Articles de yugcib

  • La mémoire, une fabrique de "faux-vrais" souvenirs ? ...

    ... Au tout début de son prologue de la biographie de Louis Aragon, Philippe Forest écrit cette première phrase :

     

    "Je me méfie de la mémoire. Elle fabrique à foison de faux souvenirs que l'on prend pour des vrais".

     

    Plus loin, dans "Un album de famille" à la page 56 ( ARAGON, Biographies nrf Gallimard), Philippe Forest dit :

     

    "Jusqu'où faut-il croire Aragon? Dans quelle mesure convient-il d'accorder créance au récit qu'il nous fait de son enfance et qui le présente donc comme un petit garçon pauvre et méprisé, grandissant aux côtés d'une mère victime à la fois des siens et de l'homme qui a profité d'elle mais s'est toujours refusé à lui faire une vraie place dans la vie?" .../...

    .../... Chacun d'entre nous réécrit le roman de sa vie à mesure qu'il vieillit. Et cette fiction finit par devenir la seule vérité qui compte"...

     

    J'ai toujours dit qu'entreprendre par écrit le récit de sa vie et en particulier de son enfance, c'est ce qu'il y a de plus difficile en littérature... Et qu'une biographie d'un écrivain par un autre écrivain, est une oeuvre encore plus difficile à réaliser...

     

    Toute la difficulté à mon sens, réside en partie dans la capacité qui est celle de l'écrivain, à donner aux personnages dont il parle, le rôle principal... En n'étant en somme que le narrateur (mais cependant le narrateur qui, dans les situations et dans les évènements vécus, apparaît lui aussi dans un rôle principal)...

     

    Ensuite la difficulté tient aussi dans la manière dont le récit est présenté (et sera transmis)... Il est à peu près évident -en général- que l'auteur du livre de sa vie, ou que le biographe d'un auteur ; tend à donner à son récit, davantage l'atmosphère qu'il veut y mettre, plutôt que l'atmosphère qui "colle" à la réalité et à l'exactitude des situations, des événements...

    Et il y a enfin la "vérité historique" du récit, des situations, des événements, des personnages évoqués (et avec la situation précise dans le temps, les dates... tout cela corroboré par des documents authentiques, des témoignages recueillis)...

     

    Que penser -c'est la réflexion qui me vient- cependant, d'une "fiction" ou d'une "autofiction", c'est à dire d'un récit évoquant un personnage principal s'apparentant à l'auteur lui-même?

     

    Le "Mentir vrai" de Louis Aragon (1964) ou plus généralement mentir ou arranger... Faut-il en faire procès, ou affaire d'opinion, ou affaire de morale ? ... Dans la mesure où ce qui est écrit, tel quel, vrai ou imaginé ou arrangé... Peut apporter au lecteur ?

     

    Pour répondre -si une réponse est possible- à la question du "mentir vrai" de Louis Aragon, ou de mentir et d'arranger, plus généralement... Je ne vois en vérité, que ceci :

     

    les personnages évoqués dans une oeuvre autobiographique (pour beaucoup disparus), ont tous des descendants directs et ou collatéraux qui, à un moment ou un autre peuvent avoir connaissance de ce qui a été écrit... (et cela d'autant plus avec Internet, les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, l'édition en ligne à la portée de tout un chacun)...

     

    Et l'auteur du livre de sa vie ou le biographe, doit peut-être à mon sens, s'interroger au sujet de ce qui sera perçu par un proche, un descendant du ou des personnages évoqués : c'est là qu'intervient la nécessité de l'exactitude des situations, des événements, des faits... et cela dans le contexte particulier qui fut...

    Reste la question du jugement ou de la morale que se fait le lecteur, ce lecteur pouvant être un descendant de tel ou tel personnage évoqué...

    La part faite à la morale et au jugement n'éclipse-t-elle pas en partie, la "dimension littéraire" de l'oeuvre ?

     

  • L'écriture de l'instant vécu

    ... L' instant vécu n'est jamais écrit au moment même où il est vécu : c'est alors, dans le moment même, le vécu qui est l'écriture -si je puis dire...

    Plus tard, bien plus tard, parfois des années après ; le souvenir qui nous vient de l'instant vécu nous fait trouver les mots pour l'écrire cet instant... Mais ces mots qui alors nous viennent, ne sont pas les mêmes que ceux qui nous seraient venus s'ils avaient pu venir... Cependant ils peuvent s'en approcher... D'où l'importance, la pertinence et l'impact du travail d'écriture qui se fait, au moment de l'évocation de l'instant vécu...

