Articles de yugcib

  • Un temps d'idéologies invalidantes et d'une espérance qui s'essouffle

    Selon Myriam Revault d’Allonnes, philosophe, auteur du Pouvoir des Commencements, essai sur l’autorité….

    « Nous ne disposons plus aujourd’hui d’un avenir où pourraient se fonder nos espoirs et nos engagements. La fin des idéologies serait le nom de cette crise de la temporalité d’un temps sans horizon d’espérance que nous avons du mal à regarder en face. Qui a dit que les intellectuels n’avaient plus rien à dire sur l’actualité la plus brûlante ? Et si le vrai problème était plutôt qu’on parvienne à les entendre ? »

     

    Quels espoirs et quels engagements aujourd’hui ?

     

    Dans un siècle qui tourne à un conflit d'intérets et de stratégies entre grandes puissances économiques sur fond de guerre de religions et de civilisations, à une course à la consommation, à la rentabilité, à la performance, au profit ou au résultat immédiat au détriment de l'avenir de la Terre et des Hommes ?

    Dans un siècle qui sombre dans la barbarie, dans l’intolérance, dans le succès des médiocrités et du voyeurisme agressif ; dans le culte de l'apparence et de la réussite à n'importe quel prix?

    Est-ce cependant la fin des idéologies sur lesquelles se fondaient les espérances et les engagements que l'on a connus au 20 ème siècle ; alors qu'en ce premier quart du 21 ème siècle se développe dans un monde quasi "occidentalisé" à l'ensemble des pays de la planète, l'idéologie invalidante du développement durable et de la croissance économique sensée satisfaire un plus grand nombre de consommateurs dépendants et soumis ?

    Est-ce la fin des espérances et des engagements, parce que les dominants organisent le nivellement brutal et totalitaire de la société par les peurs entretenues, par les jeux, dans l'illusion d'une liberté et d'une visibilité de chacun ?

    Ce temps sans horizon d’espérance, nous avons du mal à le regarder en face, il ne nous fait même plus peur dans la mesure où il a réduit notre capacité de réflexion à des "épidermismes" exacerbés et ostentatoires, et à des "points de vue confortables qui nous rassurent avec tout ce qu'il faut dans le paysage, de repères et de signaux devant capter notre regard...

    Mais n'y-a-t-il pas pour dénoncer l'idéologie invalidante orchestrée par les dominants, des hommes et des femmes courageux qui se lèvent de ci de là, et qui, sans le soutien des peuples, n'ont pas de pouvoir réel ?

    Tous les intellectuels ne sont pas des complices de l'ordre établi, pas plus que le "commun des mortels" -vous et moi en l'occurrence en tant qu'être tout seul dans sa peau et dans un moment privilégié de relation humaine dans une rencontre qu'il fait ici où là, avec un voisin, une connaissance, enfin quelqu'un qui lui "parle entre quatre yeux autrement qu'épidermique" - n'est qu'un consommateur, qu'un assujetti au point de vue confortable, c'est à dire tel qu'il paraît au premier abord...

     

     

  • Environnements hostiles et complexes

    ... Nous vivons de plus en plus, année après année, dans des environnements hostiles et complexes.

    Je n'en citerais que deux, de ces environnements, car il me semble que ce sont eux, dans lesquels nous sommes assez souvent confrontés, dans notre vie quotidienne :

    -L'environnement des grands axes routiers autour des grandes villes et entre ces dernières...

    -L'environnement hospitalier ou médical...

    Tout le stress qui affecte beaucoup de gens chaque jour, vient de l'inconfort qu'il y a à devoir être confronté à ces environnements hostiles, complexes et nombreux...

    Est-ce que parvenir à comprendre comment et surtout pourquoi le monde fonctionne ainsi, avec sa violence, sa complexité "kafkaienne", son absurdité dans bon nombre de situations en particulier de relation... ça aide à réduire le stress ?...

    Parfois, peut-être oui... Mais alors c'est parce que nous sommes témoins de ce qui se voit, mais... pas dans le véhicule accidenté, pas sous un toit qui s'est envolé, pas dans une interminable file d'attente, pas sur un brancard tenant lieu de lit dans un couloir d'hôpital, pas à huit heures du soir en novembre devant un Ibis Budget affichant complet et avec encore cinq cent kilomètres à parcourir, pas en lisant une lettre ou un mail qui te dit que demain, tu es viré de ta boîte...

    En tant que témoin l'on est dans un environnement de pensée, de réflexion... Alors le stress "s'invite" en "mode imaginaire"...

     

     

     

  • La petite fille et la cigarette, de Benoît Duteurtre

    Petite fille cigarette duteurtre

    ... L'auteur, Benoît Duteurtre, porte, avec ce livre, un regard sarcastique sur un monde, celui du 21 ème siècle, où de nouvelles inquisitions apparaissent et rendent la vie, la relation humaine difficiles et dont les protagonistes de ces nouvelles formes d'inquisition sont le plus souvent l'homme de la rue, tout un chacun, nos voisins, nos connaissances ; sous une pression médiatique s'exerçant par le biais d'associations et de mouvements engagés dans un "combat", au nom d'une "morale", d'un soit-disant "bien public", tout cela avec statistiques enquêtes et études établies afin d'appuyer le "bien fondé" de leurs actions percutantes souvent relayées par une partie plus ou moins importante de l'opinion publique...

