Articles de yugcib

  • Geôliers et miradors virtuels et ou réels...

    ... Fichage, systèmes de vidéosurveillance, flicage, récupération de données personnelles afin d'établir un profil, un portrait, pouvant être utilisé à diverses fins et selon des objectifs avouables ou non... Enfin tous ces "neunoeils" qui voient tout jusqu'au tréfonds de nos émotions, de nos sensibilités?...

    Cela me gêne autant que cela ne me gêne pas... Du moment que je ne fais de mal à personne en particulier, n'émettant jamais de propos haineux contre qui ou quoi que ce soit, n'exprimant que ma pensée sur toutes sortes de sujets y compris les plus sensibles ou les plus controversés tant de société, de politique ou religieux...

    Comment je suis "catalogué", étiqueté, normatisé et à quelle fin ? ... Je m'en "préoccupe sans m'en préoccuper"...

    Au temps du roi soleil par exemple, l'on était bien écouté, épié dans les tavernes, dans la rue, pour les opinions et pour les propos que l'on tenait en public... Est-ce que pour autant l'on risquait la potence ou la prison à coup sûr? Cela n'était le plus souvent qu'une fiche de police établie, de renseignement, de simple indication bien sûr exploitable mais pas forcément utilisée par le pouvoir, par l'autorité en place qui "avait fort à faire" de ces milliers de données récupérées et transmises, d'autant de sujets de Sa Majesté ou de citoyens des temps d'après la révolution, de Napoléon, de l'Empire, de la République... Ou même de la France de Vichy... Ou de la France d'aujourd'hui...

    Bon bien sûr, cela me paraît évident : dès lors que l'on publie un peu partout, sur les réseaux sociaux, Twitter, Facebook, Instagram, ou dans des forums du Net, des photos de famille, de ses enfants, de ses amis, de ses voisins, enfin des choses vraiment intimes et personnelles telles des anecdotes relatives à notre vie quotidienne... Censées n'être vues et partagées que par des proches, amis, parents, connaissances constituant un groupe, une communauté de gens choisis et inscrits en tant qu'amis, que membres... L'on donne alors de l'eau au moulin (qu'on ne donnerait pas si l'on se protégeait en évitant la diffusion de photos et d'écrits trop personnels d'ordre de la "sphère privée")...

    Mais où en vérité se situe vraiment la limite de ce qu'il convient ou ne convient pas de publier, d'exprimer, de montrer ? N'est-ce point à chacun de définir lui-même en quel endroit se situe la "frontière" sachant que cette "frontière" peut être mouvante selon la géographie ou selon l'environnement qu'elle rencontre ?

    Et est-ce que se résoudre à n'être rien, à ne rien faire, à ne rien oser... Autrement dit -et je le dis pardonnez moi l'expression- "pas bouffer pour pas chier"... C'est "vivable" ?

    ... L'une des raisons de vivre n'est-elle pas -si je puis ainsi m'exprimer- de "s'exister en sachant bien que s'exister ne nous fera pas pour autant exister ; et en espérant qu'on sera existé, existé de la même manière que le gosse à l'école dont la maîtresse a accroché le dessin sur le mur de la classe" ?

    ... A partir du moment où l'on "s'existe" (ou l'on "est existé") l'on n'est plus totalement protégé (et si l'on pouvait l'être alors, la protection intégrale serait un mur très haut et circulaire délimitant un espace étroit où nous serions enfermés, soit la pire de toutes les prisons, pire que les prisons du roi soleil, pire que les geôliers et les miradors virtuels qui attentent à nos libertés)...


     


     

    ... Le proverbe (ou sentence) qui dit "pour être heureux vivons caché", n'entre trop guère dans ma "philosophie" (de la communication, de la relation)...

    Car dans mon idée, "vivre caché" n'est pas vraiment "vivre heureux" ! C'est un peu comme si je devais par la force des choses ou par un choix que je me serais imposé alors qu'il me coûte, n'avoir qu'un mur devant moi comme interlocuteur, ou un arbre ou une vache ou un perroquet (quoique l'arbre, la vache ou le perroquet soient quand même des êtres vivants -donc "un peu mieux que le mur"-rire) ...

