Articles de yugcib
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Ce regard que l'on porte, de soi et de l'autre
- Par guy sembic
- Le 23/12/2015
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Lorsque l'on porte son regard sur sa propre obscurité, on ne devient pas lumineux pour autant...
La conscience de cette obscurité en soi, exprimée tout autour de soi, n'est , le plus souvent, qu' un éclairage de scène...
Quant au regard que l'on porte sur l'obscurité des autres, de tel ou tel autre autour de nous, c'est un regard qui, à force d'être projeté autour de soi et d'occuper l'espace public, nous rend toute lumière en l'autre, invisible...
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Regard en burqa
- Par guy sembic
- Le 21/12/2015
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Les lunettes de soleil, surtout quand elles sont grosses comme des soucoupes volantes, sont des burqas qui couvrent le regard...
Quand on a la foi en son regard, on ne craint pas la cataracte...
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Un monde figé
- Par guy sembic
- Le 04/12/2015
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"T'es un ancien si...
Ainsi fut mon enfance : je n'avais pas de Blackberry, ni de Wii, ni de Playstation, ni Xbox, ni MP3 et encore moins de PC portable... Je jouais à cache cache, aux billes, aux pogs, des cabanes dans les arbres, au ballon, à l'avion. L'heure de rentrer c'était quand ma mère criait "rentre maintenant !" Quand je me comportais mal, on m'envoyait pas chez le psy, on me bottait le cul!!! On faisait du roller ou du vélo au lieu de "tchatcher" sur internet. Et quand on voulait se voir, on allait sonner les uns chez les autres, on ne s'envoyait pas de SMS. Les gels antibactériens n'existaient pas et on jouait avec la terre! Quelle enfance super"
[Facebook.com/tesunanciensi]
Ce que j'en dis : "Blackberry, Wii, Playstation, Xbox, MP3, PC portable... Smartphone, 4G, Internet, facebook, les blogs, les SMS, tchatcher sur internet... Tout cela dans un monde qui serait demeuré tel celui des Anciens mais dans lequel on se verrait en allant sonner les uns chez les autres, en se regardant dans les yeux et en inventant des histoires en voyant passer des visages, dans une philosophie de la Relation... ça serait ce monde qui n' a pas encore existé, qui ne serait pas forcément meilleur, mais qui serait différent dans le sens où ce monde là, ne serait plus figé comme il l'était et comme on en a la nostalgie, ou figé comme il l'est aujourd'hui en un bouillonnement qui fait de chaque éclat qu'il projette, une goutte de gel suspendue tel un cocon déchiré sur un fil de clôture... Toutes ces technologies que sont Blackberry, Wii, Playstation, Xbox, ¨MP3, Internet, SMS... ont figé le monde en une mer gelée qui s'est fracturée de partout, qui a évelé des cathédrales de glace, ou des igloos pour nains de jardin, qui a ouvert des failles au fond desquelles on ne voit rien, rien d'autre qu'un trou noir... Alors qu'elles auraient dû, toutes ces technologies, nous laisser entrevoir et ce ciel et ces abysses dont nous ne savons toujours rien...
Dans ce ciel et dans ces abysses dont nous ne savons toujours rien ou si peu, je sais, je "vois", au moins une chose : nous y sommes tous reliés, les êtres humains, les êtres de et des ailleurs, les fins et les commencements, les avant et les après, les années lumière et les nano secondes...
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Alternative (s)
- Par guy sembic
- Le 03/12/2015
- Dans Articles
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Ce qui manque aujourd'hui dans le monde, aussi bien "occidental" que "occidentalisé", c'est une transcendance dans une pensée, dans une foi, dans un idéal, enfin quelque chose qui puisse offrir, proposer une alternative à une désespérance consciente ou non, une désespérance qui n'est pas forcément ressentie comme une désespérance à proprement parler, en somme une désespérance liée à l'évolution d'une civilisation dans laquelle "on ne voit rien pointer à l'horizon qui change vraiment notre vie à tous" (alors même qu'on jouit de tout le confort possible -mais un confort essentiellement matériel)... Cette désespérance à laquelle je pense n'est autre que celle, en général, d'une "non espérance" en un monde, en une civilisation qui parviendrait à se différencier de la civilisation matérialiste consumériste présente partout sur la planète, et dont les effets et les dérives s'accentuent depuis le début des années 2000...
Cette alternative au sens -ou plutôt au non sens- du monde actuel, n'est proposée ou plus exactement insufflée dans nos sociétés en décomposition, que par des fondamentalistes religieux tels que Daesh, précédé par Ben Laden et Al Qaïda depuis 1979 avec à l'origine l'attentat prise d'otages à la Mecque... Mais qui, dans des conditions de violence extrême et de brutalité, font le pari risqué de fédérer tout le monde contre eux, un monde divisé, un monde qui dans un premier temps effectivement en partie et même en quasi totalité se fédèrera, mais se délitera... Ce qu'attendent Daesh et les fondamentalistes...
Outre Daesh, Al Qaïda et les fondamentalistes musulmans, il y a aussi, pour proposer une alternative, chacun de ces groupes ou organisations contestataires dans une mouvance d'actions violentes menées contre l'ordre établi, contre les assises, les bases, les valeurs contestées de la civilisation... L'on y trouve par exemple, dans cette mouvance, des écologistes radicaux, toutes sortes d'anti ceci/anti cela, des intégristes catholiques, des minorités revendiquant leurs droits d'une manière ostentatoire et violente...
