Articles de yugcib

  • COP 21

    http://www.cop21.gouv.fr/

    ... Ma première interrogation : l'hébergement et la restauration de quelque 40 000 personnes dont bien sûr les 147 chefs d'état et leurs délégations et accompagnants nécessaires (mais pour ces 147 chefs d'état et leurs accompagnants, je pense que tout a été prévu et organisé longtemps à l'avance, on se doute bien que tous ces gens là ne vont pas séjourner sous des tentes et faire chauffer leur café le matin sur un petit gaz... En revanche les autres milliers de personnes telles que par exemple, celles qui vont se rendre dans les espaces publics de génération climat ouverts à tous, pour ceux là rien n'a été vraiment prévu, il n'y a que les hôtels du Groupe Accor et autres, les hôtels parisiens, quelques chambres d'hôtes, éventuellement des amis, famille ou connaissances sur Paris et autour de Paris)...

    Et comment pourra -t-on assurer un maximum de sécurité pour autant de monde, 40 000 personnes, en dépit d'un déploiement aussi énorme de forces de police, militaires, avec équipements technologiques de détection et contrôles, barrières, etc. ? Soit dit en passant, pour le marché de Noël de Poyanne dans les Landes (Poyanne, un modeste bourg de Chalosse), un marché qui avait attiré plusieurs dizaines de personnes, il n'y avait pas 5 militaires en armes -ou même 1 seul- devant l'entrée de la salle polyvalente dans laquelle se tenait le marché de Noël... Comme quoi l'Etat d'Urgence, c'est pas pour couvrir tous les espaces publics dans la France entière, sinon il faudrait une armée de plus d'un million d'hommes et encore !

    ... Mes autres interrogations : je ne les exprime pas ici, car cent, ou mille pages n'y suffiraient pas ! (En gros, COP 21 ça va pas changer grand chose du fait que les Grands Lobbies de la planète pour une question de pognon, de profit, de dividendes d'actions, ne vont pas modifier leurs objectifs économiques et stratégiques ; et que le "consommateur Lambda", que l'on voit d'ailleurs manifester avec des drapeaux verts partout dans le monde) va continuer à bouffer de la vache et du cochon, à sucer du jus, à rouler en bagnole ne serait-ce que par obligation pour aller au boulot surtout s'il demeure en zone rurale pavillonnaire urbanisée éloignée de 30/40 km du "bassin d'emploi local"... et à aller au moins une fois par semaine dans les grands centres de consommation de masse, à faire les choux gras des Touropérators de bateaux de croisière et de trajets avions low coast pour les paradis tropicaux)...

     

    Bon... Cela dit... C'est pas Internet, live box, 3 ou 4G, les smartphones, Facebook, les blogs les forums, et tout ce qui tourne technologiquement parlant autour de ça, qu'il faut incriminer et encore moins maudire ! (C'est pas ça du tout, du tout, qui fait sucer un max de jus!)

    Car les poètes, les écolos, les intellectuels, les communicants avec de la pensée, les écrivains, les artistes, les rêveurs, les créateurs, et même le p'tit môme de huit ans qui veut faire de grosses cabrioles pour faire rire les copains... Ils ont hyper/hyper besoin d'Internet les blogs les forums les réseaux sociaux !

    En revanche, s'il faut que les bagnoles roulent au jus, alors là, il faudra pouvoir en sucer un max, de jus ! (à produire autrement que par des centrales atomiques, du charbon ou du pétrole) !

     

    ... Mon "argument massue" pour prouver qu'Internet ça fait pas tant que ça sucer du jus :

     

    Quand on a inventé l'imprimerie et donc, qu'on a pu faire des bouquins et des journaux, ça a moins, beaucoup moins, utilisé de bois des forêts, que pour faire des bateaux à voile par milliers, pour aller faire les cadors sur les océans, et conquérir des continents, des pays lointains, depuis l'Europe !

    Pour les penseurs, les poètes, les écrivains, les intellectuels et les artistes, l'arrivée et le développement de l'imprimerie, ça a été pour eux, infiniment mieux qu'avant !

     

     

  • 2296 ...

    ... A cette question "que deviendra notre planète dans une centaine d'années" (ou dans mille, deux mille ans) je réponds par une autre question :

     

    Comment les gens qui vivaient en l'an mille ou même en 1789 année de la Révolution Française, ou encore en 1865 sous le Second Empire, voyaient-ils, imaginaient-ils le monde de 2015?

     

    Et cela m'amène à dire :

     

    Nous n'avons pas idée quoique nous puissions imaginer, rêver, espérer, craindre... De ce que sera le monde en 2296...

     

    Soit dit en passant, en l'an mille, en l'an 1789 ou même encore sous le Second Empire, les gens pour la très grande majorité d'entre eux, trop pauvres, souvent illettrés, et devant assurer tant bien que mal leur survie au quotidien, n'avaient guère le temps tout au long des journées de labeur, de se demander ce deviendrait le monde dans cent ans ou dans mille ans...

    Et cela est encore vrai de nos jours pour plus de la moitié des sept milliards d'humains de 2015...

    Cependant, en ces temps là, si durs, où l'espérance de vie ne dépassait guère 40 ans sauf rares exceptions, l'on se préoccupait de ce que deviendraient ses enfants, ses petits enfants si ces derniers pouvaient survivre, auxquels on transmettait les savoirs, les expériences... Et l'on édifiait des cathédrales et des ponts et tant d'autres constructions qui étaient faits pour durer des siècles...

    Que restera-t-il de ce monde de 2015, de nos autoroutes, de nos bâtiments en structures métalliques des Grandes Surfaces commerciales, de nos maisons construites en trois jours dans des lotissements... Que restera-t-il de tout cela dans mille ans... et déjà dans cent ans ?

