Articles de yugcib

  • Lundi 16 juillet 2018, suite...

    ... Lorsque, en 2017 l'équipe française masculine de Handball a été championne du monde et que la même année 2017 le 17 décembre l'équipe française féminine de Handball a aussi été championne du monde en finale contre la Norvège par 23/21...

    Est-ce que pour ces deux équipes de Handball l'on a fait voler la patrouille de France au dessus des Champs Elysées? A-t-on accueilli par dizaines de milliers de Français sur la plus belle avenue du monde chacune de ces deux équipes et a-t-on toute la nuit fait la fête dans la France entière jusque dans les villages ? ...

    Il y a assurément plus d'engouement, plus de vénération, plus de culte, pour le foot que pour les autres sports (il n'y a derrière le foot, que le Tour de France cycliste, et le tournoi des six nations de rugby)...

    Le foot en quelque sorte, c'est le "Veau d'Or", sans doute pour les milliards qui se baladent en laissant sous le nez du commun des mortels l'odeur de ces milliards, quelques fétiches, quelques "retombées économiques"...

     

  • Lundi 16 juillet 2018

    ... Les noires invectives et imprécations contre le "foot Veau d'Or", exprimées par quelques uns et unes d'entre nous -dont je fais partie- déjà assiégées à mesure que la performance des Bleus gagnait le coeur des Français, se sont tues lorsque le beau car bleu des champions s'est engagé sur la plus avenue du monde les Champs Elysées...

    C'est bien là, en ce jour du lundi 16 juillet 2018 au moment où la patrouille de France survolait la plus belle avenue du monde, déployant ses longues traînes bleu blanc rouge, au dessus de dizaines de milliers de Français et du car triomphant... Que le "malheur à ne pas aimer" d'Albert Camus, a pris tout son sens...

    Et que "l'anti footisme" n' a plus retrouvé ces mots d'avant la "grande envolée" d'un mois durant, ces mots qui fusaient sur les réseaux sociaux, certes minoritaires en voix dans le choeur célébrant la messe footbalistique mais bien présents et "bras-d'honneurisant"...

    Ce que je retiens, du battement de coeur de dizaines de millions de Français en ce jour du lundi 16 juillet 2018 et à la vue de cette foule immense de gens rassemblés sur la plus belle avenue du monde, c'est l'essentiel, c'est ce qu'il y a de plus vrai dans le battement de coeur des Français : cette capacité d'aimer et d'admirer lorsque aimer et admirer ne font qu'un...

    En somme, même si ce n'est pas tout à fait comparable, je pense au 21 juillet 1969 lorsque des dizaines de milliers de Français s'étaient massés autour du Palais de la Découverte pour suivre l'arrivée sur la lune des premiers hommes...

    Cependant, il est regrettable que des violences et des agressions se soient produites de ci de là, dans quelques villes (Reims, Chalons-en-Champagne, Strasbourg entre autres) notamment dans la nuit du 15 au 16 juillet... La presse étrangère fait état de ces débordements de violences -sans doute "un peu trop"- mais la presse française n'évoque que "quelques incidents"...

     

  • Un été 2018 en France

    ... Dans sa chronique Paris Province de Sud Ouest Dimanche, Jean Claude Guillebaud nous dit :

     

    "Les intellectuels sont dans le Lubéron où l'île de Ré, les politiques sur leur bateau ou à Brégançon, et les Français sur le sable ou la paille. La vie culturelle elle-même semble quitter Paris .../.../... Elle court s'enchanter au festival d'Avignon, se griser de Monteverdi à Saintes, s'envoyer en l'air aux francofolies de la Rochelle..."

     

    ... L'été de 1952, l'année d'avant les grandes grèves notamment de la SNCF d'août 1953, alors que des dizaines de milliers de Français de l'époque investissaient les campings et les plages, que des embouteillages se formaient dans la traversée des villes sur la Nationale 7, que des trains bondés de vacanciers partaient des Gares d'Austerlitz et de Lyon... Et qu'il n'y avait ni smartphones ni internet ni facebook mais des cabines téléphoniques en bureau de poste, des télégrammes pour dire qu'on arrive et des lettres avec un timbre qu'on envoyait pour une réservation de chambre...

