Articles de yugcib

  • Le livre dévoré par des rats

         Sur un dépôt d'ordures, un groupe de rats se bat bruyamment pour dévorer La Peste, d'Albert Camus... (page 372 dans Le miroir de Cassandre, de Bernard Werber).

    Au fond d'une crique en cul de sac aux parois rocheuses abruptes et très hautes, est acculé un intellectuel, poète, scientifique et philosophe, en face d'une araignée de la taille d'un éléphant, et l'araignée s'avance vers l'intellectuel, et va le dévorer... (l'une de mes histoires)...

    Dans La Peste d'Albert Camus, justement ce sont des rats qui commencent à mourir en nombre à Oran en Algérie, et véhiculent la peste...

    Dans mon histoire, l'araignée est sans doute une araignée mutante, peut-être à la suite d'une expérience de manipulation génétique...

    La réalité dans "ce groupe de rats qui dévore le livre" ou "cette araignée géante qui va dévorer l'intellectuel", c'est que ni le livre d'Albert Camus ni la science ni la pensée de l'intellectuel, ne vont "changer le cours des choses"... Et qu'il y a peut-être, bien au delà de ce qu'on dit -en tant qu'humain- être cruel, injuste, "avoir du sens", être absurde, être beau, être laid... Une vérité qui nous échappe, et peut-être en définitive, une "vraie, une authentique, une violente, une nécessaire beauté crue, nue et cosmique, universelle et intemporelle"...

    Mais l'intellectuel s'imagine que par la science, par la connaissance, par la sagesse, par la réflexion "grave" qu'il a ; que par sa poésie, sa conception de la relation, son approche d'une certaine vérité... Il va "convaincre" l'araignée de ne pas le dévorer... Il va même s'imaginer qu'il va "apprivoiser" l'araignée, s'en faire une "amie"... Ou "mieux" encore, que l'araignée pour une raison qui lui échappe, par quelque relation imprévisible qui va se produire entre elle et lui, et qui n'a rien à voir avec quelque pouvoir qu'il a de convaincre... Ne va pas le dévorer... Il n'imagine pas un seul instant "qu'il se met le doigt dans l'oeil" ! Il est là, en face de l'araignée, avec son orgueil, ses certitudes, sa science, sa philosophie... Mais la vie, ce n'est point cela... Ou plutôt la vie c'est "cela", tout cela, mais sans l'homme, sans l'orgueil de l'homme...

  • La plus lointaine galaxie, récemment découverte

         Elle s'appelle " MACS0647-JD "... Peu "poétique" à vrai dire !

    Elle est située à 13,3 milliards d'années lumière du Système Solaire (et donc, de notre environnement spatial proche Terre Soleil planètes autour du Soleil)...

    C'est à dire que, au moment, au tout premier moment où cette galaxie a été observée de l'un de nos télescopes les plus puissants, sa lumière venait de mettre 13,3 milliards d'années pour nous parvenir...

    Nous la voyons donc "luminer" alors même que depuis "tout ce temps écoulé", soit 13,3 milliards d'années, elle a peut-être disparu comme disparaissent tant d'étoiles, de systèmes, de galaxies... que nous observons encore...

    À titre de comparaison, la lumière du soleil met huit minutes à nous parvenir, et le système stellaire le plus proche (quelque chose d'équivalent ou de ressemblant à notre système solaire) se trouve à 4 années lumière de nous... Rappelons que la vitesse de la lumière est d'environ 300 000 kilomètres à la seconde... Imaginez déjà ce que peut représenter en kilomètres 4 années à la vitesse de la lumière ( 4 fois 365 jours et chaque jour 24 fois 3600 secondes, et à chaque seconde 300 000 kilomètres )... Alors, 13,3 milliards d'années...

    Tout ça, avouez que c'est quand même fort peu compatible avec "Dieu créateur du ciel et de la Terre en 7 jours" ! (Je me demande comment ils font, les scientifiques "croyants")... Ils doivent penser que "les jours de Dieu durent des milliards d'années" ?

    ... Imaginons, dans cette galaxie située à 13,3 milliards d'années lumière de nous, un système stellaire comparable à notre système solaire et une Terre comme la nôtre...

    Des êtres intelligents (on va dire des Humanoïdes) vivant sur cette "Terre", aperçoivent la Voie Lactée (notre galaxie)... Qu'ils n'appellent pas d'ailleurs "Voie Lactée" mais " --- +++ ".

    Cette "Voie Lactée" (--- +++) leur est à eux aussi, située à 13,3 milliards d'années lumière... Ils ne voient donc notre galaxie que telle qu'elle était voici 13,3 milliards d'années... Ils ne voient donc ni le Système solaire ni la Terre, puisque le système solaire n'existe que depuis cinq milliards d'années... Il leur faudra donc "attendre"... 8,3 milliards d'années avant de nous "voir"... Et quand ils nous verront, il y aura bien longtemps, fort longtemps, que nous aurons disparu...

    On le voit bien, les distances, et le temps qui sécoule... entrent dans une réalité qui n'est absolument pas compatible avec la possibilité d'un "contact" entre deux ou plusieurs "intelligences" dans l'univers...

