Articles de yugcib

  • Tout ce qu'il me paraît important d'exprimer...

    ... Et donc, de dire déjà, puis d'exporter, de diffuser, de communiquer, de publier dans des livres ou sur des blogs... Tiendrait -au moins- en plusieurs livres de plus de mille pages chacun...

    Encore faudrait-il que tout ce qu'il me paraît important d'exprimer, le soit dans un langage que tout le monde puisse entendre d'une part, mais aussi et en même temps dans un langage imagé, un langage où la parole se fait écriture, et réciproquement, où l'écriture se fait parole...

    Au lieu de cela, au lieu d'exprimer tout ce qu'il faudrait -à mon sens- exprimer, diffuser, exporter, communiquer... sur des questions, des sujets, des interrogations... qui sont si nombreux et si divers... et si essentiels en considérant séparément chacun d'entre eux... L'on voit sur des pages de journaux, sur la page d'accueil de Yahoo en "actualités", sur tant et tant de pages personnelles de Facebook... l'on voit défiler une masse considérable et cacophonique de messages, de "petits évènements", d'informations, de "scoops" petits et grands, de tweets, en général rédigés à la hâte, souvent brefs... qui sont d'une banalité, d'un "non intérêt", d'une vacuité absolument désespérants... Et d'ailleurs, même écrits en quelques mots, quelques lignes au plus, dans un langage tout ce qu'il a de plus ordinaire et peu fatigant à lire... Ces informations, ces commentaires de ceci ou de cela sur tel évènement "non évènement"... L'on a de la peine à aller jusqu'au bout, de telle sorte qu'on "zappe" vite fait, on fait défiler la page en vitesse... Et puis basta, ça file comme l'eau par le trou de la baignoire sans laisser la moindre trace... Désespérant! Vacuité, non sens, de notre époque où tout va si vite... Et où ce qui est essentiel passe inaperçu, n'est jamais lu, jamais vu, est noyé dans une masse d'information, d'écrits et de paroles sans visages...

    Ces livres de plusieurs milliers de pages chacun, ces livres, qu'ils soient des livres réels en pages de papier ou des livres virtuels en blogs ou en documents PDF, EPUB ou autres formats, ces livres qui contiennent tout ce qu'il est si essentiel d'exprimer, quand bien même il y en aurait des milliers de ces livres (et d'ailleurs il y en a)... eh bien ces livres aussi présents, aussi existants -et visibles- qu'ils soient... ils passent aussi inaperçus qu'une aiguille dans une meule de foin...

    Mais c'est, bien pétant, bien voyant, avec une grande photo, tout ce qui défile sur la page de Yahoo, sur les pages de Facebook, à longueur de journée et de nuits... ce qui paraît, ce qui "percute", ce qui un instant retient l'attention mais "déséduque", "désinforme", "lessive", et fait que l'on ne pense plus, que l'on ne réfléchit plus... Et que l'on en arrive même à déconsidérer totalement l'essentiel, le "vrai essentiel"... qu'évidemment, on ne lit pas, qu'on fuit comme la peste...

    Ce qu'il est si important d'exprimer ? Il a déjà en partie été exprimé (en partie parce que même dans une civilisation en déclin, ça s'arrête pas d'un seul coup sauf cataclysme nucléaire ou impact d'une grosse météorite, ça laisse encore quelques années voire quelques dizaines d'années devant nous) ... Exprimé par exemple, dans les chansons, dans les textes de Jacques Brel, dans des poèmes de Michel Houellebecq, ou encore par un humoriste tel que Coluche...

    Il y a manifestement une intemporalité dans ce qui est essentiel d'exprimer...

     

    ... Et, ce qui est extraordinaire, paradoxal, et qui génère ou entretient une grande, une réconfortante espérance... C'est que... Si tu parviens à communiquer sur l'une ou sur plusieurs de ces "choses essentielles" avec quelqu'un en particulier (seul à seul), que ce "quelqu'un" soit de n'importe quel "niveau social, culturel etc."... Eh bien ça marche ! (assez souvent sinon "presque toujours")...

    Bien sûr, il faut trouver les mots, l'image, la manière de dire...

    La "conscience aiguë en soi, de l'existence de l'Autre", de son intimité, de son ressenti... Comme si on arriverait à toucher l'enveloppe de la bulle et à la traverser sans pour autant traverser par effraction...

     

    ... Bernard Clavel a vraiment raison... de dire qu'écrire pour être lu, ce n'est pas manquer de modestie... à condition quand même de ne pas faire rien que comme sur la page de Yahoo ou de Facebook pour que ça pète et que ça congratule et que ça émotionne un instant et basta !

     

  • Un homme de trop, de Jean Pierre Chabrol

    Un homme de trop

    En livre de poche, dépôt légal 2 ème trimestre 1967, Gallimard

     

    L'auteur

     

    Jean Pierre Chabrol est né en 1925 à Chamborigaud dans le Gard. Lycéen à Alès, puis maquisard du Bougès, c'est un Cévenol de vieille souche. Après des études en Sorbonne, la sculpture le conduit au journalisme en qualité de dessinateur, puis le croquis l'amène au grand reportage.

    Romancier, cinéaste des marins bretons et des mineurs cévenols, Jean Pierre Chabrol, un écrivain parmi les plus fortes personnalités de sa génération, reçoit en 1956, le Prix du roman populiste pour Le bout galeux, puis la bourse de la fondation Del Duca pour Les innocents de Mars et l'ensemble de son oeuvre.

    Son roman Les fous de Dieu, sélectionné pour le Goncourt en 1961, n'a cependant pas été couronné, au grand regret d'Aragon...

    Il a écrit entre autres livres : Fleur d'épine, La chatte rouge, Les Rebelles, La Gueuse...

     

    Un homme de trop, le livre :

     

    C'est, du lundi 20 juillet au dimanche 26 juillet en 1943, durant une semaine, la vie et l'action d'un groupe de maquisards dans la montagne Cévenole.

    Thomas, commissaire technique, s'irrite de ces paradoxes politiques qui imposent la mort et la misère pour d'hypothétiques "lendemains qui chantent"... Il s'interroge sur la nécessité ou non de devoir "éliminer" un prisonnier suspect, cet "homme de trop", libéré avec onze patriotes, du quartier des condamnés à mort de la prison de Sarlande.

