Articles de yugcib

  • Les soldes

         J'ai observé que dans la plupart des boutiques de prêt à porter, vêtements pour femme, homme, enfant ; que ce soit dans des boutiques de rues commerçantes en ville ou dans des galeries marchandes de grandes surfaces, à l'époque des soldes de début d'année -mais pas seulement- l'on peut voir au sol des vêtements tombés de leur cintre, froissés, épars... Comme si ces vêtements, manipulés à la hâte, n'étaient pas mieux considérés que de vulgaires chiffons...

    La "consommation de masse" avec tout ce que l'on peut en dire, en dénoncer les excès, comme il m'arrive de le faire moi même assez souvent... "C'est une chose"... Mais... Le respect des choses en est une autre...

    Lorsque par inadvertance je fais tomber un vêtement de son cintre après l'avoir manipulé, ou que j'essaye ce vêtement dans la cabine d'essayage, je le replace soigneusement sur son cintre, accroché sur la barre de soutien avec les autres vêtements, ou bien, dans la cabine d'essayage, je ne laisse pas ce vêtement reposé tel un chiffon, sur la petite tablette ou par terre...

    Tous ces articles de prêt à porter pour femme, homme, enfant, que l'on peut se procurer au moment des soldes avec une réduction de 30 à 60 % ; hors soldes, en boutique à enseigne en galerie marchande, sur les marchés, du fait de l'importance de leur diffusion (consommation de masse)... Ne coûtent en général sauf "marques en vogue et de luxe", que des prix "à la portée de tout un chacun"...

    Je pense, à chaque fois, à la vue de tous ces articles de vêtements, aux gens, aux femmes et aux enfants qui travaillent des dix douze heures par jour dans d'immenses ateliers usines de confection, pour 1 ou 2 euro par jour dans des pays où la main d'oeuvre, où le travail est "bon marché" ; je pense à tous ces grands groupes, tous ces lobbies, et à leurs actionnaires, qui s'enrichissent sur le travail de milliers de femmes et d'enfants, et dont les revenus, les dividendes, de ces actionnaires, ne cessent d'augmenter...

    Je pense aussi à la demoiselle ou au jeune homme employé dans le magazin faisant partie d'une grande enseigne ou d'un groupe, en CDD vingt heures ou moins même, par semaine, et qui devra ramasser et remettre en place tous ces effets tombés au sol, tout ce qui est laissé dans les cabines d'essayage...

    Soit dit en passant, la plupart des emplois salariés de grandes surfaces commerciales, galeries marchandes, boutiques de ville, sont quasiment tous des emplois à temps partiel sur la base du salaire minimum. Autrement dit les gens ne sont pas au chômage statistiquement parlant, mais ils travaillent pour 600 euro ou moins par mois ; ce qui explique le nombre effrayant et réel des "revenus en dessous du seuil de pauvreté", le nombre des exclus d'une "consommation de masse" qui n'est autre que celle des gens qui peuvent consommer c'est à dire bien sûr des millions de gens en France et en Europe qui eux, ont de "vrais salaires" même des salaires modestes...

    Il en est de même pour la plupart des produits de la "consommation de masse", en équipements de loisirs, bricolage, électroménager, jardinage, ameublement... Rien de tout cela, ou peu de choses, est fabriqué en France ou dans les pays européens en lesquels le travail est encore payé "à peu près correctement ou au moins un minimum défini"...

    Oui, c'est à tout cela que je pense, en voyant déborder dans les magazins, tous ces étalages et rayons de produits alimentaires et autres, à perte de vue lors des jours de fin d'année, de départs en vacances, de périodes d'achat et de consommation...

    Alors, quand je vois par terre, à Carrefour ou à Leclerc Géant, tombé d'un étalage, le moindre gadget ou boîte de conserve à 1 ou 2 euro, même si ce gadget me paraît complètement futile, superflu, eh bien je le ramasse et le replace sur l'étalage.

    Je le redis encore pour conclure "la consommation de masse c'est une chose" -que je critique et dont je dis et écris ce que j'en pense- mais le respect des choses ç'en est une autre", ne serait-ce qu'à cause du travail de confection ou de fabrication effectué par des femmes et des enfants dans d'immenses ateliers usines dans des pays du sud-est asiatique, en Afrique, au Brésil ou même dans des ateliers clandestins en France, en Allemagne, en Europe !

     

  • Le camping de la contestation écologiste

    Nid dans l arbre

         Les écologistes contestataires qui ont occupé le terrain près du barrage de Sivens ont quitté ce terrain sur lequel ils n'ont pas fait le ménage en partant... Ils ont laissé sur place bon nombre de détritus, à tel point que l'endroit ressemble maintenant à une décharge publique telle que l'on en pouvait voir du temps où chaque commune avait encore son dépotoir à ciel ouvert...

    Sur cette photo l'on voit dans les arbres ce qui reste d'un camping sauvage : l'on se demande (je me demande) comment ils faisaient, pour, la nuit, pisser !

    Je pose une simple question :

    La violence, celle que tout le monde condamne tout bardé qu'il est de "certitudes culturelles confortables, de mode, de pensée unique", d'où vient-elle ?

    Les soit-disant purs, les soit-disant innocents, les décontractés-décomplexés accro d'applis sur smartphone, de consommation de masse loisirs équipements, d'un côté...

    Et les "faiseurs de vérité des plateaux télé", les lobbies, les actionnaires, la plupart de nos députés et gens de gouvernement, les minorités arrogantes, d'un autre côté...

    Ne sont-ils pas, eux, tous autant qu'ils sont, des deux côtés que je viens de dire... D'une autre violence tout aussi affligeante que la violence abjecte des terroristes et des maudits de tout poil ?

    Tous autant qu'ils sont, avec leurs marches et leurs manifs pour des causes "nobles", eux-mêmes qui ont depuis des dizaines d'années après 1945, "enfanté" jusqu'à même les armer, ceux qui aujourd'hui nous assassinent!

    Oui, je vous le demande : la violence, la vraie/vraie violence, elle est de quel côté? Ou plutôt : la violence elle était et elle est encore de quel côté avant d'être du côté de là où on la condamne ?

     

    .. Je suis bien plus solidaire de l'humanité qui souffre, de l'humanité des humbles, de l'humanité de ceux et celles de mes semblables qui n'ont pas été ou pas pu aller à l'école, de l'humanité des pelés qui reçoivent des coups de bâton de partout, de l'humanité des exclus, des moqués, des "moins-que-rien"... Que je ne le suis, solidaire, de l'humanité de ceux et celles que l'on voit se rassembler en foules au nom d'une "noble cause"...

