Articles de yugcib
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Borodino et la Bérézina, 1812
- Par guy sembic
- Le 24/10/2020
- Dans Anecdotes et divers
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… Dans les cérémonies souvenirs de guerres, entre autres celles de ces guerres en lesquelles la France était impliquée, d’avant la première guerre mondiale de 1914-1918 ; l’on ne commémore tout de même pas (il ne manquerait plus que ça) les morts Français de la bataille de Borodino en 1812 en Russie, ni les morts Français de la guerre menée par Napoléon en Espagne en 1809…
Tous ces morts là, il ne manquerait plus que l’on leur aurait érigé des monuments ! D’ailleurs, il n’y en point, de tels monuments, à la mémoire des morts de Borodino en 1812 et des batailles en Espagne en 1809…
D’aucuns – et ils sont nombreux et dans une certaine mesure ont raison – diront (ou disent) qu’à l’époque, en 1809 et en 1812, “ce sont de pauvres bougres ratissés en masse dans les campagnes françaises par les chefs d’armée de Napoléon, qui ont payé un lourd tribut sur les champs de bataille”… Des champs de bataille qui, il faut le rappeler, ont été ceux de Russie, d’Espagne, pays envahis et en partie occupés un temps (plusieurs mois en 1812 en Russie)…
En revanche, les Russes et les Espagnols peuvent, eux, avoir – s’il l’ont fait – érigé des monuments en souvenir de leurs soldats tombés au champ d’honneur pour défendre leur pays, de l’invasion des armées Napoléoniennes en 1809 et en 1812…
Bien sûr, oui, des “pauvres bouges”… Mais “pas seulement” puisqu’il y avait dans le “lot” des “grosses têtes”, des maréchaux, des décideurs, des fanatiques de la vision napoléonienne de l’Europe et du monde!
Les Français de Napoléon se sont comportés à Moscou en automne 1812, exactement comme les occupants allemands, les nazis et la gestapo qui ont occupé Paris de 1940 à 1944…
Alors, les morts Français de Borodino et de la Bérézina… L’on peut s’asseoir sans vergogne sur leurs dépouilles qui d’ailleurs sont restées pourrir dans la neige éparpillées tout le long de la retraite de l’armée de Napoléon à travers la Russie durant l’hiver 1812/1813… Aucune compassion, aucune commémoration, merde !
… Bon, on me dira “ tous ces morts, c’est terrible” et “ah ces malheureux soldats de – l’équivalent de nos deuxième classe – qui ont été assaillis et décimés par les cosaques en embuscade”! J’ose le dire “ils ont eu raison les Cosaques! Et Koutouzov il a eu le “bon flair” d’attendre que l’armée de Napoléon s’en aille de Moscou à l’entrée de l’hiver russe !”
Ce que je pense de la guerre ? Des guerres en général ? Lorsqu’elles sont menées par des envahisseurs, lorsqu’elles sont des conquêtes, des occupations de territoires d’autres peuples, je suis résolument contre, ce sont des guerres sales, des guerres de prédation… Et le discours qui consiste à dire que ces guerres sont menées pour “apporter la civilisation”, c’est un “discours de merde” que je conspue !
En revanche les guerres de résistance à un oppresseur, à un envahisseur, les guerres pour se défendre, je suis “pour”, je les trouve justes et jamais cruelles lorsque ceux qui sont persécutés, pillés, commettent ces actes que l’on qualifie de barbares… Où est-elle la barbarie sinon du côté des envahisseurs ? …
Dans notre chant national, la Marseillaise, j’adhère totalement à ces paroles “qu’un sang impur abreuve nos sillons” , Parce que le sang de nos ennemis qui veulent notre peau et attentent à nos libertés, à nos biens, à nos familles, est un sang qu’il ne faut pas hésiter à répandre, à faire couler à en rougir les rivières et les champs et les rues dans les villes !
Est-ce que Napoléon a apporté la civilisation en Russie, la Russie des Tsars où, soit dit en passant, des aristocrates et des grands propriétaires déjà du temps d’Alexandre Ier, ont affranchi
Notre République française (la 5 ème) même avec ses inégalités sociales et ses injustices et ses manquements et ses faiblesses, telle qu’elle est aujourd’hui en 2020, n’a plus grand chose à voir avec “l’idéal” Napoléonien et le régime du premier empire français à l’époque censé prolonger la Révolution française de 1789- 1799… En ce sens que notre république se situe à un tout autre niveau, bien plus haut, que ce premier empire de Napoléon !
D’ailleurs, les peuples Européens de la Bataille des Nations ( Autriche, Prusse, Russie, Angleterre, états allemands ) en 1813, l’avaient déjà compris, que Napoléon et ses armées n’apportaient pas vraiment la civilisation !
Notre République, celle d’aujourd’hui, oui, cela vaut le coup de la défendre ! Et d’honorer ceux qui meurent pour elle en la défendant ! De se battre pour ses valeurs même si elle n’est pas au mieux de ce qu’elle devrait être !
C’est pas avec de la dentelle, avec des fleurettes de pré, avec des chansons d’amour à pleurer si belles et si émouvantes soient-elles, c’est pas avec des discours de loups se couchant auprès des agneaux, ni de gros minous qui font la gentille papate au petit oiseau qui volète juste à côté, c’est pas avec de la jolie morale, de la philosophie sur fond de conte de fée ; tout ça le froc au bas des chevilles et les yeux baissés, avec des concessions lâches au nom de valeurs de ceci de cela sur fond d’une tolérance qui n’a rien à voir avec celle de Voltaire, que l’on arrivera à faire un monde “meilleur” !
