Articles de yugcib

  • Histoire des Cathares, de Michel Roquebert

    Cathares

          Michel Roquebert, Grand Prix d'histoire de l'Académie française, est le spécialiste reconnu de l'histoire du catharisme. Cette Histoire des Cathares est la quintessence de trente ans de travail sur le sujet.

     

    Si l'on regarde l'Histoire, d'une vue d'ensemble portant depuis ce que l'on pourrait appeler l'an Zéro (les environs de l'an Zéro) jusqu'à notre époque, début du 21 ème siècle ; sur quelque deux mille années d'existence donc... Tout le drame de l'Humanité réside dans le fait religieux...

    Le livre de Michel Roquebert, "Histoire des Cathares", parle bien sûr, des Cathares, de l'histoire de la société Cathare qui couvre plus de trois siècles, du 11 ème au 14 ème... Mais le "champ" des répressions, des violences, des inquisitions ; l'emprise des totalitarismes exercés par les puissances dites temporelles (politique, économie, gouvernement, lois, traités, institutions, administration) et associés à la puissance de l'Eglise Catholique et Romaine dans toute l'Europe, à l'Islam du Moyen Orient jusqu'en Espagne entre les 7ème et 15ème siècles... Ce "champ" et cette emprise donc, débordent largement du cadre de la seule histoire des Cathares...

    Déjà, dès le début même du Christianisme – et l'on peut en dire autant de l'Islam- se développent tels des feux poussés par les vents de ci de là dans la brousse, des foyers de dissidences tous faits de flammes plus rougeoyantes et plus porteuses de lumière les unes que les autres, déjà apparaissent les hérésies, déjà le sang coule, les flammes des bûchers dévorent les impies, les dissidents, les hérétiques, les déviants, les "suppôts de Satan"...

    A l'origine de toutes ces violences exercées par les puissances temporelles et religieuses, il y a, en gros, deux causes principales :

    -L'accession au Pouvoir, à l'Autorité, à la possession des biens, des terres, des territoires, à la domination des peuples... Tout cela au profit d'une minorité détenant les armes, l'argent, la loi.

    -Et la différence de croyance, les interprétations, les doctrines, la lecture des textes dans un sens ou dans un autre "justifiant que ..."

    Et les Pouvoirs, tous les Pouvoirs en place, et les minorités possédantes avec leurs armes, leur argent et les lois qu'ils font à leur avantage, composent et surtout s'appuient sur les croyances, sur les différences, sur les doctrines, sur telle ou telle lecture du texte...

    Les Pouvoirs et les minorités possédantes s'allient ou se combattent selon l'enjeu, selon leurs intérêts, selon ce qu'ils ont à gagner à être d'un côté ou d'un autre, de telle ou telle Foi... Et leurs victimes sont toujours ces milliers de gens du peuple, ces "gens de rien à leurs yeux" qu'ils font combattre sur les champs de bataille... Ou qu'ils font s'égorger entre eux...

    ... Le "fait religieux" c'est le drame de l'Humanité, c'est le sang versé, ce sont les violences perpétrées, ce sont les totalitarismes de la pensée, ce sont les assassins au nom de Dieu ou d'Allah, au nom du Bien et du Mal... Tant que demeurera l'Humanité dans le fait religieux, la barbarie demeurera et s'exercera, ne cessant de se montrer avec des visages différents, des visages masqués ou non...

    Les visages masqués sont peut-être les pires...

     

    ... Dans les sociétés primitives (je pense aux sociétés humaines du Paléolithique Supérieur, en particulier des Néanderthaliens qui enterraient leurs morts, des Sapiens -Solutréens et Magdaléniens ainsi que leurs prédécesseurs)... Et pour tout dire avant les Monothéïsmes (croyance en un seul Dieu), il n'y avait pas de "drame de l'humanité du fait religieux" , il n'y avait que le drame de l'humanité du fait de la précarité de l'existence, de la vie humaine... A vrai dire le "drame" était bien davantage une réalité qu'un "drame"...

