Articles de yugcib
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Un torchon sale
- Par guy sembic
- Le 17/02/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... C'est ce que l'on a fait de la tolérance...
Un torchon que l'on agite tel une bannière mise en avant par les meneurs qui la portent, et suivie par tout un chacun bien en rang derrière la bannière...
Mais le torchon porte les marques des pollutions de tout un chacun, les marques de ce que tout un chacun essuie sur le torchon...
La tolérance ce n'est point un torchon que l'on agite, c'est un principe de relation entre des hommes et des femmes, agissant comme une mécanique réglant le jeu complexe de multiples rouages et engrenages.
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En burqa oui, à poil non ?
- Par guy sembic
- Le 16/02/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Imaginez sur la place Gambetta à Bordeaux, ou sur la place Kléber à Strasbourg, au mois d'août, une femme ou un homme, vacancier ou touriste, déambulant entièrement nu... Imaginez, oui, parce que "cela ne se voit pas" (et qu'il faut donc l'imaginer)...
N'imaginez pas (parce que cela se voit et que l'on n'a donc pas besoin de l'imaginer) une femme en burqa sur la place Gambetta à Bordeaux ou sur la place Kléber à Strasbourg, au mois d'août...
Soit dit en passant, l'on voit beaucoup plus de femmes en burqa sur la place Kléber à Strasbourg au mois d'août, que de femmes en burqa sur la place Gambetta à Bordeaux au même mois d'août...
Sans doute, sans doute... pour ne pas dire "à coup sûr"... La femme ou l'homme déambulant entièrement nu sur la place Gambetta à Bordeaux ou sur la place Kléber à Strasbourg, capterait-il tous les regards, des regards tous ébahis, pour la plupart réprobateurs et choqués...
Sans doute, sans doute... pour ne pas dire "à coup sûr"... Un agent de police dans les dix minutes suivantes interpellerait-il cette femme ou cet homme entièrement nu...
L'on se demande d'ailleurs si cette femme ou cet homme pourrait présenter des "papiers" à l'agent de police... à moins qu'il n'ait sur son dos, ou en bandoulière, un petit sac...
En revanche, une femme en burqa... Tout le monde (tout le monde je veux dire "par un consensus qui s'impose") trouve "normal" (enfin "normal" de gré ou de force)... Et bien sûr, l'agent de police n'intervient point pour demander les "papiers" de cette femme (ce qui serait considéré "abusif et discriminatif")...
Donc, pour conclure : en burqa oui mais à poil non !
... Nous sommes loin, très loin aujourd'hui en ce début de 21ème siècle, de cette idée de la tolérance telle que l'exprimait et la défendait Voltaire au 18 ème siècle...
A vrai dire, la tolérance telle que la défendait Voltaire, s'est diluée, pervertie dans une "normalité" ou une pensée selon laquelle au nom d'une évolution de la société, de la culture et des modes de vie, il faudrait "tout accepter ou presque" de minorités ou de communautés parfois trop présentes et intervenant avec une certaine arrogance, voire voulant à tout prix s'imposer...
Voltaire, s'il voyait ce que l'on a fait de la tolérance, il se "retournerait dans sa tombe" !
Question tolérance, je rejoins Voltaire mais pas les Intellectuels ni les Politiques du début du 21ème siècle !
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Océan
- Par guy sembic
- Le 15/02/2015
- Dans Anecdotes et divers
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Côte Atlantique, Mimizan plage, samedi 14 février 2015
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C'est de plus en plus dur pour le petit renard des sables
- Par guy sembic
- Le 09/02/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Le monde d'aujourd'hui
Ce sont deux mondes
Deux cultures
Deux cultures qui n'ont rien à voir avec la Culture
Deux inacceptables
L'un de ces deux mondes
Inacceptable
Et dont la culture efface la Culture
Est la résultante de l'autre monde
Du monde qui a perverti la Culture
Dans le monde qui a perverti la Culture
Deux ou trois paysages différents
Ont cependant les mêmes déserts
Les mêmes abîmes
Les mêmes forteresses
Et les mêmes misérables
Dans le monde qui pervertit la Culture
Par la Loi du Marché
Par la loi de la force
Il y a Guantanamo les drones les chars russes
Et toutes les dictatures
Dans le monde qui efface la Culture
Il n'y a qu'un seul paysage
Un paysage éclaboussé de sang
Peuplé de gens dont on ne voit pas le visage
Et qui ont juré la destruction du monde qu'ils combattent
...
