Articles de yugcib

  • Rues & Cie Epinal

         Ce festival de spectacles de rue a lieu tous les ans à Epinal, au mois de juin... Cette année 23 compagnies étaient présentes durant trois jours... Cela commençait le vendredi soir le 14 juin et finissait le dimanche soir 16 juin...

     

    À noter cette compagnie, en particulier, "Le Snob", musicomicale parade, spectacle en fixe au début puis en déambulation, qui partait de la place des Vosges...

    Un petit texte très subversif nous fut lu juste avant le départ de la place des Vosges : ce texte finissait ainsi " Aux Arts" mais l'on croyait entendre "Aux armes citoyens", vu le propos qui précédait et qui n'était "pas piqué des hannetons" !

         À noter également, ce duo pour un cheval et un danseur, compagnie "Ma bête Noire" : sans doute là, et de loin, ce spectacle était d'une facture artistique et poétique "au dessus de tous les autres spectacles" tant il y avait d'émotion, de sens, de profondeur, d'humanité, de sens de la relation avec l'animal, un magnifique cheval noir à crinière comme des flammes noires...

     

  • Le monde, l'univers ...

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              La nature, le monde, l'unvivers, la vie... Tout cela "ne fait pas dans la dentelle"... C'est violent, mais c'est vrai, intemporellement vrai... Et il y a dans cette violence, une stupéfiante et souveraine beauté, une pureté à vrai dire...

     

  • Il, elle ...

    Il, elle... N'apparaît que pour toquer à la vitre de ta fenêtre donnant sur la rue : il faut tout de suite lui ouvrir la fenêtre, comme si le geste d'ouvrir la fenêtre s'imposait de lui même...

    Il, elle... Se raidit dans ses certitudes prêtes à porter qui lui vont comme un sac de patates va sur le dos d'une femme...

    Il, elle... Court comme un chat dans la rue où tu demeures mais ne vient jamais gratter au bas de ta porte...

    Il, elle... S'éloigne, qui fut cependant si proche...

    Il, elle... N'a plus le même visage mais c'est toi qui ne vois plus ce visage tel que tu le vis jadis...

    C'est ainsi, l'ennemour : comme une certitude d'amour, un vêtement prêt à porter qui te va sur toi comme un sac de patates avec de drôles de dessins imprimés dessus...

    Et il faut toujours que la fenêtre s'ouvre...

    Et il faut toujours que le petit chat vienne gratter au bas de la porte...

    C'est toujours la faute de la dureté du monde...

    Mais il y a dans la dureté du monde une déconcertante et souveraine beauté qui, lorsqu'elle nous apparaît, est peut-être une réponse à certaines de nos interrogations, et, à coup sûr... "fout en l'air notre orgueil de merde" ...

  • Gauche éclairée et Droite éclairée...

         S'il existe une Gauche "éclairée", il existe aussi une Droite "éclairée"...

    À un certain niveau de pensée, de réflexion, de culture, de sens de la relation humaine, de "dimension d'humanité" on va dire... Etre de Gauche ou être de Droite, cela n'a plus beaucoup de sens... C'est juste une question de sensibilité ou de "vision personnelle" du monde, ou d'environnement familial ou social dans lequel on a vécu depuis son enfance, de même qu'on est catholique ou protestant (pratiquant ou simplement de tradition avec des "racines")...

    S'il existe une Gauche "éclairée" et une Droite tout aussi "éclairée", en revanche il n'existe pas de fanatisme éclairé. Tout fanatisme, politique, religieux, idéologique, est obscurantiste...

    De "Gauche éclairée", je citerais par exemple Albert Camus ; et de "Droite éclairée" je citerais toujours par exemple, Jules Roy... Quoique Jules Roy (l'auteur des "Chevaux du Soleil") ait été "de Droite" jusqu'à l'âge où il partit engagé en tant que militaire dans la guerre d'Indochine, puis ayant quitté l'armée pour se consacrer à la littérature, devint un révolté et écrivit sur les bombardements au dessus de l'Allemagne en 1944/1945, et sur les atrocités commises en Indochine par les troupes françaises de 1947 à 1954...

    Dans la "Gauche éclairée" tout comme dans la "Droite éclairée", s'exprime par la parole, par l'écrit et par l'acte, cette révolte contre la "pensée unique" (pensée inique à vrai dire) des uns ou des autres, et qui s'impose dans l'opinion publique... Pensée commune, médiatisée et organisée, qui "instrumentalise" à son profit, les "extrémismes" ou les fanatismes...