    La connaissance scientifique telle que nous l'avons en partie aujourd'hui, n'existait pas, et les "dieux", les croyances, la "grande Mère", le "tout", le "ciel", l'au delà... Tout cela était fondé sur l'observance, l'interprétation des événements naturels et de l'image que l'on s'en faisait ; sur la violence, sur l'imprévisibilité des forces de la nature, sur les manifestations naturelles qui faisaient que l'on avait ou non de quoi manger, de quoi se protéger... Le "fait religieux" tel qu'il est le drame de l'humanité depuis le Monothéïsme, depuis la croyance en un seul dieu, n'était point dans les sociétés du Paléolithique Supérieur.

    La réalité naturelle, sa violence, sa dureté... C'était "l'atelier", c'était "la forge", là où s'élaborait ce "produit" qui est l'Homme... Les religions du Monothéïsme sont une perversion du "produit", plus encore que l'Inconnaissance qui était, avant la Science -quoique la Science ne soit en fait qu'un "embryon de la Connaissance"...

     

     

  • Des paysages paliers

          Les grandes avancées de la Civilisation ne peuvent se faire que par les reculs qui la mettent en péril mais tout à fait paradoxalement ces reculs lui donnent l'élan nécessaire et résultant qui porte la Civilisation vers le destin qui est celui auquel ont pensé les Précurseurs... Les précurseurs de cette nouvelle et future espèce humaine qui succèdera à Sapiens et s'appellera Sagiens...

     

    Le "recul" est terrible" certes... Mais il n'est qu'une "étape"... Imaginons un paysage présent qui serait comme un palier (une marche de, mettons, mille kilomètres de long) entre un paysage passé situé "un peu plus bas en altitude" et un paysage d'après, situé "un peu plus haut en altitude"... Dans le paysage présent, il y a des trous, des creux, des déclivités qui, à chaque fois que l'on y descend dedans et même jusqu'au fond, nous donnent à penser qu'au fond, on y restera et s'en relèvera pas... Mais il y a la vision de ce paysage d'après, situé "un peu plus en hauteur" qui lui aussi, aura des trous, des creux, des déclivités...

     

    Le "sens général" ne se discerne pas à l'échelle humaine : il est une suite, une immense suite de "paysages-paliers"à chaque fois un peu plus proches des nuages les plus bas d'un ciel encore plus immense...

     

    ... La vie en évoluant se complexifie, peut-être plus encore qu'elle ne se diversifie quoiqu'elle tende à se diversifier toujours plus... La vie se complexifie et s'élabore comme dans un immense atelier, une immense forge... Et le résultat, c'est que de la forge, de l'atelier, en sort un produit, un ensemble de produits, plus et mieux "fini" on va dire, qui durera -peut-être- "plus longtemps" (quoique cela ne soit pas sûr pour autant)...

    Mais dans le travail qui se fait dans la forge, dans l'atelier, il y a ces doigts coupés de l'ouvrier, cette précipitation de l'ouvrier à réaliser l'ouvrage, ces copeaux, ces étincelles, ces coulées brûlantes sur les pieds ou sur les bras, et de temps à autre, un four qui explose... Et des maîtres pas toujours très justes, des mesures de sécurité plus ou moins efficaces, des grèves d'ouvriers en colère, quelque ouvrier devenu fou furieux...

     

    ... Quand bien même les malandrins, les paresseux, les ivrognes et les fous furieux seraient dix fois moins nombreux qu'ils ne le sont, au dire de "qui marche dans le droit chemin", il y en aurait encore trop...

    Une société "plus juste, meilleure"... De toute manière, aurait dans les rues de ses cités, des malandrins, des paresseux, des ivrognes et des fous furieux... Mais du fait que cette société serait effectivement plus juste et meilleure ; les malandrins, les paresseux, les ivrognes et les fous furieux -je ne sais pas vraiment s'ils seraient moins nombreux- seraient assurément moins envahissants parce que moins de poubelles déborderaient...