C'est de plus en plus dur pour le petit renard des sables
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Chateaubriand ou rien
- Par guy sembic
- Le 06/02/2015
- Dans Livres et littérature
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François René de Chateaubriand est à la littérature ce que Jean Sébastien Bach est à la musique.
Né le 4 septembre 1768 à Saint Malo, mort le 4 juillet 1848.
"Je me suis rencontré entre deux siècles, comme au confluent de deux fleuves ; j'ai plongé dans leurs eaux troublées, m'éloignant à regret du vieux rivage où je suis né, nageant avec espérance vers une rive inconnue" (Mémoires d'Outre Tombe).
Il me semblait "inconcevable" de passer ma vie entière sans avoir lu François René de Chateaubriand.
Un poète, un historien, un romancier, un témoin de son temps... En un mot un génie ! On peut faire nouveau, on peut faire différent... Et cela a été du temps de ce génie de la littérature que fut François René de Chateaubriand... Et cela a été du temps de tout le 20ème siècle... Et cela est du temps d'aujourd'hui y compris avec Michel Houellebecq... Il n'en demeure pas moins qu'il s'avère difficile de "faire encore mieux" !
... "Etre Chateaubriand ou rien" au début du 21ème siècle, c'est être le premier et le plus immense à innover, en tant qu'écrivain, poète et témoin de son temps, et cela même dans un présent, dans une actualité et dans une réalité reliés au passé tout entier et à l'avenir tout entier... C'est à dire être l'égal de Chateaubriand mais autre...
Ce passage, dans "Mémoires d'Outre Tombe" tome 1 :
"Durant quatre mortelles lieues, nous n'aperçûmes que des bruyères guirlandées de bois, des friches à peine écrêtées, des semailles de blé noir, court et pauvre, et d'indigentes avénières. Des charbonniers conduisant des files de petits chevaux à crinière pendante et mêlée ; des paysans à sayons de peau de bique, à cheveux longs, pressaient des boeufs maigres avec des cris aigus et marchaient à la queue d'une lourde charrue, comme des faunes labourant. Enfin nous découvrîmes une vallée au fond de laquelle s'élevait, non loin de l'étang, la flèche de l'église d'une bourgade ; les tours d'un château féodal montaient dans les arbres d'une futaie éclairée par le soleil couchant."
...Un homme qui ne portait point en son coeur les agitations révolutionnaires, un croyant auteur du Génie du Christianisme...
Mais un homme dont la dimension de son oeuvre d'écriture touche le coeur et l'esprit du libre penseur que je suis...
Dans cette dimension là, autant littéraire qu'humaine, politique et religion se confondent en une ligne de nuages de toutes nuances de blanc, de gris et de noir, une ligne d'horizon vue d'avion à douze mille mètres d'altitude.
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Religion, athéisme, libre pensée
- Par guy sembic
- Le 05/02/2015
- Dans Articles
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... Se faire débaptiser c'est possible : voir à "Fédération Nationale de la Libre Pensée, ni Dieu ni maître"...
http://www.fnlp.fr/spip.php?article74
En ces temps de retour en force du religieux, du religieux qui s'impose dans le débat public, qui devient envahissant et qui nous pourrit la vie, l'on peut décider par réaction et par révolte de se faire radier du registre des baptêmes... Pour un athée qui par cet acte en réaction et en révolte contre le retour en force du religieux, revendique ainsi son athéisme...
Avoir été baptisé catholique "par tradition" ou plutôt "pour faire comme tout le monde", et par la suite avoir été au catéchisme, avoir fait sa communion, puis s'être marié à l'église et pour finir être enterré à l'église... Tout cela a-t-il vraiment un sens, s'il y a davantage pour ne pas dire pour l'essentiel, de l'habitude et de la tradition plutôt que de la croyance voire de la foi? Si le catholicisme séculaire depuis le haut-moyen âge en France et en Europe est en réalité un mode de vie, un environnement social et culturel, la "marque" en quelque sorte d'une civilisation... dans un sens autre que le seul sens religieux ?