    Quoiqu'il arrive, quoi qu'il soit... ou ne soit pas... Nous demeurons seuls (isolés) dans l'univers... Si la vie existe ailleurs (reste à savoir sous quelle forme et à quelle "étape" d'évolution)... Elle est certainement comme de petites bulles très éloignées les unes des autres...

    ... Tout ce que je viens de dire là, cependant, s'articule autour d'un concept de temps et de distance, autant dire d'un concept purement humain, selon l'entendement, selon l'intelligence humaine ...

    Et si dans la réalité, le temps et la distance n'existaient pas ?

    Prenons par exemple, ce que nous appellons la mémoire (la faculté de se souvenir et de situer hier, avant hier, il y a 1, 2 ans ou un siècle ou un millénaire)...

    Comment est-faite, alors, la mémoire des êtres qui ne sont pas humains ? Un chien, un chat, un cheval... ou un coléoptère... Peut-il faire la différence entre l'hier et l'avant-hier ? La mémoire des êtres vivants à l'exception de l'homme n'est-elle pas comme un "patchwork" d'images situées "sur un même plan" ?

    Que signifie, à l'échelle de l'univers, une distance ou un espace "infiniment grand", ou au contraire, une distance ou un espace "infiniment petit" ?

    Qu'en est-il du temps en tant que durée, soit 15 milliards d'années ou un millionnième de nanoseconde ? Autrement dit les 15 milliards d'années peuvent être comme un millionième de nanoseconde, et le millionième de nanoseconde peut être comme 15 milliards d'années...

  • Le monde en stop, de Ludovic Hubler

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    Ludovic Hubler est un voyageur Français né le 11 septembre 1977, qui a effectué un tour du monde en stop. Il est l'auteur du récit de voyage "Le monde en stop", et lauréat du prix Pierre Loti 2010.

    Né le 11 septembre 1977 il est le fils d'un père chef d'entreprise et d'une mère au foyer. Passionné de football et de géographie, il passe son enfance et son adolescence à Wasselonne et à Obernai en Alsace.

    À la suite d'une formation à l'Ecole de management de Strasbourg, il obtient un master de management en juin 2002. Mais avant de se lancer dans une activité professionnelle, il décide de réaliser le rêve qui l'habite depuis son enfance : un voyage autour du monde en auto stop, sans utiliser ni train ni bus ni taxi ni avion, et avec un budget très sommaire (environ douze mille euro)... Son aventure qui ne devait durer que deux ans tout au plus, durera en fait cinq ans jour pour jour, du 1er janvier 2003 au 1er janvier 2008.

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    Un extrait du quatrième de couverture :

    ... Du "voilier- stop" pour traverser notamment les océans Atlantique et Pacifique au "brise-glace-stop" pour se rendre sur le continent Antarctique, en passant par la traversée du Sahara, ou de pays comme la Colombie et l'Afghanistan, Ludovic aura testé son pouce dans toutes les situations possibles et imaginables.

    Cinq années de voyage, 170 000 kilomètres parcourus, 59 pays traversés, des centaines de conférences données et les services de plus de 1300 conducteurs donnent l'idée de l'ampleur et de la richesse du périple. Plus qu'un nouvel exploit de l'extrême, ce livre retrace une aventure humaine extraordinaire dont le souffle de liberté ne manquera pas de vous emporter...

    Mon avis :

    ... À travers ce récit, l'on découvre la réalité du monde d'aujourd'hui, autrement que par les images diffusées à la télévision, autrement que par les articles de presse, autrement que par ce que nous disent les grands médias d'information...

    Ce qui m'a cependant interpelé, à la lecture de ce récit - que je savais déjà mais sans doute pas à ce point là et dans cette réalité là au quotidien de la vie des gens- c'est cette omni présence des religions partout dans le monde, aussi bien dans le "monde occidentalisé et développé" que dans le monde "en voie de développement ou encore misérable ou ancestral"... En gros, le monde Chrétien d'une part, et le monde Islamique d'autre part...

    Mais les médias font plus souvent dans le "catastrophisme", dans le sensationnel, dans les "sujets sensibles qui génèrent de l'émotion ou de la violence... Plutôt que dans ce qui pourrait (et qui existe bel et bien) réellement "changer le monde" en mieux...

    Peut-être, après tout, sommes nous, générations actuelles d'humains, dans une phase d'évolution, certes difficile voire incertaine... Mais tout à fait nouvelle en ce sens que bon nombre d'entre nous et de plus en plus sur toute la planète, savent "ce qui se passe ailleurs" et surtout "comment c'est ailleurs et comment on vit ailleurs"...

    ... Si seulement les religions pouvaient un peu refluer, ne plus comme dans certains pays dans le monde, "avoir force de loi", et surtout ne plus pousser à la guerre, ne plus être aussi omni présentes dans la vie des gens au point que les gens n'arrivent pas à concevoir qu'on peut être sans religion, vivre sans religion...

