Articles de yugcib

  • Cela s'appelle Aimer

    Aimer  d'un seul bloc ... Ou  pas du tout  …

    Mais  pas du tout , ce n'est pas forcément « je rejette » ...

    Ne pas du tout aimer voire même détester...

    C'est peut-être... Être à deux doigts d'aimer...

    Si tu m' aimes, aime-moi  d'un seul bloc ...

    Sans aucune restriction, ou à cause de  ceci/cela en particulier, de moi, qui te  gonfle...

    Ça te gonfle, ceci/cela, de moi ?

    On peut discuter...

    Ça me gonfle, ceci/cela, de toi ?

    C'est pas grave : j'intègre !

    ... "Je t'aime parce que... "

    Mettez au bout de "parce que", tiens, ce que vous voulez qui vous convient, vous fait plaisir, vous arrange, vous "sied chaud au coeur" et j'en passe et j'en passe de tout ce que vous pouvez y mettre et en rajouter comme "bonnes et excellentes" réponses... toutes aussi convaincantes, et aussi belles, les unes que les autres, et avec en plus "une poésie" absolument "formidable et émouvante" et le tout avec "le génie" d'un "grand écrivain" (mais bon on n'en demande pas tant!)... (rire)...

    ... Eh bien, eh bien... J'appelle pas cela "Aimer" ! (ce serait, dirais-je, de "l'ennemour"-et, soit dit en passant, "ennemour" n'est pas exactement, "le contraire de l'amour"...

    On en crève, on en crève, d'ennemour, en fait, sur cette "téterre" ! Peut-être plus encore que de la haine et de la violence... ou même de l'indifférence...

    ... Et je précise :

    l'ennemour c'est quelque chose qui ressemble à l'amour, qui y ressemble même parfois, à s'y méprendre... Mais "ne nous y trompons pas", justement...

  • Le silence des armes, de Bernard Clavel

          Le silence des armes est l'une des œuvres majeures de Bernard Clavel. En ces jours de l'été de 2012 en Syrie après un an et demi déjà d'une guerre civile aussi terrible que la guerre d'Espagne de 1936 à 1939 ; dans la perspective -peut-être- d'un conflit qui, dans cette partie du monde, le Moyen Orient, risque de se généraliser, avec la menace nucléaire (je pense à Israel et à l'Iran) qui semble se préciser... Ce livre, le silence des armes, est comme un cri de révolte, un immense cri de révolte et de dégoût contre toutes ces guerres, contre toute cette soldatesque, contre toutes ces armées de mercenaires, contre tous ces pouvoirs politiques ou économiques et financiers qui soutiennent ces guerres, ces conflits ou ces coups d'état ou ces révolutions, ou même encore, les orchestrent... Car nul ne sait vraiment ce qui se trame en arrière plan de tout cela, même si l'on se doute bien qu'au fond, c'est pour l'argent, les ressources énergétiques, ou pour des questions de territoires et de stratégies avec en plus, pour compliquer les choses, la religion...

    J'avais déjà lu, de Bernard Clavel : Malataverne, L'espagnol, La grande patience (4 volumes période 1939-1945 dans le Jura)... et une nouvelle qui fut adaptée pour un film de télévision dans les années 80 je crois... Une nouvelle qui à l'époque m'avait beaucoup marqué (le film de télévision en noir et blanc était à mon avis une excellente interprétation) : un ancien légionnaire, démobilisé à Marseille après la guerre d'Algérie, un baroudeur dur-à-cuire un peu anarchiste sur les bords, un type qui a fait des conneries dans sa jeunesse, un solitaire, un dur, un "solide", un aventurier, qui n'aime pas la routine, le petit confort, qui dort à la dure, qui a fait les colonies, la jungle, la forêt équatoriale, mais d'un tempérament fort et d'une certaine dimension d'humanité, un révolté, un sensible... parcourt à pied et en auto stop la route de Marseille jusque dans le Jura... Il dort dans des granges, il travaille "de tic et de toc" chez des paysans, il arrive dans un bled paumé au fin fond du Jura, un bled où la route s'arrête au bord d'une forêt impossible qui tombe sur un précipice. On ne sait à quel endroit la végétation et les arbres s'arrêtent, on ne voit pas le bord de la falaise abrupte qui tombe à pic... Le type rencontre la postière du bled, une femme déjà "bien en âge", une "vieille fille" au visage sec et sévère, le genre que l'on ne drague pas, très conformiste, qui va à la messe le dimanche, très attachée à des habitudes (de vieille fille), en somme une femme "impossible"... qu'on n'a pas envie pour tout l'or du monde de se mettre dans son pieu!...

    Eh bien entre la femme et ce type, une relation émouvante faite d'une infinie délicatesse et de discrétion de part et d'autre s'établit peu à peu et à la fin, le type, qui n'a jamais pu concevoir de sa vie une route qui s'arrête, s'enfonce dans l'enchevêtrement des broussailles, taillis, arbres, ronces, et tout à coup, tombe dans le piège mortel : il disparaît dans le précipice... Et la femme continue sa vie toute seule mais avec le rêve dans sa tête, le rêve de cette vie qu'elle aurait voulu avoir et partager avec le type...

    Par la suite j'ai beaucoup réfléchi à ce sens de la relation entre deux êtres si différents l'un de l'autre et qui pouvaient arriver à s'aimer et à envisager de "continuer la route ensemble"...

    ... Le silence des armes, première page, commence ainsi (je cite) :

    "Le pays fut sur lui d'un coup. Tout le pays, absolument. Encore noyé dans cette heure d'avant l'aube qui porte le poids de la nuit sans connaître l'espérance du jour à naître.

    Partout à la fois, autour de lui, Jacques sentit le pays. C'était inattendu. A vous couper le souffle. Une eau jaillie de nulle part et de partout.

    Et Jacques éprouva soudain la sensation d'être deux. L'un percevait toute la chaleur de cette étreinte profonde ; l'autre demeurait insensible, planté sur le quai de la gare. Devant lui, l'autorail aux fenêtres éclairées. A côté de lui, sa grosse valise qu'il venait de poser sur le quai. A quelques pas, l'employé. Personne d'autre n'était descendu de la voiture, personne n'y montait. Elle s'était arrêtée pour lui, au coeur de cette nuit qui enveloppait la gare. Cette nuit qui portait le pays invisible qu'il devinait mouillé comme ce quai de bitume où s'étiraient des reflets sales."