     

     

  • 2016

    Chaises vides

         Deux mille seize ma langue fourche mon esprit fourche mon imagination fourche ma pensée fourche... Je vois deux mille chaises en perspective comme sur cette photo... Deux mille chaises à perte de vue sans personne assis dessus, comme si les gens les spectateurs conviés, s'étaient sans s'être donné le mot sans s'être organisés, refusés à aller s'asseoir sur les deux mille chaises en face de l'écran géant pour voir le Grand Spectacle offert...

    Chargées d'absence et de silence sont les deux mille chaises sans personne assis dessus, à perte de vue...

    Deux mille chaises installées pour le Grand Ballet la Grande Truanderie la Grande Braderie la Grande Menterie en consomascope 3D mais sans personne assis sur aucune chaise ça paraît incroyable mais c'est pourtant la vérité possible contre la vérité et l'arrogance des faiseurs de vérité...

     

  • Je ne suis pas solidaire de ...

         Je ne suis pas solidaire de cet humain automobiliste trentenaire ou sexagénaire à qui il arrive quelque chose de pas très heureux voire de malheureux, qui m'a klaxomerdé dans un rond point où j'ai traîné ma caisse hésitant sur la sortie à prendre...

    Mais je suis solidaire du minou errant qui élit domicile dans un recoin du cabanon au fond de mon jardin et je laisse une assiette de croquettes près d'un tas de bois dans le cabanon, pour ce minou errant...

    Je ne suis pas solidaire de cet humain à qui il arrive quelque chose de pas très heureux voire de malheureux, qui, mine de rien, a avancé le coin avant droit ou gauche de son chariot par le travers ayant espéré ainsi me devancer dans la queue à Intermarché si je rêvais ou pensai à un paysage, à un visage...

    Mais je suis solidaire du bousier gisant sur le dos comme une tortue retournée au milieu du chemin, et je me baisse pour prendre dans mes doigts le bousier et le remettre sur ses pattes...

    Je ne suis pas solidaire de cet humain à qui il arrive quelquechose de pas heureux voire de malheureux, qui, dans sa bagnole par la vitre avant droite, a jeté sur le bord de la route devant chez moi, un carton vide de pizza ou un paquet vide de clopes...

    Mais je suis solidaire de l'araignée qui tisse sa toile en travers de l'espace par lequel je passe pour aller jeter mes épluchures de légumes dans le composteur au fond de mon jardin sous des branches d'arbres faisant voûte ; et je me baisse pour ne pas déchirer la toile de l'araignée...

    Je ne suis pas solidaire de Loana l'héroïne de Loft Story d'il y a 15 ans et dont je me fous des malheurs qu'elle a eus et qui font la Une des infos actualités yahoo...

    Mais je suis solidaire de la salamandre qui met cinq minutes pour traverser une route étroite sur laquelle va passer bientôt une voiture ; et je prends entre mes doigts la salamandre pour la poser sur l'herbe du talus de l'autre côté de la route...

    Je ne suis pas solidaire de cet humain vacancier à l'île de Ré, du genre pull sur les épaules et lunettes de soleil dans les cheveux, attablé en terrasse de restaurant devant un plateau de fruits de mer, bardé de toutes ses certitudes culturelles dominantes et confortables, à qui il arrive quelque chose de pas très heureux voire de malheureux...

    Mais je suis solidaire du jeune trisomique ou du jeune autiste qui n'arrivera pas à vivre jusqu'à 40 ans et que l'on peut voir accompagné avec d'autres jeunes handicapés, accompagné par un éducateur, dans une fête en plein air et qui rit très fort on ne sait pourquoi...

    ... Si vous n'êtes pas solidaire de moi parce que je prends la liberté de dire tout cela et d'autres choses que vous pouvez trouver inconvenantes ou iconoclastes, je vous comprends... Mais je m'en fous complètement parce que quand je serai plus là le monde continuera de tourner sans moi...

    J'espère seulement qu'il y aura encore du monde pour retourner les bousiers, pour passer sous la toile de l'araignée, pour ne pas donner un coup de tatane ou de balai au minou errant, pour poser la salamandre au bord de la route, pour regarder un trisomique ou un autiste sans se foutre de sa poire !

     

     

  • Trois silhouettes

    Parasols

         Deux intellectuels progressistes, genre bobo pull sur les épaules et lunettes de soleil dans les cheveux, un soir un peu frais de juillet, assis à la terrasse d'un café de plage à Ars-en-Ré, tous deux "très à cheval" sur le principe de la reconnaissance des "cultures différentes", apercevant à moins de dix pas de leur table ces trois silhouettes immobiles vues de dos et semblant admirer un magnifique coucher de soleil ; se décident à entreprendre une conversation amicale "à bâtons rompus" avec ces trois silhouettes...

    Ils ne se sont pas demandé, les deux intellectuels, pourquoi chacune de ces trois silhouettes avait... non pas deux pieds... mais trois... En effet l'on voit bien qu'il y a trois pieds !... A condition bien sûr, de bien regarder...

    La serveuse, une jolie blonde, s'approche pour prendre la commande...

    -Vous voyez, mademoiselle, ces femmes ne nous répondent pas, elles contemplent le coucher du soleil, ce qui prouve qu'elles sont beaucoup plus sensibles à la beauté de la nature plutôt qu'à notre discours...

    -Mais, messieurs... Ce sont des parasols !

     

  • Pensée unique contre pensée unique, regard qui éructe contre regard qui parle...

    ... Le gros problème avec les intellectuels, je veux dire les intellectuels auxquels on reproche à juste titre tant de choses, c'est que par extension, on "met dans le même sac" les intellectuels qu'il faudrait lire et écouter, ceux, moins nombreux que les "imbuvables" ; qui ne sont pas "dans la pensée unique", pas "dans le système"... Non seulement ces intellectuels là, sincères, authentiques, purs.-et rares... Mais d'une manière générale, tous les gens qui pensent, réfléchissent, s'expriment et ne font pas dans l'émotion, dans le sensationnel, dans le paraître...

    "Dans le même sac", c'est à dire que "par les temps qui courent", par réaction épidermique de type "anti/anti-rejet total", toute pensée exprimée et diffusée que ce soit sur un réseau social, dans un forum, sur un blog, dans un lieu public... toute pensée qui "pointe le bout de son nez" quelque part, est soit mal accueillie, soit rejetée, soit suscite de l'indifférence, du dédain...