    Je suis persuadé que dans les temps "actuaux" (pardon pour la forme grammaticalement incorrecte mais volontaire de ma part), il existe des esprits, de jeunes esprits même, des écrivains, des penseurs, des philosophes, des gens de culture, tout à fait contemporains (c'est à dire fin 20ème début 21ème siècle) et qui sont vraiment des "éclairés"... Dans le sens de ce que j'appelle ou définis "éclairé" ... Avec même, dirais-je, encore davantage de "gravité", de réalisme, de dimension humaine, de courage de dire et de faire... De "vrais témoins" de notre époque... Mais ces hommes et ces femmes là, ces écrivains là, ces penseurs là... Ne font pas la Une de l'Actualité dans les Médias, surtout les "grands médias", et... "il faut pour savoir, aller les chercher"...

  • La France de Hollande

          La France de Hollande en 2013 c'est comme la France de la Régence de Philippe d'Orléans de 1715 à 1723...

    Un gouvernement d'improvisation, de mesures apparemment audacieuses mais aussitôt retirées ou abrogées, et des innovations aléatoires...

    Mais sous la Régence de Philippe d'Orléans, a sévi la "Chambre de Justice" qui, un peu à la manière du Comité de Salut Public de la Révolution en 1793/1794, poursuivit et "martyrisa" les "trop riches", ceux qui avaient trop bien réussi dans les affaires réputées "louches", et qui prétendit s'attaquer à la corruption par l'argent, aux "paradis fiscaux" de l'époque... Mais qui en définitive fut une catastrophe économique dans un pays déjà lourdement endetté par le règne de Louis XIV, et en fait, profita honteusement à toute une "côterie" de gens de cour et de gouvernement de la Régence...

    Un édit de 1717 supprima la Chambre de Justice (qui ne dura donc que deux ans) mais trop de scandales avaient été révélés, trop d'iniquités commises...

    La France de Hollande et de Jean Marc Ayrault, c'est comme la France de la Régence de Philippe d'Orléans, mais avec cependant (et ce n'est pas négligeable)... Les "Roués", la débauche, les petits soupers canailles et pornos du Palais Royal, en moins ! (On va dire qu'en 2013 dans la France de Hollande et des gens de pouvoir, gouvernement, ministres, députés, élus divers, milieux intellectuels de Gauche, etc. ... L'on peut "y avoir vent" de quelques "soirées pétard" par ci par là – puisque le tabac a "si mauvaise presse"- et de quelques infidélités, coucheries, cocufactions sans grand éclat, sans grande publicité, enfin "pas de quoi fouetter un chat")...

    Ouais... Sous la Régence, c'était "assez salaud, assez canaille" ces histoires de "Roués" dont s'entourait Philippe d'Orléans ! ...

    On va dire (rire)... Que la France de Hollande est plus "morale" ! ... Mais peut-être pas question "pognon", finances, économie, dette, banquiers, et tout ça sous la coupe des dirigeants de Bruxelles !

  • Un pinceau de lumière imbibé de silence

          "Un peintre, c'est quelqu'un qui essuie la vitre entre le monde et nous, avec un chiffon de lumière imbibé de silence"...

                        [Christian Bobin – L'inespérée]

    ... "L'inespérée", éditions Gallimard, 1994, est l'un des livres de cet écrivain Français, Christian Bobin, né le 24 avril 1951...

    Son père est dessinateur à l'usine Schneider du Creusot en Saône et Loire, et sa mère est calqueuse...

    Poète et penseur voire "moraliste" (mais plus moraliste on va dire, dans le sens de la pensée et de la réflexion)... Christian Bobin est l'auteur d'une oeuvre fragmentaire dans laquelle la foi Chrétienne tient une grande place mais avec une approche différente et éloignée de la liturgie et du clergé (et de ce qui est consensuel, de "bien pensance" et de conformisme dans la pratique de la religion)...

    ... Je dirais la même chose pour un écrivain et plus particulièrement d'un écrivain poète : c'est quelqu'un qui de ses doigts, de sa main, de son regard, de sa pensée ; effleure la réalité du monde et laisse transparaître entre la réalité du monde et nous ( nous, c'est à dire notre "monde intérieur"), une vérité qui contient ce qu'il ne dit pas, n'écrit pas... Ou qui n'est exprimée que par de l'image en mots...

    L'on peut dire aussi que les doigts, que le regard, que la pensée de l'écrivain, de l'écrivain poète, est comme un "pinceau de lumière imbibé d'un "silence vivant et parlant"...