    Causer à un mur, ou se sourire/s'intensément longuement regarder son visage  dans une glace, ça n'a jamais été pour moi, intéressant et "porteur"... Le mur, j'aurai plutôt envie de prendre une masse et de le défoncer !

    ... De toute manière, "Neunoeil", qu'il ait été celui de la police du Roi Soleil, ou qu'il soit celui de la base de données Big Data... Même si tu vis en ne parlant qu'au mur, il viendra toujours te chercher, aussi caché, aussi retranché que tu sois au fond de ton terrier dans lequel tu "cookouningue" seul ou en compagnie de tes proches...


     

  • Tourisme et culture de masse : un bien ou un mal? Ou plutôt, une évolution ?

    ... Certains intellectuels qui ne sont point en avant-scène présents, du fait qu'ils n'adhèrent pas à la pensée commune et au pouvoir en place, journalistes, philosophes, écrivains, artistes, politiques, économistes, n'ayant point de surcroît dans leurs bagages le charme de leur personne mais seulement pour l'essentiel leur science et leur formation acquises il faut dire, plus par leur expérience et par les combats qu'ils mènent que par l'école d'où ils viennent ; "ne font guère le poids", médiatiquement parlant, en face d'autres intellectuels qui eux, doivent davantage leur succès au charme de leur esprit, à leur faconde, à ce qui émane de leur personne, à ce qui fait mode et engouement, qu'à leur science et à leur formation si réelles soient-elles...

    Et la "masse", c'est à dire le commun des mortels, ou le consommateur de produits culturels en vente dans les FNAC, les Grandes Surfaces, les maisons de la presse, ou le téléspectateur d'émissions "grand public"à vocation culturelle de vulgarisation ; si elle réagit, si elle est séduite et confortée dans ses émotions et dans ses sentiments... Elle n'est qu'une source de revenus "plus que confortables" en vérité, pour ces gens "d'en haut" qui font la loi et la mode et ont le pognon, et profitent...

    La "masse" est conditionnée pour consommer de l'épicé, du sensationnel, du "différent", mais pas pour bénéficier de ce qu'il y a de meilleur (ou au mieux "soit-disant") et qui demeure la "chasse gardée" des privilégiés appartenant à la caste - pour ne pas dire la mafia -des intellectuels et des écrivains médiatisés ou des décideurs économiques et politiques, des célébrités du spectacle et de l'audiovisuel n'ayant pour le "commun des mortels" qu'une condescendance de bon aloi et faussement bienveillante...

    Mais il faut tout de même reconnaître qu'il existe de nos jours, en particulier en Europe et sans nul doute aussi dans les régions du monde "économiquement développées" , une "politique culturelle" qui est conçue et gérée pour un "tourisme de masse" (des millions de gens de tous pays qui voyagent, visitent des musées et des monuments historiques, achètent des livres, des objets d'art... Ce qui encore il y a une cinquantaine d'années, était seulement accessible à une minorité de gens)... Dans ce sens, on peut dire qu'il y a un progrès... Mais avec l'inévitable contre-partie qui est celle des files d'attente, des contraintes liées à la sécurité, et des modalités et procédures normatives d'ordre informatique, robotique...

     

     

  • Ainsi se perpétue la vie

    ... La vie sur Terre se perpétue selon quatre modes de reproduction dont le principal est la reproduction sexuée (un mâle et une femelle s'accouplant), et trois autres modes qui sont l'hermaphrodisme, la parthénogénèse et la multiplication asexuée.

    Ailleurs sur d'autres "Terres" où la vie a pu naître et se développer, sans doute ces modes de reproduction sont similaires du fait que l'on doit retrouver dans l'univers les mêmes processus d'apparition et d'évolution de la vie (de la simplicité à l'origine vers la complexité et la diversité) lorsque l'environnement naturel est favorable (ou le devient), permettant à des formes de vie d'apparaître et d'évoluer...

    Cependant, ailleurs que sur la Terre notre planète, rien n'interdit de penser que d'autres modes de reproduction d'organismes vivants (végétaux, animaux) différents des quatre que nous connaissons, puissent exister...