     

    Albert Camus dans son livre "L'été", publié en 1952, disait :

    "Les deux soifs qu'on ne peut tromper longtemps sans que l'être se dessèche, je veux dire aimer et admirer. Car il y a de la malchance à n'être pas aimé, il y a du malheur à ne pas aimer"...

     

    ... Certes, 1952 et 2018 sont deux époques différentes (environnement, mode de vie, habillement, équipements technologiques, transports, etc. ...)

    Mais le Français de 1952 et le Français de 2018 ont en commun un même coeur, une même âme... Un même coeur et une même âme qui sont faits de capacité d'aimer et d'admirer...

    L'on aime et l'on admire autant en 2018 qu'en 1952...

    En France et ailleurs.

    En France en cet été 2018 où tout un peuple s'enthousiasme et se passionne pour son équipe de football et souhaite voir gagner ses champions... Oubliant -ou laissant de côté- que les "champions" sont milliardaires et qu'ils peuvent être achetés par tel ou tel grand club d'un autre pays...

    Il ne reste en effet qu'aimer et admirer... Exit la violence, la brutalité du monde, l'arrogance des riches, les milliards qui se baladent au nez et à la barbe des budgets de fonctionnement de ceci de cela... Exit les injustices, les trains et les avions "chanceleds", les grèves et les manifs, "le monde qui va mal/la politicaille/le temps qui se détraque"...

    ... Bon, au festival d'Avignon, aux francofolies, à Musicalarue de Luxey dans les Landes, pourvu qu'on arrive à caser sa tente dans le champ qu'a aménagé la municipalité, qu'on puisse voir debout le spectacle en naviguant de la tête entre deux dos deux épaules deux masses de cheveux...

    Que la fête se poursuivre, s'intensifie et enchante les coeurs et les âmes d'un bout à l'autre de la France !

    Il y a vraiment du malheur à ne pas aimer, comme dit Albert Camus... Parce que ne pas aimer c'est se retrancher, c'est s'isoler...

    ... Mais je dis aussi que ne pas aimer (pour telle ou telle raison dans laquelle entre une culture, une sensibilité, une vue personnelle ou intime) ce n'est pas forcément se retrancher ou s'isoler. Et c'est là qu'intervient l'échange ou la relation, et s'il se révèle, oui ou non, une possibilité de partage ou de convergence de vues. Et que, sans partage possible, l'autre ne soit point forcément perçu comme un ennemi irréductible...

     

     

  • Les maisons de retraite, lieux de maltraitance ?

    ... Titrait le journal La Croix fin janvier 2018...

    C'est un sujet, celui de la maltraitance en maison de retraite, qui, depuis quelque temps, semble sinon "faire la Une" des médias d'information journalistique et autre, du moins être "assez sensible" ces temps ci et retenir l'attention d'un certain nombre de nos concitoyens...

    Bon, c'est vrai, pas autant que le Mundial de foot 2018 et que la performance des Bleus... Mais tout de même assez pour qu'on en entende parler autour de soi...

    Je ne sais pas (j'ai pas vérifié) ce qu'il en est à ce sujet dans les réseaux sociaux, cependant...

    Je voudrais juste "me permettre" -si j'ose dire- une "petite remarque" (qui "vaut ce qu'elle vaut") -mais qui à vrai dire, correspond à une "certaine réalité" n'en déplaise aux scandalisés, aux donneurs de leçons de morale, aux "bien pensants" (souvent d'ailleurs hypocrites)...

    L'on invoque -à juste titre c'est vrai- le manque de personnel, des structures inadaptées, des questions de budget etc. ...

    Mais ce dont on ne parle jamais -donc j'en parle au risque de choquer certains- c'est que "y'a des vieux et des vieilles qui leur vie durant, ont été de vraies pestes, des êtres "impossibles" qui ont fait avaler des ronds d'chapeau à leur entourage, leurs proches et n'ont pas arrêté d'emmerder les autres, de les critiquer, ou de les snober, ou de les traiter comme le dernier des cons, des incapables etc. ... Et de surcroît ces gens là, qui avant d'être ces vieux "difficiles" ont été des pestes, n'ont jamais cessé de "chercher des poux" aux autres pour un oui pour un non, d'être exigeants, capricieux, excécrables dans leurs comportements...

    Sans compter ceux qui ont foutu leurs enfants à la porte à 18 ans ou après, qui ont exercé des violences dans leur famille, etc. J'en passe y'en aurait de quoi faire des romans de drame et d'horreur...

