Articles de yugcib

  • Quel gouvernement ?

         J'attends d'un gouvernement, qu'il ne soit point de tel ou de tel parti ; de telle ou telle idéologie, ni inféodé au Marché, aux lobbies et aux banquiers... Mais uniquement et dans son ensemble, composé d'ouvriers, de salariés d'entreprises, de travailleurs de la terre... En somme, seulement et uniquement ce gouvernement là, composé de gens qui soient les acteurs premiers d'une vie économique dont nous serions nous, les citoyens, les travailleurs, les véritables acteurs, les gestionnaires, les créateurs, les distributeurs de biens et de services.

    Autrement dit, explicitement dit... Aucune, absolument plus jamais aucune de ces personnes qui, durant les précédentes législatures et équipes ministérielles, n'ont passé un seul jour de leur vie dans une entreprise...

     

  • Dans le kaléidoscope

         Et je vis que tout se confondit, dans le kaléidoscope, comme en un bouquet final de feu d'artifice ne cessant de tournoyer de plus en plus vite et de se renouveler sans que l'on ne puisse apercevoir en vérité de figures et de couleurs nouvelles...

    Tout n'était qu'éclatements, gerbes déchirées et ruisselantes de milliers d'éclairs d'orage, poudroiement de cendres incandescentes...

    Et dans cette profusion, dans ce brassage, dans ce mélange de tout ce qui me venait aux yeux, je ne reconnaissais plus les "belles bleues" des feux d'artifice de mon enfance, et je ne voyais pas non plus, les "belles rouges pures et lumineuses" de quelque demain à venir... Dans le bouquet final, dansaient quelques étoiles inconnues noyées dans un ballet de cendres incandescentes...

     

  • Maison en carton

    Maison carton

    C'est... "curieux"... Mais en fait, d'une logique "bien dans le sens du monde et de notre civilisation" : les maisons dans lesquelles nous habitons et vivons (et dans lesquelles aussi nous "relationnons et dérelationnons")... Sont comme les tombes dans les cimetières : elles en foutent plein la vue! (si l'on peut)...

    Cette maison en carton, qu'il est possible d'édifier en une journée, et qui doit durer cent ans (je veux bien le croire)... Me fait penser à l'une ou l'autre de ces tombes que j'ai pu voir dans des cimetières Norvégiens en 2009 et qui étai(ent) comme de petits carrés de jardin d'agrément tout de fleurettes planté, avec, sur le dessus de la stèle un oiseau sculpté...

    Vous l'avez sans doute compris : je n'accorde guère d'importance à ce à quoi ressemble ma maison, et je ne serai pas enterré sous un "grand pieu de marbre cathédrale plate".

     

     

  • Paysage minéral

    Hoggar

    Un paysage désolé aride minéral

    Et de part et d'autre des points cardinaux

    Ces flancs rocheux et abrupts ne renvoyant jamais l' écho

    De ce cri pirate qui décide de briser

    Juste le temps d'une colère coup de poing

    Un long silence blême

    Le silence blême et ordinaire du pirate

    En réponse aux outrances aux violences aux indifférences

    Jetées des balcons et des trottoirs et des maisons et de tous les lieux inhospitaliers

    Au milieu de la circulation générale bruissante de sons discordants

    Emporter son silence jusque dans la chute finale au bout du chemin

    C'est ne laisser pour seule trace que ce silence

    Qui sera peut-être interrogé et dont on imaginera des sons

    Des sons enfouis et s'enfuyant

     

  • Fête des Mères

    Fête des mères

    Fête des mers

    Fête des maires

    Faites des mères

    Faites des maires

     

    Faites des mères qui ne soient pas des bobonnes

    Faites des mers qui ne soient plus des poubelles

    Faites des maires qui ne soient plus des députés sénateurs maires

     

  • "Errances littératoques", 10

         De petits perturbateurs incongrus encore vulnérables parce que toujours banderillés dans les arènes officielles ainsi que des assermentés tourmentés violentés, commencèrent à infester de ci de là, en microbulles désacadémiques, le Grand Gruau qui ne cessait de se prévaloir de ses orangettes mayonnaisées corniflardisées, tout festonné qu'il était, le Grand Gruau, de ces pépins briseurs de dents déjà cariées n'osant pas se montrer dans les sourires de peur de déplaire, lesquels pépins d'ailleurs, dans la moulinette du Gavoir à hélices, se concentraient autour d'une humeur montée en chou fleur...