… Cependant, un “autre regard” ou “angle de vue” s’impose, si l’on considère l’Histoire dans son évolution, ses faits, ses événements, ses périodes troublées, ses temps de paix et de guerres… Un “autre regard” que celui par lequel on voit des conquêtes, des occupations de territoire, des dominations, ou des résistances, des oppositions ou des causes “justes ou injustes”…
Il y a, il y a toujours eu les intérêts concordants ou divergents ou opportunistes, des uns et des autres, qui sont ceux des peuples, des partis, des rois (dont les rois de France), des puissants, des gouvernants… Et la géographie qui joue un rôle déterminant, la géographie des territoires et de leurs ressources, la géographie des peuples, de leur mode de vie et de leur culture, la géographie des mouvements de populations, du brassage de ces populations entre elles… La géographie et l’histoire mêlées, dans la formation des pays, des états, des empires…
Les sociétés, les civilisations, les peuples, les pays, les états, les empires, se sont faits dans la violence, dans la difficulté, dans la complexité, dans la diversité des situations, dans un mouvement général ou local qui est “d’ordre naturel” ou “universel” si l’on peut dire…
Il se dégage de tout cela, une réalité intemporelle qui porte davantage à réflexion qu’à jugement de ce qui fut, de ce qui s’est passé à telle ou telle époque…
Ainsi, ces morts des batailles de Borodino et de la Bérézina en 1812 en Russie, ces soldats de l’armée de Napoléon tombés en 1809 en Espagne, ces morts Français donc… Rejoignent les morts des guerres de Louis XIV et de Louis XV, les morts des guerres de la Révolution Française, les morts des armées de Vercingétorix à Alésia en 52 AV-JC… Et, en fait – et de fait – tous les morts se rejoignent, de partout, de toutes les guerres, de toutes les périodes troublées, de violence, de l’Histoire…
Tous les morts se rejoignent qui, si l’on parvenait à les rassembler, ferait une couche de cendres, de poussière, de terre, bien plus haute et bien plus étendue que les cendres qui ont recouvert Pompéï en 79 AP-JC…
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Chrysalides
- Par guy sembic
- Le 23/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Quand on s’appelle Jean Luc Mélenchon, Eric Zemmour ou Nicolas Bedos…
Je cite ces personnages parce que, si bien connus, lus et écoutés – et médiatisés – qu’ils soient, ils sont tout de même assez souvent décriés…
Quand on s’appelle Jean Luc Mélenchon, Eric Zemmour ou Nicolas Bedos, dis- je, l’on a un blog visité des centaines de fois par jour, un site de même autant visité, une page Facebook avec des milliers d’”amis”, de “like” et au moins quelques centaines de lecteurs par jour, un compte Twitter avec des milliers de “followers”…
En revanche quand on est un “en herbe toute sa vie durant” – certains disent “des poétaillons, des écrivailleurs, des rêveurs – les qualificatifs ne manquent pas – même si quelques uns de ces “en herbe” valent bien des Jean Luc Mélenchon, des Eric Zemmour et des Nicolas Bedos… Ou des Bernard Henry Lévy… (Tous ces “en herbe” bien évidemment “à leur façon”)… Ont un blog ou un site ou une page Facebook avec au mieux quelques dizaines de visiteurs ou “amis” en liste mais en réalité peu présents en commentaires ou réponses, et avec des “like” à “ramasser à la petite cuillère dans des dés à coudre” (rire)…
Internet et les réseaux sociaux, les blogs et les forums (soit dit en passant ces derniers, les forums, sont plutôt désertés), c’est bien beau, oui ça permet de s’exprimer et d’être “un peu vu” de ci de là… Mais ça vaudra jamais, jamais de la vie, ces réunions en sorte de “cénacles” d’amis, de fidèles, de poètes, d’artistes de la littérature, qui se tenaient par exemple au début du 20ème siècle du côté de Montmartre et de Montparnasse dans des “bistrots” et lieux d’effervescence de création, d’imagination et de production, tout cela dans des échanges qui parfois étaient “houleux”…
Faut-il avoir comme on dit, la nostalgie de ces époques révolues, de la peinture sur toile ou au crayon ou fusain, de la poésie, de la littérature, des productions de pièces de théâtre, de films de cinéma, du temps où y’avait ni Facebook ni Twitter ni Internet ni smartphones ni vidéos et images numériques diffusées à la vue de tout le monde (en fait à la fois tout le monde et personne) ? Du temps des “cénacles”, des réunions dans des bistrots ? L’on peut aussi penser à la période des “poètes maudits” vers 1870 – 1880, avec Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Paul Verlaine entre autres?…
La nostalgie ? Non, pas vraiment… La nostalgie “gèle” et produit de l’amertume…
Ce furent là, “des époques”… Avec leur réalité du moment, leurs personnages… En somme, le témoignage – pour celles et ceux qui, de leur vivant, on écrit sur ce qu’ils ont connu alors…
Il en sera de même de notre époque présente dont on dit que “rien n’en sort autre que des barbouillages et des imprécations et des “remake” – à quelques “exceptions” près cependant – mais en vérité lesquelles …
Sauf que… De notre époque, pour les “chercheurs” de demain qui seront nos descendants (des gosses de huit ans aujourd’hui ou déjà de jeunes adultes “qui ont fait des études et ont un peu de plomb dans la tête” c’est à dire de la réflexion, de la pensée, de l’objectivité, leur propre talent, leur “bonne volonté”, leur attachement à des “racines”… De notre époque donc, il sera bien difficile de décrypter, d’extraire, et surtout, de “s’y retrouver” dans tous ces innombrables fils de la Toile entremêlés et avec accroché encore parfois aux fils, comme des “chrysalides”, des enveloppes vides, des barbules de cocons…
… Ah, Jean Luc Mélenchon, Eric Zemmour, Nicolas Bedos… En “chrysalides” ! …
… Si la nostalgie “gèle” et produit de l’amertume, elle est aussi comme une pièce de monnaie avec ses deux faces recto verso… Et lorsque la pièce présente à la vue, l’une ou l’autre de ses deux faces, il y a encore ce regard que l’on porte sur l’une ou l’autre des deux faces… Ainsi, un souvenir heureux par exemple, qui nous vient en mémoire, peut avoir un impact heureux dans notre vie présente…
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Le territoire de la liberté d'expression
- Par guy sembic
- Le 23/10/2020
- Dans Articles
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… Les réseaux sociaux, dont le plus utilisé d’entre tous, Facebook pour ses proses – et son “homologue” Twitter pour ses 140 caractères par message - doivent devenir le territoire d’expression exclusif de celles et de ceux qui, dans notre pays la France et partout dans le monde, pensent, réfléchissent, combattent la haine et la violence, évoquent et mettent en avant tout ce qui fait du bien à entendre et à voir, ne “font pas dans la dentelle avec ce qui plombe le monde et la société et fige dans les crispations et les raccourcis de pensée”, et, pour “couronner le tout”, le font tout cela, en y mettant de l’humour et de la caricature, et si possible, de l’art et de la littérature !