     

     

  • Une société où les Elus...

    ... Une société où les élus, les élites, les gouvernants et les médias de l'information laissent croire au peuple que l'intellectuel acculé au fond d'une combe pourra "apprivoiser", avoir un "dialogue" ou quelquechose ressemblant à un dialogue ; avec une araignée géante mutante et carnivore s'approchant de l'intellectuel mandibules en avant... Est une société qui nuit plus à la société, que la société du temps de Philippe Le Bel au 14 ème siècle où l'on trouvait "normal" de décapiter, de rouer, d'écarteler...

     

  • La Terre, la vie, les êtres vivants

          J'aborde ici des sujets qui sont aux antipodes pour ne pas dire à des années lumière, d'une actualité présente qui nous désespère, nous fait peur, nous interroge et nous "fout le bourdon", en cet été 2016...

    Et je souhaite que la lecture de cette épopée préhistorique, histoire de la Terre, de la vie, des êtres vivants et des hommes vous fasse "un peu oublier" ce qu'il y a de dramatique, d'inquiétant, de difficile à vivre en ces temps présents que nous vivons...

    Mais je vous préviens : si vous lisez tout, vous en avez pour un moment !

     

    http://yugcib.forumactif.org/t313-la-roche-de-solutre

     

    http://yugcib.forumactif.org/t316-la-terre-notre-bien-commun

     

    http://yugcib.forumactif.org/t321-les-briques-de-la-vie

     

    http://yugcib.forumactif.org/t322-homo-erectus-neanderthal-et-sapiens

     

     

     

  • Les mouvements révolutionnaires

         Les mouvements révolutionnaires, quasiment tous, ont pour fondements principaux, pour "pierre d'achoppement", une idéologie et ou une religion...

    C'est la "pierre d'achoppement", telle une pierre de silex frottée, qui met le feu...

    Mais le feu détruit des personnes et des biens, plus qu'il ne détruit un système. Les mouvements révolutionnaires, parce qu'ils se fondent sur une idéologie et ou sur une religion, se pensent légitimes par ceux qui les mènent, justifiant ainsi la violence, le meurtre, la destruction des personnes et des biens sans distinction entre les personnes qui font les systèmes et les personnes qui subissent et ou adhèrent au système.

    Si -ce qui paraîtrait à priori plus "légitime"- les mouvements révolutionnaires s'attaquaient, ne s'attaquaient, qu'aux personnes qui font le système, qu'aux sièges et aux lieux où les systèmes se font... Peut-être que dans un combat qui serait celui mené contre une forteresse difficile à prendre d'assaut, le système finirait par être abattu.

    Mais, au système abattu succèderait alors un autre système...

    J'attends d'un mouvement révolutionnaire qu'il ne se fonde plus sur la "pierre d'achoppement", mais sur une pensée et sur une réflexion de chacun menant à des choix de comportements, de relation et d'agissements ne visant plus à détruire des personnes, mais visant à vider de tout ce qu'il contient, à rendre inopérant, tout système...

     

  • Vies brisées

          Certains événements qui surviennent et brisent tant de vies, sont si dramatiques et occupent tant l'esprit et la pensée des gens durant plusieurs jours – et font tant la Une de l'actualité- qu'ils éclipsent, le jour où ils surviennent, ces événements, et les jours suivants, tout ce qui peut être produit de personnel pouvant intéresser des proches, des amis, des connaissances...

    Comme si un rocher aussi immense que l'Antarctique tombait du ciel sur une petite souris venant de découvrir de son tout petit oeil, une étoile...

    Que d'inopportunité il y a à jeter par sa fenêtre sa brassée de confettis juste avant la venue d'un événement dramatique auquel on ne s'attendait pas à ce moment là... Et qu'ensuite, il y a de vanité à "s'exister" lorsque tant de vies sont brisées...