    Moi je vous dis -j'ose dire- "ces vieux là" s'ils sont "un peu bousculés" (parcequ'on connaît leur vie, on sait ce qu'ils ont fait, ce ne sont pas des inconnus ) y'a pas de quoi en faire un fromage médiatique ! Y'a pas trop à s'offusquer !

    Bon je vais quand même pas dire qu'il faut exprès les maltraiter, je dis qu'il faut seulement les traiter ces "vieux là" comme on doit le faire humainement à la base c'est à dire les nourrir, les soigner quand ils sont malades, mais sans leur faire des guilis-guilis des mamours des causeries... Oui, juste ce qu'il faut sans plus...

    Oui, c'est vrai : si t'es "une bonne personne" quand tu seras vieux et dépendant, on n'aura peut-être hélas pas trop le temps de s'occuper sans arrêt de toi, de te chouchouter, de te mamouriser, de te faire des causeries... Mais c'est vrai aussi que si on peut le faire tant mieux ! (y'en a d'ailleurs, des soignants dans les maisons de retraite et les EHPAD qui trouvent le temps et sont vraiment attentionnés et dévoués... faut pas croire y'a plus de gens gentils au fond, que de salauds)...

    Mais de grâce, qu'on arrête de "culpabiliser" à propos de quelques pestes dont on est sûr qu'elles furent des pestes ; qu'on "bouscule un peu", qu'on traite pas aussi bien que les autres ...

    Le problème de la maltraitance en maison de retraite (ou dans les hôpitaux) c'est comme bien d'autres problèmes dits "sensibles" et dont on parle avec force "leçons de morale", principes et valeurs humanitaires, etc. ... Et sur lesquels on se crispe, on se fige, on "en fait des fromages" (mais aussi au sujet desquels règne la plus grande hypocrisie)... "il faut"- comme on dit si bien-"remettre les pendules à l'heure" !

     

  • La "donald-trumpisation" du monde

    ... Donald Trump a été odieux envers Teresa May...

    Mais n'oublions pas -c'est une réalité- que Donald Trump a reçu les voix d'un peu plus de 62 millions d'Américains... ( USA : 328 millions d'habitants)...

    L'on peut -en gros je précise- "définir" le portrait de l'Américain qui a voté Trump :

    C'est le citoyen américain "lambda" qui en règle générale, du moins pour certains d'entre eux, ne sait pas situer la France ou Israël ou l'Iran sur une carte de géographie (globe terrestre, planisfère)... Mais aussi de quelques "sortis de grandes écoles", de milliardaires et grands capitaines de l'économie de marché, d'actionnaires et titulaires de confortables fonds de pension, de banquiers, de gens d'affaires et de quelques intellectuels de la pensée dominante dans le monde, ce monde marchand...

    Ce qui m'amène à penser -parcequ'il n'y a pas sur cette planète- QUE des citoyens américains followers de Trump... Mais aussi partout dans le monde ( notamment dans les pays dits développés économiquement ), dans tous les pays (dont la France) des centaines de millions de citoyens tous pays confondus qui sont dirais-je, "de la civilisation de la brutalité, du paraître, de l'argent qui achète tout et rend puissant et dominateur, de la médiocrité de culture et de relation... Et cette civilisation là (celle du "donald-trumpisme et consorts") contre celle de l'intelligence et des valeurs humaines intemporelles, de la réflexion, de la responsabilité, de la pensée, de la culture, de l'accueil de l'autre, du bien vivre ensemble, du respect de la nature et des animaux, est en train hélas -pour le moment du moins- de "gagner chaque jour davantage de terrain", "boostée" par les "Donald Trump et consorts" et leurs followers...

    Si l'on parle de "guerre de civilisation" c'est bien de cette guerre là qu'il s'agit : celle de la brutalité, du paraître, de la dominance par l'argent, contre celle de l'intelligence de la relation et des valeurs humaines et naturelles... Plus encore que de guerre de religions ou de guerre politique économique...

    Avec Donald Trump président des USA en face des 2 ou 3 autres dirigeants de grandes puissances et vu l'instabilité qu'il y a actuellement dans le monde -d'un côté... Et le problème écologique, climatique, environnemental-d'un autre côté... Je ne sais pas si on va arriver à passer (ni comment d'ailleurs) les dix années à venir...