    ... Il est vrai que nous avons là, avec ce récit, l'expérience d'un jeune qui, il faut le dire, a une grande faculté d'adaptation, un sens "nettement au dessus de la normale" de la débrouillardise, quelques relations "intéréssantes" et sur lesquelles il peut compter dans son environnement social avant son départ, le soutien de ses parents et surtout de son père en particulier, et tout de même un "bagage" en matière de formation intellectuelle, universitaire (ce qui lui permet de donner des conférences lors de son séjour par exemple, aux USA)... Autrement dit, il a "pas mal d'atouts déterminants dans son jeu" ! Ce qui est loin d'être le cas pour bon nombre d'autres jeunes (ou personnes plus âgées d'ailleurs) "nourrissant" un tel rêve, celui de partir à l'aventure à pied, en stop, en vélo, et même en utilisant des moyens de transport tels que le train ou l'avion, à travers le monde...

  • Fillon ou Copé

    Fillon c'est la Droite en Citroën Xsara qui ne respecte pas les limitations de vitesse et se moque du piéton Lambda traversant la rue sur un passage protégé ( les bandes blanches n'ont pas été repeintes )...

    Copé c'est la Droite en 4X4 coupé décapotable qui prend les virages sur les chapeaux de roue et se moque du piéton Lambda cheminant sur le trottoir ( les bordures de trottoir n'ont pas été refaites )...

    Fillon ou Copé c'est aussi cette Droite condescendante qui, en Citroën Xsara ou en 4X4 coupé décapotable, envoie la sauce de ses phares à la nuit tombante sur les voiturettes sans permis et sur les mobylettes avec remorque...

  • Une manif musclée de conviction religieuse

    ... Il se tenait ce dimanche 18 novembre à Paris, une manifestation de catholiques intégristes rassemblant environ huit mille personnes, contre le mariage homosexuel et contre l'adoption d'enfants par des couples d'homosexuels...

    Ce sont jadis, ces mêmes catholiques intégristes, qui s'opposèrent -souvent avec violences perpétrées- contre l'avortement...

    Lorsque les Catholiques (ou les Protestants ou les Juifs d'ailleurs) se comportent de la même manière aussi intolérante et aussi violente, que les Islamistes intégristes, c'est toute la société humaine qui est alors en danger, avec la démocratie, la culture, la réflexion, la liberté individuelle... Mais il est "encore heureux" que ces gens là soient toujours minoritaires sur l'ensemble de la planète ou tout au moins dans la plupart des pays... Il n'empêche, minoritaires, ils sont encore bien trop nombreux...

    ... Et que dire, outre de tous les fanatiques de tous bords ; de tous les grands prédateurs financiers, banquiers, milliardaires, dédideurs économiques et ultra-grands capitalistes actionnaires -et leurs sbires- de la planète ; de leurs infrasctructures, de leurs possessions et monopoles immenses, de leurs intérêts... À quand quelque "super réseau" de résistants bien déterminés à faire péter tout ce qui pourrit la planète, pourrit la vie des gens, asservit des populations entières ?

    Et merde ! Tant qu'il y aura ces milliers de supertankers ou cargos géants chargés de centaines de containers venus d'Asie, et débarquant leurs marchandises, produits et gadgets de consommation dans les ports européens, tant qu'il y aura de la boustifaille et des noëlleries à gogo dans les Grandes Surfaces, tant qu'on s'endettera pour vivre "riche et fashion", tant qu'il y aura du people et des séries télé, de la dope, des hôtels ACCOR et compagnie, des bateaux de croisière géants qui sillonneront la Méditerranée et les Caraïbes, malgré tout le chômage qu'il y a, malgré la désindustrialisation... Tant que les gens auront ou trouveront encore 4 sous pour s'envoyer en l'air ou se bâfrer sur le dos du petit copain qui lui n'a que dalle à se foutre sur le cul et dans la panse... Il n'y aura jamais de révolution possible...

  • Le mariage homosexuel et l'adoption d'un enfant

         Il fut un temps (en gros durant les années qui ont suivi mai 68) où le mariage était "désacralisé", jugé "désuet" ou inutile par les nouvelles générations de l'époque (et même dans certains milieux "intellectuels et progressistes" de gens de 40/50 ans)... Et l'on voyait alors bon nombre de couples se former "vivant en concubinage" (dont certains d'ailleurs passaient leur vie ensemble)...

    De nos jours, il semble (est-ce dû au "retour en force" du sacré et du religieux?) que le mariage ait de nouveau "le vent en poupe"... Il faut voir, partout en France, en effet, à quel point on fait de la célébration d'un mariage (même chez les "pauvres") une fête grandiose, où l'on dépense beaucoup d'argent -en s'endettant d'ailleurs- où l'on tient au caractère "cérémonial", ostentatoire, de l'événement ! Jamais moins de cent invités au repas, de trois cent à l'apéritif... Et l'on "remet ça" le lendemain dimanche...

    Alors, dans ce contexte, les homosexuels (peut-on les blamer?) revendiquent eux aussi la possibilité de se marier entre eux "à la Mairie" (sans doute certains d'entre eux pensent même à l'église...), et de faire avec leurs amis, leurs proches, leurs invités, une fête aussi "mémorable" et aussi grandiose...