    Ce sont les mots qui "pré-existaient" que le travail d'écriture doit retrouver... La "traduction" la plus exacte possible, de ce "vécu qui était écriture mais non écrit"...

     

  • Une étonnante coexistence...

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    ... Une étonnante -et pour ainsi dire "surréaliste"- coexistence, que celle de l'estuaire de la Gironde, l'un des espaces naturels les plus remarquables d'Europe (biodiversité site nidification hivernage oiseaux et nombreuses espèces migratrices, friches herbacées, végétation )... D'une part...

    Et, d'autre part, le gigantisme de l'activité humaine avec tous ces espaces industrialisés, urbanisés, à perte de vue, et avec cette densité de population, cet habitat de lotissements et de résidences, ces infrastructures autoroutières et voies de circulation... Et la présence des installations portuaires, et de la centrale nucléaire de Blaye...

    ... Abstraction faite de tout commentaire ou de toute réflexion que l'on peut se faire au sujet de l'impact de l'activité et de la présence humaines dans un environnement naturel (et l'on sait quels sont en général ces commentaires et ces réflexions)... Il me vient un regard... Peut-être le même regard que celui que j'ai eu le samedi 8 mai 1999 lorsque je me trouvais à 2000 mètres d'altitude encore en phase de décollage de l'avion d'Air Inter, au dessus de l'estuaire de la Gironde...

    J'avais eu aussi ce regard là, au lever du jour, en apercevant le Kilimandjaro par un hublot de l'avion, à quelque 12 000 mètres d'altitude, avant la sortie d'Afrique sur l'océan Indien, le 29 janvier 2014...

     

  • Ah, ces années 2030, 2040... et 2050, 2070...

    ... Quand j'entends parler de 2030, 2040, dans des projets à plus ou moins long terme ( intrastructures, aménagement de territoire, technologies nouvelles, transports, médecine, sciences, découvertes, évolution du monde et de la société, etc.)... Je me dis que ces années là -que je n'ai point hâte de voir arriver), seront les années de ma vieillesse où j'aurai 80, 90 ans (100 ans en 2048)...

    Et, à plus forte raison, je me dis que passé 2040, 2050, et au delà, les années 2060, 2070, 2090... Ce seront les années où je serai mort...

    Peut-être même que je ne verrai même pas 2030, 2040...

    Et je me dis aussi que les personnes qui ont 20, 30 ans de moins que moi, verront elles, forcément moins vieilles que moi en 2030, 2040, le monde devenu ce qu'il sera avec des yeux plus jeunes que les miens, et que ces personnes ensuite, pour autant qu'elles vivent très vieilles, verront ce que je ne verrai plus, après par exemple 2050...

    "Quelque part ça me chiffonne" cette "affaire là" ! ... Et je me dis " tous ces gens qui ont 20, 30, 40 ans de moins que moi, quand ils verront ce que je ne verrai pas, et avec le souvenir qu'ils auront de moi pour autant qu'ils m'aient connu, ils se demanderont peut-être comment je réagirais, ce que j'en dirais, de tel ou tel événement, de telle ou telle actualité, si j'étais encore là pour voir, témoigner et commenter...

    Mais je pense aussi à ces vieux visages en 1948, qui se sont penchés au dessus de mon berceau, et qui étaient de jeunes visages en 1890, 1910... et qui ont vu ce que je n'ai pas vu autrement que dans les livres, dans les images et dans les films.

    Pour moi, qui serai mort dans ces années 2050, 2070, 2080... Je n'ai en 2018, que mon imaginaire pour "voir"... Un imaginaire, cependant, qui, afin de produire une sorte de film, se fonde sur la réalité, sur ce qui se voit et se fait, du monde présent...

     

     

  • La dimension moralisatrice de la parole, de l'écriture, de l'image...

    ... Dans ce qu'il est convenu, vulgairement parlant, d'appeler "donner des leçons de morale", l'on y trouve autant de "gens ordinaires" (du "commun des mortels") tels que vous ou moi... Que de "Grands Intellectuels" ( des hommes et des femmes politiques, de grands économistes -en somme toutes les "Vaches Sacrées de la Jet-Set de l'actualité et des émissions télé de grande audience")...