    Ces inquisitions nouvelles sont une menace ou constituent un frein à un certain nombre de libertés individuelles, et celui ou celle d'entre nous qui contrevient à tel ou tel "ordre moral", à telle interdiction de ceci ou de cela, est stigmatisé, devient un "paria"...

    Ainsi l'être humain, pris dans un environnement sociétal (famille, travail) qui ressemble à ce décrivaient dans leurs oeuvres, Swift et Kafka, est une créature menacée, de plus en plus isolée lorsqu'elle est traquée à tout instant de sa vie par les nouveaux inquisiteurs... Et elle a, de fait, peu de chances d'échapper au "coup de filet" qui la happe...

    L'auteur, dans ce livre, prend la défense de cette créature menacée qu'est l'homme d'aujourd'hui...

     

    Page 69 :

     

    "Vous me faites penser aux anciens communistes. On dirait que le nombre de cigarettes que vous avez fumées jadis vous rend spécialement intolérants!"

     

    Page 88 :

     

    "Cent fois, dans la presse, j'avais observé la facilité qu'ont les enfants d'accuser les adultes des pires forfaits, sans aucune possibilité de démenti."

     

    ... Dans la rue, dans l'espace public qu'est par exemple la galerie marchande d'un hyper marché, il devient de plus en plus "problématique" et à vrai dire de plus en plus malvenu ou inconvenant, de sourire à un enfant, ou même de seulement porter un regard sur lui, comme on le ferait (mais en vérité on ne le fait pour ainsi dire jamais) en souriant à une personne ou en la regardant...

    ... Et pour "fumer une clope" c'est tout juste si, même dans la rue, on n'attend pas de se trouver dans un coin reculé, isolé...

     

    Page 132 :

     

    "Pour une personne dans ma situation, s'appuyer sur une personnalité forte, incontestée dans la communauté, constitue une garantie d'intégrité physique et mentale. On retrouve la même loi dans la plupart des carrières politiques ou administratives qui exigent de rencontrer le bon protecteur au bon moment... "

     

     

  • De l'autre côté du monde

    Les événements brutaux les plus actuaux

    Et qui font crier haut et fort haro sur le baudet

    Ce baudet sur lequel on nous fait monter

    Et cheminer tout au long de prés aux fleurs de cire

    Et aux herbes de synthèse

    Ne font le monde que d'un seul côté

    Et de ce côté là c'est vrai le baudet est si commun

    Que dans les écuries

    Les écuries royales et de cour

    Les écuries de cirque à trois ou six mâts

    Les écuries de manèges boueux ou sablonneux

    L'on n'y voit pas d'autres montures

    Que ce baudet

    Dans toutes ces écuries d'incurie

     

    Les événements qui pètent sont actuaux

    Il leur faut des tambours dont on nous fait entendre le tam tam

    Dans les brousses et dans les cités

    Pour pas qu'on écoute les cymbales et les guitares des musiciens poètes

    Venus de l'autre côté du monde

    Mais surtout et en foules les pétarades battant coeur de pieuvre

    Des enchanteurs patentés autorisés appelés sur les plateaux-télé

     

    Actuaux chaque jour les derrières à plume haut hissés

    Les derrières à plumes des sorciers que sont les marchands opulents

    Suivis des légions de chalands suçeurs de quignons de pain sucre-rosi

     

    C'est de l'autre côté qu'il faut tous aller chalander

    Là où l'on retrouve le goût du pain

    Là où les regards se touchent et où on se sent

    Un peu moins seul dans sa peau

     

    NOTE : « actuaux » pour « actuels » est, de ma part, une « incorrection grammaticale volontaire »… (Je dis cela pour ne pas « troubler » des personnes -en France ou ailleurs- qui, dans la mesure du possible s'efforcent du mieux qu'elles peuvent, de respecter l'orthographe et la grammaire du Français)…

    Il m'arrive parfois volontairement, de commettre (dans un contexte particulier et/ou imagé), ce genre d'incorrection… On peut être d'accord ou pas, c'est à voir…

     

     

  • Viva Brazil! Et un coup de trique de plus sur le dos pelé de la planète !

    La planète n'en peut déjà plus avec les lobbys de l'agro-business dont les activités épuisent les sols, les ressources, déplacent et maltraitent les populations vivant sur les terres convoitées pour un pillage en coupe réglée au bénéfice des puissants et des dominants, pour le Marché de la consommation, pour le plus grand profit des actionnaires… Et voilà que le Brésil porte au pouvoir ce Jair Bolsonaro, un « nostalgique » de la dictature militaire, raciste, misogyne, homophobe, qui compte s'appuyer sur les lobbys conservateurs de l'agro-business (élevage bovin, exploitation de la forêt amazonienne et tropicale), favorable à l'utilisation des pesticides, et avec l'aval des Chrétiens (notamment le bloc des évangélistes au parlement), avec la police aux pouvoirs renforcés et à l'armée…

    C'est bien là, avec cette élection de Jair Bolsonaro à la tête du plus grand pays d'Amérique du Sud par sa population, sa superficie et ses ressources naturelles déjà fort exploitées (immenses champs de soja transgénique à perte de vue ou d'autres plantations au détriment de la forêt et des « petits cultivateurs » ; c'est bien là, oui, un grand coup de trique de plus sur le dos déjà bien pelé de la planète !