     

    ... Je vous invite à regarder ce petit film, d'une durée de près de 4 minutes :

     

    http://www.midwayfilm.com

     

    ... Sans commentaire... D'ailleurs, quel commentaire? Sinon celui ci -peut-être- "On va le payer très cher" ...

     

    ... 2296... Tous les vivants d'aujourd'hui, de la Terre entière, auront disparu...

    2296... ou 1096...

    Lorsque, d'un regard que personne ne me reproche d'un oeil noir ou inquiet, parce qu'il y a dans ce regard un sourire qui parle plus que mille mots ; lorsque ce regard se pose sur un visage inconnu qui passe près de moi dans une grande galerie marchande, à ce moment là, c'est parfois comme si le jour d'aujourd'hui était un jour sans matin, sans soir, sans hier, sans avant-hier, sans lendemain... Un jour où 2296 ça n'existe pas, un jour où peut-être, comme dans ce que voit un cheval ou un chien, tout se situe sur une même sorte "d'écran de temps" sur le même plan visuel, pas de proche, pas de lointain...Ou du lointain dans du proche, ou du proche dans le lointain...

     

     

  • Océan ou mer intérieure ?

    ... J'ai dans l'idée que tous ces jeunes (ou moins jeunes) Français, Belges, Européens, convertis ou non à l'Islam, adolescents, hommes, femmes ; qui ont rejoint en pensée et ou en actes, le jihadisme, dont certains sont partis combattre en Syrie... Sont en réalité (mais ça on n'y pense pas) dans un jihadisme qui ressemble plus à un océan qu'à une mer intérieure lac Baïkal, mer noire ou même la méditérranée, en ce sens que ce "jihadisme" s'apparente à une contestation, à un rejet du monde, à une sorte de croisade contre les "valeurs" qui pourrissent le monde... Ou encore, mais cela on y pense moins ou pour ainsi dire jamais, ce "jihadisme là", c'est celui d'une désespérance nihiliste et sans idéal, sans but particulier à atteindre sinon celui qui consiste à détruire, à "faire sauter" en faisant le plus de dégâts possible. Dans ce "jihadisme là", on se fout des mosquées, de la religion, on se fout de tout à vrai dire, et on va même jusqu'à se foutre d'y laisser sa peau, tant cette désespérance nihiliste est profonde...

    Dans un premier temps vient peut-être effectivement, une révolte, une violence portée en soi et exacerbée, contre un "ordre du monde", un état du monde, de la société, de la civilisation, que l'on rejette, que l'on a envie de combattre, de dénoncer avec fureur ; puis peu à peu l'on glisse dans cet état de désespérance nihiliste...

    Viennent alors les "recruteurs", ces combattants, imans et gens du jihad islamiste radical, qui sont des gens plus engagés et surtout plus organisés dans l'action... qui soit dit en passant, ne sont pas tous loin s'en faut, des "purs", des idéalistes, des seuls fanatiques religieux, mais surtout avant tout des bandits, des chefs de gangs et de mafia, des trafiquants, des délinquants, et qui se servent de la religion, et d'un "discours approprié" (c'est à dire un langage qui porte au coeur même de la sensibilité et du ressenti personnels de chacun), afin de convaincre et d'entraîner des milliers de ces jeunes en désespérance profonde et durable...

    La désespérance nihiliste à vrai dire est partout, non seulement dans les banlieues "difficiles" mais aussi dans de petites villes et bourgs de quelque 3000 habitants... Elle se traduit, cette désespérance nihiliste, déjà, par des poubelles qui brûlent, par des boîtes aux lettres défoncées... par exemple... Ce ne sont là que des détails, certes, mais c'est bien par là que cela commence, par des comportements d'incivilité, de violence gratuite et négationiste...

    Cette désespérance nihiliste est comme un océan qui enfle en fureur, ravage les côtes, entre dans les estuaires des fleuves, s'étend jusque dans les terres en voies d'eau et en lacs.

    Ces jeunes, et pas seulement des jeunes mais des gens comme vous ou moi, ont une caractéristique commune (enfin "un ensemble de caractéristiques communes") : en gros "le monde tel qu'il est ne veut pas d'eux ou se sert d'eux pour le profit de quelques nababs et de leurs suites de courtisans"... ça se résume par "pas d'avenir", du chômage, de la misère, de l'exclusion, mais pas seulement QUE de tout cela... en gros un "mal être" dans une civilisation qui se délite. C'est comme quand on domestique des animaux comme les chiens ou les chats, ça marche un certain temps et puis peu à peu, les animaux dont on cesse de s'occuper, auxquels on donne de plus en plus de coups de pied au cul, qu'on fait sortir de la maison, du jardin, brutalement, reviennent tous peu à peu à l'état sauvage dans un environnement que l'Homme avait organisé mais qui est devenu un immense dépotoir, un cloaque, un lieu, des lieux comme ces "cours du miracle" des grandes villes du 17ème siècle sous Louis 14...

    Le jihadisme que l'on combat aujourd'hui avec des bombardiers au dessus de la Syrie, existe depuis la naissance de l'Islam en 622 par ce qu'il a généré de groupes dissidents et plus radicaux les uns que les autres, entre autres le Wahhabisme et le Salafisme, les Frères Musulmans etc. ... Or, il faut bien le reconnaître, le Monde jusqu'à l'an 2000, donc durant 14 siècles, ne s'en est ni plus mal ni mieux porté, on a fait avec (avec cependant de sales moments à passer c'est vrai)... Ces jihadistes là depuis le 7ème siècle, déjà, voulaient tuer les infidèles, les mécréants...

