Articles de yugcib

  • Le silence

    C'est un immense silence qui surgit

    Envahit et écrase

    Je ne sais comment dire

    Un silence qui surgit

    Reçu comme une gifle

    Un désaveu de cette violente et vertigineuse poussée

    Qui te fait être et dire de tout ton être

    Un immense silence qui contient tout

    Et le monde et tout ce que tu n'es pas

    Et la violente et vertigineuse poussée

    Te paraît vaine

    Dépouillée de toute sa consistance

    Et tous les moteurs autour de toi bruissent et s'activent

    Tous ces moteurs qui chacun à leur manière fonctionnent

    Nécessaires et d'une présence qui te force

    À ne plus être à ne plus dire

    Ainsi vient la panne

    La panne de ton moteur

    Le halètement arrêté

    Les pales en l'air immobiles et encore toutes chaudes

    Et si tu parvenais à emplir ce silence

    Ce silence comme un vide

    De la présence de toi

    Et de la présence de tout ce qui se voit et s'exprime autour de toi ?

    Non tu n'y parviens pas

    Et qui d'ailleurs peut y parvenir ?

    Il y a peut-être dans ce silence qui surgit

    Envahit et écrase

    Je ne sais comment dire

    Une réponse

    Une réponse que tu n'écoutes pas

    Que personne n'écoute

  • La dureté

    Il n'y a pas de vraie dureté sans mansuétude, sans capacité d'amour ...

    La dureté, systématique et de chien furieux qui aboie, ou silencieuse "qui n'en pense pas moins", ou complice et bien le nez dans le vent qui souffle, ou par je ne sais quelle "logique primaire", et sans jamais la moindre mansuétude, le doigt levé bien accusateur fût-ce tant soit peu justifié, de bon aloi et partagé par le plus grand nombre... C'est dans le sens commun, le sens le plus commun...

    ... Je n'adhère pas à ce "sens commun" qui "singe" la morale dont tant se réclament,  tout comme l'ennemour qui singe l'amour parfois à s'y méprendre...

    (Je rappelle que l'ennemour ce n'est point le contraire de l'amour, ce n'est point "ne pas aimer", ce n'est point la haine même... Mais que c'est pire que de ne pas aimer, puisque c'est faire semblant d'aimer, ou n'aimer que « parce que », ce qui est une parodie de l'amour ; une tragédie à vrai dire, assez souvent, lorsque le « parce que » n'est plus...

  • Oh, Trépassés ... !

    Trépassés

    On vous a fait un Jour

    Un Jour qui est le lendemain de celui des Saints

    De tous les Saints

    Ce sont les Saints les élus alors ?

    Oh Trépassés

    Trépassés de tous les cimetières

    Trépassés à grands pieux de marbre bleu

    Trépassés à petits tertres de terre

    Trépassés visités une fois l'an

    Par les ennemoureux

    Par les Ilétécecihilétécela

    Par les venus par bienséance

    Oh Trépassés

    Dont les traits sont passés

    Dont il reste que des pointillés de plus en plus espacés

    Oh Trépassés

    Vous trop passiez de votre vivant disait-on parfois

    Et aujourd'hui Jour des Morts

    Vous très passez

  • Dorothea Lange

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         Dorothea Lange est une photographe Américaine née le 26 mai 1895, décédée le 11 octobre 1965 ; connue pour avoir réalisé un grand nombre de clichés durant la grande dépression des années 1930 aux USA.

    Elle avait été recrutée par le Resettlement Admistration, qui, par la suite, devint le Farm Administration, un organisme dont la vocation était d'aider les fermiers les plus démunis.

    Elle publia ses photos montrant la pauvreté et la misère de la rue, dans le San Fransisco News.

    « On devrait employer l'appareil photo comme si demain on devenait aveugle » (Dorothea Lange)...

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    Ainsi quelques photographes sont-ils des témoins de la vie des gens, immortalisant si l'on peut dire, ces visages en détresse, ces gens du peuple dont personne ne se soucie, de ces gens qui galèrent et vivent dans la misère... En revanche, d'autres photographient plus souvent les stars, les vedettes, les ministres, les grands ténors de la vie politique ou économique... Et tout ce qu'on voit page après page dans les revues people, les magazines d'actualité...

    Cette femme qui tient un bébé contre son sein, a un visage ravagé mais néanmoins très beau... Je trouve...

    ... Le côté esthétique qu'il y a dans ces photos (précision dans la prise de vue, nuances traduites, contrastes, éclairage, recherche, absence d'effets trompeurs... Par lui-même, produit son propre effet, un effet qui dépasse la dimension de l'émotion à l'état brut, bien réelle cependant, ici... Et donc, le "message" transmis dans chacune de ces images, est plus porteur, que s'il n'y avait que l'émotion produite...

    ... L'Art, au service d'une vérité dans une dimension humaine et réaliste, bien plus qu'au service de l'émotion de sentiment qui elle, assez souvent, rompt le lien de la relation, sépare les gens entre deux croyances en opposition... C'est ainsi que je conçois l'Art... Et dans l'Art de l'image, dans l'Art de la photographie, dans l'Art du cinéma, dans l'Art théâtral, peut-être plus encore que dans l'Art littéraire ; "l'apolitisme" (l'indépendance absolue, la liberté) me semble une nécessité...

