Articles de yugcib
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Fille de la rue
- Par guy sembic
- Le 31/03/2016
- Dans Livres et littérature
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Voici "Fille de la rue", un poème de AMINA MAHMOUD, traduit de l'arabe par Antoine Jockey
[ Paru dans MISSIVES, revue trimestrielle de la Société Littéraire de la Poste et de France Télécom : mars 2016, "Prose et poésie irakiennes contemporaines"... ]
Fille de la rue
Je suis une fille de la rue
Et ma taille pousse courbée, en s'interrogeant.
Mon âge? Sept bourgeons desséchés
Sept explosions qui ont raflé les sept membres
De ma famille.
Avorte-moi ô mon malheur!
A chaque feu vert, je me laisse choir sur le trottoir, mon siège
Sans fin, mon royaume.
Toutes les larmes sont miennes
Tous les mouchoirs ne suffisent pas
A assécher leurs sources.
La rue est à présent ma mère
Et le feu de circulation, mon père
J'ai tellement goûté au soleil en pleine canicule
Qu'il m'a fait mûrir
Et les couteaux du froid se sont disputé mon corps
Ô Dieu, vers qui me tourner?
Ne connaissant pas la ruse, comment en user?
Le chagrin est ma Bible, les larmes mon Evangile
La privation mon Coran
Et dans mes yeux la vie s'est changée en enfer
Alors l'oubli est mon seul salut
Comme vous, j'ai des yeux
Une langue et deux lèvres,
Alors pourquoi, Dieu,
Suis-je sans abri?
Regarde-moi lorsque la rue se calme
Et que le soleil rejoint sa demeure
Comme le policier à la fin de son service.
Regarde-moi chercher un tas d'ordures
Pour m'y planquer et me mettre à gémir.
... Dans un pays en guerre c'est toujours plus difficile pour un poète, pour un écrivain ; que dans un pays dans lequel règne une sécurité, un confort relatifs...
Amina, tu es comme ce naufragé de l'espace dans une coque de survie en errance entre Andromède et la Voie Lactée... Et, quelque part sur la planète d'où tu viens mais dans un paysage de cette planète qui n'est pas le paysage de ton enfance et de ceux qui t'ont précédé depuis des milliers d'années, il y a ce visage, mon visage, qui sait que tu existes... peut-être, ce visage, est-il un petit bout de ce Dieu en lequel tant croient, qui a des milliards de petits bouts, et qui a vu les mots que tu as écrits... Même si on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours, quand on écrit, même si on écrit comme un naufragé de l'espace dans une petite coque de survie entre deux galaxies... on n'est jamais vraiment seul...
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La vie est un combat
- Par guy sembic
- Le 30/03/2016
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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La vie c'est un combat
Les riches se battent pour être plus riches
Les pauvres se battent pour être moins pauvres...
Et riches s'ils y arrivent...
Les nus dans la rue qui n'ont rien que leur peau sur leurs os
Se battent pour survivre
Les malades se battent pour guérir ou pour être moins malades
Le moindre animalcule à peine visible sous la loupe du microscope
Se bat pour conserver sa vie même très courte
Et pour assurer la continuité de son espèce
Ainsi pour les croyants est l'immense sagesse de Dieu
Et pour tous croyants ou pas croyants en Dieu
La vérité intemporelle et tous environnements possibles et confondus
De la nature de l'univers du cosmos
La vie est un combat -
Il n'existe pas de pensée ou de culture universelle
- Par guy sembic
- Le 29/03/2016
- Dans Articles
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Il n'existe pas, je crois, pour le monde humain dans son ensemble tous peuples confondus, tous peuples avec chacun leur histoire, leur passé, leur présent, leur mode de vie, leurs croyances religieuses ou autres... Il n'existe pas une « pensée » (ou une « culture ») que l'on puisse considérer universelle, et par là même, convenir à tout le monde...
Mais... au fond... Qu'est-ce qu'une « pensée », qu'est-ce qu'une « culture » ?
En partie, mais en partie seulement, on peut dire que c'est, en particulier pour la culture, un ensemble de connaissances acquises par l'éducation, par la transmission orale et écrite, par l'apprentissage, par tout ce que cet ensemble de connaissances acquises implique dans notre vie quotidienne, dans nos relations, dans nos modes de vie...
Pour la pensée, on peut dire que c'est une « logique » commune à tous les humains, qui fonctionne selon un même « principe » (par exemple : « j'ai faim, je mange ; je suis fatigué, je me repose ; je veux gagner de l'argent, je travaille -ou je vole-)...
Voilà : la culture et la pensée, c'est ça... Mais en partie seulement... La partie que l'on peut considérer comme étant celle là, cette partie « universelle »... Et dans laquelle nous nous retrouvons tous...
Qu'en est-il, alors, de « l'autre partie », autant de la pensée que de la culture ? Et cela, indépendamment d'une histoire, d'un passé, de croyances religieuses ou autres ; indépendamment aussi de la connaissance acquise, de la « logique » ou du « principe général » ou du « fonctionnement » de la pensée humaine ?
Je pense que cette « autre partie » tient de « l'âme d'un peuple » (âme d'un peuple dans le sens de culture intérieure générationnelle faite de relation avec les êtres et les choses dans un environnement naturel donné, cet environnement étant géographique (si l'on vit en forêt, au bord de la mer, en montagne, dans une plaine, dans le froid, dans la chaleur...)
Dans cette culture là, il y entre une sensibilité, une réactivité et s'établit une relation entre les êtres et les choses, en somme une âme, un esprit, quelque chose qui va constituer une sorte de ciment... Et c'est bien là qu'est la différence entre les peuples, entre les sociétés, entre les modes de vie... Parce que le « ciment » (l'esprit, l'âme, la relation, la façon de réagir) n'est pas le même d'un peuple à l'autre...
A connaissances égales, à niveau intellectuel et capacité de réflexion identiques entre deux interlocuteurs, l'un des deux s'exprimant selon sa culture, selon son intériorité en lui, dans le langage qui est le sien... Est sans doute « illisible » ou irrecevable, pour l'autre... Quand bien même cet interlocuteur qui s'exprime selon sa culture, selon son intériorité et avec son langage, serait un homme ou une femme de grande capacité de réflexion, usant d'images, de métaphores, et étant un personnage d'une grande dimension d'humanité... Et à plus forte raison si les deux interlocuteurs ne sont pas d'égales connaissances, de niveau intellectuel similaires...