    Dans le cas de l'hermaphrodisme, les organismes vivants possèdent à la fois les organes reproducteurs mâles et femelles, par exemple l'escargot, la coquille saint jacques, la cochenille, les lombrics, l'huître plate, la grenouille, la tortue d'eau douce, le mérou, le poisson-clown et certains reptiles.

    Dans la reproduction asexuée ou multiplication par fragmentation ou bourgeonnement, les organismes vivants (végétaux, animaux) se reproduisent et se multiplient sans partenaire, sans faire intervenir la fusion de 2 gamètes de sexe opposé.

    (Gamète : cellule reproductive pouvant fusionner avec une autre, de type complémentaire, soit le spermatozoïde -gamète mâle- des animaux, ou pollen pour les végétaux ; et l'ovule -gamète femelle- des animaux, ou oosphère pour les végétaux)...

    Par exemple, le poisson-scie, le requin léopard, le dragon du Komodo (un lézard)...

    Plus rare est le mode de reproduction par parthénogénèse, puisqu'il s'agit là d'une division (ou d'une reproduction) à partir d'un gamète FEMELLE NON FECONDE... (une reproduction sans fécondation).

    Par exemple, les abeilles (dont les oeufs non fécondés produisent des mâles), les pucerons...

    La parthénogénèse est beaucoup plus rare (en tant que phénomène naturel, mais il faut le dire aussi et c'est moins rare, en tant que phénomène provoqué par la technobiologie d'expérimentation ou de clonage) chez les vertébrés, notamment les mammifères (et donc les humains) ... Pour l'essentiel on ne trouve que quelques reptiles (dans la famille des vipères, le mocassin à tête cuivrée et le mocassin d'eau), des amphibiens, des poissons (le requin-marteau), et une quinzaine d'espèces de lézards...


     

  • "Faux-vrais" amis et interlocuteurs

    ... Je n'arrive pas à comprendre, pas plus à me faire à l'idée, que sur le Net, l'on puisse se résoudre (du moins certains internautes) à acheter de l'audimat (des visiteurs, des "followers") et qu'il puisse exister un "marché" en matière de visibilité, de lectorat, de gens qui suivent tout ce que l'on peut présenter, publier...

    Cela est en effet possible par un clic sur un bouton "boostez vos publications" , ouvrant sur plusieurs options selon l'importance de l'audimat souhaité, d'une centaine d' abonnés à plusieurs milliers voire cent mille et plus... Avec bien sûr la tarification qui s'impose pour un tel espace d'audimat...

    Je me demande d'ailleurs si, dans les "amis", dans les abonnés ou les followers, il n'y aurait pas de "faux-vrais" profils d'amis, totalement fictifs, conçus tout exprès selon la sensibilité, les goûts, la culture de chacun, par l'intelligence artificielle des plateformes de réseaux sociaux, de Google et autres moteurs de recherche, et si ces "faux-vrais amis" ne seraient donc pas de "faux-vrais interlocuteurs" qui réagiraient, commenteraient...

    ... Pourquoi pas, tant qu'on y est, "acheter de la postérité" ! Dix euro pour 3 jours après sa mort, 150 euro pour 10 ans après sa mort, 1000 euro pour 100 ans... Le prix d'un Jet privé pour un milliardaire qui veut qu'on se souvienne de lui, de l'oeuvre de son vivant, dans mille ans ?

    ... Et à propos des espaces de stockage sur le Net (photos, vidéos, fichiers et dossiers formats PDF ou Word), tous les gratuits offrent en général un espace limité ( compris entre 2 et 15 Go), au delà, il faut prendre la version payante pour laquelle il faut s'abonner et renouveler chaque année...

    J'ai dans l'idée que, en s'abonnant et en devant en conséquence, payer tous les ans, le jour où tu meurs et où tu peux plus payer... Coucou c'est cuit, ton espace existe plus ! (Il vaut mieux alors opter pour plusieurs espaces limités (l'un pour les photos, l'autre pour les fichiers par exemple) qui eux au moins, du fait qu'il n'y a pas de renouvellement à effectuer chaque année, continuent d'exister quoiqu'il arrive...