    Viva Brasil ! Un Brésil Blanc, Chrétien et aisé, qui domine sur les Noirs, les amérindiens… Les pauvres ? « Ils n'ont qu'à se tenir à carreaux, travailler, gagner ce que l'on veut bien leur donner… et se taire ! » … Tristes et pesants et dramatiques lendemains pour la liberté de parole et d'écrit ! … Je vois déjà les prisons, les camps d'internement, les assassinats de militants opposants, Facebook Twitter les réseaux sociaux muselés, les artistes « triés sur le volet » sur la scène publique, sur les télés…

    Une bonne affaire, que cette élection, pour les lobbys et les grands propriétaires d'immenses domaines, pour les industriels du bois et de l'agro-chimie ! Et des milliers de « boulots de merde » sous-payés pour les chômeurs qui ne chômeront plus, pour les pauvres, pour les Noirs et les Rouges et les Cuivrés, c'est cela la « promesse de croissance économique » !

    Avec le soutien des Chréti-ns, et leurs curés, de leurs évêques et de toute une bourgeoisie aisée et « bien blanche »…

    Ce qui me fait peut-être « le plus mal aux tripes » dans cette affaire là ; c'est le soutien inconditionnel des Chrétiens pour une telle vision de la société, qui justement nie les vraies valeurs chrétiennes, dont déjà celle ci « tu aimeras ton prochain comme toi-même » … Le « problème » pour les Chrétiens (et les croyants des autres religions) -mais aussi pour les « donneurs de leçons de morale » et les idéologues de tout bord, de tout parti ; c'est que « le prochain » il est pas comme soi même, il est différent, sa différence nous emmerde, il faudrait qu'il foute le camp, ou on est jaloux de lui s'il réussit… Bon c'est vrai, des fois c'est un voleur, un assassin, un parasite, il lobby-ise… Et y'a jamais le dialogue ni la relation qu'il faudrait pour que ça change…

    Encore une fois, tiens, ça me fait penser à ce que disait ma grand-mère à propos des mauvaises herbes du jardin : « bon sang, j'ai beau verser du pipi atomique, ça repousse toujours ! Mais d'un autre côté, si les mauvaises herbes ne poussaient plus du tout, les bonnes ne viendraient pas non plus et on crèverait tous parce qu'il y aurait plus rien à bouffer ni pour les bêtes ni pour les humains ! »…

     

     

  • "So chic" ...

    ... Un "sommet d'élégance, de chic et de féminité"... Pourrait-on dire de certaines femmes que l'on a pu rencontrer dans sa vie… Mais pour autant faut-il préciser que ce « sommet d'élégance, de chic et de féminité puisse « être en adéquation » avec la « beauté et la force d'âme, en un mot l'esprit, de ces femmes là…

    Cependant... et c'est surtout cela que je vais dire : "l'on rencontre parfois des femmes sans aucune notoriété, pauvres, très pauvres même, mais qui, si elles étaient vêtues d'un sac de patates, seraient tout de même "d'un chic absolu" !

    Il y a dans l'expression de la féminité -dans sa globalité, dans ce qui la fait Une de la tête aux pieds, dans son regard, dans sa voix et… bien au-delà de ce qu'elle porte sur elle et qui lui sied si bien… quelque chose d'immensément beau et qui fait un bien fou à regarder…

    Et c'est le souvenir de cette beauté, et le souvenir de ce bien-être fou éprouvé à la vue d'une femme "so chic"... que le poète que je suis, emportera dans les étoiles... Et non cette laideur, cette cruauté et toutes ces violences du monde -au masculin comme au féminin- qui l'ont tant fait pleurer et désespérer... par moments…

     

  • Crispations et tous ces "pour" et "contre" ...

    Quand je dis -et écris- que l'on vit dans un environnement de relation, au quotidien, où l'on se crispe sur telle ou telle chose à laquelle on adhère avec détermination et ostentation, ou au contraire que l'on ne supporte pas et que l'on rejette avec agressivité et autant de détermination et d'ostentation, où l'on se barricade derrière des « valeurs » auxquelles on croit « dur comme fer » au point que tout ce qui contrevient à ces valeurs nous hérisse et nous rend agressif, d'une intolérance manifeste et affichée… Je pense par exemple à tous ces gens qui font partie d'une association « contre ceci/contre cela » ou qui défendent ceci/cela avec manifestations et pancartes dans la rue… Le monde dans lequel on vit en est plein, de ces mouvements « pour ou contre », et les réseaux sociaux les relayent tous ces mouvements et toutes ces associations, et en font des kilomètres d'écrits, de photos, de vidéos, sur le Web …

    Bon j'vais vous dire, « à cru et à coeur » …

     