En revanche ces mêmes réseaux sociaux doivent faire l’objet d’une traque permanente et organisée à grande échelle et dans le détail, partout dans le monde, d’une élimination pure et simple, d’une éradication et d’une “mise au pilori”, de tout ce qui encore aujourd’hui et depuis que le Web existe, occupe le territoire de la liberté d’expression au détriment des gens “de bonne volonté”, qui eux hélas, ne sont guère écoutés, vus et lus comme il conviendrait! …
La tolérance telle que l’a enseignée, expliquée et présentée dans ses écrits, Voltaire ; ne doit plus être pervertie, confondue avec un torchon servant à essuyer des saletés et que l’on néglige de laver et qu’ensuite on agite comme un étendard derrière le lequel il faut se mettre bien en rang !
… La liberté d’expression n’est une valeur, n’est louable et respectable, que si elle se fonde sur la responsabilité de chacun en particulier et de tous en général, que si elle se fonde également, sur une culture de la relation humaine…
Sinon, elle n’est, la liberté d’expression, qu’un “trou noir” du quel ne s’échappe aucune matière, aucune lumière…
La responsabilité, dans la liberté d’expression, consiste en la conscience en soi de l’impact de ce que l’on dit et écrit, en particulier lorsque ce qui est écrit et dit dans une formulation pouvant surprendre ou déranger, implicitement ou indirectement, “expurge” l’inacceptable…
“Tellement impensable qu’on ne le ferait pas!”… Mais “ça interpelle, porte à rire et à dérision” , s’assimile à une dénonciation de l’inacceptable (comme par exemple une tête coupée en carton et chiffons au bout d’une perche faisant office de pique )…
Sans perdre de vue cependant, l’effet contraire qui consiste, au lieu d’expurger l’inacceptable, de l’inciter, de le provoquer, de sorte qu’il ait lieu réellement…
C’est pourquoi la liberté d’expression se fonde aussi sur le risque pris, de dire, d’écrire, de dessiner, de caricaturer…
Mais le risque (ou l’aléatoire) est inhérent à la “mécanique” (à la “grande horlogerie”) du monde, de la vie, de l’univers…
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Souvenir d'Algérie, avril 1962
- Par guy sembic
- Le 22/10/2020
- Dans Articles
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…Âgé de 14 ans à l’époque, c’était un soir d’avril en 1962, je demeurais avec mes parents à Blida, cité Montpensier Bâtiment R au 9 ème et dernier étage, appartement 57…
Avec devant la coursive commune aux 6 logements de l’étage, une vue sur la plaine de la Mitidja avec au loin sur la gauche les monts de Cherchell, au milieu à l’horizon nord, une petite échancrure triangulaire dans un bourrelet de collines laissant voir un bout de Médirerranée, et vers la droite les collines du Sahel avec Bouzaréah, une banlieue d’Alger… Et la grande route reliant Blida à Alger, 52 km, traversant Béni Mered à 6 km de Blida puis Boufarik à 14 km…
Et avec, derrière, du côté des loggias (balcons attenants à chaque appartement) une vue sur toute la ville de Blida adossée aux premières pentes abruptes de l’Atlas Tellien, une vue donnant sur cette montagne de plus de 1500 mètres d’altitude moyenne formant une chaîne avant l’autre chaîne de l’Atlas Saharien situé elle, plus loin au delà des hauts plateaux centraux au Sud de la région Alger Blida. Au sommet de cette montagne au dessus de Blida l’on apercevait, culminant à 1800 mètres, entouré d’une forêt de cèdres, le village de Chréa (que l’on devinait, en fait, plus que l’on ne le voyait)…
À Chréa où nous nous rendions avec mes parents et des amis, parfois le dimanche, pour “prendre l’air toute la journée là haut”, en convoi militaire par la route en lacets de 18 km (les voitures se trouvaient intercalées entre les camions et les automitrailleuses, et l’on ne pouvait se rendre là haut, qu’ainsi, en convoi, celui du matin pour l’aller, celui du retour le soir… Il fallait une heure pour effectuer ce trajet, autant à l’aller qu’au retour.)
Mais là haut, quelle beauté de paysage! Quel émerveillement! Et ces dimanches que nous passions ensemble avec des amis…
Voilà pour le “cadre”…
J’en viens à présent à cette soirée d’un jour d’avril de 1962…
Nous avions invité ce soir là, Marinette, secrétaire de mairie de Blida, que ma mère connaissait et avait pour amie entre autres connaissances ; une jeune femme “très chic/très classe” dotée d’un visage qui eût pu inspirer un sculpteur, sobrement vêtue mais d’une élégance hors du commun, une élégance qui lui “collait à sa peau comme à son esprit”…
Cette jeune femme avait un regard à nul autre pareil sur les “événements d’Algérie” de l’époque, elle était d’une sensibilité, d’une culture, d’une puissance et d’une justesse de pensée et de réflexion “à couper le souffle”. Elle me faisait penser, de par sa personnalité, de par l’enfance qui avait été la sienne, issue d’un “milieu modeste”, à Albert Camus… “Un Albert Camus en femme”…
Me trouvant placé, à table, juste en face de Marinette, je n’avais d’yeux pour ainsi dire, que pour son visage, et me sentais aussi à l’aise – et même davantage encore – dans la conversation, dans les échanges que nous avions elle et moi, qu’avec mon copain Ould Ruis du collège (Lycée Duveyrier de Blida, à l’époque), mon copain avec lequel nous nous partagions lui et moi, la place de premier en composition française, et avec qui au cours des récréations nous échangions nos vues sur toutes sortes de sujets d’actualité, d’Histoire, de livres lus, de thèmes de réflexion… Au lieu de nous mêler aux jeux brutaux et aux bagarres incessantes entre factions rivales…
Ma mère s’était surpassée, mettant comme on dit “les petits plats dans les grands”, nous avions sorti la dernière bouteille de “Château Romain” qui nous restait encore en réserve, avec de beaux couverts, de belles assiettes et une nappe blanche en tissu…
Cela avait été d’autant plus difficile d’organiser cette réception entre nous et Marinette, que dans le quartier où nous habitions, notre boucher avait été plastiqué par l’OAS, ainsi que notre épicier, que des tirs de roquette et d’armes automatiques, sans cesse jour et nuit, se succédaient (le cessez le feu du 19 mars 1962 n’était que “théorique”), que des bâtiments dont une école avaient sauté récemment, que l’insécurité régnait en permanence lors de nos déplacements (une balle perdue, une agression…)
