Articles de yugcib

  • Une usine à gaz

    Comment, concrètement, en ce qui me concerne, va se dérouler le dépistage au coronavirus pour savoir si oui ou non je suis infecté ?

    Où vais je devoir me rendre, en quel lieu, pharmacie, laboratoire, mairie, point relais... Ou est-ce qu'on viendra me le faire chez moi ? Recevrais-je un avis, en boîte aux lettres, ou devant ma porte, par quelqu'un de la mairie, de la police ? M'indiquant ce que je dois faire, où aller, à quelle heure, quel jour, à cet effet ?

    Et si je suis infecté, comment et où va-t-on m'isoler pendant 15 jours ? Sur Dax et Mont de Marsan, proche de Tartas où j'habite, il y a peu d'hôtels (les hôtels d'antan « à la papa » n'existent plus ou ont été repris par des chaînes d'hôtels avec gérant ; et les hôtels existants sont du groupe Accor, des Ibis budget, des Première Classe, des Campanile – il n'y en a pas des douzaines!)...

    Soit dit en passant, comment on va faire pour isoler, dans toute la France, un très grand nombre -peut-être plusieurs centaines de milliers de personnes, dans tous ces hôtels Accor et autres chaînes d'hôtels qui, certes sont de l'ordre de plusieurs dizaines répartis dans toutes les régions, une chambre pour chacun, des milliers et des milliers de chambres, et avec le personnel pour gérer tout cela, repas, petit déjeuner, visite de toubib etc. ?

    Et le traçage des contacts ?

    Tout le monde n'a pas un smartphone avec des applis et internet, et puis, comment se servir -pour les gens peu familiarisés avec l'utilisation d'un smartphone, de cette appli de traçage information qui te dit ceci ou cela et comment... Et puis encore, pour la flicaille et les suiveurs reconstituant les contacts établis ; comment voulez vous par exemple dans mon cas personnel, que je puisse dire qui j'ai vu la dernière fois que je suis allé à Carrefour (les gens que j'ai pu voir ou approcher d'un mètre je ne les connais pas de nom)...

    Tout cela, cette histoire de dépistage et de traçage, c'est UNE USINE À GAZ !

     

     

    Ça y est ! J'ai compris comment ça va se passer pour le dépistage :

     

    Ne seront réalisés les tests de dépistage QUE sur des personnes ayant des symptômes -légers- ou susceptibles -selon ce qu'elles ressentent- d'être infectées, et ayant à cet effet consulté leur médecin traitant qui décidera si oui ou non la personne devra être testée et si oui, délivrera une ordonnance.

    La personne se rend alors au laboratoire le plus proche de chez elle, et le résultat étant positif, elle est (d'après ce que j'ai pu comprendre) « signalée » à des « enquêteurs » qui vont essayer d'établir une liste de contacts récents.

    Or, quel est le « cas de figure » le plus fréquent ? Cette personne infectée qui a des symptômes « légers » et qui à priori va guérir au bout de deux semaines et aura eu juste que de très légères indispositions, sera « invitée » à demeurer enfermée chez elle avec ses proches (mari, femme, enfants) ou seule si elle vit seule ; ou bien si elle vit seule, dirigée vers un hôtel d'accueil...

    Pour les « enquêteurs » chargés de dresser la liste des contacts récents, il y a -cela tout le monde l'a compris- un « gros hic » : la personne ne peut absolument pas dire qui elle a vu à un mètre ou moins d'un mètre d'elle, tel jour telle heure à Carrefour, à la boulangerie etc. … Puisque l'on ne peut désigner formellement, que des gens de sa connaissance que l'on a rencontrés...

    Donc, première constatation : environ une dizaine ou plus de personnes susceptibles d'avoir été contaminées ne pourront pas être identifiées et recherchées...

    Ensuite, une question pratique, évidente, ou un problème qu'il faudra résoudre : s'occuper des personnes isolées enfermées durant deux semaines. Il faudra en effet leur porter à manger ainsi que tout ce dont elles auront besoin dans leur vie quotidienne, et qu'elles soient médicalement suivies. Ce qui implique du personnel affecté pour les courses, porter les repas...

    Ça fait du monde tout ça ! Des enquêteurs, des gens pour s'occuper des personnes enfermées, des soignants, médecins...

     

    Selon des études réalisées par des scientifiques, épidémiologistes, après le 11 mai, et cela durant sans doute plusieurs semaines, sur la base de 500 à 1000 « cas confirmés » par jour, il y aurait en réalité entre 2000 et 3000 personnes infectées par jour, dont les ¾ ne seront qu'asymptomatiques -et donc non identifiées non testées mais porteuses du virus durant 2 à 4 semaines...

    Soit dit en passant, il y avait au soir du 28 avril en France, 1520 « cas confirmés de plus le jour du 28 avril...

    Faisons les comptes (pour un total de confirmés et de non confirmés mais réels) :

    Jusque fin juin à raison de (une moyenne) 2500 par jour : 150 000 personnes infectées, donc, environ 120 000 asymptomatiques non identifiées mais porteuses.

    Pour abréger par la suite : PI personnes infectées, PA personnes asymptomatiques.

    De début juillet à fin août à raison de 1500 par jour : 90 000 PI dont 65 000 PA...

    Ce qui veut dire que d'ici fin août il y aura eu 185 000 personnes ayant été infectées sans qu'elles aient ressenti quoi que ce soit, mais qui auront forcément transmis autour d'elle...

    En supposant que l'on arrive à isoler toutes des personnes à symptômes, d'ici fin juin il faudrait en isoler 30 000, et de début juillet à fin août, 25 000...

    Je ne vous dis pas le nombre de chambres d'hôtels (Ibis, Campanile, Première Classe, Formule 1 etc. ) qu'il faudra prévoir...

    Et l'étroitesse des logements ou pièces en lesquels seront enfermés comme en taule sans sortir du tout, de une à sept ou personnes...

     

     

  • Ces armes que sont la liberté et la responsabilité

    Le virus, acteur de l'anti vie, est cause de souffrance et de mort... Et donc détruit la vie par la souffrance et la mort...

    Mais ce que l'on fait pour combattre le virus, acteurs que nous sommes de la vie, en tant qu'êtres humains, détruit la vie d'une manière différente de celle du virus...

    Il y a bien, incontestablement, dans la manière dont nous combattons le virus, cette réduction de la souffrance et de la mort, qui est l'effet que nous espérons et se produit... Mais réduire la souffrance et la mort ce n'est point éradiquer la souffrance et la mort... Et parce que nous ne parvenons pas à éradiquer la souffrance et la mort, ce que nous accomplissons afin de réduire, tend à faire disparaître la vie en empêchant la vie de continuer à s'épanouir et à exister...