L'on ne peut à vrai dire nier la réalité ou le fait de l'environnement social, culturel, de tradition séculaire du catholiscisme en France et en Europe depuis le haut moyen âge... Ce serait en effet comme nier l'existence de la Shoah, nier l'Histoire...
En revanche lorsque le religieux -que ce soit le catholiscisme ou l'islam- entre dans le débat public, s'invite dans la vie civile et génère des situations conflictuelles et de violentes polémiques sans issue ; alors le religieux est perçu par l'athée, par le libre penseur, par le non croyant, comme une calamité.
... Des catholiques ou des protestants non pratiquants (mais seulement "de tradition")... Par réaction contre l'Islam, contre le danger d'envahissement de l'Islam dans le débat public et dans la vie quotidienne... seraient prêts à se revendiquer "plus croyants/plus chrétiens/plus catholiques qu'ils ne le sont en vérité", et même certains d'entre eux en viendraient à revenir à l'église !
Et les Musulmans qui se disent en majorité "modérés" interviennent de plus en plus dans les débats publics, à tel point qu'il faut se soumettre à leurs exigences.
... Vu le "climat" de l'époque, empesté qu'il est de tous les intégrismes possibles et imaginables, de tous les fanatismes et de tous les radicalismes tant politiques que religieux... Puisque telle jeune fille musulmane en arrivant dans un lycée, fait un "pataquès de tous les diables" quand on lui demande d'ôter son voile de son visage ; puisque telle association de catholiques purs et durs entend mettre dix mille personnes dans la rue chaque fois qu'une loi, qu'une disposition légale nouvelle contrevient à ce qu'elle prêche et veut à tout prix qu'on n'y touche pas...
... Alors pourquoi un athée ne revendiquerait-il pas son athéisme, intervenant lui aussi dans le débat public, au risque de contribuer à "conflictualiser" encore davantage le débat par des exigences tout aussi "justifiables" que les exigences d'un catholique ou d'un musulman ?
... La croyance au sens de "avoir la foi" (depuis son enfance et ensuite toute sa vie durant), n' a rien à voir avec un "geste politique, social et culturel" puisque de toute évidence dès l'enfance et ensuite toute sa vie durant, la foi que l'on a en Dieu et dans la pratique d'une religion qui était déjà la religion des parents, des grands parents, des ancêtres... Est indépendante de toute évolution politique, sociale et culturelle en un espace de temps donné, l'espace de plusieurs générations se succédant d'environnement en environnement (environnement de régime politique, de mode de vie, de culture ou de société)...
La croyance au sens de "avoir la foi" mais... seulement à partir d'un certain moment de sa vie, alors qu'avant ce moment on n'avait pas la foi (ou qu'on l'avait sans le savoir) et que l'on n'était pas baptisé catholique, que l'on n'était pas musulman ou juif ou d'une autre religion... Et qui devient déterminante dans le choix de devenir catholique, juif ou musulman... qui fait par exemple, qu'un enfant devenu grand décide de se faire baptiser catholique... N'est pas non plus, liée à un contexte politique, social et culturel (contexte survenant à ce moment là de sa vie où l'on décide de devenir baptisé catholique, ou juif, ou musulman)... Car la croyance au sens de "avoir la foi" (avoir la foi alors qu'avant on ne l'avait pas ou qu'on l'avait sans le savoir) est une affaire tout à fait personnelle, tout à fait intime, tout à fait indépendante de quelque contexte politique, social ou culturel que ce soit... De cela j'en suis persuadé, très intimement persuadé...
L'on peut, cependant, effectivement (et cela se comprend et s'accepte) décider de devenir catholique, juif ou musulman à cause et dans le cadre d'un contexte politique, social et culturel (un contexte en l'occurrence qui n'est pas le contexte politique, social et culturel que l'on souhaite)... Mais je pense qu'il y a néanmoins dans ce choix "à cause d'un contexte politique, social et culturel", quelque chose d'autre que ce contexte, quelque chose que l'on porte en soi depuis son enfance et qui fait qu'à un moment de sa vie, on fait le choix d'être de cette religion (en l'occurrence un non baptisé catholique par exemple, qui se fait baptiser catholique, ou un non musulman qui décide de devenir musulman)...