    En revanche, avec le jihadisme qui est comme un océan, et qui dépasse de très loin le jihadisme auquel tout le monde pense, celui là, ce "jihadisme" là, il est beaucoup plus dangereux, beaucoup plus difficile à vaincre... Et le Monde d'avant l'an 2000 ne l'avait encore qu'en gestation, comme un bébé dans le ventre donnant des coups de pied... C'était il est vrai, un monde dangereux, très meurtrier, très peu sûr dans lequel on "mourait comme des mouches"... (aujourd'hui on ne "meurt plus comme des mouches" mais on meurt quand même, d'une autre façon que par des épidémies et des famines et de la soldatesque pillarde ; c'est plus "soft", plus diffus, plus "accidentel" on va dire... et surtout la mort on la met en scène, elle est une incongruité, et quand elle frappe comme elle le fait dans des attentats terroristes ou par des avions qui explosent en vol, alors on en fait un affreux épouvantail et l'on se rapelle à des "devoirs" que l'on a négligés -mais le cahier de devoirs ensuite on le referme et on retourne à tous ces jeux dont on ne peut se passer, à tout ce qui nous branle deux minutes comme ces dadas à 2 euro pour gosses dans les galeries de supermarché...

    Quand tout un grand océan se met en colère, c'est bien plus terrible que quand le lac Baïkal ou même la Méditerranée se fâche en envoyant par le fond quelques bateaux marchands ou de croisière...

    Et dans le grand océan, à sa surface et en dérive sur des radeaux de toutes dimensions, y'a un sacré paquet de monde ! Soit dit en passant, les gens sur les radeaux en dérive ne sont pas solidaires, et quelques uns des plus gros radeaux, des sortes de "petits continents flottants" ambitionnent de devenir la forteresse naviguante qui va tout soumettre autour d'elle...

    Je pense que le jeune jihadiste de Cergy Pontoise ou de Pantin, ou même que le jeune Européen qui est dans un bunker de l'état islamique en Syrie ou sur un Pick-Up roulant sur une piste en Irak, au fond de lui, se fout complètement des mosquées et qu'il trouve toujours le moyen sans être vu de quelque chef, de se griller tranquille une clope planqué derrière un mur...

    Et ça, "ça veut tout dire" ! C'est même la "clé", ça, pour comprendre le problème !

    Quant à ces "kamikazes" je pense qu'ils sont présentés médiatiquement parlant, comme des "martyres", des gens se donnant volontairement la mort... Mais en réalité la plupart de ces "kamikazes" sont des "zombies" c'est à dire des drogués, conditionnés psychologiquement, et transformés en machines de guerre robotisées...

     

    Et si "tout ça", en ce début de 21ème siècle, ça serait pas ce qui ferait "l'affaire la plus rentable pratiquement à perpète" pour les "Gros culs" de la planète, dans une dimension qui n'a rien à voir avec ce que cela fut au temps féodaux, au temps des seigneurs, au temps des Pharaons... ?

     

    ... Je vois, émerger de ce chaos planétaire, au bout de cette guerre contre un jihad menée par une coalition de quelques puissances militaires, au bout, surtout d'une "non guerre" contre une autre sorte de jihad faisant encore plus de morts ; je vois, oui ,je vois, au bout de tout cela, une énorme Dictature planétaire hiérarchisée, dans laquelle les désespérés auront été éliminés, dans laquelle environ cinq milliards d' "Humanuscules" (humains déshumanisés) "fourmilleront" pour un milliard de termites de tailles diverses dont quelques uns très gros...

    ... Mais... ça va pas durer cent millions d'années, l'histoire là : Téterre, elle va pas supporter...

     

     

  • Petite chronique du jour...

         Je constate - et cela depuis des années, notamment dans les forums du Net, et très souvent dans les conversations des uns et des autres parmi les proches, les amis, les connaissances – je constate que l'on ne cesse de dire à propos d'un tel, d'une telle qui s'exprime sur tel ou tel sujet, qui se produit sur un blog ou dans des réseaux sociaux... "Qu'il, qu'elle ne s'intéresse pas à ce que disent les autres, qu'il, elle, ne participe pas à une discussion, un fil de discussion ; qu'il, elle ne réagit que dans les discussions dont il, elle est l'auteur"... enfin toutes sortes de réflexions, de remarques dans ce sens et du même genre... Alors que cette personne, que ces gens là, tous autant qu'ils sont, d'une manière ou d'une autre, si critiques, si répétitifs dans leurs observations, si acerbes parfois, si contrariants, sont les premiers eux, à exposer, à montrer ce qu'ils font, que ce soit des photos qu'ils prennent, des livres qu'ils éditent, des écrits qu'ils postent... Et "mine de rien", tu les vois, tous ces gens là, afficher, prôner une écoute de l'autre, une attention à l'autre, avec force "leçons de morale" et de savoir vivre, etc. !

    Y aurait-il comme une sorte de "péché" à "s'exister" ? En vérité, personne ne "t'existe" ! Cependant, dès le moment où tu commences à jouir d'une petite notoriété, les critiques cessent, on te lit, on t'écoute, y'en a que pour toi et les autres ce sont des "m'as-tu-vu", des "rien du tout" !

    A force d'entendre ou de lire ces critiques, ces remarques des uns et des autres, et même d'amis "proches", de gens de sa famille ; à force de voir toujours les mêmes personnages occuper l'espace public, l'on en arrive à se demander ce que l'on va pouvoir encore exprimer, et comment si l'on s'y risque on va s'y prendre pour que cela soit tant soit peu visible... Coups de pied au cul, rappels à l'ordre pour te faire rentrer dans un "droit chemin" le long duquel tu dois baisser la tête et la queue. Un "droit chemin" dont on dirait qu'il n'est fait que pour les autorisés, que pour les personnages en vue ! Certes dans ces personnages en vue il y a parfois de la facture, du talent, du mérite, et tout ce qu'on veut qui "tranche" avec le banal, l'ordinaire... Mais cela ne fait pas évoluer la société, de demeurer dans une pensée qui se fixe sur les mêmes points de repère et d'appui...