    Plus rien ne compte que de l'information immédiate, émotionelle, épidermique, souvent erronée ou dénaturée, ou même fausse, que l'on va chercher sur le Net, sur le petit écran de son smartphone, et que l'on va "partager" en boucle c'est à dire expédier à tous ses "amis" (amis qui ne sont pas des amis mais des "followers")... Et tout ce qui contrevient à cette "anti culture" de l'immédiateté, du sensationnel, du paraître ; tout ce qui s'oppose à cette frénésie dans la recherche de l'évènement ou du "scoop"... Tout ce qui "pense contre tout cela", qui ose le dire et l'écrire, est traité de la même manière dont on traite tout ce dont les intellectuels "imbuvables" nous gavent...

    C'est comme si, écoeurés en tant que jeunes, de l'école en général, des profs, du système, de tout ce qui est essayé et qui échoue... L'on en arrive à ne plus vouloir rien apprendre, à ne plus rien trouver d'intéréssant, de motivant, d'utile... Et à déclarer -ou plutôt à éructer- que tout ce qui "montre tant soit peu le bout de son nez" question réflexion et pensée, n' a plus le moindre sens, n'est que du "caca nerveux", de la foutaise, de la daube...

    Et cela va jusque dans le regard que l'on porte sur l'Autre, cet Autre qui pourtant te regarde lui, comme si tu étais un ami, quelqu'un de digne d'intérêt... Mais que tu prends pour un "putain d'intello", encore un, un de plus !

    Oui, le quotidien à vivre, aujourd'hui c'est "ça" : tu ne peux plus rien dire d'autre que ce qui se dit, se répète à l'infini, se crache, se vomit, s'éructe à longueur de journée et de nuit, partout...

    A la pensée, à la réflexion, à la poésie, se substituent et se généralisent l'éructation, l'injure, le vulgaire, la violence, l'apparence, le sensationnel, l'émotion primaire... Le dégôut, le rejet, l'indifférence à tout ce qui est pensée, réflexion, beauté, poésie... Quand ce n'est pas une immense hypocrisie qui masque toute cette indifférence et ce rejet par une bienséance bizounoursique qui d'ailleurs s'effondre comme un château de cartes au moindre claquement de porte...

    Vivre dans un monde pareil aussi écoeurant, aussi désespérant, aussi "anti culturel" au point de nier même la "culture de résistance"... En demeurant un résistant, un poète, un penseur, un "qui ose dire", c'est être plus seul, plus "sans avenir", que jamais, jamais auparavant... Seul, et sans la moindre chance "d'être existé" parce que "n'est existé" que ce qui éructe, clignote de feux rouge-vert-bleu-jaune-violet sur la tête les pattes le ventre la poitrine métalliques le tout articulé gesticulant tel ces goldoraks pour gosses nés en 2010 accros de consoles de jeux vidéo guerre des étoiles... Ou fourmille de mille applis sur smartphone, de nouveaux programmes électroniques sur le tableau de bord du nouveau modèle de bagnole pour trentenaires à-la-coule...

     

    ... Je vous bassine, avec mon "langage" ?

     

    ... Eh bien je vous emmerde !

     

     

  • Ce regard que l'on porte, de soi et de l'autre

         Lorsque l'on porte son regard sur sa propre obscurité, on ne devient pas lumineux pour autant...

    La conscience de cette obscurité en soi, exprimée tout autour de soi, n'est , le plus souvent, qu' un éclairage de scène...

    Quant au regard que l'on porte sur l'obscurité des autres, de tel ou tel autre autour de nous, c'est un regard qui, à force d'être projeté autour de soi et d'occuper l'espace public, nous rend toute lumière en l'autre, invisible...

     

  • Regard en burqa

    Grosses lunettes

         Les lunettes de soleil, surtout quand elles sont grosses comme des soucoupes volantes, sont des burqas qui couvrent le regard...

    Quand on a la foi en son regard, on ne craint pas la cataracte...

     

  • Un monde figé

    "T'es un ancien si...

    Ainsi fut mon enfance : je n'avais pas de Blackberry, ni de Wii, ni de Playstation, ni Xbox, ni MP3 et encore moins de PC portable... Je jouais à cache cache, aux billes, aux pogs, des cabanes dans les arbres, au ballon, à l'avion. L'heure de rentrer c'était quand ma mère criait "rentre maintenant !" Quand je me comportais mal, on m'envoyait pas chez le psy, on me bottait le cul!!! On faisait du roller ou du vélo au lieu de "tchatcher" sur internet. Et quand on voulait se voir, on allait sonner les uns chez les autres, on ne s'envoyait pas de SMS. Les gels antibactériens n'existaient pas et on jouait avec la terre! Quelle enfance super"

     

                          [Facebook.com/tesunanciensi]

     

         Ce que j'en dis : "Blackberry, Wii, Playstation, Xbox, MP3, PC portable... Smartphone, 4G, Internet, facebook, les blogs, les SMS, tchatcher sur internet... Tout cela dans un monde qui serait demeuré tel celui des Anciens mais dans lequel on se verrait en allant sonner les uns chez les autres, en se regardant dans les yeux et en inventant des histoires en voyant passer des visages, dans une philosophie de la Relation... ça serait ce monde qui n' a pas encore existé, qui ne serait pas forcément meilleur, mais qui serait différent dans le sens où ce monde là, ne serait plus figé comme il l'était et comme on en a la nostalgie, ou figé comme il l'est aujourd'hui en un bouillonnement qui fait de chaque éclat qu'il projette, une goutte de gel suspendue tel un cocon déchiré sur un fil de clôture... Toutes ces technologies que sont Blackberry, Wii, Playstation, Xbox, ¨MP3, Internet, SMS... ont figé le monde en une mer gelée qui s'est fracturée de partout, qui a évelé des cathédrales de glace, ou des igloos pour nains de jardin, qui a ouvert des failles au fond desquelles on ne voit rien, rien d'autre qu'un trou noir... Alors qu'elles auraient dû, toutes ces technologies, nous laisser entrevoir et ce ciel et ces abysses dont nous ne savons toujours rien...

    Dans ce ciel et dans ces abysses dont nous ne savons toujours rien ou si peu, je sais, je "vois", au moins une chose : nous y sommes tous reliés, les êtres humains, les êtres de et des ailleurs, les fins et les commencements, les avant et les après, les années lumière et les nano secondes...