    ... Quand tu meurs, est-ce qu'il y a un "neunoeil" qui voit tout qui sait tout ; qui dira que t'es mort sur la Toile, quand on voudra te chercher, te connaître, savoir ce que tu deviens, communiquer avec toi? (Je veux dire un "neunoeil" pour des gens qui sont pas destinés à être dans wikipédia, à faire l'objet d'une médiatisation, d'une annonce de ta disparition)...

    ... "Tiens, il publie plus rien, on le voit plus nulle part..." qu'on se dit, ne voyant plus un tel une telle... (il est peut-être mort, on le sait pas ou on le saura par hasard un beau jour)...

    ... A moins qu'il (qu'elle) ne se soit "suicidé littérairement ou écrivaillement"... (rire)...

     

     

     

  • Sentience

    ... Dans l'Oeuvre au noir, de Marguerite Yourcenar, à la page 50 je lis cette phrase :

     

    " ... Le peuple aveugle et sentient des racines..."

     

    J'avoue -dois-je dire "humblement"?- avoir été tout à fait dérouté par ce terme de "sentient"...

    Je découvre donc pour la première fois de ma vie, ce mot "sentient"... Qu'il me sera tout de même par la suite, dans mes écrits, difficile d'utiliser car je ne pense pas me familiariser avec ce mot...

    Bon... "on en apprend tous les jours" !

     

    "Sentient"... De "sentience"...

     

    Définition (bien sûr j'ai cherché) :

     

    Capacité d'éprouver des choses subjectivement, d'avoir des expériences vécues.

    Les philosophes du XVIII ème siècle utilisaient ce concept pour distinguer la capacité de penser, de la capacité de ressentir...

     

    ... D'ailleurs, "sentience" (et "sentient"), dans l'espace de rédaction -forum, facebook, etc...(quand on clique sur "coller" -coller le texte à partir d'un fichier open office ou word- ) ou quand on rédige directement dans l'espace... Le mot "sentience" non reconnu par les logiciels censés corriger, se trouve souligné d'un trait rouge ondulé, au même titre qu'une faute que l'on ferait... (avant de cliquer sur "publier")...

    Et "sentience" ne figure pas non plus dans certaines éditions du Larousse...

     

    ... C'est dire de "l'intelligence artificielle" de ces logiciels – robots censés donner l'orthographe correcte d'un mot...

    Et par extension, peut-on dire, de "l'intelligence artificielle" tous secteurs et domaines et applications confondus, de tous ces robots qui tous autant qu'ils sont, ont une "mécanique" fondée sur du conforme, de la norme, du reconnu, du canevas, tout cela intégrant des nuances, des particularités, et soit-disant, de la "personnalisation"...

    Rien ne vaudra jamais un "bon cerveau humain" bien naturel, qu'aucun ordinateur, qu'aucune machine si sophistiquée et si "intelligente" soit-elle, ne pourra égaler...

    Par contre -et c'est cela le plus effrayant- "dépasser" oui... (dépasser sans avoir égalé)...

    Un exemple, à lui seul déjà édifiant : "Big Data" ( plateforme de diffusion de données en quantités si volumineuses, qu'elle dépasse l'intuition et les capacités humaines d'analyse )...

     

    ... Mais Big Data n'égale pas l'intelligence naturelle et intemporelle (en un mot donc la "sentience") du peuple des racines, du peuple des orchidées, du peuple de tout ce qui est tige, feuille, épi, fleur ; du peuple de tout être vivant sur le sol, dans l'eau et dans l'air ...

     

  • Hors sol

    ... Fraises hors sol, bulbes insipides gorgés d'eau et saturés de colorants, d'édulcorants et de substances gustatives... Illusion à s'y méprendre, de fraises naturelles... Sauf peut-être pour des goûteurs avertis...

    Et ce que l'on fait avec des fraises, des légumes, d'autres fruits, du poulet, du poisson, de la viande de boeuf ou de porc... Dans les bateaux usine, dans les laboratoires des lobbies de l'agro-alimentaire et de l'élevage industriel... On le fera avec des cerveaux, avec des âmes...