Mais il y a aussi, cependant -et ça ne l'oublions surtout pas- une autre "alternative" (dans une transcendance dans la pensée et de la foi en un autre monde possible) -que par Daesh, que par les fondamentalistes, que par chacun de tous ces groupes et organisations contestataires, c'est celle qui est proposée par certains philosophes, penseurs, intellectuels, scientifiques, chercheurs (mais aucun homme politique), et qui conteste le "sens du monde" (mais pas de la même manière et avec les mêmes armes que Daesh, les fondamentalistes et les contestataires violents)...
... La force de l'alternative proposée et insufflée par Daesh (et avant par Ben Laden et Al Qaïda) réside dans le fait que la plupart des êtres humains du monde présent (en gros depuis la fin des années 70) sont dans une forme ou plusieurs formes de désespérance, désespérance liée à une civilisation matérialiste de progrès et de consommation qui fait mourir d'ennui et de lassitude et d'absence de perspective, la société dans son ensemble...
Il est assez significatif (c'est ce que disent les études menées) que seulement 16% des "qui rejoignent Daesh" sont issus des classes sociales dites "défavorisées" (les pauvres, les exclus, les laissés pour compte, etc.)
Depuis les temps préhistoriques (homo sapiens entre autres) l'Homme (femme et homme) a toujours eu besoin de penser, de croire en quelque chose qui le "transcende"... Les religions, les cultes, les croyances, tout cela a joué un rôle déterminant (mais hélas souvent avec les dérives et les abus que l'on connaît)... Mais il demeurait de tout cela, abstraction faite des dérives et des abus, comme un "ciment", un "ciment" qui "tenait" à travers les siècles...
Or ce "ciment" aujourd'hui, disparaît (a disparu peu à peu en partie, en grande partie dans notre civilisation "occidentale" et "occidentalisée"...
Le "ciment" disparaissant, voilà des "maçons de l'apocalypse" qui refont le ciment ! ... Mais il y a aussi les "maçons compagnons" qui en font, du "ciment" !
... Le "discours" qui s'impose (et comment ce discours ne s'imposerait-il pas) dans le monde occidental et occidentalisé, est : "Il faut les éliminer, les éradiquer, leur livrer une guerre totale"...
Exactement le même "discours" qu'EUX !
Au mieux, le "bras de fer" sera celui de deux bras avec chacun le poing serré, deux poings juste au dessus du milieu de la largeur de la table, avec tour à tour, d'un côté ou de l'autre, un bras qui va faire un peu baisser l'autre...
Mais ni l'un ni l'autre des deux bras ne parviendra à faire jamais tomber l'autre. A ce "jeu", les combattants ne survivront pas, les deux bras et les deux poings se gangrèneront et finiront en poussière... Est-ce cela, qui a été prévu par Dieu ou par Allah ? La poussière ? ... Mais c'est vrai, de la poussière peut renaître la vie...
... Erdogan veut faire de la Turquie une grande puissance économique et financière, avec pour future capitale et place boursière Istanboul et ses 17 millions d'habitants et son gigantesque marché, au carrefour de l'Europe et de l'Asie. Une Turquie en somme, qui restaurerait en partie l'ancien empire Ottoman. Erdogan entend également islamiser l'ensemble de la société turque... Son cauchemar absolu, c'est que les Kurdes de l'est de la Turquie parviennent à se séparer de la Turquie et à constituer un état indépendant... Il n'a donc pas loin s'en faut pour priorité, de combattre l'état islamique, et n'est pas en ce sens, un allié pour les pays de l'OTAN.
Il y a dans un certain sens on va dire, derrière ce personnage qu'est Erdogan et de ce qu'il incarne, et par quoi il rayonne dans la société turque qui adhère à ses vues... Il y a aussi, tout comme d'ailleurs derrière Vladimir Poutine, une alternative à l'ordre actuel du monde. Or il se trouve que l'Europe et que l'Amérique, en face de la Russie, de la Turquie, de l'Iran et de la Chine, n'ont pas d'alternative à proposer autre que celle d'un développement illusoire, d'une "cour des droits de l'homme" (de façade soit dit en passant) ... et d'un "ventre mou"...
Si l'on regarde l'Histoire, on s'aperçoit que, derrière l'Iran, derrière la Russie, derrière la Chine, derrière la Turquie, il y a de grands empires qui ont duré des siècles, avant et durant l'histoire de l'Europe jusqu'au début du 20 ème siècle.
... L'empire ottoman, de 1453 jusqu'en 1918, fut incontestablement une grande puissance. Une grande puissance qui a cependant donné "du fil à retordre" aux autres puissances de l'époque entre autres pour ne citer que 2 de ces puissances l'empire des Habsbourg austro hongrois, et la Russie des Tsars.
C'est la bataille navale (l'une des plus importantes bataille navale de toute l'Histoire) de Lépante, le 7 octobre 1571, dans le golfe de Patras en Grèce, qui "scella" le destin de l'empire ottoman, dans le sens ou l'empire ottoman, sur le point, en 1571, d'avoir le dessus sur les autres puissances chrétiennes de l'Europe, ne put alors ni s'étendre ni s'imposer au delà de ses frontières dont l'une se trouvait proche de Vienne, capitale de l'empire austro hongrois... A noter qu'en 1529, Vienne fut assiégée par une armée de 120 000 hommes de l'empire ottoman, mais qu'elle ne fut pas prise (la météo y est pour beaucoup dans cette affaire)...
La marine ottomane était encore en 1571 la marine de guerre la plus puissante du monde d'alors, et régnait sur la Méditerranée... Ce fut une flotte chrétienne fédérée en une ligue, composée d'escadres vénitiennes et espagnoles, renforcée de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, qui lui infligea une défaite totale...
A partir de 1571, l'empire ottoman, qui fut à plusieurs reprises en guerre contre les austro hongrois et les russes, demeura cette grande puissance dominante dont nous connaissons les limites et les frontières, et les marches les plus éloignées.