    Légiférons, légiférons donc...

    Quant à ce qui est de l'adoption, ou de la possibilité d'avoir un bébé "indirectement"... Là, "légiférer", c'est assurément "changer la donne" ou "entrer dans une nouvelle ère" pour l'évolution de la société humaine, c'est "faire voler en éclats" le concept de famille qui est celui auquel on se réfère depuis des milliers d'années (il n'y eut je crois, qu'au temps de l'Empire Romain après le II ème siècle, que le concept de famille avait volé en éclats, encore que l'on ne légiférait pas pour autant)...

    Peut-être, oui peut-être après tout, en 2050 ou 2070 à Tartas dans les Landes ou à Bruyères dans les Vosges, un enfant à l'école qui dira à ses copains "j'ai deux papas" ou "j'ai deux mamans" ne sera-t-il pas regardé par ses copains comme "une bête curieuse"... Et c'est vrai qu'aujourd'hui à Cergy Pontoise ou à Sarcelles, le même enfant ayant deux papas ou deux mamans, n'étonne plus les copains...

    Mais là nous demeurons dans le cadre de l'adoption pure et simple : un enfant qui est né "normalement" de l'union entre un homme et une femme, et qui a été abandonné, puis "choisi" et adopté (adopté par un couple hétérosexuel ou homosexuel)... Et l'on se dit "pourquoi pas, pourquoi cet enfant ne pourrait-il pas entrer dans la vie de deux personnes vivant ensemble et qui manifestement vont vraiment l'aimer"?

    ... Mais... Si le père est un homosexuel qui vit avec un autre homosexuel, et veut avoir un bébé "de sa filiation" il faudra que sa semence entre dans "une mère porteuse" (ou à la limite dans une sorte de matrice créée artificiellement et qui assurera la gestation)... Si une mère est homosexuelle vivant avec une autre homosexuelle, et veut elle aussi avoir un bébé "de sa filiation" il faudra qu'elle se fasse "entrer en elle" la semence d'un homme...

    Alors, nous aurons des couples d'homosexuels avec de "vrais bébés"... Hallucinant non?

    "On ne voit pas ça dans le monde animal" ! (à moins que l'être humain intervienne par manipulation et expérimentation sur l'animal)...

    Est-ce bien... "Cosmique" tout ça ?

    Est-ce bien... "Dans l'ordre naturel des choses de la vie et de l'univers"?

    Je ne conclue pas en disant "je suis pour" ou "je suis contre" ou encore "ça je veux bien, mais pas ça"... Cela n'a "aucun sens" d'être pour ou d'être contre, de légiférer ou de ne pas légiférer... De faire intervenir la "morale" (religieuse ou civile)... De se référer même, à "ce qui a toujours été depuis des millénaires", à "l'ordre naturel des choses de la vie"...

    Peut-être après tout, la vie, ici sur la Terre... Ou ailleurs, emprunte-t-elle des voies qui nous sont inconnues ou qui échappent à notre entendement, et qui dépendent d'une sorte de "mécanique intelligente" extrêmement complexe et évoluant et s'adaptant, disparaissant puis se reconstituant sous des formes différentes ou semblables...

    Je serais tenté de dire, en définitive, que "légiférer n'arrange pas les choses" sinon qu'à rendre la "question" encore plus sensible et par là même, à amplifier des tensions qui existent déjà et à opposer encore plus violemment des sensibilités différentes...

    "Légiférer" c'est décréter qu'il y a un chemin... Mais ce n'est pas le chemin qui importe, ce n'est pas le chemin qui va nous mener ici ou là... Ce sont les pas, chaque pas que nous faisons, jour après jour, qui importe et "fait le chemin"...

  • Chemins empruntés et clôtures sautées

         Ces routes parcourues, ces chemins empruntés, ces portes et ces fenêtres ouvertes, ces clôtures sautées...

    Mais ce n'est point là, dans la traversée de la vie, de nos vies, le plus important...

    Ce sont ces pas que l'on fait, chaque pas...

    Et, à chacun de ces pas, ce que l'on voit, ce qui nous parle, ce qui nous interroge et qui est tout proche...

    Et ce sont ces pas qui le feront, le chemin, la route parcourue, les clôtures sautées...

    Mais les portes et les fenêtres ne s'ouvriront pas pour autant. Et les clôtures seront souvent difficiles à sauter...

    Le chemin qui se fera ainsi, par ce que l'on voit, par ce qui nous parle, par ce qui nous interroge et qui est tout proche ; qui peu à peu se dessinera et traversera le paysage... Le suivra-t-on alors ?

    Ou bien, ne va-t-on pas encore jeter ses pas sur ces chemins que l'on ne cessait de prendre et qui nous semblaient plus importants à suivre que nos pas ou nos regards à mettre l'un devant l'autre ?

    Tous ces chemins que l'on ne cesse de prendre sans vraiment regarder, sentir, toucher, écouter et penser ?