    En dépit d'un réel effort que tu peux faire, que tu es disposé à faire, prenant conscience de la pertinence qu'il y a ou qu'il n'y a pas, à exprimer quelque chose, à mettre un point d'honneur à veiller à ne pas produire n'importe quoi n'importe comment n'importe où... Tu te prends quand même un coup de tatane dans les dents, de quelque "donneur de leçons"! Et si tu en arrivais en quelques clics sur un bouton qui s'appelle "supprimer", à précipiter dans le néant des milliers de pages ! (Une sorte de suicide)...

    L'on peut penser à ce genre de "suicide" !

    Mais il y a aussi... ces "gargouilles", toutes ces "gargouilles", des sortes de petits diablotins avec de vilains culs et des frimouses grimaçantes, façonnés à la hâte tout du long de l'édifice, exposés sciemment comme de petits cacas, ou d'inutiles décorations ou d'incongruités sans aucune facture, pour justifier les "leçons de morale"et les critiques des outrés et des "aboyeurs" obligés de se manifester, de montrer leurs dents pointues !

    Merci le coup de tatane dans les dents ! Cela en fera donc, des gargouilles en plus !

     

    ... Je pense à mon ancien copain Lovisat, un pupille de la nation, un "simple", du Centre de Tri Postal Paris PLM, promu liftier de l'ascenseur ou préposé au dépoussiérage des sacs postaux, par les Inspecteurs du Bureau d'Ordre, en 1968, qui montait sur le comptoir du bar de la cantine, faisait tomber son pantalon et montrait son cul à tout le monde ! ( ça, ne vous en déplaise braves gens bien pensants comme il faut, c'était UNE OEUVRE !)

     

    ... Mon ancien copain Lovisat, il me disait "quand je leur montre mon cul, je les fais crever de rire en se foutant de ma gueule! C'est tout ce que j'ai trouvé pour leur dire à ma façon que je les aime !"

     

  • Sincérité dans la compassion

    ... Je ne sais ce que vaut ma réflexion au sujet de l'attentat de Beyrouth (la relative indifférence des puissants de la planète, et le peu de réactivité de la part des pays européens et autres, comparé à la réactivité des mêmes pays pour les attentats de Paris, pour la France blessée)... Je ne sais quelle peut être la portée de mon message (message d'une grande sincérité il est vrai)... En regard, en face de cette réalité incontournable -et oh combien naturelle- qui est celle du souci que l'on se fait pour ses proches, pour des gens que l'on connaît, de son propre pays, de sa ville, de son quartier... avant même de penser à toutes ces autres personnes que l'on ne connaît pas... et qui sont loin, très loin...

    Je reconnais que mon premier souci, ma première interrogation, cela a été, en apprenant l'attentat au Bataclan, de savoir si oui ou non, des jeunes personnes de ma famille à Paris pouvaient éventuellement se trouver (cela aurait pu) présentes dans cette salle de concert du Bataclan...

    J'ai été très vite rassuré, pour les jeunes personnes de ma famille, étudiantes...

    C'est vrai : nous sommes sur cette Terre, en 2015, quelque 7,20 milliards d'humains... Une "très grande compassion", aussi sincère soit-elle, aussi "du fond d'ses tripes" soit-elle (excusez moi l'expression), par écrit ou en paroles exprimée... C'est jamais que des mots, des mots que tout le monde peut dire ou écrire, et il s'en dit, il s'en écrit de ces mots, qui font la Une des réseaux sociaux, des déclarations médiatisées de tel ou tel personnage etc. ...

    Les gestes, les faits, les actes qui sauvent, qui protègent, qui secourent, le cran qu'il faut pour sauver la peau de quelqu'un quand crépitent les balles et qu'éclatent les bombes, les grenades... La fidélité d'une femme ou d'un homme pour son compagnon sa compagne défiguré à vie, le courage dans l'adversité et dans le danger... tout ça, c'est plus que des mots...

     

    ... Nous encaissons pour ainsi dire, depuis quelque temps avec tous ces attentats terroristes (Paris, Beyrouth, Bamako, etc.), sans compter aussi l'imminence de ces attentats, nous encaissons "choc sur choc".

    En ce qui concerne les responsabilités, les erreurs, les politiques menées durant des années depuis une trentaine voire une quarantaine d'années, et aussi les hypocrisies, les lois du Marché, les connivences, le laxisme, tout cela, des uns et des autres... Je pense que l'heure est si grave, que dénoncer -à juste titre- tout cela, "n'arrange pas les choses" (et qu'au contraire les aggrave)...

    L'heure est plus au combat qu'à la dénonciation des erreurs et des divergences. C'est ce qui en "haut lieu" au niveau déjà des personnages les plus puissants du monde, devrait être compris... Jusqu'aux gens, femmes et hommes de la rue que nous sommes et si différents dans nos sensibilités...

    Pour ma part je demeure toujours un révolté dans le sens d'une sorte d'intégrisme anti sens-du-monde, anti pensée unique, anti Loi du Marché, anti société de consommation de masse, anti hypocrisie, anti violence abjecte, anti indifférence, anti grands lobbies... MAIS, aujourd'hui dans la gravité de l'heure, mon regard de révolté, dépasse tout mon "anti ceci/cela"... Je me sens le même résistant que le résistant de 1944 qui, dans le maquis, avait à ses côtés un Royaliste, un "monsieur De...", un communiste, un anarchiste, un patron d'industrie, un ouvrier boulanger, un intellectuel, un repris de justice... Pour foutre en l'air un milicien, un type de la Waffen SS, un occupant Allemand...

    Personne n'est "un ange", tout le monde a fait des conneries (plus ou moins grosses c'est vrai)... Mais il vient un temps ou il faut être CE résistant là, celui que je dis, contre un ennemi qui a juré de nous détruire, de nous détruire d'une part en nous séparant, et d'autre part, en nous éliminant tous ensemble d'un seul coup ou en plusieurs fois ou les uns après les autres... Car pour l'Ennemi, Bachar, Poutine, Obama, Hollande, Ben Mohamed, Gérard, Li-huan, et Judas... sont tous à éliminer... L'Ennemi, il veut la Terre entière pour lui comme Gengis Khan au 13 ème siècle voulait toute l'Asie et toute l'Europe pour lui en faisant le vide de toutes les populations au passage de ses troupes !