Durant le temps de cette grande puissance, à l'intérieur de ses frontières, donc dans tout le moyen orient, régna -si l'on peut dire- une "paix relative", un peu comme un couvercle posé sur une marmite dans laquelle chauffaient depuis les premiers temps de l'Islam, plusieurs eaux séparées dans de plus petits récipients...
Dans l'organisation à l'ottomane de cet empire de peuples et de courants religieux diversifiés, le pouvoir des sultans, des élites, des cours régnantes et des privilégiés de la société, y gagnait autant sur le plan économique et financier que sur le plan de la "paix sociale" (une "sorte" de paix sociale)...
Lorsque les Anglais et les Français et leurs alliés défirent en 1918 cet empire qui, à ce moment là, était "au bout du rouleau" (mais aurait pu encore tenir), alors ce fut le début de la catastrophe : plus de couvercle sur la marmite...
Je n'imagine pas, pour ma part, qu'un type tel qu'Erdogan, pourtant "d'une certaine trempe à sa manière", parviendrait à restaurer l'empire ottoman d'avant 1918, ou quelque chose qui lui ressemblerait d'à peu près équivalent... Le contexte mondial a changé, c'est encore plus complexe qu'avant 1918...
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COP 21
- Par guy sembic
- Le 29/11/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Ma première interrogation : l'hébergement et la restauration de quelque 40 000 personnes dont bien sûr les 147 chefs d'état et leurs délégations et accompagnants nécessaires (mais pour ces 147 chefs d'état et leurs accompagnants, je pense que tout a été prévu et organisé longtemps à l'avance, on se doute bien que tous ces gens là ne vont pas séjourner sous des tentes et faire chauffer leur café le matin sur un petit gaz... En revanche les autres milliers de personnes telles que par exemple, celles qui vont se rendre dans les espaces publics de génération climat ouverts à tous, pour ceux là rien n'a été vraiment prévu, il n'y a que les hôtels du Groupe Accor et autres, les hôtels parisiens, quelques chambres d'hôtes, éventuellement des amis, famille ou connaissances sur Paris et autour de Paris)...
Et comment pourra -t-on assurer un maximum de sécurité pour autant de monde, 40 000 personnes, en dépit d'un déploiement aussi énorme de forces de police, militaires, avec équipements technologiques de détection et contrôles, barrières, etc. ? Soit dit en passant, pour le marché de Noël de Poyanne dans les Landes (Poyanne, un modeste bourg de Chalosse), un marché qui avait attiré plusieurs dizaines de personnes, il n'y avait pas 5 militaires en armes -ou même 1 seul- devant l'entrée de la salle polyvalente dans laquelle se tenait le marché de Noël... Comme quoi l'Etat d'Urgence, c'est pas pour couvrir tous les espaces publics dans la France entière, sinon il faudrait une armée de plus d'un million d'hommes et encore !
... Mes autres interrogations : je ne les exprime pas ici, car cent, ou mille pages n'y suffiraient pas ! (En gros, COP 21 ça va pas changer grand chose du fait que les Grands Lobbies de la planète pour une question de pognon, de profit, de dividendes d'actions, ne vont pas modifier leurs objectifs économiques et stratégiques ; et que le "consommateur Lambda", que l'on voit d'ailleurs manifester avec des drapeaux verts partout dans le monde) va continuer à bouffer de la vache et du cochon, à sucer du jus, à rouler en bagnole ne serait-ce que par obligation pour aller au boulot surtout s'il demeure en zone rurale pavillonnaire urbanisée éloignée de 30/40 km du "bassin d'emploi local"... et à aller au moins une fois par semaine dans les grands centres de consommation de masse, à faire les choux gras des Touropérators de bateaux de croisière et de trajets avions low coast pour les paradis tropicaux)...
Bon... Cela dit... C'est pas Internet, live box, 3 ou 4G, les smartphones, Facebook, les blogs les forums, et tout ce qui tourne technologiquement parlant autour de ça, qu'il faut incriminer et encore moins maudire ! (C'est pas ça du tout, du tout, qui fait sucer un max de jus!)
Car les poètes, les écolos, les intellectuels, les communicants avec de la pensée, les écrivains, les artistes, les rêveurs, les créateurs, et même le p'tit môme de huit ans qui veut faire de grosses cabrioles pour faire rire les copains... Ils ont hyper/hyper besoin d'Internet les blogs les forums les réseaux sociaux !
En revanche, s'il faut que les bagnoles roulent au jus, alors là, il faudra pouvoir en sucer un max, de jus ! (à produire autrement que par des centrales atomiques, du charbon ou du pétrole) !
... Mon "argument massue" pour prouver qu'Internet ça fait pas tant que ça sucer du jus :
Quand on a inventé l'imprimerie et donc, qu'on a pu faire des bouquins et des journaux, ça a moins, beaucoup moins, utilisé de bois des forêts, que pour faire des bateaux à voile par milliers, pour aller faire les cadors sur les océans, et conquérir des continents, des pays lointains, depuis l'Europe !
Pour les penseurs, les poètes, les écrivains, les intellectuels et les artistes, l'arrivée et le développement de l'imprimerie, ça a été pour eux, infiniment mieux qu'avant !
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2296 ...
- Par guy sembic
- Le 27/11/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... A cette question "que deviendra notre planète dans une centaine d'années" (ou dans mille, deux mille ans) je réponds par une autre question :
Comment les gens qui vivaient en l'an mille ou même en 1789 année de la Révolution Française, ou encore en 1865 sous le Second Empire, voyaient-ils, imaginaient-ils le monde de 2015?
Et cela m'amène à dire :
Nous n'avons pas idée quoique nous puissions imaginer, rêver, espérer, craindre... De ce que sera le monde en 2296...