    Et cela dans une disparition qui n'en a point l'air mais qui en est bel et bien une, lente, progressive et certaine, à terme...

    Cela commence par tout ce que l'on arrête de faire qui, effectivement, réduit la souffrance et la mort causées par le virus...

    Mais d'autres souffrances et d'autres morts surviennent qui ne sont pas celles causées par le virus, et qui s'ajoutent à ce qui demeure encore de souffrance et de mort, du virus ne pouvant être éradiqué...

    C'est la succession, c'est la progression de toutes les souffrances et de toutes les morts dont le virus n'est plus la cause, qui fait disparaître la vie, tout ce qui fait la vie...

    Les meilleures armes -et les plus efficaces- dont dispose la vie pour combattre l'anti vie, ce sont celles de la liberté et de la responsabilité, indissociables l'une de l'autre...

    Ce ne sont pas, les armes, celles de la contrainte et des obligations de faire ou de ne pas faire ceci ou cela...

    C'est la liberté de faire ou de ne pas faire, en fonction de ce que l'on sait ou de ce que l'on ne sait pas, et de faire ou de ne pas faire en étant, en se sentant responsable... Responsable de sa propre vie et de celle des autres...

    Ce n'est qu'ainsi que la vie peut se perpétuer, durer... Dans ce qu'elle a dirais-je, « d'éternité provisoire »...

     

    Dans un récent JT de 20 h à la Télé, l'on montrait un groupe de gens dans une rue, à Paris, qui dansaient... Un couple tournoyait, leurs mains se touchant, sur un air de rock and roll, au milieu des autres danseurs tous séparés d'un mètre les uns des autres et sans masque sur le visage...

    Et ce titre « Scandaleux ou bon enfant » en grosses lettres blanches...

    Et ce tweet d'un internaute « vous allez être responsables peut-être, de la mort d'un de vos proches, d'un ami ; et vous allez applaudir les soignants du haut de votre balcon »...

    Lorsque j'ai vu ce reportage, j'ai pensé aux jours que j'avais passés à Paris, fin août début septembre 2019, notamment en me promenant dans divers quartiers et rues où des gens se tenaient à des terrasses de café, s'entretenaient les uns les autres d'une porte à l'autre, j'avais l'impression en voyant tous ces visages, par les regards qui me venaient et par les regards que je recevais, qu'il n'y avait plus « ni droite ni gauche – ni riches ni pauvres »... Mais seulement et dans toutes leurs couleurs... La vie... La vie, celle qui dans sa réalité est aussi faite du rêve que l'on peut avoir d'elle...

    Cela « vaut le coup » de se battre pour cette vie là, dans la liberté et dans la responsabilité indissociables, quitte à prendre quelques risques...

    En l'occurrence, dans le bal de rue à Paris, certes, le couple de danseurs de rock en se tenant par la main, prenait un risque... Mais il faut bien qu'il y ait de ci de là, par moments, et précisément dans des situations difficiles, des gens qui prennent des risques : ce sont ceux là les « premiers de cordée » de la vie... De la vie que l'anti-vie ne pourra pas détruire...

     

     

  • Les deux parties de la réponse à la mort

    Tous les êtres vivants autres qu'humains ne « pensent » pas à la mort... Ils la subissent.

    Les êtres humains subissent la mort parce qu'ils sont des êtres vivants mais ils pensent aussi à la mort parce qu'ils sont des êtres humains.

    Les animaux (mammifères, poissons, reptiles, insectes, oiseaux, bactéries, micro-organismes vivants) ainsi que les végétaux, n'ont qu'une seule « réponse » à la mort, à la mort à laquelle ils ne « pensent » pas :

    Déjà ils se reproduisent , ce qui est une partie de la réponse...

    Ensuite ils associent leur comportement avec la faculté qu'ils ont à s'adapter et à évoluer dans l'environnement qui leur est proche, soit le lieu particulier où ils vivent, puis le lieu qui est général, celui de notre planète avec ses terres, son atmosphère, ses eaux de rivières, de lacs et océaniques ; l'environnement étant aussi un environnement de relation avec les autres êtres vivants... Ce qui est l'autre partie de la réponse...

    Les deux parties de la réponse font la pérennité et la survie de l'espèce -animale, végétale...

    En pensant à la mort, en étant conscients de la réalité de la mort, les êtres humains se préoccupent davantage de ce qui leur arrive de leur vivant, plutôt que de ce qui arrive après leur mort et qui est le devenir de l'espèce humaine... C'est du moins, cette préoccupation de ce qui arrive dans un présent compris entre la naissance et la mort, une tendance actuelle de l'espèce humaine, sans doute plus accentuée qu'elle ne l'était jadis, du temps où les taux de mortalité étaient plus élevés...

    Si la vie n'est pas « éternelle » pour un représentant de telle ou telle espèce animale ou végétale, ou humaine, du fait de ses limites qui sont celles de la naissance et de la mort ; la vie est cependant « éternelle » pour l'espèce toute entière, animale, végétale, humaine... Mais... l'éternité est « provisoire »... Et « renouvelable » au fil d'un temps dont la durée n'est pas mesurable, et dans l'espace incommensurable de l'univers...

     

  • Putain de virus !

    Dans une hypothèse qui tend à devenir une réalité, une hypothèse peu enthousiasmante pour ne pas dire dramatique, l'Art, la culture et la création, désormais dans le « monde d'après », dans tout ce qu'implique en relation humaine l'Art , la culture et la création, seront fortement et radicalement impactés par le fait qu'il « faudra vivre avec ce putain de virus » et cela pour un temps indéterminé, peut-être durant de nombreuses années... D'autant plus que ce « putain de virus » pourrait resurgir en vagues de nouvelles pandémies, dans des formes plus insidieuses, plus dangereuses...

    Par essence, par nécessité, l'Art, la culture et la création, ne peuvent être, ne peuvent s'exprimer, ne peuvent exister, ne peuvent évoluer, que par le partage, par la diffusion, par la communication, et avec la présence, la participation des spectateurs, des gens tout autour qui voient, entendent, lisent, et chacun à sa manière pouvant être un acteur dans la vie culturelle, auprès des créateurs, des artistes...

