Articles de yugcib

  • Service clientèle, de Benoît Duteurtre

    Service clientele

    ... Un roman bref, de 93 pages (Editions Gallimard septembre 2003), mais qui "en dit long", très long même, sur le non sens, sur l'absurdité de notre civilisation occidentalisée devenue un "système"...

    "Des caisses d'hypermarché aux péages autoroutiers, des halls d'aéroports aux guichets d'ex-services-publics-privatisés, il fallait continuellement attendre son tour pour retirer la marchandise, embarquer très en retard sur des vols surchargés, franchir très lentement des kilomètres d'embouteillages. Et si, par malheur, votre cas finissait par échapper aux cases prévues automatiquement, alors commençait le cycle beaucoup plus long des vaines réclamations à un personnel dépassé, lui-même, par la logique aveugle de cette organisation. "

    ... Telle est la "logique du Système"... De ce "Système" auquel j'ai donné dans mon jargon de Yugcib, le vocable de "Soustème" ... Le pire de tous les totalitarismes, celui de la dérive de l'économie de marché libéralisée qui, après le déclin, le recul et pour finir la chute de l'économie communiste, s'est emparé du monde jusqu'en des lieux en lesquels la civilisation n'avait pas encore pénétré, au cœur des jungles de Bornéo et au delà du Cercle Polaire arctique...

    A la page 68 et 69, l'on lit ceci :

    "Ainsi l'augmentation de la productivité, la réduction des effectifs, la folie de la production conduisaient-elles à une réintroduction des files d'attente communistes en pays capitalistes ; à moins d'appartenir à la nomenklatura aisée qui peut payer le maximum, déléguer les démarches pénibles, payer la business class ou faire parvenir ses plaintes au sommet de la hiérarchie. L'entreprise avait remplacé le Parti dans sa façon d'agiter une propagande irréelle (achetez plus, voyagez plus. Profitez de nos conditions) tout en traitant sa clientèle comme un troupeau, obligé de s'adapter aux marges des actionnaires".

    … On le voit, on le subit, dans ce "Soustème" d'économie mondialisée, libérale, de marché, de profit et de valeurs boursières, de consommation de masse au plus bas prix possible, de publicité et d'offres et promos et soldes incessants... C'est une autre forme de totalitarisme que celui du communisme soviétique qui s'est installé sur la planète et qui invalide, rend "caduc" toute démocratie, toute idée ou principe de démocratie... Avec l'illusion "d'une démocratie sur le papier", avec des discours sur la démocratie et les droits des peuples, discours et droits qui sont bafoués, ne faisant que « vitrine »...

    Le « Grand Argument », celui qui est sans cesse ressorti et qui semble apparemment convaincre beaucoup de gens, notamment ceux qui, sans être vraiment pauvres ne sont pas cependant très riches, consiste en la démonstration fallacieuse du « bien fondé » de ce Système économique axé sur la Croissance, le Développement, l'accès de biens et de services à un toujours plus grand nombre de gens dans le monde qui, il y a encore peu de temps, à peine quelques années, « vivaient comme au Néolithique »...


     

  • L'orgueil et la haine

    Monsieur Lorgueil et madame Lahaine

    Je vous emmerde

    Mais plutôt que de vous combattre avec ces armes si terrifiantes

    Dont vous faites votre marché et votre fortune

    Je vous combats avec si je les trouve

    Ces mots qui résonnent tels des coups de canon

    En comparaison de ces armes si terrifiantes

    Dont vous faites votre marché et votre fortune

    Ces mots avec lesquels je vous combats

    Si je les trouve

    Sont des trous noirs qui se déplacent en tornades à l'envers

    Dans vos univers

    Monsieur Lorgueil et madame Lahaine

    Je vous emmerde

    Je vous lamine

     

  • Les mots qui résonnent

    Lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d'un auteur"

     

    Paul Auster

     

    ..."Entendre résonner dans sa tête les mots d'un auteur"... C'est assurément, à mon sens , aussi important sinon plus encore, que les mots eux-mêmes tels qu'on les lit écrits sur la page d'un livre... Et je m'attache à cette vérité de la "musique des mots", par le ton qui s'entend en lisant les mots écrits sur la page...

    Je déplore que, de nos jours où tant et tant de gens font des livres et publient, notamment nos "Grands Intellectuels" de l'actualité journalistique, de l'actualité politique, littéraire, philosophique, économique, événementielle ; où tant et tant de gens "écrivent leurs mémoires"... Je déplore que l'on n'entende presque plus -ou si peu souvent- "résonner les mots" ... Ce sont en effet, très souvent, des éructations que l'on entend en lisant... ou, si l'on n'entend rien qui résonne, on lit des mots que le "commun des mortels" n'utilise pas dans le langage qui est le sien au quotidien, des mots illisibles parce qu'on ne les comprend pas...

    Les mots que l'on lit tels qu'ils sont écrits, cependant, sont aussi comme des spots lumineux au dessus de la scène d'un music hall, et ces mots là, ces mots de gens "bien en vue" que les médias portent aux nues, sont les mots qui font recette, que l'on se repasse, de soirée en soirée, de porte à porte, à la terrasse d'un café, au restaurant, en famille réunie, en connaissances diverses... Ces mots là ne "me touchent guère" et, de l'ignorance que j'ai d'eux, j'en fait mon insolence personnelle, ma "contre anti culture" dirais-je !

     

  • La réflexion scientifique

    "La violence, le péché, le ridicule n'ont pas leur place dans la réflexion scientifique."

    [Condorcet]

     

    ... Nous vivons aveugles avec des yeux qui voient, ne voient en fait, que ce qu'il est donné ou imposé à voir, que ce qu'il faut voir, que ce que l'on doit voir...