Soit dit en passant, en l'an mille, en l'an 1789 ou même encore sous le Second Empire, les gens pour la très grande majorité d'entre eux, trop pauvres, souvent illettrés, et devant assurer tant bien que mal leur survie au quotidien, n'avaient guère le temps tout au long des journées de labeur, de se demander ce deviendrait le monde dans cent ans ou dans mille ans...
Et cela est encore vrai de nos jours pour plus de la moitié des sept milliards d'humains de 2015...
Cependant, en ces temps là, si durs, où l'espérance de vie ne dépassait guère 40 ans sauf rares exceptions, l'on se préoccupait de ce que deviendraient ses enfants, ses petits enfants si ces derniers pouvaient survivre, auxquels on transmettait les savoirs, les expériences... Et l'on édifiait des cathédrales et des ponts et tant d'autres constructions qui étaient faits pour durer des siècles...
Que restera-t-il de ce monde de 2015, de nos autoroutes, de nos bâtiments en structures métalliques des Grandes Surfaces commerciales, de nos maisons construites en trois jours dans des lotissements... Que restera-t-il de tout cela dans mille ans... et déjà dans cent ans ?
... Je vous invite à regarder ce petit film, d'une durée de près de 4 minutes :
... Sans commentaire... D'ailleurs, quel commentaire? Sinon celui ci -peut-être- "On va le payer très cher" ...
... 2296... Tous les vivants d'aujourd'hui, de la Terre entière, auront disparu...
2296... ou 1096...
Lorsque, d'un regard que personne ne me reproche d'un oeil noir ou inquiet, parce qu'il y a dans ce regard un sourire qui parle plus que mille mots ; lorsque ce regard se pose sur un visage inconnu qui passe près de moi dans une grande galerie marchande, à ce moment là, c'est parfois comme si le jour d'aujourd'hui était un jour sans matin, sans soir, sans hier, sans avant-hier, sans lendemain... Un jour où 2296 ça n'existe pas, un jour où peut-être, comme dans ce que voit un cheval ou un chien, tout se situe sur une même sorte "d'écran de temps" sur le même plan visuel, pas de proche, pas de lointain...Ou du lointain dans du proche, ou du proche dans le lointain...
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Océan ou mer intérieure ?
- Par guy sembic
- Le 26/11/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... J'ai dans l'idée que tous ces jeunes (ou moins jeunes) Français, Belges, Européens, convertis ou non à l'Islam, adolescents, hommes, femmes ; qui ont rejoint en pensée et ou en actes, le jihadisme, dont certains sont partis combattre en Syrie... Sont en réalité (mais ça on n'y pense pas) dans un jihadisme qui ressemble plus à un océan qu'à une mer intérieure lac Baïkal, mer noire ou même la méditérranée, en ce sens que ce "jihadisme" s'apparente à une contestation, à un rejet du monde, à une sorte de croisade contre les "valeurs" qui pourrissent le monde... Ou encore, mais cela on y pense moins ou pour ainsi dire jamais, ce "jihadisme là", c'est celui d'une désespérance nihiliste et sans idéal, sans but particulier à atteindre sinon celui qui consiste à détruire, à "faire sauter" en faisant le plus de dégâts possible. Dans ce "jihadisme là", on se fout des mosquées, de la religion, on se fout de tout à vrai dire, et on va même jusqu'à se foutre d'y laisser sa peau, tant cette désespérance nihiliste est profonde...
Dans un premier temps vient peut-être effectivement, une révolte, une violence portée en soi et exacerbée, contre un "ordre du monde", un état du monde, de la société, de la civilisation, que l'on rejette, que l'on a envie de combattre, de dénoncer avec fureur ; puis peu à peu l'on glisse dans cet état de désespérance nihiliste...
Viennent alors les "recruteurs", ces combattants, imans et gens du jihad islamiste radical, qui sont des gens plus engagés et surtout plus organisés dans l'action... qui soit dit en passant, ne sont pas tous loin s'en faut, des "purs", des idéalistes, des seuls fanatiques religieux, mais surtout avant tout des bandits, des chefs de gangs et de mafia, des trafiquants, des délinquants, et qui se servent de la religion, et d'un "discours approprié" (c'est à dire un langage qui porte au coeur même de la sensibilité et du ressenti personnels de chacun), afin de convaincre et d'entraîner des milliers de ces jeunes en désespérance profonde et durable...
La désespérance nihiliste à vrai dire est partout, non seulement dans les banlieues "difficiles" mais aussi dans de petites villes et bourgs de quelque 3000 habitants... Elle se traduit, cette désespérance nihiliste, déjà, par des poubelles qui brûlent, par des boîtes aux lettres défoncées... par exemple... Ce ne sont là que des détails, certes, mais c'est bien par là que cela commence, par des comportements d'incivilité, de violence gratuite et négationiste...
Cette désespérance nihiliste est comme un océan qui enfle en fureur, ravage les côtes, entre dans les estuaires des fleuves, s'étend jusque dans les terres en voies d'eau et en lacs.
Ces jeunes, et pas seulement des jeunes mais des gens comme vous ou moi, ont une caractéristique commune (enfin "un ensemble de caractéristiques communes") : en gros "le monde tel qu'il est ne veut pas d'eux ou se sert d'eux pour le profit de quelques nababs et de leurs suites de courtisans"... ça se résume par "pas d'avenir", du chômage, de la misère, de l'exclusion, mais pas seulement QUE de tout cela... en gros un "mal être" dans une civilisation qui se délite. C'est comme quand on domestique des animaux comme les chiens ou les chats, ça marche un certain temps et puis peu à peu, les animaux dont on cesse de s'occuper, auxquels on donne de plus en plus de coups de pied au cul, qu'on fait sortir de la maison, du jardin, brutalement, reviennent tous peu à peu à l'état sauvage dans un environnement que l'Homme avait organisé mais qui est devenu un immense dépotoir, un cloaque, un lieu, des lieux comme ces "cours du miracle" des grandes villes du 17ème siècle sous Louis 14...