     

     

  • Courte chronique de l'actualité présidentielle

    ... Au Fort Brégançon, le fort beau garçon dort en caleçon. 

  • Déambuling' ...

    To déambul' to déambul' to déambul'

    Su la Toil'

    Marseille Coublevie Douala Lyon Paris Reims Redmond Amsterdam Chicago Bayonne Hull Dijon Saint Michel-des-Saints Accra Boydton Montmagny La Louvière Youssoufia Puylaurens Meudon Issy-les-Moulineaux Hesdin

    ça te dit où qu'on t'a vu

    Déambuling

    Su la Toil'

    Mais Neunoeil'lytic y te dit jamais

    Sainte Tarte de la Midoue

    Hortensières sur Jalogne

    Où to déambul'

    Su le bitume

     

    Ol'a pas vu pas un mot rien que dalle su c'que tout le monde vénérapplaudit

    Le "témoin d'son temps"

    La référence ojoudui

    C'est mil followers un platotélé un bouquin d'la sizon en gal'rimarchande

    Alors à Sainte Tarte de la Midoue à Hortensières sur Jalogne

    O ayeur ayeur

    Le "témoin d'son temps" qué déambul' qué déambul' su la Toil'

    Sans jamais jamais dire un mot su là o tou'l'monde va

    Pa'd'followers pa'd'chaland

    A Sainte Tarte de la Midoue à Hortensières sur Jalogne

     

    Su l'bitume le "témoin d'son temps"

    Il a pa la tchatche il a pa le louk il a pas la faconde y s'en tape su le haricot

    De c'qui fait un tabac ici et partout

    Su l'bitume y dit rien il a pas la gueul' pour

    Et c'qui pourrait dire ça n'aurait qu'un écho qu'à Yamoussoko

     

  • Les grands courants des 20ème et 21ème siècles

    ... A ces grands courants -entre autres- que furent au siècle dernier, le 20ème, le naturalisme, le populisme, le marxisme, la psychanalyse, le surréalisme, le nationalisme, le catholiscisme, le militantisme... Succèdent au 21 ème siècle le facebookisme, le tweetisme, le bloggisme... et six cents et quelques romans à chaque rentrée littéraire dont quasiment tous n'ont pour postérité que la saison en cours et pour auteurs des invités (pour quelques uns) de Laurent Ruquier à "On n'est pas couché" ... Avec à l'entrée sur le plateau, un gros plan panoramique sur les godaces et sur la démarche de l'invité(e)... (Autrement dit la "règle du jeu" des apparences, des signaux -de comportement, de gestes, d'habillement- la "règle du jeu" donc, omni présente/omni potentante d'une société "formatée")...

     

  • Religion sans foi

    ... La religion (LES religions)... ça va pas avec Dieu...

    Mais Dieu comprend qu'on puisse être de telle ou telle religion...

    En revanche ce que Dieu ne comprend pas c'est la religion sans foi...

    Le monde est fait de religion(s) sans foi...

    Même l'athéisme est sans foi...

    Mais le monde sans foi est bardé de croyances...

     

  • La vie, une drôle d'expérience

    ... J'ai passé ma vie entière depuis mon enfance où j'observais, où je regardais ; et plus tard à partir de mon adolescence à écrire (ou plus exactement à essayer de traduire) ce que je voyais, ce que je ressentais... et à témoigner...

    Par l'écriture, oui, mais aussi parfois, par le dessin, par des modelages de drôles de petits personnages...

    J'ai lu des livres et des journaux, j'ai vu des films...

    L'année des mes 21 ans, en 1969, j'ai parcouru toute la France, chaque région, département, en vélo, un circuit la France de l'ouest, un circuit la France de l'est et des montagnes... A cette époque, je ne rencontrais pas beaucoup d'autres jeunes en vélo sur les routes, ils étaient tous, dans les auberges de jeunesse où je faisais halte le soir, en 2 CV, en volkswagen, en dauphine... Ou se déplaçaient en auto stop...

    ... L'on entend parler autour de soi, tous les jours, où que ce soit... On lit dans les journaux, on voit à la Télé, enfin c'est mon impression, c'est ce que j'observe... L'on n'entend parler du mal, du laid, de l'horreur ; on dénonce l'hypocrisie, la violence, l'injustice... tout ce qui va mal et fait peur... On exclue, on rejette, on condamne, on déplore, on se replie, on se barricade, on se crispe... Et aussi (et heureusement) parfois on parle du beau, du vrai, de ce qui fait du bien...