    Donc les "leçons de morale ça court les rues les places publiques le Web les réseaux sociaux les parlotes entre voisins de part et d'autre de la clôture du jardin"...

    En revanche, lorsque le "commun des mortels" ou que l'écrivain, le poète, l'artiste, l'humoriste, le caricaturiste... Dit, exprime à sa manière ce qu'il ressent, témoigne de ce qu'il voit et entend, et le diffuse autour de lui... Là, il me semble que l'on entre dans une toute autre dimension de relation, de communication, de parole, d'écriture... que celle qui consiste à se complaire dans la morale...

     

  • Macron au salon de l'agriculture en 2018, va-t-il "tapototer" la tête de la vache ?

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    ... En 2017, c'est "sur le cul de la vache" qu'il avait "tapototé" ! ...

    Renouvellera-t-il ce geste cette année au salon de l'agriculture, le samedi 24 février où il est attendu, alors que les agriculteurs un peu partout en France manifestent leur colère contre la nouvelle carte des zones défavorisées ( terres montagneuses où les rendements sont faibles, et régression de l'élevage dans les zones "intermédiaires" avec pour conséquence des pertes significatives d'emploi en milieu rural )...

    Il avait reçu, Emmanuel Macron, lors du salon de 2017, "un oeuf sur le crâne" !

    Puisse ce 24 février 2018, la vache, "tapototée" sur le cul, lui "emperlouzer" de quelque odorante flatulence, et le nez, et le costard ! A moins qu'il lui tapototote la tête, cette fois, la vache !

     

  • L'existence ou l'absence d'une hiérarchie supérieure dans une religion...

    "La plus grande erreur de l'Islam est de ne pas s'être doté d'une hiérarchie supérieure, avec l'équivalent d'un Pape et de ses évêques"

     

    [ Michel Houellebecq, interview au Figaro Magazine, le 9 janvier 2015 ]

     

    ... Cependant l'Islam a bien des Imans qui prêchent dans des mosquées, et des Cadis qui sont des sortes de chefs de communautés villageoises ou de quartiers et interviennent dans les relations familiales lors d'événements tels que naissance, mariage, décès...

    En fait, l'Islam s'inscrit dans une continuité historique qui est celle de la croyance en un seul dieu (monothéisme)...

    Cette continuité c'est celle du Judaïsme dont le calendrier débute il y a 5778 ans avant aujourd'hui, et qui est la religion originelle fondée sur la croyance en un seul dieu, la période de l'Ancien Testament, période à laquelle se joint la période du Christianisme avec Jésus Christ et le Nouveau Testament à partir du règne de Tibère empereur romain. Puis à partir de l'an 622 de l'ère Chrétienne, commence l'Islam avec le prophète Mahomet.

    Afin d'illustrer cette continuité (Judaïsme-Christianisme-Islam) je dirais (c'est l'image que j'emploie) "que Judaïsme-Christianisme-Islam, c'est comme un arc-en-ciel qui n'aurait que trois couleurs ":

    Dans un "premier temps" ( de l'origine jusqu'à l'époque de Tibère empereur romain), l'arc-en-ciel n'a qu'une couleur, le Judaïsme. Mais soit dit en passant, à l'époque on ne disait pas "judaïsme".

    Puis, à partir de l'époque de Tibère et jusqu'en 622, l'arc-en-ciel a deux couleurs, le judaïsme et le Christianisme.

    Et enfin, depuis 622, l'arc-en-ciel a trois couleurs, le judaïsme, le Christianisme et l'Islam.

     

    Le Christianisme avec Jésus Christ à l'époque de Tibère, avait introduit la "Loi Nouvelle", laquelle Loi Nouvelle ne se substituait pas à la Loi Ancienne mais la complétait.

    L'Islam, qui commence en l'an 622 de l'ère Chrétienne, avec le prophète Mahomet, apporte aussi une Loi Nouvelle qui vient en complément et qui est déclarée "inspirée de Dieu" (tout comme le même Dieu, d'ailleurs, avait inspiré Moïse, puis Jésus Christ)...

    Ainsi l'Ancien Testament (la loi ancienne), le Nouveau Testament (la loi nouvelle), le Coran (la loi nouvelle et complémentaire ) sont-ils comme trois livres qui se font suite...