    En cet été 1943, les maquis Cévenols, comme tous les autres maquis constitués de réfractaires, de rebelles, en général des jeunes ayant refusé de partir au STO (service du travail obligatoire) ainsi que de quelques communistes et anarchistes, et aussi, par exemple, d'enseignants révoqués par l'administration de Vichy... En dépit de quelques actions de commando menées dans les villages contre les occupants et les autorités de la France de Pétain et de Laval... Ne forment pas encore comme en été 1944, une armée organisée et structurée avec des armes lourdes, en face de la puissance Allemande, du pouvoir des Milices et surtout -il faut le dire- des unités de Waffen SS françaises ...

    Cette semaine du 20 au 26 juillet 1943, se terminera donc -et hélas- très mal pour la plupart de ces maquisards Cévenols, dont le chef Paulo, cependant, parvient à s'échapper, pris avec "l'homme de trop" et deux de ses compagnons par quatre de ces Waffen SS français chargés de "nettoyer le pays"... Paulo parvient à rejoindre un autre groupe qui se préparait à mener une action d'envergure, et finalement une partie de l'objectif que s'étaient fixé les maquisards est atteinte...

     

    ... De tous les livres que j'ai pu lire sur la Résistance, sur les maquis, Un homme de trop, de Jean Pierre Chabrol, est à mon avis l'un des livres les plus vrais, les plus réalistes... A rapprocher d'ailleurs, de Les forêts de la nuit, de Jean Louis Curtis (Prix Goncourt 1947).

     

    Voici un extrait, afin de "donner une idée" du langage, au quotidien, de ces maquisards Cévenols que sont Terrasse, Lambris, Parquet, Chambranle, Cimaise... entre autres personnages de ce livre. Ce sont là, des noms de guerre... :

     

    "Chierie d'espadrilles! .../... pour cavaler sur les trottoirs, comme l'autre nuit, ca gaze, mais quand tu t'amènes sous les châtaigners, dans les pellous, ça te met les arpions en pelote à épingles.

    Lambris, un petit rouquin aux cheveux en brosse, à la face bien ronde criblée de taches, avec, sur le front, la cicatrice bleue d'une balafre de la mine, parle en confidence, un bras passé sur les épaules de son inséparable Parquet : ... si encore je pouvais la voir rien qu'une petite minute (la Simone).../... Pour t'attendre, ça, t'en fais pas, elle t'attend! S'esclaffe Chambranle.../... et pas seule, qu'elle t'attend, te tracasse pas, elle chôme pas des fesses, ta Simone!

    .../... Tou po pas lui foutre la paix à cé pétiton, s'insurge Cimaise. ...

     

    C'est que la vie, au quotidien, dans le camp en pleine nature sauvage, est rude : le repas principal c'est une grande lessiveuse pleine de nouilles avec l'eau au dessus encore bien chaude... Et du pain...

    Il y a dans ce livre, cependant, beaucoup de philosophie et de morale (si l'on peut appeler "morale" cette "autre morale" qui n'a rien à voir avec la morale du sens du monde et de ce qui doit être et se faire, qu'on apprend au catéchisme et qui s'articule sur le Bien et le Mal, en gros la "morale bourgeoise ou conventionnelle qui doit être celle du citoyen qui ne "fait pas de vagues" et qui obéit sagement en "grinçant un peu des dents" ; morale qui exclue, conspue, punit, guillotine, promet à l'enfer, lorsque le "délinquant", le "salaud" "fait quelque chose de vraiment mal ou choque, dérange)...

     

    ... Et c'est ce que raconte en sourdine Thomas, le commissaire technique, un soir :

     

    "Une des choses qui déterminèrent ma vie fut la lecture d'un texte de Jean Jaurès. J'étais tombé dessus par hasard à la bibliothèque de l'Ecole Normale. Je n'en suis pas sûr, mais je crois bien que c'était son discours d'Albi, à la jeunesse. J'ai oublié les termes exacts, mais Jaurès expliquait que dans chaque être humain, même le plus avili, même tombé au plus bas de l'échelle sociale, il reste toujours, du grand brasier de l'âme humaine, au moins une étincelle, et qu'on peut, et qu'on doit souffler sur elle non pour l'éteindre, mais pour ranimer le grand brasier de l'âme..."

     

    ...La voilà, la "morale", la vraie, celle qui n' a rien à voir avec la morale qui a cours, celle qui n'est pas celle des curés, des hommes politiques, des imans... Mais qui est intemporelle et qui se pratiquait chez des peuples anciens dits "primitifs" vivant en tribus, en collectivités, en groupes, bien avant l'arrivée des religions monothéistes...

     

    Cet "homme de trop", que l'auteur nomme "le type" dans son livre, est en fait un condamné de droit commun, un "simple d'esprit", un frustre, un homme qui a violé et étranglé une femme et a été condamné à mort (à la guillotine) par un tribunal... Lors d'une opération de commando menée par un groupe de maquisards à Pradeilhes, contre la prison, afin de libérer onze patriotes condamnés à mort par un tribunal de la France de Vichy, il se trouve que dans la précipitation de l'action, une douzième porte est ouverte, celle de la cellule du "type"...

    Au départ, le "type" est considéré comme prisonnier, mais Paulo le chef de groupe et ses compagnons décident finalement d'éliminer le "type" (Ils venaient de liquider déjà, un milicien prisonnier)...

    Mais Thomas, chargé de tuer le "type", hésite et décide de le laisser filer dans la nature... Ce qui va se révéler être une erreur fatale, puisque le "type", revenu au camp "parce qu'il a faim et ne sait où aller", s'enfuit de nouveau par crainte d'être tué, et tombe entre les mains de quatre Waffen SS français embusqués non loin du camp des maquisards...

    Le groupe des maquisards venait de réussir un "gros coup", ayant attaqué un train militaire Allemand, tué les soldats allemands, récupéré du matériel de guerre dont une mitrailleuse, des caisses de munitions et de ravitaillement dont ont profité d'ailleurs les habitants de Pradeilhes.

    Finalement, Thomas, deux de ses compagnons -et le "type"- pris par les Waffen SS français, dont l'un deux a tout de même pu être tué par Thomas, sont pendus au viaduc du chemin de fer...

    Le "type" regrettait alors de ne pas être passé par la guillotine, fou de terreur à l'idée de se balancer dans le vide au bout d'une corde...