C'est pour cela qu'il n'existe pas de pensée, de culture, que l'on puisse considérer comme étant universelles, recevables, lisibles par tous et pouvant en quelque sorte être le « ciment des ciments »...
Reste cependant ce qui est du domaine du possible...
Possible et en même temps nécessaire...
Quoi que très difficile...
Parvenir à « entrer » dans la culture, dans l'âme, dans cette partie qui arrive à être lisible et recevable de l'Autre, afin que le langage, que la transmission, que la communication, puissent s'établir...
La réciprocité, dans cette capacité de l'un ou de l'autre, à parvenir à « entrer » dans la culture, dans l'âme, dans la partie visible et recevable de l'Autre... Est-elle une nécessité, cependant ?
Je ne pense pas que la réciprocité soit la nécessité...
Je pense que c'est la volonté de ce que l'un ou l'autre essaye de faire dans le sens de parvenir à entrer dans la culture de l'autre, qui est la nécessité... La nécessité par laquelle s'établira -peut-être- la réciprocité...
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Il vaut mieux être pauvre en France plutôt qu'à Madagascar !
- Par guy sembic
- Le 28/03/2016
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Pour quelle (s) raison (s) les entrepreneurs peu scrupuleux, audacieux et avides de profits et de gains rapides, déjà riches dans leurs pays d'origine, s'installent-ils afin d'exercer leur activité dans des pays pauvres ou en voie de développement ?
Il n'y a qu'une seule réalité brutale à cela :
C'est parce que dans ces pays pauvres ou en voie de développement, ils accroissent plus rapidement et avec davantage de bénéfice leur richesse, du fait qu'ils profitent de la misère et de la précarité dans lesquelles vivent les gens de ces pays qui, de toute évidence, ne gagnent en général que de quoi à peine se nourrir, soit un ou deux euros ou dollars par jour...
Aussi l'insolence des riches dans les pays pauvres est-elle toujours plus manifeste, plus agressive, que dans les pays dits développés économiquement et socialement.
Un SDF, un réfugié, un sans emploi, un démuni, un pauvre, dans un pays Européen et particulièrement en France, bénéficiera toujours si l'on peut dire, d'un minimum d'aide sociale plus ou moins organisé, d'aide humanitaire, voire d'un revenu de subsistance, et à la limite, de la charité, de la compassion (même aléatoire et loin d'être systématique) d'un certain nombre de gens autour de lui... Alors que dans un pays très pauvre par exemple à Madagascar, au Bangladesh, à Haïti, au Guatemala, dans des pays d'Afrique ou d'Amérique du Sud demeurés très en marge du développement mondial, quasiment aucune aide ne vient de qui ou de quoi que ce soit, autant dire que « si tu ne peux pas travailler tu crèves »...
Il se trouve, aussi paradoxal que cela puisse paraître, que c'est bien selon une réalité brutale, dans les pays les plus pauvres que se font les plus grandes fortunes, les gains et les profits les plus insolents ! Et cela, très hypocritement, sous couvert d'un soit disant « apport civilisationnel, humanitaire, soucieux de développement, et autres « vertus, missions, etc. » censées sortir les gens de la misère, du dénuement, du manque d'hygiène, de l'ignorance...
Qu'on ne me « bassine » pas avec de l'évocation, de la louange, de quelque « mérite » que ce soit, de tous ces Français par exemple, établis à Madagascar ou dans des pays d'Afrique qui ont « réussi », dont les affaires prospèrent, et qui vivent comme des nababs et font travailler les gens pour trois fois rien, déjà pour les servir ! De toute manière, ces Français là, qui vivent à Madagascar ou dans des pays d'Afrique, lorsqu'ils ont un sérieux problème de santé ils sont bien dans l'obligation de revenir se faire soigner en France !
Si au 19 ème siècle et à plus forte raison encore dans les siècles d'avant il y avait la colonisation et l'exploitation des richesses en Afrique, en Amérique, en Asie, en Australie, par les pays d'Europe, et tout cela sous couvert de « mission civilisatrice »... Il y a qu'on le veuille ou non aujourd'hui au 21 ème siècle, quoique l'on en dise et redise selon la « pensée unique » du Système économique mondialisé des marchés et du développement ; une autre forme de colonisation et d'exploitation, qui se fait par l'argent, par la puissance et par la dictature des banquiers, des lobbies et des grands groupes... Tout cela encore sous couvert des « vertus sacrées » de la civilisation de progrès technologique et de consommation de masse pour le plus grand nombre possible (mais aussi et surtout au détriment d'un autre grand nombre d'êtres humains, au moins deux bons milliards qui, eux, pour « parler net »... crèvent dans la misère, dans un travail de forçat, sans hygiène, sans secours, sans éducation, sans eau potable et courante, sans électricité ! )...
Merde ! Et c'est dans un tel monde que l'on accepte, que l'on conçoit de vivre ; avec d'un côté oui c'est vrai une relative sécurité, un relatif confort, mais sans solidarité sans bonté, dans un égoïsme un individualisme forcené ; et d'un autre coté une dureté et une réalité implacable mais avec cependant une solidarité plus ou moins réelle dans l'adversité du fait de la pauvreté générale du plus grand nombre, une solidarité dépendant de la bonne volonté de ceux qui partagent le peu qu'ils ont !
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Le cancer, une affaire en or !
- Par guy sembic
- Le 26/03/2016
- Dans Articles
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Lorsque l'on y réfléchit tant soit peu sur cette « affaire là », et c'est évident au bout d'une seule minute de réflexion, c'est que le cancer rapporte beaucoup d'argent aux grands groupes pharmaceutiques et aux compagnies de taxi-ambulances-VSL... entres autres...