Le jihadisme que l'on combat aujourd'hui avec des bombardiers au dessus de la Syrie, existe depuis la naissance de l'Islam en 622 par ce qu'il a généré de groupes dissidents et plus radicaux les uns que les autres, entre autres le Wahhabisme et le Salafisme, les Frères Musulmans etc. ... Or, il faut bien le reconnaître, le Monde jusqu'à l'an 2000, donc durant 14 siècles, ne s'en est ni plus mal ni mieux porté, on a fait avec (avec cependant de sales moments à passer c'est vrai)... Ces jihadistes là depuis le 7ème siècle, déjà, voulaient tuer les infidèles, les mécréants...
En revanche, avec le jihadisme qui est comme un océan, et qui dépasse de très loin le jihadisme auquel tout le monde pense, celui là, ce "jihadisme" là, il est beaucoup plus dangereux, beaucoup plus difficile à vaincre... Et le Monde d'avant l'an 2000 ne l'avait encore qu'en gestation, comme un bébé dans le ventre donnant des coups de pied... C'était il est vrai, un monde dangereux, très meurtrier, très peu sûr dans lequel on "mourait comme des mouches"... (aujourd'hui on ne "meurt plus comme des mouches" mais on meurt quand même, d'une autre façon que par des épidémies et des famines et de la soldatesque pillarde ; c'est plus "soft", plus diffus, plus "accidentel" on va dire... et surtout la mort on la met en scène, elle est une incongruité, et quand elle frappe comme elle le fait dans des attentats terroristes ou par des avions qui explosent en vol, alors on en fait un affreux épouvantail et l'on se rapelle à des "devoirs" que l'on a négligés -mais le cahier de devoirs ensuite on le referme et on retourne à tous ces jeux dont on ne peut se passer, à tout ce qui nous branle deux minutes comme ces dadas à 2 euro pour gosses dans les galeries de supermarché...
Quand tout un grand océan se met en colère, c'est bien plus terrible que quand le lac Baïkal ou même la Méditerranée se fâche en envoyant par le fond quelques bateaux marchands ou de croisière...
Et dans le grand océan, à sa surface et en dérive sur des radeaux de toutes dimensions, y'a un sacré paquet de monde ! Soit dit en passant, les gens sur les radeaux en dérive ne sont pas solidaires, et quelques uns des plus gros radeaux, des sortes de "petits continents flottants" ambitionnent de devenir la forteresse naviguante qui va tout soumettre autour d'elle...
Je pense que le jeune jihadiste de Cergy Pontoise ou de Pantin, ou même que le jeune Européen qui est dans un bunker de l'état islamique en Syrie ou sur un Pick-Up roulant sur une piste en Irak, au fond de lui, se fout complètement des mosquées et qu'il trouve toujours le moyen sans être vu de quelque chef, de se griller tranquille une clope planqué derrière un mur...
Et ça, "ça veut tout dire" ! C'est même la "clé", ça, pour comprendre le problème !
Quant à ces "kamikazes" je pense qu'ils sont présentés médiatiquement parlant, comme des "martyres", des gens se donnant volontairement la mort... Mais en réalité la plupart de ces "kamikazes" sont des "zombies" c'est à dire des drogués, conditionnés psychologiquement, et transformés en machines de guerre robotisées...
Et si "tout ça", en ce début de 21ème siècle, ça serait pas ce qui ferait "l'affaire la plus rentable pratiquement à perpète" pour les "Gros culs" de la planète, dans une dimension qui n'a rien à voir avec ce que cela fut au temps féodaux, au temps des seigneurs, au temps des Pharaons... ?
... Je vois, émerger de ce chaos planétaire, au bout de cette guerre contre un jihad menée par une coalition de quelques puissances militaires, au bout, surtout d'une "non guerre" contre une autre sorte de jihad faisant encore plus de morts ; je vois, oui ,je vois, au bout de tout cela, une énorme Dictature planétaire hiérarchisée, dans laquelle les désespérés auront été éliminés, dans laquelle environ cinq milliards d' "Humanuscules" (humains déshumanisés) "fourmilleront" pour un milliard de termites de tailles diverses dont quelques uns très gros...
... Mais... ça va pas durer cent millions d'années, l'histoire là : Téterre, elle va pas supporter...
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Petite chronique du jour...
- Par guy sembic
- Le 24/11/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Je constate - et cela depuis des années, notamment dans les forums du Net, et très souvent dans les conversations des uns et des autres parmi les proches, les amis, les connaissances – je constate que l'on ne cesse de dire à propos d'un tel, d'une telle qui s'exprime sur tel ou tel sujet, qui se produit sur un blog ou dans des réseaux sociaux... "Qu'il, qu'elle ne s'intéresse pas à ce que disent les autres, qu'il, elle, ne participe pas à une discussion, un fil de discussion ; qu'il, elle ne réagit que dans les discussions dont il, elle est l'auteur"... enfin toutes sortes de réflexions, de remarques dans ce sens et du même genre... Alors que cette personne, que ces gens là, tous autant qu'ils sont, d'une manière ou d'une autre, si critiques, si répétitifs dans leurs observations, si acerbes parfois, si contrariants, sont les premiers eux, à exposer, à montrer ce qu'ils font, que ce soit des photos qu'ils prennent, des livres qu'ils éditent, des écrits qu'ils postent... Et "mine de rien", tu les vois, tous ces gens là, afficher, prôner une écoute de l'autre, une attention à l'autre, avec force "leçons de morale" et de savoir vivre, etc. !