    La réflexion scientifique rend les yeux voyants, et ce qui apparaît en premier lieu avec ces yeux voyants, c'est, à mesure que la réflexion scientifique se fonde sur des faits établis, des connaissances nouvelles, des réalités expliquées, des principes, des lois démontrées ; c'est l'immensité de tout ce qui demeure à découvrir...

    En revanche, la réflexion qui se fonde sur des rumeurs, des "on dit", sur des idéologies ou sur des religions, sur des apparences ; est une réflexion qui ne mène qu'à la violence, à la polémique, à toutes sortes de partis pris, de fanatismes et, à l'obscurantisme...

    Bien que n'ayant point fait d'études scientifiques (en université)... Je suis, auteur d'un blog, d'un site et de nombreux écrits, poète et penseur, d'esprit scientifique, et je récuse le scientisme, l'ésotérisme, l'astrologie, la superstition, les idéologies et les religions, les sciences dites "divinatoires"...

    Je récuse également l'athéisme dans la mesure où l'athéisme est assimilé à une religion.

  • Anniversaires sur le Net

         C'est fou, fou, fou, fou... le nombre d'anniversaires que l'on souhaite -avec animations illustrées de plantureux gâteaux architecturés comme des chapeaux de reine d'Angleterre ou avec de magnifiques bouquets de fleurs... à des membres (des inscrits) de tel forum du Net, à des personnes (des "amis") sur Facebook, divers réseaux sociaux... Certaines d'entre toutes ces personnes jamais/jamais... Ne donnent le moindre signe de vie... Ou au mieux réagissent brièvement à l'occasion...

    ... "Quelque part, ça m'interpelle... Mais n'arrive point à me laisser sans voix... Au contraire, ça me donne de la voix à percuter depuis la cuvette le long de laquelle je trace ma route, tous ces flancs rocheux couverts de résineux et de broussailles, aux arêtes vives déchirant le ciel, de ces montagnes entourant la cuvette le long de laquelle je marche, pluie, neige, grêle, chaleur torride, froid mordant, sans répit...

    De temps à autre j'entends bien l'écho, l'écho heureux qui rompt un silence d' heures et de jours sans le moindre cri d'oiseau...

     

  • Je chimpanzine, je chimpanzine ...

    En téléphonie mobile

    Je chimpanzine

    Sur le clavier alpha numérique

    Je chimpanzine

    Sur une montre aux heures minutes secondes à gros chiffres à quatre boutons poussoirs

    Un appui long un appui bref sur S1 ou S4

    Sur le tableau de bord de la voiture petit écran LCD rectangulaire affichage données et avec toutes ces touches et boutons de fonctions pour la clim la radio le lecteur CD

    Je chimpanzine

    Je chimpanzine c'est à dire que je fais comme le chimpanzé qui appuie pour voir si ça répond à ce qu'il veut

    Je chimpanzine je chimpanzine mais je suis pas plus con qu'un autre

    Et toi l'as de la téléphonie mobile et du bouton poussoir et de l'affichage de données

    L'as du tableau de bord du GPS de la sono et des commandes totomatiques

    L'as du maniement de tous ces gadgets électroniques informatiques technologiques dernier modèle en promo et à la mode

    L'as de tout ça qu'a déjà tout compris avant d'avoir lu le mode d'emploi

    Je t'emmerde !

    En téléphonie mobile c'est vrai je chimpanzine

    ça sonne ça sonne mais j'ai pas la détente rapide

    Mais dans d'autres domaines que la téléphonie mobile et que les gadgets électroniques où il faut avoir du doigté de la réactivité

    Enfin dans certains domaines

    Je chimpanzine pas

    Ou plutôt je serai un chimpanzé qui appuie sur des boutons dans la tête et qui fait s'envoler des lapins

     

  • Gaieté parisienne, de Benoît Duteurtre

    Gaite parisienne

         Benoît Duteurtre est un écrivain, romancier, essayiste et critique musical Français, né le 20 mars 1960 à Sainte Adresse, agglomération du Havre...

    Il vit à Paris, dans les Vosges et en Normandie.

    Il publie son premier texte en 1982 dans la revue Minuit, puis accomplit plusieurs métiers divers dans la musique et dans le journalisme. Il est l'auteur de quelques romans : L'amoureux malgré lui, Tout doit disparaître, Gaieté parisienne, ainsi que d'un recueil de nouvelles : Drôle de temps.

    Sa curiosité pour les situations et les décors contemporains, son écriture limpide, son humour décalé marquent sa singularité dans la littérature Française depuis la fin des années 90 , en particulier auprès des jeunes générations...

    Drôle de temps a obtenu en 1997 le prix de la Nouvelle, de l'Académie Française, et le prix Médicis en 2001 a couronné son roman Le voyage en France.


     

    Gaieté parisienne est une peinture de Paris à la fin du 20 ème siècle.

    Nicolas, un intellectuel d'une trentaine d'années, s'efforce de séduire le jeune Julien, étudiant en gestion, très à l'aise dans la société moderne. De boîte de nuit en cité de banlieue, la course poursuite entre Nicolas et Julien traverse un paysage étrange où les vestiges de l'ancien monde se mêlent aux entreprises de rénovation. Les protagonistes glissent de situations grotesques aux émotions imprévues, dans une Europe qui pourrait rappeler la Rome du Satiricon.

    Benoît Duteurtre met en scène la comédie de l'amour. Loin des conventions sentimentales, il explore le milieu « Gay » comme un miroir de la vie contemporaine, avec sa foi sexuelle, ses routines et ses tabous.