    Kuvéritu, absoluticonstructi, décalcopurulan, ennemu de puchiqueries, pète-devan-le-frigo-qui-baille, les panars dans la mouscaille enfumée du pré à pipi sous la vache, voilà-t-il pas que les Assermentés les uns après les autres sans forcément mûre réflexion, s'expanachèrent en excroissances aussi trompeuses que porteuses de verres à thé, de la surface irisée du Grand Gruau. Et que les petits perturbateurs incongrus se mirent à soulever le couvercle de théières harnachées de nuages de gruau en forme de plumes au cul de bonnes femmes à poil le soir de la Saint Sylvestre, afin d'y jeter dedans, dans la théière, des crottes de souris blanchies au sel de Guérande...

    Et s'époumonèrent et éructèrent et avancèrent des hordes de mâtins aux colliers à pointes en face de tous ces Assermentés qui se désassermentaient à vrai dire, en face de tous ces perturbateurs incongrus qui avaient réussi à arracher leurs banderilles, et s'ouvrit dans la Grande Crique le Grand Cirque ; et dès le premier entracte de la représentation, les scorpiaux et leurs maréchauds ayant égorgé vingt oies noires et douze porcelets café au lait et tordu le cou à cinquante tourterelles prédéplumées à cause de leur fiente en porcelaine fondue pour les vingt oies, de leurs pieds jugés trop fourchus pour les douze porcelets, et de leurs becs jugés trop d'aigle pour les cinquante tourterelles... Sans que tout cela ne fasse le moindre effet sur une assistance démotivée ; dès le premier entracte donc, les scorpiaux et leurs maréchauds déconfits, entrevirent, subodorèrent ce que serait le deuxième entracte... Mais ils n'avaient point prévu, les scorpios et leurs maréchauds, que les hordes de mâtins aux colliers à pointes se retourneraient contre eux pour les mordre au mollet voire leur arracher la peau de leurs fesses...

    Et comme en Quarant'yout la Grande Bastide flanquée de toutes ses dépendances et engrangements et galeries marchandes, prise d'assaut par les Désassermentés et les Incongruques et les ennemus de puchiqueries... La grande bastide en carton pâte enduite de pâte de fer, fut en représentation au troisième entracte du Grand Cirque, telle un grand gâteau de bourricot-à-versaire renversé effondré...

    Lou Boun' Diouh, du Oduciel, bénissait le spectacle, sa Bondiette de trente ans sa cadette sur les genoux...

    Halt'là, Bon' Diouh, tu vas pas recommencer avec un autre Sounouma qui nous pourrira autant la vie que durant les deux mille cent quarante six ans de l'ère des Poissons !

     

  • "Errances littératoques", texte numéro 9

    Le baudet boîteux, récalcitrant et au pelage ras couturé de cicatrices vertes, piétinait les petits anchois sacrés, s'enduisant les sabots de vinaigrette éventée dans la traversée du grand étang gelé.

    Il avançait lentement, le baudet, suivi par trois grosses sauterelles mutantes, dont les flancs des ventres fuselages battaient tels des coeurs de pieuvre.

    La maréchaussée en bottes de satin rose, fulminait de ces ruées de baudets surgis d'un paysage battu par des vents de plumes roulant dans des tourbillons de poussières d'alumine des croisillons torsadés arrachés aux arches des ponts de bois de la ville tout en haut des monts.

    Putrécanti lavatory vécé cireur les p'tites mômes levant haut de grosses et longues carottes insultant les Kolporters du Grand Bazar investi mais inconquis...

    Putrécanti la mouche en broche dans le petit étron séché d'une baleine naine échouée sur la plage des scooters enflammés.

    Il n' y a pas de kiki heureux ni de mansuétudes autrement que caramélisées avec des pièces d'un euro pour les fentes des Grands Dadas... no/no non pas de Grands Dadas qui trémoussent les rombiers les rombières plus de 2 minutes avec déclenchement de la photo souvenir pour face-de-bouk.