    Imaginez du Céline, du Coluche, du Brel, de l' Houellebecq, du Beigbeder, du Stephen King, du Troyat, du Gainsbourg... Relooké, en écrivains ou en artistes hors-sol, grand-publiqués consommés...

     

     

  • L'austérité

    De l'os, t'héritais, pauvre corniaud !...

    Les fauves ont curé toute la viande autour de l'os ! ...

    Mais les chacals attendent pour sucer la moelle à l'intérieur de l'os !

    Et dans le trou de l'os, pauvre corniaud, souffle, fais de la musique si tu en as encore la force...

    Une musique pour casser les oreilles des chacals, des fauves, de tous les prédateurs qui ne cessent de hurler que pour toi pauvre corniaud, l'os est encore un trop bon casse-croûte !

     

  • L'arbre sans racines et sans branches, et l'oursin à un seul trou

    ... Simplifier une langue vivante, une langue parlée et écrite – en l'occurrence la langue française- réduire sa grammaire, sa syntaxe et son orthographe afin que cette langue puisse être entendue et comprise par "tout un chacun", écrite phonétiquement, sans les subtilités, sans les nuances, précisément, de sa grammaire, de sa syntaxe et de son orthographe... Ce serait comme planter un arbre qui n'aurait qu'un tronc et pas de branches, ou vivre dans une forêt dont les arbres seraient des poteaux tout droits ou tout tordus sous un ciel uniformément bleu ou gris ou blanc...

    … Faillite de l'école, entendons nous dire...

    Je dirais plutôt : faillite de la civilisation... D'une civilisation qui, de l'arbre aux branches étendues et au feuillage bruissant au vent, est passée au tronc sans racines, dont le haut de ce tronc est une tête éclatée d'obus face au ciel, dont le bas évoque le pied desséché d'un champignon, et béant de ses deux trous, l'un devant pour avaler, et l'autre derrière pour évacuer...

    Nos civilisations (l'occidentale et les autres), du tronc sans racines et sans branches avec deux trous l'un devant et l'autre derrière, passent désormais à l'oursin qui lui, n'a qu'un seul trou par lequel se fait l'absorption et l'évacuation...

    Faillite de la civilisation? : ce n'est pas nouveau ! ... Juste une question de cycles ou d'alternances... Au temps présent de la forêt aux poteaux tout droits ou tout tordus et aux deux orifices béants de chaque côté du tronc, au temps même déjà venu et à venir de l'oursin... il y a -et il y aura toujours- de « vrais arbres », et au temps de l'oursin, il y a -et il y aura toujours- des coraux et des fleurs de mer...

     

  • L'obscurantisme

    ... L'une des caractéristiques de l'obscurantisme, outre celle bien sûr, la principale qui est l'opposition à la diffusion de l'instruction et de la culture par un système politique et ou économique ou encore, religieux... Ou, aussi, par le refus en soi, volontaire ou provoqué, de recevoir l'instruction et la culture...

    Consiste en l'accusation des autres -ou de Dieu ou de la Société, d'être responsables de nos propres malheurs...

    Un homme qui s'instruit, réfléchit, observe ce qui se passe et se dit autour de lui, mais qui accuse davantage lui-même que les autres, que Dieu ou que la Société, de ses malheurs – parce qu'en dépit de l'effort qu'il fait de s'instruire, il doute de lui-même et se dévalorise en présence des autres dans une conversation- est un homme dont l'un des deux pieds est encore du côté de l'obscurantisme, car en ne cessant de s'accuser lui-même il ne croit plus en lui, et, fatalement, il n'extériorise pas ce qui, de lui, peut être attendu, espéré, des autres...

    L'obscurantisme ne peut être vaincu – non seulement par la culture et par l'instruction- qu'en n'accusant plus aussi, ni les autres ni Dieu ni la Société ni soi même, d'être responsables des malheurs qui surviennent dans notre vie personnelle... Même s'il y a un lien -encore que ce lien ne soit pas forcément évident à établir- entre la cause et l'effet...