    La réalité du monde, ainsi d'ailleurs que la réalité de notre monde intérieur... Lorsqu'elle est "mise en scène" avec tous les effets spéciaux pour attirer l'attention du consommateur que nous sommes plutôt que de l'observateur que nous devrions être et qui lui, n'aurait nul besoin de ces effets spéciaux ; la réalité du monde ou de notre monde mise en scène donc, c'est comme un tableau de peinture que l'on regarde dans une galerie, qui fait du bruit, qui assourdit même, et désenchante après avoir étonné sinon ravi dans l'immédiat...

  • Autour du Hohneck dans les Vosges

    Crêtes Vosgiennes début juin 2013

    http://www.dailymotion.com/video/x10nr0k_cretes-vosgiennes-debut-juin-2013_travel#.UbIy_xBOJdg

    Un névé sur les crêtes Vosgiennes début juin 2013

    http://www.dailymotion.com/video/x10nraf_un-neve-sur-les-cretes-vosgiennes-debut-juin-2013_travel#.UbIzSxBOJdg

    ... Depuis le chemin qui va de l'auberge du Kastelberg jusqu'au sommet du Hohneck, le 6 juin 2013 : voici quelques vues :

    http://s.joomeo.com/51b2347e54914

    ... Normalement début juin il n'y a pas de neige sur les sommets Vosgiens, sauf parfois quelques taches blanches dans des creux à l'ombre et exposés plein nord...

     

     

  • Le bonheur

         "Le bonheur, je ne pourrai l'avoir que si je réussis à soulever le monde pour le faire entrer dans le vrai, dans le pur, dans l'immuable." [Frantz Kafka]

    ... "Je vois bien le bleu de ton âme, mais... Où est ton ciel ?"

    Le crapaud a toujours aussi "mauvaise presse" et , avec une pièce de deux euros dans le Dada, ça trémousse toujours aussi court...

  • Un massacre de baleines en vue...

         Un grand magnat Islandais des Affaires et ses complices ont armé un cargo afin de se lancer dans quelques jours à une chasse aux baleines (baleine roqual, le géant des mers)...

    Cela dans le but de transformer la viande des baleines en pâtée pour chiens à destination du Japon.

    La viande des baleines sera transbordée dans un port des Pays Bas, où le cargo doit accoster, et de là, acheminée jusqu'au Japon.

    Il n'est pas sûr encore, que les Autorités Néerlandaises accordent au capitaine de ce cargo, le droit de mouiller dans un port des Pays Bas (Rotterdam ou autre), avec une telle "cargaison"... L'Allemagne et la Finlande ont d'ailleurs refusé d'accueillir dans leurs ports, ce cargo.

    Si cette "opération" se réalise, ce sont quelque 180 baleines qui seraient ainsi massacrées et dépecées...

    Une pétition circule sur le Net à ce sujet, avec à ce jour des millions de signatures, et de fausses baleines (en plastique ou carton) vont être déposées lors d'une manifestation aux Pays Bas, afin d'attirer l'attention des Autorités.

  • Vanité du débat et de la polémique

    ... Depuis six mois que l'on parle du "mariage pour tous", depuis six mois que l'on polémique, que l'on débat et manifeste en masse dans la rue... à n'en plus finir, sur ce sujet... J'aurais préféré que l'on en fasse autant, à vrai dire bien davantage encore, contre la misère sociale, la pauvreté, le chômage, la difficulté de vivre au quotidien pour des millions de gens ; et surtout que l'on s'élève avec les mêmes défilés, les mêmes manifs de masse, une même et unanime conviction contre le scandale que constitue tous ces gens jetés à la rue, tous ces SDF, ces sans-abri, ces gens qui en sont réduits à faire les poubelles pour se nourrir...

    Quelle honte que tout cela, dans un pays tel que la France ! Quelle image donnons nous aux touristes venus du monde entier, de notre société en déliquescence, en si grande fragilité, en désespérance et en misère !

    Stérilité, vanité, "vide culturel", que tous ces débats sur toutes sortes de sujets dits "de société" (ou de culture ou de civilisation) !

  • Relation ou interaction ?

         Le "social" n'est pas forcément de l'"humain"... Le "social" est une mécanique, un système, une machine, ou encore une idéologie, une "vision du monde"... Le "social" ne fonctionne qu'aléatoirement, telle une machine dotée de mécanismes que l'on ne peut maîtriser, et dont les dysfonctionnements sont imprévisibles... et acceptés "contre mauvaise fortune bon coeur" parce que l'on ne peut se passer de la "machine"... (On pense que la "machine" est nécessaire et qu'elle a été construite et arrangée pour le mieux afin de satisfaire à toutes sortes de besoins)...