    Si le cinéma, le théâtre, les arts de la rue, en particulier, ne pouvant exister qu'en salle, qu'en scène, qu'en rue ou en place publique (je pense à toutes ces représentations en festivals ou en manifestations locales) et avec la présence réelle, physique, de spectateurs assis ou debout les uns près des autres... Sont directement impactés en premier lieu, du fait d'une distanciation devenue nécessaire afin de se protéger et de protéger les autres, avec de surcroît pour les spectateurs l'obligation de porter un masque -et les comédiens, les artistes aussi...

    Tout ce qui est du domaine de la musique, de la chanson, de la littérature, de la peinture, de la sculpture, des arts plastiques, décoratifs... Se trouve également impacté désormais, parfois un peu moins directement cependant...

    Jamais tout cela, la musique, la chanson, la littérature, la peinture, les arts plastiques et décoratifs, sur seulement ou en grande partie par internet et par les réseaux sociaux, ne pourra désormais être comme avant... Ne remplacera jamais, avec internet et les réseaux sociaux, ce qui a été perdu, qui ne pourra plus se faire comme avant...

    L'impact sur la société, sur la civilisation, sur tout ce qui fait la vie quotidienne dans le monde entier, de ce « putain de virus »... Dans le domaine de la culture, sera aussi dramatique, aussi catastrophique... Que l'impact de ce même « putain de virus » dans le domaine de la vie économique et sociale. Car en tant qu'êtres humains, nous ne pouvons vivre sans nourriture pour le corps, sans nourriture pour l'esprit...

     

  • Des choix difficiles dans les années qui viennent, avec les pandémies...

    C'est la connaissance « relativement » précise et identifiée du taux de mortalité d'une affection de type coronavirus -ou d'un autre type de virus- qui devrait déterminer si oui ou non l'on fait le choix d'un confinement des populations.

    Dans le cas, par exemple, d'un taux de mortalité de l'ordre de 50% qui est celui du virus Ebola, il est clair que suspendre ou arrêter l'économie (opter pour le confinement) et ensuite envisager une reprise progressive, en terme de pertes de vies humaines, cela coûte alors moins cher à l'ensemble des sociétés, des peuples, des pays dans le monde, puisque le ralentissement et l'étalement par confinement, de la maladie réduit de moitié l'infection puis la mortalité...

    En effet, l'économie aussi réduite qu'elle soit durant plusieurs mois et avec les conséquences pour la vie des gens, que l'on peut prévoir ; en ne disparaissant que de moitié, finira par reprendre quasi normalement, du fait des personnes qui, encore en grand nombre, et avec l'arrivée dans la vie active, des nouvelles générations, seront en mesure de permettre une reprise d'activités...

    Alors que des pertes en vies humaines en grand nombre, sont irrémédiables et ont forcément pour conséquence une reprise d'activités bien plus difficile, du fait que les gens « manqueront à l'appel » dans toutes les activités, dont celles, en particulier, les plus nécessaires à la vie humaine (liées à l'alimentation, énergie et eau afin de couvrir les besoins des populations survivantes)... Il n'y a alors plus que les naissances, pour compenser, et l'attente de l'arrivée d'une nouvelle génération...

    Dans le cas d'un taux de mortalité de l'ordre de 10%, le choix du confinement des populations afin d'enrayer ou de ralentir la progression d'une pandémie, ne garantit qu'un nombre de morts limité lié à la maladie... Mais ne garantit pas que l'on puisse éviter un bien plus grand nombre de morts du fait d'une crise économique très grave et durable...

    Et la question se pose du retour de plusieurs vagues de pandémie espacées entre elles , par exemple de quelques mois à un an... Le choix du confinement alors, n'est pas meilleur que celui du choix de laisser la pandémie se développer jusqu'à son terme...

    Le 20 ème siècle a été un siècle de fer et de feu, notamment avec 2 grandes guerres mondiales et leurs conséquences...

    Le 21 ème siècle risque d'être une siècle de fièvres et de maladies – mais pas seulement, du fait de l'existence et de la permanence de conflits locaux, régionaux, ou entre pays, entre puissances politiques et économiques dans certaines parties du monde...

    Un siècle de fièvres et de maladies parce que des virus nouveaux apparaissent ou sont réactivés (je pense au dégel du permafrost et aux différents virus en « sommeil » mais aussi aux mutations des virus existants)...

    La science sera impuissante à combattre ces virus nouveaux ou réactivés, qui seront d'ailleurs de plus en plus nombreux et divers... L'on n'a toujours pas trouvé de vaccin contre le sida et contre Ebola...

    Les choix que nous devront faire ( confinement ou « laisser courir » ) se réduiront hélas à un seul choix forcé et unique... Et ce choix forcé sera d'autant plus douloureux, dramatique, pour les représentants actuels de l'espèce humaine dont le rapport à la mort n'est plus ce qu'il était jadis (au Moyen Age, au XVIII ème siècle)...

     

     

  • Inégalité dans la gestion du confinement

    Les pays, leurs gouvernements, leurs populations et leurs sociétés, ont le coronavirus qui découle de leur fonctionnement, de la manière dont ils s'organisent, gèrent, prévoient, opèrent... Ainsi que des comportements que les gens ont dans chaque pays, collectivement et individuellement... C'est tout cela qui fait la différence en nombre de morts, d'un pays à l'autre...

    Pour la France par exemple, en ce qui concerne les mesures de confinement et leur application, leur contrôle ; des drones et des hélicoptères et des forces de l'ordre sur le terrain, font la chasse à des promeneurs sur des chemins dans les zones rurales urbanisées, verbalisent au moindre « faux pas »... Alors que dans les zones à forte densité de population qui sont des zones dites « sensibles », à problèmes sociaux, une toute récente instruction du ministère de l'Intérieur, « recommande » d'éviter le contact, ce qui fait qu'il n'y a plus aucun contrôle dans ces zones « à risques sociaux »...

    Ce sont pourtant ces zones là, de très forte densité de population, de concentration de personnes en de mêmes lieux, de rapprochements forcément inévitables, les foyers de contamination par excellence... Et qui le demeureront encore bien au delà du 11 mai 2020, et pour la ou les prochaines vagues de la pandémie de coronavirus...

     

     

  • Des masques pour tout le monde ...

    3 819 000 personnes en France -à ce jour 23 avril 2020- ayant été infectées par le coronavirus, dont la très grande majorité d'entre elles ont été asymptomatiques c'est à dire n'ayant rien ressenti et n'étant pas tombées malades (l'on dénombre environ 120 000 « cas confirmés » auxquels il faut ajouter des milliers d'autres cas non confirmés ou supposés)...