    Je suis prêt à recevoir chez moi un couple d'amis homosexuels qui pratiquent la sodomie, alors même que la sodomie me fait horreur… Et ça ne m'empêchera pas si ça se trouve, dans la conversation en prenant un café avec eux, de larguer une plaisanterie salace à ma façon sur la « chose » ! Parce que si l'on a le droit et si l'on prend la liberté de rigoler de tout, ça n'empêche nullement qu'on ait de l'amitié, voire de l'affection pour des gens dont les pratiques sont différentes, ou à l'opposé de ce que l'on aime faire soi-même…

    Je suis prêt à recevoir chez moi un ami très accro de matches de foot ou de thrillers américains « ultra pétants » avec des flingues plus gros que des scooters, et de lui laisser regarder ce match ou ce film qui me « barbe » à mort , assis sur le canapé à côté de lui, je ferais des mots croisés force 4…

    C'est pas parce que cet ami ne lit jamais le moindre livre et que sa grande sortie hebdomadaire consiste à passer trois heures au grand centre commercial hypermarché géant du coin, c'est pas parce que chez lui y'a une télé dans chaque pièce y compris les chambres des gosses, qu'il ne peut pas être mon ami…

    Autant je peux rigoler de voir des gens en été, en vacances, affublés de tenues vestimentaires ahurissantes ; autant je n'aime pas les casquettes et les maillots imprimés de marques, certains « styles » et « comportements » auxquels je n'adhère pas et qui ne seront jamais les miens… Oui c'est vrai, mais je dis aussi « qu'on foute la paix aux gens, ils font de mal à personne, qu'ils vivent et qu'ils se montrent comme ils ont envie d'être, arrêtons les leçons de morale dans un sens ou dans l'autre ; cette vie qu'on vit on n'en a qu'une, un jour tout ira dans un grand trou d'oubli, on est tout seul dans sa peau même avec à côté de soi ceux qu'on aime et qui nous aiment (alors vous pensez, ceux qui nous connaissent à peine ! Ou qui ont seulement entendu parler de vous quelque part !…) RIRE…

     

    Cela dit, les lobbys et les gros actionnaires, j'ai pas envie de leur foutre la paix !

     

     

  • Film documentaire de Philippe Kohly sur la vie et l'oeuvre de Jean Ferrat

    Le film documentaire réalisé par Philippe Kohly sur la vie et l'oeuvre de Jean Ferrat, diffusé sur France 3 à 21h le vendredi 26 octobre 2018, porte davantage sur la vie intime et les amours du chanteur, que sur son parcours artistique dont seuls quelques titres emblématiques dont « La Montagne » ont été entendus (avec « Ma môme » et « Nuits et brouillard » entre autres)…

    La plupart des titres interprétés que l'on a entendus, sont des poèmes d'Aragon ; alors que Jean Ferrat a non seulement une voix propre et a mis beaucoup en musique lui-même ces textes d'Aragon et d'autres, mais a aussi produit et mis en musique ses propres textes tels que, par exemple « Mourir au soleil », « Ce qu'on est bien mon amour », « Pauvres petits cons », « Ma môme »…

    Philippe Kohly dans ce film documentaire présente l'engagement de Jean Ferrat auprès du Parti Communiste, et le voyage qu'il fit à Cuba en décembre 1967, dans un contexte politique économique social actuel qui est loin d'être favorable au Communisme (et donc pouvant passer aux yeux de bon nombre de gens aujourd'hui, comme étant « une erreur de parcours »…

    De 1961 à 1972 il fut l'un des chanteurs les plus populaires et plus écoutés dans la France de cette époque et il faisait venir dans de nombreuses salles de spectacles à Paris et dans les villes de province, des milliers de spectateurs, de gens du peuple en majorité à vrai dire…

    Tous ces gens de cette époque là, 1961-1972, âgés alors de 16/20 ans jusqu'à 80/90 ans, sont de ces générations qui ont connu le monde tel qu'il était avant 1990 ; ils ont aujourd'hui, ces gens, pour les « plus jeunes » on va dire, en 2018, pour ceux d'entre eux qui ont vu ce film documentaire vendredi 26 octobre, dans les 70/80 ans…

    Soit dit en passant il y avait aussi ce soir 26 octobre, à la même heure, sur TF1 « The voice Kids » un divertissement dans son épisode 3, dans une « nouvelle saison qui bat son plein » ; et un téléfilm sur France 2 qui « mêlait habilement » drame et suspense. (notez les guillemets pour mêlait habilement -rire)… Sans compter les autres offres de programme sur les nombreuses chaînes de la TNT… Passons…

    Après 1972, une fois retiré à Antraigues en Ardèche, Jean Ferrat afin de ne pas rompre la relation qu'il avait avec son public, tous les cinq ans se produisait en scène, le temps d'une saison…

    Il a vu -comme il l'a évoqué lui-même- le monde changer à partir de la fin des années 1980, en ce sens, selon lui, que l'argent, que la culture du paraître, du résultat immédiat avec le moindre effort possible, prenait beaucoup plus d'importance dans une accélération accrue, que la reconnaissance du talent et du mérite par l'intelligence et le travail, et du principe de « l'ascenseur social »… Un monde qui se délitait, qui n'avait plus rien à voir avec ce qu'il était avant et cela l'attristait…

    Et il est mort en mars 2010… Il n'a donc pas été témoin de ce qui s'est passé depuis 2010… En France, et dans le monde…