     

     

     

    ... Tout le monde sait qu'il y avait durant la seconde guerre mondiale en France, la zone occupée au Nord et à l'Ouest, et l'Etat Français de Pétain et de Laval, au Sud, avec pour capitale Vichy ; tout le monde sait qu'il y avait dans la France de Vichy et jusqu'à la libération en été 1944, la Milice, une organisation para militaire tout de noir vêtue avec béret sur la tête, chargée de combattre le bolchevisme et le terrorisme... Soit dit en passant, à l'époque, on ne disait pas "des résistants" mais "des terroristes"...

    ... Cependant, "tout le monde" sait moins qu'il y avait aussi dans la France de Vichy, des unités de Waffen SS françaises, encore mieux équipées, plus féroces, plus "expéditives" dans leurs actions de répression, que les milices... Ces Waffen SS français étaient en fait exactement les mêmes que les Waffen SS Allemands, habillés aussi en noir avec sur la manche et sur la casquette le double lézard blanc en zig zag...

    https://www.youtube.com/watch?v=BbC3p8cQ9fo  (Les Français de la Waffen SS)

     

  • La vie est éternelle

         La vie est effectivement, réellement éternelle...

    Lorsque, en tant que touriste à la montagne des singes sur le versant Alsacien des Vosges près du Haut Koenigsbourg, vous voyez ces singes magots originaires d'Afrique du Nord, les mêmes que ceux qui peuplaient en 1960 les pentes abruptes des gorges de La Chiffa, entre Blida et Médéa dans la traversée de l'Atlas Tellien depuis la plaine de la Mitidja... Eh bien ces singes là sont "la vie éternelle" de leurs congénères qui vivaient au même endroit dans les gorges de La Chiffa il y a des milliers d'années...

    Les briques de la vie, dans le mouvement perpétuel et sans cesse renouvelé des origines de la vie, sont les mêmes que celles que nous connaissons dans l'état actuel de la science, et ont été, sont et seront, partout, dans ce cosmos dont nous ne voyons en réalité que 5% de sa "totalité" ! Et ces briques de la vie, sans doute différentes dans un "ailleurs" dont nous n'avons pas idée, existent aussi dans un mouvement perpétuel et renouvelé en cet ou ces "ailleurs"...

    Cette "vision" qui me vient de la vie éternelle, et qui en vérité, était déjà la "vision" qui me venait lorsque j'étais à peine âgé de six ans et que je "réfléchissais à tout ça"... Me convainc beaucoup plus, scientifiquement, et en tant que poète, et penseur, que la "vie éternelle" des religions...

    Je pense que Dieu -ou plutôt "ce qui ressemble à Dieu"- sera d'accord avec moi, et que Dieu, d'ailleurs, rigole autant qu'il en pleure, de toutes ces religions que les hommes pratiquent, avec des rites, des interdits, des préceptes, de la superstition mêlée, et cette idée selon laquelle il y aurait tout prêt à consommer, tout prêt à suivre, un "modèle de pensée unique" censé convenir à tout le genre humain... (Mais surtout, soit dit en passant, à ceux du genre humain, les décideurs, les possédants, les privilégiés, les chefs de guerre et de cultes, qui eux sont bien les "grands gagnants" de cette "affaire là" et entendent le rester)...

    ... Nous sommes, chacun des 7,16 milliards d'humains actuels (et vivants), la vie éternelle de nos arrière-arrière grands-parents morts dans la seconde moitié du 20 ème siècle et ayant vécu entre 1850 et 1950 ; la vie éternelle de ces gens qui vécurent dans les villes, villages et campagnes de France sous le règne de Louis XIV ; la vie éternelle de ces Solutréens, de ces Magdaléniens qui vécurent vers la fin du Paléolithique Supérieur...

    ... Et cette vie éternelle là, est bien une réalité, et non un rêve, et non une promesse de telle ou telle religion, croyance en un "au delà"...

    Quand bien même toute forme de vie aura disparu sur la Terre, a ou aura disparu en quelque "ailleurs" dans le cosmos... Il y aura toujours ce mouvement perpétuel et renouvelé des origines, à partir de briques de la vie...

     

  • Le voyage en France, de Benoît Duteurtre

    Cvt le voyage en france prix medicis 2001 1915

    Gallimard, prix Médicis 2001, dépôt légal novembre 2001

     

    Quatrième de couverture :

     

    Un jeune Américain, épris de culture française, part à la découverte du "pays des peintres et des poètes". Il débarque dans la France d'aujourd'hui, s'égare dans les quartiers touristiques et la ZUP Claude Monet, arpente les plateaux télé et les coulisses de l'édition puis s'enfuit dans un monastère spécialisé en nouvelles technologies...

    L'itinéraire de David croise celui d'un Français quadragénaire qui a longtemps rêvé d'Amérique. Tandis que l'Américain s'éprend d'une prétendue reine de la Bohème, le Français tombe amoureux d'une vidéaste branchée.

    Conte, récit de voyage, autobiographie et fiction s'agencent dans ce cressendo romanesque qui glisse parfois de l'hyperréalisme au fantastique loufoque.

     

    Un extrait, page 268 :

     

    "L'Européen d'aujourd'hui vit dans cette espèce de schizophrénie. Il grandit dans un décor chargé de souvenirs. Il rêve d'être à la fois d'hier et d'aujourd'hui. Il piétine sous les ombres de son passé, tout en cherchant ses modèles dans un nouveau style mondial, très banal, qui se répand comme un champignon sur les ruines. L'Amérique provinciale se greffe sur l'Europe provincialisée. La beauté se conserve comme une "spécificité culturelle"...

     

    Et, page 274 :

     

    "Sur les pâturages, quelques vaches regardaient le spectacle du crépuscule en s'efforçant de comprendre ce qui se passait. Etait-ce la première fois? Elles ne se souvenaient pas précisément des jours précédents. Elles ignoraient également que les services vétérinaires de la préfecture envisageaint de procéder à leur abattage massif pour soutenir les cours. Impropres à la consommation, elles allaient prochainement servir de combustible dans une cimenterie."

     

    Réflexion personnelle :

     

    De toute évidence, le "Français quadragénaire rêvant d'Amérique" n'est autre que l'auteur lui-même né en 1960 et ayant donc vécu une partie de sa vie (en gros son enfance, sa jeunesse et jusqu'à 40 ans) dans ce que j'appelle "le monde d'avant 1989", ce monde qui entre dès 1990 "en transition" jusqu' au début du 21 ème siècle (2008 on va dire) dans le "nouveau monde" celui du 21 ème siècle.