    Dans un style limpide, attentif à la vérité des apparences, il suit les trébuchements de Nicolas face aux incongruités de l'existence. Il raconte la laideur et la beauté d'une époque, celle que nous vivons et qui a commencé vers le milieu des années 80, alors que le téléphone portable et internet n'existaient pas encore, du moins pas dans la vie des gens, même dans les milieux artistiques et intellectuels, et que l'on s'envoyait des lettres écrites à la main postées en « express », des lettres enflammées de passion amoureuse, notamment, et qui étaient apportées par le facteur à la première heure... (Soit dit en passant, de nos jours en 2015, avec les mails, les smartphones, tablettes, internet et facebook... les « lettres ou messages de passion amoureuse – ou de « drague primaire » écrites à la main envoyées par la poste c'est « complètement obsolète et ringard »!)

    Gaieté parisienne c'est aussi -à mon sens- une vue, un tableau, un aperçu de tout ce que le monde, depuis la fin des années 80, est devenu : un monde sans bonté, où domine la loi des modes, des apparences, du « fashion », des « lieux branchés » en lesquels il faut être et paraître -si possible le meilleur, le plus « fun », le plus attendu, le plus regardé... Et le monde de toutes ces «idées nouvelles », de cette jeunesse dorée » des lycées, des classes de prépa aux grandes écoles et universités , qui sont devenus dans les années 2010/2020, les trentenaires, les quadragénaires « dans le sens du monde et bien dans leur peau », les nouveaux « décideurs »... Soit dit en passant, toute cette « crème » constituée en général de ces quadragénaires des « décideurs »,de l'économie et de la finance et de toute la « clique » des intellectuels qui gravite autour ; est à cent lieues du « citoyen lambda » qui lui, n'a pas fait d'études et dont la vie au quotidien est difficile, sans perspective... Ce « citoyen lambda » qui représente l'essentiel de la société Française, notamment dans les régions rurales, péri urbaines et surtout les régions autrefois industrielles devenues aujourd'hui des déserts médicaux et culturels, économiques, à l'écart des lieux touristiques et constellés de ce qui reste des sites de métallurgie, des « friches industrielles »...

    … Pour dresser un tableau de ce que ce monde des années 90 a produit, et ensuite a fragmenté en se diversifiant et en évoluant dans le tissu social à partir du début du 21ème siècle, je cite ces termes, ces mots, ces phrases, que j'ai relevés tout au long des pages de ce livre Gaieté parisienne, de Benoît Duteurtre... Et qui à mon sens, sont tout à fait représentatifs de notre époque :

    Subversion artistique et intellectuelle parrainé par le ministère de la culture...

    ...Idées nouvelles... Vitalité intellectuelle... Débats, saisir les idées dans l'air... Centre d'agitation esthétique... Nouvelles tendances... Liberté de l'esprit... Sujets quotidiens : le dernier match de foot, le prochain concert de jazz rock, les filles... Vastes perspectives, voyages, vêtements de marque... Divertissements spontanés, spectacles de plein air, musique aux carrefours, dans les rues... Musique pour la liberté... Mouvements de la cité, cafés artistiques et des libres-penseurs... Les marges de la vie moderne... Complexe commercial... New wave... show biz, dîners mondains... Soirée privée... Réussite, mérite... Look... Les mouvements du monde... semer un peu de désordre dans la culture... Etre jeune... House music, raves parties, mouvements parallèles... Contrôler les élans naïfs, dépasser le jeu des apparences... Agressivité de chacun envers tous les autres, à l'exception de ceux qui s'inséraient exactement dans votre archétype... S'éclater... Naturel provoquant... Harmonisation, crédit, législation internationale... Organisation du travail, des loisirs, du crédit, de l'amour... Pouvoir médiatique, intelligentsia parisienne... Existence construite autour d'une profondeur... Une meilleure conjugaison des lois du marché, des techniques de pointe, de la politique culturelle et de la protection sociale ; l'alliance du progrès moderne et de la vieille civilisation... Génération postmoderne... Culte érotique, liturgie fin de siècle... Club d'échanges et de réflexion ouvert sur le milieu intellectuel et le monde de l'entreprise...

    … En gros, pour résumer « tout ce qui pourrit le monde » et qui rappelle dans une certaine mesure, le déclin de l'Empire Romain... Mais là, de nos jours, en fait, il s'agit du déclin, de la déliquescence, de la brutalité, de la violence, du non sens et de l'absurdité de notre civilisation dans son ensemble, puisque même la ou les civilisations qui sont sensées s'opposer, notamment par des courants religieux et -ou- révolutionnaires ou idéologiques, sont elles mêmes imprégnées, gagnées par le pourrissement de la civilisation dominante...


     

  • Hugues Aufray

         Né le 18 juillet 1929 à Neuilly-sur-Seine, et donc âgé de 86 ans à compter du 18 juillet prochain, il est le dernier vivant (homme) de cette génération d'artistes chanteurs auteurs compositeurs nés autour de 1930... Il y avait encore jusqu'en 2010, jusqu'au 13 mars 2010, Jean Ferrat né le 26 décembre 1930 à Vaucresson...

    Hugues Aufrey fut aussi le contemporain de Serge Gainsbourg, né le 2 avril 1928 et mort le 2 mars 1991...

    A 86 ans, Hugues Aufrey parcourt encore la France en se produisant sur scène lors de ses tournées, et le samedi 27 juin 2015, l'on pouvait l'écouter à Sion Vaudémont, où avait lieu le festival "Là haut sur la colline", du 25 au 28 juin... Sous un immense chapiteau, de nombreux Lorrains et certainement autres visiteurs venus de régions environnantes, étaient venus l'écouter.