    A l'âge de 6 ans, je ne savais que penser de tout ça, alors même que je ne faisais que regarder, que de me poser des questions... Et à 70 ans aujourd'hui, je ne suis guère plus avancé...

    "La vie est une drôle d'expérience" ai -je dit...

    Mon regard, celui que je porte sur les événements, sur les choses, sur les gens, sur tout ce que je vois autour de moi, sur tout ce que j'entends, j'apprends... et aussi sur ce que j'imagine... Je ne sais comment le définir...

    J'ai essayé, oui, par l'écriture surtout... comme j'ai pu, à ma façon (et c'était pas toujours très heureux dans la formulation ni trop convaincant non plus)... J'ai essayé, j'y suis pas vraiment arrivé...

    Parce que, au fond, c'est ce regard du chien attaché à un poteau de trottoir à côté de la porte d'entrée de la boulangerie, attendant son maître, qui voit ce qui se passe dans la rue... qui me vient...

    Je pense, oui, au fond... Que -peut-être- le "meilleur" -si je puis dire- de la littérature, de la poésie... C'est dans la "pré-existence" des mots, dans ce que je dis être "comme en amont de la source le murmure de l'eau claire sous la roche" et qui représente le vécu, le ressenti, dans le temps même de sa durée et de son passage : en effet, à ce moment là, les mots ne nous viennent pas pour dire ou pour écrire...

    Ces mots de la littérature, de la poésie... Ce qui va faire le récit, le texte, le livre... et qui sera une traduction de l'original (du murmure de l'eau claire en amont de la source)...

     

  • Claude Lanzmann, écrivain, journaliste, réalisateur scénariste acteur...

    ... Vient de nous quitter, ce jeudi 5 juillet 2018...

    Il était né le 27 novembre 1925 à Bois Colombes, et c'est donc à l'âge de 93 ans qu'il nous quitte...

    Il est l'auteur, entre autres ouvrages dont "le dernier des injustes", de "Le lièvre de Patagonie", un livre de mémoires (de 1940 à 1965)...

     

    ... "Vivants, nous ne reconnaissons plus les lieux de nos vies et éprouvons que nous ne sommes plus les contemporains de notre propre présent"... Lit-on, page 170 dans Le lièvre de Patagonie...

     

    Il est le réalisateur de SHOAH... Et d'autres films.

     

    Claude Lanzmann nous raconte dans Le lièvre de Patagonie, sa relation avec Gilles Deleuze, Jean Paul Sartre, sa soeur Evelyne... Et avec tous les écrivains et artistes de cette époque de 1940 à 1965, qu'il a rencontrés et fréquentés.

    Nombreuses sont les petites anecdotes dans tous leurs détails ; les pensées et les réflexions des uns et des autres de tous ces personnages dont il parle dans son livre...

    Une autobiographie dans le plein et authentique sens du terme...

     

    ... Encore un Grand, un Géant... du monde de la littérature, du cinéma et du journalisme, qui vient de disparaître...

    Un témoin de son temps... Le temps de sa vie, de la fin des années 1920 jusqu'en 2018... quasiment un siècle...


    http://parolesetvisages.blogs.sudouest.fr/archive/2010/02/17/lieux-et-visages-de-nos-vies.html

  • Jours heureux de réunion entre amis et connaissances...

    ... Quand il nous arrive d'être réunis entre amis et connaissances à l'occasion d'un repas avec animation de musique et de danse, heureux de se retrouver ensemble et de partager un moment de joie, de fête... Les mots qui nous pourraient venir pour dire ou écrire ce que l'on voit, ce que l'on sent, ce dont on aimerait témoigner... ne sont pas encore nés... Mais ils "pré-existent"...

    Et c'est-peut-être- dans la pré-existence des mots... Comme en amont de la source le murmure de l'eau claire sous la roche que le soleil n'éclaire pas encore... Qu'est l'essentiel de la littérature, de la poésie...

    A ce moment là, dans ce qui n'est pas encore des mots pour en parler ou pour l'écrire, et donc dans ce qui est vécu, ressenti, partagé entre amis et connaissances ; le temps -comme le dit Jean d'Ormesson- a deux propriétés qui se confondent et s'opposent : il dure et il passe...