    En somme, l'Art est (devrait être) "apolitique"... Ou alors, "il fait de la politique à sa façon"...

  • Deux plus deux

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     … Eh, Blanchette, combien font 2 plus 2 ?

    Et Blanchette, la vache, te regarde, de ses bons yeux paisibles, et allonge son museau frémissant tout mouillé, comme pour effleurer ton visage... Elle lève alors sa queue et pisse dru sur le pré, ouvrant ainsi un cratère dans une bouse sèche...

    J'ai connu dans les années 50 un petit garçon de six ans que son père menait à l'école sur son vélo, assis qu'il était, à califourchon sur le cadre du vélo, son père derrière lui, demandant : « alors, 2 plus 2 ça fait combien ? »... Terrifié par la soudaineté de la question, de cette question qui revenait à chaque début de trajet, le petit garçon était comme muré dans un silence qui lui vrillait le ventre, et bien qu'il se doutait que 2 plus 2 ça faisait quatre, il se pissait dans les méninges...

  • Entre vision politique et vision littéraire (ou humaniste)

         Avoir une vision politique, a-t-il un sens ?

    Et qu'en est-il d'une vision purement littéraire, humaine, de témoignage, de poésie et de pensée, et cela d'autant plus, sans aucune vision politique ?

    Si ma préférence on va dire, ou plus exactement mon inclination, se situe du côté de la vision purement littéraire, humaine, de témoignage, de poésie et de pensée ; il n'en demeure pas moins que cette vision n'est pas tout à fait pour moi, une réponse satisfaisante dans la mesure où je trouve cette vision « incomplète »...

    Ainsi, par exemple, dans l'opposition que l'on peut mettre en évidence entre d'une part la non violence et l'humanisme d'Albert Camus, et d'autre part l'engagement, la nécessité et la justification de la violence, de Jean Paul Sartre ; nous voyons bien là cette différence qu'il y a entre « avoir une vision politique » (associée à une « vision littéraire et philosophique » d'écrivain, ou associée à l'agissement d'un acteur de la vie sociale et économique) ; et « avoir une vision purement littéraire, philosophique et humaniste » même « engagée » mais en l'absence de vision politique partisane...

    Deux vérités en somme, qui se font face, mais séparées l'une de l'autre, et chacune des deux finalement, incomplètes...

    Deux vérités qui, dans l'actualité du monde d'aujourd'hui, gagneraient peut-être à se relier, à se fondre entre elles en une seule vérité ...

    Mais est-ce cependant, cela ?

    Une vision purement littéraire et poétique (et humaniste, et de pensée)  qui parviendrait à se traduire dans le réel, dans la vie même de celui qui a cette vision, dans sa relation avec ses semblables, peut, oui, être une réponse satisfaisante... Mais à la seule condition cependant, qu'une telle vision puisse intégrer dans tout ce qui la compose et lui donne du sens, la réalité même, la réalité brute, la réalité apparente, la réalité non visible , le "coeur de la réalité" à vrai dire... Et c'est là que "ça se complique sérieusement", que cela devient difficilement gérable, et que l'équilibre recherché (et le mieux approché possible) devient aléatoire... Et, dirais-je « funambulatoire »...

    J'ajoute qu'intervient toujours, à un moment ou un autre, la nécessité du choix, et que la nécessité du choix est une réalité incontournable, à laquelle nul ne peut se soustraire... Alors même que le choix ne peut se faire que dans une connaissance de cause qui n'est jamais totale et absolue...

  • Rétroactivité d'une loi

         La rétroactivité dans l'application d'une loi, d'une règle, d'un principe, est, sous n'importe quel régime, sous n'importe quel gouvernement, sous n'importe qu'elle institution, constitution... Une absurdité, un dédit même, de tout un système politique, judiciaire, économique, social, lequel système s'articule précisément sur une constitution, sur des principes de base fondamentaux qui ont été déterminés et proclamés...

    Une loi, toute loi, est édictée à tel moment dans le temps, que cette loi soit celle votée par des représentants du peuple dans un état républicain et démocratique, ou bien décidée d'autorité et par seul vouloir, par un monarque, un dictateur, une assemblée de décideurs autour du pouvoir d'un seul... Et parce que la loi n'existe que depuis le moment où elle a été votée, ou décidée ; avant ce moment là, elle n'existait pas...

    Comment peut-on exiger, décider qu'une loi qui n'existe pas avant d'exister, puisse être appliquée?

    "Nul n'est censé ignorer la loi" (c'est à dire que des dispositions en matière de diffusion, de publication de la loi sont prises afin que tout le monde en ait connaissance)... Et donc, à partir du moment où une loi est votée, ou décidée et ensuite publiée, diffusée, elle s'applique dès le jour où elle devient applicable, effective... Le citoyen est alors responsable ( il sait, il s'y conforme ou bien il transgresse en connaissance de cause, il prend le risque ou ne le prend pas, de la transgression)...

    Mais avant, avant que la loi n'existe, parce qu'il n'y a pas cette loi, le citoyen n'est pas responsable et n'a donc pas de compte à rendre.