    Benoît Duteurtre fait donc partie de cette génération (celle des nés après la seconde mondiale jusque vers le milieu des années 1970) qui, passé les années 50 du 21 ème siècle, aura disparu du monde des vivants...

    Benoît Duteurtre est en quelque sorte, en tant qu'écrivain, romancier plus précisément, un "témoin de son temps", du temps qu'il traverse entre deux mondes... Ce qui veut dire que lorsque tous ceux et celles (écrivains, poètes, penseurs, philosophes, artistes, et plus généralement les femmes et les hommes que nous sommes tous, encore vivants), de ces générations des nés entre la fin de la seconde guerre mondiale et la fin du 20 ème siècle auront disparu... Il ne demeurera plus, du "monde d'avant 1989", que de l'écrit, de l'image, du document, des films, des vidéos, de la photographie, de la musique... Et qu'il n'y aura donc plus de "témoin encore vivant" pour exprimer, dire, raconter de vive voix, diffuser...

    Seuls cependant, les enfants, les filles et les fils de tous ces "témoins" disparus, ayant écouté, lu leurs parents, pourront encore transmettre presque comme s'ils avaient eux mêmes vécu dans leur enfance et leur adolescence, cette vie de jadis vécue par leurs parents... Et la transmission, aussi précise, aussi exacte, aussi juste qu'elle pourra l'être -et elle le sera- se diluera dans le temps, s'altèrera par toutes sortes d'interprétations...

     

    ... Il y a à mon sens, dans le fait d'être "témoin de son temps" et dans la nécessité, le besoin que l'on a de transmettre... Que l'on soit écrivain, artiste ou femme ou homme de la vie de tous les jours... Une certaine gravité à témoigner, à transmettre, à exprimer, et cela d'autant plus que l'écrit, que l'image, que le document, que la photo, que la séquence filmée... sera désormais durant un temps indéfini (une "éternité provisoire"), une trace...

    La "vraie éternité" n'est sans doute pas à mon sens, la "vie éternelle ou le paradis" promis par les religions... Mais la certitude de ce prolongement de nous-mêmes, au delà de notre vie, dans toutes ces vies qui seront... en 2050, 2070, 2100...

     

    Ah, ce bébé de 2015... Il aura cent ans en 2115 !

     

    ... Nous sommes la "vie éternelle" des gens qui vécurent à la fin du Paléolithique Supérieur, des gens qui vécurent aux 10 ème, 15 ème siècle de l'ère Chrétienne...

     

     

  • L'été 76, de Benoît Duteurtre

    Cvt lete 76 1086

    Gallimard, roman, dépôt légal mars 2011

     

    Quatrième de couverture

     

    "Il y avait pour moi quelque chose d'incompréhensible et de fascinant chez cette fille, seule au milieu de la cour de récréation : elle me ressemblait mais elle ne souriait guère ; elle avait les mêmes taches de rousseur mais les yeux plus ténébreux ; elle ne lisait pas des livres de prêtres engagés sur l'Evangile (les lectures préférées de ma famille) mais des brûlots anarchistes appelant au soulèvement général ; elle ne voulait pas avoir l'air moderne en enfilant des pantalons mais portait une jupe, dégagée de tout mimétisme masculin. A part cela je ne savais rien d'elle, sauf pour avoir entendu, de loin, prononcer son prénom : Hélène."

     

    Une adolescence provinciale dans la chaleur de l'été 1976 : Benoît Duteurtre, en jeune gauchiste à cheveux longs, y découvre avec enthousiasme la musique, l'amour et la poésie.

     

    Après La petite fille et la cigarette, et Le retour du Général, l'auteur revient à la veine autobiographique qui a fait le charme des Pieds dans l'eau.

     

    ... Nous sommes là, dis-je, encore en 1976, dans les premières années d'une société "post-soixante-huitarde" de marché en pleine croissance : la "société de consommation" loisirs tendances modes avec pour principaux relais la presse, la télévision, la publicité... Les marques de vêtements, les multinationales, tout cela dans la "toile de fond" des mouvements hippie, de la pop music et de toutes sortes de danses, de styles, de modes de vie "déjantés"...

     

    Un extrait , page 62/63 :

     

    Après le temps de l'expansion sans limites se dessinaient pour la première fois les limites de l'expansion, touchant aux symboles mêmes du progrès. L'avion supersonique ne résisterait pas aux guerres commerciales qui jugeraient finalement plus rentable d'arpenter le globe moins vite, en entassant les humains dans d'énormes fourgons des airs. Et si les premiers pas de l'homme sur la Lune avaient matérialisé un projet extraordinaire, il semblerait bientôt clair que nous ne franchirions jamais les confins du système solaire, déjà bien trop vaste pour nous. L'exploration infinie deviendrait le domaine réservé des films de science-fiction. Le progrès réel se reporterait tout entier sur la miniaturisation : celle des puces et de l'ordinateur personnel, aux magies incontestables, mais un peu plus mesquines dans leur fonction d'organiser la vie quotidienne, de communiquer à distance et de réduire encore le coût du travail. Le temps des rêves ferait place au temps des peurs : aux cataclysmes de l'économie mondiale, comme à ceux de la surpopulation, aux ravages écologiques et aux épidémies incontrôlables – bref, au sentiment général de foncer dans le mur.

    On a toujours le sentiment de vivre -entre deux époques- celle qui nous précède et celle qui commence ; mais certains changements sont plus marquants que d'autres. Or ce moment précis où je commençais à devenir un homme coïncide peut-être avec un point de basculement historique : parce que, en 1975, l'idée du progrès infini subsistait comme le mythe dominant, mais que le thème de la crise et du déclin se faisait chaque jour plus présent, annonçant ce dépérissement de la modernité entrevu déjà par quelques esprits avisés.

     

    Réflexion personnelle :

     

    Le monde était fou, il y avait la guerre du Viet Nam, le bloc de la Russie Soviétique et des pays à économie socialiste communiste opposé au bloc des Etats Unis d'Amérique et de l'Europe de l'Ouest, la famine au Biafra... On "baisait à couilles rabattues" (mais ça c'est davantage de la légende que la vraie réalité), on était hippie, anarchiste de gauche, pro Mao Tsé Toung, on faisait des chèques pour la faim dans le monde ; on était poète, contestataire, on écoutait Jean Ferrat, Léo Ferré et Jacques Brel ; les robes étaient chic et courtes et on dansait le Jerk, et "la danse des canards" ; et, même si ce monde là, aussi fou qu'il pouvait être, était aussi violent, aussi injuste... et que déjà pointaient à l'horizon la désindustrialisation, les multinationales, le chômage... Il suffisait d'entendre "à fond la caisse" Je te parie qu'il pleut à Paris" version orchestrale sans les paroles par les Manzano Dreamers ou encore la musique du film Le distrait... si possible en compagnie d'une fille chic... Pour avoir en soi à ce moment là, une impression d'éternité dans le temps vécu, et de ressentir "quelque chose de purement orgasmique", une sorte de "piqûre d'héroïne sans les effets dévastateurs" !