Y aurait-il comme une sorte de "péché" à "s'exister" ? En vérité, personne ne "t'existe" ! Cependant, dès le moment où tu commences à jouir d'une petite notoriété, les critiques cessent, on te lit, on t'écoute, y'en a que pour toi et les autres ce sont des "m'as-tu-vu", des "rien du tout" !
A force d'entendre ou de lire ces critiques, ces remarques des uns et des autres, et même d'amis "proches", de gens de sa famille ; à force de voir toujours les mêmes personnages occuper l'espace public, l'on en arrive à se demander ce que l'on va pouvoir encore exprimer, et comment si l'on s'y risque on va s'y prendre pour que cela soit tant soit peu visible... Coups de pied au cul, rappels à l'ordre pour te faire rentrer dans un "droit chemin" le long duquel tu dois baisser la tête et la queue. Un "droit chemin" dont on dirait qu'il n'est fait que pour les autorisés, que pour les personnages en vue ! Certes dans ces personnages en vue il y a parfois de la facture, du talent, du mérite, et tout ce qu'on veut qui "tranche" avec le banal, l'ordinaire... Mais cela ne fait pas évoluer la société, de demeurer dans une pensée qui se fixe sur les mêmes points de repère et d'appui...
En dépit d'un réel effort que tu peux faire, que tu es disposé à faire, prenant conscience de la pertinence qu'il y a ou qu'il n'y a pas, à exprimer quelque chose, à mettre un point d'honneur à veiller à ne pas produire n'importe quoi n'importe comment n'importe où... Tu te prends quand même un coup de tatane dans les dents, de quelque "donneur de leçons"! Et si tu en arrivais en quelques clics sur un bouton qui s'appelle "supprimer", à précipiter dans le néant des milliers de pages ! (Une sorte de suicide)...
L'on peut penser à ce genre de "suicide" !
Mais il y a aussi... ces "gargouilles", toutes ces "gargouilles", des sortes de petits diablotins avec de vilains culs et des frimouses grimaçantes, façonnés à la hâte tout du long de l'édifice, exposés sciemment comme de petits cacas, ou d'inutiles décorations ou d'incongruités sans aucune facture, pour justifier les "leçons de morale"et les critiques des outrés et des "aboyeurs" obligés de se manifester, de montrer leurs dents pointues !
Merci le coup de tatane dans les dents ! Cela en fera donc, des gargouilles en plus !
... Je pense à mon ancien copain Lovisat, un pupille de la nation, un "simple", du Centre de Tri Postal Paris PLM, promu liftier de l'ascenseur ou préposé au dépoussiérage des sacs postaux, par les Inspecteurs du Bureau d'Ordre, en 1968, qui montait sur le comptoir du bar de la cantine, faisait tomber son pantalon et montrait son cul à tout le monde ! ( ça, ne vous en déplaise braves gens bien pensants comme il faut, c'était UNE OEUVRE !)
... Mon ancien copain Lovisat, il me disait "quand je leur montre mon cul, je les fais crever de rire en se foutant de ma gueule! C'est tout ce que j'ai trouvé pour leur dire à ma façon que je les aime !"
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Sincérité dans la compassion
- Par guy sembic
- Le 22/11/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Je ne sais ce que vaut ma réflexion au sujet de l'attentat de Beyrouth (la relative indifférence des puissants de la planète, et le peu de réactivité de la part des pays européens et autres, comparé à la réactivité des mêmes pays pour les attentats de Paris, pour la France blessée)... Je ne sais quelle peut être la portée de mon message (message d'une grande sincérité il est vrai)... En regard, en face de cette réalité incontournable -et oh combien naturelle- qui est celle du souci que l'on se fait pour ses proches, pour des gens que l'on connaît, de son propre pays, de sa ville, de son quartier... avant même de penser à toutes ces autres personnes que l'on ne connaît pas... et qui sont loin, très loin...
Je reconnais que mon premier souci, ma première interrogation, cela a été, en apprenant l'attentat au Bataclan, de savoir si oui ou non, des jeunes personnes de ma famille à Paris pouvaient éventuellement se trouver (cela aurait pu) présentes dans cette salle de concert du Bataclan...
J'ai été très vite rassuré, pour les jeunes personnes de ma famille, étudiantes...
C'est vrai : nous sommes sur cette Terre, en 2015, quelque 7,20 milliards d'humains... Une "très grande compassion", aussi sincère soit-elle, aussi "du fond d'ses tripes" soit-elle (excusez moi l'expression), par écrit ou en paroles exprimée... C'est jamais que des mots, des mots que tout le monde peut dire ou écrire, et il s'en dit, il s'en écrit de ces mots, qui font la Une des réseaux sociaux, des déclarations médiatisées de tel ou tel personnage etc. ...
Les gestes, les faits, les actes qui sauvent, qui protègent, qui secourent, le cran qu'il faut pour sauver la peau de quelqu'un quand crépitent les balles et qu'éclatent les bombes, les grenades... La fidélité d'une femme ou d'un homme pour son compagnon sa compagne défiguré à vie, le courage dans l'adversité et dans le danger... tout ça, c'est plus que des mots...
... Nous encaissons pour ainsi dire, depuis quelque temps avec tous ces attentats terroristes (Paris, Beyrouth, Bamako, etc.), sans compter aussi l'imminence de ces attentats, nous encaissons "choc sur choc".
En ce qui concerne les responsabilités, les erreurs, les politiques menées durant des années depuis une trentaine voire une quarantaine d'années, et aussi les hypocrisies, les lois du Marché, les connivences, le laxisme, tout cela, des uns et des autres... Je pense que l'heure est si grave, que dénoncer -à juste titre- tout cela, "n'arrange pas les choses" (et qu'au contraire les aggrave)...