     

  • Les chevaux du soleil, de Jules Roy

          Jules Roy, qui fut le grand ami d'Albert Camus, est l'un de mes écrivains auteurs préférés dont j'ai lu "Les chevaux du Soleil" (une saga de l'Algérie de 1830 à 1962 en mille pages), "Mémoires barbares" (guerre 39/45, Indochine, Algérie) ainsi que quelques autres ouvrages.

    Plus encore qu'un écrivain, un homme de littérature, il est aussi en tant qu'écrivain et romancier, en même temps, dans chacun de ses ouvrages, un poète... Le poète que l'on sent par sa manière d'écrire... C'est "riche", immensément riche, son style, son langage, les images qu'il emploie, à tel point d'ailleurs que des pages entières de ses livres sont comme un immense tableau de peinture qui "fatiguerait presque le regard" tant il exigerait d'attention, de concentration, de ce regard...

    Jules Roy n'est pas le fils vrai du gendarme Roy mais d'un instituteur (qui s'appelle Dematons dans "les chevaux du soleil")...

    Voici l'histoire :

    Dematons, instituteur à la fin du 19 ème siècle, vit dans l'Aube et il est marié à Delphine avec laquelle il reste 9 ans et dont il a un fils Robert.

    Cette Delphine est une femme sans magie, qui s'empâte, dans une vie "ron-ron" avec son mari instituteur dans un petit bled de l'Aube, qui est très bonne cuisinière, très femme d'intérieur et qui passe la moitié de son temps à "faire des petits plats"... ça dure 9 ans l'histoire là, jusqu'au jour où Delphine décide de prendre une bonne à tout faire qui s'appelle Eugénie et qui est "hyper canon" comme jeune femme. Et l'instituteur "en pince fort" pour cette Eugénie qu'il trouve si différente de Delphine. Et qui elle, ne cuisine pas, se fout du ménage et est dépensière mais "magique"... Dematons divorce, se remarie avec Eugénie mais Eugénie le déçoit, et sur un coup de tête, il décide de divorcer une 2 ème fois, et de partir en Algérie en 1901.

    En Algérie il est nommé dans un village de montagne, perdu, au milieu des Arabes. Et puis un jour en se rendant à Alger chez des amis puis à Sidi Moussa avec ses amis qui veulent lui faire visiter une ferme dans la plaine de la Mitidja, il rencontre Mathilde une des filles Paris mariée à un gendarme.

    Mathilde n'est pas "spécialement heureuse avec son gendarme de mari", elle est une femme très belle, très rêveuse, très romantique (mais qui sait néanmoins se servir d'un fusil et qui a du réalisme et du tempérament).

    S'établit une liaison amoureuse et passionnée entre Mathilde et l'instituteur Dematons. Le gendarme Roy "n'y voit que du feu" ou il "accepte en faisant comme s'il ne savait pas". En 1907 Mathilde est enceinte de celui qui sera l'écrivain Jules Roy, et le 22 octobre de cette année 1907 naît donc Jules Roy ... qui n'est pas le fils du gendarme mais qui en porte le nom.

    Le gendarme meurt peu de temps après...

    Bon, dans "les chevaux du soleil", les noms (du gendarme, de l'enfant de Dematons avec Mathilde) ont été changés... Et d'ailleurs si le contexte historique est vrai, bien réel (pas "arrangé du tout ni dans un sens ni dans un autre"), de 1830 à 1962... Les personnages eux, dont des personnages de roman (ou réels pour au moins quelques uns mais dont les noms ont été changés)...

    Ce que j'en dis, de cette histoire entre l'instituteur et Mathilde la mère de l'écrivain ?

    J'en dis que... quand un homme ne fait pas ce qu'il faut et n'est pas ce qu'il doit être pour la femme qu'il a, il ne faut pas qu'il s'attende de la part de sa femme à des miracles d'abnégation, de fidélité, de dévouement, d'amour, etc. ! Sans doute ce gendarme était-il un homme "sans magie", "un peu primaire sur les bords", un peu "ron ron", et ça, pour Mathilde "ça devait pas être trop le pied" avec un type comme ça !

