Articles de yugcib

  • Houellebecq non autorisé, suite...

    ... Lors de la rentrée littéraire de 1998, la course au Goncourt est lancée... Les spéculations vont bon train. Pressentant la réussite commerciale des Particules élémentaires, Sorin, de Flammarion, n'aspire qu'à décrocher le prix tant convoité. Il "travaille" les rédactions, alimente les rumeurs. Sauf exception, la presse, très abondante, est plutôt favorable.

    Cependant, le jeudi 5 novembre au matin, dans un entrefilet de Libération, l'on découvre que Les particules élémentaires ont disparu de la liste des goncourables...

    Sans doute faut-il voir là, la conséquence du scandale de l'affaire de "l'espace possible", un camping alternatif de Charente Maritime, présenté par Michel Houellebecq comme un "repaire de babas cool frustrés sexuellement qui, dans les limbes vaguement sectaires d'un new âge plus ou moins fumeux, s'adonnent à la débauche"... (une publicité catastrophique pour ce camping). Yves Donnars, le propriétaire du camping, fou de rage, avait téléphoné à Flammarion pour protester. Et exiger que l'écrivain transpose, c'est à dire trouve un autre lieu, un autre centre de loisirs sous un autre nom différent et pas dans la même région...

    ... Michel Houellebecq, finalement, obtiendra bien le prix Goncourt, en 2010 avec "La carte et le territoire"...

     

    Le Goncourt, c'est un "GONG"... court...

    En effet, ça claquesonne comme une cloche d'église, une sorte de "glas heureux"... et, une heure plus tard, on entend le vent qui chante dans les blés, les chiens aboyer au lointain... et des avions qui passent le mur du son...

    ... Cela dit, le Goncourt, et tous ces autres prix littéraires prestigieux, c'est de la foutaise... À l'exception-peut-être-du Nobel de littérature, qui me semble "crédible" tant pour la qualité , pour l'impact auprès d'un public, de l'ensemble de l'oeuvre littéraire de l'auteur auquel est attribué ce prix ; que pour la notoriété qui accompagne ce prix, une notoriété dont la dimension est autre que celle que lui donnent les médias... Tous ces grands prix littéraires sont une affaire de gros sous, de magouilles, de combines et compagnie, de lutte féroce entre auteurs et surtout entre grands éditeurs...

    ... Quand j'ai lu La carte et le territoire, de Michel Houellebecq, il m'est venu l'idée d'une petite histoire à laquelle j'aurai donné ce titre "la carpe et le péritoine"... Je pensais à une grosse carpe péchée et maintenue en vie au fond d'une lessiveuse et qui, tournant sans cesse, semblait se mordre la queue, et qui le lendemain aurait constitué le plat de résistance d'une fête familiale... Et Pépé serait venu au déjeuner familial, en pompes noires et costard, et, traversant la rue devant la maison, la semelle de sa chaussure gauche aurait foutu le camp. Et Pépé marchait sur le péritoine de sa chaussure, c'est à dire sur la peau du ventre de sa chaussure...

     

    ... Je m'imaginais, tel Michel Houellebecq, ayant passé non pas comme Michel Houellebecq dix ans de ma vie (jusqu'à l'âge de 35 ans) "à manger de la vache entagée" mais trente ou même quarante ans de ma vie (jusqu'à l'âge qui est le mien aujourd'hui)... Avant de connaître enfin le "succès" (reconnaissance, publication chez un grand éditeur, etc. ...) ... Tous ces salons, toute cette médiatisation, tout ce monde de la littérature et des milieux d'artistes, d'intellectuels "branchés", et toute cette "cour" d'adorateurs , toutes ces jeunes femmes chic épaules dénudées jupes fendues depuis la hanche... Enfin, en un mot tout ce monde plus féroce encore que le monde des "gens ordinaires", tellement plus féroce, plus perfide, plus hypocrite, plus perverti, plus enclin aux "coups bas" entre gens de scène et de plateaux, entre auteurs... Ce monde des gens de plateaux télé, de scènes et de salons, bien plus préoccupé des apparences, bourré de fric... Ce monde qui ne pourrait jamais quoiqu'il m'arrive être le mien, devenir le mien... Ce monde qui ne me fait pas rêver et que je sens lointain, inaccueillant, méprisant, condescendant... sauf exceptions...

    Non, je ne me vois guère, par exemple, dans un jerk déjanté sur la piste de danse d'une boîte à la mode, ni dans un club d'échangisme, ni dans un salon tel que celui des Marroniers du temps de la revue Perpendiculaire...

    Mon anarchisme est totalement inclassable, irrécupérable, invendable, incommercialisable, et cependant je n'ai pas une kalachnikov en bandoulière ou tendue et armée à mon bras pour "sulfater" tous ces guignols qui se la pètent devant tout le monde bardés qu'ils sont de plumes au cul de toutes les couleurs !

    Je ne laisserai en crevant, à mon notaire, que la peau de mon trou de bale... et "vingt mille lieues d'écriture et de poésie sur le Net"... qui deviendront avec le temps comme un flocon, un résidu de chrysalide suspendu sur un fil de clôture de pré à vaches, un flocon que le vent détachera et emportera au loin...

    One day I'll fly away...

     

    ... Dans un entretien au magazine LIRE de septembre 1998 (page 233 du livre de Denis Demonpion, Houellebecq non autorisé), Houellebecq confirme :

     

    "Mon admiration naturelle va à la bonté. Je ne mets rien au dessus, ni l'intelligence, ni le talent, rien. Je viens d'épouser Marie-Pierre pour sa bonté"

     

    ... Voici le poème qu'il lui dédie, dans Le sens du combat :

     

    Tu attends ou tu provoques,

    Mais au fond tu attends toujours

    Une espèce d'hommage

    Qui pourra t'être donné ou refusé,

    Et ta seule possibilité en dernière analyse est d'attendre.

    Pour cela, je t'admire énormément.

    [...]

    En même temps tu as cette force terrifiante

    De ceux qui ont le pouvoir de dire oui ou de dire non

    Cette force t'a été donnée

    Beaucoup peuvent te chercher, certains peuvent te trouver

    Ton regard est la clef de différentes possibilités d'existence

    Et de différentes structurations du monde

    Tu es la clef offerte par la vie pour un certain nombre d'ailleurs

    A ton contact, je deviens progressivement meilleur

    Et j'admire, également, ta force. [...]

     

    ... Tout comme Michel Houellebecq, je suis un "inconditionnel" de la bonté... De cette bonté que je place "au dessus de tout", y compris de l'intelligence et du talent...

    L'intelligence et le talent, en vérité, ne sont -et ne peuvent être... et ne doivent être- d'ailleurs, qu'une "vitrine arrangée au mieux et au plus vrai, et sans effets spéciaux", de la bonté... (mais sans même cette "vitrine", la bonté demeure elle-même la vitrine ET, en même temps, "l'intérieur de la boutique et l'arrière boutique")...