L'heure est plus au combat qu'à la dénonciation des erreurs et des divergences. C'est ce qui en "haut lieu" au niveau déjà des personnages les plus puissants du monde, devrait être compris... Jusqu'aux gens, femmes et hommes de la rue que nous sommes et si différents dans nos sensibilités...
Pour ma part je demeure toujours un révolté dans le sens d'une sorte d'intégrisme anti sens-du-monde, anti pensée unique, anti Loi du Marché, anti société de consommation de masse, anti hypocrisie, anti violence abjecte, anti indifférence, anti grands lobbies... MAIS, aujourd'hui dans la gravité de l'heure, mon regard de révolté, dépasse tout mon "anti ceci/cela"... Je me sens le même résistant que le résistant de 1944 qui, dans le maquis, avait à ses côtés un Royaliste, un "monsieur De...", un communiste, un anarchiste, un patron d'industrie, un ouvrier boulanger, un intellectuel, un repris de justice... Pour foutre en l'air un milicien, un type de la Waffen SS, un occupant Allemand...
Personne n'est "un ange", tout le monde a fait des conneries (plus ou moins grosses c'est vrai)... Mais il vient un temps ou il faut être CE résistant là, celui que je dis, contre un ennemi qui a juré de nous détruire, de nous détruire d'une part en nous séparant, et d'autre part, en nous éliminant tous ensemble d'un seul coup ou en plusieurs fois ou les uns après les autres... Car pour l'Ennemi, Bachar, Poutine, Obama, Hollande, Ben Mohamed, Gérard, Li-huan, et Judas... sont tous à éliminer... L'Ennemi, il veut la Terre entière pour lui comme Gengis Khan au 13 ème siècle voulait toute l'Asie et toute l'Europe pour lui en faisant le vide de toutes les populations au passage de ses troupes !
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Les gens "ordinaires"
- Par guy sembic
- Le 21/11/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Il me vient, "des gens ordinaires", cette conscience aiguë de ce que ces "gens ordinaires" ont en eux d'unique, d'exceptionnel, d'intime, d'intemporel en eux...
Car je vois toujours dans ces visages de "gens ordinaires", des paysages, des "univers", des "mondes" qui ont une histoire...
N'ayant point la connaissance de cette histoire dont je n'ai pas la moindre idée de l'immense livre que peut faire cette histoire... Il me vient cependant l'histoire que ce visage inconnu ou méconnu, m'inspire...
Et c'est toujours une histoire comme un vêtement imaginaire dont je revêts une femme, mais parfois aussi je l'avoue... Comme un déguisement de carnaval ou d'halloween auquel très vite je ne crois plus tout à fait, bien que l'ayant dessiné sur un mur devant lequel passent des gens... Alors je voudrais modifier, arranger le dessin... Et, quelquefois, l'effacer...
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Visages de Paris... et de Beyrouth !
- Par guy sembic
- Le 19/11/2015
- Dans Articles
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J'aurais souhaité que le monde entier réagisse avec la même émotion, le même soutien, la même solidarité pour Paris, pour la France, pour les morts et pour les blessés des attentats du 13 novembre à Paris... Que pour les victimes, 44 tués et 240 blessés, du jeudi 12 novembre dans un double attentat suicide revendiqué par l'Etat Islamique au Liban, dans un quartier populaire de la Dahyé en banlieue sud de Beyrouth...
A Beyrouth comme à Paris, ce sont les mêmes visages ravagés, les mêmes blessures de guerre, les mêmes souffrances, les mêmes vies brisées... Les mêmes "gens ordinaires" aussi, les mêmes gens qui peuvent être des artistes, des intellectuels, des musiciens, des penseurs, des poètes, des jeunes femmes et hommes aux terrasses des cafés...
Aucune déclaration, non plus, de la part des personnages les plus puissants du monde, au sujet de cet attentat à Beyrouth, ville dans laquelle depuis 2014 il y a eu une vingtaine d'attaques et d'explosions ayant pour l'essentiel tué des civils...
Visages de Beyrouth et du Liban, visages comme ceux que l'on rencontre à Paris et en France, visages que soit dit en passant l'on croise dans la rue et dans les lieux publics sans jamais leur accorder le moindre regard si préoccupés que nous sommes de nous mêmes... Visages de Beyrouth et de Paris et d'ailleurs, je vous aime, je vous aime...
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"ça"
- Par guy sembic
- Le 17/11/2015
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Toi, tu n'aimes pas ça
Tu n'aimes pas ça parce que dans ça personne ne te donne la parole, personne ne t'écoute, personne ne fait jamais rien pour toi...
Tu n'aimes pas ça parce dans ça il n'y a aucune place ni au soleil ni sous le moindre lampion pour toi que l'on traite comme un chien galeux auquel on ne cesse de donner des coups de pied...
Toi, tu n'aimes pas ça en tant qu'exclu de ça...
Toi, tu n'aimes pas ça et donc ça tu le contestes, tu le rejettes, tu le combats...
Et toi aussi en tant qu'être ou citoyen ordinaire, qui n'adhère pas à ça tout en y étant dedans dans ça et en y vivant tant bien que mal dans ça, tu le contestes, ça...
Et toi encore, l'intellectuel, le poète, l'artiste, l'écrivain, le penseur, celui qui écrit des livres, celui qui joue de la guitare ou du saxophone sur la scène devant un public, celui qui expose ses oeuvres de peinture dans une galerie, celui qui joue un personnage dans un film ou dans une pièce de théâtre... Avec tes mots, tes images, ta musique, avec tout ce qui, de toi, entre en résistance, en contestation, en dénonciation de ça... Et rejoint la résistance de tout un chacun... Tu fais un grand procès de ça ...