    Je suis "idéologiquement parlant" pour la fidélité, contre le cocufiage... MAIS... il faut reconnaître qu'il y a des cocufiages qui se méritent, des "cons" (et aussi des connes) qui méritent d'être bafoués !

    Cette immense saga de l'Algérie de 1830 à 1962 m'a d'autant plus passionnée que j'ai vécu une partie de ma jeunesse avec mes parents en Algérie de 1959 à 1962, précisément à Blida, au pied de l'Atlas Tellien avec Chréa en haut de la crête à 1800 m d'altitude, la vue sur la Mitidja, Beni Mered et Boufarik vers Alger, les collines du Sahel au loin avec les faubourgs d'Alger, et la mer méditérranée en petit triangle dans une échancrure du Sahel, et les monts de Cherchell tout à gauche à l'opposé d'Alger, là où se couche le soleil en mai, juin et juillet.

    Le couscous, la mouna, l'anisette, les fêtes qu'on faisait entre voisins, amis, connaissances, famille, l'accent "pied noir", et tant et tant de ces petites choses qui faisaient la magie de la vie, qui rendait la vie chaque jour totalement "inordinaire" ! J'ai trouvé tout ça, que j'ai connu entre 1959 et 1962, en lisant ce livre "les chevaux du soleil"...

     

    J'avais déjà une première fois, lu ce livre en 2008, et je le relis cet été en ce mois de juillet en 2016... Avec autant de plaisir et d'intérêt, d'autant plus que l'histoire de l'Algérie je la connais bien et que l'auteur retrace avec réalisme et vérité cette histoire de 1830 à 1962...

    Notamment l'épisode de la révolte et du soulèvement Kabyle en 1871 (qui préfigurait ce qui devait se passer après la seconde guerre mondiale, en 1945 à Sétif, et ensuite en 1954)... On peut dire "sans pour autant encenser Napoléon III et le Second Empire Français", que la vision de Napoléon III pour "une nation Arabe aux côtés de la France" avec des droits pour tous, la civilisation, la société, la considération etc. ... Etait une vision à laquelle personnellement je "souscrivais" on va dire... Mais à l'arrivée de cette troisième république bourgeoise et colonisatrice, dédaigneuse des populations indigènes, et qui se prévalait d'une "mission", et qui s'est montrée si injuste, si dure, et qui ne voyait que l'enrichissement, l'exploitation, l'enracinement des colons grands propriétaires, alors ce n'a plus été pareil que du temps du second empire (que d'ailleurs les colons "ne pouvaient pas piffrer, à part quelques généraux idéalistes et leurs fidèles)...

     

    Bon, y'aurait pas eu l'expédition Française à Alger en juin 1830, sans doute que les Britanniques auraient "mis leur nez là dedans" ... C'est vrai qu'il y en avait marre de ces Turcs maîtres de la méditerranée côté Afrique, de toute cette piraterie... Mais les Anglais auraient-ils fait "mieux" (ou pire) que nous ?

    Ah, l'histoire, l'histoire! ...

     

    Ismaël Urbain, un ancien haut fonctionnaire du Second Empire, avait inspiré à Napoléon III, l'idée d'un royaume arabe avec une association entre les Français et les indigènes ("indigènes" dans le sens de "habitants et natifs d'un pays")... Selon Ismaël Urbain, la France faisait fausse route, la sécurité et la prospérité ne pouvait dépendre que de l'adhésion morale des musulmans, et les Français d'Algérie exerçaient sans partage des droits de souveraineté mais ne donnaient rien en échange au peuple colonisé, même pas l'instruction.

    Ismaël Urbain avait été le correspondant du Journal des débats, il avait écrit deux ouvrages : l'Algérie pour les Algériens, et l'Algérie Française, dans lesquels il proposait l'égalité pour tous, l'agriculture dans les mains des fellahs (paysans Arabes), et l'industrie gérée par les Européens.