    Ainsi les dispositions fiscales concernant les comptes d'épargne des Français (en l'occurrence les plans d'épargne logement et les comptes d'assurance vie à taux régulier déterminé-ou articulés sur des unités de compte en rapport avec l'évolution de la Bourse), applicables depuis 1997, et donc, non pas à partir du 1 er janvier 2014, sont-elles anticonstitutionnelles, et à ce titre, constituent un dédit flagrant de nos institutions, non seulement de nos institutions de la 5 ème république, mais encore des institutions des régimes précédents...

    Un dédit flagrant, parce que cela crée un précédent, un précédent qui devient une "porte ouverte" à toute autre sorte de disposition ultérieure dans le même genre...

    Par exemple : une disposition qui instituerait l'âge légal de la retraite (la mise en paiement d'une pension de retraite) à partir de 65 ans depuis 2008 (alors que nous sommes en 2013 et bientôt en 2014)... Cela voudrait dire que quelqu'un qui était âgé de 60 ans en 2008, et qui a perçu une pension de retraite depuis 2008, et qui n'avait donc pas 65 ans en 2008, devrait selon la loi (rétroactive) reverser tout ce qu'il a perçu durant cinq ans ! (puisqu'il lui manquait 5 ans en 2008)... Imaginez les conséquences... avec notamment l'obligation peut-être pour certains, de devoir vendre leur maison, et de se retrouver à la rue !

    Les dispositions fiscales concernant l'épargne des Français, telles qu'elles ont été présentées (avec effet rétroactif depuis 1997) seront rejetées (et ne peuvent que l'être) par le Conseil Constitutionnel)...

    Ces dispositions là, telles qu'elles ont été présentées, sont la plus monumentale erreur, la plus monumentale absurdité, la plus impopulaire -et scélérate- mesure, qu'un gouvernement quel qu'il fut, ait jamais prise... Sous la 4ème, sous la 3 ème république, et même sous l'Ancien Régime avant la révolution française de 1789... (Quand le Roi disait, c'était toujours "à partir d'aujourd'hui")...

    ... C'est pourtant simple à comprendre : avant qu'une loi n'existe, elle n'existe pas! C'est à dire que, quand tu souscrivais à un plan d'épargne logement en 1998, tu ne payais rien sur les intérêts acquis dans ce plan d'épargne, c'était une évidence et en face de cette évidence tu ne pouvais en aucun cas penser qu'un jour il faudrait payer depuis le début en 1998!

    La rétroactivité d'une loi, c'est faire exister cette loi avant qu'elle n'existe le jour où elle commence d'exister.

  • Ne pas savoir lire ...

         Je fais ici un comparatif si je puis dire, entre "ne pas savoir lire en 1813" et "ne pas savoir ou ne pas vouloir se servir d'internet en 2013"...

    ... Dans le monde qu'était celui de 1813 dans la civilisation européenne -et occidentale- et par extension celui de la partie Est de l'Amérique du Nord ; ne pas savoir lire ni écrire -pour le "commun des mortels" faut-il préciser- n'était pas, à l'époque, un "lourd handicap". En effet, bon nombre de gens n'avaient eu, le plus souvent très épisodiquement, qu'une instruction primaire de base dispensée par l'Église (par le curé de la paroisse ou par des religieux)... À peine ces gens là savaient-ils lire des textes très courts composés de phrases simples, et écrire leur nom...

    Pour la lecture de livres imprimés, de journaux, seuls les bourgeois, les nobles, les gens qui avaient reçu une instruction on va dire "plus secondaire", savaient, et avaient une connaissance plus ou moins étendue dans divers domaines...

    Le "commun des mortels" donc, était en grande majorité, un homme, une femme "de la terre", une personne qui gagnait sa vie "à la force de ses bras", et, pour "les affaires courantes", il n'était pas nécessaire d'avoir été beaucoup à l'école, du fait que ces "affaires courantes" étaient très basiques, axées sur une économie locale de petits marchés et de petits commerces, et avec de temps à autre, quelque rapport avec l'administration, la justice, l'armée, la gendarmerie, le notaire, le médecin...

    ... Dans le monde qui est celui de 2013 dans la civilisation occidentalisée mais globalisée à toute la planète, ne pas se savoir ou ne pas vouloir se servir d'internet, alors que, question lecture écriture école collège lycée études supérieures "on a fait tout de même quelques progrès depuis 1813"... C'est à mon sens, là, "un lourd handicap"...

    Et ces quelques "communs des mortels" (mais pas seulement cependant) qui, en majorité très âgés (mais pas tous) et en moins grand nombre des gens de 30/40 ans voire des plus jeunes... qui ne savent pas se servir d'internet et d'un ordinateur, ou qui -par choix conscient ou tout simplement parce qu'ils n'en éprouvent pas le besoin... Font figure à mon sens d'illettrés , je dis bien d'illettrés dans le sens d'être privé d'un outil de communication devenu indispensable dans la vie quotidienne en 2013... Et il s'agit selon moi d'un handicap "plus lourd" qu'était celui de ne pas savoir lire et écrire en 1813...