  • Le coeur, l'esprit, et "le fourneau qui brûle en soi"

         Ce qui vient tout droit, heureux à entendre ou à lire, et sans fioritures, du coeur et de l'esprit, mais pas du fourneau qui brûle en soi, c'est sans ambiguité aucune... En fait, ce "fourneau qui brûle en soi" en l'occurrence, n'est pas le "générateur direct" de ce que l'on dit ou écrit, venu tout droit du coeur et de l'esprit : il est alors "cette réalité en soi" qui ne peut être niée, qui existe... Mais qui est "gérée au mieux"...

    Ce qui vient du coeur et de l'esprit, heureux à entendre ou à lire, avec ou sans fioritures de langage ou d'écriture, mais aussi – il faut le dire- du fourneau qui brûle en soi, c'est déjà plus ambigu... Lorsque -il faut le dire- la flamme s'échappe quelque peu du fourneau parce que, précisément on l'a laissée s'échapper à dessein...

    Quant à ce qui vient essentiellement du fourneau qui brûle en soi, et "qui peut poser problème", dont on ne montre pas la flamme vive, et que l'on habille de coeur et d'esprit, c'est de la supercherie, de l'hypocrisie, et parfois même de la scélératesse !.. La séduction procède, assez souvent, de cette manière là, qui consiste à s'habiller de coeur, d'esprit et en plus si l'en est, d'intelligence...

  • L' "universalité" du Web

          Pourquoi universalité entre guillemets, déjà, pour commencer ?

    J'exprime ici par l'emploi des guillemets un questionnement à propos justement, de l'universalité du Web.

    En effet, le haut débit voire le très haut débit, la Web Cam, la vidéo, les galeries de photos, l'instantanéïté de la transmission et de la diffusion notamment sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter... Tout cela est-il bien "si universel que cela" sur la planète ?

    Autrement dit, le "Terrien Lambda", quel que soit l'endroit du monde où il vit, habitant d'une grande ville ou d'une petite bourgade isolée ; a-t-il la possibilité de communiquer avec la même instantanéïté, et de la même manière en bénéficiant des mêmes services et "outils technologiques", partout, vraiment partout ?

    Non, absolument pas dans la réalité du monde d'aujourd'hui...

    Dans le livre "Le monde en stop", Ludovic Hubler, l'auteur, nous raconte qu'à la sortie d'une ville située au sud du Maroc, à Boujdour, il trouve un cybercafé "au milieu de nulle part, une enseigne biscornue et bringuebalante indiquant la présence du réseau des réseaux" alors qu'il n'y a pas un village à moins de 300 km à la ronde !

    L'on imagine mal l'un ou l'autre des grands opérateurs de télécommunications, investissant dans des infrastructures coûteuses (lignes ADSL) afin de doter ce pays isolé d'un réseau à haut débit... Sans doute y-a-t-il (du moins je l'imagine) en ce lieu isolé du Sahara occidental proche de la côte Atlantique, une liaison satellite de même type que celle qu'utilisent les scientifiques et les chercheurs dans leurs expéditions en Antarctique, dans les grands déserts... Mais alors, qui, quel "organisme", finance une telle liaison en ce lieu où il n'y a... tout simplement rien ?

    La liaison satellitaire en effet, c'est à dire autrement que par l'ADSL classique avec des infrastuctures de télécommunications, câbles, bornes et antennes ; n'est encore aujourd'hui accessible -et pour un coût d'abonnement et d'installation très élevé- que pour les journalistes réalisant des reportages, les scientifiques et les chercheurs en mission...

    Et oui, réfléchissons un peu : il n'y a pas d'ADSL au pôle nord ni en Antarctique ni au fin fond du désert de Gobi ! (et pourtant les chercheurs et les scientifiques communiquent en temps réel et avec vidéo, web cam, depuis ces lieux "extrêmes")...

    ... Si le Web, comme c'est encore le cas sur une grande partie de la surface de la planète, n'est rien d'autre qu'un transmetteur de courriels, d'images, de pages de sites, de texte, de documents et d'informations... et éventuellement -mais d'une lenteur souvent désespérante- de vidéos, films... "Ce n'est point là à mon sens une révolution technologique d'envergure" !

    La véritable "vocation" du Web si je puis dire, c'est de faire de la relation humaine dans une dimension planétaire comme on fait de la relation humaine dans une dimension limitée en espace... C'est à dire permettre à des gens éloignés et dispersés, non seulement de se lire ou même de s'entendre, mais aussi et surtout de se voir en direct dans l'environnement proche qui est le leur au moment de la communication...

    Or cela n'est possible qu'en haut ou très haut débit ADSL... ou liaison satellitaire... Et sûrement pas hélas, dans bien de lieux en France, Europe, Amérique et partout dans le monde en "débit moyen" voire "bas débit"...

    Il y a aussi, c'est vrai, et peut-être là "plus universel"... La liaison par le réseau Hertzien (téléphonie mobile, i-phone, smartphone, tablette) en 3G plus, 4G... mais aussi il faut le dire, en 2G ou moyen ou bas débit... Selon le niveau de "couverture" locale... Et, soit dit en passant, je voudrais bien savoir comment par exemple, au beau milieu de la Creuse au centre de la France, un jeune, accro de téléphonie internet, peut-il envoyer à ses copains de Facebook des vidéos et des galeries de photos, vu le débit d'émission qui doit être celui du lieu où il se trouve...