Si l'athéisme devait être assimilé à une religion (et il peut l'être- ce que je déplore-) alors que serais-je ? ... Un libre penseur certainement... encore faudrait-il que la libre pensée ne soit point aussi une religion...
Car il y a dans ce terme, dans ce concept de "religion", quelque chose qui s'apparente à un modèle, à un "prêt à penser"...
Existe-t-il une autre possibilité que celle du refus ou de l'acceptation d'un modèle, d'un "prêt à penser" ?
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Nos braves et gentils toutous
- Par guy sembic
- Le 02/02/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Nos braves et gentils toutous de famille, de dame ou de monsieur âgé seul, petits ou gros, de race ou pas de race, du magnifique berger allemand au petit corniaud à poils ras bout de queue en bouchon agité... Tous nos chers toutous sans oublier les toutous errants et les toutous cagneux qui font les poubelles...
"Ne se bouffent pas le cul mais se transmettent leurs civilités" , lorsqu'ils se rencontrent...
Mais nous humains lorsque nous nous rencontrons, entre hommes on se serre la main, entre femmes ou entre hommes et femmes on se fait la bise (assez souvent)... Et on dit à l'autre "je suis capricorne, je suis poissons, je suis bélier", et l'autre répond "je suis vierge, je suis lion, je suis scorpion"...
... Et, durant le temps d'un tour de notre planète la Terre autour du soleil... Il se réalise bien plus, à vrai dire beaucoup plus... d'œuvres en ultra sons de chauve-souris, d'œuvres en phéromones de fourmis... que d'œuvres en langages humains...
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Livre et liseuse
- Par guy sembic
- Le 22/01/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Lorsque je scrutais, en TGV, le visage d'une personne lisant -un livre- et que le visage de cette personne me semblait s'ouvrir tel un livre, un livre dont j'aurais feuilleté des pages en imaginant le contenu de ces pages... Et que j'apercevais le titre du livre, la couverture du livre, le nom de l'auteur du livre... Alors le visage de la personne devenait un livre encore plus parlant, encore plus racontant, et, de page en page, le fil de l'histoire d'une vie tout entière se déroulait... Certes dans l'imaginaire mais un imaginaire crédible...
Depuis que les visages, en TGV ou dans les salles d'attente sont penchés sur des liseuses, et que l'on ne voit plus ni le titre ni la couverture du livre, du livre devenu numérique... Alors les visages ne sont plus autant des livres que du temps des livres avec couverture, titre et nom de l'auteur visibles par dessus une épaule, ou encore au dessus des genoux quand on est assis devant la personne lisant...
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Peaux-Rouges et Visages Pâles
- Par guy sembic
- Le 21/01/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Les "Peaux-Rouges" ou... Plus exactement les Amérindiens qui vivaient en tribus, en peuples disséminés sur la totalité du continent Nord Américain entre l'océan Pacifique et l'océan Atlantique, dans les Montagnes Rocheuses, les grandes plaines du centre, les Appalaches... Et sans doute aussi leurs homologues, les mêmes Amérindiens d'Amérique Centrale et du Sud jusqu'en Patagonie... Disaient des "Visages Pâles" (les Blancs, venus d'Europe) : "Ils ont la langue fourchue comme celle des serpents"...
Les "Peaux-Rouges" ont disparu de la surface de la terre Américaine... Enfin, ce n'est point qu'ils ont totalement disparu, il en demeure encore mais ceux qui sont restés et ont eu de la descendance, appartiennent davantage au "folklore" qu'à la "foire"...
... De nos jours, les "nouveaux Visages Pâles" sont noirs, blancs, jaunes, café-au-lait... et même peau-rouge ou esquimau... Et la langue fourchue comme celle des serpents. Cependant, selon un assez large consensus ayant le vent en poupe tant dans les sensibilités de droite comme de gauche, les intellectuels progressistes et leurs followers que sont bon nombre de ces "nouveaux Visages Pâles", se sont coupé le bout de la langue, une langue n'en demeurant pas moins formée de deux lobes soudés ensemble.