    Les vaisseaux pompiers et les forteresses de moutarde rouge juchées telles des buses empaillées sur des bouts ovales de poteaux de verre pilé, soutenus mordicus fanaticus par des hordes de séminaristes chevelus saladus, les uns venus de grands océans aux flots épais comme de la confiture, les autres bâties à la hâte en os de buses et en cordons noueux de moutarde durcie... Les vaisseaux pompiers et les forteresses de moutarde rouge, avec leurs armées de funambules aux javelots tire-bouchonnants et leurs escadrons de rapaces coccinelles aux cuirasses graisseuses, ne parvenaient pas à hégémonier sur le Grand Jardin en mille îlots dispersés sur l' océan du Milieu aux flots épais comme de la confiture.

    Et ces gros vers blancs à têtes poilues qui se tortillent dans la mayonnaise, jutant et déféquant dans un délire obsessionnel tout caricaturant dans une insolation féroce alors qu'aussi étrange que cela soit, aucun rayon de soleil ne fuse de la longue et épaisse nuée fiente de pigeon empourprant les cieux scéléraux aux traînées violacées !

    Juché, bandant et pouffant, le Korbo sur sa turbolette à gaz, faisait éclater trois pneus à l'heure en dérapages incessants sur la place du village pendant que des hordes de rats noirs à courte queue escaladaient l'enceinte en ciment de la fontaine à eau.

    L'on avait rempli le bassin de petites truites que des touristes descendus d'un grand autobus, essayaient d'attraper dans leurs doigts afin de les jeter aux rats noirs qui, tels des ragondins familiers, grimpaient le long du pantalon de quelques touristes encasquettés arborant des maillots avec écrit dessus "je suis amazoon" !

    Niqués/niqués, férocement et progondément niqués, les putrécanti et les aligators de kermesse, les rondouillards aux bourses pétillantes, les enculatory vécé cireurs, les animalcules et les humanuscules se bousculant pour entrer dans le Grand Jardin, et les gros Krokos au poitrail endiamanté et aux fesses écussonnées, enfin empuantis dans leurs outrageants fortins par les gaz délétères de péteurs encapuchonnés, et bombardés de gros hannetons allumeurs de feu.

    Niqués jusqu' en dessous de l'os de leur cul , le grand fotou originaire de Toktoutou, le berger truand des baudets indociles spoliés sans qu'ils le sachent, les Grands Gouroux des évéchés de la Sauce -y était de tous les Kons qu'sont en Sion et de la Pansaie Iniaque...

    Niqués emmouscaillés pissés au nombril, les Kuvéreux, les Deuvinci, les Véoliots, les Kamenberdantresonge, les Paradufiaskots, les Nulliardères, les Konventionots, les Pufrikantis, les Néocides et les Véhachelles...

     

  • Clowns sur la plage

    Clowns sur la plage

         À défaut de tous ces spectateurs qui ne viennent pas voir notre numéro, à défaut de toutes ces salles et de tous ces lieux qui ne nous sont pas ouverts, nous écoutons toutes ces voix, nous lisons tous ces regards venus des flots, des vagues de l'océan ; toutes ces voix que personne en aucun lieu, en aucune salle n'écoute ; tous ces regards que personne en aucun lieu, en aucune salle, ne lit...

    Ici sur cette plage viennent bruire tous ces silences qui ont traversé l'océan, et s'y raconter tout ce qui n'a pas été dit et dont nous allons faire notre numéro de clown...

     

  • Existe moi

    ... Je pensais au "Petit Prince" de Saint Exupéry, le passage où le petit renard des sables (un fenec) dit au petit prince "s'il te plaît, apprivoise moi" ! ''je serai ton ami, j'aurai le cœur en fête de t'attendre etc,etc..."

     

    ... Moi je dis, si je suis le petit renard des sables, au voyageur qui traverse le grand désert : "s'il te plaît, existe moi !"

     

  • Petite réflexion de ma part, ce 11 mai :

         Je me fous complètement du festival de Cannes... Et aussi de l'Euro foot 2016, que vont être ces "deux grands événements" hyper médiatisés ! Cela vous étonne, certains d'entre vous qui me connaissent et me lisent ?