    Certes, dans le monde d'avant 1990, il y avait des riches et des pauvres, de l'injustice, des guerres, il y avait ceux qui réussissaient et ceux qui ne réussissaient pas, il y avait de l'esbroufe, du paraître, déjà la société de consommation depuis 1a fin des années 60… Mais le monde alors « ressemblait à quelque chose » (à ce qu'il avait toujours été en dépit des évolutions technologiques et des évolutions sociales) et cela pour une raison essentielle : l'immense majorité des gens n'avait pas accès comme de nos jours, à tout ce qui peut les rendre plus visibles, plus présents sur les scènes publiques (en particulier sur Internet), plus consommateurs dans la culture du paraître, plus à même (avec plus de facilités et de moyens entre autres technologiques) de mettre en avant leurs performances, leur « égo »… De telle sorte qu'aujourd'hui les talents sont « noyés dans la masse » et que trop de visibilité rend finalement invisible…

    Les « esprits éclairés », libres et indépendants, témoins objectifs dans une réflexion approfondie, qu'ils soient des artistes, des écrivains, des penseurs, des humanistes, des intellectuels engagés dans une action de communication ou sur le terrain… Ont à présent une visibilité brouillée, d'une part par la présence sur la scène publique de personnages médiatisés faisant la pluie et le beau temps et influençant l'opinion des gens qui « ne voient qu'eux » ; et d'autre part par tout ce que la culture de la consommation et de la facilité d'accès à cette culture, fait entrer dans la vie quotidienne des gens en nivelant leur sensibilité, formatant leurs émotions afin qu'ils soient le moins possible une « clientèle » pour les « esprits éclairés » qui cependant existent et résistent à la « marchandisation de la culture », utilisant eux aussi, ce que la technologie de la communication produit pour les rendre visibles…

    Mais la « visibilité brouillée » tend à ne rendre circulables et accessibles pour le plus grand nombre, que des voies proclamées et officialisées comme étant « royales » et c'est bien là tout le « sens » du « non sens » du monde présent.

    Dans le monde « ancien », celui d'avant 1990, c'était « moins brouillé » même si c'était aussi dur, inégal et inconfortable sinon plus, qu'aujourd'hui…

     

     

  • Histoire d'un paysan, de Erckmann Chatrian, la révolution française

    Histoire d un paysan

    De tous les livres que j'ai pu lire, de grands auteurs ou même d'Historiens « sérieux et fiables  sur le plan de la « vérité historique », qui traitent de la période de la Révolution Française depuis avant 1789 (la fin de l'Ancien Régime) jusqu'au Consulat en 1799… Il en est un de ces livres, que je viens de lire, et qui me semble être l'un des meilleurs, l'un des plus vrais qui aient jamais été écrits sur cette période de l'Histoire ; c'est « Histoire d'un paysan », d'Erckmann Chatrian, en deux volumes de chacun 500 pages…

    Dans le premier tome, 250 pages (la moitié du livre) décrivent dans le détail jour après jour entre le 3 mai et le 20 juin 1789, tous les travaux, discussions et événements, des Etats Généraux, sous la forme de lettres envoyées par un député du Tiers Etat, Chauvel, d'une ville de Lorraine, à un jeune paysan à Phalsbourg…

    Le récit de ces Etats Généraux est précédé de ce qui est dit des dernières années de l'Ancien Régime, par ce jeune paysan de Lorraine (ce qu'il faut savoir au sujet de la vie quotidienne dans toute sa réalité, dans les villes, dans les campagnes, dans la société telle qu'elle était alors, sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI)…

    Dans le deuxième tome, la première moitié du livre parle de l'an I de la République (automne 1793- été 1794), et la deuxième moitié (de 1795 à 1799) du « citoyen Bonaparte »…

    C'est « un autre regard » qui nous vient alors, à la lecture de ce récit, sur la Terreur (celle de la Convention et du comité de Salut Public et aussi celle que l'on a appelé « terreur blanche » et dans laquelle il y a eu autant de morts et d'atrocités commises que sous la terreur avec Robespierre, Couthon et Saint Just), la guerre de Vendée, le Directoire, et « l'épopée Bonaparte » (qui préfigure l'épopée Napoléonienne)… Un regard qui « balaye » -dans un sens comme dans l'autre d'ailleurs- la plupart des idées reçues et des préjugés… Surtout lorsqu'on lit, dans la dernière partie du deuxième tome, tout ce que dit Chauvel, l'un des personnages centraux du livre, un esprit éclairé, un « sage » mais en même temps un vrai révolutionnaire, et l'analyse qu'il fait des événements de cette période de 1795 à 1799…

    Certes, il faut le reconnaître, certaines pages sont un peu difficiles voire « indigestes » à lire, dans lesquelles sont décrites des récits de campagnes militaires, avec de nombreux détails de lieux, de villes, de noms de généraux, soldats, lieutenants, capitaines etc. (impossible à retenir tout cela tellement il y en a) … Il faudrait certainement avoir à côté de soi en lisant tout cela, des cartes de pays afin de pouvoir situer tous ces lieux…