Les "nouveaux Peaux-rouges" que sont les poètes, les caricaturistes, les humoristes et bon nombre d'écorchés vifs au verbe cru et nu mais jamais poseurs de bombes, tout aussi noirs, blancs, café-au-lait, jaunes, que les "nouveaux Visages Pâles" ont, comme les anciens amérindiens, une langue de tamanoir (en long ver ).
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Pensée de ce jour, lundi 19 janvier
- Par guy sembic
- Le 19/01/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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C'est ce qui nous rapproche le plus, fût-ce la seule chose qui nous rapproche, l'un de l'autre ; les uns des autres, créant ainsi un lien autour de ce qui nous rapproche, un lien tant soit peu "irradiant"... Qui va faire que l'on va pouvoir arriver à exprimer ce qui, sans ce rapprochement, ne peut par l'autre, par les autres, être perçu et encore moins reçu parce qu'il sépare trop... C'est ainsi que recule la haine, que perd du terrain le fanatisme. Mais rien n'est gagné pour autant, il n'y a que la toute petite lueur d'une flamme à peine visible qui commence à danser dans un regard qui ne voulait pas s'approcher...
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Paroles d'écrivains après le 7 janvier 2015
- Par guy sembic
- Le 18/01/2015
- Dans Livres et littérature
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Voici tout d'abord ce qu'a dit Michel Houellebecq dans un entretien publié par le quotidien italien Corriere della Sera, entretien dans lequel l'écrivain s'est revendiqué "irresponsable" comme l'hebdomadaire satirique.
"Rien ne sera plus comme avant", a estimé Michel Houellebecq après les attentats commis contre Charlie Hebdo le 7 janvier, et contre une épicerie casher le 9 janvier...
"Et si l'immense vague de soutien protège pour l'instant les trublions, ensuite je ne sais pas. Malgré la mobilisation historique, la situation ne va pas changer sur le fond. Nous allons redescendre sur terre. Oui j'ai peur, même si c'est difficile de se rendre compte de la situation. Cabu par exemple n'était pas conscient du risque. En lui se mêlaient l'esprit soixante-huitard et une vieille tradition de bouffe-curé. Il n'avait pas saisi que la question est aujourd'hui d'une autre nature. Nous sommes habitués à un certain niveau de liberté d'expression, et nous n'acceptons pas que les choses aient changées. Moi aussi je suis un peu comme ça, inconsciemment. Mais l'idée de la menace revient de temps en temps"...
L'écrivain précise que son rôle n'est pas d'aider à la cohésion sociale, et qu'il n'est pas instrumentalisable.
... On a tout à fait le droit de ne pas aimer Michel Houellebecq. On a donc le droit d'exprimer à sa manière pour quelle(s) raison(s) on n'aime pas Michel Houellebecq.
Je dis que je me "retrouve" dans le style, dans le ton, dans la "vision" de Michel Houellebecq, et qu'il est l'un de mes écrivains préférés de ce début de troisième millénaire. Mais Houellebecq n'est pas une religion.
La différence, l'une des différences qu'il y a entre Michel Houellebecq et moi, c'est que, pour Michel Houellebecq, l'espérance en un monde meilleur est très mince ; alors que pour moi, cette espérance aussi mince soit-elle, s'apparente à une lueur, une lueur pouvant devenir clarté et qui parvient à sécher les larmes.
... Voici ce que dit Christine Angot dans "Le monde des livres" de vendredi 16 janvier à propos de Michel Houellebecq :
"C'est pas le moment de chroniquer Houellebecq"...
Quand on m'a proposé, fin décembre, d'écrire sur Houellebecq, je n'ai pas voulu. Je n'avais pas envie de m'intéresser à lui, il ne s'intéresse pas au réel, qui est caché, invisible, enfoui, mais à la réalité visible, qu'il interprète, en fonction de sa mélancolie et en faisant appel à nos pulsions morbides, et ça je n'aime pas. .../...
.../... Houellebecq, lui, à partir du moment où il arrive à définir des types sociaux qu'il réduit à leur physique et à leur discours, ça lui suffit, il les promène dans son dispositif comme des Playmobil, et c'est tout, le bon vieil épicier tunisien de quartier (dans Soumission, son dernier livre).../...