    En revanche, j'ai cliqué sur une information de Yahoo au sujet de la découverte en 2016 de plus de 1200 exoplanètes... Et devant la porte d'entrée de ma maison, ce matin, sur mon passage, j'ai évité d'écraser un escargot. Cela vous étonne, les mêmes certains d'entre vous qui me connaissent et me lisent?

     

  • Qu'est-ce qu'un écrivain ?

    Définition du Larousse :

    Auteur, homme ou femme, qui compose des livres.

     

    Définition du Petit Robert :

    Personne qui compose des ouvrages littéraires : auteur, littérateur (cf homme de plume, homme de lettres).

     

    Dans le Petit Robert l'on peut lire à propos de cette définition d'un écrivain :

     

    "Les grands écrivains n'ont jamais été faits pour subir la loi des grammairiens mais pour imposer la leur" (Claudel).

    "Un écrivain garde un espoir même s'il est méconnu" (Camus).

    "Un auteur, même du plus haut talent, connût-il le plus grand succès, n'est pas nécessairement un écrivain" (Valéry).

     

     

    ... Marcel Proust, qui à ma connaissance n'a pas composé de roman policier ni de thriller, et dont l'oeuvre écrite (et à l'époque publiée à ses frais) est "d'un seul tenant" comme un seul et immense ouvrage... Au regard de ce que j'appellerais "l'espace de temps selon une échelle géologique de la littérature"... Est, assurément un écrivain...

    J'ai déjà exprimé à ma manière ce que je pensais de la différence entre -selon moi- "un écrivain artiste" et "un écrivain artisan" (ou entre "un artiste de l'écriture" et un artisan de l'écriture)... Mais quoi que je puisse argumenter en ce sens, ce que je pense être cette différence entre ce que j'appelle "l'écrivain artiste et l'écrivain artisan"... Ne peut être une réponse satisfaisante... A vrai dire il y a bien là -et cela j'en suis certain- tout un questionnement, tout un débat, qui survient à ce sujet...

     

    Au sens disons le plus courant, le plus admis, le plus officiel on va dire ; au sens le plus "logique", le plus "raisonnable"... Un écrivain est un homme ou une femme auteur, auteur d'ouvrages publiés et diffusés, qui "excelle" (ou tout au moins exerce son talent -talent relatif ou réel) dans un genre littéraire bien défini ( le roman de terroir, le roman historique, le roman policier, le thriller...) et, éventuellement, ou conjointement, ou occasionnellement, qui peut produire un ouvrage, un roman, un essai, un recueil de textes, dans un genre littéraire autre que celui qui est habituellement le sien. En ce sens, nous avons là ce qu'il est convenu d'appeler à juste titre "un écrivain accompli"...

    Ainsi un écrivain qui ne produirait pas de roman (un roman avec une histoire, un début une fin, une intrigue, des personnages) ; un écrivain qui ne produirait que des textes divers, des notes, des articles ; ou même un écrivain qui n'excellerait que dans un seul genre (policier, thriller) et serait quasiment incapable de produire un ouvrage dans un autre genre... Ne serait pas un écrivain... Du moins "pas un écrivain" dans le sens le plus courant, le plus admis, le plus logique, le plus raisonnable...

     

    Je précise, je tiens à préciser que dans tout ce que je viens d'écrire ici "qu'est-ce qu'un écrivain", je me place totalement en dehors, en deça de toute considération de marché, de commercialisation de livres, de "valeur marchande" d'un auteur, d'un ouvrage quand bien même la "valeur marchande" de cet auteur, de cet ouvrage serait "à la hauteur" de l'oeuvre par elle même... Je me place que dans la perspective de la valeur, de la portée, de l'oeuvre, dans le seul plan "purement littéraire"...

     

    "Qu'est-ce qu'un écrivain?" La question est grave... Qui d'ailleurs, peut être "en droit" de répondre à cette question?

    Les Grammairiens ? Les Académiciens? Les ... "coups de hache sur la mer gelée" ? (Du moins ceux de ces "coups de hache" qui seraient reconnus et auraient quelque autorité -et qui, soit dit en passant, sont très peu nombreux ?)