     

  • Du ressort dans le schmilblic...

    ... Epiloguer, polémiquer, disserter, débattre, moraliser entre connaissances sur les réseaux sociaux autant qu'autour d'une table que dans une salle ou qu'en quelque coin de rue... De tout ce que l'on fait ou ne fait pas, de tout ce que l'on est ou n'est pas, de tout ce que l'on dit ou ne dit pas... ça fait pas avancer le schmilblic d'un iota ! ...

    En revanche, tendre la main ou tendre le regard, ça met peut-être un peu de ressort dans le schmilblic ...

     

  • Des mots "historiques"

    ... "J'ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s'ancrer dans de l'immanence complète, de la matérialité" ...

     

    ... Ce sont là, les "mots historiques" prononcés par Emmanuel Macron, lors de son allocution en conférence de presse devant les Français, le jeudi 25 avril 2019...

     

    Ces "mots historiques" touchent-ils le coeur de la caissière de Leclerc, âgée de 59 ans, qui scanne 7h par jour des code-barre de produits , et entend dire qu'il faut travailler plus longtemps chaque jour et jusqu'à 65 ans ?

    Ces "mots historiques" touchent-ils le coeur de ce jeune homme en situation de chômage de longue durée, qui se voit proposer un emploi à temps partiel nécessitant de devoir se lever à 5h du matin et de mettre un costume, et de surcroît, de devoir effectuer un déplacement en voiture de 30 km pour se rendre sur le lieu de cet emploi? Ces "mots historiques" suggérant à ce jeune homme "qu'il y gagnera en dignité retrouvée et en ré-insertion dans la vie active"...

    Ces "mots historiques" suggérant à la dame de 59 ans scannant des code -barre de produits, qu'à 65 ans elle percevra une pension de retraite aussi "minimum-substancielle" que lui assurant une dignité d'insertion dans la société du 3 ème âge...

    Verticalité, transcendance, immanence... Des mots qui entrent dans ce que j'appelle -à ma façon- "l'inhistoricité" du langage...

     

     

  • VISAGES

    ... Ces visages qui me sont familiers dans la mesure où souvent je les vois...

    Ces visages d'avant que je ne vois plus mais dont je me rappelle à quoi ils ressemblent et que si je savais les dessiner je les reproduirais tels quels...

    Ces visages qui sont, pour bon nombre d'entre eux, tous aujourd'hui bien vivants, ceux d'avant et ceux de maintenant...

    Ces visages que je ne verrai plus parce qu'ils ont disparu et sont devenus souvenir...

    Ces visages dont je ne sais s'ils aperçoivent aujourd'hui - ou ont aperçu jadis - les traces que je laisse sur le chemin...

    Ils sont dans le paysage que je parcours, dont les couleurs peuvent changer ou se diluer...

    Ils sont souvenir, ils sont événement, ils sont passant, ils sont proches, ils sont lointains...

    Et dans le paysage dont les couleurs changent ou se diluent, je tends mon regard vers ces visages, je petit-cailloute sur le chemin, des mots pour eux...

     

  • Un cahier retrouvé ...

    ... Le 30 juillet 1976 je quittai le centre de tri postal PLM à Paris, où je travaillais -de nuit- depuis juillet 1967...

    Voici dans "souvenirs et anecdotes", l'une de mes rubriques d'écriture que, je dois dire, je ne sers que très occasionnellement -et "sans aller pour autant jusqu'à mettre au grand jour le coeur de mon réacteur où siègera toujours ce qui demeurera inconnu des hommes et donc inexprimé non révélé"... Voici dans cette rubrique -dans ce "registre" on va dire- quelques uns des petits mots écrits à mon sujet par mes collègues, amis pour ainsi dire, du PLM Avion où je vécus "des nuits historiques" (comme on disait alors entre nous lorsqu'on riait plus qu'on n'était payés et que le moindre événement sortant de l'ordinaire était une occasion d' "arrosage" ou faisait de la nuit de travail, presque une fête, ou une succession de clowneries ou d'expression de "talents particuliers" des uns et des autres)... Mais, soit dit en passant, le travail se faisait, et les objectifs de réalisation (en l'occurence quelque 1800 sacs postaux ouverts sur la table de répartition autour de laquelle se tenaient une quinzaine de corbeilles en fer -par vacation de 10h- étaient même parfois dépassés, ce qui nous valait de pouvoir quitter à 5h du matin au lieu de 6h)...