    Il dure et il passe en même temps...

    Et c'est quand le temps a passé, que les mots viennent... Et que la littérature et la poésie, alors, se substituent au murmure devenu souvenir, de l'eau claire en amont de la source...

     

  • Que serait la littérature sans le style ?

    ... "Le style n'est pas, comme la pensée, cosmopolite : il a une terre natale, un ciel, un soleil à lui." [ François-René de Chateaubriand ] dans Mémoires d'outre tombe.

     

    ... Je dis aussi que le style, d'un écrivain, d'un auteur, et plus généralement d'une personne qui s'exprime par écrit -ou même oralement- a une sorte de grammaire personnelle (une grammaire qui, cependant, s'harmonise avec la grammaire de sa langue maternelle, et donc, ne dénature pas, n'escamote pas la grammaire de sa langue maternelle dans ses règles élémentaires)...

    Une grammaire donc, personnelle, mais aussi un vocabulaire, des mots que l'on ne trouve pas forcément dans le Larousse ou dans le Petit Robert -mais que soit-dit en passant l'on comprend aisément dans le contexte en lequel ces mots sont utilisés...

    Ce qui fait aussi le style, l'écriture... C'est le ton -presque la voix même- que l'on perçoit de l'auteur, de la personne "faisant oeuvre d'écriture"... Et, avec le ton, le rythme, les sonorités (un peu comme la batterie d'un orchestre)...

    Que serait la littérature dans son ensemble, tous genres confondus, sans le style ? Même dans une grammaire parfaite et avec la clarté, la précision et la cohérence ?

    Je pense à certains ouvrages, textes, de l'Antiquité grecque ou romaine, intemporels et donc toujours d'actualité 2500 ans après la disparition de leurs auteurs... Nous n'aurons jamais, nous, Français, Anglais, Allemands, Arabes, Chinois, Américains de 2018... l'oreille d'un Grec de l'époque de Plutarque ou d'Aristote pour entendre ces textes écrits il y a 2500 ans... si tant est que par l'oreille on puisse lire comme avec les yeux...

    Je pense aux traducteurs -les meilleurs autant que possible- d'un écrivain Polonais, Croate, Syrien, ou même Anglais ou Français... Essayant au mieux de transcrire la terre natale, le ciel, le soleil de l'auteur... et son style, sa grammaire personnelle, ses mots qu'on ne trouve pas dans les dictionnaires, son ton, son rythme...

    ... Il y a, je pense, une analogie entre le style et l'écriture manuscrite : le style est comme l'écriture manuscrite, il est personnel, il n'est pas "copicollable"...

    De l'absence de style se dégage un texte neutre, si grammaticalement parfait qu'il soit, et aussi riche que soit son contenu : c'est comme un texte écrit à la main, mais en caractères d'imprimerie, certes parfaitement lisible mais impersonnel et "copicollable"...

     

     

  • La règle du jeu

    ... Les règles du jeu dans le monde du spectacle, en fait dans le monde où nous vivons au quotidien, c'est à dire ce qu'il convient consensuellement de faire, ou de ne pas faire, d'être, de paraître, et auxquelles il est "de bon ton" de se conformer... Ainsi que les signaux, de comportement, de gestes, de manière de s'habiller, d'être chaussé, coiffé... signaux envoyés pouvant avoir quelque importance au regard du spectateur désirant tout connaître sur la personnalité et sur le message ainsi délivré... ( Je pense là, à ces invité(e)s de Laurent Ruquier à "On n'est pas couché", que l'on voit s'avancer sur le plateau avant de s'asseoir dans le fauteuil, dans un gros plan panoramique sur leur chaussures et sur leur démarche)...

    Ces règles du jeu et ces signaux ne sont-ils pas ceux dont se servent les médias, les acteurs de la vie, de la scène, de la pensée publique, des "faiseurs d'opinion" en fait... Afin de justifier le bien fondé de ce qu'il convient de faire, d'être, de paraître ?

    Où est-il vraiment, le "bien fondé" ? Y-t-il d'ailleurs un "bien fondé" ? En quoi, par exemple, porter une casquette de rappeur bien pétante de marque, se présenter coiffé tout vert, tout bleu, tout en épis torsadés, tout en falbalas, tout en cerceaux aux oreilles en bagues aux doigts et bracelets aux chevilles, enfin dans une tenue vestimentaire qui "en jette" et surprend... En quoi tout cela est-il une "règle du jeu", un "bien fondé", cela a-t-il un sens?