     

    ... Cependant, la bonté est aussi... Ce que les êtres forts peuvent "se permettre" d'avoir, c'est à dire "d'avoir conscience qu'ils ont et de manifester ouvertement...

    Lorsque les êtres "bons", sans être forcément faibles, ne sont pas assez forts, ils se font écraser, parce que le monde, autant celui d'hier et à plus forte raison celui d'aujourd'hui, est un monde sans bonté...

    La bonté, quand elle ne surprend pas, elle est suspecte, en ce monde...

    La bonté n'est pas la clef qui ouvre toutes les portes, vraiment toutes... Mais elle est la seule clef possible... Pour autant qu'elle soit de l'acier le mieux trempé... Et experte à travailler les serrures...

     

  • Houellebecq non autorisé, par Denis Demonpion

    Houellebecq non autorise

    Houellebecq non autorisé, enquête sur un phénomène

    Par Denis Demonpion


     

    4ème de couverture

    On l'a traité de tous les noms : fasciste, raciste, eugéniste, antiféministe, réactionnaire, pervers...

    Mais au fond, qui est-il ?

    Intrigué par le personnage emblématique de Michel Houellebecq, devenu avec les Particules élémentaires, l'auteur culte de la fin du deuxième millénaire, Denis Demonpion, journaliste au magazine Le Point, a mené l'enquête.

    À partir de documents et d'une centaine de témoignages inédits, il retrace le « corpus » que Houellebecq s'est évertué à dissimuler pour mieux fabriquer son personnage, cultivant un brouillard sulfureux qui en fait aujourd'hui le symbole de la littérature postmoderne.

    Né le 26 février 1956 à Saint Pierre de la Réunion, Michel Houellebecq fait vraiment son apparition sur la scène littéraire en 1988, alors âgé de 32 ans, découvert par Michel Bulteau, le directeur de la Nouvelle Revue de Paris.

    Poète, Michel Bulteau dirige aux éditions du Rocher, une collection réservée à des écrivains atypiques.

    À l'époque, en 1988, Michel Houellebecq s'appelle encore de son nom d'état civil, Michel Thomas. Rendez-vous est pris, au siège de la librairie Plon, rue Garancière à Paris dans le 6ème, avec Michel Bulteau... Michel Thomas se présente négligé, mal à l'aise, avec quelque chose de gluant et de moite dans l'apparence, il fait une impression assez repoussante à l'accueil, on l'introduit auprès de Michel Bulteau, qui dit « il s'est présenté comme un marginal. Il parlait très peu. Il avait l'air de sortir de nulle part, d'un univers fracturé, indéfinissable. C'est ce qui m'a plu. Je recevais tout le monde, tous les marginaux de la terre. Je ne lui ai pas demandé son âge, ni s'il avait un emploi. Il m'a parlé musique, de qui au juste, je ne sais plus. Le fait qu'il ne connaissait pas grand chose en littérature m'a frappé. Il avait peu lu. Ses poèmes m'ont laissé sceptique. Je lui ai demandé un temps de réflexion. Avant de prendre congé, il insiste pour que, au cas où ses textes seraient publiés, ce soit sous le nom de Michel Houellebecq, le nom de sa grand mère, la seule personne qui soit un peu digne dans sa famille m'a-t-il dit. Et il s'en va, traînant derrière lui un ennui languide. »

    Jusqu'en 1988, son « parcours de vie » est assez chaotique...

    Lycéen à Meaux, il obtient son bac sans mention, suit les classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Chaptal à Paris, puis en 1975 il entre à l'institut national agronomique Paris Grignon, dont il sort en 1978, avec le diplôme d'ingénieur agronome.

    Lorsqu'en été 1978 il arrive sur le marché de l'emploi, en dépit de son diplôme d'ingénieur agronome, de deux années de prépa et de trois autres années à l'INA, l'expérience lui faisant défaut comme en atteste dans son dossier la grille réservée aux fonctions préalablement occupées, personne n'attend et ne prend à l'essai Michel Thomas, illustre inconnu. Il se retrouve au chômage...

    En juin 1979, il est reçu à l'école de cinéma Vaugirard Louis Lumière pour un cursus de deux ans. Il en sort en 1981.

    En 1983 il débute une carrière en informatique chez Unilog, puis est contractuel à la direction informatique du ministère de l'agriculture où il reste trois ans...

    Enfin il postule pour un emploi à l'assemblée nationale, réussit en 1990 le concours externe d'adjoint administratif au service informatique ; un revenu régulier lui étant désormais assuré.

    Dans « les années d'apprentissage » voici ce que l'on peut lire :

    « Dans son studio de la rue Malar, il n'y a ni bibliothèque, ni rayonnages. Malgré son inaptitude pour le bricolage, Michel souhaite installer des étagères. Il achète une perçeuse ultra sophistiquée qu'il refourgue, sans avoir réussi à l'utiliser, à son camarade de promo Pierre Lamalattie...

    A 19 ans, peu d'illusions sur le genre humain et pas de besoins. Il peut vivre avec 500 francs par mois. Habitué à une nourriture spartiate, il ne fait jamais la cuisine. Son ordinaire se compose principalement de pain sec, de tartines de moutarde, de boîtes de conserve et d'un verre ou deux de whisky... »

    … Et dans « la métamorphose » à la page 144, sa mère qui lui rappelle que, quand il était rue Malar, il avait voulu faire du ciment et que l'ayant jeté aux chiottes, il les avait bouchées. Ça avait déclenché les pompiers, l'échelle, la compagnie d'assurances. « Eh bien, tu vois, Michel, tu prends le type le plus con du monde, tu lui montres comment faire du ciment, une connerie comme celle-là, il ne la fait pas. Donc le con, c'est toi. »

    ...Et cet autre passage, dans « la métamorphose », au sujet de la revue « Perpendiculaire » qui tient salon le 18 du mois, au premier étage du café Les Marronniers » au 18 rue des Archives ; un « lieu branché » où se réunissent des intellectuels et des artistes de la « gauche bobo » du temps de Lionel Jospin, fin des années 90 :

    « Dans une ambiance chauffée de conservatoire, les intervenants, tels de jeunes pousses postulant à l'accessit, lisent ou déclament.../... Jouannais, Duchatelet et les autres s'élancent dans un jerk dorsal collectif, une danse mise au point au lycée. On discute, on babille, on s'esclaffe, devant un verre de tequila ou de pouilly-fuissé.../... Un public d'amateurs, élargi bientôt à des personnalités de l'édition -auteurs, directeurs de collection- et des médias, se presse autour de tables de huit ou neuf. Untel, coiffé d'une casquette bombée, s'est fait une tête de gavroche, tel autre, la barbe de trois jours,la chemise ouverte, s'offre des allures de poète maudit. Un jeune homme efflanqué cache son regard derrière des lunettes noires. On croise de nouveaux visages. Les filles sont jolies, désirables, les épaules nues. »

    Selon Claude Tarrène, directeur commercial des éditions Le Dilettante, très assidu aux rendez-vous des Perpendiculaires, Michel Houellebecq n'y est venu que cinq fois... Assis à la table de Sorin, son éditeur, il se montrait discret, mutique, évasif...