    Quelle voix, encore, pour 86 ans !

    Avec Jean Ferrat, hélas disparu depuis 2010, Hugues Aufray est le dernier, l'un des derniers représentants de cette génération d'artistes auteurs compositeurs, d'un monde qui avait un sens, entre autre sens celui de valeurs fondamentales et surtout intemporelles (l'amitié, la fraternité, le respect -entre autres de ces valeurs)...

    Hugues Aufray cite cette réflexion de Jean Paul Sartre "L'enfer c'est les autres", à laquelle il ne souscrit pas, puisqu'il dit au contraire que "les autres c'est le Paradis"... de même que j'ai déjà dit pour ma part, et exprimé à ma manière que "Dieu c'est vous, vous autres, visages connus ou inconnus" (ou quelque chose comme ça)...

    Sans cependant "verser dans la nostalgie" c'est à dire dans le regret "d'un monde qui n'est plus" (et que dans mon enfance, et durant une grande partie de ma vie j'ai connu)... C'est avec une certaine émotion que j'ai écouté ce samedi 27 juin 2015 à Sion Vaudémont au cœur de la Lorraine, les chansons d'Hugues Aufray, celles qu'il a composées lors de son séjour, jeune, dans le Sud des Etats Unis d'Amérique ; puis ses "grands succès" bien connus de tous, ou d'autres chansons légendaires telles que "j'entends siffler le train" de Richard Antony, qu'Hugues Aufrey interprète...

    Je pensais en écoutant ces textes, ces chansons, à ce monde qui est devenu ce qu'il est aujourd'hui (au fond, ni pire ni meilleur qu'un autre qui fut ou sera) mais si "différent" cependant, du fait qu'il "n'a plus de sens" (du moins pas de sens que l'on peut définir) et en lequel la bonté, la gentillesse, l'amitié, la fraternité, le respect... demeurent encore présents et manifestes... mais sont "écrabouillés" par la rumeur, par la dureté, par le "tam/tam-coeur-de-pieuvre", la cacophonie, l'agressivité du monde... "Ecrabouillés" et aussi moqués, méprisés, tenues pour ringards, et -au moins pire- sous estimés...

    Si Hugues Aufrey "n'apprécie guère outre mesure Jean Paul Sartre et son l'enfer c'est les autres, en revanche il vénère Albert Camus... Albert Camus qui à mon sens, est "le plus grand, le plus immense, de tous les penseurs, de tous les philosophes, de tous les intellectuels du 20 ème siècle"...

     

  • Waterloo

         200 000 visiteurs étaient attendus -et furent présents- sinon plus, à cette "fantasia" qu'était la commémoration de la bataille de Waterloo du 18 juin 1815...

    A 2 km de la commune de Braine-l'Alleud en Belgique, 20 km au sud de Bruxelles.

    ... 200 000 visiteurs venus de France, d'Europe, du monde entier... Mais où ont-ils pu loger tous ces gens ? Tous les campings, chambres d'hôtes, hôtels, devaient certainement être "pris d'assaut" dans un rayon de 50 voire 100 km à la ronde... Sans compter les embouteillages monstres, les parkings saturés, les restaurants, les "fast food" bondés, les interminables files d'attente pour assister aux différentes manifestations, vraisemblablement debout derrière des barrières métalliques...

    J'imagine le nombre de gens ayant dû dormir la nuit dans leurs voitures, ou à même le sol... avec gosses, bébés et toutou ! De la folie !

    Tout cela pour un spectacle qui a coûté la bagatelle de quarante millions d'euros aux organisateurs, concepteurs de l'événement, un spectacle réparti sur trois journées du 18 au 20 juin 2015, mettant en scène 6000 figurants. Rappelons les forces en présence le 18 juin 1815 : 71600 Français et alliés de Napoléon d'un côté, en face de 68000 Anglais, Néerlandais et Allemands sous le commandement de Wellington de l'autre côté... Et, en partie battus le 15 juin les Prussiens de Blücher (battus mais non défaits) venus environ 50000 au soir du 18 juin sur le champ de bataille rejoindre l'armée de Wellington...

    6000 figurants avec chevaux, habillement, fourbi, canons (l'on a même démoli des maisons exprès pour la reconstitution des lieux de combat)... Bien sûr, dans cette "fantasia" -équestre en grande partie- dans cette simulation des combats, dans ce tonnerre de coups de canon (à blanc), l'on ne voit pas une goutte de sang, pas la moindre jambe coupée...

    Une vraie "pantalonnade" cette "affaire là ! Quarante millions d'euros! ... Et toute cette médiatisation autour de cet événement !

    Cependant, aucune chaîne de télé durant cette semaine du 15 au 20 juin, ne proposait une émission en direct ! (à part sur France 2 dans "Envoyé Spécial", un "aperçu" sous la forme d'un reportage)... Comme quoi, si l'on avait envie de voir, eh bien il eût fallu se rendre sur place et contribuer à grossir le nombre de visiteurs...

    Grand spectacle -historique ou autre- de type "son et lumière" autour d'un événement hyper médiatisé, mobilisant des centaines de milliers de gens, de touristes... Et la "galère" qui va avec, pour se loger, pour stationner, pour assister debout sous le soleil ou sous la pluie, à un spectacle qu'on a d'ailleurs du mal à voir, et tout ce que cela génère de fatigue, d'énervement, de stress, de complications... Et faire pipi, et faire la queue une heure pour un petit bout de sandwich etc. ... De la folie !