Mais nous sommes aujourd'hui dans un monde où toi, l'exclu de ça, où toi le citoyen ordinaire qui vit dans ça tout en n'y adhérant point, où toi l'intellectuel, le poète et l'artiste qui dénonce ça ... Nous ne sommes plus les seuls à ne point aimer ça...
Parce que... Eux aussi n'aiment pas ça...
Et la différence qu'il y a entre toi et eux c'est que eux ils veulent mettre ça à la place de ça...
Alors, dans cette rage, dans cette détermination, dans cette conviction que nous mettons chacun de nous à notre façon, à dénoncer ça, à combattre ça... On laisse se mettre en place ça, on contribue à ce que ça s'installe...
"Ni ça ni ça" n'est pas le chemin à suivre...
"Ni ça ni ça" c'est le chemin pour ça...
Si vraiment/vraiment tu ne veux pas ça, change -au moins pour le temps qu'il faudra- le regard que tu as de ça.
Ils sont déjà trop nombreux à être dans ça... parce que déjà, avant même de s'y trouver entraînés, ils portaint ça en eux d'une manière ou d'une autre et avec tout ce qui en eux compose ce qui fait partie de ça...
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Puissent ces mots ...
- Par guy sembic
- Le 13/11/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Puissent ces mots que j'écris là, se poser, telles de douces lèvres de femme, sur ce qui leur fait mal, sur leurs blessures, sur leurs cicatrices encore vives, sur leurs attentes si fortes et parfois si désespérées, à tous ces visages que je connais et dont je ne cesse de me souvenir, pour les avoir une seule fois rencontés ou si souvent vus...
Puissent ces mots venus de mon âme, de ma pensée, telles de douces lèvres de femme, ôter ce qui leur fait mal, répondre à leurs attentes si fortes, guérir même de ces maux les plus graves lorsque la médecine ne fait que retarder la progression d'un mal ou mutile ; puissent ces mots ouvrir le passage vers cet espace en un point de l'horizon dont la lumière se laisse percevoir au travers d'une brume incandescente mais aussi intraversable qu'un mur de pierre...
Puissent ces mots se poser sur ces visages dont je sais si peu au fond, d'eux, de ce qu'ils sont quand on est tous chacun, toute sa vie durant tout seul dans sa peau...
Puisse s'exercer le pouvoir de mon écriture de poète qui n'est pas sortie des grandes écoles, qui n'a commencé que par des images, des rêves éveillés, et de tout ce que j'ai observé avant que je sorte de mon enfance sans pour autant la quitter...
Puisse s'exercer le pouvoir de mon écriture non pas pour monter le rocher jusqu'en haut de la montagne et le maintenir tout en haut sans que jamais il ne retombe, non pas pour que m'illuminent et me grisent les éclairages de scène ; mais pour que le mal, pour que la peine, pour que la souffrance, pour que la solitude de tous ces êtres sur lesquels mon regard s'est porté, et qui sont au fond, très nombreux, pour que le mal, la peine, la souffrance, la solitude puissent s'envoler, quitter leur peau, leur chair, leur esprit, à tous ces êtres, ne laissant plus même de cicatrice nulle part sur leur peau, ni dans leur regard ni dans leur âme...
... Toutes ces taches noires et sales que l'on parvient toujours à extraire et à porter aux regards de tous tout autour, ne parviennent pas pour autant à ôter de ma vue, ce qui, dans la page toute entière, de la première à la dernière ligne, demeure tel un paysage de tableau de peinture devant lequel on n'a pas fait que passer, ou tel un récit que l'on est parvenu à lire jusqu'entre les lignes...
... Le tableau est raté mais une part de ce qui le compose est à ce point sublime que cette part de sublime nous le fait aimer, ce tableau raté...
... Ces mots je les jette comme si je jetais un sort mais un sort heureux qui troue le cul à toutes les chiennes du monde. Je pense à tous ces visages qui me sont chers et que la chienne du monde visite, je pense aussi à tous ces visages qui me sont moins chers, moins chers parce que je les méconnais ou que leur regard me griffe...
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La dureté du monde
- Par guy sembic
- Le 12/11/2015
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Il y a dans la dureté du monde en dépit de sa cruauté et de tout le poids dont elle pèse sur nos existences, une certaine beauté. Cette beauté réside dans la faculté qu’ont les êtres vivants à survivre, s’adapter, évoluer, établir entre eux une relation durable dans un environnement hostile. Qu’elle soit une fatalité ou non, la dureté du monde dans toute sa réalité est une nécessité. Sans elle, il n’y aurait jamais cette espérance si belle et si enthousiasmante d’un avenir meilleur, ni cette capacité qu’ont les êtres vivants à évoluer et à se perpétuer.
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Un passage tout aussi invisible qu'inconcevable
- Par guy sembic
- Le 11/11/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Une conscience aiguë de l’existence de l’Autre ouvre un espace relationnel différent de celui dans lequel nous vivons habituellement.
Mais cette conscience de l’existence de l’autre n’est pas innée en nous : elle ne l’est pour ainsi dire jamais…
Il est plus difficile de l'acquérir, que de réussir ou de construire sa vie.
Je ne dis pas que la conscience de l’existence de l’Autre fait cette relation meilleure et plus profonde et plus durable à laquelle nous aspirons, mais je suis certain que cette conscience là, serait comme un point lumineux que notre regard parviendrait à percevoir quelque part sur une ligne d'horizon si connue de nous, parcourue de mille cimes et de brumes incandescentes...
Peut-être, oui peut-être ce point lumineux que notre regard parviendrait à percevoir, révèlerait-il l'existence d'un passage vers un espace que nous n'avons jamais exploré parce que la ligne d'horizon nous le rendait, ce passage, non seulement invisible mais inconcevable...