     

  • Les gens "ordinaires"

    ... Il me vient, "des gens ordinaires", cette conscience aiguë de ce que ces "gens ordinaires" ont en eux d'unique, d'exceptionnel, d'intime, d'intemporel en eux...

    Car je vois toujours dans ces visages de "gens ordinaires", des paysages, des "univers", des "mondes" qui ont une histoire...

    N'ayant point la connaissance de cette histoire dont je n'ai pas la moindre idée de l'immense livre que peut faire cette histoire... Il me vient cependant l'histoire que ce visage inconnu ou méconnu, m'inspire...

    Et c'est toujours une histoire comme un vêtement imaginaire dont je revêts une femme, mais parfois aussi je l'avoue... Comme un déguisement de carnaval ou d'halloween auquel très vite je ne crois plus tout à fait, bien que l'ayant dessiné sur un mur devant lequel passent des gens... Alors je voudrais modifier, arranger le dessin... Et, quelquefois, l'effacer...

     

  • Visages de Paris... et de Beyrouth !

         J'aurais souhaité que le monde entier réagisse avec la même émotion, le même soutien, la même solidarité pour Paris, pour la France, pour les morts et pour les blessés des attentats du 13 novembre à Paris... Que pour les victimes, 44 tués et 240 blessés, du jeudi 12 novembre dans un double attentat suicide revendiqué par l'Etat Islamique au Liban, dans un quartier populaire de la Dahyé en banlieue sud de Beyrouth...

    A Beyrouth comme à Paris, ce sont les mêmes visages ravagés, les mêmes blessures de guerre, les mêmes souffrances, les mêmes vies brisées... Les mêmes "gens ordinaires" aussi, les mêmes gens qui peuvent être des artistes, des intellectuels, des musiciens, des penseurs, des poètes, des jeunes femmes et hommes aux terrasses des cafés...

    Aucune déclaration, non plus, de la part des personnages les plus puissants du monde, au sujet de cet attentat à Beyrouth, ville dans laquelle depuis 2014 il y a eu une vingtaine d'attaques et d'explosions ayant pour l'essentiel tué des civils...

    Visages de Beyrouth et du Liban, visages comme ceux que l'on rencontre à Paris et en France, visages que soit dit en passant l'on croise dans la rue et dans les lieux publics sans jamais leur accorder le moindre regard si préoccupés que nous sommes de nous mêmes... Visages de Beyrouth et de Paris et d'ailleurs, je vous aime, je vous aime...

     

  • "ça"

    Toi, tu n'aimes pas ça

    Tu n'aimes pas ça parce que dans ça personne ne te donne la parole, personne ne t'écoute, personne ne fait jamais rien pour toi...

    Tu n'aimes pas ça parce dans ça il n'y a aucune place ni au soleil ni sous le moindre lampion pour toi que l'on traite comme un chien galeux auquel on ne cesse de donner des coups de pied...

    Toi, tu n'aimes pas ça en tant qu'exclu de ça...

    Toi, tu n'aimes pas ça et donc ça tu le contestes, tu le rejettes, tu le combats...

    Et toi aussi en tant qu'être ou citoyen ordinaire, qui n'adhère pas à ça tout en y étant dedans dans ça et en y vivant tant bien que mal dans ça, tu le contestes, ça...

    Et toi encore, l'intellectuel, le poète, l'artiste, l'écrivain, le penseur, celui qui écrit des livres, celui qui joue de la guitare ou du saxophone sur la scène devant un public, celui qui expose ses oeuvres de peinture dans une galerie, celui qui joue un personnage dans un film ou dans une pièce de théâtre... Avec tes mots, tes images, ta musique, avec tout ce qui, de toi, entre en résistance, en contestation, en dénonciation de ça... Et rejoint la résistance de tout un chacun... Tu fais un grand procès de ça ...

    Mais nous sommes aujourd'hui dans un monde où toi, l'exclu de ça, où toi le citoyen ordinaire qui vit dans ça tout en n'y adhérant point, où toi l'intellectuel, le poète et l'artiste qui dénonce ça ... Nous ne sommes plus les seuls à ne point aimer ça...

    Parce que... Eux aussi n'aiment pas ça...

    Et la différence qu'il y a entre toi et eux c'est que eux ils veulent mettre ça à la place de ça...

    Alors, dans cette rage, dans cette détermination, dans cette conviction que nous mettons chacun de nous à notre façon, à dénoncer ça, à combattre ça... On laisse se mettre en place ça, on contribue à ce que ça s'installe...

    "Ni ça ni ça" n'est pas le chemin à suivre...

    "Ni ça ni ça" c'est le chemin pour ça...

    Si vraiment/vraiment tu ne veux pas ça, change -au moins pour le temps qu'il faudra- le regard que tu as de ça.

    Ils sont déjà trop nombreux à être dans ça... parce que déjà, avant même de s'y trouver entraînés, ils portaint ça en eux d'une manière ou d'une autre et avec tout ce qui en eux compose ce qui fait partie de ça...

     

     

     

  • Puissent ces mots ...

         Puissent ces mots que j'écris là, se poser, telles de douces lèvres de femme, sur ce qui leur fait mal, sur leurs blessures, sur leurs cicatrices encore vives, sur leurs attentes si fortes et parfois si désespérées, à tous ces visages que je connais et dont je ne cesse de me souvenir, pour les avoir une seule fois rencontés ou si souvent vus...