     

    ... A voir le DVD "Waterloo", l'ultime bataille - la fin de Napoléon, film réalisé par Hugues Lanneau, sur une idée originale de Willy Perelsztejn... Il s'agit en fait d'un documentaire retraçant les différents tournants du combat, basé sur les témoignages écrits de combattants réels. Pas d' "idéalisation", dans ce film... Seulement du réel, du vécu, du décrit... Certaines séquences, certaines images, sont "hallucinantes" (entre autres, sous les tentes à l'arrière des combats, où l'on soignait, où l'on amputait les blessés à la scie sans anesthésie, on voit "couper la jambe" dans le détail, le blessé tient entre ses dents un bout de bois, les chirurgiens sont complètement couverts de sang sur leur blouse blanche, de leurs pieds jusque sur leurs visages et verres de lunettes)... Impressionnant !

    On voit sur le champ de bataille lors des opérations d'assaut, de part et d'autre des lignes de front très rapprochées, les boulets qui font exploser des têtes, qui arrachent bras et jambes, dans une gerbe de sang ; des combats à la baïonnette avec ventres ouverts, gorges percées, une vraie boucherie! Et ces "carrés" de soldats de Wellington, lors d'une attaque de Ney, de dix mille cavaliers, sans appui d'artillerie, sans appui de fantassins... Les Anglais visent les chevaux, les sabreurs tombent et se font étriper par les soldats du carré, l'attaque des Français échoue... Et ces attaques d'une violence extrême en combats au corps à corps, fusillades à bout portant, pour prendre des fermes constituant des bastions dans lesquelles se trouvaient retranchées des unités de l'armée de Wellington...

    En ce temps là, tout comme lors de la grande guerre européenne de 1701-1713, puis la guerre de sept ans 1756-1763, les canons, encore en 1815, tiraient des boulets de fonte...

    Le canon à obus explosif fut inventé par le général Français Henri Joseph Paixhans en 1822, conçu à l'origine pour équiper de ce type de canon les navires de guerre. Mais c'est à partir de la guerre de Sécession en Amérique, 1861-1865 ; et en Europe, à partir de la guerre de 1870 et surtout en 1914-1918 que c'est généralisé le canon à obus explosifs... Mais déjà, en 1815, un boulet de fonte (rebondissant sur terrain sec et dur) pouvait tuer 20 soldats à la fois... Lors de la bataille de Waterloo, il avait beaucoup plu (et fort et longtemps) la nuit d'avant le 18 juin, et les jours d'avant ; de telle sorte que l'artillerie n'a eu qu'un effet limité...

     

  • Hâmimoune et Pèplê ( petit conte Yugcibien )

         C'est Hâmimoune, un Soudanais de 30 ans, débarqué à Lampeduza...

    Il traverse toute l'Italie à pied et il arrive dans le sud de la France à la périphérie d'une ville importante où l'on construit une nouvelle grande surface commerciale... Il se présente sur un chantier d' EFIBAT qui emploie en majorité des travailleurs venus de pays de l'Europe de l'Est logés dans des Algéco... Ces travailleurs dont certains sont des ouvriers qualifiés sont tous payés au salaire minimum Français mais coûtent moins cher à EFIBAT du fait que les "charges sociales, assurances etc." sont celles appliquées par le pays d'origine (la Slovaquie, la Pologne, l'Ukraine, la Roumanie...)

    Il y a cependant parmi tous ces travailleurs, des "clandestins", des "non déclarés" -qui ne sont pas tous forcément des "étrangers", et qui eux, ont accepté des conditions de rémunération on va dire "plus avantageuses" pour EFIBAT, mais qui néanmoins satisfont dans une certaine mesure ces "non déclarés" qui, pour des raisons "personnelles" ont préféré être employés et rétribués dans ces "conditions plus avantageuses" pour EFIBAT...

    Arrive, se présente sur le chantier, Hâmimoune, le Soudanais... Et voici ce qu'il dit au chef de chantier :

    Tu me loges sous cette tente là bas, tu me mets un lit de camp et tu me donnes un seau pour l'eau que j'irai prendre au robinet là bas ; pour bouffer t'en fais pas, j'irai voir à la roulotte du mec qui vend des hamburgers et j'achèterai du pain, des pommes et des tomates chez l'Arabe de l'autre côté du boulevard. Tu me paies cash sans papier, direct, 150 euro par semaine. Tu vas voir je suis fort comme un boeuf, je suis jamais malade, j'ai toutes mes dents, et je ferai pas d'histoires. Prends-moi...

    Le même jour, pratiquement à la même heure que Hâmimoune le Soudanais, arrive sur le chantier d'EFIBAT... Pèplê, un humanoïde venu d'en dessous de l'Antarctique, qui a fui son pays au ciel de terre et de roche, un pays d'en dessous la surface du continent Antarctique, récemment envahi par des requins mutants géants...

    Ce pèplê, il a réussi à gagner on ne sait comment, le sud de l'Afrique, il a traversé à pied toute l'Afrique, ne se nourrissant que de racines et d'herbes, d'insectes et de petits animaux...

    Cet humanoïde, Pèplê (c'est à la fois son nom et son prénom) est en fait une espèce de chimpanzé plus "intelligent", plus "costaud" que le chimpanzé "normal"... Il ne sait ni lire ni écrire bien sûr (cela va de soi), il est "très primaire" dans ses besoins (il ne risque donc pas de se révéler un jour ou l'autre, un "interlocuteur posant problème")...