     

  • Trois grosses verrues sur le corps de l'humanité ...

    ... À éradiquer jusqu'à l'extrémité de la racine...

     

    Ce sont ces horribles verrues, l'orgueil, la haine et l'obscurantisme.

     

    L'orgueil, jusqu'à l'apparence trompeuse de l'humilité que l'on met en avant

     

    La haine avec ses fanatismes et ses violences insoutenables, ses meurtres et ses guerres

     

    L'obscurantisme avec ses religions, ses superstitions et toute l'anti-culture de quelque pensée unique -et inique- que ce soit.

     

  • CONDORCET, un intellectuel en politique, par Elisabeth et Robert Badinter

    Condorcet

         Né le 17 septembre 1743, décédé le 29 mars 1794, Marie Jean Antoine-Nicolas Caritat de Condorcet, intellectuel et philosophe, fut le défenseur des Noirs et des Juifs, un abolitionniste convaincu et militant... Et il fut aussi le premier intellectuel philosophe homme, à défendre les femmes, à dire que les femmes étaient les égales des hommes en tous points, ce qui, en cette seconde moitié du 18 ème siècle, n'était pas encore d'actualité...

    Homme de sciences, mathématicien renommé dans toute l'Europe du 18 ème siècle, il fut aussi un homme politique de premier plan à partir de 1789, à la Constituante, à la Législative puis à la Convention jusqu'en 1793, où à l'automne de cette année là, il est déclaré "d'accusation" puis proscrit par le comité de salut public pour ses opinions dérangeantes... Et abandonné par bon nombre de ses amis dont certains de longue date...

    Il faut dire que Condorcet était un "pur", un intellectuel engagé, un "chercheur de vérité et de justice", un homme qui ne pouvait souffrir la moindre compromission, qui ne recherchait pas les honneurs, la gloire, ni à briller (d'ailleurs il n'était guère un orateur) ...

    C'est à Condorcet que nous devons, que notre pays, la France, doit la République : il en fut l'instigateur, le penseur, le promoteur... Mais ce ne fut point sans mal que s'instaura en septembre 1792, dans une France qui, jusqu'en août 1792, avec la Constituante (1789-1791) puis la Législative (1791-1792) ; depuis les états généraux qui s'ouvrirent le 5 mai, la prise de la Bastille le 14 juillet et l'abolition des privilèges le 4 août en 1789, demeurait encore monarchiste dans son ensemble...

    C'est sous la Convention qui est une assemblée élue au suffrage universel masculin, et qui débute le 21 septembre 1792, qu'est "instaurée" la République le 22 septembre... République qui, cependant n'est pas déclarée officiellement mais s'établit "de fait"...

    Condorcet avait rédigé le texte d'une constitution républicaine comportant plus de 300 articles, mais la Convention en octobre 1792 réduisit cette constitution dans la précipitation du moment en un texte de seulement 24 articles.

     

    ... Dans le passage "Condorcet contre les parlements" (printemps 1788) , l'on lit ceci :

     

    "Condorcet est exaspéré par l'aveuglement ou la complaisance de ceux qui, comme La Fayette, soutiennent la cause des Parlements sans mesurer qu'ils font en réalité le jeu des privilégiés. En juillet 1788, dans une lettre à Mme Suard, il critique le comportement et les courtes vues de son jeune ami : -N'ayant point sur les affaires d'opinions assez arrêtées, il (La Fayette) a le malheur d'attacher une idée de patriotisme et de noblesse à être du parti de l'opposition. Et je crois, au contraire, qu'il ne faut être que du parti de sa propre raison."

     

    La Convention, tout comme la Constituante et la Législative, c'était un panier de crabes...

    De crabes biens nourris et d'une férocité manifeste... Tous autant les uns que les autres, à l'exception de quelques uns que l'on pouvait compter sur les doigts d'une seule main, dont Condorcet...

    Cette République qui a vu le jour le 22 septembre 1792 avec la Convention Nationale élue au suffrage universel masculin, cette république dont Condorcet est l'instigateur, le penseur, le promoteur, a vu mourir d'épuisement après plusieurs jours d'errance du proscrit qu'il était, recherché par la police... Cette toute première république née dans les affrontements entre partis et dans le sang , a vu mourir le 29 mars 1794 dans une prison municipale pour larrons et mendiants à Bourg Egalité près de Clamart, le dernier des philosophes du 18 ème siècle...

    Condorcet fut enterré au cimetière de Bourg Egalité dans une fosse commune, le 30 mars 1794.

    Le cimetière ayant disparu depuis longtemps, nul ne sait où repose Condorcet...

     

    ... Je recommande vivement la lecture de ce livre, de 695 pages en "livre de poche".

     

    ... L'orgueil et la haine, autant de l'Ancien Régime que du temps des années de la Révolution Française avec la Constituante, la Législative, la Convention, le Directoire, le Consulat... Avec ces paniers de crabes qu'étaient les assemblées constituées de personnages féroces et arrogants, bien mieux nourris que la majorité des citoyens la faim au ventre...

    L'orgueil et la haine, toujours d'actualité au début du 21 ème siècle, avec certes, la guillotine en moins...

     

  • Il's' tâte et s'y toque"...

    ... Ou la vérité sur les statistiques, celles que donnent quand tu cliques "stats" dans la page d'administration de ton blog ou de ton site...

     

    "Si tu t-y tâtes et que t'y toques, croyant dur comme fer ce que tu vois, ces chiffres de visites en une colonne graduée par 10, 20, 100... En une colonne graduée pareil pour le nombre de pages vues... C'est surrévalué !

     

    En revanche sur Google Analytics c'est "plus fiable", plus conforme à la vraie réalité... (là, les chiffres que tu vois te décillent de ce que tu croyais)...