    Bon c'est vrai, ce Chauvel, personnage central avec Michel Bastien le jeune paysan, je me suis senti « proche de lui » (de sa vision, de son regard, de son analyse, que ce soit pendant les travaux des Etats Généraux, lors de la prise de la Bastille, puis de la prise des Tuileries, les débuts de la République, la Convention, la Terreur, le Directoire, et l'arrivée du « citoyen Bonaparte »)…

    « Une vision éclairée » de la Révolution Française dans son évolution entre 1789 et 1799, par cet ouvrage d'Erckmann Chatrian, à travers l'histoire de ce paysan Michel Bastien, de Phalsbourg en Lorraine… Et un regard que je partage, tel celui de Chauvel, sur ce que fut « l'épopée Bonaparte », le personnage de Bonaparte dont on dit qu'il a « sauvé la Révolution » … Mais… En mettant en place, en fait, un « nouveau régime » avec des barons, des comtes, des ducs, une nouvelle aristocratie qu'il a créée et instituée avec toutes sortes de distinctions et de privilèges, comme du temps de l'Ancien Régime avec l'aval de la grande bourgeoisie et de tout un peuple fasciné par ses victoires militaires -jusqu'en 1812…

     

     

  • Fly Emirates, Prada, Nike and Cie ...

    Vous ne me verrez jamais si vous me rencontrez, me reconnaissez dans la rue ou en un quelconque lieu public… Affublé, chaussé, coiffé… D'un maillot Fly Emirates sur le poitrail, D'une casquette New York sur le crâne, ou en cheveux vert fluo, ni en godaces Prada ou Nike aux pieds… Et de surcroît avec des lunettes de soleil grosses comme des soucoupes volantes rendant invisible mon regard ou relevées dans les cheveux…

    Cela dit, le maillot de foot des Bleus champions du Monde 2018, que des millions de Français ont acheté entre 80 et 140 euro, et « fièrement arboré »… a été produit en Thailande pour 3 euro… Et l'on s'étonne, l'on s'horrifie, que dans ce pays, la Thailande (et d'autres où la vie des gens est très difficile, très précaire) que des jeunes filles et hommes se prostituent pour pouvoir manger… Exploités d'ailleurs qu'ils sont, par des trafiquants et avec brutalité…

     

    Les très grandes marques de vêtements, sacs, chaussures et accessoires de luxe, qui ont boutiques sur les Champs Elysées à Paris, dans les avenues et quartiers chic des grandes villes, capitales Européennes, Asiatiques et Américaines… Mettent en vente des articles de plusieurs milliers d'euro pour certains (sacs, vestes, manteaux, etc.), dont la matière première de ces articles est travaillée dans des usines et ateliers de sous traitance dont les patrons de ces usines et ateliers emploient une main d'oeuvre d'immigrés clandestins (venus d'Afrique surtout) et affichent à l'entrée de leur établissement un « règlement » censé être conforme à la législation Européenne, droit des salariés, conditions d'hygiène et de sécurité etc. … De telle sorte que les agents de l'inspection du travail -qui sont de moins en moins nombreux il faut dire, pour cause de restrictions budgétaires- lorsqu'ils voient affiché « noir sur blanc » ces règlements de conformité bien spécifiés point par point, et après un entretien « de principe » avec le patron, repartent sans effectuer un « vrai contrôle » et surtout sans interroger les salariés sur leurs véritables conditions de travail… Un bon nombre de ces salariés d'ailleurs, ne sont employés qu'une quinzaine de jours et se retrouvent jetés à la rue sans même être payés pour le travail qu'ils ont fait ! … Quand ils ne sont pas « passés à tabac » par les vigiles du patron !

    Il est « assez significatif » que ces sites de production, d'usines et d'ateliers, soient souvent basés assez loin autant que possible des centres urbains, de sorte qu'il n'est pas aisé de s'y rendre et que de plus ces lieux sont loin d'être des « sites touristiques » ou des lieux d'habitat (pas de résidences, de maisons, autour)…

    Mais il n'y a pas QUE les grandes marques qui font produire ainsi, par sous traitance, puisque la plupart des autres marques (pour la consommation de masse) produisent ainsi, de même…

    Vingt-cinq millions de femmes, d'enfants et d'hommes sur cette planète, en 2018 (selon une statistique « officielle »), en majorité des migrants, des exclus, des « éclopés de la vie », des gens sans défense, socialement isolés, rejetés par leur famille, en situation de précarité et de fragilité vivent dans des conditions d'esclavage identiques à ce qu'était l'esclavage depuis avant l'antiquité Egyptienne, Romaine, Grecque…

     

  • Les ânes de l'île grecque de Santorin

    https://dailygeekshow.com/anes-santorini-poids/

     

    Chaque année plus de deux millions de touristes dont beaucoup d'entre eux sont des touristes de croisières en méditerranée, visitent l'île grecque de Santorin, d'une superficie de 76,19 kilomètres carrés (soit dit en passant ça fait beaucoup de monde sur un territoire qui n'excède pas celui d'un canton rural en France)… En promenade à âne, mais surtout en vérité, ces ânes doivent supporter d'énormes charges de bagages et d'équipements tout au long de chemins de montagne jusqu'aux lieux d'hébergement des touristes…

    Chaleur, soleil, manque d'eau, mauvais traitements, coups de bâton pour les faire avancer… C'est l'enfer pour ces ânes !