    Pèplê s'approche du chef de chantier et il dit (en fait il "se fait comprendre" par gestes et par mimiques) :

    Tu me donnes la même gamelle que celle de ton chien (il montre le chien, un gros berger allemand dans une petite cour fermée, et qui, la nuit, monte la garde le long de la clôture du chantier), et tu me laisses dormir au milieu des sacs qui sont là bas... Tu vas voir, je suis fort comme un rhinocéros, je suis jamais malade... Mais là bas, d'où je viens, je pouvais plus rester parce que y'a les requins géants qui me boufferaient. Et j'ai traversé l'Afrique mais y'avait des jours où je trouvais pas de racines ni de bêtes à bouffer. Ici, au moins, en voyant ce que vous donnez à vos chiens, on est sûr de pas crever de faim...

    Trois mois plus tard, EFIBAT sur la plupart de ses chantiers de grands travaux de construction et de terrassement, "employait" un bon nombre d'autres Pèplê d'en dessous de l'Antarctique, et de moins en moins de Hâmimoune du Soudan... Et encore moins de travailleurs Polonais, Ukrainiens, Roumains, Slovaques... Et presque plus aucun salarié français au SMIC...

     

    ... Au départ j'avais imaginé des extraterrestres, enfin une "sous-espèce d'humanoïdes extraterrestres", vivant sur une planète "Psyclô", sous la domination des "Psycloïds", la "race supérieure" de cette planète, intelligente et prédatrice, utilisant les "peploïds" sous-développés pour de durs, épuisants et répétitifs travaux de manutention, nourris avec des bouillies de céréales de piètre qualité, battus, exploités à mort, servant de cobayes pour des expériences médicales ou biologiques, parfois éliminés purement et simplement en masse, du fait de leur prolifération en dépit d'une mortalité pourtant importante... Ces "peploïds" auraient fini par trouver le moyen de s'échapper, de fuir leurs geôliers, et auraient "bricolé" de petits vaisseaux spatiaux de fortune afin de s'aventurer dans l'espace à destination de la Terre, une planète dont ils ont entendu parler par les "Psycloïds", et qui serait "une planète d'accueil" soit disant...

    Mais j'imaginais mal, en fait, (pour la crédibilité de l'histoire) que ces êtres si "primitifs", puissent se révéler capables de bricoler des vaisseaux spatiaux de fortune, et de les diriger vers la Terre...

    Pour "essayer de faire vrai", j'aurais imaginé si je m'étais tenu à ce scénario, des naufrages dans l'espace, de ces pauvres vaisseaux de fortune bricolés et insuffisamment préparés à affronter les périls de l'espace...

    Peut-être -toujours selon mon premier scénario- les fugitifs auraient-ils pu avoir recours à des "passeurs", des "Psycloïds" cherchant "à réaliser un maximum de profit" et ayant eux, conçu les vaisseaux de fortune, de manière à ce que un sur deux en moyenne, de ces vaisseaux, fasse naufrage dans l'espace... moyennant le prix d'une année de travail de ces "peploïds" (pour autant que les malheureux "peploïds" aient pu recevoir quelque très modeste obole en "complément" de la nourriture si pauvre et si abjecte qu'on leur donne une fois par jour)... Avec des "passeurs Psycloïds", l'histoire en effet, aurait été plus "crédible" on va dire...

     

     

    ... A noter l'évolution de l'action EFIBAT (ainsi que l'évolution d'ailleurs, de toutes les autres actions des "géants de la mondialisation") à mesure que toutes ces "grosses boîtes mondialisées" emploient davantage de précaires, de non déclarés, de travailleurs de moins en moins cher... Les actionnaires de toutes ces boîtes perçoivent des dividendes de plus en plus gros, et l'on atteint le maximum lorsque 80 % de la masse qui n'est même plus "salariale" est constitué de Pèplê d'en dessous de l'Antarctique...

     

    ... Les "ex nantis" (ceux que l'on disait "être des nantis" parce qu'ils gagnaient au moins 1500 euro par mois, qu'ils ne travaillaient que 35 ou 40 heures par semaine, qu'ils avaient leur retraite à 60 ans, 62/63 à la limite)... Les "ex nantis" furent donc "logés à la même enseigne" désormais, que les "Pèplê"... Et l'on se battait devant le chantier d'EFIBAT pour avoir droit à la même gamelle que celle du chien de garde, et pouvoir coucher sous une espèce de niche géante en toile de cirque...

    L'espérance de vie avait beaucoup baissé, il y avait très peu de vieux, et... encore moins de "solidarité" que sous Richelieu, et "encore/encore moins" que du temps des peuples de la fin du Paléolithique...

     

     

  • Ecriture

    ... Toutes ces personnes de notre entourage de famille, d'amis, de connaissances, qui ne font que critiquer, infirmer, et qui méconnaissent ce besoin d'écrire ; ne cessent de dire qu'écrire c'est s'exposer au vu et au su de tout le monde... Et qui bien sûr, elles, n'écrivent pas, n'entretiennent pas un blog, ne se produisent pas sur des réseaux sociaux...

    Toutes ces personnes cependant, du moins un bon nombre d'entre elles, lisent des livres, des livres d'auteurs, des biographies d'écrivains... Et l'on peut les voir, le soir dans leur lit avant de s'endormir, une partie de la matinée ou de l'après midi, assises dans leur jardin ou l'été sur la plage, ou dans le train... lisant, et passionnées, intéressées par le récit de vie de tel auteur, auteur d'aujourd'hui ou d'hier...