    Mon avis :

    Ce livre nous parle d'un homme, d'un homme à « prendre tel qu'il est » … Comme écrivait Shakespeare : He was a man, take him for all in all.

    Ce livre intéresse autant les « anti » que les « pro » Houellebecq...

    Pour ma part, je dirais que, du temps de Coluche avant 1986, le monde était ce qu'il était mais il y avait Coluche...

    Du temps de Michel Houellebecq, le monde est toujours ce qu'il est-en pire par certains côtés on va dire- mais il y a Michel Houellebecq...

    … Mais je préférais la version « Coluchéenne » du monde... Tout en me disant qu'il y a Michel Houellebecq, cet écrivain qui surprend, dans un paysage littéraire d'aujourd'hui qui fige plus qu'il n'active les regards...

    L'humour autant dans le propos que dans l'agissement, c'est « moins aléatoire » que la littérature, même si dans la littérature il y a de l'humour...


     

  • Ecriture...

    ... Que ta vanité et que le sectacle que l'on fait de toi à perte de vue chaque jour, soient !

     

     

     

    Si on ne peut plus rien écrire, il n'y a plus qu'à aller se coucher et faire des dominos

     

    Michel Houellebecq

     

    ... L'on n'a cependant jamais autant écrit que de nos jours, et cela surtout, grâce à Internet... Mais il semble que peu à peu, l'on ne puisse plus rien écrire, tant le bruissement, le tambourinement, la violence, la "légalité" du monde, rendent l'écriture suspecte, exposée à la vindicte publique ; ou condamnée à ce qu'il faut qu'elle soit c'est à dire un spectacle, un produit de consommation "de bon aloi et aseptisé"...

     

  • Le "drame de tous les drames", du temps présent ...

    ... Du temps présent c'est à dire en gros depuis plusieurs mois voire depuis 2 ou 3 ans déjà...

    C'est celui, ce drame, celui des 38 millions de personnes sur l'ensemble de la planète, à ce jour (statistiquement parlant) déplacées, ayant dû quitter le pays ou la région où ces personnes vivaient... et concentrées dans des camps de réfugiés, dans des "ghettos" de grandes villes ou mégapoles, ou encore disséminées un peu partout, plus ou moins regroupées entre elles...

    Sur ces 38 millions de personnes, la moitié d'entre elles environ ou presque (on va dire 15 millions) sont arrivées en Europe, via l'Italie, via les pays de l'est de l'Europe par la Grèce, le Kosovo, l'Albanie, la Bulgarie, la Roumanie... Venues de Lybie, du Nigeria, du Soudan, de l'Ethiopie, de plusieurs autres pays d'Afrique ; et aussi de Syrie, du Kurdistan, d'Afghanistan...

    Jusqu'en 2011 ces flux migratoires avaient pour cause principale, la misère et l'absence de développement économique, agricole, industriel ; le manque de perspective d'avenir pour les jeunes, la faim, et parfois une sècheresse, une catastrophe climatique locale survenant dans un pays d'Afrique par exemple... Mais depuis 2011 s'ajoute et dans des proportions sans précédent, un flux migratoire cette fois, ayant pour cause des guerres, de l'insécurité, des persécutions, les gens fuyant pour ne pas mourir massacrés...

    Que va, que peut faire l'Europe, la France notamment, l'Italie, l'Allemagne, la Grande Bretagne, de ces millions de gens qui ne cessent d'arriver ?

    Sur ces millions une partie seulement sont des gens qui ont un "savoir faire" sur le plan travail, professionnel, artisanal, etc. ... Ceux là, à la limite, arriveront sans doute à gagner leur vie quelque part en France, en Allemagne, en Italie... Ce qui contribue soit dit en passant, à un abaissement de plus en plus généralisé du niveau des salaires, du fait d'une demande accrue...

    Mais les autres, les millions d'autres, qui n'ont que leurs bras, leurs 20 ou 30 ans, qui n'ont "aucun savoir faire" spécifique, ceux là, que faire d'eux, d'autre, que les "ghettoïser" dans des banlieues de mégapoles, ou de les concentrer dans des "centres de rétention", les laisser vivre d'expédients, de toutes sortes de trafics illicites, et de leur apporter de l'aide alimentaire, de l'assistance ? Car les grandes industries et entreprises réduisent leurs masses salariales...

    Les emplois deviennent donc précaires, de temps partiel imposé, moins bien payés pour ceux d'entre eux qui n'exigent ni formation ni compétence particulières... Et de surcroît, le "travail au noir" se développe au détriment du travail légalisé selon des dispositions européennes ou propres à chaque pays, et cela du fait du nombre croissant de gens cherchant à travailler dans n'importe quelles conditions...

    Deux "discours" : un qui consiste à dire qu'il faut "endiguer, refouler, réduire, filtrer"... Ce qui est vrai...

    Et un autre qui consiste à dire qu'il faut "accueillir, aider, secourir"... Ce qui est aussi tout à fait vrai...

    Mais aucun de ces deux "discours" n'est la "solution"... et c'est bien là le drame, la "non réponse", le dilemme... Et c'est douloureux, lancinant, cauchemardesque !

    Une diminution brutale et rapide (par exemple d'un milliard d'humains sur Terre) par une guerre mondiale, une grande catastrophe climatique ou naturelle, une pandémie... serait "souhaitable?" La réponse est de toute évidence NON.

    Alors, alors, alors... ?

    Nous sommes confrontés là, au plus grand défi auquel l'humanité doit faire face, et cela dans les pires conditions...

    C'était déjà difficile au début du 20ème siècle lorsque la planète n'était peuplée que d'un milliard et demi d'habitants... Et c'est forcément encore beaucoup plus difficile de nos jours, avec sept milliards d'habitants dont plus de la moitié d'entre eux vivent dans des centres urbains gigantesques...

  • L'intelligence du monde, et l'intelligence dans la relation humaine

          Le "génie" d'un Poutine (un "génie" dangereux soit dit en passant) consiste à instrumentaliser cette vérité, cette réalité d'un Occident décadent...

    D' "autres" que Poutine, et bien plus dangereux que Poutine, instrumentalisent aussi, la réalité d'un occident décadent...

    Instrumentaliser une vérité, une réalité, la réalité d'un Occident décadent ou de tout ordre décadent, même à juste titre s'il en est... N'est pas la solution.

    La solution c'est le sursaut de tous les peuples du monde contre toutes les instrumentalisations, si justifiées soient-elles...

