Articles de yugcib
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Des livres "coup de hache" !
- Par guy sembic
- Le 23/02/2013
- Dans Livres et littérature
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Après avoir lu, de John Fante, "Sur la route de Los Angelès", "Bandini" et "Demande à la poussière", je trouve là quelque ressemblance avec "Sur la route", de Jack Kerouac... Voilà un livre "La route de Los Angelès" (ou Sur la route, de Jack Kerouac), que l'on ne trouve pas souvent sur les étagères des belles bibliothèques en merisier de pas mal de " bonnes maisons bourgeoises"... Et pour cause !
D'ailleurs, ces livres là, on ne les voit pas trop non plus en vente, autant que les Lévy et les Musso, ou autant que les livres de nos vedettes de la télé et de nos personnages politiques, sur les étals des Leclerc Culturel ou des Maisons de la Presse... Je ne lis et encore moins achète, l'un ou l'autre de tous ces bouquins aseptisés, d'un romantisme édulcoré aux émotions bon marché ; de ces autobiographies d'hommes et femmes politiques et de présentateurs Télé toutes aussi nombrilistes les unes que les autres, de toutes ces histoires d'amour raté, de ces essais politico-économico-sociétal indigestes bourrés de termes et de locutions sortis des universités, de l'Histoire falsifiée et travestie dans une mise en scène tout ce qu'il y a de plus consensuel et conformiste , de la Géographie à effets spéciaux images surdimensionnées, de toute cette smala de nouveaux jeunes auteurs qu'on voit se pavaner dans des "talk shows" ou émissions de variété à la télévision...
En effet, tous ces bouquins là, de ce monde là, oui ils sont dans les Leclerc Culturel, à France Loisirs, dans les Maisons de la Presse... Et des milliers de gens achètent ces bouquins -que souvent ils ne lisent même pas ou survolent à peine- parce que "ça fait bien", parce que "on en parle", parce que "t'es un crétin" si t'en a pas entendu parler"...
Ces livres là je ne les lis donc pas ... Mais il m'arrive, afin de me "faire une idée de leur contenu", d'en feuilleter quelques pages, au hasard, de lire deux ou trois passages de ci de là...
Tiens... Il faudrait que quelque autre John Fante ou Jack Kerouac, enfin un type "avec les tripes qui vibrent" sorte un jour, un livre encore plus déjanté, encore plus salace, encore plus virulent, encore plus scandaleux, encore plus fou, encore plus absurde tout ça à la fois puissance 10, et avec un vocabulaire à faire pousser des choux-fleurs lumineux dans les tissus cervicaux d'extraterrestres ayant crapahuté sur la Terre sans s'être fait voir !...
... Mais... "quelque chose me dit"... que les générations à venir, celles nées après l'an 2000, sauront "faire la différence" entre le crétinisme branché sorti des grandes écoles et le crétinisme consomo-jetable vendu à cent mille exemplaires d'une part (et qui n'a aucun destin) ; et ce qui luminera, bandera du coeur et des tripes, dépoussièrera et ouvrira un espace de relation et de création qui n'a pas encore existé, d'autre part...
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Dans "Paroles de femmes", de Colette...
- Par guy sembic
- Le 22/02/2013
- Dans Livres et littérature
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"Tout ce qui m'a étonnée dans mon âge tendre m'étonne aujourd'hui bien davantage. L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais. Le monde m'est nouveau à mon réveil chaque matin et je ne cesserai d'éclore que pour cesser de vivre"...
Ce que l'on découvre de nouveau, tout au long de notre vie, et qui "avant", n'existait pas mais avait peut-être été rêvé ou imaginé, c'est effectivement comme l'éclosion d'une nouvelle vie en nous, une nouvelle vie qui va être différente de celle que nous vivions jusque là, parce que, ce qui désormais existe et se répand, et que l'on peut utiliser, nous porte à imaginer sinon à réaliser un "possible" qui, avant, n'était pas même concevable...
Née le 28 janvier 1873 à Saint Sauveur en Puisaye dans l'Yonne, et disparue à Paris le 3 Août 1954 à l'âge de 81 ans ; Colette a donc vu arriver l'automobile, le téléphone, la TSF, et sans doute la télévision dans ses débuts...