    Puissent ces mots venus de mon âme, de ma pensée, telles de douces lèvres de femme, ôter ce qui leur fait mal, répondre à leurs attentes si fortes, guérir même de ces maux les plus graves lorsque la médecine ne fait que retarder la progression d'un mal ou mutile ; puissent ces mots ouvrir le passage vers cet espace en un point de l'horizon dont la lumière se laisse percevoir au travers d'une brume incandescente mais aussi intraversable qu'un mur de pierre...

    Puissent ces mots se poser sur ces visages dont je sais si peu au fond, d'eux, de ce qu'ils sont quand on est tous chacun, toute sa vie durant tout seul dans sa peau...

    Puisse s'exercer le pouvoir de mon écriture de poète qui n'est pas sortie des grandes écoles, qui n'a commencé que par des images, des rêves éveillés, et de tout ce que j'ai observé avant que je sorte de mon enfance sans pour autant la quitter...

    Puisse s'exercer le pouvoir de mon écriture non pas pour monter le rocher jusqu'en haut de la montagne et le maintenir tout en haut sans que jamais il ne retombe, non pas pour que m'illuminent et me grisent les éclairages de scène ; mais pour que le mal, pour que la peine, pour que la souffrance, pour que la solitude de tous ces êtres sur lesquels mon regard s'est porté, et qui sont au fond, très nombreux, pour que le mal, la peine, la souffrance, la solitude puissent s'envoler, quitter leur peau, leur chair, leur esprit, à tous ces êtres, ne laissant plus même de cicatrice nulle part sur leur peau, ni dans leur regard ni dans leur âme...

    ... Toutes ces taches noires et sales que l'on parvient toujours à extraire et à porter aux regards de tous tout autour, ne parviennent pas pour autant à ôter de ma vue, ce qui, dans la page toute entière, de la première à la dernière ligne, demeure tel un paysage de tableau de peinture devant lequel on n'a pas fait que passer, ou tel un récit que l'on est parvenu à lire jusqu'entre les lignes...

    ... Le tableau est raté mais une part de ce qui le compose est à ce point sublime que cette part de sublime nous le fait aimer, ce tableau raté...

     

    ... Ces mots je les jette comme si je jetais un sort mais un sort heureux qui troue le cul à toutes les chiennes du monde. Je pense à tous ces visages qui me sont chers et que la chienne du monde visite, je pense aussi à tous ces visages qui me sont moins chers, moins chers parce que je les méconnais ou que leur regard me griffe...

     

     

  • La dureté du monde

         Il y a dans la dureté du monde en dépit de sa cruauté et de tout le poids dont elle pèse sur nos existences, une certaine beauté. Cette beauté réside dans la faculté qu’ont les êtres vivants à survivre, s’adapter, évoluer, établir entre eux une relation durable dans un environnement hostile. Qu’elle soit une fatalité ou non, la dureté du monde dans toute sa réalité est une nécessité. Sans elle, il n’y aurait jamais cette espérance si belle et si enthousiasmante d’un avenir meilleur, ni cette capacité qu’ont les êtres vivants à évoluer et à se perpétuer.

     

  • Un passage tout aussi invisible qu'inconcevable

         Une conscience aiguë de l’existence de l’Autre ouvre un espace relationnel différent de celui dans lequel nous vivons habituellement.

    Mais cette conscience de l’existence de l’autre n’est pas innée en nous : elle ne l’est pour ainsi dire jamais…

    Il est plus difficile de l'acquérir, que de réussir ou de construire sa vie.

    Je ne dis pas que la conscience de l’existence de l’Autre fait cette relation meilleure et plus profonde et plus durable à laquelle nous aspirons, mais je suis certain que cette conscience là, serait comme un point lumineux que notre regard parviendrait à percevoir quelque part sur une ligne d'horizon si connue de nous, parcourue de mille cimes et de brumes incandescentes...

    Peut-être, oui peut-être ce point lumineux que notre regard parviendrait à percevoir, révèlerait-il l'existence d'un passage vers un espace que nous n'avons jamais exploré parce que la ligne d'horizon nous le rendait, ce passage, non seulement invisible mais inconcevable...

     

  • Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre

    Au revoir la hautLemaitre

    Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre

     

    Prix Concourt 2013

    Livre de poche, roman, éditions Albin Michel

    620 pages

     

    L'auteur

     

    Pierre Lemaitre est un romancier et un scénariste français né le 19 avril 1951, de parents employés, autant dire "de condition modeste", ce qui déjà à notre époque, le différencie de tant d'autres écrivains issus de milieux aisés...

    Après une formation de psychologue, il accomplit une grande partie de sa carrière dans la formation professionnelle des adultes, par un enseignement qui s'articule sur la communication et sur la culture générale.

    Puis il se consacre à l'écriture en tant que romancier et scénariste et vit de son travail d'écrivain depuis 2006.

    Dans un premier roman "Travail soigné", il rend hommage à ses maîtres.

    Dans un deuxième roman "Robe de marié", il raconte l'histoire de Sophie, une trentenaire démente qui devient une criminelle en série ne se souvenant jamais de ses meurtres. Ce roman est un exercice d'admiration de l'art Hitchcockien...

     

    Au revoir là haut

     

    Publié en Août 2013, marque un important changement dans son oeuvre, en ce sens que Pierre Lemaitre délaisse le genre policier pour signer cette fois un roman "picaresque" (récit sur le mode autobiographique de l'histoire d'un personnage qui vit en marge de la société et à ses dépens).

     

    Rescapés du premier conflit mondial, détruits par une guerre vaine et barbare, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne pourra rien faire pour eux. Car la France, qui glorifie ses morts, est impuissante à aider les survivants.

    Abandonnés, condamnés à l'exclusion, les deux amis refusent pourtant de céder à l'amertume ou au découragement. Défiant la société, l'Etat et la morale patriotique, ils imaginent une arnaque d'envergure nationale, d'une audace inouïe et d'un cynisme absolu.