    Ces "petits mots" les voici donc :

    (Mais je ne les reproduis pas tous et seulement en partie, de ce cahier que j'ai retrouvé)...

     

    ... "Parmi les nombreux passages à l'Avion C, ton nom apparait en lettres lumineuses sur le livre d'or de la Brigade. .../... Avec ton langage plein de verve, le vocabulaire du nuiteux s'est grandement enrichi. .../... Tu as été de ceux qui ont tracé par leur courage, les lignes glorieuses de la lutte des postiers.../... Tu n'as eu qu'une petite part du steak, car il n'a pas été largué, malgré la superbe pancarte qui le proclamait... " (Prosper Galland)

     

    ... "Sembic, toi le poète, qui a fait rire le Transit et l'Avion C, toi le cycliste qui a gravi le Mont Ventoux à vélo, je te souhaite de retrouver semblable ambiance dans ta nouvelle affectation" (Flon-Flon)

     

    ... "Je te souhaite une bonne intégration dans ta nouvelle planète mais je suis sûr que c'est toi qui brillera le plus fort parmi tes nouvelles connaissances. Ici, sans toi, la planète Zobina du PLM va se désintégrer. Mais nous vivons dans l'espoir de voir un remplaçant qui sera digne de toi". ( Milhavet)

     

    ... "Sembic tu auras été un des noms célèbres de l'histoire du PLM de ces dix dernières années. Pour moi tu resteras tour à tour buveur d'orangina, poète, fabricant de shadocks et surtout l'inventeur de la planète Zobina. Tes histoires auront fait rire bien des copains, et resteront gravées dans nos mémoires". ( Massat Irenée)

     

    ... Si tu n'avais pas de quoi écrire je te dirais que tu nous quittes "sans bic" mais non sans regrets. Jamais départ n'aura provoqué pareil cataclysme : désintégration de la planète Zobina, anéantissement des shadocks. Il nous reste à méditer sur cette Bible que tu as écrite et dont tu t'efforçais tel un disciple du Christ, à en dispenser l'enseignement". (Boudet André , dit "Charlie")

     

    ... "Astrologue confirmé, il est certain que le PLM perd un grand savant en ta personne. De plus, tu étais un grand sportif, le Poulidor de l'Avion et ton vélo était également devenu vedette". ( Labry)

     

    ... A l'époque, en 1976 j'avais 28 ans et 2 ou 3 de ces collègues qui ont écrit dans le cahier auraient pu être mes "grands frères" (ils étaient âgés de 15 à 20 ans de plus que moi)...

    Ils sont peut-être- hélas- en 2019, morts depuis...

    Le PLM a été le dernier centre de tri postal parisien à fermer ses portes, en 1995... (donc 4 ans après la transformation de Postes et Télécoms en statut de "EPIC")...

    En 1995, cela faisait 19 ans que je travaillais au bureau de poste de Bruyères dans les Vosges...

     

     

  • La sève qui imprègne la chair de l'arbre

    ... Sans la sève revenant à chaque printemps, qui imprègne la chair de l'arbre et monte dans les branches, l'arbre deviendrait sec, sans vie, et avec l'humidité ambiante, il finirait par tomber en poussière...

    Mais la sève revenant et montant dans les branches, ne garantit jamais que l'arbre produira des fruits ni même forcément, des feuilles...

    Un arbre dénudé, c'est quand même un arbre et rien ne prouve qu'il demeurera dénudé, puisqu'il demeure en vie par la sève qui monte en lui.

    Il en est de même du Verbe qui imprègne l'esprit et la pensée... Mais ne produit pas forcément l'agissement quand bien même l'agissement est suscité. Et rien ne prouve que le Verbe ne produira pas -un jour ou l'autre- l'agissement on va dire "de bien"- qu'il porte en lui... Même s'il produit tout le mal que l'on déplore et que l'on subit...