    ... Peut-être, à la limite... Le lecteur, le lecteur quel qu'il soit, d'où qu'il vienne, interpellé dans "l'intérieur de la bulle qui est la sienne et dans laquelle personne ne peut entrer vraiment autrement qu'en passant sa main sur l'enveloppe de la bulle" ...

     

  • Funambule

         Funambule sur les fils de la Toile, je ne crains pas de tomber mais, lorsqu'acrobate pirate et les yeux autant vers le ciel qu'au dessus des visages je me risque sur le fil, je déplore et parfois fulmine que sur la place en dessous du fil, il n'y ait qu'un marché...

     

  • L'oeil vif et clair, l'oeil jaune et cireux

         L'oeil qui pète vif et clair et dont le regard fait une morale à 2 balles à un autre oeil celui-là jaune et cireux et à moitié éteint, est un oeil qui mérite que l'on lui jette, sur l'insolence de son regard, une poignée de sable ou de terre...

    Bien droit sur tes 2 guiboles, bardé de ces certitudes dont tu te fais un credo et par lesquelles tu acidifies, tu invectives, tu moralises celui ou celle qui ne se tient point droit sur ses 2 guiboles, celui ou celle qui a des incertitudes et des questions plutôt que des certitudes... Je te fais un bras d'honneur et quand je le peux... "un enfant dans le dos" !

    ... Je me fous de la couleur de la moquette, de l'apparence de la façade de ma maison... Mais ce qui m'importe ce sont les personnes qui entrent dans ma maison sans regarder la façade avant d'entrer, sans regarder si la couleur de la moquette s'harmonise avec la couleur de la pièce...

     

  • Ces manifestations qui se terminent mal ...

         Ces "casseurs" comme il est courant -et comme "coulant de source"- de les nommer, et cela depuis en gros, une cinquantaine d'années lors de toutes les grandes manifestations, depuis en particulier mai 68... Ces "casseurs" habituellement définis comme des voyous, des marginaux violents, de la "racaille" (pour employer le terme de Nicolas Sarkozy lors des émeutes de 2005), ces "casseurs" qui ne sont autres (pour beaucoup) que des voleurs, des jeunes (et d'autres moins jeunes aussi) qui profitent de débordements dans les manifestations pour commettre des vols avec effraction de vitrines de commerces et autres dégradations...

    Ces "casseurs" qui sont et ont toujours été, soit des perturbateurs "manipulés" d'une part, soit vraiment, réellement, incontestablement, des pirates, des pillards d'autre part, et qui sont le plus grand nombre, ceux qui sèment la terreur, discréditent tout mouvement social de protestation, agissent en bandes organisées, anonymes parce que masqués et non reconnaissables... N'incitent pas à accréditer le fait que parmi eux, l'on y trouve aussi des gens qui eux, sont des "casseurs d'un système" on va dire...

    Ces "casseurs d'un système" mêlés aux "casseurs" que l'on connait depuis toujours, cette fois ci lors des manifestations contre la loi du travail (et d'ailleurs aussi depuis les autres manifestations précédentes de ces toutes dernières années), sont, du moins pour un certain nombre d'entre eux, motivés dans le sens d'une violence contestataire (anarchistes, marginaux, extrême gauche dure voire aussi extrême droite dure) en ce sens que, sporadiques, marginaux, sans mots d'ordre qu'ils sont mais néanmoins organisés ; ils "cassent" cette fois ci non plus pour voler, non plus pour seulement profiter des débordements de la manifestation, mais surtout, avant tout, pour exercer leur violence contre une société et un système politique économique qui les "laisse sur le carreau" dans une hypocrisie manifeste, pour exprimer le rejet qu'ils ont de ce système, de cette société, de ce pouvoir des puissants et des décideurs, un pouvoir qui ne sert que les intérêts d'une minorité possédante et accrochée à ses privilèges, un pouvoir en déliquescence, voire en absence, quand il s'agit de défendre l'intérêt public...