    Imaginez une vie sans internet, sans ordinateur, avec pour seul moyen de correspondre avec sa famille au loin, avec ses amis, la lettre écrite à la main, le "coup de fil" comme celui qu'on passait encore pour parler avec sa cousine ou sa mamy à l'autre bout de la France en 1970, avec des photos qu'il faudrait faire développer à partir d'une pellicule chez un photographe, avec des films sur bobine qu'il faudrait mettre dans des projecteurs et voir sur un écran, etc...

    Et pour un écrivain, la galère, avec une machine à écrire, aller trouver un imprimeur et un éditeur...

    Et pour un artiste, idem, devoir exposer ses travaux dans un atelier, une galerie, trouver un producteur... Alors qu'aujourd'hui avec internet, le numérique, la diffusion, le traitement instantané de l'image, du son, du mouvement, on peut faire tout ça tout seul...

    ... Oui, aujourd'hui, en 2013, ne pas savoir se servir d'internet (ou ne pas vouloir), c'est quand même "assez handicapant"...

    ... Si j'ai choisi d'établir ce comparatif entre 1813 et 2013, c'est parce qu'en 1913, donc il y a tout juste un siècle, le monde avait déjà beaucoup évolué, et que le "commun des mortels" (en particulier en France avec l'école publique obligatoire) avait déjà accès à l'instruction, une instruction qui, pour primaire qu'elle était essentiellement, n'en était pas moins très complète notamment avec le niveau du certificat d'études... (éventuellement complétée par le brevet, voire le brevet supérieur, au delà de la "classe de fin d'études", collège ou lycée)...

    En 1913, la plupart des gens tant en ville qu'à la campagne, lisaient des livres (des romans, mais pas seulement, c'est à dire des oeuvres de grands écrivains aussi) et même si le livre coûtait cher, il se vulgarisait, se répandait avec déjà des collections "relativement bon marché"... Et surtout, j'irais même jusqu'à dire, que, question réflexion, culture ; du fait des programmes scolaires de l'époque et en particulier de l'importance accordée à la langue française, à la compréhension d'un texte, à l'orthographe, à la grammaire, à l'instruction civique, à la rédaction (véritables sujets de réflexion et d'exercice pour le développement de l'esprit)... On était plus "costaud" donc, question réflexion et culture, dans le peuple, en 1913, que aujourd'hui en 2013 en dépit de tout ce qu'on peut trouver sur internet, dans les revues spécialisées, dans tous les livres si nombreux et si divers en différents savoirs...

    Nous avons assisté, surtout après 1968, à une dégradation progressive et généralisée, dans tout le système éducatif, et également à des clivages de plus en plus marqués, entre d'une part un enseignement "formaté" et de moins bonne qualité, et d'autre part un enseignement plus "sélect", celui là peu ou difficilement accessible aux classes sociales défavorisées... Dans le "public" même, on voit des établissements "côtés" voire « très bien côtés » et des établissements de "seconde zone" (et c'est encore plus marqué dans l'enseignement secondaire et supérieur, avec la "Fac générale" où vont les 10/10,5 au bac (les futurs chômeurs) et les grandes écoles ou IUT de pointe (qui elles font -cela se voit de plus en plus- des futurs migrants pour les USA, le Canada, la Chine, l'Australie, le Japon, les pays émergents)...

    Nous sommes en train de revenir -d'une certaine façon c'est vrai- petit à petit, et cela sans qu'on s'en rende vraiment compte, à ce qu'était le monde de 1813 dans une société à "deux vitesses" (deux vitesses nettement différentes l'une de l'autre)... Avec bien sûr ce qu'il n'y avait pas en 1813 c'est à dire internet, entre autres...

    Comme si l'on "enterrait peu à peu" dans l'indifférence générale et dans la banalité d'un quotidien de consommation de gadgets, dans une médiocrité généralisée, et tout cela sous les coups des grands prédateurs de la finance et des grands groupes comme Vinci et Véolia et autres consortiums planétaires réalisant de gigantesques profits ; comme si l'on enterrait donc, toutes les grandes avancées sociales et culturelles auxquelles on a assisté depuis la fin du 19 ème siècle jusque dans les années 1970/1980...

    Et ce ne sont pas avec les "pays émergents" (soit dit en passant c'est normal et "dans l'ordre des choses" qu'ils émergent)... que l'on va voir évoluer ou plutôt ré-évoluer la « marche du monde » comme de 1900 à 1970 en gros... À mon avis c'est "assez mal parti pour un bon bout de temps" !

  • Le long voyage de l'Homme dans le temps et sur la Terre

    l-homme-et-la-terre.pdf l-homme-et-la-terre.pdf

    ... Voici un document que j'ai rédigé dernièrement, sur l'Histoire, sur le voyage de l'Homme tout au long des âges préhistoriques, depuis les premières migrations il y a 2 millions d'années hors du continent Africain au Paléolithique Inférieur, puis ensuite au Paléolithique Moyen et au Paléolithique Supérieur, jusqu'à la fin de la dernière période glaciaire au delà de laquelle on entre dans le Néolithique avant finalement de voir apparaître les premières civilisations anciennes de l'Histoire (Egypte et Moyen Orient, Asie du Sud Est et du Centre, Indonésie, Amériques et Europe). 