     

  • Alternative (s)

         Ce qui manque aujourd'hui dans le monde, aussi bien "occidental" que "occidentalisé", c'est une transcendance dans une pensée, dans une foi, dans un idéal, enfin quelque chose qui puisse offrir, proposer une alternative à une désespérance consciente ou non, une désespérance qui n'est pas forcément ressentie comme une désespérance à proprement parler, en somme une désespérance liée à l'évolution d'une civilisation dans laquelle "on ne voit rien pointer à l'horizon qui change vraiment notre vie à tous" (alors même qu'on jouit de tout le confort possible -mais un confort essentiellement matériel)... Cette désespérance à laquelle je pense n'est autre que celle, en général, d'une "non espérance" en un monde, en une civilisation qui parviendrait à se différencier de la civilisation matérialiste consumériste présente partout sur la planète, et dont les effets et les dérives s'accentuent depuis le début des années 2000...

    Cette alternative au sens -ou plutôt au non sens- du monde actuel, n'est proposée ou plus exactement insufflée dans nos sociétés en décomposition, que par des fondamentalistes religieux tels que Daesh, précédé par Ben Laden et Al Qaïda depuis 1979 avec à l'origine l'attentat prise d'otages à la Mecque... Mais qui, dans des conditions de violence extrême et de brutalité, font le pari risqué de fédérer tout le monde contre eux, un monde divisé, un monde qui dans un premier temps effectivement en partie et même en quasi totalité se fédèrera, mais se délitera... Ce qu'attendent Daesh et les fondamentalistes...

    Outre Daesh, Al Qaïda et les fondamentalistes musulmans, il y a aussi, pour proposer une alternative, chacun de ces groupes ou organisations contestataires dans une mouvance d'actions violentes menées contre l'ordre établi, contre les assises, les bases, les valeurs contestées de la civilisation... L'on y trouve par exemple, dans cette mouvance, des écologistes radicaux, toutes sortes d'anti ceci/anti cela, des intégristes catholiques, des minorités revendiquant leurs droits d'une manière ostentatoire et violente...

    Mais il y a aussi, cependant -et ça ne l'oublions surtout pas- une autre "alternative" (dans une transcendance dans la pensée et de la foi en un autre monde possible) -que par Daesh, que par les fondamentalistes, que par chacun de tous ces groupes et organisations contestataires, c'est celle qui est proposée par certains philosophes, penseurs, intellectuels, scientifiques, chercheurs (mais aucun homme politique), et qui conteste le "sens du monde" (mais pas de la même manière et avec les mêmes armes que Daesh, les fondamentalistes et les contestataires violents)...

     

    ... La force de l'alternative proposée et insufflée par Daesh (et avant par Ben Laden et Al Qaïda) réside dans le fait que la plupart des êtres humains du monde présent (en gros depuis la fin des années 70) sont dans une forme ou plusieurs formes de désespérance, désespérance liée à une civilisation matérialiste de progrès et de consommation qui fait mourir d'ennui et de lassitude et d'absence de perspective, la société dans son ensemble...

    Il est assez significatif (c'est ce que disent les études menées) que seulement 16% des "qui rejoignent Daesh" sont issus des classes sociales dites "défavorisées" (les pauvres, les exclus, les laissés pour compte, etc.)

    Depuis les temps préhistoriques (homo sapiens entre autres) l'Homme (femme et homme) a toujours eu besoin de penser, de croire en quelque chose qui le "transcende"... Les religions, les cultes, les croyances, tout cela a joué un rôle déterminant (mais hélas souvent avec les dérives et les abus que l'on connaît)... Mais il demeurait de tout cela, abstraction faite des dérives et des abus, comme un "ciment", un "ciment" qui "tenait" à travers les siècles...

    Or ce "ciment" aujourd'hui, disparaît (a disparu peu à peu en partie, en grande partie dans notre civilisation "occidentale" et "occidentalisée"...

    Le "ciment" disparaissant, voilà des "maçons de l'apocalypse" qui refont le ciment ! ... Mais il y a aussi les "maçons compagnons" qui en font, du "ciment" !

     

    ... Le "discours" qui s'impose (et comment ce discours ne s'imposerait-il pas) dans le monde occidental et occidentalisé, est : "Il faut les éliminer, les éradiquer, leur livrer une guerre totale"...

    Exactement le même "discours" qu'EUX !

    Au mieux, le "bras de fer" sera celui de deux bras avec chacun le poing serré, deux poings juste au dessus du milieu de la largeur de la table, avec tour à tour, d'un côté ou de l'autre, un bras qui va faire un peu baisser l'autre...

    Mais ni l'un ni l'autre des deux bras ne parviendra à faire jamais tomber l'autre. A ce "jeu", les combattants ne survivront pas, les deux bras et les deux poings se gangrèneront et finiront en poussière... Est-ce cela, qui a été prévu par Dieu ou par Allah ? La poussière ? ... Mais c'est vrai, de la poussière peut renaître la vie...

     

    ... Erdogan veut faire de la Turquie une grande puissance économique et financière, avec pour future capitale et place boursière Istanboul et ses 17 millions d'habitants et son gigantesque marché, au carrefour de l'Europe et de l'Asie. Une Turquie en somme, qui restaurerait en partie l'ancien empire Ottoman. Erdogan entend également islamiser l'ensemble de la société turque... Son cauchemar absolu, c'est que les Kurdes de l'est de la Turquie parviennent à se séparer de la Turquie et à constituer un état indépendant... Il n'a donc pas loin s'en faut pour priorité, de combattre l'état islamique, et n'est pas en ce sens, un allié pour les pays de l'OTAN.

    Il y a dans un certain sens on va dire, derrière ce personnage qu'est Erdogan et de ce qu'il incarne, et par quoi il rayonne dans la société turque qui adhère à ses vues... Il y a aussi, tout comme d'ailleurs derrière Vladimir Poutine, une alternative à l'ordre actuel du monde. Or il se trouve que l'Europe et que l'Amérique, en face de la Russie, de la Turquie, de l'Iran et de la Chine, n'ont pas d'alternative à proposer autre que celle d'un développement illusoire, d'une "cour des droits de l'homme" (de façade soit dit en passant) ... et d'un "ventre mou"...

    Si l'on regarde l'Histoire, on s'aperçoit que, derrière l'Iran, derrière la Russie, derrière la Chine, derrière la Turquie, il y a de grands empires qui ont duré des siècles, avant et durant l'histoire de l'Europe jusqu'au début du 20 ème siècle.

     

    ... L'empire ottoman, de 1453 jusqu'en 1918, fut incontestablement une grande puissance. Une grande puissance qui a cependant donné "du fil à retordre" aux autres puissances de l'époque entre autres pour ne citer que 2 de ces puissances l'empire des Habsbourg austro hongrois, et la Russie des Tsars.