Ainsi pendant que des gens par milliers souffrent, se lèvent très tôt le matin chaque jour pour se rendre aller retour dans la journée (des trajets de plus de cent kilomètres) en taxi, ambulance, VSL au centre hospitalier le plus proche pour des traitements de radiothérapie et de chimiothérapie... Les actionnaires et dirigeants ou PDG de ces groupes pharmaceutiques et de compagnies de taxis, auxquels sont associés les groupes financiers et bancaires qui investissent en capitaux, en actions... Gagnent autant d'argent sinon plus que les mafias en tout genre, que les trafiquants de drogue, de sexe, d'organes, d'armes... avec le cancer !
Il faut voir, par exemple, l'impressionnant « défilé » du matin dès huit heures ou même avant, jusqu'au soir vers sept heures, sans interruption toute la journée et avec un « pic » situé entre 11 h et 14h, de tous ces taxis VSL ambulances entrant et sortant, de l'Institut Bergonié de Bordeaux, l'un des 20 grands centres de cancérologie en France...
La plupart de tous ces gens qui doivent subir quotidiennement des traitements de chimiothérapie et ou de radiothérapie (en fait, à Bergonié et dans les autres centres spécialisés en France, il s'agit plutôt de tomothérapie) , viennent de départements d'Aquitaine région Sud Ouest tels que la Charente Maritime, la Dordogne, le Lot et Garonne, les Pyrénées Atlantiques, départements situés à 200 km de Bordeaux, sans compter -du fait que l'Institut Bergonié se trouve en plein Bordeaux- les embouteillages et ralentissements dans la traversée d'une zone urbaine comprise entre la rocade de Bordeaux et le centre de Bordeaux...
Ainsi les trajets durent-ils en moyenne deux heures tout compris pour aller et autant pour le retour auquel il faut ajouter les temps d'attente à l'arrivée et pour le départ après les traitements, les consultations...
Bon nombre de tous ces taxis VSL ambulances doivent parfois faire quatre ou cinq fois le tour du bâtiment et du quartier avant de pouvoir trouver une place de stationnement dans l'espace dédié à ces véhicules de taxi ambulances. De toute évidence durant ce temps, les compteurs tournent et je ne vous dis pas les sommes astronomiques affichées (cela se chiffre par centaines d'euro dépassant les mille et quelque à chaque fois pour chacun de ces véhicules et par jour!)... Tout cela remboursé par la Sécurité Sociale et par les mutuelles, c'est à dire, en fait, payé d'une manière ou d'une autre, par les millions de gens que nous sommes dans toute la France, tous catégories sociales confondues (cotisations, fiscalité directe et indirecte, TVA, CSG, etc...)
Tout cet argent qui va contribuer à la progression toujours plus importante des gains et profits des groupes de compagnies de taxis ayant à leur tête des sociétés d'actionnaires, des financiers, des banquiers, des gestionnaires dirigeants... Tout cet agent qui lui, ne sert en aucune façon à la recherche médicale !
Moralité : longue vie au cancer... Et aux banquiers, aux groupes d'assurance, aux financiers, aux actionnaires, aux grands groupes pharmaceutiques, aux compagnies de taxis !
Tous ces profiteurs que sont les dirigeants et gestionnaires de grands groupes avec leurs actionnaires, leurs banquiers, ne font jamais partie des généreux donateurs que sont pour l'essentiel les associations, certaines personnalités des milieux artistiques, et surtout les gens « ordinaires » que nous sommes chacun d'entre nous qui contribuent par des dons...
Tous ces profiteurs dont la fortune et dont le mode de vie dont ils jouissent, proviennent bien directement de la souffrance, de la détresse de milliers de gens atteints de cancer !
C'est malheureux à dire, mais c'est pourtant la vérité : lorsqu'on aura éradiqué le cancer, on aura en même temps asséché une source de revenus ! Autrement dit, comptez sur les banquiers, sur les grands groupes, sur les actionnaires, pour se laisser assécher leur source de revenus !
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Hollywood Minou
- Par guy sembic
- Le 23/03/2016
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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D'un côté du monde on te dit que c'est là qu'il faut être mais c'est aussi là que tu reçois les coups de bâton dans le dos, qui te font mourir avant l'heure sauf ceux qui les donnent les coups de bâton...
Et de l'autre côté du monde on te dit que c'est là qu'il faut être mais c'est aussi là qu'est le sabre ensanglanté au dessus de ta tête, prêt à te la couper, la tête...
Bâton et sabre à terre, deux bras d'honneur, l'un du côté du monde et l'autre de l'autre côté du monde... Et un billet de transport pour Hollywood Minou !
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Des événements récents au sujet desquels je me suis peu étendu...
- Par guy sembic
- Le 22/03/2016
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Des événements à vrai dire, qui n'ont suscité de ma part aucun commentaire, aucune production écrite sur la Toile (blog, site, forums, réseaux sociaux)...
Ce sont, ces événements récents :
-l'arrestation du Grand Tueur du 13 novembre
-le crash d'avion survenu sur l'aéroport de Rostov-sur-le-Don en Russie (un boeing qui s'est écrasé à l'atterrissage et qui venait de Dubaï)
-L'accident d'autocar en Espagne entre Barcelona et Tarragona
-Les deux derniers attentats l'un à Ankara, l'autre à Istanboul
Il "fut un temps" où je n'aurais point manqué "d'y aller de ma plume" au sujet de l'un ou de l'autre de tels événements... Ce temps semble "ne plus être"...
Je veux dire qu'une sorte de lassitude empreinte d'un regard désabusé sur l'actualité du monde, un regard "autiste" pourrais-je dire, modifie, infléchit plus précisément cette compassion naturelle qui est la mienne à l'égard de mes semblables...
Cette civilisation, cette société, dans son "atmosphère générale", dans ce qui la "caractérise", dans le "maëlstrom" qui la brasse, la malaxe, la "bouillon-de-culturise", avec toutes ses émanations acides, ses aigreurs, ses visages caramélisés, ses hypocrisies, ses crasses, son consensualisme, ses violences, avec tout ce qui la désolidarise de son passé et de son avenir, sa course à l'immédiateté, à la performance, à l'ostentatoire ; reçoit ces « coups de bâton » qu'elle a bel et bien cherchés... Ces bains de sang, ces crashs, ces attentats, ces catastrophes climatiques qui font "en boucle" par les Médias, les réseaux sociaux, les Télés, les vidéos amateur sur smartphone et téléphone portable, des "Une et des Une" à n'en plus finir, comme si tout cela au fond, "n'était que du cinéma", du "cirque" !