     

  • Les particules élémentaires, de Michel Houellebecq

         ... Y'avait Coluche, y'a plus Coluche... (et c'est dur qu'il n'y soit plus!)

    Le monde était ce qu'il était mais y'avait Coluche... Le monde est toujours ce qu'il était -et même pire-  Mais y' a plus Coluche...

    Y'a Houellebecq... Mais Houellebecq c'est pas Coluche... Mais y'a quand même Houellebecq... Le monde est encore pire que ce qu'il était, mais avec Houellebecq à défaut de Coluche, j'arrive à "m'y faire" (tant bien que mal c'est vrai, mais quand je lis du Houellebecq je me marre et je vois le fil se dérouler et je comprends mieux les choses rien que la façon dont il les dit ces choses, Michel Houellebecq ! … Dis-je...

    ... Le moins que l'on puisse dire c'est que "Les particules élémentaires", de Michel Houellebecq, déposé en juin 1998 ; s'adresse à un public "plutôt averti", c'est à dire à un public qui n'est pas tout à fait le même que celui qui achète des romans "grand public", des livres distrayants ou mélodramatiques que l'on lit sur la plage, dans le train ou dans le métro...

    L'on entre avec ce livre dans la réflexion solitaire d'un des personnages principaux, une réflexion qui s'avère être le point de départ d'une révolution scientifique comparable à l'oeuvre d'Einstein.

    Dans un centre de recherche génétique, Michel Djerzinski, le demi frère de Bruno, qui avait mené des expériences de pointe sur le clonage d'animaux dans son laboratoire parisien du CNRS, travaille à un projet qui va produire une nouvelle espèce humaine non dénuée cependant, de personnalité et de plaisir sexuel.

    Le travail de Michel, poursuivi après sa mort en 2009, conduit à la création en 2029, d'une espèce humaine génétiquement modifiée et contrôlée, mais finalement condamnée à l'extinction...

    Une fellation notamment ( c'est fou soit dit en passant dans ce livre, ce qu'il y est question de fellation) y est décrite cliniquement et scientifiquement dans le moindre détail, avec les terminaisons nerveuses et tout ce qui se passe jusqu'au cerveau...

    ... Je cite ce passage, page 153/154 :

    "L'histoire de la vie sur Mars se manifestait comme une histoire modeste. Cependant (et Bruno Masure ne semblait pas en avoir nettement conscience), ce mini-récit d'un ratage un peu flasque contredisait avec violence toutes les constructions mythiques ou religieuses dont l'humanité fait classiquement ses délices. Il n'y avait pas d'acte unique, grandiose et créateur ; il n'y avait pas de peuple élu, ni même d'espèce ou de planète élue. Il n'y avait, un peu partout dans l'univers, que des tentatives incertaines et en général peu convaincantes. Tout cela était en outre d'une éprouvante monotonie. L'ADN des bactéries martiennes semblait exactement identique à l'ADN des bactéries terrestres... / ... / ... Si l'ADN était partout identique il devait y avoir des raisons, des raisons profondes liées à la structure moléculaire des peptides, ou peut-être aux conditions topologiques de l'autoreproduction. Ces raisons profondes, il devait être possible de les découvrir ; plus jeune, il s'en souvenait, une telle perspective l'aurait plongé dans l'enthousiasme."

    ... Et, page 346 :

    "Les herbes de la berge étaient calcinées, presque blanches ; sous le couvert des hêtres la rivière déroulait indéfiniment ses ondulations liquides, d'un vert sombre. Le monde extérieur avait ses propres lois, et ces lois n'étaient pas humaines."

  • La "pensée du jour" ... (rire)

    ... On fait ce qu'on peut...

         À six heures du matin, ce samedi 19 octobre 2013, assis sur le banc devant ma maison dans les Vosges, un ciel de nuit sans nuages, une lune toute ronde qui va bientôt disparaître derrière la montagne en face et qui décrit dans le ciel la même courbe que le soleil le 19 avril...

    "Au panthéon", ça me fait penser à "au pantalon"...

    Car des morts vont au panthéon tout comme des taches vont au pantalon...

    Si pour un Croyant, la vie éternelle c'est pas vain, en revanche pour un mort, le panthéon c'est vain, aussi vain qu'une tache sur le pantalon...

  • Petite réflexion sur l'autofiction ...

         L'autofiction c'est bien beau... Mais lorsque, par personnages fictifs interposés et par une histoire ressemblante, et même tout cela dans un récit arrangé... La ficelle s'avère un peu grosse, alors je pense qu'il vaut mieux envisager d'éviter, ou du moins hésiter à verser dans le domaine public, purement et universellement public on va dire... Un tel récit...

    À moins, évidemment, de trouver une ficelle un peu moins grosse (disons  comme un fil , ce fil là, mêlé à d'autres fils)...