.../... Dans ses livres, on est tous réduits à ça, à des choses. Ou à des animaux. A de la statistique sociologique. Mais on n'est pas obligé de s'y soumettre. On peut ne pas croire à cette religion là. Un grand écrivain, après s'être aperçu que l'observation ne l'amenait que là, se dit qu'il va tout abandonner parce que c'est trop compliqué. Ensuite il se relève. Il se demande ce qu'il y a derrière. Ce qu'il y a derrière la réalité visible c'est le réel. Et le réel c'est nous. Mais c'est le nous qu'on ne voit pas. Qui ne se trouve ni dans le miroir, ni sur l'écran, ni sur les réseaux sociaux et pourtant c'est nous.../...
.../... Houellebecq ne fait pas de différences fondamentales entre chien et humain, animalité et humanité, regard morne de l'animal et regard de souffrance de l'humain. L'humain n'a rien de spécial. Les droits de l'homme pourraient être les droits du chien. Tout cela, selon un raisonnement qui se présente comme imparable, calme, et surtout : intelligent. Mais d'une intelligence qui se trouverait au dessus de l'intelligence. "
... L'on a dit, de Christine Angot, de ses romans... "Qu'elle écrit comme un pied". C'est ce que j'ai moi même pensé lorsque j'ai essayé de lire d'elle, l'un de ses livres... Parce que "je ne m'y retrouvais pas" dans son style, dans sa manière d'écrire... Mais quand je dis "je ne m'y retrouve pas", en fait je veux dire que le style, que l'écriture de Christine Angot dans le roman dont j'ai lu quelques pages, me déroutait...
"Elle écrit comme un pied"... Soit... Et alors ?
... De François Morel, dont le dernier ouvrage paru est "Meuh !" (Les belles lettres/Archambaud, 2014) :
.../... "Il y a le rire. Le rire pour ne pas mourir. Le rire pour ne pas baisser les bras. Le rire pour se battre contre l'obscurantisme, la bigoterie, la connerie. Le rire pour défendre joyeusement ces notions qu'on ne doit jamais perdre de vue et qui sont sur les frontons de nos bâtiments officiels et insolemment mises en avant chaque semaine par les dessinateurs et les rédacteurs de Charlie Hebdo : Liberté, Egalité, Fraternité."
... "Ce que phobie veut dire", par Olivier Rolin, dont le dernier ouvrage paru est "Le Météorologue" (Seuil, 2014) :
.../... "Islamophobie.../... Un peu de philologie élémentaire est peut-être utile. Phobos, en grec, veut dire crainte, pas haine (misos). Si ce mot a un sens, ce n'est donc pas celui de haine des musulmans, qui serait déplorable en effet, mais celui de crainte de l'Islam. Alors, ce serait une grande faute d'avoir peur de l'Islam? .../...
.../... J'aimerais qu'on me dise où, dans quel pays, l'islam établi respecte les libertés d'opinion, d'expression, de croyance, où il admet qu'une femme est l'égale d'un homme".
... La haine, cependant, cette haine que les intégristes les plus radicaux de toutes les religions voudraient bien que nous, croyants "modérés" ou non croyants, on ait à l'égard des minorités "dérangeantes" sinon même à l'égard de l'ensemble des adeptes d'une religion en particulier ; cette haine est bien là, présente, partout dans le monde là où manifestent dans la violence les intégristes radicaux avec les foules galvanisées qu'ils entraînent (foules soit dit en passant, qui dans leur ensemble sont pour l'essentiel composées de gens se prétendant ou se croyant "modérés"). Que faut-il attendre de tout cela ? Faut-il que nos caricaturistes, faut-il que nos trublions se taisent et renoncent à la liberté qu'ils prennent? Au rire qu'ils ont et qu'ils veulent partager avec ceux qui, avec eux, rient aussi ?
... "Peser ses mots", par Jacuta Alicavazovic, dont le dernier ouvrage paru est "La Blonde et le Bunker" (L'Olivier, 2012) :
.../... "Il me paraît crucial que l'écrit puisse demeurer cet endroit où l'on a toute latitude de peser ses mots. Où chacun est libre de se poser la question de l'utilité collective de son expression personnelle".