Car nous en sommes bel et bien là, avec de la réalité, de la vraie, terrifiante, tragique réalité, que nous assimilons ni plus ni moins oui, à du « cinéma » pour ne pas dire du « cirque » ! … Sauf bien sûr lorsque nous sommes l'un ou l'autre, les uns ou les autres d'entre nous, directement concernés c'est à dire victimes...
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Un cirque pour des regards avides de voir
- Par guy sembic
- Le 21/03/2016
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Ce tableau était si raté
Qu'il n'était plus qu'une abominable croûte
Déchiquetée et parcourue d'excroissances putrides
Une horrible croûte puante de sang
Et de haine
Et
De toutes ses couleurs insolentes
Il était cirque pour les regards avides de le voir
Ce tableau horrible
Et
L'artiste qui parviendrait
A extraire de ce tableau
De l'Immaculé
Et peut-être du pardon
Cet artiste là oui
Serait assurément un génie
Qui égalerait
Léonard de Vinci
S'il réussissait
A faire du tableau raté
Non plus un cirque pour les regards mais une école pour les regards
Mais le monde
Ne serait point sauvé pour autant
L'anarchie
L'Immaculé
Le pardon
Demeureraient encore
Un projet
Et jusqu'à un exercice
Aléatoire
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Vanité de ce que l'on produit mais volonté et parfois rage à produire...
- Par guy sembic
- Le 18/03/2016
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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La conscience de la vanité de ce que l'on produit, associée et liée en soi à la volonté de produire, et cela en particulier pour un artiste ou pour un écrivain ; a toujours été pour moi un sujet de réflexion, une réflexion d'autant plus profonde, d'autant plus grave, que la conscience de la vanité devient plus aiguë et plus constante ; et que la volonté de produire s'apparente à une sorte de rage...
Les oeuvres qui ont le plus de chance de durer sont les oeuvres de pierre... Ce qui est gravé, façonné dans la pierre... Et qui témoigne de ce que fut une civilisation...
Nous sommes dans une civilisation qui ne produit plus d'oeuvres de pierre... Nous produisons des constructions d'assemblages de matériaux composites, des maisons qui ne durent qu'une génération ; nous nous exprimons sur des réseaux sociaux du Net, et quelques uns d'entre nous écrivent des livres dont le succès ne dure que le temps d'une saison, d'une mode, d'un engouement éphémère de quelques milliers ou dizaines de milliers de lecteurs.
Que demeurera-t-il de tout cela, à l'échelle d'une ère géologique et même à l'échelle d'une Histoire qui n'est que celle des Historiens depuis Tacite, depuis Hérodote, depuis Tite Live ?
Cette réflexion que je ne cesse de me faire depuis tant d'années, m'a un jour inspiré ce texte :
Le cosmonaute
Je vais mourir, prisonnier dans cette petite coque, aux confins d'un système stellaire périphérique d'une galaxie non répertoriée sur les cartes du ciel.
Comment me suis- je donc retrouvé catapulté dans cette région inconnue de l'espace ? Et que sont devenus mes compagnons de voyage ? Juste avant le grand choc qui allait se produire contre cet astéroïde gigantesque, nous avons rejoint nos coques aménagées, chargées de réserves de survie, puis nous avons quitté le vaisseau en perdition, projetés violemment dans l'espace, très loin de l'impact, si loin que nous n'avons ni les uns ni les autres, perçu le choc.
Normalement, avec nos vaisseaux Einsteiniens équipés de coques de secours, nous ne pouvions guère envisager d'exploration au delà des systèmes les plus proches de notre monde.
Je ne sais pas pourquoi j'écris ces mots sur un carnet de bord que personne, aucun être vivant, intelligent, ne trouvera jamais.
Mes réserves vont s'épuiser. C'est drôle, j'ai l'impression d'être ici, dans cette coque minuscule depuis une éternité, alors que physiquement je n'ai pas changé...
Sur notre monde, existent déjà quelques bonnes centaines, voire des milliers de langages différents, ainsi que de manières d'écrire ; parfois les signes, d'un langage à l'autre, n'ont rien de commun en apparence...
Alors ce que j'écris là ne représente rien, n'a de réalité que la mienne et va se perdre dans l'espace. Ce sera un message inconnu de plus, indéchiffrable, inutile, un témoignage, mais le témoignage de quoi ?
Lorsque j'étais un tout petit garçon âgé de six à sept ans habitant au bord de la mer, je passais des heures à me promener, au moment des grandes migrations estivales, le long des jetées, sur les plages, aux abords des terrasses de café, là où les gens se pressent autour des boutiques, dans la rue, aux spectacles folkloriques, dans les bals et les fêtes, autour des caravanes de restauration rapide, et je photographiais les visages avec mon petit appareil, des dizaines de visages, ensuite, je les regardais longuement, je les triais, je leur inventais une histoire, parfois je les plaçais, à demi enroulés dans des flacons soigneusement refermés. Et je les jetais dans l' océan lorsque je partais à la pêche avec mon père.
Ainsi pensais-je pouvoir les retrouver un jour, c'était ma façon de les aimer, de les garder avec moi sans chercher à les posséder.
Et aujourd'hui, explorateur de l'espace rejeté dans l'immensité, comme une photo en chair et en os dans un petit flacon, j'errais définitivement à la rencontre de tous ces visages qui s'étaient perdus, il avait bien fallu que je l'admette.