    En Terre Algérienne occupée et aux mains des Français auxquels les gouvernements de 1830 à 1850 avaient attribué des terres, des propriétés ; pendant le Second Empire honni par les colons, cette idée d'un royaume Arabe avec une association des cultures et des pouvoirs, était considée comme impie, absurde, farfelue, et elle était combattue : les riches et puissants colons qui tenaient salons de réception à Alger, tout le "gratin" de cette société de propriétaires, de grands marchands qui envoyaient en France le produit de leurs cultures fruitières, maraîchères, céréalières, viticoles, et en tiraient déjà pour eux-mêmes les bénéfices, et dont la "bonne société" en France, profitait... N'imaginaient pas un seul instant que les "indigènes" (dans le sens que eux ils donnaient à ce terme d'indigène) puissent être des Humains ! Ils les considéraient comme du bétail, des bêtes de somme !

     

    ... L'on va me dire, certains vont me dire... que, en 1830, ces terres marécageuses, incultes, humides, pourries de moustiques, de la plaine de la Mitidja, n'avaient jamais été mises en valeur, nettoyées, cultivées et entretenues et qu'elles étaient demeurées depuis des siècles à l'état sauvage... Et que ce sont les colons venus de France s'installer dans la Mitidja, qui ont mis ces terres en valeur au prix d'un labeur incessant en payant le prix fort ! Certes, certes...

    Les "bons arguments" -comme c'est drôle- sont toujours du même côté : du côté du plus fort, du mieux démerdard, du plus culotté, du "qui réussit dans la vie", et dont la morale, la bienpensance fait force de loi ! Autrement dit "les autres y'z'avaient qu'à en faire autant, ce sont des feignants, des moins que rien, des abrutis, des incultes, des barbares!" ... Et voilà comment on fait tourner le monde !

     

     

  • Le temps

         Les années n'existent pas, ce sont les jours, les nuits et les saisons, qui viennent et reviennent, sans commencement, sans fin...

    Un seul temps en somme...

    Un temps où le passé, le présent et le futur sont comme un immense paysage sans ligne d'horizon...

  • Sale temps !

    ... Je suis atterré !

     

    Sale temps de drames, de terreurs, de violences, de sang, de mort, sale temps d'injustices, sale temps de barbarie, que ce temps que nous vivons !

     

    Un grand moment de silence, de pensée, de recueillement, en ce jour, lendemain du 14 juillet notre fête nationale, lendemain de ce qui vient de se passer à Nice sur la promenade des Anglais, un grand moment de silence, de pensée, de recueillement, pour les 84 (et peut-être plus malheureusement hélas) personnes, enfants, femmes, hommes, qui ont péri lors de cet attentat... Pauvres visages écrasés, pauvres gens en vacances après une année de travail, pauvres gens qui ne demandaient qu'à profiter du soleil, de la mer, de la convivialité à la terrasse des cafés ou des restaurants ou des spectacles de rue... Pauvres gens... et leurs proches et leurs familles dont la vie ne sera plus comme avant, dont la vie va continuer cependant...

     

    Sale temps aussi pour la liberté d'expression parce que l'on se demande à chaque fois que l'on va sur Facebook, sur son blog, sur un forum de discussion, ce qu'il faut dire, ce qu'il ne faut pas dire, et si l'on le dit comment le dire...

    Quel effrayant, quel déconcertant, quel absurde paradoxe, que celui où d'une part on peut tout voir, tout lire de ce qu'il ne faudrait pas voir et lire et qui circule au vu et au su de tout le monde, qui pervertit, qui influence, qui suggère, qui s'insinue, qui fait des émules... Mais que d'autre part on surveille, on enregistre, on en fait des fiches S et autres...

    Sale temps pour les poètes, pour les penseurs, pour les humoristes, pour tous ceux et celles qui s'expriment sur les réseaux sociaux, et dont on fait toutes sortes d'arrangements de cuisine des propos qu'ils publient...

    Sale temps pour dire tout ce que l'on ressent et que l'on voudrait faire voyager sur la Toile afin de le partager avec ses amis, ses connaissances, tout un chacun...