    Il y a cependant une autre possibilité : celle de faire de l'autobiographie vraie, pure et simple, avec de vrais personnages existants ou ayant existé, de se mettre soi-même en scène quoique plutôt en témoin ou en narrateur qu'en acteur principal... Mais alors il est préférable d'être l'un de ces auteurs, écrivains, d'une toute autre trempe que celle de ces auteurs à la mode, journalistes, hommes politiques, économistes, humoristes, artistes, dont les oeuvres pullulent sur les étals des maisons de la presse, des Leclerc Culturels ou de France Loisir...

    ... Il y a en gros, deux raisons qui me font dire ce que je dis ci dessus :

    -La première, c'est que l'autofiction dont la ficelle peut paraître un peu grosse, n'intéresse personne à l'exception des gens qui, de par leur vécu, de par leur sensibilité, se sentent concernés eux-mêmes, et donc, sont alors intéressés plus ou moins vivement... Ou encore, lorsque le récit se révèle -le plus souvent "à posteriori"- d'une certaine valeur littéraire par sa forme, son style, son langage...

    -La deuxième c'est que le récit ainsi produit et diffusé ou publié, implique par personnages interposés, des gens de son entourage qui ne souhaitent pas forcément être reconnus ou apparaître sur la scène publique.

    ... Mais il faut croire (ce que je déplore) que bon nombre d'écrivains et auteurs "à la mode" ou "bien en cour", se préoccupent peu voire pas du tout, de ce genre de question... Et en conséquence, déversent plus ou moins leur vie privée sur la place publique comme on tartine de confiture une grande tranche de pain... (ce qui, somme toute, est assez banal dans le genre)... Si encore la confiture sortait quelque peu de l'ordinaire !

  • Des tablettes d'argile des Sumériens à Internet

         L'ingénieur français Ferdinand Carré conçut et fabriqua le premier bateau réfrigéré, le Paraguay, qui fut lancé en 1877. Ainsi vit le jour dans le dernier quart du 19 ème siècle, une nouvelle ère du commerce maritime à longue distance, l'ère du transport des produits frais. Désormais le boeuf argentin et le gigot d'agneau australien pouvaient enrichir les soupers européens...

    La "mondialisation" avait donc déjà commencé, de même type si l'on peut dire, que la mondialisation d'aujourd'hui, avec l'essor des industries, de la technologie, du développement du commerce et des échanges dans le monde entier, du transport par chemin de fer et  flottes marchandes équipées de navires à vapeur, à partir du milieu du 19 ème siècle...  

    À vrai dire cette mondialisation avait commencé bien avant l'ère industrielle et technologique présente depuis 1850... Elle avait commencé depuis la plus haute antiquité, et même depuis le Néolithique, depuis le Paléolithique Supérieur, et, à l'origine même de l'humanité issue de Homo Erectus, puis de Homo Sapiens, lorsque toute la Terre finit par être peuplée de diverses populations disséminées et éloignées les unes des autres...

    Des premiers échanges entre peuples, tribus, groupes humains, qui alors envoyaient à travers plaines, steppes et montagnes, des voyageurs et des aventuriers ou si l'on veut des "éclaireurs", l'on arrive aux 12 ème, 13 ème, 14 ème, 15 èmes siècles, aux caravanes de chameaux, d'ânes, de chevaux ; à la "route de la soie", puis à partir du 16 ème siècle, au transport par des navires à voiles en contournant l'Afrique, et la pointe méridionale de l'Amérique du Sud... Soit dit en passant, l'Egypte des Pharaons, les Phéniciens, les Grecs anciens, les Romains, les peuples de l'Asie du Sud Est construisaient des navires et disposaient de flottes marchandes (et guerrières)... Avant le navire à voile latine ou voile carrée, qui fut un progrès notoire puisque ce type de voile permettait de naviguer en étant moins dépendant de la direction du vent, le tout premier "grand couloir" d'échanges à longue distance (donc avant le 15 ème siècle) fut celui qui joignait l'Afrique de l'Est (anciennement le Punt -Ethiopie- jusqu'à la Somalie actuelle et plus au sud le Mozambique actuel) aux côtes de l'Inde et de tout le Sud Est Asiatique, et la Chine... En effet, ce secteur maritime était particulièrement intéressant, puisque la mousson humide poussait les navires à l'aller, et que la mousson sèche poussait les mêmes navires dans le sens du retour...

    Depuis les ports de la mer rouge et du golfe persique, remontaient vers la méditerranée, de longues caravanes de chameaux...

    ... L'on pense toujours "à priori" et parce que l'on se réfère à notre mode de vie actuel, et aux différents problèmes économiques, politiques et sociaux de notre époque moderne, que la "mondialisation" est un phénomène surtout nouveau depuis la fin des années 1990, et certains qualifient cette "mondialisation" de "folie planétaire", de "démentielle", de "nuisible pour le genre humain", "contraire aux valeurs de l'écologie" et autres qualificatifs ou définitions...

    Ce qui a réellement changé par rapport à "avant 1850" (et à plus forte raison à "avant 1990") c'est la rapidité, l'instantanéïté des relations et des échanges, notamment avec les mouvements d'argent et de capitaux, l'internet... Nous sommes passés de la tablette d'argile des marchands Sumériens, au papyrus, au papier monnaie, aux pièces d'argent et d'or, aux lettres de change et de crédit, au chèque, à la carte Mastercard, à Paypal, au crédit-revolving, à toutes sortes de moyens électroniques et virtuels (et instantanés) de paiement, d'échange, d'achat, de vente...