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J'ai loupé le printemps des poètes
- Par guy sembic
- Le 17/03/2016
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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J'ai loupé, loupé/loupé
Le Printemps des Poètes
A vrai dire ce serait plutôt
Le Printemps des Poètes qui m'aurait loupé
Il faut dire
A la décharge du Printemps des Poètes
Que j'ai jamais trop fait grand chose
Pour que le Printemps des Poètes
Me prenne par la main
Du bout de ses petits doigts verts
Si le Printemps des Poètes
Avec ses jolis vers
Dont il se fout qu'ils riment ou qu'ils riment pas
Avec ses jolis mots qui font pleurer qui font rire
Et qui te mettent la tête en l'air
Sans cependant jamais te la cabosser la tête
Si le Printemps des Poètes
Est une kermesse avec entrée patte blanche
Pour les vélos les lapins les violons les lézards lumineux dans la tête
Je suis pour le Printemps des Poètes
Un apache
Même à Tartas dans les Landes
On le fait le Printemps des Poètes
A la salle polyvalente un samedi de rameaux
Il bat son plein le Printemps des Poètes
Dans toute la frangue
Avec les cloches de Paképapicpak
Et des jolis vers des jolis mots
Des concours et des jurys
Des prix et des petits pavés dans le journal
Pour le grand gagnant du coin
J'ai loupé loupé/loupé
Le Printemps des Poètes
Y'a pas, y'aura jamais
Le Printemps des Apaches
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Une civilisation qui, encore plus qu'immorale ou amorale, n'est pas naturelle...
- Par guy sembic
- Le 16/03/2016
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Cette civilisation de développement progrès scientifique technologique, consommation de masse loisirs culture équipements nourriture habillement habitation éducation, qui est en fait -et de fait- une civilisation dont jouit -en gros- un milliard d'humains sur cette planète au début du 21 ème siècle ; et à laquelle participe ce même milliard d'humains... Est "immorale" aux yeux de ceux qui la condamnent, l'attaquent et envisagent sa destruction -mais qui, soit dit en passant, veulent imposer un modèle de société et de gouvernance qui ressemble à une prison à ciel ouvert avec des gardiens juges et bourreaux, et des billots de décapitation à chaque carrefour...
"Immorale ou amorale" qu'elle peut être, que l'on puisse la juger, cette civilisation, elle est avant tout à mon avis "non naturelle" en ce sens qu'elle se développe et évolue selon un "processsus" établi par l'Homme pour l'Homme au détriment des autres espèces vivantes et de l'environnement naturel (forêts, sols, air, océans, cours d'eau)...
Cette civilisation de développement progrès scientifique technologique consommation est orchestrée, planifiée, organisée, renforcée dans le même sens de son évolution, par les lobbies économiques et financiers de marché, avec leurs décideurs, leurs gestionnaires, actionnaires, milliardaires, et les gouvernements qui les soutiennent, dont la "clientèle" est bien celle de ce milliard d'humains qui contribue par la consommation à assurer la continuité de cette civilisation.
Une "clientèle" d'un milliard d'humains à laquelle tend à s'agréger depuis quelques années, en gros depuis le début du 21 ème siècle, environ trois autres milliards d'humains qui il n'y a pas si longtemps, avant la fin du 20ème siècle, n'étaient pas encore des consommateurs puisqu'ils vivaient selon des modes de vie ancestraux traditionnels les mêmes depuis des milliers d'années.
Ainsi les uns, le premier milliard d'humains, ont tous ou presque une maison, un appartement avec eau courante électricité, une voiture, un revenu de plusieurs centaines d'euro ou de dollars par mois, voyagent avec des "touropérators", enfin vivent dans une "relative aisance"... Ainsi les autres, les trois nouveaux milliards d'humains accèdent-ils peu à peu à la "consommation de masse" mais avec des revenus variant entre 60 et 300 euros ou dollars par mois... Si l'on peut appeler "consommer" le fait de pouvoir se procurer des produits de "première nécessité" pour les plus pauvres...
Il est certain que pour les lobbies, les multinationales et les tenants de l'économie de marché mondialisée, ces trois milliards d'humains "accédants à la consommation" deviennent une "clientèle élargie", et donc, génératrice de profits accrus, accrus par la consommation du plus grand nombre possible...
Il demeure toutefois sur cette planète, entre deux et trois milliards d'humains qui eux, dont une majorité de femmes et d'enfants, constituent ce que j'appelle "un vivier d'esclavage et d'exploitation" dans des conditions extrêmes de précarité, de misère, de travail forcé ; lequel "vivier d'esclavage et de précarité" (c'est la réalité brute) "fabrique" avec sa sueur et son sang, son travail de "bête de somme", la richesse, l'aisance et le confort de déjà un milliard d'humains, et par extension, la richesse toute relative et moins importante de trois autres milliards d'humains...
Les "tenants du Système" et en même temps "donneurs de leçons de morale" invoquent le fait indéniable certes, que de nos jours par rapport au siècle passé, la pauvreté a reculé en proportion de ce qu'elle était jadis avant le développement de cette civilisation technologique de progrès. Mais la vérité de cela, c'est que l'écart entre le mode de vie des uns et des autres s'est accru dans des proportions énormes...
... La question que je me pose et qui est loin de faire débat dans les médias, sur les forums, dans les discussions, et encore moins chez les "donneurs de leçons de morale", c'est :
Comment avec un tel progrès technologique et de développement, qui arrive à pouvoir profiter à autant d'êtres humains aujourd'hui ( pour ainsi dire quatre milliards) peut-on concevoir et accepter que deux à trois autres milliards d'humains puissent vivre aussi mal, aussi misérables? ... Il y a bien là à mon sens, un problème de répartition des richesses et des bienfaits d'une part, un problème de partage des libertés, des contraintes et des pouvoirs, d'autre part, tout cela associé à une "pensée du Système", une "pensée" définie et imposée par les "tenants du Système" que sont les lobbies, les multinationales, les milliardaires, les actionnaires et les gouvernements, une "pensée" à la quelle adhère bien sûr de toute évidence une grande majorité d'humains sur cette planète, des "plus riches aux plus pauvres" !
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Il y a souffrance et souffrance...
- Par guy sembic
- Le 15/03/2016
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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La "vraie/vraie souffrance" c'est celle qui a pour "socle ou noyau dur" ce qui durablement, affecte le plus lourdement, un être au point que la vie de cet être ne peut plus être comme avant... Il s'agit, entre autres, de la maladie très grave d'un proche ; d'un handicap soudain dont on est victime et pour lequel on n'est pas du tout préparé, d'un très gros pépin de santé, de la perte de son boulot sans perspective d'avenir, d'un épouvantable drame familial qui te pourrit la vie...