    Sale temps parce que ce qui est dit, comment c'est dit, on ne sait pas comment cela va être perçu, interprété... Ni qui est comme embusqué, à l'affût, quelque part on ne sait où...

    Sale temps du "laissé voir" et du "pisté" en même temps !

     

  • La Terre, notre bien commun

         C'est ce tableau que j'ai réalisé, un résumé de l'histoire de la Terre, que vous pouvez voir en cliquant sur ce lien :

     

                                      http://yugcib.forumactif.org/t316-la-terre-notre-bien-commun

  • La vie

          La vie est un court fleuve violent dont la source même est comme l'entrée d'une caverne profonde d'où jaillissent des flots turbulents ; un court fleuve-torrent qui dévale sur une pente raide, et en face de la pente on voit l'océan dans lequel va se perdre l'eau du fleuve... Et de cet immense océan on ne sait rien, rien d'autre que ce que l'on imagine ou dont on rêve, qui serait une terre, un pays, au delà de l'horizon, un pays avec un roi très bon et très juste et des habitants dont on reconnaîtrait les visages sans âge et les vêtements sans couleurs éclatantes...

     

  • Une oeuvre d'art...

         Une oeuvre d'art n'est supérieure que si elle est, en même temps, un symbole et l'expression exacte d'une réalité.

                  [Maupassant, La morte]

     

         Le symbole c'est ce qui est exprimé par écrit, par le dessin, par la peinture, par la musique, par la sculture, par la danse, et même par ce que l'on réalise, un objet utilitaire ou d'agrément, un meuble, un vêtement, un outil, une recette de cuisine, une maison dont on aménage l'intérieur ou que l'on construit, une oeuvre de pierre ou de terre ou de bois ou de métal, ou de papier ou de n'importe quel matériau... Où transparaît dans ce qui est exprimé, réalisé, cette facture personnelle, unique, à nulle autre pareille, qui identifie la pensée, l'esprit, la vision intérieure de son auteur, de son créateur... Ainsi le symbole est-il la représentation visible, intime, personnelle, d'une réalité exacte... Et je dirais même que la réalité ainsi exprimée, est plus surréaliste que par exemple, un tableau représentant une pomme bleue posée sur le robinet d'une baignoire...

     

  • La prochaine révolution

    Revolution

          "Ils" ne réussiront pas à faire de nous dans ce monde, que ce soit en Amérique profonde, en France profonde ou ailleurs même dans les pays où peu de jeunes vont à l'école, "ils" ne réussiront pas à faire de nous des Assistés Intoxiqués Pain et Jeux de la Société de Consommation de masse mondialisée...

    Ne vous en déplaise, Elites Intellectuelles Economiques et Politiques ; et Grands Cartels Grands Lobbyies Actionnaires et Grands Décideurs en tout genre... Ne vous en déplaise il y a bien dans cette Amérique profonde, dans cette France profonde, dans ces pays à la traîne que vous méprisez souverainement, que vous gavez de crevettes qui puent le sexe sale et la mayonnaise éventée ; à qui vous faites respirer un air dont on meurt davantage que du tabac ou de l'alcool... Il y a bel et bien oui, de plus en plus de gens partout dans le monde, qui par la vie et par les actions qu'ils mènent, par les comportements qu'ils ont chacun, par les associations qu'ils forment ; résistent, pensent et agissent afin de vous assécher, de vous faire disparaître de la surface du globe, vous les lobbyies, les actionnaires, les décideurs, les politiques...

    "Incultes, vulgaires, primaires", dites-vous, certains "Grands Penseurs", à propos de ceux et de celles d'entre nous, du peuple, qui "télétètent et foutbalistiquent" ? Cela, ce que vous dites, ce que vous n'arrêtez pas de marteler autant dans la vie quotidienne en faisant votre marché que sur les réseaux sociaux, c'est de la philosophie intélite politicale Tu-es-laid-tale!