    ... L'intelligence dans la relation humaine, même dans la relation la plus difficile et la plus aléatoire ou incertaine qui soit, c'est la seule voie possible pour un "résultat le plus heureux ou le moins malheureux possible"... Je ne dis pas que l'intelligence dans la relation humaine, c'est la panacée, la certitude, la garantie... Mais c'est je dis bien la seule voie possible car sans cette intelligence là, qui n'est pas "l'intelligence du monde" , il n'y a que des "intelligences" qui ne sont que des impostures, des mystifications, de la poudre aux yeux, des menteries... ne pouvant mener qu'à des désastres, de l'ennemour, de la non relation, de la crispation, de la violence, et à une fragmentation en éclats des sociétés...

    En revanche dans une "vraie intelligence dans la relation humaine" (et par extension dans la relation avec les êtres et les choses), il y a "quelque chance" pour un résultat... incertain, certes, mais possible...

    Ainsi, aucun dirigeant Européen, Nord Américain n'a assisté à la cérémonie à Moscou sur la place rouge, commémorant la victoire de la Russie Soviétique de Staline sur l'Allemagne d'Hitler et du Nazisme... Alors que ce pays, la Russie, la Russie maintenant de Poutine, a perdu 28 millions d'hommes et de femmes dans quatre années de guerre, de 1941 à 1945...

    Je ne sais pas si Vladimir Poutine en disant "merci aux Britanniques, aux Français, aux Américains, d'avoir contribué aussi à la victoire contre les Nazis", était vraiment sincère du fond de son cœur (peut-être bien après tout)... Mais il me semble que les dirigeants occidentaux Européens et Américains, auraient pu, mettant un moment de côté leurs divergences avec Vladimir Poutine, faire preuve de cette intelligence que j'évoque et être présents avec Vladimir Poutine sur la place rouge le 9 mai 2015...

    Ce n'eût point été "baisser le pantalon devant Poutine", mais au contraire, une preuve d'intelligence, de fierté, de dignité, à la quelle je pense, Poutine aurait été sensible... dans une certaine mesure on va dire...

  • Flamme ou nuage ?

    "Ce sont nos passions qui esquissent nos livres, le repos d'intervalle qui les écrit"

    Marcel Proust

    ... Dans nos passions, je pense en premier lieu à ce "ressenti" des êtres et des choses qui nous vient, et qui nous fait être, agir, ou le plus souvent, rêver, imaginer... Rêver, imaginer ce qui peut, ce qui pourrait être mais ne sera sans doute jamais... Mais ce qui est rêvé, imaginé, est plus souvent déformé que formé : c'est un dessin, une image, une animation, qui surgit tel un feu dans l'âtre et se met à danser, à crépiter, à illuminer, mais dont les flammes tout aussitôt, nous apparaissent nuages, nuages qui ne peuvent être que du ciel que l'on a en soi...

    Lorsqu'il entre dans le "ressenti" qui nous vient des êtres et des choses, de la réflexion -ce qui généralement ne survient que dans le repos d'intervalle- alors la flamme demeure flamme sans apparaître nuage et le livre, l'écrit, le dire, s'esquissent... Et le "livre" alors, est vraiment un livre...

    Sans le "repos d'intervalle" et donc, sans la réflexion, avec seulement le ressenti ; le livre n'est plus qu'un halètement, un son de gorge, une flatulence, un nuage qui passe...

    Le "repos d'intervalle" dans ou après lequel le livre s'écrit, est aussi un "temps de travail"...

  • Un monde qui ne ressemble plus à rien

    ... J'avais pensé au départ, à ces années (en gros ces quarante dernières années qui précèdent les années 10/15 du 21ème siècle) situées entre 1968 et -on va dire- 2011... Et qui d'ailleurs à mon sens constituent deux ensembles bien distincts (ou deux périodes) : l'une qui va de 1968 jusqu'à la fin des années 90 soit autour de 94/95/96, c'est à dire jusqu'au début d'internet et au commencement de la généralisation du téléphone mobile (mobiles encore dans leurs premières versions) ; et l'autre qui commence ou plutôt qui a commencé depuis 1996 et qui va jusqu'en 2011, et qui a vu notamment à partir de 2005 l'arrivée du haut débit (mais pas partout), la venue sur le marché des téléphones de nouvelles versions avec internet associé pour les i-phones, smartphones... et toujours à partir de 2005, les blogs, les réseaux sociaux, Facebook et twitter...

    Je me disais aussi que ces quarante années là, de 1968 à 2011 pouvaient être considérées comme déjà "un monde qui ne ressemble plus à rien" (alors que le monde d'avant 1968 lui, "ressemblait à quelque chose" depuis le Paléolithique Supérieur)... En fait je pense pour ma part que ces quarante années là, de 1968 à 2011, constituent une "transition" et que dans cette "transition" il y a encore comme une hésitation (que l'on me pardonne l'expression) entre "le lard et le cochon" (supposant ou présupposant que le "lard" serait une matière grasse inidentifiable et donc pas ou plus forcément du cochon)...

    Ce qui voudrait dire que, à partir de 2011 avec la multiplication accélérée des fractures des sociétés, de toutes les sociétés - accélération soit dit en passant "boostée" par internet et de plus en plus "alchimisée", "maelstromalisée"... le "lard" n'est même plus du "lard"...

    Et que la période de transition serait donc dépassée, et que l'on serait bel et bien désormais, à partir de 2011, totalement dans un monde ne ressemblant plus à rien...

    La question est de savoir si c'est à la fois "totalement ET définitivement", s'il faut désespérer et se préparer au naufrage (en fait on ne se prépare pas au naufrage, on envisage de devoir le subir et en attendant on "fait son lard" comme on peut )...

    Je "navigue" si je puis dire, entre désespérance/pessimisme et optimisme/immense espérance, au fil des jours...

    Mais j'ai bien l'impression que la "balance" depuis peu (depuis l'an dernier en gros), penche davantage du côté de la désespérance et du pessimisme (avec encore de ci de là quelques "sursauts" d'espérance)...

  • La fracturation en innombrables éclats, des sociétés d'aujourd'hui dans le monde

    ... Aussi loin que l'on porte le regard vers le passé, jusqu'au Paléolithique Supérieur par exemple (l'on pourrait même remonter encore à plus loin)... Le monde dans lequel on vivait "ressemblait à quelque chose"...

    Ainsi le temps des premières grandes civilisations, du Moyen Age, de Louis XIV, de la Révolution française, du Directoire, de Napoléon, de Louis Philipe, du Second Empire, de la Troisième République et jusqu'à De Gaulle, Mitterrand, Chirac...

    Jusque dans les années 2001 à, disons, 2007/2008... C'est à dire tant qu'on n'avait pas passé 2010, que l'on ne s'était pas dilué/dissous dans les années 2012, 2013, 2014 et à plus forte raison 2015 et les années qui vont venir... Le monde "ressemblait à quelque chose"...