La "vraie/vraie souffrance" autrement dit, n'est pas la même souffrance qui vient d'un "état d'âme" aussi souffreteux qu'il puisse être dans le sentiment d'un état du monde et de la société que l'on déplore et fustige, dans un "mal être/mal dans sa peau" que l'on traîne derrière soi avec plus ou moins d'ostentation et de diffusion sur les réseaux sociaux... Non, la "vraie/vraie souffrance" ce n'est pas tout à fait cela, à partir du moment où elle ne vient pas de ce "socle, de ce noyau dur" des "vrais accidents de la vie"...
Quand tu as le "socle, le noyau dur" sous tes pieds, t'en as rien à foutre des "leçons de morale" de ceux qui te disent "regardes un peu autour de toi"... Comme si autour de toi il y en a qui ont vraiment encore plus que toi, des raisons de se plaindre !
Je ne me sens plus trop solidaire de mes semblables lorsque ces semblables traversent la vie comme ils déambulent dans les allées d'un super marché, bien droits sur leurs deux guiboles avec seulement quelques cabosses sur la tête de temps à autre ou même quelques plaies mal cicatrisées...
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Paul Carpita, un cinéaste franc-tireur
- Par guy sembic
- Le 07/03/2016
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Des lapins dans la tête
Avec son petit film de vingt minutes, réalisé en 1964, "Des lapins dans la tête", Paul Carpita fut en 2002 à l'âge de 80 ans, le héros du festival du court métrage à Contis-Plage...
Né à Marseille en 1922 d'un père docker et d'une mère marchande de poissons, ce réalisateur utopiste et rebelle mène sa vie durant, des combats qui semblent "perdus d'avance" parce le pouvoir des gouvernants et des financiers, l'autorité en place et la puissance médiatique ont orchestré et organisé un modèle social, politique et économique qui "doit fonctionner et s'imposer coûte que coûte" comme le seul modèle possible et logique...
Il aborde des sujets difficiles, en particulier avec un film réalisé en 1995 sur la vie de travailleurs immigrés exploités dans les champs de Camargue dans les années 1950 (Les sables mouvants).
En 1955, son film "Le rendez vous des quais" est censuré parce qu'il montre dans toute sa réalité, son authenticité et sa violence, la grande grève des dockers et les manifestations contre les guerres d'Indochine et d'Algérie... Les autorités politiques de l'époque lui reprochent de vouloir "torpiller" la "mission" de l'armée Française...
Paul Carpita fut non seulement interdit mais de surcroît vilipendé et rejeté par la plupart des autres réalisateurs et scénaristes et acteurs et comédiens de l'époque.... Comme s'il "portait la peste" sur lui !
À partir de la fin des années 90 cependant, et dans la mouvance d'une évolution déjà amorcée depuis les années 60, semblait s'ouvrir comme une "ère nouvelle" avec la reconnaissance de certains artistes, écrivains, réalisateurs de films, considérés marginaux voire rebelles... Mais ce n'était là qu'un "effet de mode" et l'expression d'un consensualisme hypocrite et condescendant de la part des médias et du pouvoir en place s'attachant par pur intérêt à "lâcher un peu de lest"... Et, il faut le dire "récupérer à bon compte" des valeurs "morales et humanistes"...
Avec ses derniers films, "Marche ou rêve", "Les homards de l'utopie", Paul Carpita nous souffle un vent de fraîcheur et d'humour... Ou "quelque chose d'indéfinissable dans son oeuvre" dirais-je, qui finit par émerger comme au delà de la seule dimension de la rébellion et de l'utopie...
... "Des lapins dans la tête" (film réalisé en 1964) : À neuf ans, un petit garçon rêveur et poète, ne peut fixer son attention en classe. Il donne vie à un dessin, un bonhomme de papier qui devient son complice et l'invite à l'évasion.
... Paul Carpita, héros du festival de Contis en 2002 à l'âge de 80 ans; héros longtemps méconnu ou rejeté... Et décédé le 24 octobre 2009...
Ce sont ces "héros" là, ces héros d'un jour d'un festival ou d'une manifestation ou d'une fête ou d'une représentation populaires... si locales ou si régionales ou même si parisiennes soient-elles... Ce sont ces "héros là", ces "héros d'un jour" qui parviennent à fixer l'attention d'un public, ces artistes rebelles d'où "quelque chose d'indéfinissable" dans leur oeuvre, apparaît au delà de leur rébellion... Qui sont eux, de véritables héros, ces héros qui font le plus souvent défaut dans le tourbillon habituel des festivals et des manifestations artistiques, culturelles ou littéraires... tous plus ou moins "bien dans le vent de la mode et des idées du moment"...
... Un "pavé qui tombe dans une mare à l'eau agitée et trouble ; et dont le choc brutal et insolite à la surface miroitante, éclabousse de paillettes piquantes les visages des promeneurs arrêtés sans salir de boue leurs vêtements"... Tel est le pavé qu'il serait souhaitable à mon sens de voir tomber dans la mare...
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Serge Gainsbourg
- Par guy sembic
- Le 02/03/2016
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C'est aujourd'hui (ça revient d'ailleurs tous les ans à la même date) l'anniversaire de la mort de Serge Gainsbourg le 2 mars 1991...
Il était né le 2 avril 1928...
Il allait atteindre sa 63 ème année lorsqu'il est mort ce 2 mars 1991.
... Bon c'est vrai... on a dit, on dit encore "il fumait comme un pompier" (jusqu'à 3 paquets de Gitane par jour), il buvait du scotch, du whisky, il se shootait... Il a "brûlé sa vie" par les deux bouts de la chandelle...
"Je suis venu vous dire que je m'en vais"... L'une des chansons qu'il a composée, avec la musique... pour "l'éternité provisoire de la civilisation société humaine sur la planète Terre"...