     

    ... Une "hiérarchie supérieure" avec par exemple un Pape et ses évêques, ou ses pasteurs, ou un Pope ou ses prêtres ; implique une adhésion du plus grand nombre de "fidèles" (de croyants) à une même et unique orthodoxie de la pensée, de la foi, des actes, des préceptes, autour d'un guide considéré en tant que "représentant de Dieu"... Ce qui veut dire que tout ce qui n'entre pas dans l' orthodoxie est hérésie...

     

    ... L' "erreur" à mon sens, est aussi grande, avec l'existence d' une hiérarchie supérieure, qu'avec une hiérarchie inexistante (quoique la hiérarchie inexistante ait été le fait originel du Christianisme comme elle est le fait de l'Islam depuis son origine)...

     

    C'est l'interprétation de l'écriture qui pose problème :

    Du côté de l'existence d'une hiérarchie supérieure, l'interprétation tend à s'uniformiser dans un sens ou dans un autre selon la conjoncture ; et du côté de l'absence de hiérarchie supérieure, l'interprétation dans un sens ou dans l'autre se disperse, s'atomise, se perd comme des veines d'eau dans un terrain marécageux...

     

    L' "idée première" devait être -c'est ce que je crois- celle de l'absence de hiérarchie supérieure (dans la mesure où les humains se sentent responsables d'eux-mêmes et de leurs semblables, et donc, tous inspirés en fonction de leur capacité personnelle et unique, à partager avec les autres humains ce qu'ils portent en eux, de recevable et d'accueillable par les autres -et qui leur vient comme d'un héritage naturel... ou de Dieu pour les coyants)...

     

    L' "idée première" est la plus belle... Elle le reste en dépit de ce qu' en ont fait les humains ( ceux du temps de Moïse, ceux du temps des débuts du Christianisme, puis ceux encore depuis le début de l'Islam, tous se disputant entre eux selon l'interprétation qu'ils font de l'écriture) ...

    S'il doit y avoir "une gloire de Dieu", cette gloire ne peut être que celle de la réalisation de "l'idée première" (ou de son retour si elle a existé)... En gros -à mon sens- "l'idée première" devrait ressembler à ce que devait être la société humaine dans les derniers temps du Paléolithique Supérieur quand il n'y avait encore ni nations ni états ni empires ni frontières ni territoire ou espace ni ressources naturelles tout cela dédié à tel ou tel humain en particulier ou groupe ou clan ou famille (et pour "Dieu" en Europe de l'époque "la grande rivière mère" autrement dit le Danube... Ou encore en Amérique, en Asie, en Afrique, quelque grande chose naturelle)...

     

     

  • Le printemps des poètes

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    ... C'était lors d'une journée de manifestation poétique en pays de Born dans les Landes, dans le cadre du "Printemps des poètes" il y a de cela quelques années ( en Avril 2011) ...

    Ce "printemps des poètes" en fait, qui voit fleurir un peu partout en France des concours d'écriture de nouvelles et de poèmes, oeuvres inédites à faire parvenir en plusieurs exemplaires par envoi postal à quelque association culturelle locale ou régionale ayant formé un jury composé de personnalités éminentes... Je le loupe/je le loupe à chaque fois... Cela me gonfle ces prix attribués, pour des textes primés qui ne sont en somme que de "bons devoirs de français de premiers de la classe pas polissons pour deux sous très sages et bien vus qui font jamais de vagues"... (rire)...

     

    ... Je n'ai jamais en effet, été un fanatique de participation à des concours littéraires (concours de nouvelles, textes poétiques, récits, etc.)

    ... Envoyer des textes par la Poste, à des jurys d'associations culturelles ou autres manifestations, puis attendre trois mois pour voir arriver le résultat...

    Un tel une telle qui "remporte le pompon" on se demande pourquoi et comment et en vertu de quoi... Et de surcroît ça t'ouvre pas forcément les portes que tu voudrais voir s'ouvrir ! ...

    Ah, oui, c'est vrai : pour certains, c'est le rêve, "croire au père noël", espérer, s'imaginer qu'on est un grand écrivain... Et un an après, plus personne ne s'en souvient, que tu as gagné ce concours...

    C'est du pipeau, de la poudre aux yeux, du rêve à 2 balles !

     

    ... Sur la photo c 'est écrit sur le lézard en carton : "Lézard dans le Système? Sur la Toile? Ou dans la relation?