    J'imagine (rire)… Que tous ces ânes parviennent à se concerter entre eux (comme tous les animaux communiquant entre eux par une sorte de langage ou de signaux propres à leur espèce), et décident de se révolter tous ensemble, un jour où vient accoster un bateau de croisière déversant plusieurs centaines de touristes… Tous ces gens juchés sur le dos des ânes ou guidés par l'accompagnateur et supportant les bagages… Brusquement, de concert, tous les ânes se mettent à ruer, à précipiter au sol les touristes, les bagages… Et donnant des coups de pied partout, écrabouillant les sacs, les appareils de photo, les équipements coûteux… Et l'un de ces ânes rebelles broutant des cheveux verts fluo, ou en chou fleur ou en crêtes de coq, des casquettes avec écrit dessus New York, de grands papeaux de paille bardés de rubans… J'imagine des chevilles cassées, j'entends les cris de tous ces gens par terre et ne pouvant se relever… Les accompagnateurs paniqués, les appels par téléphone portable aux assureurs…

     

    Cela dit, aucun cheval du 21 ème siècle n'a dans sa tête l'image d'un champ de bataille napoléonien où l'un de ses ancêtres agonisant était éventré à la baïonnette par un soldat blessé et affamé et extrayant son foie… Pas plus qu'un bœuf ou une vache n'a dans sa tête l'image, en montant dans un grand camion, de la chaîne d'abattage où il sera vidé de sa tripaille…

     

     

  • Est-ce "Au revoir là haut" qui va se jouer à Bruxelles ?

    Le nouveau gouvernement eurosceptique et très à droite, de l'Italie, sorti des urnes (et donc avec les voix du peuple dans une majorité)… « Piétine » l'Europe de Bruxelles, l'Europe politique et économique déjà fort divisée et peu soucieuse des peuples des 27 pays qui la composent ; et de fait, depuis les dernières élections italiennes, cette Europe politique et économique est en train de se déliter… Car nous sommes bel et bien dans cette réalité là, celle de la décomposition de l'Union Européenne qui, soit dit en passant, n'a vraiment été une union que de Marchés, de Lobbys industriels, agricoles et marchands, dans un libéralisme débridé… Sous couvert de droits de l'homme et de justice sociale qui ne sont pas loin s'en faut la préoccupation dominante des Lobbys…

    Très certainement -mais en partie à vrai dire- le délitement de l'Union Européenne, va profiter aux lobbys américains et chinois et va « un peu gêner aux entournures » les lobbys européens…

    Est-ce que pour les peuples des 27 pays de l'Union Européenne, les lobbys américains et chinois, c'est mieux (plus porteurs d'emplois, de bien être au quotidien, d'espérance de croissance économique « ruisselante », d'avenir pour les jeunes… Que les lobbys européens ?

    Ce n'est « ni mieux ni pire », c'est « kif kif bourricot » ! Les lobbys, qu'ils soient américains, chinois ou européens, c'est les mêmes… Les pires, s'il y a pire ce sont les lobbys qui eux, ne sont ni spécialement chinois, ni spécialement américains, ni spécialement européens mais planétaires et ont leur sièges de gouvernance et de finance dans des endroits de la planète « off shore » (à Genève, Luxembourg, Bruxelles, Londres, Pittsburg, Hong Kong, Singapour et autres places de bourse, de marchés, d'administration, de paradis fiscaux)…

    C'est pour cette raison que personnellement cette Europe politique économique ayant pour capitale de direction Bruxelles avec ses légions de technocrates aux bottes des lobbys, je ne la défends pas plus que je ne souhaite son délitement complet… Qu'elle se démerde comme elle le peut, qu'elle continue à battre de l'aile, qu'elle disparaisse en tant qu'union politique et économique, ça fera pas avancer le schmilblic d'un iota contre les lobbys, ça ne fera rien de plus ou de moins pour les peuples, c'est une illusion de croire qu'avec les lobbys européens « bien européens d'Europe et en particulier Allemands » on arrivera à « faire la pige » aux lobbys américains et chinois ! …

    Bon, une France avec des lobbys français « bien français » ? Une Angleterre, une Italie, une Espagne, une Tchéquie, une Pologne, une Hongrie avec chacune des lobbys « bien de chez elle « ? Pourquoi pas… Au point où on en est…

    Les lobbys, ils font toujours leur beurre sur le dos des peuples ! Avec des monnaies différentes selon qu'on soit en Europe, en Amérique, en Afrique ou en Asie, et avec pour les plus fragiles, les plus démunis, les migrants, des conditions de travail que l'on retrouve partout, même à Genève ou au Luxembourg ; à Milan, à Bruxelles, à « Sainte Tarte de la Midoue » …

    « Au revoir là haut » à Bruxelles ? Bienvenue au Purgatoire constellé d'enfers, ça fait un moment qu'on y est, nous les peuples, dans ce Purgatoire !