Tous les ans, à chaque 2 mars, j'y pense, à ce type "hors normes" si "provocateur dans son genre"... Avec son visage, sa dégaine (surtout du temps de sa jeunesse et avant sa gloire) il avait pas trop la cote avec les filles... Avec Brigitte Bardot (le mythe de l'époque dans les années 60 auprès des mecs, et en particulier des militaires du contingent) ça a pas été de la tarte elle et Serge! (C'est vrai dans "ces affaires là, y'en a toujours un souvent le mec, qui aime plus que l'autre)... Puis y' a eu Jane Birkin, née en 1948, la "petite anglaise nature/nature sans maquillage qu'avait pas de gros nichons", mais tellement "chic/chic" dans son genre ! Et ils ont eu Charlotte ensemble... Bon, à la fin, y' a eu Vanessa Paradis... mais bon...
Voilà un type, Serge Gainsbourg, au moins lui, il se foutait des "leçons de morale" ! Je me souviens quand il a cramé un bifton de 500 francs en direct à la Télé, le scandale que ça a fait ! Mais je suis sûr, sûr/sûr archi sûr, que s'il avait été pauvre comme Job sur un tas de fumier, il aurait brûlé le bifton pareil ! Pour faire chier le monde, les bien pensants...
Pour la Nième fois depuis 1991, adieu Serge et à bientôt au "paradis de -pour moi c'est les Minous- pour toi c'est ce qui te ressemble le plus là bas de l'autre côté que personne en vérité sait comment c'est !"
... J'ai choisi cette photo parce que d'ordinaire on le voit le plus souvent, Serge Gainsbourg, avec un visage ravagé, pas rasé de plusieurs jours, et avec son éternelle "sèche" entre les lèvres, un "kilomètre" de cendre au bout de la sèche...
Ah, la "légende"... Les Médias ! ...
Ce visage qui est le sien, en noir et blanc, un peu de profil, c'est "ce qui lui ressemble le mieux" ... je trouve...
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François Dupeyron cinéaste et écrivain, témoin de son temps
- Par guy sembic
- Le 29/02/2016
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... François Dupeyron était mon ami du temps où lui et moi étions pensionnaires au lycée Victor Duruy de Mont de Marsan dans les années 1963 à 1967... C'était en 1964, lorsque j'étais en classe de 3ème M2 et lui, né le 14 août 1950, en classe de 4ème M, et que nous nous retrouvions tous les jours à la même table du réfectoire du lycée ainsi qu'en étude et en récréation, que nous sommes devenus amis, dans une bande de copains (les six autres de la même table de réfectoire)...
A Tartas, François chez ses parents (son père était maraîcher) et moi chez mes grands parents maternels, ainsi que deux autres copains du lycée demeurant aussi à Tartas, nous nous retrouvions parfois ensemble, les dimanche après-midi, soit chez François, soit chez Alain Gardesse le fils du directeur d'école de la ville haute... J'étais de 1948, et eux ils étaient de 1950...
François avait réussi à convaincre ses parents de lui laisser poursuivre ses études après le bac, à l'école de cinéma... C'est ce qu'il a fait.
Pendant sept ans il a réalisé des court-métrages dont l'un d'entre eux "la nuit du hibou" lui a valu un prix, et grâce à ce prix, et un autre encore pour un autre court métrage, il a pu avancer pour réaliser son premier long métrage "Drôle d'endroit pour une rencontre" (le film qui l'a "lancé")...
Nous nous sommes revus à Paris en 1968 (grève à la Poste et événements de Mai 1968), puis en 1974 lors de la grande grève de la Poste. François, accompagné de son amie réalisait des reportages, des documents filmés sur les grèves, les mouvements ouvrier et étudiant, proche qu'il était du peuple, des maltraités, et cela dans une "vision du monde" que je partageais avec lui...
Par la suite notamment à partir de 1999 année de mon retour dans les Landes, je le revoyais tous les ans lorsqu'il présentait son dernier film au cinéma Entracte de Mugron, localité située à 8 km de Tartas... (un cinéma d'association culturelle)... Le film étant à chaque fois suivi d'un débat et d'un buffet dans une atmosphère de convivialité tout à fait exceptionnelle.
Je savais qu'il était malade depuis plus de deux ans, et j'ai appris dernièrement (début janvier 2016) par une personne de Tartas qui connaît bien sa maman, que François avait été opéré d'une tumeur au cerveau le 15 octobre 2015... (sans doute une opération de la dernière chance tentée)...
Tous les ans dans le milieu du mois d'août, François venait voir sa maman et restait quelques jours à Tartas... Jusqu'à ce qu'il tombe malade.
Je viens donc d'apprendre sa disparition, le jeudi 25 février 2016. Je suis complètement effondré !
Dans "La chambre des officiers" il y a une scène, à la fin du film, dans laquelle Adrien défiguré, dans le métro, fait des grimaces qui font rire une petite fille...
Une scène bouleversante, au delà de l'émotion, grave et chargée de sens, avec ce regard qu'Adrien porte sur son infirmité, ce regard qui rencontre le regard de cette petite fille. Par ce regard de l'un et de l'autre, une communication s'établit, une communication qui dans le "sens du monde", le monde des apparences, ne peut exister, même avec ses proches...
LES COURTS METRAGES DE FRANCOIS DUPEYRON :
En 1982 : On est toujours trop bonne, et La Dragonne (primé au festival international du court métrage de Clermond Ferrand en 1983)
En 1984 : La nuit du hibou, césar du meilleur court métrage documentaire
En 1988 : Lamento, césar du meilleur film court métrage de fiction
En 1996 : L'amour est à réinventer
En 2002 : Pas d'histoire, regards sur le racisme au quotidien
LES FILMS DE FRANCOIS DUPEYRON :
1988 : Drôle d'endroit pour une rencontre
1991 : Un coeur qui bat
1994 : La machine
1999 : C'est quoi la vie
2001 : La chambre des officiers
2003 : Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran, et Inguélézi
2008 : Aide toi le ciel t'aidera
2009 : Trésor
2013 : Mon âme par toi guérie
LES LIVRES DE FRANCOIS DUPEYRON :
-Jean qui dort, roman, Fayard mars 2002
-Inguélézi, roman, Actes Sud Août 2004
-Le Grand Soir, Gustave Courbet et la Commune, roman, Actes Sud Août 2006
-Chacun pour soi Dieu s'en fout, roman, Léo Scheer octobre 2009
-Où cours-tu Juliette, roman, Léo Scheer septembre 2010
... Une oeuvre immense, éternelle et singulière d'un artiste et écrivain à l'esprit libre, que celle de François Dupeyron, et qui a marqué plusieurs générations de cinéphiles et de lecteurs...