    Car il y a celui qui émet, et celui qui reçoit : l'un des deux seulement peut-être en très haut ou haut débit, mais l'autre non... auquel cas l'un ou l'autre "galère" ou n'a tout bonnement rien !

    Donc, on le voit bien -et il faut en être conscient et s'adapter en conséquence- le Web n'est "universel" (vraiment universel) que là où il crée, où il entretient, de la relation humaine "réelle" à distance (relation de même type ou presque, que la relation humaine "sur place" en un lieu déterminé et limité en espace où l'on se voit, se rencontre)...

    Si ce n'est point le cas, le Web n'est alors -à mon sens- qu'un outil de communication à peine plus amélioré qu'un simple téléphone, un fax phone, un transmetteur d'images photos, de texte écrit, de pages de sites ou de blogs, mais sans réelle relation... Autrement dit "un pis aller", une illusion, du rêve qui ne se réalise pas "complètement"... Et engendre de la frustration...

    Je pense en particulier, aux personnes handicapées, aux personnes isolées socialement, qui elles, peuvent grâce à une "universalité" réelle du Web créant de la "vraie relation", communiquer, diffuser, depuis un hôpital, une maison de retraite, un fauteuil roulant, et correspondre ainsi avec d'autres gens à l'autre bout du monde (ou même à seulement dix kilomètres d'eux), voir et entendre tous ces gens comme s'ils se trouvaient auprès d'eux...

    Cela, oui, c'est assurément "une révolution technologique d'envergure" !

    Nous n'en sommes pas encore là, loin s'en faut !

  • En ces jours...

    En ces jours les moins heureux, les plus ordinaires de ta vie, ou parfois les plus sombres...

    Dans ce grand silence blême et dans cette indifférence des gens et du monde autour de toi, dans cette solitude qui te vient et t' étreint...

    En ces jours où ne passent autour de toi que des personnages aux visages caramélisés, que les mains s'éloignent et que les regards manquent...

    En ces jours creux et sombres où le vent tourne et efface de ton visage toutes ces marques par lesquelles il peut être reconnu...

    Oui, en ces jours là pourtant, je te le dis parce que j'en suis sûr...

    Il se lève toujours quelque part, un visage inconnu et généreux, qui t'aime...

    Et dans l'ivresse des jours heureux, ou lorsque chaque minute compte tant tu fais et refais...

    Il se lève aussi quelque part, ce visage inconnu et généreux, qui t'aime...

    Mais tu ne le sais pas et tu t'en fous...

    Aux jours les moins heureux tu crois toujours qu'il n'y a pas ce visage qui se lève...

    Aux jours les plus heureux de ta vie, aux jours où tant tu fais et refais, tu n'imagines pas que ce visage que tu ne vois pas, puisse aussi se lever vers toi et t'aimer...

  • Les trois intelligences

         Il y a l'intelligence du coeur, l'intelligence de l'esprit...

    Ces deux intelligences là, on peut les "mettre en parallèle" : elles coexistent assez souvent ensemble, et se complètent...

    Et il y a ce que j'appelle "l'intelligence dans le sens du monde" : celle là je ne la mets point "en parallèle" avec l'intelligence du coeur et avec l'intelligence de l'esprit... Car lorsque l'intelligence dans le sens du monde coexiste "vaille que vaille" avec l'intelligence du coeur et avec l'intelligence de l'esprit, ce ne peut être qu'en apparence, une apparence de toute évidence trompeuse voire scélérate et toujours dominatrice...

    L'intelligence dans le sens du monde c'est celle que l'on met sans cesse en avant, et dont on se réclame haut et fort afin de "prouver ceci ou cela" de sa vie, de son expérience, du bien fondé de ses relations les plus "en vue", de ses connaissances, de son "image de marque", en gros c'est celle qui consiste à "rouler ses mécaniques" dans les fêtes familiales et publiques, dans les groupes et dans les associations dont on fait partie, et c'est celle, cette intelligence là, qui bien sûr prévaut dans le monde et impressionne bon nombre de gens... C'est l'intelligence qui "pète de tous ses feux", l'intelligence des références, des étiquettes, des décorations ; l'intelligence qui "ouvre les portes"...

    Je n'accorde à l'intelligence dans le sens du monde qu'un tout petit statut, autant dire que cette intelligence là ne m'impressionne aucunement, et que parfois même, je lui fais "un bras d'honneur" à ma manière !

    En revanche, l'intelligence du coeur et l'intelligence de l'esprit m'impressionnent toujours... Mais je crois que j'ai une préférence plus marquée -et plus ostentatoire- pour l'intelligence du coeur...

    L'intelligence de l'esprit ne vient pas forcément -et automatiquement ou naturellement- de l'intelligence du coeur... Mais elle puise sa force si l'en est, elle devient vraiment impressionnante, seulement dans la mesure où elle s'élève sur le "terreau" de l'intelligence du coeur...