     

     

  • Les cultures dominantes

    Aux cultures dominantes qui doivent « par la force des choses et des modes et des habitudes » régir notre quotidien, formater nos émotions, nous influencer dans ce que nous achetons, dans les choix que nous faisons concernant nos loisirs, nos lectures…

    A ces cultures dominantes que sont celles du paraître, de l'illusion, de la contre-façon, du bien-être individuel, des modes, de la consommation, du « jetable », de l'immédiateté du profit, de la performance, de l'effet produit, du clientélisme, des communautarismes…

    J'oppose mon insolence et l'inculture affichée qui est la mienne dans ces domaines où il sied d'être dans l'air du temps au courant de ce qui clique/claque/bingue et fait des Une, et que tout le monde se doit de savoir et de relayer…

    Les bulletins d'information de bourse et de finance et de résultats cumulés de bénéfices de grandes sociétés multinationales, où l'on parle de milliards voire de centaines de milliards ; les bouquins et les discours des économistes « non atterrés », le vocabulaire et le langage des intellectuels dominants ; les bébés princiers, les derniers modèles de véhicules du salon de l'automobile, les buts marqués par le PSG, les ruptures ou divorces de stars en 2018, les séries de télé en particulier hospitalières ou romances d'amour raté ou d'intrigues compliquées… Tout cela me gave et à la seule vue de tout cela, sur l'écran de mon ordinateur ou encarté en brochures ou doubles feuilles dans ma boîte aux lettres, en courriels publicitaires, en panneaux et en vitrines, sur les couvertures des magazines, dans les programmes télé, par ce que j'en entends parler autour de moi et qui fait le gros de la conversation entre voisins, connaissances… Je claque la porte et ouvre la poubelle…

     

  • La dernière frontière

    "La race humaine a complexifié le monde au delà de tout entendement. La réalité se confond avec la fiction. Les guerres ressemblent à des jeux vidéo. Les médias nous racontent des histoires. Une poignée de personnes détient un pouvoir qui a dépassé celui de Dieu, les shamans ont cédé la place aux scientifiques, le reste de la population est réduit à des comportements stéréotypés.

    Les dons naturels de l'homo sapiens sont remplacés par des facultés artificielles, comme la télépathie téléphonique, le déplacement motorisé, l'ubiquité en réseau, la pyrokinésie par satellite, l'orientation GPS, la cognition électronique, la voyance télévisuelle, l'invincibilité bactériologique, la santé en mode chimique ou la pensée assistée par ordinateur. L'homme moderne n'utilise plus qu'une infime partie de ses capacités mentales et physiques".

     

    [ Philip Le Roy, né en 1962, cinéphile et globe-trotter, initié aux arts martiaux, parolier de blues et bassiste rock à ses heures ; auteur de littérature policière... Nous livre cette note en première page de son livre " La dernière frontière" ]

     

    Un tel constat nous ouvre les yeux mais nos yeux sont en réalité dirigés vers des écrans de télévision, d'ordinateur ou d'i-phone ; vers tout ce dont regorgent les rayons des grandes surfaces commerciales... Mais jamais en direction des visages des personnes que nous croisons...

    En comparaison de l'homme de Néandertal et de l'Homo Sapiens qui, il y a de cela 35 000 ans, coexistaient disséminés en groupes ou tribus sur tout le continent Européen... L'homme d'aujourd'hui, du 21 ème siècle, est devenu un être fragilisé et pour ainsi dire condamné à disparaître, si, privé qu'il pourrait l'être un jour de ses outils technologiques, coupé de ses racines, il serait alors incapable de survivre...

    Tout a été misé sur une libération sans cesse accrue de toutes formes de contraintes environnementales, relationnelles, et physiques... ou "morales"... Une libération qui ne s'est opérée que dans le dessein de réduire voire d'annuler la difficulté naturelle, de faire tomber toutes les barrières ; de faire de la vie vécue et du monde, une sorte de "conte de fée avec des baguettes magiques donnant accès à tout ce que l'on veut" (mais, soit dit en passant, avec pas mal de "dégâts collatéraux")...

    Et en définitive, le "conte de fée" a tourné au cauchemar... Un cauchemar qui déjà, commence avec ce regard sans consistance, formaté et entièrement conditionné, qui ignore le visage proche de lui, qui passe...

    Mais l'homme ancien, celui de l'époque de Néandertal et de Sapiens, parce que les contraintes environnementales, relationnelles et naturelles lui étaient imposées de telle sorte qu'il devait sans cesse compter avec elles ; engageait alors par nécessité toutes ses capacités mentales et physiques dans un combat à l'issue incertaine afin d' assurer son existence... Ce qui faisait de lui peu à peu, au fil du temps, des épreuves et des expériences vécues, un être responsable et artisan de son destin, un être en réalité plus libre que l'homme du 21 ème siècle aliéné par l'illusion de la liberté qu'il s'est donnée par la technologie, la machine, l'électronique...

     

    Note à propos de « ces guerres qui ressemblent à des jeux vidéos » , dans la note en première page de son livre « la dernière frontière », de Philip Le Roy :

    Sauf que ces guerres qui peuvent faire penser à des jeux vidéos, ont dans la tragique réalité sur le terrain aujourd'hui, une autre scène que celle qui se joue sur des écrans d'ordinateurs… Avec de vrais morts…