     

    ... Le jour de cette manifestation poétique en pays de Born à Mézos, petite localité proche de St Julien en Born ; manifestation qui n'avait guère fait l'objet, de la part des "médias du coin", d'aucune publicité... Et qui avait un caractère "quelque peu informel" ... S'était joint, parmi les personnes présentes, le "vieux curé" de Mézos, un personnage pour le moins "assez atypique", familier de ces soirées poésies organisées par "Born Interactif" (Une association informelle de poètes "fêlés") et qui, invariablement, nous gratifiait de ses productions poétiques en une longue lecture empreinte d'émotion, de conviction et, il faut le dire, d'une naïveté bouleversante...

    Il en avait, ce "vieux curé de Mézos", plusieurs grands cahiers reliés, de textes tapés à la machine ; il était chaque fois lors de ces soirées de poésie entre nous et d'une bonne trentaine de personnes conviées, le "héros du jour"... Cependant, nous le trouvions "tacitement" on va dire, "un peu longuet" (et quelque peu répétitif) dans ses lectures, lors desquelles cependant nous ne "pipions mot", attentifs "par la force des choses" -et tout de même interpelés par les notes d'humour qui ressortaient dans ses textes...

    Il va sans dire que Internet et Facebook (et à plus forte raison Twitter), c'était, pour ce "vieux curé de Mézos"... du "Javanais" ou "une autre planète"...

     

    ... Il mourut, ce vieux curé de Mézos, peu de temps après ce printemps des poètes de l'année 2011... Environ quelques mois plus tard...

    Paix à son âme!...

    ... Et "un petit carré d'étoiles dans mon cosmos", dont la lumière ressortira de l'autre côté de la nuée des supernovas...

     

    ... Pour conclure j'ajoute cette pensée qui me vient :

     

    "Chez les fêlés de l'écriture – et de quelque vision du monde si atypique et si informelle qu'elle soit cette vision d'ailleurs- l'on retrouve parfois, cette même condescendance que celle qui règne chez les bardés de certitudes, les bien-assis sur leurs fauteuils de Première ou leurs strapontins"...

    L'on retrouve aussi, en définitive, les mêmes impostures, les mêmes effets de scène... A ceci près que chez les fêlés, les impostures et les effets de scène passent parfois inaperçus ou en trompe-l'oeil" ...

     

     

  • Le voyageur saltimbanque

    ... Plus encore que le sentiment de cette indifférence autour de toi, autour de ce que tu es, autour de ce que tu exprimes et dont tu dis qu'il n'y a pas d'écho, et qui est un sentiment dans lequel tu te fourvoies, que tu tires à tes basques tel un boulet...

    Plus encore que cette lucidité aussi stérile que tragique qui est la tienne et accompagne ce sentiment...

    Plus encore que ce silence en lequel tu te retranches dans la relation au quotidien que tu as avec tes proches, tes amis, tes connaissances...

    Plus encore que tout cela...

    Il y a cette question qu'en toi tu te poses et dont au fond tu souffres peut-être plus que de ce que tu crois et qui n'est pas forcément vrai ; plus que de ce silence en lequel tu te retranches...

    C'est la question que tu peux te poser au sujet de ce que tu portes en toi et qui pourrait être attendu, accueilli... Mais n'est ni exprimé ni manifesté par toi, là et à qui il devrait être exprimé et manifesté...

    L'idée qu'un jour tu seras comme le voyageur saltimbanque ou colporteur, sur le quai d'une gare, n'ayant jamais ouvert ton bagage dans les marchés des villages où tu as vécu (mais seulement dans cet espace virtuel qu'est internet), et que tu monteras dans le dernier train en partance, contraint d'abandonner ton bagage sur le quai, un bagage qui ne sera pas ouvert, ne sera nulle part acheminé ni réclamé... Cette idée cependant te poursuit... Et te désespères alors qu'elle devrait au contraire, t'inciter à changer d'épaule ton outil....

    Il te faudrait faire de cette idée, un passage qui surplomberait le marais en dessous de tes pieds, (marais dont tu es soit dit en passant le paysagiste), et te mènerait sur la terre ferme, la terre vraie, la terre dure mais belle...

    Il doit être remis, transmis, ton bagage. Mais l'acte de transmission est un acte difficile à exercer...

     

  • L' "ennemour" est une marée noire sur les rivages de la relation humaine

    ... L'ennemour ce n'est ni ne pas aimer ni détester.

    Ce n'est même pas un sentiment.

    C'est un état.