    ... Nous sommes, dans ce livre, dans des descriptions de paysages, d'atmosphère et d'ambiance à la fois très imagées, très poétiques et suggérant par moments une réflexion profonde, avec des phrases bien rythmées, des sonorités qui reviennent, une grande richesse de vocabulaire mais sans effets spéciaux, sans grandiloquence ou métaphores hasardeuses...

    Un passage qui m' a presque fait pleurer tellement je le trouve beau et émouvant, c'est quand il parle du traquet rieur, cet oiseau délicat, fragile, qui sait que l'homme est dangereux et qui construit son nid dans un creux de roche barré de petits cailloux qu'il dispose tel une barricade... sublime ! (ça m'a fait penser à ce sujet d'ailleurs, à un texte que j'avais écrit moi-même en 2005 sur le traquet rieur)...

    Ce livre c'est l'histoire de Jacques Fortier blessé, moralement détruit par les atrocités vécues en Algérie, qui revient dans son village du Jura pour quelques jours de convalescence... Mais il ne repartira pas dans les Aurès, il refuse d'accepter la haine et le sang, il ne veut pas renier l'enseignement d'un père mort et jadis incompris...

    "Le monde ne sera sauvé, s'il peut l'être, que par des insoumis"... Cette phrase résume le drame du Silence des armes, l'une des oeuvres majeures de Bernard Clavel.

    ... Bernard Clavel est, avec Albert Camus, l'un de mes auteurs préférés de la littérature du 20 ème siècle...

    Et cela déjà, outre la dimension littéraire de ces auteurs là, du fait de leurs origines : ils sont tous deux des "fils du peuple", du monde des ouvriers, des artisans, des gens simples qui n'ont jamais fait fortune ni leurs prédécesseurs dans leurs familles respectives que ce soit du coté du père ou de la mère...

    Albert Camus, son père était tonnelier à Belcourt un quartier "pauvre" d'Alger, il a été boursier pour pouvoir se rendre au Lycée et faire ensuite des études...

    Bernard Clavel a quitté l'école dès l'âge de 14 ans, pour aller en apprentissage chez un pâtissier de Dole, ensuite il a travaillé en usine, dans le vignoble, dans la forêt, dans un atelier de reliure, à la sécurité sociale, dans la presse écrite et parlée, et il dit que les métiers qu'il a fait ont été pour lui des universités...

    J'ai toujours eu une très grande admiration pour ce genre d'auteurs ou d'écrivains : ceux qui ont eu une autre "formation" que la formation universitaire ou de grande école (quoique Albert Camus ait fait, ait pu faire, des études universitaires (mais au départ il était boursier)...

    La dimension d'humanité (et de l'artiste, et de l'écrivain, ou du philosophe, de l'homme de lettres, de l'intellectuel en général)... devrait à mon sens "aller de pair" (lorsque c'est le cas) avec la formation universitaire si l'on a pu avoir cette formation dans les meilleures conditions possibles...

    J'ai peu de considération (du moins pas de vénération) pour les "Grands" que "l'on a fait Grands" ou qui se sont fait grands grâce à l'argent et aux relations...

    J'ai peu de respect voire de la révolte, pour le pouvoir de l'argent et des relations et des milieux où l'on "a tout pour plaire et réussir"...

    Et je tiens à le faire savoir, à l'exprimer haut et fort, avec même une sorte de "pensée intégriste" ... Mais je n'oublie pas cependant la "dimension humaine" lorsque elle existe chez des gens qui "ont eu plus de chances que les autres" ... (on peut être "intégriste" dans ses convictions... mais avec toutes les nuances possibles et avec aussi, toute la réflexion qu'il convient d'avoir et qui est en fait, nécessaire...)

    Quel livre, que le silence des armes ! Et quel épilogue avec le "réquisitoire du fond de ses tripes" de Jacques Fortier en face des gendarmes, du Maire et des Autorités qui sont venus l'interpeler, un "réquisitoire" contre l'armée, la guerre, celle d'Algérie avec toutes ses atrocités de part et d'autre... Des "vérités" qui claquent comme des coups de fouet sur ces villageois et gens "du bon pays de France" qui avaient des vues totalement erronées et conditionnées par le pouvoir de l'époque au sujet de ce qui se passait en Algérie... En lisant tous ces mots, ces mots de la plume même de Bernard Clavel (il n'invente rien en fait) je me voyais moi-même dire les mêmes mots -dans un contexte évidemment différent, celui de notre époque- j'avais l'impression de reconnaître l'être même que je suis au fond de moi, et bon sang, qu'est-ce que "ça me prenait aux tripes"! Et ce curé, ce jeune curé, qui disait à Jacques que le père de Jacques était le seul du village qui n'allait pas à l'église mais qui était le plus chrétien de tous!

    Et ce Théodore, ce "vaurien", ce voleur, ce paresseux, ce "connard" à la solde des "braves gens quand ça les arrange", qui avec son fusil de chasse, tue le chien rouge, ce chien qui n'arrêtait pas de suivre Jacques partout où il allait... Il le tue sur la place publique où est massée une foule compacte de curieux venus là pour assister au drame et à l'interpellation de Jacques Fortier... Alors Jacques Fortier vise avec son Lebel et "troue la paillasse" à ce salaud de Théodore (le seul mort de l'affaire mis à part Jacques Fortier à la fin, à la "Fontaine aux daims")...

    Retranché dans la maison de ses parents, en vente, il a récupéré la caisse d'armes et de munitions au grenier, de son oncle Emile, un ancien militaire, frère de sa mère... Et il déjoue tous les plans de la force de gendarmerie, parvient à quitter la maison durant la nuit, et finalement se rend à la fontaine aux daims où il est tué, exactement comme bien des années avant du temps de son père lorsque une troupe de chasseurs avait attendu les daims assoiffés venus boire à cette fontaine...

    Quel livre ! A vrai dire, tous les romans de Bernard Clavel sont ainsi : une immense réflexion, de la poésie, des images fortes, une fabuleuse et "légendaire" dimension d'humanité... Des histoires dramatiques et poignantes mais en toile de fond "une vraie beauté des êtres et des choses"...