Quelque temps après avoir chez nous, reçu Marinette, nous apprîmes qu’elle avait eu la tête tranchée par des fellagas…
À cette nouvelle nous fûmes atterrés, jamais nous n’aurions pensé que cette jeune femme si intelligente, d’une telle sensibilité, d’une telle culture, d’une telle justesse de réflexion et de pensée, avec le regard qu’elle portait sur les événements et les comportements, un regard si hors du commun par rapport à la “pensée générale dominante” ; eût pu être assassinée de cette manière, décapitée en pleine rue par un fanatique…
Cela s’est passé peu de jours avant que nous quittions Blida pour nous embarquer sur le “Ville d’Alger” l’un des paquebots transportant vers Marseille des milliers de gens, avec juste 2 valises pour bagages et une attente de trois jours pour l’embarquement le lundi 21 mai 1962 à 11h du matin le départ, arrivée vers 7h le lendemain matin mardi 22 mai, le jour où j’ai le plus pleuré de ma vie, me souvenant de Marinette dont la tête avait été tranchée… Je n’en dormais plus de la nuit entière, des nuits comme en demi sommeil avec des cauchemars horribles…
… Quand j’ai appris la décapitation en pleine rue, de Samuel Paty, j’ai pensé à Marinette, cette jeune femme si chic/si classe, un “Albert Camus en femme”… Et les cauchemars qu’il m’arrive de faire d’ordinaire ont cru en intensité…
… Personne, absolument personne, aucun être humain au monde, femme ou homme, quelle que soit sa culture, sa sensibilité, ses croyances, le milieu dont il est issu, ce qu’il fait dans la vie, en somme quel que soit ce que l’on dit être son “profil”… N’a le “profil” d’une victime désignée en fonction de ce que cette personne, victime d’un attentat, a pu exprimer notamment dans une communication, un échange avec d’autres gens autour d’elle…
Il n’y a pas de “profil”… Il n’y a qu’un être humain, son semblable, appartenant à son espèce (Sapiens)… Mais avec sa singularité, son “à nul autre pareil” que son visage traduit et représente, visage ne ressemblant à aucun autre visage… Et comme dit le Coran, “la personne humaine est sacrée, tu ne la tueras pas”, comme la Bible des Chrétiens dit “tu ne tueras point”…
Cour de la Sorbonne, 21 octobre 2020
… J’espère, oui j’espère… Que cette cérémonie souvenir commémoration dédiée à Samuel Paty dans la cour de la Sorbonne, le mercredi 21 octobre 2020 à 19h 30 ; qui sans doute a été suivie à la Télévision (pour une fois je mets une majuscule à télévision) par une grande partie de la population française (et dans d’autres pays Européens et du monde), aura un impact durable désormais en nos vies…
Toutes générations confondues dont bien sûr les plus jeunes d’entre elles, celles des nés au début du 21 ème siècle, des nés juste un plus tard qui sont nos enfants de l’École d’aujourd’hui…
Au delà de l’émotion, au delà de ce que chacun d’entre nous a ressenti dans la solennité et dans l’environnement particulier de l’événement que fut cette commémoration, avec la lecture de la lettre d’Albert Camus à son instituteur Louis Germain lors de la remise du Prix Nobel de Littérature lui ayant été attribué… (le 19 novembre 1957)…
Au delà de tout cela, il y avait cette “dimension” qui ne pouvait être, par sa grandeur, sa gravité, son immensité, en ce lieu, la Sorbonne ; que celle que l’on eût pu attendre, du Gouvernement de la France, des personnalités en présence et de la société française tout entière…
Pas moins, sûrement pas moins ! Pour un homme, Samuel Paty, qui en somme, est un proche, un très proche de nous, de chaque citoyen de notre pays… Dont l’enseignement qui fut le sien depuis qu’il est professeur d’Histoire et de Géographie, se fonde sur les valeurs de notre République une et indivisible mais “plurielle et diverse” dans ses sensibilités, ses croyances… Notre République avec sur le fronton de nos mairies “Liberté Égalité Fraternité”…
C’est la raison pour laquelle j’espère que cette cérémonie en souvenir de Samuel Paty ce mercredi 21 octobre 2020, aura un impact durable dans nos vies désormais, dans les visions qui sont les nôtres de la relation humaine, de la liberté d’expression, dans nos comportements au quotidien…
Il n’en demeure pas moins, douloureusement, tragiquement et mille fois hélas, que Samuel Paty n’est plus parmi nous, parmi ses proches, en face de ses élèves, le Vivant qu’il fut, né en 1973, disparu en 2020 à l’âge de 47 ans… Le même âge qu’avait Albert Camus quand il est mort le 4 janvier 1960…
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Être dire et faire" qui peut arriver à se laisser voir et convaincre
- Par guy sembic
- Le 21/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… “Ne tuez pas la personne humaine, car Allah l’a déclarée sacrée”
[ CORAN, VI, 151 ]
…Le combat à mener c’est le combat contre la haine, contre la dénonciation anonyme, contre l’hypocrisie, contre le mensonge, contre la tromperie, contre l’individualisme et l’égoïsme… Non pas par les armes – quoique par les armes ce soit parfois nécessaire - ni par la coercition mais par l’exemple, par ce qu’il est possible d’être, de dire et de faire… Et qui peut arriver à passer, à se laisser voir le long de chemins de pierres et d’ornières où circulent d’un lieu à un autre des gens de contact difficile…
Plus – peut-être – encore, que le contact difficile et même hostile, c’est l’indifférence ou l’adhésion tacite à un ordre de marche, qui est l’obstacle…
Les “ordre de marche” se réclament du Livre en ce sens qu’ils se fondent sur la lecture qu’ils font du Livre.
Et quand ils ne se réclament pas du Livre, ils se réclament de l’Idée et de la Science, mais il y a tant de lecture de l’Idée comme de lecture de la Science, qu’au bout du compte “être dire et faire qui peut parvenir à se laisser voir” finit par devenir illisible…
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Que la peur change de camp !