    C'est une inconsistance dans la relation avec l'autre, apparaissant dans toute sa nudité et dans toute sa stérilité ; une inconsistance dans laquelle n'entre rien de ce qui peut habiller, déguiser, "atmosphériser" la relation.

    Ou c'est ce qui donne à la relation une apparence à s'y méprendre, à de l'amour.

    Je hais l'ennemour.

    Je piétine l'ennemour tel un gosse qui écraserait le joli gâteau qu'on lui aurait donné en le gratifiant d'un "qu'il est mignon ce petit" avant qu'avec insolence le gosse écrase le joli gâteau et indispose les invités.

    Sur les plateaux de télévision par exemple, il n'y a que de l'ennemour même quand ça fait pleurer d'émotion.

    Est-ce que jeter des bouts de pain rassis à des canards ou à des pigeons, c'est de l'amour ?

    Est-ce que "chic et beau" qui suscite la baise, c'est de l'amour ?

    L'ennemour c'est une sorte de marée noire planétaire qui, depuis des temps immémoriaux, envahit les rivages de toutes les terres de la Terre.

    L'ennemour c'est toutes les eaux de la Terre que nous ne voyons que bleues, où nous nageons en y prenant un plaisir fou, un plaisir malsain, égoïste et exhibitionniste.

     

     

  • Bordeaux est-elle une ville "attractive" (loisirs, tourisme) ?

    ... Je ne pense pas que Bordeaux soit une ville "attractive" question loisirs tourisme pour des gens demeurant dans le grand Sud Ouest qui envisageraient de se rendre à Bordeaux pour une journée ou pour un week end... (Se promener le long des quais de la Garonne, aller dans des musées, des restaurants, visiter la ville)...

    Et encore moins à plus forte raison, se rendre à Bordeaux pour affaire, pour hospitalisation d'un proche à Pellegrin ou à Bergonié...

    La question la plus "délicate" est celle du stationnement (en voiture) : les grands parkings souterrains (celui de la gare Saint Jean et les autres) sont archi combles en semaine et d'un prix de 19 euro la journée (si je me souviens bien prix de 2016)... Et ailleurs en ville, dans les rues ou endroits de stationnement -quand il y en a- c'est impossible de se garer si l'on n'est pas habitant de Bordeaux payant un abonnement au mois.

    Quant à se rendre à Bordeaux aller retour pour une journée, depuis par exemple Dax, en train TER cela coûte pour une personne seule 50 euro soit 25,20 l'aller et autant le retour 140 km (100 euro pour un couple). Et à cette dépense s'ajoute la place de parking de la gare de Dax pour 11/12 euro la journée.

    La solution la moins onéreuse (et la plus pratique) depuis une localité des Landes pour se rendre à Bordeaux en partant le matin et en revenant le soir, consiste à prendre sa voiture jusqu'à la sortie 26 de l'A63 et après la sortie 26 de se garer au parking du tramway de la ligne B (Pessac Alouette ou Bougnard)...

    Encore faut-il pour éviter le péage (3,60 aller, 3,60 retour) de "Porte des Landes" sur l'A63, emprunter les 10/15 km de voie parallèle entre les entrées (ou sorties) 17 et 18...

    Il faut reconnaître que l'option place de parking au tramway 4, 50 euro la journée compris 1 aller retour dans Bordeaux pour 2 personnes en tram, c'est quand même très avantageux...

    Le seul "hic" c'est que quand t'arrives à 9h du matin, le parking du tramway il est "plein comme un oeuf" !

    En conclusion, pour résumer : une journée à Bordeaux, pour quelqu'un venu des Landes ou du Lot et Garonne, c'est la galère !

     

    ... Coût d'une journée à Bordeaux pour un couple demeurant aux environs de Dax :

     

    -Option train TER :

    Parking Eiffage gare de Dax :11 euro

    Trajet Aller Retour train Dax Bordeaux : 100 euro

    Total 111 euro

     

    -Option voiture :

    140 km 2 fois :25 euro essence

    péage Porte des Landes A 63 :7,20 euro

    Parking terminus tram plus 1 AR 2 personnes dans Bordeaux en Tram : 4,50

    Total 36, 70 euro

    Mais si parking à la journée gare St Jean (ou autre parking souterrain) à 19 euro

    Total 51,20 euro

    A noter que l'on peut toujours économiser 7,20 euro de péage A 63, en empruntant une petite route entre les entrées/sorties 17 et 18.