    Certes ce "quelque chose à quoi ressemblait le monde", n'était pas, n'avait jamais été d'ailleurs, un "modèle de civilisation, de société, de régime politique"... et avait en lui et à travers les évolutions, un sens qui pouvait être contestable... et qui d'ailleurs fut souvent contesté, voire réorienté dans un autre sens... Un sens suivait le sens précédent, mais il y avait toujours un sens...

    Aujourd'hui, et cela depuis 2007/2008 et avec une accélération accrue depuis 2011, avec les "révolutions arabes", les guerres de Lybie, de Syrie, les extrémismes exacerbés, la fracturation en innombrables éclats de toutes les sociétés... et, dans le "maelstrom" ou le "bouillon de culture" d'internet, des réseaux sociaux ; dans un bruissement, un vrombissement, un ensemble hétéroclite de sons assourdissants, dans une cacophonie démesurée... Le monde "ne ressemble plus à rien"... Le monde est à la fois occulté et occupé (occupé ou plus exactement "avalé, déféqué, pollué, dilué, alchimisé") par des entités... Et ces entités sont par exemple, des assemblées d'actionnaires, des "groupes", des "consortiums" qui n'ont plus de "nationalité" du fait qu'ils sont "internationaux"... des entités composées de gens que l'on ne peut pas identifier et encore moins atteindre, approcher...

    Ce qui caractérise le plus, je crois, le monde d'aujourd'hui, c'est la fracturation en innombrables éclats de toutes les sociétés de tout "ordre" (ordre politique, économique, culturel) ; la dispersion et en même temps le crissement des éclats entre eux, lesquels éclats se fragmentant encore en éclats plus petits... La poussière qui en résulte, de cette fragmentation, dans ses tourbillonnements en tous sens, tient lieu d'atmosphère, de ciel, d'espace, désormais... Mais n'est pas, ne peut être le ciel sous lequel on avait depuis toujours respiré... Le ciel qui avait fait fondre des tempêtes parfois effroyables, le ciel qui était le ciel dans toute sa nature, le ciel sous lequel les humains avaient toujours vécu sinon survécu tout au moins...

  • le gaspillage alimentaire

          Le gaspillage alimentaire est la conséquence d'une consommation de masse sans cesse et toujours plus diversifiée en produits et en marques, et soutenue par une publicité qui, par ses offres promotionnelles incitant à acheter, contribue à une accumulation de produits alimentaires dont la plupart ne sont pas "d'une nécessité immédiate" et de surcroît, vendus par 3 ou 4 unités au prix de 2 ... Résultat, les caddies sont pleins... et les frigos, et les congélateurs, et les placards de cuisine aussi...

    Mais le pire, plus encore que tout ce que l'on entrepose et que l'on conserve pendant des semaines voire des mois, vient du fait que dans bon nombre de familles, et notamment lorsque l'on doit préparer et servir deux repas par jour quand on a du monde à la maison pour plusieurs jours (sans compter le petit déjeuner qui à lui seul déjà "monopolise" plusieurs étagères en divers produits)... C'est que pour chacun "ayant ses habitudes", ses préférences et parfois son régime en fonction de son état de santé... Il faut servir à table des mets différents... parce qu'un tel n'aime pas ceci/cela ou avec ceci/cela dedans... Et en quelle quantité prévoir? Car il faut ensuite gérer les restes, que l'on place parfois n'importe comment dans le frigo, et qu'il faut finir par mettre à la poubelle au bout de trois jours...

    Il faut dire aussi que de nombreux produits alimentaires ne sont que des produits "de goût et d'apparence"...

    Si l'on consomme autant de produits standardisés et "bon marché" (et d'une qualité réelle "discutable"), l'on met aussi à la poubelle, autant de ce qu'il reste de ces produits que l'on a laissé se détériorer, "oubliés" au fond du frigo ou en partie utilisés...

    Certes l'on peut être outré -et on l'est- par le gaspillage alimentaire mais peut-on "comparer" tous ces produits de goût et d'apparence de grande consommation, à -par exemple- ce pain de jadis sur lequel on esquissait avec un mouvement du doigt, une croix avant de l'entamer, et dont on conservait précieusement le moindre bout rassis ou sec?

    Que dire par exemple, de cette baguette de Grande Surface à 47 centimes d'euro qui, le lendemain, est dure et s'émiette ?

    Que dire de tous ces plats dits "cuisinés", en barquettes, surgelés ou en boîtes de conserve, dont on ne connaît pas vraiment la composition exacte dans le détail ?

    Et l'on nous dit qu'il y a des pays où les gens crèvent de faim et aimeraient bien avoir tous les jours au moins cette baguette à 47 centimes d'euro, ainsi que les uns et les autres de ces produits que l'on achète en surplus et que l'on finit par jeter !

    Si l'on jette, si l'on gaspille... On fait aussi la charité -pour se donner "bonne conscience"- avec quantité de produits "de qualité discutable et très bon marché" que l'on place dans les chariots pour les restaurants du coeur ou que l'on envoie dans des pays où les gens sont dans la misère...

    Et quel paradoxe aujourd'hui que celui qu'il y a, entre d'un côté la "malbouffe" et d'un autre côté tous ces centenaires en augmentation !

    Soit dit en passant, dans les années 2030/2040/2050 et au delà, des centenaires il y en aura moins !

  • Le comble, dans le "non sens" de notre époque ...

    ... C'est bien cette réforme de l'Enseignement, qui s'annonce et contre laquelle se fera et je l'espère sera massivement suivie, la grève du 19 mai 2015.

    En effet ce qui touche à l'éducation, à la transmission du savoir et des connaissances, et qui intéresse les enfants et les adolescents, en fait la prochaine génération, celle des femmes et des hommes des années d'au delà 2020/2030, ne peut sans conséquences dramatiques, inconnues, incertaines, aléatoires, désastreuses ; être bafoué, nié dans ses valeurs fondamentales, dans ses repères intemporels, dans le sens qui jusqu'à l'entrée dans le 21 ème siècle prévalait...

    Cette réforme est bien le comble du "non sens"... Elle est même ce qui caractérise le plus, le "non sens" de notre époque.

    Ainsi devrions nous assister à la suppression de tout ce qui différencie, à une renonciation à transmettre, à la mise en application de mesures qui élaguent, nivellent, à la négation de ce qui marchait et qui avait fait ses preuves ; tout cela au nom d'un égalitarisme absurde ? ...

    Le Président du Conseil National des programmes proclame : "la grammaire n'est pas un dieu"!

    Haine de l'excellence, haine de la différentiation, haine de soi, même ! Voilà le résultat !

    L'on veut ("Ils et elles" veulent) des enfants qui mettent en perspective au lieu de donner à ces mêmes enfants des repères de base...

    À "les" entendre, apprendre à nager, c'est se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé...

    Des jeux de ballon, c'est conduire et maîtriser un affrontement collectif...