  • Appelons un chat un chat

          Qu'on ne me dise pas que tous ces gens à très hauts revenus, fortune, biens mobiliers et immobiliers ; qui "soustraient" au fisc des sommes pharaoniques pour les placer dans des "paradis fiscaux" (Suisse, Luxembourg, Monaco, Liechtenstein, Caraïbes, Iles Caïman et autres) seraient "des gens très bien" ...

    Appelons un chat un chat : c'est du VOL ! C'est à dire "plus qu'un détournement" ...

    Certains chanteurs et artistes du spectacle de divertissement et de variétés-chansons, grandes vedettes mondialement connus, lorsqu'il leur arrive de faire don de sommes importantes pour des causes humanitaires, ne mettent pas d'abord cet argent dans des paradis fiscaux pour ensuite le ressortir et le distribuer aux pauvres : ils le versent directement...

    L'argent qui est dans les paradis fiscaux (plus de 50 % de toute la masse monétaire de la planète) n'est presque jamais ressorti par exemple au bout de six mois, pour être réinjecté dans l'économie (l'économie qui sert à faire tourner les entreprises, l'industrie, le commerce, et qui donne du travail aux gens)... Et encore moins (et là pas du tout) pour les services publics, les collectivités, les choses dont tout le monde a besoin et se sert, les hôpitaux, les écoles... L'argent qui est dans les paradis fiscaux finance des armées de mercenaires, des guerres, des coups d'état, le trafic de drogue, d'organes, la prostitution sauvage en particulier des enfants, et bien sûr le train de vie des milliardaires de la planète...

    Que l'on critique le système fiscal (surtout celui de la Gauche)... je veux bien, encore... Par exemple quand on estime que certains payent trop et d'autres pas assez, que ce ne soit pas "tout à fait juste", ou "que ce sont toujours les mêmes qui payent" (il faut voir lesquels d'ailleurs)... Oui, je conçois que parfois, "l'on ne soit pas tout à fait d'accord" (pour telle ou telle raison à prendre en considération)... Mais de là à envisager parcequ'on a "quelques millions", de se faire domicilier en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, à Monaco... pour échapper au fisc et donc, pour pouvoir soustraire à la nation, de l'argent qui servirait au bien de tous (je pense à l'hôpital et à l'école tout d'abord mais il n'y a pas que cela)... Il y a "une marge"! (à dire vrai de l'indécence, de la prédation) !

    Et ce qui me scandalise, ce qui me révolte, ce sont tous ces gens qui sont ouvertement ou tacitement d'accord avec le fait de placer de l'argent "ailleurs" ; tous ces gens actuellement pas riches du tout (ou un peu riches)... qui, s'ils devenaient des milliardaires, s'empresseraient eux aussi d'aller placer leur argent dans ces paradis fiscaux !

  • Ils avancent mais la route s'efface sous leur pas

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    Celui qui tient dans sa main au bout de son long bras, un soleil, n'a pas un visage avenant... autant dire qu'il est peu crédible.

    Quant à l'autre, celui qui présente un squelette de poisson, il sait qu'il trouvera preneur tout de même...

    Mais tous deux avancent, avancent sans cesse, et la route s'efface sous leurs pas... Une route que personne ne prend, d'ailleurs... Le soleil est comme un gros bonbon qui lumine, prêt à être sucé, et le poisson dépouillé de sa chair est une nourriture bien pauvre sur laquelle tant de dents se jettent cependant...

  • Guy Ramet, un artiste vivant...

    ... Qui a disparu le 21 avril 2012...

          J'ai découvert récemment, et mesuré l'immensité (la stature en fait) de cet homme tout à fait hors du commun, dans un art qui, "ne passe pas trop sur le Net", étant donné que nous sommes là, dans une expression du corps, qui exige donc une présence physique, et au delà de cette présence physique, tout ce qui émane de cette présence ...

    ( et c'est cela justement qui est immense, qui fait réfléchir sur le sens de la vie, et surtout sur le sens de la relation humaine)...

    Guy Ramet est en effet un grand spécialiste de l'expression corporelle sur laquelle il organisa des stages, ainsi que sur le travail du masque, des improvisations, des techniques du clown, du travail vocal et du travail du choeur.

    Nous vivons des temps bien étranges à mon sens : d'un côté certes, de réelles avancées en matière d'art, d'écriture, de dessin (graphisme, peinture) ... Mais je ne sais si l'on peut en dire autant de la musique cependant... Et d'un autre côté, cette "omniprésence" de l'effet spécial, de l'apparence, de la mise en scène en vue de susciter de l'émotion, de l'émotion seule ou qui vise à produire de l'effet dans un but essentiellement marchand, de la contre façon, de la médiocrité, de la facilité et de l'immédiateté "sans rien derrière"... Et le Net est une sorte " d'océan" qui véhicule ces courants d'une culture qui à vrai dire n'en est pas une mais une culture de remplacement comme un tissu cellulaire de moindre qualité envahissant le corps peu à peu...

    Guy Ramet est un artiste vivant, vraiment vivant.

    Hélas, bien de ceux et de celles que l'on nomme "grands", que l'on fait "grands", en ces temps si décevants par moments ; ne sont pas, quand on y regarde de plus près, et que l'on commence à réfléchir... Des artistes vivants : ce sont plutôt des "bêtes de scène" ou de marchés ou de salons de ceci/cela, et ils sont des êtres morts dans la mesure où ce qui paraît vivant en eux, n'est que de la représentation, du spectacle...

    Il n'y a, au fond - et c'est un thème sur lequel je réfléchis beaucoup- que l'expression du visage, du corps, du regard ; le son (et le ton) avec toutes les nuances de la voix, tout ce qui émane de soi et que l'on projette... Tout cela, on ne peut pas le faire sur internet...

    Et cela peut prendre de la dimension, du sens, cela induit de la relation et cela se travaille ; c'est l'oeuvre d'une vie, se transmet, se partage, se moque de l'indifférence...

    Je pense à certains rythmes de danse où le corps tout entier se meut, où le regard parle, où le visage parle, où le corps en se mouvant raconte, suggère, témoigne...

    Un texte, même très bien écrit, de quelques lignes ou de quelques pages, en dit en fait moins qu'un regard, qu'un sourire, qu'un visage, que des mains, que le corps en mouvement... Déjà, ce "langage" là, celui du corps, du visage, de la main, est un langage "universel" (et en même temps d'une grande singularité) : il "fédère" sans cependant s'imposer par la force ou par le pouvoir que l'on peut avoir sur les gens...