    La vérité c'est que les gens ont oui, sans doute, des comportements parfois "cons"... Mais ce n'est pas pour autant qu'ils le sont, "cons", les gens ! Déjà, au lieu de passer ton chemin complètement indifférent, regarde les, les gens, regarde leur visage, rencontre leur regard, et si d'aventure peut s'établir un contact si éphèmère, si banal qu'il puisse être, alors tu verras : d'une étincelle peut jaillir, plus qu'une flamme... Une lumière, une clarté...

     

     

  • La nouvelle vie de Paul Sneijder

          Film de Thomas Vincent sorti le 8 juin 2016, avec Thierry Lhermitte dans le rôle de Paul et Géraldine Pailhas dans le rôle de la femme de Paul...

    Dans un accident d'ascenseur, Paul Sneijder, cadre supérieur à Montréal, perd sa fille Marie, la fille qu'il a eue d'un premier mariage.

    Il s'interroge sur la réalité de sa vie de cadre, son travail ne l'intéresse plus, il est encore en congé de maladie et en pourparler avec son avocat (Pierre Curzi dans le rôle de Maître Wagner Leblond) au sujet de l'indemnité qui doit normalement être versée suite au décès de sa fille...

    Sa femme l'agace et le trompe, ses deux fils (les deux fils qu'il a eus avec sa deuxième femme), le méprisent.

    Il décide de changer de métier, de devenir promeneur de chiens chez "Dog Walk" dont le patron est un personnage atypique (dans ses loisirs, il effectue et note dans un carnet des opérations très compliquées dont il trouve le résultat en 2 secondes)... Ce personnage est Guillaume Cyr dans le rôle de Benoît Charistéas, le patron de Dog Walk...

    Un film -à mon avis- fort, intelligent, sur un sujet difficile. Et surtout "anti système" (un véritable "pavé dans la mare")... Que j'ai beaucoup aimé (ceux d'entre vous qui me connaissent en comprendront la raison)...

    En face de ces deux personnages que sont sa femme et l'amant -du moment- de sa femme, rencontrés par hasard en promenant les chiens de Dog Walk, Paul, en rupture totale avec ce monde représenté par ces deux personnages qui le méprisent, ce monde qu'il a quitté et dans lequel il ne veut plus revenir ; ramasse dans la neige au sol, la crotte d'un chien et déclare à sa femme qu'il ne veut à aucun prix que la prime d'assurance pour le décès accidentel de sa fille, ne serve à faire de ses deux fils étudiants dans une grande école, des traders et des avocats d'affaire... Aussi abandonne-t-il toute procédure pour percevoir cette prime d'assurance. A la suite de quoi, sa femme et ses fils font interner Paul en hôpital psychiatrique, conseillés en ce sens par le médecin psychiâtre de la famille.

    Mais Paul avec l'aide de son ami et patron de Dog Walk, s'évade de l'hôpital en se servant de la tenue de gardiennage de Dog Walk, et va trouver le représentant de la société d'ascenseur avec lequel il était en relation pour son affaire, afin de négocier avec lui le moyen de quitter Montréal clandestinement avec une somme d'argent suffisante pour lui seul.

    Paul prend place sur un porte container à destination de Dubaï, et à son arrivée, il contemple depuis le sommet de la plus haute tour du monde, au milieu des touristes, l'immense paysage tout autour...

    Dubaï, quand on y réfléchit, c'est le seul endroit au monde où quand tu arrives et si tu veux y vivre, personne, aucune autorité, ne te demande d'où tu viens, ce que tu as fait dans la vie, à partir du moment où tu arrives avec beaucoup d'argent, une rente suffisamment importante pour te permettre de finir tes jours en toute tranquillité...

     

  • Courte lettre

    Monsieur le Résident de la Paix Publique

    Je vous fais cette courte lettre

    Pour vous dire que dans votre Résidence

    C'est la Grande Konnerie

    Dans la cour des Miracles

    De l'Economie et du Travail

    Et que votre Paix Publique

    D'un bout à l'autre de votre Résidence

    N'est qu'une Paix

    Tôt d'hier troublée