    C'est la bataille navale (l'une des plus importantes bataille navale de toute l'Histoire) de Lépante, le 7 octobre 1571, dans le golfe de Patras en Grèce, qui "scella" le destin de l'empire ottoman, dans le sens ou l'empire ottoman, sur le point, en 1571, d'avoir le dessus sur les autres puissances chrétiennes de l'Europe, ne put alors ni s'étendre ni s'imposer au delà de ses frontières dont l'une se trouvait proche de Vienne, capitale de l'empire austro hongrois... A noter qu'en 1529, Vienne fut assiégée par une armée de 120 000 hommes de l'empire ottoman, mais qu'elle ne fut pas prise (la météo y est pour beaucoup dans cette affaire)...

    La marine ottomane était encore en 1571 la marine de guerre la plus puissante du monde d'alors, et régnait sur la Méditerranée... Ce fut une flotte chrétienne fédérée en une ligue, composée d'escadres vénitiennes et espagnoles, renforcée de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, qui lui infligea une défaite totale...

    A partir de 1571, l'empire ottoman, qui fut à plusieurs reprises en guerre contre les austro hongrois et les russes, demeura cette grande puissance dominante dont nous connaissons les limites et les frontières, et les marches les plus éloignées.

    Durant le temps de cette grande puissance, à l'intérieur de ses frontières, donc dans tout le moyen orient, régna -si l'on peut dire- une "paix relative", un peu comme un couvercle posé sur une marmite dans laquelle chauffaient depuis les premiers temps de l'Islam, plusieurs eaux séparées dans de plus petits récipients...

    Dans l'organisation à l'ottomane de cet empire de peuples et de courants religieux diversifiés, le pouvoir des sultans, des élites, des cours régnantes et des privilégiés de la société, y gagnait autant sur le plan économique et financier que sur le plan de la "paix sociale" (une "sorte" de paix sociale)...

    Lorsque les Anglais et les Français et leurs alliés défirent en 1918 cet empire qui, à ce moment là, était "au bout du rouleau" (mais aurait pu encore tenir), alors ce fut le début de la catastrophe : plus de couvercle sur la marmite...

    Je n'imagine pas, pour ma part, qu'un type tel qu'Erdogan, pourtant "d'une certaine trempe à sa manière", parviendrait à restaurer l'empire ottoman d'avant 1918, ou quelque chose qui lui ressemblerait d'à peu près équivalent... Le contexte mondial a changé, c'est encore plus complexe qu'avant 1918...

     

     

  • COP 21

    http://www.cop21.gouv.fr/

    ... Ma première interrogation : l'hébergement et la restauration de quelque 40 000 personnes dont bien sûr les 147 chefs d'état et leurs délégations et accompagnants nécessaires (mais pour ces 147 chefs d'état et leurs accompagnants, je pense que tout a été prévu et organisé longtemps à l'avance, on se doute bien que tous ces gens là ne vont pas séjourner sous des tentes et faire chauffer leur café le matin sur un petit gaz... En revanche les autres milliers de personnes telles que par exemple, celles qui vont se rendre dans les espaces publics de génération climat ouverts à tous, pour ceux là rien n'a été vraiment prévu, il n'y a que les hôtels du Groupe Accor et autres, les hôtels parisiens, quelques chambres d'hôtes, éventuellement des amis, famille ou connaissances sur Paris et autour de Paris)...

    Et comment pourra -t-on assurer un maximum de sécurité pour autant de monde, 40 000 personnes, en dépit d'un déploiement aussi énorme de forces de police, militaires, avec équipements technologiques de détection et contrôles, barrières, etc. ? Soit dit en passant, pour le marché de Noël de Poyanne dans les Landes (Poyanne, un modeste bourg de Chalosse), un marché qui avait attiré plusieurs dizaines de personnes, il n'y avait pas 5 militaires en armes -ou même 1 seul- devant l'entrée de la salle polyvalente dans laquelle se tenait le marché de Noël... Comme quoi l'Etat d'Urgence, c'est pas pour couvrir tous les espaces publics dans la France entière, sinon il faudrait une armée de plus d'un million d'hommes et encore !

    ... Mes autres interrogations : je ne les exprime pas ici, car cent, ou mille pages n'y suffiraient pas ! (En gros, COP 21 ça va pas changer grand chose du fait que les Grands Lobbies de la planète pour une question de pognon, de profit, de dividendes d'actions, ne vont pas modifier leurs objectifs économiques et stratégiques ; et que le "consommateur Lambda", que l'on voit d'ailleurs manifester avec des drapeaux verts partout dans le monde) va continuer à bouffer de la vache et du cochon, à sucer du jus, à rouler en bagnole ne serait-ce que par obligation pour aller au boulot surtout s'il demeure en zone rurale pavillonnaire urbanisée éloignée de 30/40 km du "bassin d'emploi local"... et à aller au moins une fois par semaine dans les grands centres de consommation de masse, à faire les choux gras des Touropérators de bateaux de croisière et de trajets avions low coast pour les paradis tropicaux)...

     

    Bon... Cela dit... C'est pas Internet, live box, 3 ou 4G, les smartphones, Facebook, les blogs les forums, et tout ce qui tourne technologiquement parlant autour de ça, qu'il faut incriminer et encore moins maudire ! (C'est pas ça du tout, du tout, qui fait sucer un max de jus!)

    Car les poètes, les écolos, les intellectuels, les communicants avec de la pensée, les écrivains, les artistes, les rêveurs, les créateurs, et même le p'tit môme de huit ans qui veut faire de grosses cabrioles pour faire rire les copains... Ils ont hyper/hyper besoin d'Internet les blogs les forums les réseaux sociaux !

    En revanche, s'il faut que les bagnoles roulent au jus, alors là, il faudra pouvoir en sucer un max, de jus ! (à produire autrement que par des centrales atomiques, du charbon ou du pétrole) !

     

    ... Mon "argument massue" pour prouver qu'Internet ça fait pas tant que ça sucer du jus :

     

    Quand on a inventé l'imprimerie et donc, qu'on a pu faire des bouquins et des journaux, ça a moins, beaucoup moins, utilisé de bois des forêts, que pour faire des bateaux à voile par milliers, pour aller faire les cadors sur les océans, et conquérir des continents, des pays lointains, depuis l'Europe !

    Pour les penseurs, les poètes, les écrivains, les intellectuels et les artistes, l'arrivée et le développement de l'imprimerie, ça a été pour eux, infiniment mieux qu'avant !

     

     

  • 2296 ...