Je l'imagine, née en 1973, aujourd'hui âgée de 40 ans, ayant connu les débuts de la téléphonie mobile et d'Internet dans les années 1990, puis le développement et la généralisation aussi rapide de ces technologies de la communication à partir de 2005 surtout...
Est-ce qu'Internet, les réseaux sociaux, Twitter, les sites et les blogs, Skipe, la Web Cam, le smartphone, l'édition en ligne et la diffusion instantanée de tout ce que l'on peut produire d'image, d'écriture, de parole... Est-ce que tout cela, oui, aurait fait une autre Colette que celle de la première moitié du 20 ème siècle ?
Et qu'en aurait-il été, de même, pour chacun de tous ces auteurs, écrivains, artistes, acteurs, réalisateurs, qui, durant la majeure partie du 20 ème siècle, ont fait avec le téléphone à cadran et à fil, avec le télégraphe, la machine à écrire, le courrier postal, un manuscrit déposé chez leur éditeur, lequel manuscrit d'ailleurs, devait être accepté pour être publié ?
Il est évident que toutes ces nouvelles technologies apparues pour la plupart d'entre elles dans les années 1990, et faisant partie intégrante de notre environnement quotidien depuis seulement quelques années, en gros depuis 2004/2005 ; ont "radicalement changé la donne"... Et les destins, et les habitudes, et les modes de vie, la relation, les rêves, les aspirations, la pensée, la culture, tout ce à quoi on croyait "avant"...
Cependant, tous ces fils, réels et virtuels, qui nous relient sans vraiment nous relier en fait, nous relient dans un immense maëlstrom qui nous emporte et dans lequel on s'agite, et où l'on pense, où l'on incrimine, où l'on sacralise, où l'on maudit, où l'on illumine bien plus que l'on agit, bien plus que l'on aime, bien plus que l'on vit...
Colette en 1896 par Jacques Humbert
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Amour noir, de Dominique Noguez
- Par guy sembic
- Le 20/02/2013
- Dans Livres et littérature
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Editions Gallimard
1997
Prix Fémina 1997
Résumé du livre :
Le narrateur décrit sa passion charnelle impossible pour une danseuse strip-teaseuse : Laeticia.
Dominique Noguez est un écrivain Français né en 1942, normalien, agrégé de philosophie et docteur es lettres, il a enseigné à l'université de Montréal, puis à l'université de Paris I.
Nous sommes loin, très loin, dans « Amour noir », ce roman de Dominique Noguez, des sirupeuses ou parfois même insipides histoires d'amour raté produites par des auteurs auto-édités du Net, et aussi – il faut le dire- par des auteurs connus du « grand public » dont les livres sont lus sur la plage ou dans le train...
L'on ne peut pas dire – c'est du moins ce que j'ai ressenti tout au long du livre – que cet amour fut raté au sens où l'un des deux aime plus que l'autre , et où l'on voit se déchirer deux êtres qui tout de même en dépit de situations explosives ou dramatiques, se voient et se revoient, vivent ensemble épisodiquement durant deux ans... Pas raté , donc... Mais noir , oui, cet amour !
Page 20 : « Quand j'étais revenu, elle était nue sur le lit, dont elle n'avait pas ôté le dessus »...
Banalité de la situation, qui me surprend, après les premières pages qui précèdent et dans lesquelles l'auteur évoque dans le détail et dans une dimension littéraire peu commune, toutes ces phases d'approche de la femme aperçue : « Elle n'avait d'abord été qu'une silhouette blanche surmontée d'un buisson de boucles sombres, dans la pénombre de la promenade du casino de Biarritz un soir de juin »...
Page 21,22 et 23 : Eric revoit la cassette du Cheval Bleu, de Laeticia... Une cassette odieuse que l'auteur nous décrit en quelques phrases d'une dimension d'écriture tout autre que celle par exemple, de la prose innocente d'un blogueur faisant le procès de la pornographie...