    Et même, sans rien, rien de rien, absolument rien de tout cela, rien qui "en jette", et qui est neutre, sans aucun style particulier, sobre, sans aucune marque, sans couleur éclatante mais avec ostentation manifeste quasiment provoquante... Est-ce que cela peut être aussi une autre "règle du jeu" (une règle contre la règle en somme) ?

    A chacun d'entre nous, anonyme dans la foule, ou en vue sur quelque scène fût-ce la seule scène de la rue, sa "marque de fabrique", ses propres "signaux" envoyés...

    Le langage (la pensée, la culture, l'esprit, l'âme, la personnalité, ce que l'on est en vrai de vrai au fond de soi), que l'on véhicule en soi et que l'on traduit par le regard que l'on porte sur les gens que l'on croise dans la rue... Ce n'est pas sa "marque de fabrique" ni les signaux que l'on envoie qui le font, ce langage véhiculé en soi...

    La "marque de fabrique" est tellement devenue la règle du jeu, qu'elle finit par tout nous dire sauf l'essentiel...

     

  • Les citoyens du monde contre l'invasion de la laideur

    ... Dans "Saveur du temps", chroniques du temps qui passe ; de Jean d'Ormesson, l'on lit à la page 94 (livre de poche collection Pocket) à propos de Henry de Montherlant né le 20 avril 1895 à Paris et décédé le 21 septembre 1972 à Paris... Qu'il fut au premier rang de ceux qui forment un dernier rempart contre l'éternelle invasion de la laideur, de la bassesse, de l'imbécillité, de l'ennui et de l'esclavage...

    Et Jean d'Ormesson cite ces merveilleuses répliques de "La Reine Morte" :

    -Ah! Il y a une étoile qui s'est éteinte.

    -Elle se rallumera ailleurs.

    ... Ce rempart contre l'éternelle invasion de la laideur, de la bassesse, de l'imbécillité, de l'ennui et de l'esclavage, qui a effectivement toujours existé, est -et a été et sera toujours multiple, c'est à dire qu'il n'y a pas qu'un seul rempart édifié par des combattants mais plusieurs, concentriques et séparés par des aires autant dire d'arènes... ou lieux de communautés cloisonnées d'humains...

    ... Le "dernier rempart" est celui qui, à chaque époque de l'Histoire, parvient à tenir alors que tous les autres les uns après les autres se sont effondrés (mais les communautés cloisonnées d'humains demeurent ou se renouvellent)...

    Et c'est parce qu'il y a toujours eu un dernier rempart, édifié par un groupe de combattants déterminés, que l'aire sans cesse dévastée par les invasions a pu être réaménagée, même si les matériaux utilisés, si les terrassiers, si les maçons, si les charpentiers ont été différents ainsi que les méthodes d'aménagement...

    Le "dernier rempart" aujourd'hui, à notre époque en cette première moitié du 21ème siècle, c'est celui qu'édifient, plus déterminés que jamais, des combattants venus des quatre coins du monde qui savent que des étoiles nouvelles vont s'allumer, que des étoiles éteintes vont se rallumer avec un éclat nouveau...

    Ces combattants là ne sont pas des "messies" ni des conquérants ni des usurpateurs ni des magiciens ni des docteurs... Ce sont de simples citoyens du monde qui les yeux levés vers le ciel quand le soleil se trouve sous leurs pieds aux antipodes, savent que des étoiles vont venir ou revenir et témoignent autour d'eux de ce qu'ils savent sans forcément l'avoir appris dans les écoles ou sur les murs de la Cité où se superposent les affiches...

    De simples citoyens du monde, mais aussi il faut le reconnaître, quelques grands esprits et âmes fortes, écrivains, artistes, intellectuels, scientifiques, chercheurs...

    De simples citoyens du monde et quelques grands esprits mais qui souvent dérangent, sont incompris, laissent indifférents, ne sont pas de leur temps ni d'aucun temps d'ailleurs... Que l'on ne va jamais chercher si proches de nous qu'ils soient, mais qui ne sont à vrai dire jamais vraiment seuls...