     

  • La force mais aussi et hélas, l'impuissance du monde

    ... L'intervention d'Emmanuel Macron, par son introduction, par les annonces qui ont été faites, par tout ce que contenait cette intervention du début jusqu'à la fin, et la conférence de presse avec les questions et sujets évoqués, des journalistes ; m'inspire la réflexion suivante :

     

    Il y a bien, incontestablement, dans le discours, dans le propos, dans la manière de formuler, dans l'émotion, dans la "vérité" même -si l'on veut- pour ne pas dire "dans une sincérité manifeste"... Et aussi dans un "cadre de réflexion"... Il y a bien, oui, dans le discours d'Emmanuel Macron -comme d'ailleurs de la part de ses prédécesseurs, de François Hollande jusqu'à Charles De Gaulle... "Quelque chose qui sonne bien et fort" -peut-on dire... Et qui suscite autant d'émotion (par les mots utilisés, le langage, le ton, le regard, les gestes) que de réflexion, de prise de conscience, de volonté de "faire pour le mieux", de s'adresser à tous les citoyens tous milieux sociaux confondus...

    ... Par extension, l'on peut dire aussi que les élus de la République, sortis des urnes et constituant une majorité gouvernementale ; que les "figures emblématiques" (les plus en vue, les plus actifs, des différentes formations politiques d'opposition), pour la plupart d'entre eux, ont chacun dans leurs discours, dans leur vision, dans leur manière de formuler, "quelque chose qui sonne bien et fort" et où entre une part de sincérité... (le côté humain dans ce qu'il a de meilleur et de plus vrai en somme)...

    ... Si les idées sont bonnes, si un "certain esprit de vérité", si une incitation à la réflexion et à l'agissement, sont manifestes – ou peuvent l'être, des uns et ou des autres... La réalité du monde est en opposition, en adéquation, en contradiction, avec le monde des idées, des discours, de la bonne volonté des uns ou des autres...

    Et, dans la réalité du monde, la réalité telle qu'elle est dans sa brutalité, dans ce qu' elle a de concret, dans ce que vivent au quotidien les gens en France et partout dans le monde -en dépit de bien de progrès et d'améliorations pour des centaines de millions de gens, puisque dans l'ensemble on vit tout de même mieux (confort, aisance, santé, accès à des biens et des services, en 2019 qu'en 1492)... La réalité du monde donc, ne ressemble pas du tout à ce que portent en eux et en avant les discours et les idées, et ce qu'il peut y avoir de vraiment sincère en chacun de nous...

    Je n'évoquerai que deux choses parmi tant d'autres... L'une très précise concernant l'emploi salarié, les conditions d'exercice d'un emploi et l'âge du départ à la retraite... Et l'autre plus générale concernant la différence qu'il y a entre le revenu du travail et le revenu du capital :

    -Est-ce qu'une caissière de Leclerc qui passe huit heures par jour (ou quatre si elle est en CDD) à scanner des code-barre de produits, qui a 59 ans, a envie -vraiment envie- de travailler jusqu'à 62, 63 ou 65 ans ?

    -Pourquoi ce "silence radio", quasi général et seulement rompu par quelque coup porté sur la marmite de ci de là mais à peine audible parce que noyé dans l'orchestration du monde (ou même intentionnellement étouffé dans le mépris et la condescendance)... Ce "silence radio" sur les revenus du capital, sur les dividendes versés aux actionnaires... Ce même et assourdissant silence sur la domination des lobbies de l'industrie, de l'agro-alimentaire, de la pharmacie, des marchés de la communication, de la santé, de la biologie, de la technologie, du Web (avec Google, Apple, Amazon and Cie) ?

    - Et il y a aussi cette déliquescence du monde et de la société, cette "perte de repères", cette violence dans les propos et dans les comportements, et tout ce qui fait davantage un "individu" qu'une personne humaine...

     

    ... Il y a dans le Verbe, autant de force que d'impuissance... Mais puisqu'il y a la force, alors "que le Verbe soit", tout de même !