    Cela veut dire que tout le reste de la population française, 63 millions de personnes, demeure un immense champ de possibilité de propagation pour le coronavirus (le Covid-19)...

    Chacune de ces 3 819 000 personnes et donc y compris les cas confirmés et autres cas non confirmés (à l'exception des 21360 personnes décédées) sont « en principe » immunisées au bout de 2 à 4 semaines et l'on pourrait penser que, devenues immunisées, elles ne devraient plus véhiculer le virus et le transmettre autour d'elles...

    Si, en ce qui les concerne toutes personnellement, ces personnes qui ont « passé la période », ne vont pas retomber malades... Quoique ce ne soit pas une certitude... Il n'en demeure pas moins qu'elles vont tout de même continuer à être véhiculaires, véhiculaires au même titre qu'une poignée de porte infectée, qu'un objet touché infecté, laquelle poignée de porte ou objet porte le virus durant un temps variant entre 2 ou 3 heures et plusieurs heures voire plus longtemps...

    Peut-être -c'est tout ce que l'on peut espérer- que la charge virale véhiculée durant un certain temps par chaque personne ayant « passé la période » sera moins forte et donc ne contaminera plus autant...

    C'est cette réalité qui donne la mesure de la difficulté qu'il y aura, après le 11 mai prochain, d'organiser la vie au quotidien, pour la société dans son ensemble, pour le travail, les activités, l'école, la vie familiale, les échanges, le commerce, les loisirs...

    J'ai essayé de calculer combien il faudrait de masques pour 65 millions de Français durant un mois.

    Par jour il en faut au moins 2 ce qui fait 130 millions par jour. Donc pour 10 jours il en faut 1 milliard 300 millions, et pour un mois 3 milliards 900 millions -autant dire 4 milliards...

    Sur un an, 48 milliards de masques... Et cela dans un seul pays, la France...

    Mais... Comment ils font, en Chine, avec 1 milliard 300 millions d'habitants et, encore pire en Inde, avec nécessairement pour tout le monde si c'est obligatoire, 2 milliards de masques par jour, 60 milliards de masques par mois, 720 milliards pour un an ?

    C'est vertigineux !

     

    Croire (les Décideurs) ou « faire croire » aux gens, que la vie, que la « marche du monde » sur le plan économique et social, pourra -avec certes « un certain nombre de difficultés »- reprendre comme avant 2020, du moins en partie et que la « croissance » repartira... C'est « du bourrage de crâne », c'est persister dans l'illusion d'un monde qui continuerait à croître indéfiniment en consommation, marchés, économie, technologie, etc.

     

    Déjà, pour chaque milliard d'humains sur Terre, il faudra chaque jour, deux milliards de masques, par mois 60 milliards, par an 720 milliards... Multipliez ce chiffre par 5 ça fait 3600 milliards de masques par an à produire dans les usines de fabrication...

    Je m'arrête à 5 milliards d'humains parce que je ne puis croire qu'on pourra donner des masques à 7, 7 milliards d'humains...

    Et les tonnes et les tonnes de masques jetés, chaque jour, on en fait quoi ? Dans les poubelles, on les brûle, on les recycle en pâte à papier ? (ça fait bien plus que des tonnes et des tonnes de papier hygiénique pour se « torcher le derrière »)...

    Rien que la distanciation, pour le travail, la plupart des activités humaines avec les transports, les déplacements, les loisirs, les sports, les spectacles, la restauration, le commerce, à grande échelle et partout dans le monde, rien que la distanciation c'est la moitié en moins de toute l'activité humaine sur la planète...

     

    Comme je disais précédemment :  on aura moins de morts avec le Covid-19 -même en plusieurs vagues espacées d'un an- que lors de la grippe espagnole de 1918... Mais on aura bien plus de morts, énormément plus, avec la moitié de l'activité humaine en moins... qui génèrera bien plus qu'avant 2020, d'insécurité, de misère, d'inégalités sociales, de violence, de conflits, de problèmes de santé pour beaucoup de gens partout dans le monde...

     

    L'option des masques en tissu, lavables, est préférable et tend d'ailleurs à être celle qui sera choisie pour le « grand public »...

    Vous ne me verrez jamais en selfie, cependant, avec un masque, qu'il soit jetable ou en tissu et lavable.

    J'ai pensé, quand ça sera vraiment obligatoire dans les trains, les bus et les lieux publics fermés, à en porter un « par la force des choses », en tissu lavable... Mais je ne puis me faire à l'idée de devoir vivre désormais sans voir le visage des gens, et en devant recouvrir mon visage du nez au menton.... Je détesterai encore plus qu'avant, les casquettes, les bonnets, les lunettes de soleil, tout ce qui couvre les cheveux et le haut de la tête...

    Un monde de silhouettes, le monde d'après ! L'horreur !

    Dans les rêves, dans le souvenir qu'on aura d'un visage, on ne pourra pas « gommer » le masque...

     

  • Dans le monde d'après

    Dans le monde d'après le 11 mai 2020, ça sera encore plus dur pour celles et ceux qui ne suivent pas la route...

     

    https://www.youtube.com/watch?v=26Nuj6dhte8 (Georges Brassens, la mauvaise réputation)...

     

    Les « Qui s'y feront », les tacites, les obéissants, les fatalistes, les soumis... Tous ces gens là, qui acceptent sans sourciller... M'inquiètent... Que puis-je attendre d'eux ? Déjà, dans le monde d'avant le 17 mars 2020, je n'en attendais pas grand chose...

     

    Dans un monde où « suivre la route qui est prescrite » limite la liberté d'entreprendre, de se déplacer, et fait de la relation humaine au quotidien, un « parcours du combattant » rendant tout mouvement plus difficile, tout passage par dessous par dessus ou sur le côté, un exercice de haute voltige... Et où il faudra vivre le visage dissimulé, ne plus se rapprocher les uns des autres ; où, comme disait Jean Paul Sartre « l'enfer c'est les autres »... La vie ressemblera à un immense camp de réfugiés avec des « neunœils » partout et des Gardiens de l'Ordre et des Discoureurs, tout cela dans une foire d'empoigne avec les mêmes gagnants, les mêmes perdants...

     

    Les « lapins dans la tête » de Paul Carpita, le cinéaste rebelle né le 12 novembre 1922 et mort le 23 octobre 2009... Ou ce qui en ressemblera dans le monde qui vient, en « lapins de toutes sortes » des évadés de la planète des Acceptants et des Obéissants... Seront concurrencés, poursuivis, chassés, par des « aussweiss dans la tête » plus « aussweissiques » encore que les « aussweiss » en papier de la police allemande en 1942...