    Faut-il s'inquiéter de cette violence, de ces groupes de "casseurs du système" qui, tout aussi méthodiques et déterminés qu'ils sont ; fondent tels des commandos sur les forces de l'ordre, pour s'en prendre aux vitrines de grandes enseignes, en fait, aux "symboles" de cette société de consommation et du Pouvoir, à tout ce qui représente cette société qu'ils rejettent pour ce qu'elle a d'injuste, d'insolence et d'ostentatoire dans ce qu'elle montre et produit, cette société?

    Faut-il s'inquiéter?

    Oui et non, dis je...

    Oui parce que, bien sûr, de la violence dans la contestation et de la négation d'un système politique et économique, de la dégradation et de la destruction, n'a toujours surgi de tout temps à jamais qu'un autre, que d'autres pouvoirs tout aussi abusifs, tout aussi injustes, tout aussi ségrégatifs, partisans et fanatiques... Oui parce que lorsqu' aucun pouvoir, aucun système, lorsque rien ne surgit du chaos ; ne se perpétue, ne se généralise, que la déliquescence de la société, la disparition de tout ce qui fonde les valeurs de la relation humaine, et donc le risque de la disparition d'une civilisation, de l'ensemble des sociétés et de la civilisation humaine...

    Non en ce qui concerne les habituels "casseurs" pillards et profiteurs de troubles qui eux, soit dit en passant s'en prennent bien davantage aux vitrines des magazins, aux voitures, aux équipements urbains, qu'aux forces de l'ordre, et depuis toujours font "partie du décor" exactement comme les mauvaises herbes font partie de la nature, et qui ne sont que des prédateurs saisissant l'occasion de piller, de voler, de détruire, et qui jamais ne domineront le monde, médiocres et sans envergure qu'ils sont...

    Non dans la mesure où la violence contestataire (celle des groupes anarchistes et ou d'extrême gauche et droite et autres révoltés) -et qui tend à se reproduire à chaque manifestation- n'est que la résultante, la conséquence de tout ce que nous avons laissé s'accomplir depuis quarante ans environ : soumission, passivité, addiction au mirage d'un système économique fondé sur le pouvoir de l'argent et des apparences, addiction à une consommation de masse, addiction à tout ce qui, moyennant "cent balles dans le dada", nous satisfait, nous conforte, agit sur nous comme une drogue... Ainsi ces "colosses" que nous avons laissé grandir, se développer et nous soumettre, ces "colosses" que sont les grands lobbies, les grands groupes bancaires, les grands marchés, nous en sommes devenus entièrement dépendants, au point de penser utopique de les remettre en question, de réellement vouloir les abattre... (C'est d'ailleurs -les "bienfaits de la mondialisation"- ce que tous les grands économistes, les gouvernements de droite ou de gauche, les "tenants du Système" n'arrêtent pas de nous marteler par médias et discours et pensée sans cesse relayés)...

    Dans la mesure où l'on peut considérer cette violence contestataire et destructrice de ces "casseurs du système" agissant tels des commandos, comme étant un "signe" (l'un des "signes") qu'un monde est en train de changer, de changer dans la douleur certes... Il ne faut s'inquiéter que pour ce "dada qui ne nous trémoussera plus quand on mettra la pièce d'un euro dans la fente" ! (On pourra bien sûr à juste titre s'inquiéter d'autre chose, mais cette inquiétude poussera peut-être à de la réflexion, à des choix, à davantage de sens des responsabilités, à des actions plus organisées et plus efficaces qui contribueront à l'assèchement de ce système économique et politique en train de casser, lui, la planète toute entière!)...

     

  • La littérature me sauve du désespoir

         La littérature, autant par ce que je choisis de lire (mais je ne lis pas tout) que par ce que j'écris, me sauve du désespoir.

    Je dois dire que par ce que j'écris, je parviens à traduire ce silence que je porte dans mon regard contre les violences qui me sont faites et contre les comportements et les critiques acerbes qui me hérissent, des uns et des autres...

    Ce que je choisis de lire en général me conforte dans ce que je pense et dans ce que je ressens, du monde, de la vie, des gens, de tout ce qui se pratique dans le monde ; et ce que je traduis et exprime par l'écriture me permet de viser, d'atteindre, de dénoncer, de témoigner ; mais aussi d'extraire de l'immaculé, de la beauté parfois, de ce tableau raté qui est celui de la grande scène du monde...