donc toujours suivre ce chemin…

    -C’est bien possible que tu y arrives… Mais est-ce que tu es sûr de ce que dit la carte et de ce que tu crois ?

    -Je vais te laisser, petit rat, je ne te demande pas de me suivre, au revoir!

     

    … Au delà de la ligne de brume, effectivement, le chemin continue tout droit. Mais passent les kilomètres, et les étendues de terre ocre, de cailloux, de roches et de touffes d’herbe sèches, et la fin du jour, et la nuit sous les étoiles et la froidure, et de nouveau le matin…

    Le petit prince regarde la carte qu’il a prise avec lui ; la distance indiquée sur la carte entre le village de départ et le lieu de destination ne correspond pas avec la réalité d’après le temps de marche – cela fait tout de même une journée entière et une nuit – et, finalement, regardant encore attentivement la carte, le petit prince aperçoit une ligne très fine qui, à un certain endroit, part du trait représentant le chemin, dans une direction différente... Il n'avait pas vu, au village où il s'est arrêté hier, cette ligne très fine, qui elle, rejoint le lieu où il doit se rendre.

    Cependant, sur la carte, si l'on suit toujours le même chemin tout droit, l'on arrive aussi à ce même lieu... Du moins, c'est ce qu'il semble, quoi que le point représentant ce lieu, ne soit en fait que trois petits points à peine visibles...

    Alors, que croire? Que décider? Revenir en arrière et rejoindre la bifurcation pour emprunter l'autre chemin, celui représenté par la ligne très fine qui devient une ligne en pointillé, puis s'efface avant les trois petits points représentant le lieu d'arrivée ?

    Fort de ce qu'il sait mais surtout, plus fort encore de son intime conviction, le petit prince petit prince de rien, qui s'imagine dans la lumière du matin, Petit Prince du livre de Saint Exupéry, continue de suivre le chemin tout droit, toujours tout droit, même si midi vient, même si un autre soir vient, puis encore une nuit...

    "Je suis tout de même le Petit Prince, tout petit prince que je suis" ! Est-ce que le Petit Prince peut se perdre ?

    ... Ce que le petit prince, petit prince de rien ne sait pas, c'est que la carte date du temps où il y avait encore des arbres et des hautes herbes, et des centaines, peut-être des milliers de rats, non pas des sables mais des champs...

     

    ... Il a grandi, le petit prince... Ou il a forci, ou il a vieilli, ou il s'est confronté au monde, ou il a mûri, ou il s'est construit, ou il s'est comme je ne sais quoi fait, avec les années ; et il s'est étoffé comme on dit, question de personnalité, ou encore, singularisé, ou démarqué du commun... Et dans tout ce qu'il a exprimé, réalisé, il a pris peu à peu – toujours comme on dit – de la consistance, de la vigueur, et ça, ça a eu de la patte – comme on dit ; de la patte comme la patte de ceux qui ont de la patte...

    Mais peut-être aussi que sa candeur, que sa naïveté, que tout ce qui le rendait, par ses mots et par ses regards, par ses rêves, par ses cabrioles, par ses emportements, aux yeux du monde fragile, vulnérable, et comme on dit "en herbe"... Et donc, finalement, peu crédible, mal étoffé, ou malhabile, ou portant à sourire... Tout cela s'est en partie défait, il l' a même combattu...

    En somme, il a "un peu trop cru connaître la route", le petit prince s'imaginant devenir Petit Prince...