     

    ... Tel est le résumé du livre en 4ème de couverture.

     

    Extraits

     

    Page 40 :

     

    Le lieutenant d'Aulnay-Pradelle, homme décidé, sauvage et primitif, courait sur le champ de bataille en direction des lignes ennemies avec une détermination de taureau. .../...

    Ce n'était pas qu'il fût spécialement héroïque, mais il avait acquis très vite la conviction qu'il ne mourrait pas ici. Il en était certain, cette guerre n'étant pas destinée à le tuer, mais à lui offrir des opportunités.

     

    Page 248 :

     

    Pour Henri (d'Aulnay-Pradelle), le monde se partageait en deux catégories : les bêtes de somme, condamnées à travailler dur, aveuglément, jusqu'au bout, à vivre au jour le jour, et les créatures d'élite à qui tout était dû. A cause de leur "coefficient personnel". Henri adorait cette expression qu'il avait lue un jour dans un rapport militaire, et il l'avait adoptée.

     

    ... Petite reflexion personnelle de ma part : "c'est cette vision du monde que partagent -soit dit en passant- dans une concurrence féroce, bien des gens à notre époque".

     

    Page 419 :

     

    .../... On inhumait des milliers de soldats français dans des cercueils trop petits. .../... Pour les faire entrer, il fallait briser des nuques, scier des pieds, casser des chevilles.../... le personnel en était réduit à fracasser les os du tranchant de la pelle.../... il n'était pas rare qu'on ne puisse faire tenir les restes des hommes trop grands dans ces cercueils trop petits, qu'on y entassait alors ce qu'on pouvait et qu'on déversait les surplus dans un cercueil servant de poubelle, qu'une fois plein on refermait avec la mention "soldat non identifié"...

     

    Page 519 :

     

    .../... Les cercueils trop petits, le personnel incompétant, avide.../... Et la difficulté de la tache aussi ! .../... Des Boches dans des sépultures françaises, des cercueils remplis de terre, des petits trafics sur place, il y avait eu des rapports, il avait cru bien faire en proposant un peu d'argent au fonctionnaire, une maladresse bien sûr, mais enfin...

     

    Mon avis

     

    Il ne nous vient pas à l'idée lors de la visite d'un cimetière des morts de la Grande Guerre, qu'en dessous de la croix blanche sur laquelle est gravé le nom du soldat mort pour la France, avec son année de naissance, l'année de sa mort et son numéro matricule... Qu'en dessous dans la terre, il n'y a... rien d'autre que de la terre, ou des restes qui ne sont pas ceux du soldat dont on lit le nom sur la plaque...

    Cette arnaque d'une envergure nationale, d'une audace inouïe et d'un cynisme absolu, qui consiste en gros, en la vente sur catalogue de monuments aux morts, des monuments dessinés par Edouard, un type défiguré sans mâchoire inférieure, sans langue et dont on voit la gorge ouverte et béante bordée de bourrelets de chair, qui fume des cigarettes par une narine et ne peut absorber que de la nourriture liquéfiée par un tuyau enfoncé dans l'oesophage... Et qui porte des masques qu'il se fabrique lui-même... Cette arnaque donc, imaginée par Edouard et par son ami Albert, n'est pas plus scandaleuse, plus cynique, que tous ces trafics de sépultures organisés par des gens tels que ce lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle et que ces personnages haut placés dans les ministères, impliqués dans ces trafics et ayant gagné beaucoup d'argent...

    Nous sommes là, avec ce livre, dans un récit cruel et sombre mais surtout dans une réalité qui a été méconnue...

    Une réalité soit dit en passant, que la société, que l'Etat, de nos jours comme il y a cent ans juste après cette guerre de 14-18, recouvrent d'une chape d'hypocrisie, de mensonges et de morale consensuelle.

    Cette réalité c'est bien, encore et toujours, celle de tous ces trafics, de toutes ces arnaques qui s'organisent à grande échelle autour de nos besoins, de nos rêves, de nos aspirations, dans les domaines de l'alimentation, de la culture, des loisirs, autour de tout ce qui fait partie de notre vie, auquel on tient, auquel on est attaché et qui est exploité avec le plus grand cynisme, par des personnages qui profitent et décident...

     

     

  • "Tout bon livre est un attentat" (Marcel Jouhandeau)

         Quand on pense à tous les livres qui ne sont pas forcément des "mauvais livres" (mais qui n'en sont pas non plus des "bons" selon Marcel Jouhandeau), il y a vraiment très peu d' "attentats" en ce monde ! Et cela est d'autant plus paradoxal quand on pense à la violence du monde, à tout ce qui est perpétré, commis, contre l'Homme, contre la Nature... et qui constitue une suite ininterrompue d'attentats...

    Si les "attentats" que sont les "bons livres" avaient un peu plus de répercussion, davantage de retombées et d'effets collatéraux heureux... Est ce que le monde se porterait mieux ? Oui, mais sans pour autant être meilleur...

    Si un monde meilleur est à rêver, à imaginer, à souhaiter... Il n'est pas pour autant un "monde modèle", tel par exemple, que ce jardin d'Eden de la Bible, dans lequel nous serions tous béats sous le sourire de Dieu dans une félicité dont nous n'aurions aucunement conscience. C'est pour cela que je dis que le "Péché" aurait été qu'Eve ne croquât point la pomme... Il a donc "mieux valu" qu'Eve croquât la pomme, c'est d'ailleurs (et cela devrait être) ce que selon les Croyants, Dieu dans sa sagesse avait prévu... Ou que la Nature, "l'ordre du cosmos" pour ainsi dire, a conçu par les lois et par les principes qui gouvernent l'univers...

    Un "bon livre" en définitive, c'est un "attentat" au même titre que le coup de dent d'Eve dans la pomme...