    ... A cette question "que deviendra notre planète dans une centaine d'années" (ou dans mille, deux mille ans) je réponds par une autre question :

     

    Comment les gens qui vivaient en l'an mille ou même en 1789 année de la Révolution Française, ou encore en 1865 sous le Second Empire, voyaient-ils, imaginaient-ils le monde de 2015?

     

    Et cela m'amène à dire :

     

    Nous n'avons pas idée quoique nous puissions imaginer, rêver, espérer, craindre... De ce que sera le monde en 2296...

     

    Soit dit en passant, en l'an mille, en l'an 1789 ou même encore sous le Second Empire, les gens pour la très grande majorité d'entre eux, trop pauvres, souvent illettrés, et devant assurer tant bien que mal leur survie au quotidien, n'avaient guère le temps tout au long des journées de labeur, de se demander ce deviendrait le monde dans cent ans ou dans mille ans...

    Et cela est encore vrai de nos jours pour plus de la moitié des sept milliards d'humains de 2015...

    Cependant, en ces temps là, si durs, où l'espérance de vie ne dépassait guère 40 ans sauf rares exceptions, l'on se préoccupait de ce que deviendraient ses enfants, ses petits enfants si ces derniers pouvaient survivre, auxquels on transmettait les savoirs, les expériences... Et l'on édifiait des cathédrales et des ponts et tant d'autres constructions qui étaient faits pour durer des siècles...

    Que restera-t-il de ce monde de 2015, de nos autoroutes, de nos bâtiments en structures métalliques des Grandes Surfaces commerciales, de nos maisons construites en trois jours dans des lotissements... Que restera-t-il de tout cela dans mille ans... et déjà dans cent ans ?

     

    ... Je vous invite à regarder ce petit film, d'une durée de près de 4 minutes :

     

    http://www.midwayfilm.com

     

    ... Sans commentaire... D'ailleurs, quel commentaire? Sinon celui ci -peut-être- "On va le payer très cher" ...

     

    ... 2296... Tous les vivants d'aujourd'hui, de la Terre entière, auront disparu...

    2296... ou 1096...

    Lorsque, d'un regard que personne ne me reproche d'un oeil noir ou inquiet, parce qu'il y a dans ce regard un sourire qui parle plus que mille mots ; lorsque ce regard se pose sur un visage inconnu qui passe près de moi dans une grande galerie marchande, à ce moment là, c'est parfois comme si le jour d'aujourd'hui était un jour sans matin, sans soir, sans hier, sans avant-hier, sans lendemain... Un jour où 2296 ça n'existe pas, un jour où peut-être, comme dans ce que voit un cheval ou un chien, tout se situe sur une même sorte "d'écran de temps" sur le même plan visuel, pas de proche, pas de lointain...Ou du lointain dans du proche, ou du proche dans le lointain...

     

     

  • Océan ou mer intérieure ?

    ... J'ai dans l'idée que tous ces jeunes (ou moins jeunes) Français, Belges, Européens, convertis ou non à l'Islam, adolescents, hommes, femmes ; qui ont rejoint en pensée et ou en actes, le jihadisme, dont certains sont partis combattre en Syrie... Sont en réalité (mais ça on n'y pense pas) dans un jihadisme qui ressemble plus à un océan qu'à une mer intérieure lac Baïkal, mer noire ou même la méditérranée, en ce sens que ce "jihadisme" s'apparente à une contestation, à un rejet du monde, à une sorte de croisade contre les "valeurs" qui pourrissent le monde... Ou encore, mais cela on y pense moins ou pour ainsi dire jamais, ce "jihadisme là", c'est celui d'une désespérance nihiliste et sans idéal, sans but particulier à atteindre sinon celui qui consiste à détruire, à "faire sauter" en faisant le plus de dégâts possible. Dans ce "jihadisme là", on se fout des mosquées, de la religion, on se fout de tout à vrai dire, et on va même jusqu'à se foutre d'y laisser sa peau, tant cette désespérance nihiliste est profonde...

    Dans un premier temps vient peut-être effectivement, une révolte, une violence portée en soi et exacerbée, contre un "ordre du monde", un état du monde, de la société, de la civilisation, que l'on rejette, que l'on a envie de combattre, de dénoncer avec fureur ; puis peu à peu l'on glisse dans cet état de désespérance nihiliste...

    Viennent alors les "recruteurs", ces combattants, imans et gens du jihad islamiste radical, qui sont des gens plus engagés et surtout plus organisés dans l'action... qui soit dit en passant, ne sont pas tous loin s'en faut, des "purs", des idéalistes, des seuls fanatiques religieux, mais surtout avant tout des bandits, des chefs de gangs et de mafia, des trafiquants, des délinquants, et qui se servent de la religion, et d'un "discours approprié" (c'est à dire un langage qui porte au coeur même de la sensibilité et du ressenti personnels de chacun), afin de convaincre et d'entraîner des milliers de ces jeunes en désespérance profonde et durable...

    La désespérance nihiliste à vrai dire est partout, non seulement dans les banlieues "difficiles" mais aussi dans de petites villes et bourgs de quelque 3000 habitants... Elle se traduit, cette désespérance nihiliste, déjà, par des poubelles qui brûlent, par des boîtes aux lettres défoncées... par exemple... Ce ne sont là que des détails, certes, mais c'est bien par là que cela commence, par des comportements d'incivilité, de violence gratuite et négationiste...

    Cette désespérance nihiliste est comme un océan qui enfle en fureur, ravage les côtes, entre dans les estuaires des fleuves, s'étend jusque dans les terres en voies d'eau et en lacs.

    Ces jeunes, et pas seulement des jeunes mais des gens comme vous ou moi, ont une caractéristique commune (enfin "un ensemble de caractéristiques communes") : en gros "le monde tel qu'il est ne veut pas d'eux ou se sert d'eux pour le profit de quelques nababs et de leurs suites de courtisans"... ça se résume par "pas d'avenir", du chômage, de la misère, de l'exclusion, mais pas seulement QUE de tout cela... en gros un "mal être" dans une civilisation qui se délite. C'est comme quand on domestique des animaux comme les chiens ou les chats, ça marche un certain temps et puis peu à peu, les animaux dont on cesse de s'occuper, auxquels on donne de plus en plus de coups de pied au cul, qu'on fait sortir de la maison, du jardin, brutalement, reviennent tous peu à peu à l'état sauvage dans un environnement que l'Homme avait organisé mais qui est devenu un immense dépotoir, un cloaque, un lieu, des lieux comme ces "cours du miracle" des grandes villes du 17ème siècle sous Louis 14...