    « Avez-vous déjà observé, scruté le corps et le visage de votre enfant, de votre ami(e), de votre conjoint, de vos parents... ? Avez-vous remarqué qu'ils ont bien le corps de leur visage et le visage de leur corps et que tout cela va bien ensemble ? Non ? Alors mettez le visage d'Alfred sur le corps de Jules, celui de Jules sur le corps de Julie et vous verrez que rien ne va plus ! C'est un peu sur ce principe déconcertant du « rien ne va plus » que repose le travail du masque. En portant, par le masque, un autre visage, un étrange phénomène se joue : alors que l'on couvre son visage, on découvre son corps. Le porteur pensait peut-être se masquer/se cacher.

    Mais le masque n'a pas pour fonction de (se) protéger (casque de boxe, de moto, de soudeur...) ; ni d'identifier (tous les uniformes ; ni de séduire (soirées et fêtes masquées et déguisées). Sous le masque, le porteur se voit révélé, renaître à lui-même et aux autres sous un jour nouveau et ce n'est pas le cas des dernières catégories évoquées. Porter un masque c'est donner à voir ce que l'on ne peut pas voir d'ordinaire : l'invisible. »

    [Extrait de Théâtre « Art du Corps »

    Vers une anthropologie du mouvement

    Selon Guy Ramet]

    Extrait de "La terre...L'eau...Le ciel...Le feu..."

    Jacques Bury a lu lors des funérailles de Guy Ramet, ce petit texte, extrait du dernier spectacle écrit et dirigé par Guy, en juillet 2011 (avec Justine Dubos, Catherine De Keghel, Pascaline Gosuin, Julie Marichal, Christophe Dufour, Geert Neckebroek).

    « Sais-tu que chaque fois que quelqu'un meurt dans le monde, à quelque heure du jour ou de la nuit, de froid, de faim, de travail, de maladie, de souffrance, d'assassinat ou de suicide, de cataclysme naturel ou de guerre, mais aussi d'amour, par amour, par empathie ou par passion, par idéal ou par folie..., chaque vivant dans ce marécage de tourments, est atteint dans son corps, son coeur et son esprit, par une minuscule blessure, une fragile meurtrissure, une petite mort. C'est en cela que nous sommes à la fois vivants et morts. Ou morts et vivants tout à la fois. Que nous sommes reliés... Et contre ces liens-là, tu ne peux rien. »

  • La porte à quatre battants, ouverte... (suite)

    ... Il m'est venu l'idée que cette porte au bout d'un immense couloir très large et très haut ( les traits tout autour évoquant une perspective ) donnait sur un paysage blanc (en fait un "désert de neige") en haute montagne (4000 m d'altitude par exemple) avec au fond, en arrière plan, des cimes shématisées...

    Mais ce qui est curieux (est-ce volontaire je n'en sais rien) c'est que les battants (quatre battants) semblent orientés vers l'extérieur (alors que le vent que j'évoque souffle justement depuis l'extérieur)... Et j'assimile ce vent à un grand silence, lequel silence "vitrifie" tout (et me "désexiste")...

    Peut-être suis-je là, si je puis dire, dans une "thématique tout à fait personnelle" (une sorte d'angoisse ou de perte de certitudes, de repères, en face d'un monde dans lequel la "conscience d'exister" au fond, n'est qu'un leurre (et non pas comme je voudrais me le prétendre, "une certitude heureuse à mettre en avant" )...

    Et les battants en tapant, secoués par le vent, rendent le même son que les pattes arrière d'un lapin agacé, qui tapent à deux ou trois reprises sur le plancher de la cage... (il y a dans le "tapement", quelque chose d'absurde, de dérisoire, comme une sorte de colère "un peu infantile et surdimensionnée" que l'on ne peut que difficilement prendre en considération)...

    ... Et je dirais aussi : "mais qu'est-ce qu'il veut, ce lapin, de quoi il se plaint, agacé, à taper de ses pattes arrière dans le fond de sa cage alors que la porte de sa cage est ouverte, et qu'il peut aller où il veut, c'est à dire quitter sa cage ?

    N'y-a-t-il pas dans cette blancheur, cette neige, ce désert blanc et glacé, d'apparence -et même de réalité- si cruel, dans ce silence blême... "quelque chose d'immensément beau"... et qui est peut-être le "véritable sens (de la vie)" ?

    ... Et la neige ne fond pas en dépit du vent brûlant qui souffle : l'indifférence et la laideur ne fondent pas en dépit de ce qui leur résiste. Et le drame c'est que l'on fait de l'indifférence et de la laideur "une si grande affaire" , comme si c'était là l'essentiel du monde, ce qu'il faudrait "emporter dans les étoiles en se jettant et en pleurant dans les bras d'un dieu qui lui, serait le grand consolateur, celui qui a "tout compris" (et qui va tout arranger)...

    Et l'indifférence et la laideur, on l'exprime "sous toutes les coutures", avec le talent, l'humour, l'art, la poésie, la littérature, la pensée... "les plus remarquables qui soient"... Ou bien au contraire, avec la vulgarité, avec la médiocrité du propos le plus commun, le plus répandu...

    Mais là n'est point l'essentiel...

    L'essentiel est dans la beauté des êtres et des choses, que l'on n'exprime jamais assez, que l'on perd de vue, en laquelle on ne croit plus.... Et c'est avec cela, avec cette beauté des êtres et des choses, que l'on devrait, d'abord, vivre sa vie... et ensuite, peut-être, "emporter dans les étoiles"...

  • " So chic " !

    http://people.premiere.fr/Photos-people/PHOTOS-Kate-Middleton-une-lecon-d-elegance-3450536

    ... Un "sommet d'élégance, de chic et de féminité"... Mais à vrai dire, "elle n'est point la seule sur cette planète, Kate Middleton... Déjà, il y a la femme de David Cameron... Et chez nous en notre beau pays de France, Aurélie Filipetti et Marisol Touraine... Et aux USA, Michèle Obama (mais qui a eu récemment l'idée "peu heureuse) de se vêtir plus cher que le salaire annuel d'un Américain moyen)...