- Par guy sembic
- Le 21/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… D’un côté, celui d’une “Politik – Social – Pensence” de “bon aloi” (un “aloi” bien consensuel de “fleurance” nauséabonde non pas perçue nauséabonde mais vinaigrée corniflardisée mayonnaisée)… Au nom ou “en vertu” de la liberté d’expression, on laisse s’exprimer toutes sortes de violences dont les pires qui appellent à l’agression et au meurtre et au déni des valeurs républicaines… Bien que de temps à autre les “Autorités” en place lançassent des opérations de contrôle et de saisie à domicile de documents, d’ordinateurs, et procèdent à des interpellations…
De ce même côté également, l’on laisse des situations de comportement se multiplier de ci de là dans les établissements scolaires, des situations de résistance revendicative, de déni de valeurs et d’incivilité manifeste… Tout cela de la part d’enfants et d’adolescents derrière lesquels les parents et les familles font chorus jusqu’à contester l’enseignement des professeurs d’école et de collège voire menacer ces derniers et leur intenter procès… Encore au nom ou “en vertu” de la liberté d’expression ou de la “prise en compte des différences de culture, de religion, de mode de vie”…
… Et d’un autre côté, celui d’une partie de la population de ce pays, la France, l’on sent bien que beaucoup de gens, des jeunes générations des écoles jusqu’aux parents et grands parents, souffrent de devoir subir toutes ces situations de violence et d’agressivité, de déni des valeurs républicaines, d’incivilités, de ce qui est fait de la liberté d’expression (un grand “han” d’imprécations, de heurts et de raccourcis de pensée, d’absence de réflexion, de stigmatisations, de crispations)…
Souffrent de devoir subir tout cela… Et de ne pas pouvoir, eux, exprimer ce qu’ils pensent et ressentent, au risque d’être ciblés, circonvenus, empêchés, si d’aventure ils osent s’exprimer ! Car dès lors que tu commences à dire “certaines vérités” (faire état de certaines réalités) tu tombes sur des malveillants ou sur des “embusqués” prêts à te “rentrer dedans” ou à te nuire…
Résultat : un silence s’installe, avec la peur d’être repéré… Et la liberté d’expression devient le territoire, non plus de la citoyenneté mais celui des groupes, des communautés, des bandes de malfrats, des fanatiques religieux, des assassins en puissance avant action…
Dramatiquement “plombant” pour la société, et dans la vie qui est la nôtre au quotidien, nous les citoyens qui subissent et se résignent au silence par peur d’être violenté au coin de la rue, pour un propos sur Facebook ou sur Twitter qui a pas plu à un tel ! (L’un ou l’autre de ces malveillants, de ces “embusqués le couteau entre les dents” )…
Nous les citoyens qui subissent et voudraient pouvoir s’exprimer librement, unanimement, et que nos voix se fassent entendre, que nos écrits, que nos messages soient vus et lus et partagés ; ce que l’on veut c’est que la peur change de camp ! … Et que la liberté d’expression aussi, ne soit plus dans le camp des malveillants et des embusqués au couteau entre les dents !
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Dans un grand han de heurts
- Par guy sembic
- Le 19/10/2020
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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La colère des cafetiers et des restaurateurs
- Par guy sembic
- Le 18/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Au sujet de la colère des cafetiers et des restaurateurs, et de celle, également, des acteurs de la Culture ( pour les cinémas, les théâtres ), ce qui m’étonne et m’interroge ce sont tous ces reportages télévisés dans les JT où l’on entend les cafetiers, les restaurateurs, dire haut et fort qu’ils respectent les règles de distanciation et toutes les mesures de protection contre la propagation du covid…
À voir en boucle et répété à chaque JT, ces reportages, à écouter ces dires et témoignages de cafetiers, de restaurateurs, d’acteurs et actrices de la vie culturelle, qui sont bien il faut dire, l’expression d’une vraie réalité… L’on ne peut de toute évidence, que les soutenir et penser que tous, vraiment tous, respectent, se conforment, appliquent…
L’observation que j’ai pu faire cependant, est “quelque peu différente” de ce que l’on montre à la télévision… J’ai vu en effet en plusieurs lieux autour de moi là où je vis, durant cet été notamment depuis le 20 juillet où le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces clos ou ouverts très fréquentés, des terrasses de cafés et de restaurants bondées où visiblement les gens se trouvaient proches les uns des autres, des files d’attente dans les “Grand Club” cinéma huit salles, laissant supposer que pour faire entrer tout ce monde, les places en salle devaient être occupées sans espace d’un siège entre les spectateurs…
Et avec ces concentrations de personnes en terrasses de cafés et de restaurants, tous ces mouvements de foules dans les lieux touristiques, sur les plages, dans des festivals, de fêtes foraines, sur les aires de détente et de consommation en boutique des autoroutes, durant tout l’été… Toutes ces foules de vacanciers qui, à la fin des congés et des séjours , ont réintégré leur environnement habituel à Paris et dans les grandes métropoles urbaines…
Et tous les mariages avec 300 invités au grand apéritif géant et 120 personnes au repas puis 60 le lendemain dimanche midi, ces retrouvailles familiales et de connaissances amis chez les uns chez les autres…
Il est évident que, portant le masque sauf pour boire et manger, les rapprochements forcément de moins d’un mètre ne pouvaient être que très fréquents et généralisés, partout dans toute la France…
Or l’air expiré doit nécessairement de part et d’autre du masque, se répandre…
Ce qu’ils disent, les acteurs de la vie culturelle, par exemple les directeurs et gérants de théâtre, ainsi que les comédiens, les artistes… De la nécessité pour le public, de la culture, est tout à fait vrai… Mais avec le covid et les règles de distanciation il est évident que selon le principe d’une place sur deux inoccupée, c’est pour une salle de 300 personnes, seulement la moitié d’entrées de spectateurs… Ce qui réduit l’accès aux manifestations culturelles… Et “plombe” les budgets de fonctionnement et de gestion ainsi que les recettes…
De là à penser qu’une sélection plus marquée s’opère entre des “catégories sociales” il n’y a pas loin !