    Un livre qui raconte une jolie et émouvante histoire dans une langue savoureuse, c'est comme un billet de la française des jeux qui fait gagner un moment de rêve, mais n'attente en aucune façon à ce qui en soi et autour de soi perpètre déjà un attentat d'indifférence, un attentat d'hypocrisie, un attentat d'attentisme, un attentat de contentement de soi et des choses, un attentat d'égoïsme... Enfin toutes sortes d'attentats que seuls, les livres-attentats sont capables de réduire.

     

  • Le rocher de Sisiphe

         “Les dieux avaient condamné Sisiphe à rouler sans cesse un rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu'il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir”...

                                                            [ Albert Camus ]

     

    ... Je pense à ce rocher de Sisiphe, sans doute quelque énorme bloc de pierre plus ou moins sphérique, qui sans cesse poussé tout au long d'une pente abrupte n'en finit pas, chaque mètre gagné, de glisser en arrière, retenu par les bras tendus de ce Sisiphe qu'au fond nous sommes tous, chacun de nous, d'une manière ou d'une autre en fonction de nos aspirations et des moyens que nous nous donnons...

    Et par une sorte de "miracle" -mais le "miracle" en fait n'en est point un, puisque c'est nous qui le faisons le miracle, par la volonté et l'énergie qui nous animent- après tant et tant de "reculades" du rocher, mètre après mètre, pas après pas, voilà-t-il pas que le rocher parvient à s'immobiliser au sommet de la montagne... (Enfin c'est ce qui parfois arrive, finit par arriver...)

    Mais... Peine perdue, le rocher oscille, et, ayant de justesse évité l'écrasement en nous écartant, le rocher dégringole le long de la pente, jusqu'en bas... Et tout est à recommencer.

    Je ne suis pas Sisiphe... Je ne sais pas si mon "travail" est inutile et sans espoir. Je sais seulement que je roule le rocher et que je ne considère pas comme une "punition" ni comme une "vocation", le fait de voir sans arrêt le rocher reculer de deux mètres chaque fois que je l'avance d'un mètre... Simplement, si d'aventure par cette sorte de "miracle", de "miracle qui n'en est point un", je parviens à hisser le rocher au sommet, ou en quelque lieu élevé que je crois être le sommet... Et que, d'un seul coup le rocher se met à dégringoler jusqu'en bas, alors je suis comme on dit "sonné"!... Et un moment sans force...

    Ce serait, en somme, cette histoire de "rocher de Sisiphe", non pas une "punition" qui nous serait imposée, non pas, non plus, une "vocation" à porter au devant de soi ce meilleur de nous-mêmes dans l'énergie et dans la volonté qui nous anime... Quelle est, soit dit en passant, la "finalité", quel est le "sens", de toute "vocation" ?... Ce serait, en somme, cette histoire de "rocher de Sisiphe", ce qu'il y a, au fond, de "plus heureux" qu'il ait été donné à l'Homme, et, sans doute, à tous les êtres vivants...

    Au sommet, si la vie s'immobilise, il n'y a au dessus, que le ciel, mais la vie s'arrête...

    Tout au long de la pente abrupte, la vie a aussi le ciel au dessus d'elle, mais la vie ne s'arrête jamais puisqu'elle est mouvement dans l'un ou l'autre des deux sens de la pente ; atteignant parfois quelque sommet soit dit en passant "toujours hypothétique", et dégringolant d'un seul coup alors, entraînée brutalement dans sa chute mais ce n'est point la fin pour autant...

     

     

  • Que dire d'une oeuvre littéraire ?

         Une "oeuvre littéraire" à mon sens, n'est pas un espace d'expression, même de très libre, de très authentique expression, dans lequel on "se met en avant et s'expose" tout comme on le fait par exemple sur Facebook, sur un blog où l'on se produit...

    Tout ce que l'on écrit et qui s'apparente à une "exposition de soi à tout vent", n'a pas vocation à porter l'étiquette d' "oeuvre littéraire", tel tout ce qui est produit, diffusé "dans le détail" au vu et au su de tout le monde, dans sa propre famille, parmi ses proches, ses amis, ses connaissances... Certaines anecdotes peut-être, mais pas d'autres...

    Je pense que dans "une oeuvre littéraire" il y entre autant de "du fond de ses tripes" (pardonnez moi ce "vocable" assez vulgaire) que... de la gravité, du sens, une part d'humilité, une part de discrétion, une part de sobriété, une part d'engagement aussi, et si possible une part d'humour, et encore une part de dérision, tout cela, oui tout cela en même temps et d'un seul bloc, d'un seul tenant...

    Verser dans "l'auto fiction plus ou moins sinon nettement autobiographique" oui, cela me semble "faisable" (Houellebecq, Duteurtre, Clavel, Gide, Proust, Mauriac, et quelque autres écrivains contemporains s'y sont employés avec beaucoup de talent et ont eu mille fois raison de le faire)... Mais à mon avis le genre littéraire autobiographique (fictif ou franchement autobiographique) est assurément le genre le plus difficile en littérature... Car, dès que l'on commence -sciemment ou "à son insu/c'est plus fort que soi" – à "se mettre en avant et à s'exposer" (en usant de petites anecdotes avec détails particuliers tout à fait personnels et en en rajoutant encore)... alors on dérive, on fait dans le voyeurisme voire dans une certaine satisfaction de soi, un "cocorico" qui indispose il faut le reconnaître, à juste titre)...

     

    ... C'est vrai que dès fois, on a tendance -si l'on "s'écoute"- à "se lâcher" ! (rire)... Reste à savoir où et quand et comment et avec qui, on peut "se lâcher" !

    ... Mais comme je dis "Un jour tu verras... "

    "Un jour tu verras"... Ce qui pouvait être compris, reconnu, mais ne l'avait point été sans doute à cause de la manière dans laquelle cela avait été formulé... Sans doute aussi à cause de quelque malentendu... Apparaîtra enfin sous son vrai jour, dans une autre résonance...