    Cependant... et c'est surtout "ça" que je vais dire : "l'on rencontre parfois des femmes sans aucune notoriété, pauvres, très pauvres même, mais qui, si elles étaient vêtues d'un sac de patates, seraient tout de même "d'un chic absolu" !

    Il y a dans l'expression de la féminité, quelque chose d'immensément beau, d'immensément orgasmique... Et c'est le souvenir de cette beauté, et le souvenir de ce bien-être fou éprouvé à la vue d'une femme "so chic"... que le poète que je suis, emportera dans les étoiles... Et non cette laideur, cette cruauté et toutes ces violences du monde -au masculin comme au féminin- qui l'ont tant fait pleurer et désespérer... par moments...

  • Un drôle de rêve...

          Je fis voici quelques jours, une nuit vers 4h "un drôle de rêve"... Que je tente de raconter. Mais soit dit en passant, ce "genre de rêve" n'est jamais comme une histoire avec un début, un déroulement logique, et une fin... C'est plutôt une succession d'images ayant plus ou moins entre elles un rapport direct ou indirect... Sans compter les incohérences dans la chronologie ou dans l'ordre même des "situations" qui se succèdent...

    J'étais invité (à quel titre je n'en sais rien, peut-être en tant "qu'écrivain témoin de son temps et publiant régulièrement"?) dans une sorte d'immense Conférence Universelle Spatiale (regroupant des représentants mandatés de plusieurs systèmes stellaires ou planétaires de diverses galaxies)... Cette réunion (capitale pour le devenir de centaines de milliards d'êtres humains ou humanoïdes sur des dizaines de planètes de notre galaxie et des galaxies voisines) devait se dérouler dans une cité géante et capitale de la "planète siège" de la Confédération Universelle...

    J'arrive dans le hall d'accueil (à perte de vue) du grand bâtiment principal, il n'était pas encore l'heure d'arrivée de la foule des délégués et c'est à peine si déambulaient de ci de là dans ce hall d'accueil, quelques "humains" et bien sûr quelques hôtesses (au curieux visage cosmétiqué et piercingué, et arborant des coiffures "impossibles" aux couleurs criantes et lumineuses)... Tous ces gens me semblaient "d'apparence humaine" et chose curieuse, je reconnus des personnes qui faisaient partie des forums du Net mais qui avaient disparu de ces forums depuis assez longtemps...

    Aussi, quelle ne fut pas ma surprise de les trouver là, ces "disparus" (qui semblaient "officier" dans ce hall d'accueil et accueillaient les premiers délégués)... Et ces premiers délégués, qui arrivaient en petits groupes, semblaient encore tous, d'apparence "humaine" (si l'on peut dire quoiqu'ils avaient de drôles de visages)...

    L'une de ces "disparues" (que je reconnus et qui était M---) me dit "tu vas voir, tout à l'heure, la tête qu'ils ont, certains de ces délégués et tu risques d'être plié de rire en les regardant"...

    En effet, lorsque j'arrivai au premier étage du grand immeuble, s'étendait à perte de vue un immense salon dont on ne discernait pas les extrémités, et là, il y avait des centaines de "drôles de gens" (et tout aussi drôlement vêtus) dont un en particulier, qui avait des sortes de défenses d'éléphant à côté des lèvres, un nez en trompette très évasée, un crâne pointu avec des oreilles en chou fleur applati... Et tous ces "gens" ressemblaient d'ailleurs à mes "shadocks" (ceux que j'ai dessinés) et c'était "tordant" de les voir, dans leurs accoutrements, avec leurs visages "impossibles" à en crever de rire, leurs attitudes, leurs comportements, la manière dont ils se saluaient (certains se "sentaient le derrière")...

    Je ne voyais pas comment, en ces moments de gravité aussi "solennels", aussi sérieux, et où on allait débattre de sujets aussi importants, j'allais pouvoir étouffer ces éclats de rire qui me venaient spontanément à la vue de ces "guignols" aux visages si divers et si étranges... Et plus les délégués avaient "d'importantes fonctions, un gros statut, et paraissaient être d'éminents scientifiques et intellectuels", et plus ils avaient des "têtes à crever de rire"!

    ... Et je me fis la réflexion suivante :

    Sur notre toute petite planète, La Terre, perdue dans l'immensité de la Confédération Universelle regroupant des millions de planètes réparties dans plusieurs galaxies ; il existe déjà une infinie diversité de cultures, de peuples, de sociétés, de régions, de pays, de modes de vie et d'êtres aux apparences physiques différentes ... Mais en définitive, ces différences et cette diversité que j'observe déjà sur une seule planète, ma planète, sont "sans commune mesure" avec les différences et la diversité que l'on peut observer à l'échelle de l'univers, que ce soit en ce qui concerne l'aspect physique des êtres qu'en ce qui concerne les cultures, les modes de vie, les sociétés... Et ça donne le vertige !

    ... Et je devais, puisque j'avais été invité pour cela, interwiever l'un et l'autre de ces délégués, afin de faire connaître d'où ils venaient et de préciser leur appartenance à tel ou tel mouvement culturel ou politique ou associatif... Mais réaliser ce "reportage" en conservant "un minimum de sérieux" se révélait impossible car je devais en même temps "étouffer ma crise de fou rire comme l'on retient la propulsion bruyante d'un bouchon de bouteille de champagne en le serrant très fort entre les doigts et le tournant doucement jusqu'à ce qu'il sorte du goulot et fasse au final, un bruit ressemblant à un pet étouffé"...

    ... Je ne me suis jamais autant "marré dans le réel" au sortir d'un rêve !... Mais en même temps, il me venait aussi une certaine réflexion emplie de gravité...

  • Scènes d'Avignon et d'ailleurs

          Je ne savais pas que le festival d'Avignon durait aussi longtemps, cette année du 6 au 28 juillet...

    Comme dans tous ces "grands festivaux" (pardonnez-moi l'incorrection orthographique volontaire – encore heureux que je n'aie point écrit "festiveaux"-) tels bien sûr le festival d'Avignon mais encore celui de Cannes (tiens je mettrais bien 3 "n" à Cannnes en prononçant "Câ-ânnnes") ; festivaux si célèbres si médiatisés si "cour'rrus", cour'rrus/cour'rrus par "une goche" intello-artisto-bobo (mais également par une drouate éclective et branchée)...