     

    ... Et l'on parle de "mobilité" ! (Je pense aux gens qui doivent se rendre quasiment tous les jours de semaine lundi au vendredi, pour activité professionnelle, à Bordeaux ou dans la périphérie de Bordeaux... Et dont les salaires mensuels "tournent autour de 1400 euro net par mois")...

     

     

  • 56 sur 577 pour voter une loi

    ... Nous avons en France, trop de députés, puisque 56 sur 577, présents à l'assemblée suffisent pour voter une loi.

    Où se trouvaient, le 4 décembre 2017, les autres 521 députés ?

    Dont :

    -Les 95 absents de LR

    -Les 33 absents de UDI

    -Les 30 absents de Nouvelle Gauche

    -Les 12 sur 17 des Insoumis

    -Les 15/16 du GDR ?

    Soit en tout 185 absents...

    Résultat : le parlement adopte le 4 décembre 2017, par 43 contre 13, le rétablissement de la hausse de la CSG retraités, que le Sénat avait supprimé...

    Si je comprends bien : sur 577 députés, 56 votent (43 oui et 13 non), 185 sont absents et 366 s'abstiennent (ne votent ni oui ni non)... Ou, dans ces 366, il y a d'autres absents que ceux cités plus haut...

    On fait donc des lois avec peu de votants qui votent pour (mais si peu qu'ils soient ils sont majoritaires -en l'occurrence 43 contre 13 pour la hausse de la CSG retraités)...

     

    ... En 2014 j'avais écrit ce texte, que je reproduis ici :

     

    MON DEPUTAIN

     

    Mon députain se prostitue pour la construction d'un lycée pilote et d'un grand stade omni-sports à Obtemrupt-et-Buse...

    Et son plus gros client est un homme d'affaires qui brasse louche par l'intermédiaire d'un mafioso russe...

    Mais le gros client en question, investit dans de l'humanitaire et dans du social local, crée des emplois "précaire-qui-dure" dans ma circonscription.

    Mon députain est un homme de coeur et de bien, quoique fort plantureux de fesses et d'épaules larges et carrées dans un costume sombre qui enveloppe ses cent vingt kilogrammes de députain riche et gras...

    Mon députain roule dans un grand et long tombeau aux vitres opaques, et habite dans la plus belle maison (à colonades) du pays.

    Mon députain se promène dans les vide-greniers, sur les marchés, les foires et dans les fêtes et "festivaux" d'été du pays, serrant des dizaines de mains, embrassant les dames et caressant les petits toutous exotiques.

    Mon députain baille, ou se fend de quelque bon mot... Ou brille par son absence, au Palais Bourbon.

    Mon députain aime les filles accortes et tape sur la fesse (gauche ou droite) de la serveuse du Grand Trianon, le restaurant quatre étoiles de la capitale de la circonscription, où il dîne en compagnie des notables et de quelque artiste en vogue dans le pays.

    Ah, mon députain, mon cher députain ; que serais-je sans toi pour qui j'ai voté ou pas voté, sans ta permanence locale, sans ta boîte aux lettres, sans ta secrétaire de vingt cinq ans à la bouche rouge cerise en anus de pigeon et au sourire d'hôtesse d'accueil de grand hôtel du groupe ACCOR ?

    Bon, je rigole, je rigole...

    Les députés de la Gauche tout comme de la Droite, et de "ni droite ni gauche" sont presque tous "comme ça".

    Député, c'est dur/dur !

    Députain, c'est plus fayot... et surtout, surtout... "plus comp'fort' table" !

     

     

  • Au Paradu ! Au Paradu !

    Tout l'monde il a son paradu

    So paradu qu'il a défini

    Qu'il a défini à sa façon

    Y'en a ils voudraient aller au paradu de tout l'monde

    Enfin peut-être pas de tout l'monde

    Mais de beaucoup

    Du plus possible de tout l'monde

    Et pour ça ils font tout pour

    Au prix cassé au prix standard au prix promo

    A vrai dire

    Y z'iront y z'iront au paradu de beaucoup de tout l'monde

    Ceux là celles là

    Mais ils y émargeront au smig ceux là celles là

    Au paradu de tous les paradus

    Et peut-être pas à temps total

    Ils z'y balayeront les chiottes les trottoirs les antichambres

    A défaut d' carillonner tout en haut des cathédrales

    Hectorion et Ernestine aux paradus que les Cimpierres

    Auront introduit sans façons mais aussi sans trompette

    Postérité à prix cassé à prix standard à prix promo

    Tel sera le lot

    Des entrés au paradu de tout l'monde

    Un nom un nom un titre ?