     

    Mais, quand tu cliques sur "ville" (pour voir l'origine des visites) il me paraît évident que la "logique du système" n' a pas cette précision au point d'identifier "Saint Pipi Les Agaçous au fin fond d'un département rural" (c'est à dire que si ton visiteur est vraiment de Saint Pipi Les Agaçous, il sera identifié comme de Strasbourg, de Nancy, de Paris ou de Beijing)...

     

     

    ... La postérité sur le Net, dans le meilleur des cas (en fait dans le cas qui devrait être mais qui en réalité est très loin d'être)... C'est comme ce disque de platine contenant tout le patrimoine culturel, scientifique, de connaissances, de l'humanité Terrienne ; largué dans le cosmos par Voyager, avec un dessin représentant l'apparence de l'Humain, un homme et une femme... Que peut-être tout à fait par hasard, dans plusieurs centaines de millions d'années, sur quelque astéroïde ou planète morte, échoué et un peu altéré, un être intelligent, humanoïde ou autre, découvrira et déchiffrera...

     

    ... Monsieur Lorgueil et Madame Lahaine, vous êtes flambés car... TOUT DOIT DISPARAITRE !

     

    ... Soit dit en passant "Tout doit disparaître" c'est le titre d'un livre de Benoît Duteurtre...

     

     

  • Il's' tâte et s'y toque"...

    ... Ou la vérité sur les statistiques, celles que donnent quand tu cliques "stats" dans la page d'administration de ton blog ou de ton site...

     

    "Si tu t-y tâtes et que t'y toques, croyant dur comme fer ce que tu vois, ces chiffres de visites en une colonne graduée par 10, 20, 100... En une colonne graduée pareil pour le nombre de pages vues... C'est surrévalué !

     

    En revanche sur Google Analytics c'est "plus fiable", plus conforme à la vraie réalité... (là, les chiffres que tu vois te décillent de ce que tu croyais)...

     

    Mais, quand tu cliques sur "ville" (pour voir l'origine des visites) il me paraît évident que la "logique du système" n' a pas cette précision au point d'identifier "Saint Pipi Les Agaçous au fin fond d'un département rural" (c'est à dire que si ton visiteur est vraiment de Saint Pipi Les Agaçous, il sera identifié comme de Strasbourg, de Nancy, de Paris ou de Beijing)...

     

     

    ... La postérité sur le Net, dans le meilleur des cas (en fait dans le cas qui devrait être mais qui en réalité est très loin d'être)... C'est comme ce disque de platine contenant tout le patrimoine culturel, scientifique, de connaissances, de l'humanité Terrienne ; largué dans le cosmos par Voyager, avec un dessin représentant l'apparence de l'Humain, un homme et une femme... Que peut-être tout à fait par hasard, dans plusieurs centaines de millions d'années, sur quelque astéroïde ou planète morte, échoué et un peu altéré, un être intelligent, humanoïde ou autre, découvrira et déchiffrera...

     

    ... Monsieur Lorgueil et Madame Lahaine, vous êtes flambés car... TOUT DOIT DISPARAITRE !

     

    ... Soit dit en passant "Tout doit disparaître" c'est le titre d'un livre de Benoît Duteurtre...

     

     

  • Une couverture de survie et un sac de riz pour trois jours !

         C'est avec tristesse, regret et dépit, que j'ai accueilli la nouvelle de la démission de Yanis Varoufakis, le ministre Grec des finances du gouvernement d'Alexis Tsipras...

    Voilà un type, Yanis Varoufakis, un type intelligent, un "pur", qui "ne faisait pas dans la dentelle" et qui, droit dans les yeux des gens de l'Europe de Bruxelles, lors d'un entretien "musclé" avec le ministre des finances Allemand, s'est permis un "doigt d'honneur" ! Geste que j'ai applaudi, oh combien !

    Tous ces technocrates costard cravate de l'Europe de Bruxelles avec leurs airs condescendants, leurs leçons de morale coups de bâton enduits de soie, ils en pris plein la patate ! Oh que je déteste cette hypocrisie crasse de tous ces alchimistes-sorciers de l'économie libérale avariée au visage caramélisé qui font la loi sur les marchés exigeant toujours plus de rigueur budgétaire et de coupes sombres dans les dépenses nécessaires au bien public, qui gagnent, eux, ces enfoirés, des vingt mille euro par mois plus les indemnités, oh que je déteste cette clique arrogante et insolente ! Du balai, ces incapables, ces hyper diplômés, ces technocrates!

    Une couverture de survie et un sac de riz pour trois jours, c'est tout ce qu'ils ont trouvé, qu'ils ont consenti à jeter, les "Versaillais" (les Bruxellois) !

    Mais déjà, sous le mur des Fédérés, se prépare un trou noir, une tornade torche enflammée, contre ces "Versaillais" et leurs troupes de servants apeurés !

    Déjà, au "Père Lachaise" s'entrouvrent ces tombeaux à vampires, rôdent ces minous efflanqués d'une tombe à l'autre, se meurent les fiers bouquets, s'assèchent les vasques de fonte ou de marbre ou de terre cuite au fond desquelles nulle eau même croupie ne mouille le bec d'un passereau... Et passent déjà le soir ces ombres funestes aux silhouettes d'anges... Car dans l'anarchie qui vient et qui s'annonce en fait comme une décomposition d'un Système politique et économique (celui de l'Europe et de l'Euro), dans la queue des comètes qui vont apparaître dans le ciel, où se mêlent vaisseaux pirates et nefs de conquérants et d'aventuriers, il y aura toujours trop de voleurs, de bandits et de canailles plus malins que les autres, pour jouir dans le chaos !

     

  • Le bras d'honneur du peuple Grec à l'Europe de Bruxelles

    Bras d honneur

    ... En fait ce bras d'honneur des Grecs est celui d'une contestation, d'une révolte contre une politique menée depuis cinq ans par des gens qui ne sont pas élus par les peuples et qui décident de ce qui doit se faire en Europe en matière d'économie et de marchés...

    C'est aussi -et surtout- un bras d'honneur à tous ces créanciers, financiers et banquiers qui depuis vingt, trente ans, prêtent à des taux prohibitifs (exactement de la même manière que ces sociétés de crédit à la consommation qui proposent aux gens à budgets modestes de renouveler ad aeternam des réserves d'argent toujours et immédiatement disponibles, à des taux trompeurs)...

    En revanche, plutôt qu'un bras d'honneur, c'est une main tendue et bien ouverte, qui s'avance, s'élève vers les peuples "frères de misère" en particulier, et d'une manière plus générale, vers tous les peuples de l'Europe qui, majoritairement mais ne pouvant l'exprimer ou conditionnés qu'ils sont, aspirent à une autre "construction européenne" plus démocratique, non assujettie aux diktats de la finance et des marchés...