    Le jihadisme que l'on combat aujourd'hui avec des bombardiers au dessus de la Syrie, existe depuis la naissance de l'Islam en 622 par ce qu'il a généré de groupes dissidents et plus radicaux les uns que les autres, entre autres le Wahhabisme et le Salafisme, les Frères Musulmans etc. ... Or, il faut bien le reconnaître, le Monde jusqu'à l'an 2000, donc durant 14 siècles, ne s'en est ni plus mal ni mieux porté, on a fait avec (avec cependant de sales moments à passer c'est vrai)... Ces jihadistes là depuis le 7ème siècle, déjà, voulaient tuer les infidèles, les mécréants...

    En revanche, avec le jihadisme qui est comme un océan, et qui dépasse de très loin le jihadisme auquel tout le monde pense, celui là, ce "jihadisme" là, il est beaucoup plus dangereux, beaucoup plus difficile à vaincre... Et le Monde d'avant l'an 2000 ne l'avait encore qu'en gestation, comme un bébé dans le ventre donnant des coups de pied... C'était il est vrai, un monde dangereux, très meurtrier, très peu sûr dans lequel on "mourait comme des mouches"... (aujourd'hui on ne "meurt plus comme des mouches" mais on meurt quand même, d'une autre façon que par des épidémies et des famines et de la soldatesque pillarde ; c'est plus "soft", plus diffus, plus "accidentel" on va dire... et surtout la mort on la met en scène, elle est une incongruité, et quand elle frappe comme elle le fait dans des attentats terroristes ou par des avions qui explosent en vol, alors on en fait un affreux épouvantail et l'on se rapelle à des "devoirs" que l'on a négligés -mais le cahier de devoirs ensuite on le referme et on retourne à tous ces jeux dont on ne peut se passer, à tout ce qui nous branle deux minutes comme ces dadas à 2 euro pour gosses dans les galeries de supermarché...

    Quand tout un grand océan se met en colère, c'est bien plus terrible que quand le lac Baïkal ou même la Méditerranée se fâche en envoyant par le fond quelques bateaux marchands ou de croisière...

    Et dans le grand océan, à sa surface et en dérive sur des radeaux de toutes dimensions, y'a un sacré paquet de monde ! Soit dit en passant, les gens sur les radeaux en dérive ne sont pas solidaires, et quelques uns des plus gros radeaux, des sortes de "petits continents flottants" ambitionnent de devenir la forteresse naviguante qui va tout soumettre autour d'elle...

    Je pense que le jeune jihadiste de Cergy Pontoise ou de Pantin, ou même que le jeune Européen qui est dans un bunker de l'état islamique en Syrie ou sur un Pick-Up roulant sur une piste en Irak, au fond de lui, se fout complètement des mosquées et qu'il trouve toujours le moyen sans être vu de quelque chef, de se griller tranquille une clope planqué derrière un mur...

    Et ça, "ça veut tout dire" ! C'est même la "clé", ça, pour comprendre le problème !

    Quant à ces "kamikazes" je pense qu'ils sont présentés médiatiquement parlant, comme des "martyres", des gens se donnant volontairement la mort... Mais en réalité la plupart de ces "kamikazes" sont des "zombies" c'est à dire des drogués, conditionnés psychologiquement, et transformés en machines de guerre robotisées...

     

    Et si "tout ça", en ce début de 21ème siècle, ça serait pas ce qui ferait "l'affaire la plus rentable pratiquement à perpète" pour les "Gros culs" de la planète, dans une dimension qui n'a rien à voir avec ce que cela fut au temps féodaux, au temps des seigneurs, au temps des Pharaons... ?

     

    ... Je vois, émerger de ce chaos planétaire, au bout de cette guerre contre un jihad menée par une coalition de quelques puissances militaires, au bout, surtout d'une "non guerre" contre une autre sorte de jihad faisant encore plus de morts ; je vois, oui ,je vois, au bout de tout cela, une énorme Dictature planétaire hiérarchisée, dans laquelle les désespérés auront été éliminés, dans laquelle environ cinq milliards d' "Humanuscules" (humains déshumanisés) "fourmilleront" pour un milliard de termites de tailles diverses dont quelques uns très gros...

    ... Mais... ça va pas durer cent millions d'années, l'histoire là : Téterre, elle va pas supporter...

     

     

  • Petite chronique du jour...

         Je constate - et cela depuis des années, notamment dans les forums du Net, et très souvent dans les conversations des uns et des autres parmi les proches, les amis, les connaissances – je constate que l'on ne cesse de dire à propos d'un tel, d'une telle qui s'exprime sur tel ou tel sujet, qui se produit sur un blog ou dans des réseaux sociaux... "Qu'il, qu'elle ne s'intéresse pas à ce que disent les autres, qu'il, elle, ne participe pas à une discussion, un fil de discussion ; qu'il, elle ne réagit que dans les discussions dont il, elle est l'auteur"... enfin toutes sortes de réflexions, de remarques dans ce sens et du même genre... Alors que cette personne, que ces gens là, tous autant qu'ils sont, d'une manière ou d'une autre, si critiques, si répétitifs dans leurs observations, si acerbes parfois, si contrariants, sont les premiers eux, à exposer, à montrer ce qu'ils font, que ce soit des photos qu'ils prennent, des livres qu'ils éditent, des écrits qu'ils postent... Et "mine de rien", tu les vois, tous ces gens là, afficher, prôner une écoute de l'autre, une attention à l'autre, avec force "leçons de morale" et de savoir vivre, etc. !

    Y aurait-il comme une sorte de "péché" à "s'exister" ? En vérité, personne ne "t'existe" ! Cependant, dès le moment où tu commences à jouir d'une petite notoriété, les critiques cessent, on te lit, on t'écoute, y'en a que pour toi et les autres ce sont des "m'as-tu-vu", des "rien du tout" !

    A force d'entendre ou de lire ces critiques, ces remarques des uns et des autres, et même d'amis "proches", de gens de sa famille ; à force de voir toujours les mêmes personnages occuper l'espace public, l'on en arrive à se demander ce que l'on va pouvoir encore exprimer, et comment si l'on s'y risque on va s'y prendre pour que cela soit tant soit peu visible... Coups de pied au cul, rappels à l'ordre pour te faire rentrer dans un "droit chemin" le long duquel tu dois baisser la tête et la queue. Un "droit chemin" dont on dirait qu'il n'est fait que pour les autorisés, que pour les personnages en vue ! Certes dans ces personnages en vue il y a parfois de la facture, du talent, du mérite, et tout ce qu'on veut qui "tranche" avec le banal, l'ordinaire... Mais cela ne fait pas évoluer la société, de demeurer dans une pensée qui se fixe sur les mêmes points de repère et d'appui...