... Une petite anecdote :
Dans ces années 1963 à 1967, le papa de François, Emile Dupeyron, conseiller minicipal à la mairie de Tartas et maraîcher de son état, se levait tous les matins sauf le dimanche, à 3 heures du matin, chargeait son fourgon Peugeot de toutes les caisses de légumes qu'il vendait sur les marchés à Mont de Marsan et autres villes dans les Landes... Puis il revenait en début d'après midi à Tartas, et après un déjeûner rapide (et de temps à autre s'il le pouvait une "petite sieste"), il partait travailler (semis, plantation, récolte, entretien et tout ce qu'il fallait faire au jour le jour) dans l'immense potager (un grand champ à vrai dire, de près de deux hectares je crois, et sans compter un autre champ de culture situé à la sortie de Tartas avant l'embranchement route de Carcen avec la route de Villenave Arengosse (aujourd'hui, ce champ est devenu un lotissement avec à l'entrée un cabinet médical)... Il employait des jeunes de l'Assistance Publique, qu'il formait au métier ; il m'est arrivé d'aller travailler avec lui tout à fait par seul intéressement personnel, une heure ou deux, des jours de vacances scolaires, parce que j'aimais le travail de la terre en plein air, voir pousser les salades, les légumes, oui j'étais très curieux de tout cela, et monsieur Emile Dupeyron était un homme de communication, volontaire, énergique, d'une immense bonté bien que c'était, sa bonté, une bonté qui jamais ne se laissait marcher sur les pieds ! Quel Homme ! J'ai été très peiné, plus tard, lorsque je travaillais à Paris, d'apprendre sa mort subite, je ne sais plus quelle année...
Un souvenir que j'ai et qui souvent me revient, de monsieur Emile Dupeyron, c'était quand je passais un dimanche sur deux à Tartas, étant pensionnaire au lycée de Mont de Marsan, en 1964, il m'arrivait de me rendre chez François pour passer l'après midi de ce dimanche, et Emile et sa femme Georgette étaient assis devant la télévision (télé en Noir et Blanc) à partir de 14 h et jusque vers 19h, ils regardaient "Télé Dimanche" : les volets de la fenêtre étaient "cabanés", Emile assis dans un grand fauteuil très confortable, allongé les pieds sur un tabouret avec un coussin, et qu'il pleuve qu'il vente qu'il fasse beau grand soleil, Emile ne bougeait pas de l'après midi et regardait Télé Dimanche en Noir et Blanc...
Oh combien, oh combien, vous pouvez pas savoir, à quel point je le comprenais cet homme là, de rester le dimanche après midi à regarder la Télé, lui qui se levait tous les matins à des 3heures, faisait les marchés, travaillait comme il travaillait six jours de la semaine et même le dimanche matin! C'était en effet, le dimanche après midi le seul moment de la semaine où il pouvait se reposer ! Et j'étais à chaque fois très ému de voir cet homme que je considérais comme un "monument", en train de se reposer dans la pénombre de la pièce aux volets des fenêtres cabanés !
Question volonté, caractère, gentillesse, sens de la relation humaine et de la communication, intelligence de l'esprit et du coeur, sensibilité, souci des humbles, des "oubliés et accidentés de la vie", on peut dire que François est bien "le fils de son père" ! Son père qui avait le souci de ces jeunes de l'Assistance Publique qu'il employait, formait, et considérait comme ses propres enfants!
... François Dupeyron en particulier, qui vient de quitter ce monde le jeudi 25 février 2016, François Dupeyron avec son oeuvre, sa pensée, l'être qu'il était, les questions qu'il devait se poser au fond de lui sur tout ce qui se passe dans le monde, sur ce que va devenir le monde, sur ce qu'il adviendra de l'actualité du monde, sur ce futur proche et lointain que chacun de nous imagine, essaye d'imaginer parfois, avec les découvertes scientifiques, les évolutions de la société, qui seront celles des années à venir... François Dupeyron ne le verra plus vivre, exister, évoluer, ce monde. Pour lui, le monde s'est arrêté le jeudi 25 février 2016, en tant que témoin vivant de ce monde, en tant que témoin qui exprime, qui traduit ce qu'il voit, ce qu'il sent...
François Dupeyron ainsi que tous ceux et celles d'entre nous, encore vivants il y a peu de temps, ou disparus depuis de nombreuses années, qui étions, chacun de nous à sa manière, témoins vivants du monde dans lequel nous étions, et dont la vie s'est arrêtée ce jour là, un 15 mars deux mille quelque chose, un 7 avril mille neuf cent quelque chose...
Ce qu'il y a de terrible dans la mort, à mon sens, outre bien sûr en premier lieu le fait de quitter les gens que l'on aime, outre la peine, l'immense peine que l'on fait aux gens qui nous aiment... Ce qu'il y a de terrible dans la mort, aussi, c'est de ne plus voir ce que le monde devient, de ne plus être témoin vivant comme l'on pouvait l'être, et, en tant que témoin, exprimer, dire, écrire, agir...
C'est la raison essentielle (la peine que l'on fait aux gens qui nous aiment et qui ont besoin de nous, de tout ce que l'on leur apporte et que l'on fait pour eux, d'une part ; et la curiosité de ce qui advient, de ce qui va être, le désir de savoir et la faculté de témoigner, d'autre part), c'est la raison essentielle pour laquelle je ne conçois pas le suicide... Sauf peut-être dans le cas où vient la certitude par suite d'une maladie ou d'un handicap très grave, de devenir un "légume", c'est à dire dans une inconscience totale, veillé, assisté par un proche pendant des années...
Le seul "recours" possible et envisageable par le témoin vivant que l'on est encore aujourd'hui, c'est le relais, le relais c'est à dire le "bâton témoin" que l'on va faire passer de sa main vers une autre main, afin que le témoignage puisse se perpétuer, certes dans une formulation, dans une réalisation, dans un agissement différents, mais dans le prolongement de ce que fut le témoignage de celui, de celle pour qui le monde s'est tel jour arrêté...
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