Il faut dire que la “covid – compatibilité” ça va pas bien avec la culture ! (La réalité sociale dans sa complexité et sa diversité, sa violence, ses individualismes sur fond de consommation de masse, ses obscurantismes pseudo religieux, ses composantes aussi disparates et inassociables… Tout cela non plus, n’est guère compatible avec la culture )…
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Le masque fessier anti coronapétus
- Par guy sembic
- Le 18/10/2020
- Dans Imaginaire en rapport avec objets et lieux
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… Un virus nouveau survient, bien plus létal que le covid 19 : le coronapétus…
Avec un mode de transmission, non plus par la respiration mais par la pète…
Afin de protéger les autres autour de soi, de cette pète hautement virulente pouvant tout au long de la journée à plusieurs reprises, intempestivement, se manifester, que cette pète soit odorante ou inodore, bruyante ou silencieuse, voici ce masque protecteur à placer sur son fessier.
Comme le masque sur le visage pour le covid, mais renforcé par une couche intérieure d’une sorte de mousse absorbante des gaz de pète, et se fixant sur le ventre par deux bandes de tissu adhésif… Garanti totalement étanche, ne laissant pas passer la moindre particule de gaz de pète au travers du “masque” … Et au travers du pantalon !
Si survient un jour ce terrible coronapétus très létal, je veux bien alors sans problème sans état d’âme, porter 24h sur 24 ce masque fessier, quitte à prendre le risque d’une constipation carabinée, du fait d’un retour des gaz de pète au tréfonds de mes boyaux…
Tous les culs se ressemblent, en revanche aucun visage ne ressemble à un autre visage…
Si Nicolas Bedos voit ça, il va regretter de ne pas avoir eu l’idée de ce masque anti coronapétus!
… Au choix : en bleu, en vert, en rouge, en noir. 5 euro le masque fessier ( 2 euro étudiants et bénéficiaires aides sociales , gratuit pour les démunis et les RSA…
Peut être utilisé 48 h, lavable 20 fois à 60 degrés.
… Chez Dolce Gabbana, également, pour les “branchés”, à 120 euro pièce, ou 200 euro la paire - de deux dessins différents…
“Putain, quel cul” !
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L'individualisme, parlons en !
- Par guy sembic
- Le 17/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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L’individualisme, parlons en ! … (ou “coup de gueule un peu épidermique sur les bords – ça arrive des fois!) …
… L’individualisme des jeunes…
Oui, comme on veut, comme on croit, après tout…
Mais…Que dire de l’individualisme de ces trente/quadragénaires au revenu mensuel de 2500/3000 euro, parisiens ou des grandes métropoles Lille Rouen ou ailleurs, en vacances “de rêve” à Deauville, au Touquet, dans les stations des côtes normandes et d’opale, pour la Toussaint, tous plus ou moins “très à l’aise tels des poissons dans l’eau” dans la “covid – compatibilité”, qui arborent sur leurs visages des masques Hermès, se pressent dans les restaurants aux menus à 50 euro, font la tournée des antiquaires, des brocanteurs et des marchés branchés locaux, gîtent en hôtels 4 étoiles ou en chambres d’ hôtes à 130 euro la nuit… Qui vont apporter, de Paris, leur asymptomatie au covid dans des lieux où le taux de positivité aux tests n’est que de 4 ou 5%… Que dire de ces gens qui mettent en avant la convivialité, la fête, le partage, la liberté, et qui, sous couvert de tout cela, ne pensent qu’à leur plaisir, qu’à ce dont ils vont se gaver de “babioles”, de plats gastronomiques, de vins fins, de bijoux, de souvenirs et gadgets du coin… Et sont eux, les vrais individualistes, les vrais égoïstes !
J’approuve, j’applaudis à cette décision du maire du Touquet – Plage, d’instaurer un couvre – feux, le même que celui de Paris et des neuf grandes métropoles urbaines, durant ces vacances de la Toussaint !
C’est d’ailleurs ce que devraient faire tous les maires des régions touristiques en côte atlantique et méditerranéenne, dans ces localités qui vont voir arriver tous ces gens dont la vie quotidienne ne ressemble en rien à celle de millions de gens dans notre pays qui, eux, ne partent pas en vacances et à midi et le soir, n’ont pas de viande dans leur assiette, ni de bon vin dans leur verre, n’ont d’autre loisir que tel ou tel programme ou émission de télévision !
Bon sang, au Touquet, les “beau/beau pleins aux as”, avec le couvre -feux qui leur pend au nez, eh bien leurs vacances de rêve, elles vont être “un peu pourries” et je “compatis pas” !
… Bien sûr, des "masques Hermès" je ne crois pas que ça existe... Je veux dire par là, en usant de cette formule, que certains masques 'typés" (un peu plus "jolis" ou de fabrication par des dames couturières inventives et artistes) voire des masques oui, "de marque" (ça doit exister), peuvent être "prisés" par des gens se souciant de paraître à la dernière mode "branchée" de leur temps !...
… Chez Dolce Gabbana, des modèles de masque pour les “branchés”, à 75 euro pièce voire 100 euro…
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Vingt ans en 2020
- Par guy sembic
- Le 17/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Avoir 20 ans en 2020, ce n’est pas mieux qu’avoir eu 20 ans en 1942…
Les situations, les environnements, l’actualité… De 2020 et de 1942 sont très différentes, ne peuvent être comparées… Elles sont tout aussi dramatiques, en 2020 avec le covid, en 1942 dans la France du régime de Vichy et de l’occupation allemande, de la traque des Juifs et de la Gestapo…
Avec sans doute en 1942, davantage de peur de craindre pour sa vie, pour sa santé en raison de pénuries alimentaires, et aussi en ce qui concerne les restrictions de liberté, les privations, les contraintes imposées par la police allemande et la milice de Pierre Laval, les dénonciations, le travail obligatoire en Allemagne (1943), les premiers maquis dans la précarité et dans le danger…
Avoir 20 ans en 2020, sous le “régime” du covid, ce sont aussi des restrictions de liberté notamment de l’ordre de la relation avec les autres ( ses “potes”, les aînés de sa famille, dans les activités sportives, de loisirs, de fêtes, de réunions), ne plus pouvoir se rapprocher les uns des autres, se toucher, s’embrasser – je pense aux amoureux, aux “idylles”, aux véritables histoires d’amour, aux rencontres dans le but de “trouver un partenaire” ou “l’âme sœur” …
Ne voir, de la part des jeunes, que de l’individualisme, que de l’égoïsme, que de l’intérêt personnel, que de l’”égo”, que de la préoccupation pour des plaisirs, de n’avoir à se priver de rien… C’est “un peu court”…
De grâce, n’ajoutons pas à la gravité de l’actualité (covid, chômage, précarité, études chaotiques, relation difficile parfois avec la famille, incertitude de l’avenir, changement climatique et ses conséquences, violence du monde…) n’ajoutons pas – en plus et dans un martèlement insupportable – des “leçons de morale” qui, soit dit en passant, cachent mal une hypocrisie crasse et généralisée !