    En dépit d'un réel effort que tu peux faire, que tu es disposé à faire, prenant conscience de la pertinence qu'il y a ou qu'il n'y a pas, à exprimer quelque chose, à mettre un point d'honneur à veiller à ne pas produire n'importe quoi n'importe comment n'importe où... Tu te prends quand même un coup de tatane dans les dents, de quelque "donneur de leçons"! Et si tu en arrivais en quelques clics sur un bouton qui s'appelle "supprimer", à précipiter dans le néant des milliers de pages ! (Une sorte de suicide)...

    L'on peut penser à ce genre de "suicide" !

    Mais il y a aussi... ces "gargouilles", toutes ces "gargouilles", des sortes de petits diablotins avec de vilains culs et des frimouses grimaçantes, façonnés à la hâte tout du long de l'édifice, exposés sciemment comme de petits cacas, ou d'inutiles décorations ou d'incongruités sans aucune facture, pour justifier les "leçons de morale"et les critiques des outrés et des "aboyeurs" obligés de se manifester, de montrer leurs dents pointues !

    Merci le coup de tatane dans les dents ! Cela en fera donc, des gargouilles en plus !

     

    ... Je pense à mon ancien copain Lovisat, un pupille de la nation, un "simple", du Centre de Tri Postal Paris PLM, promu liftier de l'ascenseur ou préposé au dépoussiérage des sacs postaux, par les Inspecteurs du Bureau d'Ordre, en 1968, qui montait sur le comptoir du bar de la cantine, faisait tomber son pantalon et montrait son cul à tout le monde ! ( ça, ne vous en déplaise braves gens bien pensants comme il faut, c'était UNE OEUVRE !)

     

    ... Mon ancien copain Lovisat, il me disait "quand je leur montre mon cul, je les fais crever de rire en se foutant de ma gueule! C'est tout ce que j'ai trouvé pour leur dire à ma façon que je les aime !"

     

  • Sincérité dans la compassion

    ... Je ne sais ce que vaut ma réflexion au sujet de l'attentat de Beyrouth (la relative indifférence des puissants de la planète, et le peu de réactivité de la part des pays européens et autres, comparé à la réactivité des mêmes pays pour les attentats de Paris, pour la France blessée)... Je ne sais quelle peut être la portée de mon message (message d'une grande sincérité il est vrai)... En regard, en face de cette réalité incontournable -et oh combien naturelle- qui est celle du souci que l'on se fait pour ses proches, pour des gens que l'on connaît, de son propre pays, de sa ville, de son quartier... avant même de penser à toutes ces autres personnes que l'on ne connaît pas... et qui sont loin, très loin...

    Je reconnais que mon premier souci, ma première interrogation, cela a été, en apprenant l'attentat au Bataclan, de savoir si oui ou non, des jeunes personnes de ma famille à Paris pouvaient éventuellement se trouver (cela aurait pu) présentes dans cette salle de concert du Bataclan...

    J'ai été très vite rassuré, pour les jeunes personnes de ma famille, étudiantes...

    C'est vrai : nous sommes sur cette Terre, en 2015, quelque 7,20 milliards d'humains... Une "très grande compassion", aussi sincère soit-elle, aussi "du fond d'ses tripes" soit-elle (excusez moi l'expression), par écrit ou en paroles exprimée... C'est jamais que des mots, des mots que tout le monde peut dire ou écrire, et il s'en dit, il s'en écrit de ces mots, qui font la Une des réseaux sociaux, des déclarations médiatisées de tel ou tel personnage etc. ...

    Les gestes, les faits, les actes qui sauvent, qui protègent, qui secourent, le cran qu'il faut pour sauver la peau de quelqu'un quand crépitent les balles et qu'éclatent les bombes, les grenades... La fidélité d'une femme ou d'un homme pour son compagnon sa compagne défiguré à vie, le courage dans l'adversité et dans le danger... tout ça, c'est plus que des mots...

     

    ... Nous encaissons pour ainsi dire, depuis quelque temps avec tous ces attentats terroristes (Paris, Beyrouth, Bamako, etc.), sans compter aussi l'imminence de ces attentats, nous encaissons "choc sur choc".

    En ce qui concerne les responsabilités, les erreurs, les politiques menées durant des années depuis une trentaine voire une quarantaine d'années, et aussi les hypocrisies, les lois du Marché, les connivences, le laxisme, tout cela, des uns et des autres... Je pense que l'heure est si grave, que dénoncer -à juste titre- tout cela, "n'arrange pas les choses" (et qu'au contraire les aggrave)...

    L'heure est plus au combat qu'à la dénonciation des erreurs et des divergences. C'est ce qui en "haut lieu" au niveau déjà des personnages les plus puissants du monde, devrait être compris... Jusqu'aux gens, femmes et hommes de la rue que nous sommes et si différents dans nos sensibilités...

    Pour ma part je demeure toujours un révolté dans le sens d'une sorte d'intégrisme anti sens-du-monde, anti pensée unique, anti Loi du Marché, anti société de consommation de masse, anti hypocrisie, anti violence abjecte, anti indifférence, anti grands lobbies... MAIS, aujourd'hui dans la gravité de l'heure, mon regard de révolté, dépasse tout mon "anti ceci/cela"... Je me sens le même résistant que le résistant de 1944 qui, dans le maquis, avait à ses côtés un Royaliste, un "monsieur De...", un communiste, un anarchiste, un patron d'industrie, un ouvrier boulanger, un intellectuel, un repris de justice... Pour foutre en l'air un milicien, un type de la Waffen SS, un occupant Allemand...

    Personne n'est "un ange", tout le monde a fait des conneries (plus ou moins grosses c'est vrai)... Mais il vient un temps ou il faut être CE résistant là, celui que je dis, contre un ennemi qui a juré de nous détruire, de nous détruire d'une part en nous séparant, et d'autre part, en nous éliminant tous ensemble d'un seul coup ou en plusieurs fois ou les uns après les autres... Car pour l'Ennemi, Bachar, Poutine, Obama, Hollande, Ben Mohamed, Gérard, Li-huan, et Judas... sont tous à éliminer... L'Ennemi, il veut la Terre entière pour lui comme Gengis Khan au 13 ème siècle voulait toute l'Asie et toute l'Europe pour lui en faisant le vide de toutes les populations au passage de ses troupes !