    Et une lecture de contes, c'est mise à jour de quelques stéréotypes (loup, ogre, cochon, forêt...) ...

    "Nov'langue", "nov'mode", formules creuses, phrases dépourvues de sens, langage inaudible ... Pour cela "ils" sont forts, ce sont les nouveaux mots d'ordre, mais des mots qui font et élargissent les fractures sociales... Car au nom d'un égalitarisme absurde et d'un "nivellement par le bas", ce sont au contraire les inégalités qui progressent et s'affrontent, avec la violence qui s'intensifie en tant que seul recours...

    Ces "grands réformateurs" de l'Enseignement et des programmes éducatifs, dans une "nov'langue" aussi inaudible qu'illisible ont sans doute prévu -j'imagine- que, pour définir et expliquer aux enfants et aux adolescents ce qu'est l'acte sexuel, ils vont dire : rapprochement contondant entre deux personnes, accompagné de halètements et de sons gutturaux...

    Il va sans dire que l'on ne précise pas si les deux personnes sont une femme et un homme... Et, inacceptable, un homme (ou une femme) et un enfant (ou un adolescent)...

    Dans cette "nov'langue" à la mode dont usent les Intellectuels et les grands penseurs complices du Système et du Pouvoir en place, ainsi que quelques personnages plus moins "humoristes", ou "de scène publique et médiatisés (et qui n'arrêtent pas de "pondre des bouquins") , il y a une brutalité, une violence qui ne dit pas son nom, une indifférence à l'égard du "pauvre monde", un mépris souverain, une négation des valeurs fondamentales, une ostentation facebookesque et touitesque aussi envahissante qu'exacerbée... Qui ne peut appeler qu'à la révolte, qu'à la violence, de la part de ceux qui subissent (et nous sommes des millions à subir)...

    C'est pourquoi le 19 mai devrait être une journée de mobilisation comparable à la journée du 11 janvier 2015 où il y avait quatre millions de personnes dans la rue, dans toute la France...

  • Fille de la colère, le roman de Louise Michel, par Michel Peyramaure

    Louise michel

    L'auteur

    Michel Peyramaure est né à Brive en 1922. Il est l'auteur des biographies de Henri IV, Cléopâtre, Suzanne Valadon et Sarah Bernhardt…

    Il a reçu en 1979 le Grand Prix de la Société des gens de lettres pour l'ensemble de son œuvre.

    Résumé du livre

    Enfant, elle jouait à guillotiner le marquis de Carabas en chantant La Carmagnole. Fille de la servante-maîtresse d'un obscur châtelain de Haute Marne, Louise Michel grandit auprès de ce vieil homme lettré et voltairien. Adolescente, elle adresse des poèmes enflammés à Victor Hugo en exil. Institutrice à Montmartre, elle s'insurge devant la misère du peuple opprimé par le Second Empire. Elle écrit, milite, lutte. Durant la commune de Paris, elle est au premier rang des barricades. On la condamne et la déporte en Nouvelle Calédonie.

    Cette femme d'une laideur rayonnante s'attache des hommes qui ne l'abandonneront jamais : Clémenceau, Vallès, Rochefort. Sa guerre pour la liberté ne cessera qu'à son dernier souffle. La colère de cette « vierge rouge » a inspiré à Michel Peyramaure l'une de ses plus belles biographies romancées.

    Ce que je dis de ce livre

    Ce livre m'a littéralement bouleversé et cela d'autant plus de l'avoir lu en ces jours de 2015, ces jours que nous vivons depuis le mois de janvier, dans une époque qui par certains côtés les plus noirs, les plus effrayants, s'apparente à cette époque à laquelle vécut Louise Michel de 1860 à 1905 (elle était née en 1830 et mourut le 9 janvier 1905)…

    Ce monde de 2015, de celui à vrai dire qui a commencé à la fin du 20 ème siècle ; et le monde de 1860 à 1905, sont tous les deux comme deux paysages en même temps aussi différents et semblables qui se superposeraient l'un sur l'autre…

    Le monde du transport rapide en avion et en train grande vitesse, le monde de la télévision, de la téléphonie mobile et de l'internet d'une part… Et le monde des déplacements en fiacre, voitures à cheval, trains et paquebots à voile ou à vapeur ; sans TSF, sans téléphonie mobile et sans internet mais avec de nombreux journaux ou « feuilles locales » toutes tendances politique et autres confondues, d'autre part…

    Mais deux mondes aussi noirs, aussi effrayants, aussi contrastés entre l'obscurité la plus profonde et la lumière la plus éclairante, l'un et l'autre…

    La « vierge rouge » … C'est bien le terme qui convient à cette grande figure de la Commune -et de son temps- que fut Louise Michel. Non pas (cela personne ne le sait et ne le saura jamais) qu'elle fut réellement vierge ou non… Mais dans ce terme de « vierge rouge » j'y vois une violence, une intégrité surtout, une insubordination, une insolence, un mépris des apparences, une détermination à agir, une pureté de pensée, un rejet absolu de toute compromission… Et en même temps, indissociables, une bonté, un humanisme et une mansuétude hors du commun qu'elle a montrés dans certaines situations personnelles difficiles voire périlleuses de sa vie… Où elle fut attaquée, menacée de mort…

    Son intégrité était telle, qu'elle est allée jusqu'à lui faire refuser toute grâce, toute amnistie dont elle aurait pu bénéficier (grâce notamment à Georges Clémenceau) si ses compagnons de misère et de révolte eux aussi emprisonnés ou déportés ou même condamnés à mort, n'étaient pas eux aussi amnistiés et libérés en même temps qu'elle…

    Et lors d'une sortie au Bois (de Boulogne) en fiacre avec Victor Hugo âgé, elle s'est refusée aux « avances » du Grand Vieillard  encore bien vert, est descendue du fiacre pour retourner à pied chez elle…

    Bon, sur le plan « purement littéraire » on peut dire (Fayard d'ailleurs ainsi que d'autres éditeurs le lui avaient dit) qu'elle avait une écriture difficilement lisible, sans ponctuation, sans majuscules, sans orthographe… Mais elle a tout de même laissé à la postérité, des œuvres écrites, notamment « je vous écris de ma nuit », ses mémoires, ses correspondances…

    Je cite ces lignes, page 293 de l'édition de poche Pocket :

    « Aujourd'hui, être révolutionnaire ne signifie pas grand-chose. Même le gouvernement de Mac Mahon pourrait y prétendre. Une révolution c'est quoi : un ouragan qui chasse un pouvoir pour en mettre un autre à sa place. Il est meilleur, souvent pire lorsqu'il fait preuve d'une mansuétude apte à décourager les plus âpres de ses partisans, à leur rogner les griffes. J'ai un mot pour exprimer ce que je ressens : Ah que la République était belle sous l'Empire… Je veux dire par là… qu'on se bat avec plus de conviction contre une tyrannie sévère que contre une démocratie mollassonne.