    Elles ne se posent jamais la question, ces personnes, de la nécessité, du besoin que pouvaient avoir un Zola, un Gide, un Proust, un Jean d'Ormesson, un Emmanuel Carrère, un Houellebecq, un Christian Signol ou un Lévy, ou un Musso... d'écrire des livres, de publier des livres... Mais ces livres, ces auteurs, elles les lisent... Ces auteurs là, tous confondus (bons ou mauvais après tout quelle importance) auraient-ils eux, rien qu'eux... le droit d'écrire, le droit d'être lus, le droit d'être connus, le droit de s'exposer au vu et au su de tout le monde... Et au nom de quoi? en vertu de quoi? ... Et pas "Tartempion", qui lui, n'est pas publié par une maison d'édition, est sur Facebook, a un blog?...

    Si un Zola, si un Gide, si un Jean d'Ormesson, si un Houellebecq n'avaient pas écrit... Ces personnes n'auraient jamais entre leurs mains les livres qu'ils ont écrit... Feraient-elles alors du tricot, du coloriage, du patchwork, de la tapisserie, des mots croisés, du jardinage... s'il n'y avait plus ou si peu de livres?

    C'est le "discours" que je leur tiens, à ces personnes, lorsque d'aventure elles "m'emmerdent" avec leur "discours" toujours le même, sur ce besoin d'écrire qu'elles ne comprennent pas, qu'elles prennent pour un besoin de s'exposer au vu et au su de tout le monde...

    Je suis solidaire, solidaire oui, totalement et inconditionnellement solidaire, de tout écrivain quel qu'il soit, quelque soit son genre d'écriture, que cet écrivain soit jugé "bon" ou "mauvais", que cet écrivain soit un Houellebecq, un Gabriel Matzneff, un Goetze, un Fante, un Lévy, un Musso... même... Je ne lis jamais un Lévy, soit, mais je suis solidaire de tout écrivain, je suis solidaire de tous ceux et celles d'entre nous qui, sur la Toile dans des forums ou sur des blogs dont ils sont les auteurs, sur des réseaux sociaux, s'expriment...

    Je suis solidaire, oui, mais d'une solidarité qui n'implique pas cependant l'adhésion à ce qui est exprimé...


     

  • La clarté, une forme de politesse de l'homme de lettres

    ... Voici ce qu'écrit Bernard Clavel dans Ecrire c'est se vider de sa vie :

    "Ecrire c'est communiquer. Ecrire pour être lu, c'est aussi se donner -si mince soit-il- un espoir de survie. Ce n'est pas manquer de modestie que de le reconnaître, mais c'est avouer, du même coup, son attachement à l'existence et à sa volonté de compenser le risque d'autodestruction par l'espérance qu'une part de ce qui est donné de vie animera d'autres êtres. .../...

    .../... Je sais qu'il n'existe aucune recette d'écriture, que les règles que nous nous imposons aujourd'hui nous paraîtront dérisoires demain, mais il est un mot dont je n'ai jamais accepté de détourner mon regard. C'est en fonction de ce qu'il m'impose que j'aborde tous les autres. Ce mot, méprisé par certains, a dicté sa loi à de nombreux auteurs ; je l'ai retrouvé chez deux grands écrivains de caractères fort différents, mais qui se rejoignent à travers le cristal limpide dont il est constitué : la clarté, dit Jules Renard, est la politesse de l'homme de lettres. Pour sa part, Roger Martin du Gard écrit : il est un minimum de clarté qui est une forme de politesse. "


     

    ... "Ecrire pour être lu, ce n'est pas manquer de modestie que de le reconnaître"... Voilà qui "cloue le bec" à tous ceux, à toutes celles qui, autour de nous, dans notre entourage de famille, d'amis et de connaissances, ne font que critiquer, infirmer, méconnaître ce besoin d'écrire...

    Encore faut-il -et je ressens la même chose que Bernard Clavel- que ce soit bien la clarté qui domine... dans une œuvre d'écriture... Cette clarté qui n'a rien à voir avec une éclatante lumière qui séduit et aveugle (et qui est une imposture), cette clarté qui, effectivement, comme le disent Jules Renard et Roger Martin du Gard, se doit d'être "une forme de politesse de l'homme ou de la femme d'écriture" ; c'est à dire la marque profonde, permanente, de la sincérité, de l'absence totale d'hypocrisie ; l'expression de ce qui en soi, peut faire que l'Autre se sente concerné, touché, et cela même en dépit de la différence de sensibilité et de caractère qui sont les siens... C'est bien cela la clarté...


     

  • Dieu

    Dieu qui devrait être Dieu ne l'est point

    Avec ce Dieu ou plutôt sous ce Dieu qui ne l'est point

    Tu n'es point

    Dieu qui devrait être Dieu mais ne l'est point

    C'est pire que le Diable

    Ce Diable qui te fait être

    Mais être pas tout à fait ou même très différent

    De ce que tu voudrais être et qu'en réalité au fond de toi tu es

    Tu es sans le savoir

    Ou tu es mais l'ayant oublié ou rejeté

    Alors puisque sous Dieu qui devrait être mais ne l'est point

    Tu n'es pas

    Ou tu n'es qu'un os à sucer

    Un citron à presser

    Une "variable d'ajustement"