     

     

  • L'immunité : un doute ...

    Pour « arranger les choses » voilà-t-il pas que des scientifiques spécialistes en épidémiologie et maladies infectieuses, déclarent «avoir un doute » sur l'immunité des personnes qui ont eu le coronavirus (qui ont été porteurs, transmetteurs, asymptomatiques ou ayant été malades puis guéries)...

    Selon des témoignages et des observations, en Chine récemment, des personnes guéries auraient de nouveau été infectées.

    Si cela, à terme, se révélait vrai (immunité non acquise de manière certaine, ne serait-ce que pour une période allant de six mois à un an), alors les tests de dépistage (tests sanguins pour savoir si des anticorps ont été développés) n'auraient qu'une valeur relative...

    L'immunité n'est -de manière certaine, effective et durable- acquise, que par la vaccination.

    Cependant, les vaccins administrés contre des affections virales telles que les formes de grippe saisonnière, doivent être tous les ans renouvelés, encore qu'ils n'offrent pas toujours une garantie d'efficacité à 100%...

    Il faut dire que la vaccination contre la grippe intéresse plus particulièrement les personnes âgées ou fragilisées...

    Un vaccin contre le coronavirus (le covid – 19) devra lui aussi, certainement, être administré tous les ans, lorsqu'il aura été enfin trouvé, mais ce vaccin du fait qu'il intéressera toute la population et non plus seulement les personnes âgées ou à risque, sera durant le temps du début de sa diffusion dans le monde, dans tous les pays, la cause d'une sorte de guerre mondiale, d'une grande bataille générale entre les pays les plus puissants et développés de la planète, une bataille gigantesque, féroce, à coups de milliards de dollars et d'euros...

    Fabrication, concurrence des laboratoires, logistique, distribution, marchés, transport... De nombreux pays (notamment Africains et même en Europe) ne pourront pas recevoir en quantités suffisantes pour leurs populations, ce vaccin...

     

     

  • Un rêve... Peut-être "visionnaire" ?

    Je me trouvais dans un groupe de personnes.

    Dans quel cadre, au sujet de quoi, qui étaient ces personnes ? … Je n'en sais rien, le rêve ne me le précisait pas...

    Nous suivions des couloirs éclairés par de la lumière électrique mais l'on ne voyait aucune ampoule nulle part.

    Cette lumière était tamisée, vacillante...

    De chaque côté, dans chaque couloir en lequel on nous faisait passer, des portes, les unes fermées, les autres entrouvertes, métalliques et munies de verrous, évoquaient des portes de pénitencier...

    À un certain moment, je fus poussé par un garde ressemblant à un robot, ainsi que la personne qui se trouvait près de moi, un sourd muet au visage ravagé, dans une petite pièce guère plus grande qu'une cabine d'ascenseur ; d'ailleurs cette pièce était vraiment comme une cabine d'ascenseur...

    Le garde nous ayant violemment poussés tous les deux dans la pièce, referma brutalement la porte et j'entendis le bruit que faisait la clé tournant dans le verrou.

    Le sourd muet au visage ravagé avec lequel je me trouvais enfermé dans cette « cabine d'ascenseur », était -chose curieuse, étrange, surréaliste pourrais-je dire- le même que celui devant lequel je m'étais enfui, à l'âge de 14 ans, parce qu'il me poursuivait, un bâton à la main, et que j'avais abandonné, terrorisé, mon vélo dans un fossé au bord du chemin menant à la maison de ses parents, une vieille ferme délabrée entourée d'un jardin en friche...

    Mais dans cette « cabine d'ascenseur », le sourd muet de mes 14 ans, dont le visage déjà bien ravagé à l'époque me faisait si peur, encore plus ravagé, plus terrifiant et vieilli de vingt ou trente ans... Était plus effrayé, visiblement, que moi...

    Quelque chose dans son regard, alors, m'interpella : il semblait m'implorer, comme si j'allais trouver le moyen de sortir de cette « cabine d'ascenseur »...

    Je sentais en effet, c'était vital, qu'il fallait absolument que je trouve le moyen de sortir de cette pièce que baignait une lumière blafarde, vacillante et prête à s'éteindre, délimitée par des parois vert pâle striées de traces bistres, de coulures séchées...

    J'avais remarqué que le verrou extérieur était rouillé, et sans doute fragilisé et que peut-être en poussant sur la porte j'allais la faire céder...

    Mais -chose curieuse, surréaliste, hors de tout entendement, de toute logique- la porte -je ne savais comment- était aussi fermée de l'intérieur par trois loquets, un en haut de la porte, un au milieu, et un en bas...

    Avec difficulté je parvins à débloquer (ils étaient rouillés) les deux loquets du haut et du bas, mais pas celui du milieu qui résista à toutes mes tentatives...

    Je me mis alors à pousser très fort sur la porte, de toute la force, de toute la rage dont j'étais capable, dix fois, vingt fois... Rien à faire... Le loquet du milieu ne cédait pas, ni la porte dont le verrou extérieur, cependant, commençait à tomber en poussière de rouille...

    C'était, dans cette « cabine d'ascenseur », un bout de vie qu'il me restait à vivre, enfermé en compagnie de ce sourd muet au visage ravagé... Un bout de vie forcément très raccourci, sans nourriture, sans eau, sans aucun intérêt et il valait mieux que je meure le plus rapidement possible, me dis-je...

    Mais j'aperçus une bouche d'aération grillagée, emplie de poussière épaisse, et je pensais que si je parvenais en criant très fort dans cette bouche d'aération, à me faire entendre d'un extérieur probable et donc de quelqu'un (il fallait bien que le conduit d'aération mène quelque part), nous allions finir par être délivrés...

    Je fis comprendre par des mimiques, des gestes, au sourd muet, qu'il devait mettre ses mains attachées ensemble pour me permettre de poser mon pied dessus, de me hisser jusqu'au niveau de la bouche d'aération...

    Et c'est ce qu'il fit, le sourd muet...

     

    La délivrance vint, je fus entendu, au bout d'un temps que je ne pus définir et que le peu de clarté qui demeurait encore dans la « cabine d'ascenseur » avait laissé la place à l'obscurité...

    La porte s'ouvrit, une jeune femme parut, dont le visage était en grande partie dissimulé par une écharpe. Et cette jeune femme disparut aussitôt après avoir ouvert la porte.