    Comme dans tous ces "grands festivaux" dis-je ; l'on y côtoie -si l'on peut et si donc l'on y arrive à les approcher- ces "grandes vedettes", ces producteurs, ces réalisateurs, ces comédiens, ces scénaristes autour desquels gravite une nuée de journalistes...

    Et "tout ce monde là", ce "gratin", cette "diaspora", cette "élite" , ces personnages en vogue (qui écrivent tous des bouquins)... Font la Une de l'actualité, et n'ont de toute évidence aucun "problème" d'hébergement, d'intendance, de locomotion, de déplacement, de restauration... Ils arrivent en avion ou même en jet privé, et "au plus simple" en voiture glaces opaques non cerclées de caouctchouc avec chauffeur... Ou en bus avec leurs équipiers et logisticiens et un camion pour tout leur matériel...

    "Ainsi va le monde" :

    Scènes, spectacles de rue, représentations sous chapiteau ou en plein air, foules de touristes, vacanciers et "passionnés" de théâtre ou de cinéma ; la culture "dans tous ses états" mais bien dans le sens du monde et surtout des modes, avec pull jeté sur les épaules (ça fait décontracté), terrasses de cafés et de restaurants qui débordent sur la place ou sur la rue en centre ville, animations musicales et festives où l'on applaudit à tout rompre ou l'on tape des mains et des pieds en cadence, boutiques de fringues et de gadgets artistiques made in Taïwan, bijouteries de fantaisie et de bimbelocherie sans compter les joujoux pour gosses et toutous... Toute une faune estivale à vrai dire, bien échauffée bien chamarrée venue des quatre coins de la France, d'Europe, de Russie, d'Asie et d'Amérique...

    Et... Combats à l'arme lourde et massacres en Syrie, exode de toute une population fuyant les horreurs d'une guerre civile pire encore que la guerre d'Espagne en 1937...

    Et un bloc de glace aussi grand que l' Île de France, qui vient de se détacher de la banquise du Groënland puis dérive sur l'Atlantique Nord...

    Ces "grands festivaux" à mon sens, sont assez éloignés de ce que l'Art en général et donc la culture, la musique, le cinéma, le théâtre, la littérature avec le roman et la poésie... Devraient éveiller dans les esprits, c'est à dire une forme de résistance contre l'esprit dévoyé et pervers de la Consommation, fût-ce cette consommation se révéler plus éclective et donc moins polluante, davantage portée à susciter de la réflexion, que la "consommation de masse" touristique, clientélique et surabondante de super marché et de grandes surfaces commerciales...

    La résistance si elle "montre le bout de son nez", selon les vertus consensuelles d'une démocratie de façade, c'est alors dans ces grands festivaux et manifestations culturelles, comme un "plaisir" que l'on se donne, que l'on s'octroie, si possible autour d'une bonne table et avec le pull jeté sur les épaules en bon "intello-artisto-bobo-branché-iphone au ceinturon...

    Sur cette planète, il y a des endroits où les révolutions se font dans le sang, où l'on torture, où meurent des enfants sous les bombes, où l'on crève de faim et de soif et de toutes sortes de maladies, où l'on tente de survivre dans des camps en plein désert...

    Ne me parlez pas de cette résistance d'indignés bien nourris habitant dans de jolies maisons, de cette résistance qui se pavane sur Twitter et sur Facebook, et qui se gargarise au 13h ou au 20h de TF1 ou de France 2, d'images de guerres et de mort ou de catastrophes !

    Je ne suis pas journaliste correspondant de guerre et je ne suis pas "là bas" sur place afin de témoigner de ce que je vois et si possible participer à un combat contre une dictature ou un pouvoir qui lance son armée pour tuer son peuple...

    Je ne suis pas intervenant-agissant dans quelque organisation humanitaire au fin fond d'un Mali ou d'un Soudan...

    Je ne suis qu'un écrivain, un poète, je n'ai que les mots que je dis et qui me viennent du coeur... Et je pleure, je pleure comme un enfant à ce bruit assourdissant qui se fait dans ma tête avant celui que j'entends à la télé, ce bruit effrayant d'armes automatiques, ce bruit d'explosions et de maisons qui s'écroulent, ce bruit déchirant, aigü, long comme le hurlement de mille scies qui ne s'arrêtent jamais, de tous ces cris de souffrance...

  • Festafrik à Tartas dans les Landes, les 20 et 21 juillet 2012

    p1120003.jpg     C'était la 6 ème édition de ce festival "pas tout à fait comme les autres" (rien à voir avec le festival d'Avignon et encore moins celui de Cannes)... (rire)...

    ... Voici une vidéo :  http://www.dailymotion.com/user/yugcib/1

                                      Cliquer sur "festafrik" ( il y a deux autres vidéos enregistrées datant de l'an dernier)

     

          De toutes les anciennes puissances coloniales Européennes, la France est la seule à avoir conservé dans les états Africains devenus indépendants, des garnisons, des troupes, des armées...

    Des accords d'assistance technique et militaire, comportant d'ailleurs des "clauses secrètes", ont été conclus entre la France et ces états, justifiant ainsi le maintien de bases militaires Françaises, et cela même avec pour objectif principal, de garantir la sécurité du régime en place afin de profiter au maximum de l'accès à certaines ressources (pétrole, minerai, or, entre autres)...

    Le paradoxe entre les richesses naturelles et la pauvreté de la population, est évident : les multinationales de l'industrie, du commerce et de l'agriculture Européennes, Nord Américaines, Asiatiques et Russes , prélèvent une rente considérable sous le regard de chefs d'états (souvent des dictateurs) complices... Alors que la population dans son ensemble peine à subsister.

    Toutes ces entreprises, sociétés, multinationales, qu'elles soient Françaises, Américaines ou Chinoises, dont en particulier Bolloré, Bouygues, Areva et Total pour les entreprises Françaises, Castel pour les boissons, Pinault pour la distribution, Rougier pour le bois, Suez-Lyonnaise-Dumez pour l'eau et le bâtiment... dégagent des bénéfices exorbitants avec la rente des matières premières et aux monoples d'importation et contribuent largement au pillage généralisé des ressources en Afrique, avec la complicité des dictatures complaisantes et rétribuées à coups de milliards d'euros...