     

    Cependant, ces Slovènes et certains de ces peuples de l'euro, tous des pays de l'est Européen anciens "voisins -la-corde-au-cou" de l'ex-URSS... Qui vivent avec des retraites de 400 euro par mois, qui travaillent 60/70 heures par semaine pour des salaires de misère... Et qui ne comprennent pas que les Grecs se plaignent et se révoltent, me font penser à ces bons élèves dociles et obéissants ployant l'échine sous l'autorité de maîtres durs, et qui à midi à la cantine se contentent "tout heureux" d'un rata de faillots pendant que les maîtres à leur table bouffent du foie gras et du gigot !

    Ces Slovènes, ces Slovaques, ces Bulgares, ces Polonais, oui, ils ont des industries, des usines, ils fabriquent des débroussailleuses à 190 euro, des minitracteurs de jardin à 700 euro, avec pour patrons des Chinois... Et ils voudraient que les Grecs se serrent encore plus la ceinture !

    Je ne comprends pas tous ces gens "de petite très petite condition", qui sont légions sur la planète, et qui encensent, béats et dociles, et bien obéissants, un système économique de marché de grande consommation de masse, libéral avarié, qui profite avant tout et en premier lieu à toute une caste de privilégiés, d'actionnaires, de riches retraités à fonds de pension, à des milliardaires, à des banquiers, à des usuriers prêtant de l'argent à des taux prohibitifs sur des dizaines d'années !

    Je voudrais que tout ça, toute cette merde, tout ce système (ce "soustème") ça finisse par capoter, qu'enfin, les "gros culs" de la finance, de la croissance, des profits bancaires, les Merkel, les Hollande, les intellectuels économistes de C dans l'air, de la Tribune et de Valeurs Actuelles, qu'enfin toute cette clique de décideurs de Bruxelles, de gros actionnaires, de banquiers, de riches retraités à fonds de pension... que tout ce monde là morde la poussière, fassent dans leur pantalon et qu'il n'y ait plus "Ernestine" pour leur torcher le derrière après une colique carabinée !

    ... Tout ce pognon, qui a été prêté pendant vingt, trente ans, au moment, au jour même où il a été prêté... Prêté par les détenteurs de capitaux (argent, affaires, immobilier), n'a pas coûté le moindre sou aux prêteurs : c'était (et c'est toujours) de l'argent plus souvent volé que gagné, de l'argent qui, s'il n'existait pas en milliards de Francs d'autrefois, de dollars, d'euros, de yen, ne manquerait en aucune façon aux prêteurs, parce que même sans ces milliards là, les prêteurs ont une réserve si immense qu'il faudrait dix milliards d'humains à gaver de bouffe et de gadgets, et vingt générations pour parvenir à épuiser cette réserve de capitaux sous forme d'argent et de flux rémunérateurs quasi éternels d'une régularité de mouvement d'horloge !

    ... Tout ce pognon, s'il n'est pas rendu, ça "les" rendra jamais plus pauvres, les créanciers! Par contre, et c'est là qu'ils "gueulent comme des putois" les créanciers, c'est "le manque à gagner des intérêts qui vont plus être payés" ! Putain, ils ont la galette grande comme un cosmos, et en plus, surtout en plus, ils veulent ce que crache la galette quand on la presse !

     

    ... Cela m'inspire cette image qui se forme dans mon esprit et que je décris de la sorte :

     

    Un tas de merde en plein milieu du chemin balisé, ordonnancé... Un chemin qui a été tracé sur papier par des ingénieurs sortis de grandes écoles mais qui jamais durant leurs années d'études ont été confrontés au réel difficile de la vie, ont laissé la réalisation à la charge d'ouvriers pas forcément qualifiés, en fait des manutentionnaires sous payés dirigés par un cadre bureaucratique en costard cravate casque sur la tête, et ne savent pas reconnaître le moindre brin d'herbe ou de plante dans la nature susceptible de servir de nourriture ou de remède...

    Toutes ces sommités d'ingénieurs avec leurs dirigeants sont là, tirant de tristes mines, tout déconfits, devant ce tas de merde qu'ils tâtent, touillent, retournent dans tous les sens, avec des bâtons Queshua au bout ferré, ne sachant quel parti prendre et disputant discourant élucubrant sans qu'il ne ressorte rien de tous ces conciliabulles... Le tas de merde barre tout le chemin, et de part et d'autre de l'endroit où s'étend ce tas de merde qui est aussi d'une grande hauteur, il y a un ravin à droite, un ravin à gauche, aux pentes verticales... On ne peut guère ni contourner ce tas de merde ni passer par dessus...

    Et le tas de merde, qu'une chaleur pire que tropicale d'été, distend, se met à gonfler, à augmenter de volume et d'étendue, puis prend tout bonnement feu. Les flammes sont rouges avec des reflets d'un noir brillant ; le chemin disparaît dans l'incendie, dans une suite de tornades torches qui effacent jusqu'au tracé du chemin. Cependant d'autres chemins, ceux là, tracés par la nature, par tout ce qui vit et se meut dans la nature, prennent naissance et filent vers l'horizon...

    ... Ce sont des toutous très maltraités, auxquels on ne cessait de donner des coups de bâton sur le dos, et qui étaient jugés resquilleurs, peu soucieux des règles imposées par des maîtres impitoyables, qui se sont mis à chier au même endroit en plein milieu du chemin, précisément là où de part et d'autre du chemin s'ouvrait un fossé abrupt aux parois rocheuses verticales, de telle sorte que, le tas de merde des toutous devenant une haute barricade, ne pouvait plus être contourné ni sauté...

    Ce tas de merde qui va prendre feu sous une chaleur accablante, ces tornades torches qui vont balayer le chemin, ce n'est pas de la science fiction, c'est ce qui va se passer très bientôt dans le "futur immédiat"... Au delà de ce que la nature aura fait repousser là où il y avait le chemin, d'autres chemins qui se feront par ce qui vit et se meut dans la nature, apparaîtront et fileront vers l'horizon...

     

  • Service clientèle, de Benoît Duteurtre

    Service clientele

    ... Un roman bref, de 93 pages (Editions Gallimard septembre 2003), mais qui "en dit long", très long même, sur le non sens, sur l'absurdité de notre civilisation occidentalisée devenue un "système"...