... Il y a à mon sens, dans la perspective d'une utilité collective de son expression personnelle, dans le contenu même de la question de l'utilité collective de son expression personnelle... Ce qui, tout ce qui, exprimé de telle ou de telle façon, nous touche et nous relie tous, aussi seuls, aussi singuliers, aussi engagés, aussi silencieux ou non, que l'on soit...
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L'écho
- Par guy sembic
- Le 17/01/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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J'écrivais de ma voix dans un paysage aride et tourmenté
Un paysage de forteresses rocheuses et de fleurs minérales
Barré à l'horizon de flancs abrupts et ciselés
De crêtes et de lignes sombres et déchiquetées
Ce paysage était peuplé de petits renards des sables
De pauvres gens cheminant sur des pistes au tracé incertain
Et de cavaliers noirs aux visages encagoulés
Fendant à coups de sabre les rangs des pauvres gens
Lorsque les pauvres gens parvenaient à former des rangs
J'écrivais de ma voix du plus profond de mes entrailles
Ce que me disait le paysage
J'avais pour amis les petits renards des sables
Et les pauvres gens
Je n'écoutais pas ces prophètes de malheur ou de bonheur
Qui sur leurs grands chevaux
Surgissaient parmi les cavaliers noirs
Ou dans les rangs des pauvres gens
J'écrivais de ma voix j'avais du rire et des larmes
Du rire avec de l'insolence et de la lucidité tragique
Des larmes pouvant encore sécher cependant
A la clarté d'une toute petite flamme vacillante
Je savais que le paysage ne serait plus le même
Qu'il y a seulement trois lieues avant
Parce qu'un ciel désormais traversé de nuages illisibles
Mais tous plus sombres ou plus illuminés d'éclairs les uns que les autres
Pesait de toute son emprise sur le paysage
Et incitait toutes les têtes à se tourner d'un côté ou de l'autre
En un balancement aussi rapide qu'arithmique
J'écrivais de ma voix à vrai dire j'essayais d'écrire de ma voix
Ce que me disait le nouveau paysage apparu
Et j'entendais l'écho-écriture renvoyé par le flanc rocheux de la montagne proche
Cet écho encore plus amplifié et plus explicite que l'écriture voix venue de mes entrailles
Et cet écho c'était comme la voix de ...
L'écrivain dont je me sens le plus proche en ce début de troisième millénaire
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Pensée du jour, ce jeudi 15 janvier
- Par guy sembic
- Le 15/01/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Au mieux, la liberté d'expression c'est un regard encore à inventer, un regard à traduire par le verbe ou par le dessin. Il y a juste, au mieux -et c'est déjà heureux- ce regard que l'on a, que l'on traduit par le verbe ou par le dessin, et qui rend la relation possible quoique difficile...
Au pire, la liberté d'expression c'est un fusil avec le doigt sur la gachette. Il y a alors peu, entre le doigt sur la gachette et l'appui sur la gachette. C'est ce qui rend la relation impossible... Et la liberté d'expression problématique.
... La liberté d'expression :
Image du haut "la liberté d'expression en un peu plus compliqué, que l'image du bas"
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L'autodérision, une "denrée rare"
- Par guy sembic
- Le 14/01/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Rares, très rares, sont les personnages qui, toutes formes d'expression confondues, ont cette capacité d'autodérision de ce qu'ils sentent être au fond d'eux-mêmes, des idées qu'ils défendent, de leurs réalisations, de ce qu'ils disent et écrivent, produisent, diffusent...
Presque tout le monde, à partir du moment où il est convaincu, passionné, où il porte en lui un "message", fait de ce qu'il exprime, comme une "religion"; et en ce sens, il s'apparente à l'un ou l'autre de ces intégristes religieux, de ces intégristes d'une pensée qui selon lui, devrait être partagée par le plus grand nombre autour de lui... Ainsi, décrète-t-il le Beau, le Vrai, le Pur, l'Impur... Et condamne-t-il, voudrait-il réduire au silence, tout ce qui est contraire à ses idées, tout ce qui le dérange...