         L'"humain" n'est ni une mécanique ni un système ni une idéologie ni une "vision du monde"... L'"humain" c'est de l'intelligence dans la relation...

    Il vaut donc mieux de l'intelligence dans la relation, plutôt que du "social"...

    Le drame de notre époque, c'est que le "social" n'a jamais été aussi mal machiné et géré ; et que l'"humain" a disparu au profit d'une sorte de "post-humanisme"... Un "post-humanisme" fait d'"humanuscules" dont l'intelligence devenue artificielle et programmée, produit essentiellement de l'interaction et non plus de la relation...

    ... Je vois dans la manifestation d'hier dimanche 26 mai 2013 qui a réuni quelques centaines de milliers de personnes sur l'esplanade des Invalides, un mouvement de résistance contre un "social" en déliquescence et contre un "post-humanisme évolutif", mais dans lequel s'infiltrent des fanatismes et des sectarismes qui eux, ne produisent jamais d'intelligence dans la relation...

    Mais le meilleur ne va jamais sans le pire... Et c'est le pire qui empêche le meilleur de demeurer statique et qui fait que le meilleur évolue et devient meilleur... Et à plus forte raison lorsque le pire en face d'un meilleur qui devient meilleur, se renforce dans ses pouvoirs et évolue lui aussi en s'adaptant et s'introduisant dans les failles...

    Que serait la lumière si l'ombre ne se faisait point elle-même lumière ?

    L'ombre par elle-même, si elle ne se fait pas lumière, est-elle séductrice ?

  • Le Mastodonte

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        L'ancêtre du mammouth...

    C'est le Mastodonte, qui vivait sur le continent Européen, de -25 millions à -2 millions d'années avant notre temps actuel... Soit durant une grande partie de la dernière période glaciaire.

    Il ne fut donc pas un contemporain ni des dinosaures qui disparurent il y a 65 millions d'années, ni de l'Homo Erectus qui ne fit pas son entrée en Europe avant -1 million d'années, venu d'Afrique...

    C'est dans la région de Turin que fut découvert en 1858 un squelette en bon état de conservation, d'un de ces Mastodontes ayant vécu en Europe.

    Il existait en fait, plusieurs familles ou espèces de cet animal, en Amérique du Nord et en Europe, dans les terres situées entre la barrière de glace et les régions subtropicales et moyenne latitude...

    Le Mastodonte n'est pas en réalité, l'ancêtre du Mammouth : les deux espèces sont différentes (plus différentes par exemple, que le Néanderthalien et le Sapiens de l'espèce humaine, qui coexistaient entre -40 000 et -20 000)...

    D'ailleurs le Mastodonte était d'une taille plus importante que le Mammouth : il mesurait plus de 3 mètres de hauteur et environ 4 mètres entre la queue et la tête, et la hauteur de ses pattes était comparable à la hauteur d'un homme, et ses deux défenses n'étaient pas recourbées.

    Peu à peu, après -2 millions d'années, le Mastodonte s'éteignit au profit du Mammouth qui lui, s'éteignit à son tour à peu près vers la fin de la période glaciaire (-14000 -11000)...

    Il est surprenant de constater les différentes durées d'occupation des espèces sur notre planète La Terre :

    Les dinosaures, de -225 à -65 millions d'années, soit 160 millions d'années...

    Les mastodontes, de -25 à -2 millions d'années, soit 23 millions d'années...

    Les Mammouths, de -2 MA à -11 mille années, soit à peine 2 millions d'années...

    Et L'Homme : si l'on part de l'Homo Erectus il y a environ 1 million d'années... Pour combien de temps encore ?

    Cela dit, une époque de la vie que nous vivons, avec tout son environnement de personnes (famille, voisins, amis, connaissances...) et de relation... Est, au regard du temps, au regard de l'Histoire, d'une brièveté déconcertante... Mais elle nous semble, cette époque là, dans cet environnement de personnes et de relation, durant le temps que nous la vivons... aussi longue qu'une ère géologique, et presque... éternelle... Comme si elle devait durer toujours, comme si hier, aujourd'hui et demain, n'était qu'un seul jour fait de milliers de matins, de milliers de soirs, de milliers de moments vécus...

  • Un présent qui fuit, mais fait ce qui sera

    "La vie ne peut être comprise qu'en regardant en arrière, même si elle doit être vécue en regardant en avant, c'est à dire vers ce qui n'existe pas."

    [ Kierkegaard ]

    Nous vivons dans un présent qui fuit comme l'eau d'une baignoire par le trou d'évacuation.