    Dehors, je ne reconnus pas le paysage qui m'entourait, il n'y avait pour horizon qu'une ceinture de brume de couleur eau de vaisselle sale, des bâtiments délabrés, des hangars éventrés, de tôles tordues et déchiquetées, des constructions éparses de formes étranges, des maisons aux volets fermés et aux façades recouvertes de végétation grimpante, et de loin en loin, quelques arbres dénudés, des champs d'herbes roussies... La vie semblait avoir disparu, il régnait un grand silence.

    Nous nous trouvâmes, quelques pas plus loin, le sourd muet et moi, devant un type en uniforme noir, armé et casqué, qui s'adressa tout d'abord au sourd muet : « Votre passe de droit à existence s'il vous plaît, monsieur »...

    «Il est sourd et muet, mon ami » intervins-je...

    « Et vous, monsieur, l'avez vous, votre passe de droit à existence ? »

    Nous n'avions sur nous que les vêtements que nous portions.

    « Suivez moi, je vous conduis au centre des Inexistants »...

    Ce « centre » était un espace circulaire recouvert d'une immense coupole faite d'une sorte de « matière plastique » transparente, il y régnait à l'intérieur une chaleur et une humidité accablantes, et des centaines de personnes se trouvaient là, assises au sol pour la plupart...

    « Allez rejoindre les autres là bas, tenez, par exemple, ce groupe à proximité, à gauche ».

    Et je me dis « qu'adviendra-t-il de nous, de tous ces gens, des Inexistants... Quel avenir, quelle vie nous attend... Ou quelle  disparition programmée  peut-être ? »...

     

     

  • Des "aussweis" pour les vieux et pour les loqueteux?...

    Dans la mesure où, pour les Décideurs, les plus de 65 ans, seront après le 11 mai 2020, des gens qui, de près ou de loin, serviront les intérêts des Décideurs ou participeront à ce que les Décideurs mettront en place dans la société afin que « cela marche comme il se doit » dans une « politique » soit disant « bénéfique » ou « au mieux appropriée » pour le citoyen lambda et donc, parmi les citoyens nos aînés « les plus vulnérables »... Il est certain que ces gens là, de plus de 65 ans, plus ou moins « utiles » pour les Décideurs ; n'auront guère besoin d'un « aussweis » à présenter aux forces de l'ordre chargées de contrôler si les gens de plus de 65 ans sont aptes à circuler librement.

    Je pense, entre autres gens « utiles » pour les Décideurs, aux personnages de plateaux de télévision, à certains journalistes et intervenants dans les médias, à ces personnages que l'on voit « débattre » entre eux à « C dans l'air » et dans les émissions politiques, à tous ceux et celles de ces gens « influents », patentés, dont le « discours » plus ou moins consensuel « colle » à la pensée des Décideurs...

    Ceux là, celles là, de ces personnages « influents », âgés de plus de 65 ans, l'on ne vérifiera pas s'ils ont « un diabète léger », s'ils ont eu un « petit pépin cardiaque » ou « quelque chose de pas trop catholique » pouvant les classer dans les « personnes à risque »...

    Donc pour eux, contrairement à la très grande majorité des « seniors » et des « personnes à risque » que sont les SDF, les miséreux, les loqueteux, les pelés, les tondus et les tout-ce qu'on voudra laissés pour compte... Pas d'aussweis !

    Le problème c'est qu'aujourd'hui en 2020 c'est plus comme en 40 du siècle dernier quand on pouvait fabriquer de « faux-vrais papiers »... En effet, avec le numérique, l'informatique, la technologie moderne, impossible aujourd'hui de fabriquer des « faux vrais » !...

    Et que le « vrai de vrai » passeport ou carte d'identité ne suffira plus, il faudra en plus l' « aussweis » pour pouvoir se déplacer librement, l' « aussweis » en bonne et due forme, parfaitement authentifié par le sceau préfectoral, médical ( un document inimitable, infalsifiable, établi sur un support plastifié vitrifié avec incrusté dedans, les empreintes digitales ou même le code génétique )...

    Si l'on en arrive là -et on y court à grandes enjambées- passé le 11 mai 2020,puis passé je ne sais quelle autre date dans les années qui viennent, avant 2040 sans doute... Pourquoi pas alors « l'aussweis pour le droit d'exister » !

    Mais les loqueteux, les pelés, les tondus, les laissés pour compte des Cités, des urbanités et des ruralités à problèmes, en masse et avec quelques « seniors », se lèveront, se réuniront et chargeront, de tout ce qui leur tombera sous la main, les guetteurs de l'Ordre et enfonceront leurs colonnes, et brûleront les aussweis jetés au milieu des places ou des rues...

     

  • Le monde d'après ...

    Si, au delà du 11 mai prochain, on ne peut plus aller au cinéma, au café, au restaurant, s'approcher les uns des autres, se rendre à une fête, à un spectacle en plein air ou en salle, se promener entre amis dans la nature, se rendre visite les uns les autres, et vivre désormais masqués ; et si nous sommes dix huit millions dans ce pays, la France, à devoir encore produire un « aussweis » lors de nos déplacements, aux forces de l'ordre chargées de vérifier si l'on est apte à se déplacer...

    Alors ce monde d'après ne ressemblera plus à rien, je le détesterai plus encore que tout ce que je détestais dans le monde d'avant...

    Dans le monde d'avant, en dépit de tout ce que je lui trouvais d'absurde, d'injuste, de délétère, oui, de tout ce que je pouvais contester de ce monde d'avant... Il y avait cette beauté du monde faite de mille « petits riens », de regards, de sourires, de visages, de paysages, de gestes de gentillesse, de tout ce qui procédait de la culture de la relation humaine, de la culture dans toutes ses œuvres visibles, accessibles, partageables, en mouvement, en diffusion autrement que par écran...

    Le monde d'après, cela va être d'une manière qui va ressembler à tout ce dont on pouvait déplorer du monde d'avant, le même monde que celui que l'on a connu avant le 17 mars 2020, aussi absurde, peut-être encore plus injuste... Mais avec en moins, la moitié de la beauté du monde telle que je l'ai décrite, de tous ces mille petits riens, du fait de ce qui va nous être prescrit, imposé, et qui va durablement impacter la relation humaine, la culture de la relation humaine...

    Dans les temps de guerre notamment dans la France occupée de 1940 à 1944, quand on était résistant et que l'on allait dans les maquis, armés de fusils et menant des opérations de guérilla contre les occupants et leurs alliés, l'on disait qu'il valait mieux mourir debout que mourir à genoux (ou quelque chose de semblable)...