Mais l'autodérision, l'autodérision comme un dessin en traits de caca sur l'image de soi dans une glace ; ce n'est point pour autant, s'auto-flageller, ce n'est point "faire profil bas" les yeux dans les chaussures, ce n'est point "ne rien dire ne rien être ne rien faire et laisser dire laisser être et laisser faire"...
Les totalitarismes les plus exacerbés, sévissent là où il y a le moins de capacité à l'autodérision et à l'humour qui découle de l'autodérision... Autant dire que les totalitarismes font la loi sur la Terre et que de surcroît, ils sont tous en concurrence les uns les autres, ce qui pourrit la vie des gens et des peuples, car quoi de plus "légitime", de plus "dramatiquement légitime", que de s'allier par opportunisme à un totalitarisme contre un autre totalitarisme ?
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Questions
- Par guy sembic
- Le 12/01/2015
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Le livre d'Eric Zemmour "Le suicide français", va-t-il encore être acheté et lu par autant de gens ?
Quel "devenir", à présent, pour ce livre, après ce dimanche 11 janvier 2015 d'une France debout et dans un tel élan d'esprit et de coeur, de près de quatre millions de gens dans les rues ?
Ne faut-il voir là, dans ce mouvement de foule à nul autre pareil depuis la libération de Paris en août 1944, qu'un événement social de grande ampleur et de forte charge émotionnelle, dans lequel ont pris part les médias, le gouvernement et les partis ? Un événement tel celui, par exemple, du premier pas d'un homme sur la Lune le 21 juillet 1969 ? Un événement ressenti par des millions de gens en France, en Europe, et en divers lieux sur les 5 continents de la planète, comme étant de nature à "changer le monde", autant dire notre vie au quotidien, dans notre quotidien de relation humaine ?
Soit dit en passant, il y a bien aujourd'hui en 2015 en France, quelque soixante-six millions d'habitants... Et donc, autant au moins -et plus- forcément, de gens, de millions de gens, qui ne se sont point rendus dans les manifestations de ces derniers jours, du 8 au 11 janvier 2015...
Quel regard, désormais, les Intellectuels, les artistes, les écrivains, les penseurs, pour l'essentiel ceux qui sont dans la contestation d'un ordre politique, économique, culturel ; dans la critique sinon dans le rejet d'une "pensée unique", du refus de la culture de la consommation, de l'individualisme, de l'économie de marché... Vont-ils porter sur le monde, à présent, en tant que témoins de leur époque, en tant qu'observateurs critiques ; comment von-t-ils désormais s'exprimer ? Comment sera-t-il possible d'user des mêmes mots, des mêmes images, qu'avant le 7 janvier 2015 ?
Comment pourra-t-on -et devra-t-on- cependant (je souligne le "devra-t-on") être Eric Zemmour, être Dieudonné, être Michel Houellebecq, être Christophe Alévêque... et tant d'autres de ce regard "qui n'est pas dans le sens du conformisme" ou dans le sens de la "pensée consensuelle"... Au lendemain du 11 janvier 2015 ?
Comment moi-même je vais désormais, au lendemain du 11 janvier 2015, "faire du Yugcib" ?
L'insolence, le refus, la désobéïssance, l'humour décapant, la poésie, la caricature, l'impertinence, la liberté de dire, d'écrire, de dessiner ; la liberté de la création, de mettre en scène devant un public au théâtre et au cinéma... Tout cela continue, continue plus que jamais, se renouvelle, se perpétue, se transmet, se diffuse...
Mais il y a maintenant, à mon sens, comme "quelque chose à inventer" désormais, dans l'insolence, dans le refus, dans la désobéïssance, dans le verbe, dans le dessin... et par extension, dans la relation même... Quelque chose qui existe déjà -et qui a fait ses preuves- contre la haine, contre l'exclusion, contre l'indifférence, contre les fanatismes et les parti-pris... Quelque chose qui existe déjà mais qui doit se lever encore plus debout et en avant !
Et ce "quelque chose là" tient en un regard qui regarde à l'intérieur de l'être que l'on est, en un regard qui s'interroge sur la manière dont il va regarder, et donc, témoigner par le verbe et par le dessin...