    "Comme par hasard", en Afrique, là où il y a le plus de conflits, de guerrres, de violences, d'interventions armées, c'est dans les pays qui ont des ressources énergétiques et minières!

    L'on évoque souvent, en Europe et en France en particulier, cette "apathie", ce sentiment de fatalité, cet "immobilisme" des sociétés Africaines, cette "indolence des gens sous un soleil de plomb et ce désir d'être "assisté" en permanence... Voilà bien une "idée reçue" (une forme organisée et médiatisée de "pensée unique") qu'il faut absolument combattre parce qu'elle ne reflète pas l'ensemble des sociétés Africaines, mais seulement une partie d'une population qui a été "conditionnée" volontairement dans un système de consommation à l'occidentale et maintenue dans l'ignorance en dépit de quelques "actions et missions civilisatrices et éducatives" largement médiatisées à dessein...

    Et il est bien évident que plus les gens sont impliqués dans les trafics de drogue et dans les escroqueries sur internet, plus les gens sont engagés et dépendants dans ce système de consommation à l'occidentale, moins ils sont perméables à toute forme de résistance à ce système d'économies "scélérates et prédatrices" génératrices de violences et d'insécurité... et finalement, de pauvreté accrue pour le plus grand nombre ... Car ce genre d'économie, il faut le dire, c'est le seul, oui, le seul hélas, qui permet à quelques uns (à vrai dire à des milliers), de "s'en sortir mieux que les autres" !

    Il existe -et il faut le savoir- des figures emblématiques de la lutte et de la résistance : par exemple l'écriture, la production littéraire d'un Mongo Béti ; la voix de Féla Kuti, mais aussi l'engagement de nombreux étudiants, syndicalistes, membres d'associations de défense des droits humains, militants d'organisations agricoles, de mouvements issus de la société civile... Soit en vérité, un "bouillonnement", une effervescence, dont on ne peut avoir idée que si l'on s'informe (de préférence, autrement qu'en se référant à la presse et à l'audiovisuel traditionnels)...

    ... Il y aurait à mon sens, à ce sujet "tout un combat à mener"... Contre ce "sens du monde" qui s'articule sur des valeurs de fric, de résultat immédiat, de rentabilité, d' apparence, de tape-à-l'oeil, de "m'a-tu-vu-isme", et j'en passe tant la liste de tout ce qu'il y a à proscire -que dire, à "éliminer de la surface du globe", est longue, impressionnante et désespérante... Un combat "acharné", "à la vie à la mort", dans lequel on serait assez nombreux pour pouvoir le mener, ce combat, avec l'espérance de "quelque résultat"...

    Cela ne ferait pas forcément "un monde meilleur" mais au moins "un monde un peu plus vivable" !

    Voilà pourquoi les écrivains, les artistes, les poètes, les penseurs, les êtres de littérature, de culture, de science de la relation humaine, doivent prendre le pouvoir sur la Toile, occuper l'espace public, notamment avec des blogs, des sites, en participant à des forums, et si possible accomplir tout cela "massivement", quotidiennement, comme sur des kilomètres d'un mur infini entièrement couvert de leur littérature, de leur poésie, de leur pensée...

    La force, la puissance des mots et du langage et de l'écrit, du chant et de la danse, de la peinture, de la scène et des acteurs, des arts de la rue, c'est cela qu'il faut pour que l'agissement, que l'action, viennent derrière...

    François Hollande a dit "le changement c'est maintenant" ! ... Je dis "le changement c'est notre affaire à tous mais seulement si nous le voulons vraiment et si nous sommes disposés à y mettre le prix qu'il faut" !

    Au "mur de l'argent", opposons le mur de notre volonté à vivre mieux ensemble sans avoir besoin de sans cesse se "friter les uns les autres pour un petit chouia de plus... Ou pour devoir survivre quitte à ce que l'autre crève"...

     

  • Porte à quatre battants, ouverte

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         Une porte ouverte (et quelle porte : en quatre battants)... Sur... Un désert de neige à quatre mille mètres d'altitude...

    Mais il souffle sur les battants de cette porte, un vent brûlant comme celui d'un désert de sable ; la neige ne fond pas et le silence que porte le vent, à quatre mille mètres d'altitude, vitrifie tout ailleurs imaginé, possible ou impossible, tout présent, tout passé, tout avenir...

    Je ne pense plus, je ne sens plus que j'existe, alors que j'ai tant rêvé qu'un jour je m'envolerai...

    Quatre battants d'une porte ouverte sur un désert de neige en haute montagne, qui claquent comme les pattes arrière d'un lapin agacé sur le plancher de sa cage... ouverte elle aussi...

  • Le journal, dans l'oeuvre de Jules Renard

    ... Qui pète haut et fort, même en fleurs vives éclatant dans le ciel et éblouissant les regards conquis-ou soumis- mais en vérité le plus souvent en fleurs pâles et gesticulantes sur un écran de smartphone... Ne fera jamais du "journal de sa vie" qu'il diffuse et expose à la vue des gens de sa cour -ou à la vue de tous- une "oeuvre autobiographique"...

    ...Qui ne pète que du coeur de son réacteur et se révèle dans l'intimité "un grand timide", n'expose pas directement en public tout ce dont il se souvient, tout ce qu'il ressent, tout ce qui le porte, tout ce qu'il sait... Écrira peut-être -ou sans doute- un "journal" ou "quelque chose sur sa vie"... Mais alors cela sera une "oeuvre autobiographique" dans le sens de ce que doit être une "oeuvre autobiographique" c'est à dire une oeuvre dans laquelle l'auteur lui-même apparaît davantage, bien davantage un témoin, un témoin de son temps et des temps qu'il vécut, plutôt que le personnage principal se mettant en scène à chaque page. D'ailleurs ce sont les personnages dont il parle, qui sont en vérité les personnages principaux et essentiels -et pourrait-on dire "immortalisés"- qu'il met en scène à chaque page...

    Ainsi en est-il, par exemple, de Jules Renard, qui avait beaucoup de mal à extérioriser directement ses sentiments... Et usait de "formulations" originales et imagées qui, à elles seules" en disaient bien plus long -et surtout plus explicite- qu'une page entière au sujet de tel ou tel personnage ou situation ou évènement... Cette page entière dût-elle être d'ailleurs" , écrite dans la forme la plus parfaite ou la plus littéraire qui soit ; et à plus forte raison dans l'une de ces formes ordinaires, ostentatoires et "facebookiennes" voire vulgaires que l'on connaît de nos jours "qui filent par le trou d'une baignoire en eau de vaisselle corporelle"...