    Le capitaine Launay du Virginie, le bateau qui amenait Louise Michel en exil en Nouvelle Calédonie disait à propos de l'anarchie, du mouvement anarchiste et libertaire vers lequel se tournait Louise Michel :

    L'anarchie est une tentation redoutable. Je l'approuve quand elle dénonce le pouvoir absolu que certains hommes exercent sur d'autres, et quand elle fait souffler sur le monde un vent de liberté, mais là est le danger. L'humanité n'est pas mûre pour l'anarchie, et je crains qu'elle ne le soit jamais. »

  • Les Jeux Olympiques et l'exposition universelle

          Pour le pays qui accueille et organise... et finance, les Jeux Olympiques sont un "gouffre financier" et donc bien plus de dépense, bien plus d'investissement à prévoir, que de profit et de recette au final, à attendre...

    Il n'en est pas tout à fait de même pour l'exposition universelle qui s'auto finance en partie, puisque les géants de la technologie, de l'industrie et de tout ce qui est innovant, disposent de budgets suffisamment importants pour prendre en charge les dépenses en installations et en gestion (travail, emploi, organisation)...

    Cela dit -et c'est bien là "la grande question"- quelles seront, quelles devront être en réalité, les capacités d'hébergement, pour l'accueil de millions de personnes venues du monde entier (sans compter bien sûr les Français eux-mêmes et leurs voisins Européens) ? Tant pour les Jeux Olympiques que pour l'exposition universelle (qui, elle, fera venir encore plus de monde que pour les JO, du monde entier) ?

    Lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris, la planète comptait un milliard et demi d'humains, et... il n'y avait pas d'avions long courrier par milliers dans les airs avec à chaque instant 600 000 personnes en permanence à dix mille mètres d'altitude nuit et jour... Il n'y avait que quelques grandes compagnies de navigation pour relier les principaux ports du monde au Havre ou à Cherbourg... Et les paysans du Languedoc, du Berry ou de la Lorraine, et les gens de la plupart des villes de France ne se déplaçant qu'en charrettes à cheval ou à âne sur trois ou quatre lieues, ne venaient donc pas en foule à Paris !

    Ce ne sont pas toutes ces chaînes d'hôtels de groupe Accor et autres, même créant chaque année depuis l'an 2000 de nouveaux hôtels autour des plus grandes villes et en Ile de France, qui vont pouvoir absorber des millions de gens... Déjà, pour le moindre festival tant soit peu "couru" et important, dans le genre du Festival d'Avignon par exemple, les capacités d'hébergement sont très nettement inférieures à la demande... de telle sorte qu'on voit partout des "campings improvisés" quand les gens ne dorment pas dans leur voiture...

    Si les comités de sélection décident que la France accueillera les JO ET l'expo universelle... Alors il faudrait envisager (ce serait une possibilité) d'aménager sur des terrains en friche aux alentours de Paris, d'immenses chapiteaux dortoirs ... et suffisamment de WC en petites cabines préfabriquées disposés à la chaîne autour des chapiteaux d'hébergement (et dans les rues de Paris)...

    Et pour nourrir durant le temps des JO ou de l'exposition universelle, ces millions de visiteurs, de touristes venus du monde entier ? Mais cela, c'est l'affaire des géants de l'industrie alimentaire et de leurs capacités de production et d'acheminement de milliers de tonnes de denrées...

    ... Et si, en plus, on vient avec Toutou ! (rire)...

    En fait, l'hébergement et la restauration à prévoir pour des millions de visiteurs et de touristes, ce n'est là qu'une partie du problème, et c'est déjà "assez démentiel" !

    Tout de même, en 1900, c'était "plus gérable" !

    ... En règle générale, pour toutes ces manifestations (grands festivals, expositions, foires, etc.) lors desquelles se déplacent des foules de visiteurs et de touristes, les principaux problèmes sont l'hébergement et le stationnement. En effet, prévoir, s'organiser, réserver (la plupart du temps plusieurs mois à l'avance), c'est "le parcours du combattant" !

  • Les herbes indésirables dans le jardin où poussent ces plantes que tout le monde regarde

         C'est un "noyau dur" que celui de ces intellectuels, de ces journalistes littéraires, de romanciers, d’écrivains, d’essayistes et de chroniqueurs médiatisés, autour duquel gravitent les électrons que sont tous ces personnages se produisant dans les salons officiels, sur la scène publique, à la télévision et sur le Web... Tous ces personnages qui, soit dit en passant, ne vivent pas loin s'en faut avec 1200 euros par mois, et qui, pour leurs loisirs, leurs lieux de vacances, leur alimentation, leur vestiaire et leurs voitures, ne "consomment" pas du tout comme le "commun des mortels" en ce sens qu'ils sont par leur mode de vie au quotidien, dans un environnement social et culturel totalement différent de celui, justement, du "commun des mortels" dont ils sont à cent lieues des soucis, des préoccupations, entre autres le souci de trouver un travail et ou de "joindre les deux bouts" à la fin du mois comme on dit !...

    Un immense espace d'audimat s’ouvre à tous ces personnages à la Une de l'actualité médiatisée, chaque jour, à chaque instant même, par ces millions de petites fenêtres sur l'actualité du monde que sont les écrans des téléphones portables, des tablettes, des appareils de télévision et des ordinateurs ; fenêtres par laquelle les seigneurs de la pensée, du propos et du discours, bardés de formation universitaire, de titres et de références, entrent dans nos univers quotidiens sans jamais le modifier en rien cet univers, autrement que par du rêve, de l'illusion...

    Polluent-ils les esprits et les cœurs par des discours inaccessibles au commun des mortels ou interprétés selon des sensibilités qui s’affrontent, et voilà que les faiseurs de modes et de tendances, soutenus par la presse et l’audiovisuel, s’empressent de les béatifier ces saigneurs de vérité et de toutes ces veines jugées chargées d’un sang impur…

    Cependant s'ouvrent de ci de là, de ces petites fenêtres par lesquelles peuvent passer s'ils y parviennent, quelques "accédants" ou "postulants" que les « élus », condescendants et pourvoyeurs de marginalités récréatives, ont laissé passer, selon l'idée que "la société doit évoluer dans une diversité de plus en plus complexe et dans une reconnaissance élargie"...

    Mais le manège ne prend jamais en marche les enfants pirates et ne fait jamais monter sur ses chevaux de bois les loubards de l’écriture ou de la pensée, ni les "enfants du marais" qui se balancent aux branches des arbres et font de la musique dans des bouts de roseaux percés à la pointe d'un canif...

    Sans doute sont-ils légions, tous ces enfants pirates plus ou moins poètes ou philosophes…

    Ils sont confus ou trop "simplets"... Et parfois vilains culs, comme ces babouins criards dont on se moque au zoo.