    Nononon

    Gaspardino Bidouillot Clampinetta

    Qu'on les appellera

    Dans les rézosociots du paradu

    Mais sûrement pas

    Ytailledanlelar

    Ah parlons z'en parlons z'en

    De Ytailledanlelar

    Lui il y ira pas au paradu de tout l'monde

    Et il s'en fout il s'en fout

    Ytailledanlelar

    De tous ces paradus

    Dans lesquels il ira jamais

    Pasque déjà il a bradoneurisé tous les Cimpierres

    Déchiré les cartons d'invitation qu'il a quand même reçus

    Indisposé ce noble et beau monsieur au grand coeur mais qui tournait l'oeil

    Vers l'intérieur du troquet

    Au passage des venus de Lampedouza

    C'est que Ytailledanlelar

    Avec ses imprécations ses mots pets

    Ses nounours qu'il voulait brûler en face d'un Gifi

    Le jour du Black Friday

    Ses pavés gros comme des menhirs d'Obélix

    Qu'il lançait dans la paisible mare

    Où soit dit en passant au fond y'a pas assez d'écrevisses

    Pour touiller dans la putride vase

    Et bouffer les crevures

    Il a fâché fâché fâché le beau et noble monsieur

    Et un peu tout le monde d'ailleurs

    Mais tant pis tant pis il rigole il rigole

    Ytailledanlelar

    Il clavecine il clavecine

    Il pédale il pédale

    Assis dans les cotes les plus raides

    A fond la caisse dans les descentes

    Et c'est pas écrit sur sa musette

    Le nom du bled où il est né – le paradu de tout l'monde

    Comme pourrait être écrit Lisbonne-Vladivostok

     

    Il t'emmerde il t'emmerde qu'il te hurle Gasparino Bidouillot Clampinetta

    Et il en a ras le cul de tes mots pets de tes imprécations

    Il t'emmerde ouais c'est vrai

    Et autant le beaunoblemonsieur au grand coeur

    Mais s'il t'voit dans la merde le nez cassé

    Il te tendra peut-être la paluche

    Pour te tirer du fossé

    Que t'aies la rosette au veston

    Ou un simple livret de circulation sinon que dalle comme papelard

     

  • L'autodérision

    ... Il y a, dans l'autodérision -et selon la manière dont elle est exprimée, "ciselée" dirais-je... Et produite...

    "Une certaine ambiguïté"...

    N'y a-t-il pas dans la pratique de l'autodérision, un "bon moyen" pour celui ou celle qui la pratique, de "se mettre en avant" ?

    ... Tu fais de l'autodérision... Tu m'en diras-t-en... Cela me fait penser à un trompettiste qui a mis du poivre dans le tuyau de son instrument pour que ça fasse une musique plus épicée... Ou à ce collégien polisson qui, en cours d'Anglais, se met des haricots dans la bouche pour prononcer une phrase de Shakespeare... ça fait toujours rigoler toute la classe mais pas le prof...

    L'autodérision oui, mais quand il y a de la gravité et de la sincérité, et pas d'arrière pensée... Et cela dans une pratique ne revenant point en leitmotiv devant un public toujours le même en fait...

     

  • Ce qui pète le monde...

    ... Ce sont les compètes, les podiums, les vases sacrés, les arrogances des bardés de pognon, les bla-blateries les amen-louanteries et les outrecuideries des sanvisages en avatars et pseudos sur les fils de la Grande Toile...

    Ce sont les lobbycartels de l'agro-alimentaire et de l'industrie, avec les technocrates des Cities qui formato-kafkayennent la vie toute entière sur la planète jusque dans les recoins des paysages qu'on se fait dans la tête...

    Qui pètent le monde.

     

    Ils ont inventé, les technocrates des Cities, le coaching, le timing et les consultants...

    D'où cette rage, cette fureur, cette course à une excellence au delà de l'excellence, pour être le meilleur, ce meilleur qui ne suffit jamais, ce meilleur qui se tortille comme un ver cannibale dans les viandes déchirées...

    Les compètes et les podiums font des humains, des coursiers dont les mieux prothésés remportent les trophées...

    Et les vases sacrés sont des urnes coffres-forts en lesquels tombent les oboles jetées par les foules.