    ... Voici, entre autres, innombrables dans l'oeuvre de Jules Renard, quelques unes de ces "formulations" :

    -Meublée à l'arrière comme une jument de 1200 Francs (à propos d'une inconnue)

    -Comme avec des ciseaux, la femme, avec ses cuisses qui s'ouvrent, coupe les gerbes de nos désirs

    -Appelons la femme un bel animal sans fourrure dont la peau est très recherchée

    -Quelle manie de dire des mots d'esprit aux gens, quand on voudrait les embrasser !

    ... Et quelques mots à "l'emporte pièce" et images déconcertantes :

    -Homme de peu de Lettres

    -Zola, un demi-Satan qu'une lectrice repousse par propreté

    -Le style vertical, diamanté, sans bavures

    -Ses doigts noueux comme un cou de poulet

    -Le travail pense, la paresse songe

  • La bohème, opéra en 4 actes de Puccini

    ... J'hésitai mardi soir le 10 juillet entre "Le chagrin et la pitié" (chronique d'une ville Française sous l'occupation) sur Arte, et "Secrets d'Histoire" (Victor Hugo) suivi de "La Bohème", opéra en 4 actes de Puccini, sur France 2...

    Et j'ai opté pour le programme de France 2.

    Absolument magnifique cet opéra de Puccini ! Il faut dire aussi que le décor (le théâtre romain d' Orange) se prêtait merveilleusement bien à cette représentation de "La Bohème", de Puccini.

    Une scène de 60 mètres, un théâtre circulaire avec des murs de 5 mètres d'épaisseur et de 30 mètres de hauteur... Une architecture et une ingéniérie absolument fantastique que celle de ce théâtre romain, avec une accoustique quasiment parfaite : pas besoin de micro ni d'aucune technologie accoustique avec toutes sortes d'enceintes, de haut-parleurs et autres équipements car la disposition des lieux, l'écho, tout cela faisait que les spectateurs assis sur les gradins les plus éloignés et les plus élevés, entendaient aussi bien que ceux des premiers gradins et que l'on pouvait percevoir toutes les nuances des sons et des voix...

    D'ordinaire je ne suis point un "fana" d'opéra, mais là je reconnais que j'ai été émerveillé et ému (sans doute du fait du décor exceptionnel dans ce théâtre romain d'Orange, du fait que la diffusion était en direct et que l'on percevait l'ambiance, l'atmosphère, et tout ce qu'il y avait de vivant, de "vibratoire", d'esprit, de "souffle", d'émotion naturelle dans la foule de tous ces spectateurs assis sur les gradins ; et au moment de l'entracte, cette animation qui surpassait l'ambiance dirais-je, d'une fête ou d'un festival...

    Inoubliable! Fabuleux! Un grand moment dans l'histoire du spectacle !

    Tout était beau du début jusqu'à la fin, mais c'est encore le 2 ème acte que j'ai cependant préféré, avec la foule des figurants (quelle apothéose, et quelle grandeur, et quelle musique!)

    ... Mais... Tout de même !... Entre voir ce spectacle à la télévision, et y assiter réellement en spectateur assis sur les gradins dans le théâtre romain d'Orange, cela fait une différence ! (En contrepartie, si je puis dire, à la télévision au moment de l'entracte, il y avait toutes ces explications fournies par le présentateur sur la technique accoustique et sur l'architecture du théâtre ; puis ces reportages dans les coulisses, qui "donnaient une idée de l'ambiance du moment")...

  • Le "nouveau monde"...

    ... Avant ce premier été de la France de Hollande, il y eut ces autres premiers étés du "nouveau monde" qui est le monde depuis 1990...

    Le "nouveau monde", celui de maintenant, est radicalement différent de celui d'avant 1990... Parce qu'il est fait de choses qui, dans notre vie quotidienne, nous sont devenues absolument indispensables (et qui avant, n'existaient pas)...

    Je suis parfois "émerveillé", ou "espatouflé"... de cette capacité d'adaptation qu'ont eu et qu'on encore les gens nés avant 1930, tout au long du 20 ème siècle !

    De "très vieux", par exemple, aujourd'hui en 2012, "bricolent sur internet" alors qu'ils ont passé leur enfance en charrette à dada ou à attendre la lettre du cousin pour venir manger dimanche...

    Je ne suis pas si sûr en revanche, que les gens de "ma génération" (nés entre 1945 et 1960 en gros) ont eu ou ont cette même capacité d'adaptation et de reconnaissance de l'évolution du monde (et de la technologie) que les "nés avant 1930"...

    Jusque dans les années 80, la fin des années 80 à vrai dire, le monde "était demeuré le même avec juste quelques technologies en plus et un peu de modernisme"... Je pense par exemple à mon fils né en 1980, qui lui, aura encore connu dans son enfance la fin de "l'ancien monde" (avec des "game boys" et des consoles de jeux "préhistoriques" et les premiers ordinateurs dans lesquels on mettait des cassettes au lieu de disquettes)...

    Dans l'esprit et dans la "manière de penser" des nés entre 1945 et 1960, le monde devait durer tel quel et évoluer en mieux et semblait s'imposer comme le seul monde concevable avec les valeurs de l'époque, le confort de l'époque, la culture de l'époque... et l'apport de "quelques nouvelles technologies et avancées scientifiques"... On peut dire que "l'enracinement" est profond, pour ces gens là, dans cette "culture du 20 ème siècle"... (c'est -par exemple- "le gros des troupes" pour les maisons d'édition à compte d'auteur genre Bénévent, Amalthée etc. , et pour les "hôtels à la papa" et les "produits bio" et les bouquins à la mode des maisons de la presse et leclerc culturel)...

    ... Je vais vous dire en toute honnêteté : "le nouveau monde" eh bien, en dépit de tout ce que je lui trouve de "pas bien", il m'intéresse, me passionne, m'étonne, m'émerveille... me fait peur en même temps c'est vrai... Et s'il m'arrive par moments d'être "nostalgique" je ne suis nostalgique que par rapport à des souvenirs de gens que j'ai jadis connus et jamais revus...