    Dans ce monde d'après qui va venir, la résistance sera faite de tous ceux et celles d'entre nous, de toutes générations, qui diront qu'il vaut mieux risquer de mourir asphyxié/noyé comme une souris au fond d'un seau empli d'eau, que de continuer à vivre avec la moitié de la beauté du monde en moins...

    « À bon entendeur salut ! » les décideurs, les politiques, les guetteurs de l'Ordre, les scientifiques de la santé nervis des lobbies pharmaceutiques, les donneurs de leçons de morale, les diviseurs, les stigmatiseurs, les hypocrites, et d'une manière générale tous ceux et celles qui, tacitement déjà, s'y sont faits, à ce monde d'après … Qui ont la pète à faire dans leur culotte, de choper ce putain de virus -et peut-être de risquer d'en crever !

    Ah oui ! Ils pourront en porter des masques leur bouffant la moitié de leur visage, ils pourront s'en ébaudir de toutes ces mesures prescrites et imposées par les Décideurs, ce putain de virus il sera toujours là, tapi quelque part, prêt à recavaler... Et si c'est pas lui ça sera son frangin ou son cousin ou son clone...

     

     

  • Sauver un maximum de vies, oui, mais à quel prix ?

    Le choix qui a été fait est celui de sauver un maximum de vies, plutôt que de sauver l'économie en risquant de perdre trop de vies...

    Cependant, sauver un maximum de vies en laissant l'économie en souffrance nuit autant à l'économie que de sauver un maximum de vies en mettant l'économie à l'arrêt...

    Mais une économie mise à l'arrêt durant trop longtemps pour pouvoir sauver davantage de vies, risque à terme de faire perdre plus de vies encore...

    C'est le rapport à la mort, que l'on a dans notre monde actuel, différent de celui que l'on avait jadis dans les siècles passés, qui, je pense, a déterminé le choix que l'on a fait de sauver un maximum de vies en priorité, en mettant l'économie à l'arrêt...

    Dans les siècles passés lorsque survenait une épidémie de peste ou de choléra, ou d'une autre maladie infectieuse, beaucoup de gens mourraient ce qui « éclaircissait les rangs » dans la main d'œuvre, pour les labours, les fabriques, l'artisanat... Mais l'économie, les activités humaines ne disparaissaient pas pour autant, étaient seulement ralenties puis repartaient...

    Nous sommes aujourd'hui dans un « cas de figure » très différent de ce que l'on a connu par le passé, parce que cette fois, l'économie et les activités humaines ont disparu en grande partie par arrêt prolongé, ainsi d'ailleurs que la relation humaine dans son ensemble et dans toutes ses implications au quotidien (distanciation entre les personnes, contacts directs dans la communication et dans les échanges, solitude et isolement notamment des personnes âgées ou vivant seules -neuf millions de veuves et veuves, de divorcé(e)s, de célibataires toutes générations confondues en France)...

    Dans le « cas de figure » d'aujourd'hui avec cette pandémie de coronavirus, c'est cette modification de la relation humaine et aussi son recul important, associé à la disparition de l'économie et des activités humaines dans une dimension que l'on n'avait jamais encore connue par le passé à ce point là, qui est dramatique... Qui sera lourd de conséquences et dont les retombées, les répercussions sont imprévisibles, non mesurables en chiffres, statistiques, évaluation des pertes...

    Il est bien plus difficile de faire repartir une économie et des activités humaines lorsqu'elles ont été en grande partie arrêtées durant plusieurs mois, plutôt que seulement ralenties durant une même période de plusieurs mois...

    C'est cela, la situation nouvelle... Du fait de notre rapport à la mort dans la civilisation, dans notre société du 21 ème siècle... Ne pouvant concevoir en notre esprit, dans notre culture, cette mort qui nous dérange tant et que l'on trouve inconvenante, et qu'il faut à tout prix éviter... Parce que c'est notre destin, celui de notre vivant, qui importe bien plus que le destin de notre espèce...

    Alors il faut à tout prix sauver des vies...

    Sauver des vies, oui l'on en sauve. En effet, avec l'hospitalisation des malades (par des soins qu'ils n'auraient pas chez eux), avec des appareils d'aide à la respiration, à un stade de la maladie où l'on peut encore s'en sortir, on évite l'aggravation et donc ce stade de réanimation où là, les chances de survie sont réduites.

    Si l'on considère toutes générations confondues et tous états de santé des uns et des autres, à partir d'un stade aggravé de la maladie, la mortalité serait à peu près la même que celle de la grippe espagnole de 1918...

    Certes, avec le choix que l'on a fait, et avec les moyens dont on dispose, avec la technologie médicale actuelle, on aura cent fois moins de morts qu'avec la grippe espagnole.

    Mais avec l'économie et les activités humaines à l'arrêt ou disparues en grande partie durant plusieurs mois, avec en même temps tout ce qui change en disparaissant dans la relation humaine, les pertes en vies humaines (santé dégradée par affections et autres maladies survenant, pauvreté, misère, chômage, crises sociales, inégalités accrues, endettement colossal, dysfonctionnements consécutifs à l'arrêt de l'économie, pénuries éventuelles)... Risquent d'être bien plus importantes, encore moins mesurables ou chiffrables, qu'en 1918/1920 avec la grippe espagnole...

    Du coup notre rapport à la mort pourrait bien redevenir ce qu'il était par le passé...

     

     

  • La vie et l' "anti-vie"

    Les épidémies s'arrêtent toujours (finissent par s'arrêter), pour l'essentiel en vérité, les grandes épidémies qui dans le passé, se sont répandues dans le monde, atteignant de nombreuses personnes partout dans beaucoup de pays...

    C'est à la fois vrai et pas vrai.

    C'est vrai pour la peste et pour le choléra qui ont toujours sévi par périodes, s'étant étendues un an, deux ans puis ayant régressé pour resurgir quelques dizaines d'années plus tard...

    Ce n'est pas vrai pour la grippe dont on peut dire qu'elle est constamment présente partout dans le monde et qu'elle ne s'arrête jamais plus longtemps que quelques mois dans l'année, en général les mois d'été -quoique...

    Encore faut-il différencier les épidémies causées par un bacille, et celles causées par un virus...

    Un bacille est un organisme vivant, mais le virus non... (du moins pas dans le sens d'un être vivant, plus exactement c'est un organisme incomplet ou un être inachevé)...