L’individualisme, l’égoïsme ne sont pas le propre de la jeunesse mais sont de toutes les générations (sans doute avec des manifestations différentes selon que l’on soit âgé de 30 ans, de 50 ans ou de 80 ans)…. De toutes générations et de tous les temps, en 2020 comme en 1942…
Dans la période du confinement que l’on a connue du 17 mars au 11 mai 2020, chacun, jeune ou vieux pouvait se dire : “on va bien en sortir un jour”… L’horizon n’était pas bouché, il y avait l’espoir… Et juste une attente inconfortable…
Dans la nouvelle période qui voit le jour, chacun, jeune ou vieux aujourd’hui se dit : “on ne sait pas quand on va en sortir” et l’horizon est complètement bouché, et l’attente inconfortable devient un état permanent inconfortable…
… En 1942 il n’y avait ni internet ni facebook ni de smartphones ni messenger vidéo ni blogs, rien de ce qui est de la communication échange diffusion d’aujourd’hui…
Il y avait bien déjà, le téléphone mais seulement chez quelques personnes dans les villes, autant dire que c’était un moyen de communication, le téléphone, peu utilisé… Et de toute manière, dans la France de Vichy et de la Gestapo allemande, sur écoute…
Il y avait la Poste, les lettres, mais à l’époque l’on écrivait des lettres surtout pour inviter tonton et tati ou les cousins du bourg situé à 20 km pour manger dimanche prochain – à condition pour que la lettre arrive, de l’écrire le lundi… Et qu’il eût un bout de cochon à se mettre sous la dent avec des rutabagas…
Il y avait bien des cafés pour se retrouver entre potes, mais gare aux oreilles attentives à ce qui se racontait…
Quand aux réunions chez l’un chez l’autre, surtout pour s’échanger des informations et envisager des “actions”, c’était très risqué et se soldait souvent par des incursions de police ou d’agents de la Gestapo, de la milice…
Néanmoins l’on parvenait tant bien que mal, à se voir, dans un jardin public, dans une église, entre lieux de rencontre possible, lieux également surveillés assez souvent…
L’on n’avait pas de masque sur le visage mais en hiver ou par temps maussade et frisquet, une grande écharpe faisant le tour des joues, du nez et du cou ; et en été un béret ou une casquette inclinée sur le devant de sa tête, et des lunettes de soleil…
C’est tout de même plus “confortable” si l’on peut dire, moins dangereux assurément, et “on bouffe un peu mieux” en 2020 qu’en 1942…
Il vaut donc mieux avoir 20 ans en 2020 qu’en 1942…
Reste à savoir ce que sera d’avoir 20 ans en 2042…
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Réflexion sur l'Art et sur la Littérature
- Par guy sembic
- Le 16/10/2020
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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… L’Art et la Littérature (poésie, prose, roman, tous genres confondus)… Lorsqu’ils se dotent pour “fond de tableau” la recherche de la vérité et de la perfection – tout cela dans le travail d’une vie entière et dans une évolution vers un achèvement au mieux… Lorsqu’ils sont sous- tendus par la pensée, la réflexion, par une certaine “authenticité”, par une “vision personnelle” … Et lorsque, encore, ils sont l’expression manifeste, déclarée “haut et fort”, “mise en avant”, prônée, martelée, érigée en culte… De cette recherche de la vérité et de la perfection…
Ou… Lorsqu’ils ne sont que de “très belles illusions”, des contre-façons, des mystifications avec des “effets spéciaux” (effets notamment technologiques), des duperies parfois, tout cela quand bien même il y aurait “une qualité indéniable”…
“Contreviennent” à mon sens, à leur véritable vocation : celle de la représentation du monde autant dans sa réalité brute et apparente que dans sa réalité “en profondeur” (jusqu’à son cœur même)… Et, avec la représentation du monde, une “esquisse” d’explication du monde…
Ainsi la recherche de la vérité et de la perfection, recherche exprimée haut et fort et érigée en culte… Se révèle – t – elle contreproductive, et au final, ne convainc plus, ne fédère plus, ne fait pas loin s’en faut un “monde meilleur”…
Ainsi les “très belles illusions” contribuent à faire du monde ce qu’il a toujours été…
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Couvre - feux "limité"
- Par guy sembic
- Le 15/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… J’aurais “préféré” un couvre – feux qui, au lieu d’être celui décidé par le Gouvernement pour la région Île de France ainsi que pour huit grandes métropoles urbaines, s’appliquât à toute la France, donc en toutes régions…
Parce que tous ces déplacements et réunions de jeunes et de moins jeunes entre amis, connaissances et famille ayant lieu en soirée principalement, sont non seulement une réalité dans les grandes métropoles urbaines, mais aussi dans les villes moyennes et dans les territoires ruraux plus ou moins urbanisés et donc, d’une certaine densité de population.
Certes, il est fort possible que dans les hôpitaux d’ Île de France et des huit métropoles urbaines soumises au couvre – feux, les unités de réanimation en conséquence, soient moins encombrées et que le nombre de personnes gravement atteintes du covid, diminue au bout de quelques semaines ; mais ailleurs, là où le couvre – feux n’est pas décidé et appliqué, avec une progression générale et constante dans tout le pays, de contaminations quotidiennes, ce sont les hôpitaux de province qui vont devoir accueillir un plus grand nombre de malades, en fonction bien sûr, cela, des différences d’une région à l’autre, d’une ville à l’autre, du nombre quotidien de contaminations.