  • Le journal de Kafka, par Marthe Robert

          Marthe Robert née le 25 mars 1914 et décédée le 12 avril 1996, est une critique littéraire Française, et l'un des plus éminents spécialistes de l'oeuvre de Frantz Kafka.

    Dans sa jeunesse elle décida d'apprendre l'Allemand parce que son père ayant combattu durant la première guerre mondiale, était devenu un militant pour la paix.

    Après ses études à la Sorbonne, Marthe Robert intègre l'université Johann Goethe à Frankfurt.

    Elle fut une traductrice fidèle de l'oeuvre de Kafka.

    LE JOURNAL DE KAFKA, traduit et présenté par Marthe Robert. (Le livre de Poche, biblio, 674 pages)

    Ce combat entre Kafka et le monde, avait quelque chose de paradoxal…

    Poète, Kafka se sentait différent du commun des mortels et par conséquent contraint d’affirmer sa singularité. Ce qui rendait inévitable sa lutte avec le monde.

    Cependant, Kafka avait en même temps une autre préoccupation, un autre regard que celui d’un écrivain sans complaisance à l’égard du monde : il a voulu aider le monde à se défendre, en particulier par ce besoin qu’il sentait, de surmonter sa révolte (et plus généralement celle de l’individu), et de trouver la route ouvrant le passage vers une communauté vivante, celle des hommes coexistant ensemble dans une tradition, une culture, une histoire…

    Ce journal est, selon Marthe Robert, « le témoignage le plus poignant de toute l’histoire de la littérature ».

    « Nous avons été chassés du paradis mais le paradis n’a pas été détruit pour cela »…

    Ce « paradis » n’était-il pas cette Connaissance, ou mieux peut-être, cette « vérité » originelle, totalement pure, en l'absence de tous ces mécanismes inextricables des codes et des procédures, de toutes ces lois et de tous ces systèmes politiques et économiques constituant un immense carcan ?

    Retrouver ce " paradis qui n'a pas été détruit mais dont nous nous sommes nous-mêmes exclus" , apparaît donc comme une nécessité… D’autant plus que sa « redécouverte » s’ouvre dans une perspective encore plus belle et plus émouvante que sa découverte qui, à l’origine, n’en était qu'au début de son commencement...

    En fait, ce n’est pas le « dieu » des Chrétiens, ni celui des Musulmans ou un autre « dieu »… qui nous a chassés du « paradis » : ce sont bel et bien nous, les humains, qui avons en partie, perdu la Connaissance, et qui avons cru retrouver cette Connaissance par la Science, par la Civilisation, par la Technologie, avec des lois édictées par les monarques ou par les parlements, par les codes et par les procédures sans cesse remaniés et adaptés aux évolutions politiques et sociales… Le plus souvent d'ailleurs, au bénéfice d’une minorité « privilégiée » d’humains…

    Mais cette Connaissance existait avant que l’humain ne fût, ici ou ailleurs…

    …Le Journal de Kafka, 674 pages. Un casse tête aux dires de certains, à la seule idée que l’on peut se faire de ce que suggère à priori, la lecture des écrits et des romans de Kafka…

    Mais quelle pureté de langage ! Quelle précision ! Quelle minutie dans les moindres détails ! Et surtout quelle écriture !

    ... Je retrouve là, dans l'oeuvre de Kafka en général, et en particulier dans cette idée selon laquelle "le paradis n'a pas été détruit" et que " sa redécouverte pour autant qu'il en peut être, s'ouvre dans une perspective encore plus belle et plus émouvante"; et encore, "de ce besoin de surmonter sa révolte"...  L'un des thèmes récurrents et privilégiés de ma propre pensée, de toutes les réflexions qui me viennent depuis mon enfance...

  • Le grand oiseau

         C’était un grand oiseau derrière un mur très long…

    L’oiseau avait la taille d’un homme, la stature et les jambes d’un homme.

    Le grand oiseau se tenait donc debout en face du mur. Et le mur était si long que l’on n’en discernait pas les extrémités, ni d’un côté ni de l’autre.

    De surcroît, le mur était haut, épais, aussi dur que du métal, compact, sans la moindre fissure et lisse comme une plaque de cuisinière.

    Avec ses grandes ailes plaquées sur son dos, ses jambes, sa tête d’aigle, sa fière stature et son regard perçant, le grand oiseau derrière le mur infini recula de quelques pas, comme pour prendre son vol…

    Mais l’oiseau ne s’envola point. Ses ailes ne lui servaient à rien…

    Le ciel était grillagé, d’un filet aux mailles serrées, métalliques, et secoué par le vent.

    Tel un voile gris de nuages bas, ce filet interdisait le ciel...

    L’oiseau, à vive allure, fonçait vers le mur, son bec pointé en avant. Un bien étrange bec toutefois, que celui de cet oiseau à fière stature, au regard perçant et aux jambes d’homme…

    Ce bec avait la forme, la consistance et la dureté d’une tête de marteau dont la densité et la puissance étaient telles, que ce bec semblait conçu pour faire éclater un bloc rocheux.

    L’oiseau frappait le mur avec son bec…

    Depuis des jours et des jours, des semaines, des mois, des années, l’oiseau frappait le mur avec son bec. Déterminé, inlassable, l’oiseau frappait, frappait… Encore et encore.