    La cervelle d'agneau congelée de Nouvelle Zélande de 2013 qui arrive à Rungis par avion cargo frigo ou par bateau usine cales réfrigérées, a pour cousin très proche, le steak de boeuf argentin de 1890 qui arrivait par le Paraguay jusqu'au Havre puis par le train jusqu'aux Halles de Paris...

    ... Je ne parle pas ici, de la rupture de la chaîne du froid à un moment ou un autre durant le voyage, rupture évidemment "temporaire et occasionnelle" tant en 1890 qu'en 2013...

    ... De temps à autre, il est bon (ou nécessaire) de "remettre les pendules à l'heure"... En effet, quand il est naturellement midi et qu'on décrète qu'il est seize heures voire même vingt heures, on prend l'habitude de voir la nuit ne pas arriver, surtout si l'on est en plein été...

    Pour beaucoup de gens "anesthésiés" par la "pensée unique" (et inique) des Télés principalement, et de tout média dont en particulier la masse d'informations diffusée sur le Net en millions de "touitts" quotidiens ne ressemblant en aucune façon en des gazouillis d'oiseaux... La mondialisation c'est soit un épouvantail, soit la panacée universelle, et au bas mot "il faut s'y faire, il faut s'y résoudre, vaille que vaille, de gré ou de force"... Comme si c'était un phénomène apparu seulement depuis que l'on voit des porte-containers et des pétroliers géants par centaines, par milliers, sur tous les océans du monde, et d'interminables "théories" de gros camions sur les autoroutes d'Amérique du Nord et d'Europe et d'ailleurs... Comme si, par le passé, dans le lointain passé même, il n'y avait jamais eu de ces mutations profondes dans l'économie, dans l'industrie, dans la technologie, dans l'agriculture, dans les modes de vie, dans la société, et cela sur toute la planète, certes en des époques et en des lieux décalés les uns par rapport aux autres... De ces mutations profondes qui ont eu elles aussi, des conséquences dans la vie quotidienne des gens et qui ont tout bouleversé parfois seulement en deux ou trois générations...

    Les discours politiques, mais aussi religieux ou idéologiques, de tous bords, de la droite à la gauche, d'un extrême à l'autre, d'un fanatisme à l'autre, tiennent tous le même langage mais ce langage on ne l'entend en gros, que sous deux formes différentes aussi "anesthésiantes" l'une que l'autre, à savoir, d'un côté la peur, le pessimisme et le rejet orchestrés, avec tous les arguments possibles et imaginables dans le même sens négatif pour le devenir de l'humanité ; et de l'autre côté, un optimisme quasi « angélique » et l'entretien d'une espérance immense -et tout aussi orchestrée- pour des centaines de millions de gens qui en 2 générations passent du moyen âge à l'ère moderne du développement économique et technologique, et qui, bien sûr sont plus nombreux à en profiter (de la mondialisation)...

    Comme si les uns et les autres, avec tous leurs arguments, toutes leurs convictions, et surtout tout ce qu'on leur fait avaler... avaient tous "forcément raison" (forcément raison envers et contre tout)!

    À midi, naturellement midi... Il est donc -nous dit-on- seize heures voire même vingt heures... Et seule compte, officielle, et comme devant retarder sans fin l'arrivée de la nuit, cette heure là, l'heure que l'on veut qu'il soit parce que cela « arrange bien nos affaires »...

  • Trous noirs et gerbes de lumière

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    ... Nous sommes tous faits de trous noirs de diverses dimensions mais également de gerbes de lumière de tout aussi diverses dimensions...

    Ainsi est cet immense espace que celui de notre être tout entier, lui même partie de l'espace de tout ce qui est, a été et sera... Et nous devons apprendre à gérer cette combinaison si complexe, si étonnante, mais néanmoins unique en son genre et n'existant qu'une seule fois dans le vaste espace temps, faite de trous noirs et de gerbes de lumière...

    Parfois il arrive que des sortes de quasars, venus on ne sait d'où, viennent perturber cette combinaison complexe, et cherchent à éviter ces trous noirs ou, plus souvent, les bottent d'un trait de feu ; quasars régulateurs -ou veilleurs-  qu'ils sont ou semblent être, et sans lesquels cependant l'espace que nous sommes chacun de nous, ne serait point, ainsi d'ailleurs que l'espace de tout ce qui est...

    Les gerbes de lumière, elles aussi, subissent les assauts des quasars, lorsque ces quasars se voudraient lumières plus vives... ou plus dévorantes.

  • Deep Impact, film catastrophe, de Mimi Leder

     … Sur France 4, dimanche 13 octobre 2013.

         Avec Tea Leoni dans le rôle de Jenny Lerner, une journaliste ; Elijah Wood dans le rôle de Leo Biedman, un jeune de 14 ans ; Robert Duvall dans le rôle de Spurgeon Tanner, le chef de l'équipe d'astronautes à bord du vaisseau devant intercepter la comète ; Vanessa Redgrave dans le rôle de la sœur de Jenny, Robin Lerner ; et Morgan Freeman dans le rôle du Président...