Il eût donc été plus “logique” ou plus “raisonnable”, qu’un couvre – feux généralisé à tout le pays, soit instauré.
Avec bien sûr, toutes les exceptions justifiant des déplacements, soumises à autorisation, relatifs à la circulation inter régionale entre lieux de résidence, déplacements professionnels, transport de voyageurs et de marchandises, médecins, personnels soignants, travailleurs de la nuit…
D’autre part, outre le problème de l’accueil de malades plus nombreux dans les services de réanimation, du manque de personnel médical du fait que certains soignants sont eux-mêmes malades, et qu’un temps de formation soit nécessaire pour l’arrivée de nouveaux soignants ; il y a une autre réalité qui commence à apparaître : c’est celle des suites ou des conséquences de la maladie après guérison ou même simple contamination avec peu d’effets.
Des études scientifiques font état de personnes ayant contracté le covid, qui, non seulement ont été de nouveau contaminées mais qui ont développé des anti corps pendant la maladie, ayant eu pour effets des dysfonctionnements du système nerveux, détruit des connexions nerveuses dans le cerveau, entraîné des pertes de mémoire et de facultés cognitives, et cela donc, après coup (au bout de plusieurs semaines voire plusieurs mois) et cela durablement…
Ce serait là une particularité de ce virus. Dans quelles proportions, concernant quel “profil” de personnes, l’on n’en sait encore rien de précis en évaluation…
Jusqu’à présent cette particularité du virus, qui n’était qu’évoquée ou vaguement supposée, n’était pas encore mise en évidence, ne m’inquiétait pas trop…
Mais ayant eu connaissance de ces récentes études scientifiques et de dernières découvertes, cela désormais m’inquiète, sensibilisé que je suis sur la question de la capacité à mémoriser, à se souvenir, à analyser, à raisonner, à être créatif et réactif… En somme à tout ce qui concerne les facultés intellectuelles…
Du coup, bien que je pensais à l’origine, que ce virus était “juste un peu plus méchant qu’un autre”, finalement je trouve que c’est une “vraie saloperie avérée” qui risque, à terme, faire du mal à l’espèce humaine, pour d’autres raisons que la mortalité qu’il entraîne, inférieure à ce que fut par exemple la mortalité due à la “grippe espagnole” de 1918…
… Tout cela dit, je pense que la – ou les – solution(s) se trouve(nt) en partie dans la capacité que nous avons chacun d’entre nous, à réfléchir, à analyser une situation précise et particulière en laquelle on peut être concerné, à faire des choix, à exercer notre liberté dans la responsabilité, dans le discernement… Ce qui – il faut hélas dire – fait défaut en partie dans la société qui est la nôtre aujourd’hui, dont le “fondement” est celui d’un individualisme parfois forcené, ostentatoire et violemment revendicatif, un individualisme “soutenu” par la sur consommation (du moins la surconsommation de ceux et celles d’entre nous ayant la capacité financière de consommer)…
Paradoxalement il faut dire aussi que, dans la vie qui est la nôtre au quotidien, le “discours moralisateur” est très présent – et très “improductif” voire “obscène” …
Par exemple le propos de Nicolas Bedos d’il y a quelques semaines déjà, au sujet de “ce virus qui nous pourrit la vie”, a été “assez mal perçu” et considéré “provocateur, irresponsable” …
Néanmoins, dans un certain sens, ce propos est “recevable” et mérite d’être considéré à défaut d’être partagé…
Mais c’est vrai, la réflexion est un exercice difficile… Et cela d’autant plus que la réflexion se trouve liée à l’agissement, c’est à dire lorsqu’elle dépasse le cadre purement intellectuel…
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"Vacances de rêve"
- Par guy sembic
- Le 14/10/2020
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Le secrétaire d’état chargé du tourisme, Jean Baptiste Lemoyne, déclare “encourager les Français à réserver pour des séjours de vacances pendant la période de la Toussaint”…
Alors même que le Gouvernement envisage de prendre des mesures plus restrictives et plus contraignantes afin de réduire la progression du covid dans la plupart des régions de France et des grandes métropoles urbaines.
Que ceux et celles d’entre vous qui “aspirent à des vacances de rêve” durant les prochains congés scolaires de la Toussaint, se manifestent, me le disent…
Encore une fois – l’on n’en finira donc jamais avec la “covid – compatibilité”, de “marteler” cette “nécessité” qu’il y a, à “sauver l’économie/la marche du monde/des affaires et en même temps de contenir la progression de l’épidémie”…
Soit dit en passant la “covid – compatibilité” ignore -ou méprise souverainement – dans un “silence crasse” – le lien social, la relation humaine, qui sont même considérés comme des délits ! (De mettre en danger la vie d’autrui, pour appeler un chat un chat)…
Des “vacances de rêve”, parlons en ! Déjà, pour qui, pour quelles “clientèles” dans notre pays, pour des hôtels, des chambres d’hôtes, des séjours en montagne là où il y a de la neige début novembre, ou encore du beau soleil sur des plages du Midi ?
Pas pour dix millions de gens dans notre pays, qui sont dans une situation de précarité, de perte de revenus, de travailleurs en CDD à temps partiel… Et encore moins pour les sinistrés des intempéries du Gard et du haut pays niçois !
Ces vacances, du 17 octobre au 2 novembre prochain, sur fond de plus de 15 000 contaminations au covid par jour, de fermeture des bars et de réunions limitées à 10 personnes, de restaurants qui, à cause du froid et de la pluie, ne pourront pas placer de tables en terrasse au dehors (octobre bien frisquet pluvieux venteux cette année 2020), de masques omni présents partout… Pour ceux et celles qui en rêvent “contre mauvaise fortune bon cœur”, je vous les laisse… Même “riche à crever” – ce que je suis loin d’être – (rire), j’en voudrais pas !
En revanche les “riche à crever” (ou même les “un peu riche”) plutôt qu’un séjour de rêve à Deauville ou à Cannes… Ou une semaine en chambre d’hôte dans un coin “passion patrimoine”… Je leur conseille avec l’argent non dépensé, de se payer un vélo électrique de qualité !
Et que les petites et jeunes filles – soyons réaliste – cessent de rêver d’être hôtesses de l’air ! (Pompier, pour un garçon, ça va encore!)…