    "Des caisses d'hypermarché aux péages autoroutiers, des halls d'aéroports aux guichets d'ex-services-publics-privatisés, il fallait continuellement attendre son tour pour retirer la marchandise, embarquer très en retard sur des vols surchargés, franchir très lentement des kilomètres d'embouteillages. Et si, par malheur, votre cas finissait par échapper aux cases prévues automatiquement, alors commençait le cycle beaucoup plus long des vaines réclamations à un personnel dépassé, lui-même, par la logique aveugle de cette organisation. "

    ... Telle est la "logique du Système"... De ce "Système" auquel j'ai donné dans mon jargon de Yugcib, le vocable de "Soustème" ... Le pire de tous les totalitarismes, celui de la dérive de l'économie de marché libéralisée qui, après le déclin, le recul et pour finir la chute de l'économie communiste, s'est emparé du monde jusqu'en des lieux en lesquels la civilisation n'avait pas encore pénétré, au cœur des jungles de Bornéo et au delà du Cercle Polaire arctique...

    A la page 68 et 69, l'on lit ceci :

    "Ainsi l'augmentation de la productivité, la réduction des effectifs, la folie de la production conduisaient-elles à une réintroduction des files d'attente communistes en pays capitalistes ; à moins d'appartenir à la nomenklatura aisée qui peut payer le maximum, déléguer les démarches pénibles, payer la business class ou faire parvenir ses plaintes au sommet de la hiérarchie. L'entreprise avait remplacé le Parti dans sa façon d'agiter une propagande irréelle (achetez plus, voyagez plus. Profitez de nos conditions) tout en traitant sa clientèle comme un troupeau, obligé de s'adapter aux marges des actionnaires".

    … On le voit, on le subit, dans ce "Soustème" d'économie mondialisée, libérale, de marché, de profit et de valeurs boursières, de consommation de masse au plus bas prix possible, de publicité et d'offres et promos et soldes incessants... C'est une autre forme de totalitarisme que celui du communisme soviétique qui s'est installé sur la planète et qui invalide, rend "caduc" toute démocratie, toute idée ou principe de démocratie... Avec l'illusion "d'une démocratie sur le papier", avec des discours sur la démocratie et les droits des peuples, discours et droits qui sont bafoués, ne faisant que « vitrine »...

    Le « Grand Argument », celui qui est sans cesse ressorti et qui semble apparemment convaincre beaucoup de gens, notamment ceux qui, sans être vraiment pauvres ne sont pas cependant très riches, consiste en la démonstration fallacieuse du « bien fondé » de ce Système économique axé sur la Croissance, le Développement, l'accès de biens et de services à un toujours plus grand nombre de gens dans le monde qui, il y a encore peu de temps, à peine quelques années, « vivaient comme au Néolithique »...


     

  • L'orgueil et la haine

    Monsieur Lorgueil et madame Lahaine

    Je vous emmerde

    Mais plutôt que de vous combattre avec ces armes si terrifiantes

    Dont vous faites votre marché et votre fortune

    Je vous combats avec si je les trouve

    Ces mots qui résonnent tels des coups de canon

    En comparaison de ces armes si terrifiantes

    Dont vous faites votre marché et votre fortune

    Ces mots avec lesquels je vous combats

    Si je les trouve

    Sont des trous noirs qui se déplacent en tornades à l'envers

    Dans vos univers

    Monsieur Lorgueil et madame Lahaine

    Je vous emmerde

    Je vous lamine

     

  • Les mots qui résonnent

    Lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d'un auteur"

     

    Paul Auster

     

    ..."Entendre résonner dans sa tête les mots d'un auteur"... C'est assurément, à mon sens , aussi important sinon plus encore, que les mots eux-mêmes tels qu'on les lit écrits sur la page d'un livre... Et je m'attache à cette vérité de la "musique des mots", par le ton qui s'entend en lisant les mots écrits sur la page...

    Je déplore que, de nos jours où tant et tant de gens font des livres et publient, notamment nos "Grands Intellectuels" de l'actualité journalistique, de l'actualité politique, littéraire, philosophique, économique, événementielle ; où tant et tant de gens "écrivent leurs mémoires"... Je déplore que l'on n'entende presque plus -ou si peu souvent- "résonner les mots" ... Ce sont en effet, très souvent, des éructations que l'on entend en lisant... ou, si l'on n'entend rien qui résonne, on lit des mots que le "commun des mortels" n'utilise pas dans le langage qui est le sien au quotidien, des mots illisibles parce qu'on ne les comprend pas...

    Les mots que l'on lit tels qu'ils sont écrits, cependant, sont aussi comme des spots lumineux au dessus de la scène d'un music hall, et ces mots là, ces mots de gens "bien en vue" que les médias portent aux nues, sont les mots qui font recette, que l'on se repasse, de soirée en soirée, de porte à porte, à la terrasse d'un café, au restaurant, en famille réunie, en connaissances diverses... Ces mots là ne "me touchent guère" et, de l'ignorance que j'ai d'eux, j'en fait mon insolence personnelle, ma "contre anti culture" dirais-je !

     

  • La réflexion scientifique

    "La violence, le péché, le ridicule n'ont pas leur place dans la réflexion scientifique."

    [Condorcet]

     

    ... Nous vivons aveugles avec des yeux qui voient, ne voient en fait, que ce qu'il est donné ou imposé à voir, que ce qu'il faut voir, que ce que l'on doit voir...

    La réflexion scientifique rend les yeux voyants, et ce qui apparaît en premier lieu avec ces yeux voyants, c'est, à mesure que la réflexion scientifique se fonde sur des faits établis, des connaissances nouvelles, des réalités expliquées, des principes, des lois démontrées ; c'est l'immensité de tout ce qui demeure à découvrir...

    En revanche, la réflexion qui se fonde sur des rumeurs, des "on dit", sur des idéologies ou sur des religions, sur des apparences ; est une réflexion qui ne mène qu'à la violence, à la polémique, à toutes sortes de partis pris, de fanatismes et, à l'obscurantisme...

    Bien que n'ayant point fait d'études scientifiques (en université)... Je suis, auteur d'un blog, d'un site et de nombreux écrits, poète et penseur, d'esprit scientifique, et je récuse le scientisme, l'ésotérisme, l'astrologie, la superstition, les idéologies et les religions, les sciences dites "divinatoires"...

    Je récuse également l'athéisme dans la mesure où l'athéisme est assimilé à une religion.