         Pour une fois (cela m'est d'ailleurs déjà arrivé) excusez moi mais je vais "faire dans la simplification" en ce qui concerne le cinéma Américain... (Reconnaissons tout de même, soit dit en passant, que certaines "simplifications" ont "leur raison d'être" -si l'on peut dire- et que les "gens ordinaires" dont je fais partie, versent volontiers dans la simplification lorsque cette simplification "caresse tant soit peu dans le sens du poil") (rire)...

    Le cinéma Américain donc, est en grande partie axé, soit sur des thrillers ultra pétants gros flingues grosses bagnoles intrigues compliquées grands effets spéciaux... Soit -à contrario- sur des productions à grande émotion avec un peu de rêve et de romantisme à deux balles enrichi, avec en toile de fond Dieu, des valeurs morales et chrétiennes, le ou les grands héros qui sauvent le monde, personnages ultra charismatiques et, inévitablement (et là "on est aux anges") la jeune femme ultra chic ultra classe qui joue toujours l'un des rôles majeurs, et qui bien sûr n'est pas une baiseuse, a un ami ou un mari "très bien", avec un ou deux enfants qui ont une maturité surprenante...

    Voilà, en gros, "pour simplifier", le cinéma Américain... Et, "ça prend toujours" ces trucs là ... C'est fou ce qu'on se laisse caresser dans le sens du poil !... Ce qui induit mine de rien, surtout si l'on n'y réfléchit jamais, cette inclination quasi instinctive à se référer à un "modèle de pensée", un modèle pour un sens du monde, un sens de la vie, avec des repères, des certitudes confortables et rassurantes, un "canevas" tout prêt posé dans lequel il ne reste plus qu'à faire courir le bout de l'aiguille le long des traits de guidage...

    En l'occurrence, dans ce film "époustouflant super émouvant où l'on tremble d'effroi" la "jeune femme chic" est Jenny Lerner, une journaliste, incarnée par la comédienne Tea Leoni ; dont la soeur plus âgée, Robin Lerner, est "tout aussi chic et classe"... (un fameux duo, il faut bien le reconnaître)...

    À noter aussi que le film ayant été produit en 1997 (donc bien avant l'arrivée de Barak Obama à la présidence des Etats Unis d'Amérique), par une sorte de "prémonition un peu évidente à dessein" , le réalisateur Mimi Leder choisit comme acteur pour représenter le Pésident Beck, le comédien Morgan Freeman (je lui trouvais un petit air de Sidney Poitier) qui est un Noir... Et justement, pour "bien faire dans la mesure" voilà-t-il pas que le Président, aux moments les plus graves pour l'avenir immédiat du monde, prononce une allocution qui se veut réaliste, philosophique, pratique, responsable, qui "appelle un chat un chat", et dans laquelle il invoque Dieu, les valeurs morales et chrétiennes, mais aussi fait preuve d'une grande fermeté...

    Je m'attendais dans ce film, à voir les humains complètement déboussolés, aux prises avec leurs passions les plus viles et les plus basses, une violence terrible, des scènes de pillage et d'horreur, une panique monstre, des effets spéciaux époustouflants (il y en a quelques uns c'est vrai mais ça reste modéré)... Mais en réalité on n'est pas dans ce "shéma là", pas du tout... La majeure partie du film ce sont des scènes qui se passent dans les quartiers généraux décisionnels, à bord du vaisseau spatial qui emporte l'équipe chargée de détruire par des charges atomiques la comète géante de 11 km de diamètre qui va atteindre la Terre... L'on voit des images très bien faites de la surface rocheuse et déchiquetée de la comète, le passage du vaisseau spatial dans la chevelure de la comète, la pose des charges... L'échec de la mission... (ils ne réussissent qu'à couper la comète en deux, un petit et un gros morceau)...

    Et seulement à la fin du film, la vague géante de 30 m de hauteur qui submerge toute la côte Est des USA ( un morceau de 2 km de diamètre qui tombe dans l'Atlantique Nord)... Et, "miracle" si l'on peut dire, le "gros morceau" de la comète, celui de 10 km de diamètre, est intercepté, détruit in extrémis quatre heures avant l'impact, par les cinq dernières charges atomiques encore à bord du vaisseau, lequel vaisseau a pu suivre dans son retour vers la Terre la trajectoire de la comète...

    Le dernier discours du Président était particulièrement pathétique (on ne savait pas encore que l'équipage du vaisseau avait survécu) et il expliquait au monde entier que ça se passerait comme il y a 65 millions d'années lors de la disparition des dinosaures quand une météorite géante avait frappé la Terre...

    Mais le "miracle" se produit... Bien sûr il y a des dizaines voire des centaines de millions de morts sur toute la planète, rien qu'avec l'impact du plus petit morceau, mais la planète est sauvée... Et "une nouvelle civilisation peut commencer"...

    Cette œuvre me semble tout de même, quoique tout aussi « emblématique  du cinéma Américain », d'un niveau « un peu au dessus » de tout ce qui est produit bon an mal an, dans le même genre « émotion aventure science fiction romantisme à deux balles grandes valeurs morales et chrétiennes »...