    Aucune fissure n’apparaissait sur le mur. Pas même la moindre trace d'aucun de ces coups répétés...

    Alors l’oiseau, dont la détermination semblait toujours se renforcer, accrut le rythme de ses frappes. D’autres jours, d’autres mois, d’autres années passèrent…

    Un jour, il y eut enfin une trace, une griffure à peine discernable. Puis une deuxième, une troisième griffure…Et des éclats aussi fins que des grains de poussière. Et toutes ces griffures peu à peu, se confondirent en une trace creuse. Une fissure apparut. Et la fissure s’élargit, devint une brèche. L’autre côté du mur parut, les bords déchiquetés de la brèche s’écartèrent, ouvrant ainsi un passage, et l’oiseau traversa le mur.

    De l’autre côté du mur, l’on eut dit que c’était le même pays : rien ne semblait différent dans le paysage, de ce côté-là… Mais le ciel n’était plus grillagé.

    L’oiseau découvrit que ses ailes lui permettaient de voler, et son bec marteau était devenu un nez.

    L’oiseau s’envola et disparut dans le ciel…

    Le mur c'est la dureté, la brutalité, la vulgarité, l'indifférence, le silence, le bruit, l'injustice, l'orgueil démesuré et le mouvement trouble du monde...

    Un mur intraversable et sans aucune fissure...

    Le grillage ce sont toutes les contraintes que le monde nous impose...

    La trace ou l'infime griffure qui apparaît à force de coups de bec marteau, c'est la possibilité de la fissure, puis de la brèche et enfin du "passage"...

    Mais le "passage" ne s'ouvre pas sur un paysage différent : le paysage demeure le même, mais sans le ciel grillagé au dessus, et l'oiseau s'envole, monte vers la lumière sans être brûlé par la lumière...

    Tant que le mur demeure intraversable, et qu'aucune possibilité de fissure n'apparaît, l'oiseau parfois s'élève jusqu'au ciel grillagé et parvient à le traverser... Mais très vite, à peine au dessus des mailles du filet métallique qui ont cédé, l'oiseau est brûlé par la lumière dont il s'est approché de trop près...

    Et il doit alors redescendre et continuer de frapper le mur avec son bec marteau...

    Il n'y a pas de "passage", par le ciel grillagé...

    Le "passage", il ne se fera qu'après la fissure, qu'après la brèche...

    De l'autre côté du mur, le paysage ne changera pas, mais il il n'y aura plus ce ciel grillagé...

    Alors l'oiseau volera sans être brûlé par la lumière...

  • Quand certaines colères enlaidissent un visage, un être tout entier...

          Certaines colères subites, de celles qui éclatent tout à coup lors d'un repas ou d'une réunion familiale ou d'amis ; parce qu'elles révèlent, plus que toutes les autres colères, une "obscurité" en soi, un ressentiment, un "à priori" à l'égard d'une personne en particulier... Peuvent rendre un visage, le visage de la personne en colère, et le regard qui sourd de ce visage, et la personne toute entière même... d'une laideur insoutenable et abjecte...

    Plus tard, bien plus tard, lorsque "l'évènement" n'est plus qu'un lointain souvenir, c'est l'image de ce visage là, dans son insoutenable et abjecte laideur, qui demeurera dans la mémoire, et qui éclipsera toutes les autres images de ce visage...

    Mais la laideur, la laideur qu'il y a dans une "obscurité en soi", la laideur qui ainsi apparaît, brutale, laminante, puante et criarde... Se fout du souvenir qu'elle va laisser... Puisse-t-elle un jour, en "retour" de bâton au détour de quelque "virage" de la vie... Boomeranguer sur ce visage, rendre à ce visage laideur pour laideur...

    Je hais plus la laideur d'un visage dans une colère "révélatrice d'une obscurité en soi", que la laideur du vol lourd et bruyant d'une grosse mouche à viande au dessus d'un détritus...

  • Les Autres, d'Alice Ferney

         Un livre tout à fait étonnant, et qui nous éclaire sur le sens, sur la complexité, sur la nature même de la relation humaine...

    Je savais déjà que l’univers du relationnel était un univers complexe, avec des liens multiples, de « drôles de liens » parfois, des liens étranges, des « dits », des « non dits », des regards, des interrogations, des intonations de voix ; jusqu’à des habillements, des attitudes, des comportements, des silences et de toutes sortes de petits gestes émouvants, évocateurs, messagers… Dans la manière par exemple, de relever une mèche de cheveux ou de se passser un doigt sur le bord des lèvres...

    Mais c’est encore ici dans ce livre, entre des personnages que l’on voit apparaître en trois tableaux à la fois différents et semblables, bien plus complexe encore !

    Et surtout, révélateur...

    L’on ressort de ce livre, LES AUTRES, d’Alice Ferney, « averti » désormais… Mais non pas forcément plus aguerri... Et parfois même, fragilisé...

    Pour en savoir plus sur Alice Ferney :

    http://www.evene.fr/celebre/biographie/alice-ferney-4154.php