    Comme on dit sur les Marchés

    Tu te rends chez le Diable

    Ce Diable qui au fond

    Est moins pire que ce Dieu qui devrait être Dieu mais ne l'est point

    Et te fait être

    Etre pas comme tu veux mais être quand même

    Car la règle la loi le sens la nature

    Comme la gravitation la pesanteur la mécanique de l'univers

    C'est d'être

    Etre en relation ou en association ou en opposition

    Avec ce qui est tout autour tout près ou tout au loin

    Dieu qui devrait être Dieu mais ne l'est point

    Est un imposteur

    Un vampire au visage d'ange

    Dont on ne voit pas les grandes dents

    Qui se sont faites toutes petites

    Derrière des lèvres qui embrassent

    Le Diable aussi est un imposteur

    Mais on lui voit la fourche dont il se fait son sceptre

    Mais il te fait être alors que tu n'étais point

    Dieu ne sera Dieu qu'il doit être

    Que lorsque tu seras assez libre

    Assez voyant

    Pour te passer du Diable

    Et être toi oui Dieu qui doit être et n'avait jamais été

    Aujourd'hui tu n'es pas libre

    Il te faut Dieu qui n'est pas Dieu

    Sous lequel tu n'es pas et ne seras jamais

    Qu'une "variable d'ajustement"

    Ou une pièce d'un euro ou d'un dollar dans le Dada

    Ou il te faut le Diable

    Sous lequel tu es

    Mais tu es sans être ce que tu dois être

    En liberté surveillée ou autorisée

    Soit dit en passant la liberté "autorisée"

    C'est peut-être pire que la liberté "surveillée" ou muselée

     

  • L'austérité

    Corniaud

    L'austérité

     

    ... Bruxelles, l'Europe, l'Allemagne, les décideurs, les politiques... Tout ce monde n'arrête pas de nous bassiner avec l'austérité, cette vertu nécessaire imposée aux pays dont le déficit et la dette sont jugés trop importants...

    Et si Alexis Xsipras, que Bruxelles, que l'Allemagne, que l'Europe veut "faire marcher au pas"... S'en allait voir du côté de Poutine? Après tout si Le Pirée devait être Russe, est-ce que ça serait pire que Chinois qu'il est actuellement ?

    Ce "pauvre corniaud" qui symbolise les peuples, les travailleurs précaires, les salariés d'en dessous le seuil de pauvreté, les retraités qui ne sont pas "de fonds de pension" mais des retraités à moins de mille euro par mois, les mères et pères de famille qui remplissent en début de mois leur caddies chez Lidel et chez Aldi, et qui, les derniers jours du mois ne mangent plus que des pâtes à la sauce tomate... Ce "pauvre corniaud" si méprisé, que l'on accuse de tous les maux parce qu'il fume, parce qu'il va boire des canettes de bière au bistrot du coin, parce qu'il est bouffé par des crédits revolving de télé et d'équipements de loisirs dont on dit qu'il n' a nul besoin et qu'il ferait mieux de dépenser le peu qu'il a avec plus de "bon sens"...

    Ce "pauvre corniaud"... L'os qu'on lui concède et qu'on lui jette, l'os dont on voudrait qu'il vive avec en fermant sa gueule... Et qui est la "grande peur" des "bobos" de Goche ou de Drouatte bien "moralisants bien dans leurs baskets bien dans leurs certitudes bien dans leur pensée leur vision du monde bien dans leurs 2500/3000 euro par mois leurs placements financiers leurs appart' déco art moderne leurs résidences secondaires leurs vacances en croisière costa, qui "font dans leur culotte" quand ils voient un jeune de banlieue avec une capuche sur la tête ; jamais racistes parce qu'il faut pas être raciste mais qui peuvent pas piffrer les noirs et les cafés au lait...

    Ce "pauvre corniaud" oui, il a les côtes bien saillantes, et l'os qu'il tient entre ses dents a de moins en moins de petits bouts de bidoche accrochés... Alors il faut pas s'étonner s'il aboie et s'il mord !


     

  • La bonté

         La bonté c'est quelque chose que l'on ne peut mettre en valeur (dans le sens de exposer) pour la bonne raison que la bonté n'est pas considérée ni définie, en ce monde, comme étant une valeur, une valeur par exemple comme l'intelligence ou le talent...

    Un orgueilleux, vraiment orgueilleux, qui met tant et tant en avant de lui-même, son intelligence, son talent (s'il y a effectivement autant d'intelligence que de talent en lui), et bien d'autres choses encore... eh bien, la bonté qu'il peut avoir en lui, il ne peut pas la mettre en avant... parce que, vivant, évoluant, agissant, s'exposant dans un monde sans bonté, il serait, à cause de sa bonté, déconsidéré... et écrasé s'il n' a pas en lui la force nécessaire pour ne pas se laisser marcher sur les pieds...

    Tout au plus, tout au mieux -et c'est ce que l'on constate- la bonté est perçue ou définie ou montrée comme une qualité... mais pas comme une valeur, jamais comme une valeur...

    Car si la bonté était vraiment une valeur, définie et considérée en ce monde comme une valeur ; elle surpasserait de loin, en tant que valeur, toutes les autres valeurs, à tel point qu'elle deviendrait la seule valeur, et que toutes les autres valeurs ne seraient alors plus que des qualités...

    Imaginez que l'intelligence, que le talent, que tout ce à quoi on croit en tant que valeurs, que tout ce que l'on met en avant bien en évidence avec ostentation, avec assurance, avec éclat, imaginez que tout cela, oui, ne soit plus des valeurs mais seulement des qualités : à quoi servirait l'orgueil alors? L'orgueil que l'on met à tant mettre en valeur de soi? L'orgueil que l'on n'aurait plus de cette bonté en soi, du fait que dans la bonté que l'on manifesterait dans sa pureté, dans son authenticité, il n'y aurait plus cette propension à la mettre en avant, la bonté, à en faire une "vitrine" ?

    La vérité c'est que le monde n'en veut pas, de la bonté, comme valeur... Et qu'il la déconsidère, la piétine, et "y baise dessus comme la punaise sur tout ce sur quoi elle se pose"...

    C'est vrai : la gentillesse donne envie de s'y jeter dessus et de la baiser...