    Et le présent emporte aussi dans sa fuite, tout ce qui fut.

    Si préoccupés que nous sommes du présent, nous ne regardons pas en avant. Mais c'est bien ce présent tel que nous le vivons, tel que nous le faisons, qui fera ce qui existera...

  • "Fin de siècle", d'Eugen Weber

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    La France à la fin du XIX ème siècle

    ... Livre paru le 20 novembre 1986, éditeur Harvard University Press, et Fayard, pour la traduction et l'édition en langue française, en 1986.

    Traduit de l'anglais par Philippe Delamare

    Edition en 1998 Club France Loisirs avec l'autorisation de la librairie Arthème Fayard.

    L'auteur

    Né en Roumanie en 1925, Eugen Weber a enseigné à l'université d'Alberta au Canada, puis à l'université de Iowa aux Etats Unis. Il est devenu professeur à l'université de Californie. Il a effectué de nombreux séjours en France et il s'est spécialisé dans l'étude de l'histoire de France.

    Résumé 4 ème de couverture

    La vie des Français dans les années 1880-1890 est dominée par des préoccupations et des craintes qui font écho aux propres troubles de l'époque actuelle. Si le progrès technique se développe (nouveaux moyens d'éclairage, de transports, téléphone, ascenseur, etc.) autant que le sport, les loisirs, les voyages lointains ; la société "fin de siècle" redoute la criminalité en progression, l'usage des drogues, la surpopulation, les nuisances sonores, le déclin des valeurs personnelles et sociales. Un ouvrage captivant et riche d'enseignement.

    Mon avis

    Il y a effectivement une "ressemblance" entre ces deux époques situées à cent ans de distance l'une de l'autre : les années 1880-1914, et les années 1980-2015...

    Mais en dépit de ces "ressemblances" que sont les préoccupations et les craintes, les deux époques à mon avis ne sont pas comparables du fait du manque d'hygiène (utilisation et traitement de l'eau courante) et surtout de la précarité de l'existence, avant et même après la première guerre mondiale...

    D'autre part la brutalité et la violence dans les rapports humains, notamment familiaux, était une dure réalité dans la vie quotidienne...

    Nous sommes loin, en réalité, en lisant ce livre, de ce qui est raconté de la vie des gens de cette époque là, de 1880 à 1914, dans ces romans de terroir si "moraux", si "gentillets", si "émouvants", si mélodramatiques se terminant "pas trop mal" produits par des auteurs populaires !

    Extraits

    ... Entre les dents gâtées et les digestions difficiles, il est probable que la plupart des héros et des héroïnes des romans du XIX ème siècle avaient aussi mauvaise haleine que leurs modèles dans la réalité.

    Ils devaient aussi sentir généralement fort dans la mesure où leurs lourds costumes et leurs amples robes ignoraient le nettoyage à sec ; quant aux sous-vêtements-quand ils en portaient- ils n'en changeaient pas souvent...

    ... Vers 1850 déjà, Flaubert voyageant dans une voiture publique, pestait contre ses voisins qui puaient ignomineusement...

    ... La violence des adultes traduit la même futilité et le même désespoir : des querelles à propos d'un chemin ou d'une casserole, de poules ou de bétail égaré... dégénéraient en bagarres sanglantes et parfois meurtrières. Faute de couteaux, de gourdins ou de haches, on empoignait un sabot ou tout ce qui tombait sous la main...

    ... L'évacuation des eaux usées posait des problèmes encore plus persistants. Pratiquement jusqu'à la fin du siècle, dans des grandes villes comme Rouen, Bordeaux ou Rennes ainsi qu'en de moindres bourgades, les ordures ménagères et les pots de chambre étaient vidés dans la rue, les fosses septiques vidangées dans des tombereaux ouverts. Egoûts et caniveaux, lorsqu'ils existaient, se déversaient dans la rivière.

  • L'espace dans lequel s'inscrit l'Histoire

         Dans un espace où il devient de plus en plus difficile d'avancer, parce que cet espace devient plus bruyant, plus violent, plus confus, plus difficile à vivre au quotidien pour des millions de gens... et qui est en fait le seul espace réel existant et évoluant depuis plus de deux mille ans ; la communication peut cependant parvenir à tisser de la relation...

    Mais le drame c'est que dans cet espace, l'on substitue à la communication -en laquelle d'ailleurs on ne croit guère, ou que l'on rend inaudible, ou dont on fait un spectacle- la nécessité de se passer les uns sur les autres en se disant "tant pis pour ceux qui sont en dessous"...