    Un bacille se combat (on le détruit) avec des antibiotiques, pour le virus il faut un vaccin, ou que l'organisme infecté puisse développer les anticorps (les défenses qui vont « reconnaître » le virus)... Parce que des anticorps qui ne « reconnaissent » pas, ne servent à rien...

    C'est l'immunité naturelle qui, à mesure que le virus infecte de plus en plus de personnes, finit par faire produire par l'organisme les anticorps qui vont « reconnaître »... Mais encore faut-il pour cela que le virus ne mute que dans un champ de possibilités relativement limité, de telle sorte qu'après telle ou telle mutation il puisse être finalement « reconnu » par les anticorps...

    Autrement dit, plus un virus est complexe, variable et divers dans ses mutations, et moins il rencontrera les anticorps qui vont le détruire... C'est le cas avec le covid-19, qui finirait par trouver devant lui un certain nombre de personnes immunisées collectivement et donc à avoir du mal à continuer à se répandre... Mais pas suffisamment pour qu'il disparaisse durablement...

    C'est aussi le cas pour les affections grippales classiques, avec le virus H5N1 et autres, Strass et compagnie, contre lesquelles il a été trouvé des vaccins (qu'il faut d'ailleurs renouveler tous les ans) ou qui ont été combattues avec les anticorps produits par l' organisme humain...

    Sauf que, dans les grippes classiques, les formes graves et les décès sont dix fois moins importants qu'avec le covid-19...

    Une observation dans la durée permet d'établir que les personnes dont l'organisme est affaibli soit par l'âge (âge avancé) soit par des affections telles que l'obésité, diabète, fragilité pulmonaire, etc. … Sont plus vulnérables.

    C'est à fois vrai et pas vrai puisque des personnes en bonne santé, jeunes, qui ne sont pas spécialement vulnérables, sont atteintes et développent des formes graves, décèdent... En nombre moins important certes mais on voit bien par là qu'il existe une inégalité naturelle dans la capacité de l'organisme à se défendre, une inégalité échappant à toute logique et ne dépendant ni d'une question d'âge, d'obésité, de fragilité, de vulnérabilité...

    La nature en dépit de toute la connaissance qu'on peut en avoir, demeure une énigme du fait de sa complexité et de sa diversité en tout ce qui la compose (les êtres vivants en particulier, les végétaux, sa physique, sa chimie, ses structures, sa matière, ses assemblages de molécules, ses interactions)...

    Ce qui peut-être se dégage de plus « évident » si l'on peut dire, c'est cette opposition ou ce combat, cette lutte permanente entre d'une part la vie, toute forme de vie ; et d'autre part l' « anti-vie » dont les virus sont les acteurs principaux -quasiment les seuls acteurs- mais à eux seuls constituant « tout un monde », le monde du « non vivant » ou des organismes incomplets et inachevés...

    Peut-être qu'un jour, la vie nous sera devenue accessible dans un domaine de connaissance plus étendu que celui qu'on a aujourd'hui... Mais l' « anti-vie » elle, ne sera peut-être jamais accessible à notre entendement humain...

     

     

  • Jean et Marie Claude (petite histoire)

    Couple

    Émile avait un copain qui s'appelait Lefert... Jean Lefert.

    On lui avait donné ce surnom «  Fil de fer » parce qu'il était sec et maigre, aussi fin qu'un fil de fer.

    Il fantasmait sur les filles grosses, très grosses, disant qu'avec ces filles là, au moins il y avait de quoi pétrir, s'y perdre dedans, ça lui donnait un sentiment de sécurité, de plénitude …

    Émile connaissait une Marie Claude, que dans les bals où il se rendait avec des copains, personne n'invitait à danser, qui faisait tout le temps tapisserie, grosse comme une dondon, si grosse qu'elle en était difforme, pesant peut-être plus de 140 kilos...

    La Marie Claude elle était gentille, sérieuse, avec un coquet livret d'épargne, une petite voiture, un joli appartement bien arrangé, et un trousseau pour « quand elle se marierait ». Elle allait aussi le dimanche, à la messe et elle avait un album où on la voyait en photo avec des bonnes sœurs et des curés...

    Il arrivait parfois qu'un mec un peu plus sympa que les autres, l'invite à danser un slow, c'était la seule danse possible pour Marie Claude, hors de question qu'elle se « tortille le derrière » ou qu'elle se hasarde en une lambada...

    Émile avait pensé à présenter Marie Claude à « Fil de fer »... Cependant, « Fil de fer » était un anarchiste, il invitait la nuit dans son logement de l'immeuble où il demeurait, toute une bande de copains aussi turbulents et déjantés que lui ; il faisait avec ses copains, une « java  à tout casser » jusqu'à des 4 ou 5h du matin, avec de la musique techno qui « déménageait », des bouteilles de gnôle et de la came, des filles...

    Le copain Lefert, il faut dire aussi qu'il haïssait les flics, les curés, l'armée et les gouvernements...

    Un jour, c'était en mai 68, lors d'une manif quai de la Rapée là où à cette époque il y avait encore l'Arsenal ; le copain Lefert qui faisait son service militaire dans un bataillon disciplinaire, avait réussi à piquer un énorme camion GMC muni à l'avant d'un treuil et d'une chaîne de très gros anneaux de fer... Avec d'autres manifestants, il avait enroulé la chaîne autour des barreaux de la grille de l'Arsenal, puis, au volant du GMC en marche arrière, il tirait et les barreaux commençaient à plier, de telle sorte que l'accès à l'Arsenal -et aux armes- allait être possible à la foule décidée à prendre d'assaut l'Arsenal...

    Mais l'opération avait finalement échoué parce que dix cars de flics venaient de surgir sur la place de la Bastille et que les manifestants furent dispersés...

    Contrairement à toute attente, la rencontre entre Marie Claude et Jean, se passa très bien, c'est à dire que le copain Jean fut littéralement secoué d'émotion et de régal à la vue de Marie Claude, et qu'il parvint à lui faire « prendre du bon côté » son anarchisme déjanté... (Il faut dire aussi que Jean était « un peu poète à sa manière »)...

    Quelques années plus tard, lors d'une sortie en vélo dans une descente dangereuse en vallée de Chevreuse, sans casque et « à fond la caisse » Jean rata un virage et son crâne éclata en heurtant un rocher surplombant un fossé...

    Marie Claude qui depuis son mariage chérissait son Jean toujours aussi fil de fer en dépit des bons petits plats qu'elle servait chaque jour, ne voulut plus entendre parler d'un autre mec dans sa vie...