    Eh bien tous ces pirates, ne vous en déplaise, pourvoyeurs de la pensée universelle et consensuelle bénis par les médias, tous ces pirates poussent et repoussent sur tous les terreaux du monde. Et aussi longtemps qu’il le faudra, demain, après demain ou dans mille ans, ils entreront aussi à leur manière, dans l'espace public, informels et désobéïssants dans un monde formaté...

    Je revois ma grand-mère dans son jardin les jours de grand soleil d’été, avec son chapeau de paille bien vissé sur sa tête et enveloppée jusqu’aux chevilles d’un vieux tablier de cuisine, cultivant de nombreux légumes mais très peu de fleurs, s’exclamant comme on le fait pour la peste : « Ah, ces mauvaises herbes ! ça repousse toujours ! »

    Mais les mauvaises herbes, c’est aussi la vie !.. Mais comme l'on en voit guère l'utilité, du moins quand elles n'étouffent pas ou ne parasitent pas, on les juge mauvaises alors que sans elles, ne pousseraient pas les autres herbes et plantes dont on a besoin dans le jardin...

  • Quel "lieu de mémoire" pour demain ?

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          Voici 3 images (éco musée de Marquèze en Haute Lande) , puis 3 autres images (galerie marchande et cafétéria de surface commerciale)...

    Imaginez en 2254 un lieu réaménagé, un écomusée tel par exemple celui de Marquèse en Haute Lande, mais constitué d'une reproduction de galerie marchande de grande surface commerciale, de l'une de ces structures présentes actuellement dans les zones d'activité commerciale en périphérie de grandes villes... Un lieu "de mémoire" visité le dimanche en famille par des gens en 2254 ?

    Je vous laisse déjà imaginer le "devenir relativement proche" de ces structures de grandes surfaces commerciales, de cette "architecture du 21ème siècle" qui "ne ressemble à rien" et de laquelle ne se dégage aucune émotion, aucune esthétique, aucun sens... et qui ne sont que des constructions laconiquement utilitaires, édifiées en quelques jours, éphémères, et qui vont se détériorer en quelques années...

    ... Le "vide" culturel, architectural... Le "non sens", l'absurdité, l'absence de "message" pour les générations futures... de notre époque en laquelle tout le monde a le nez dans sa tablette, son portable à l'oreille, se produit sur Facebook et pousse des caddies pleins à la sortie des hypermarchés...

    ...L'on vit aujourd'hui dans des maisons construites en 3 jours, sur un bout de terrain de 600 mètres carrés qui coûte presque aussi cher que la maison, dans un lotissement... sans savoir comment s'appelle son voisin ni avoir depuis six mois qu'on est là, parlé avec lui... et que finalement on finit par rencontrer dans une association locale de marche, de vélo ou de danse ou d'atelier de cuisine (mais qu'en dehors de l'association on continue de ne jamais voir)... Et l'on a Toutou, Minou, Kakahouètt-a-jako, ou Lapinou ou Cui-Cui en cage... et la petite maisonnette joujou en plastok jaune et rouge et vert et bleu pour le moutchatcho !

    ... Imaginez le film documentaire à caractère culturel mémoire du temps jadis, dans un éco musée de 2254 sur la vie et sur l'activité des gens au quotidien ainsi que sur les gadgets technologiques dont ils se servent au début du 21ème siècle... (rire... mais rire tragique et lucide)...

    Je reproche à notre époque, non seulement de n'avoir point de sens, mais encore et surtout de nier le sens qu'il y avait depuis toujours, depuis l'origine de l'humanité... Un sens qui certes, pouvait être contestable, mais qui en était cependant un...

    Notre époque n'a aucun sens, aussi bien dans la manière dont nous nous nourrissons, dont nous nous habillons, dont nous pensons, dans nos modes de vie et de consommation, dans la relation que nous avons avec les autres, dans la relation que nous avons avec tout ce qui nous entoure, bêtes gens et choses...

    Il y a dans ce "non sens" de notre époque, quelque chose de dramatique, de désespérant, dont on crève peu à peu, qui fera qu'on disparaîtra, dans l'illusion d'un "mieux être", d'un mieux devenir"...

    Comme ce qu'il restera d'une chrysalide, une enveloppe floconeuse suspendue sur un fil de clôture, et que le vent finira par détacher, nos vies qui aujourd'hui papillonnent dans tous les sens avec des ailes aux couleurs vives dans des mouvements précipités, seront emportées et se fondront en poussières dans le paysage...

  • Le revers de la médaille

          Nous avons en France, le meilleur système de protection sociale au monde. Mais ce système a son "revers de la médaille" : il protège aussi ceux qui profitent ou plutôt qui abusent de ce système de protection sociale, et qui, dans le contexte, dans la réalité brute du monde d'aujourd'hui, dans les disparités économiques sociales et culturelles et de modes de vie et de comportements autant individuels que collectifs, sont plus nombreux et deviennent si l'on peut dire, plus "agressifs", plus "reventicatifs" et cela d'autant plus que les protagonistes de l'organisation, de la gestion de ce système de protection sociale, le meilleur du monde, par les dispositions prises et sans cesse adaptées à telle ou telle situation particulière d'un tel ou d'une "catégorie" de gens, contribuent à ce que ceux qui profitent et abusent soient plus envahissants et plus agressifs...

    Ce système de protection sociale le meilleur du monde, en France, c'est -on va dire- l'une des "grandes références" des "valeurs de Gauche"... et aussi, dans une certaine mesure, de la "Droite Républicaine populaire" issue de l'époque du Général De Gaulle et plus anciennement, de la 4ème république d'après la fin de la seconde guerre mondiale... Epoques durant lesquelles, jusqu'à la fin des années 80, il n'y avait pas toutes ces disparités sociales, économiques et culturelles qui sont celles du monde d'aujourd'hui... Et où le "coeur des gens" était "majoritairement de Gauche" même si lors de bon nombre d'élections l'on votait "à droite" à un peu plus de 50%...

    Cet ensemble de disparités sociales, économiques et culturelles, est devenu un "bouillon de culture" planétaire de plus en plus indigeste, voire corrosif, mais exhalant en surface de nouvelles fragrances séductrices... Et les "maîtres alchimistes" que sont les "nouveaux sorciers" de l'économie et de la culture, et en même temps les décideurs, imposent leurs "recettes", rendant ainsi le "bouillon de culture" encore plus corrosif.

    Même si, de nos jours encore, le "coeur des gens" au fond, demeure attaché à "ces valeurs de Gauche" qui sont aussi, soit dit en passant, "à peu de chose près" celles de la Droite Républicaine...

    Comment voulez-vous qu'un modeste retraité, ou qu'un salarié au SMIG craignant pour son emploi, payant ses impôts, jouissant sans abus d'un système de protection sociale le meilleur du monde, "ne roulant pas sur l'or" et habitant dans une "cité"... Puisse mettre dans l'urne le même bulletin que celui qu'il mettait il n'y a encore pas si longtemps ?