Page 34 et 35 : « Je faisais ainsi grande consommation d'épigrammes grecques ou de « lettres » de samouraïs. Les poèmes d'amour arabes me retenaient aussi beaucoup, avec leurs « joues de rose » et leurs « yeux de gazelle ». (De toute façon, c'est cela ou les mots crus. La littérature amoureuse navigue toujours entre la métaphore un peu trop riche et le con-cul-bite ; je préférais la métaphore.)
… Je dis aussi pour ma part, que je préfère, dans l'évocation d'une scène d'amour, la métaphore, bien que je soupçonne cette dernière de barder de fine dentelle une réalité crue et nue...
… Dans l'ensemble (et j'ai lu aussi quelques unes des historiettes de « Oeufs de Pâques au poivre vert ») j'aime l'écriture de Dominique Noguez dans laquelle je découvre dimension littéraire, vocabulaire riche et imagé, poésie, réflexion... Certaines de ses phrases assez longues sont néanmoins fort bien construites, bien articulées et rythmées, et « coulent comme des ruisseaux de montagne qui chantent »...
Par comparaison, ayant lu de John Maxwel Coetzee, « Scènes de la vie d'un jeune garçon » ; j'ai trouvé que l'écriture de cet auteur était plus épurée (moins imagée, moins poétique ) avec des phrases courtes, sans effets inutiles ; des phrases cependant, d'une grande et nette correction de ton et de langage … Et aussi d'une grande sobriété.
J'aurais peut-être une préférence pour l'écriture de Dominique Noguez... Mais une écriture poétique et imagée, au risque d'effets purement émotionnels, au vocabulaire riche et aux longues phrases rythmées... Est-ce une nécessité ? Est-ce vraiment de notre temps ? Est-ce que cela peut avoir une portée ? … Je pense par exemple à des auteurs tels que Jean Marie Le Clézio ou Alice Ferney...
Que liront, comment liront, les nouvelles générations ?
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Le traquet rieur
- Par guy sembic
- Le 13/02/2013
- Dans Anecdotes et divers
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Le traquet rieur est un oiseau rare et fragile qui niche dans des trous de roche et défend l'entrée de son refuge en construisant une barricade de cailloux...
Cet oiseau délicat, tout comme tant d'autres êtres vivants, est en voie de disparition, car ce que réalise l'homme depuis des millénaires pour imposer sa domination sur tout ce qui vit et pousse sur cette planète, devient la cause principale de la disparition de nombreuses espèces animales...
Mais la vie, comme l'oiseau fragile, construit ses barricades de cailloux à l'entrée de ses niches, pour se protéger, se développer et se perpétuer...
Et dans le combat que mène la vie pour se développer et se perpétuer en dépit de tout ce qui a disparu déjà et qui disparaîtra encore demain ; le martèlement des discours, des doctrines et des résolutions, a-t-il un sens, est-il crédible?
Contre le pouvoir de ces géants alchimistes que sont les plus puissants des humains, le combat semble aussi dérisoire et aussi vain, que le rire du traquet contre le vent qui arrache et déchire...
Et il y a aussi tous ces refuges de prédateurs disséminés dans les forêts, reliés entre eux et qui ravitaillent les géants alchimistes, de tout ce dont ils se sont accaparé autour d'eux...
Le combat est inégal mais il n'est pas perdu...
La vie construit des barricades de cailloux plus coupants, contre les doigts fureteurs des géants alchimistes...
La vie peut disparaître d'un monde, mais pas de l'univers...
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Ces personnes dont on se souvient...
- Par guy sembic
- Le 11/02/2013
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Que la vie mit un jour sur notre route et qui nous ont à jamais marqué...
Il est vrai qu'il est plus facile, plus naturel, de dire du bien des personnes que l'on aime et dans la compagnie desquelles on se sent comme on dit "en phase"...
Mais que dire, quel bien dire, quelle pensée avoir, de ces personnes qui, par ce qu'elles paraissent, par les propos qu'elles tiennent, par quelque sensibilité qui nous heurte ou nous surprend ; nous marquent tout autant, mais que le plus souvent on évite de rencontrer ?
La "marque", en quelque sorte, c'est ce qui s'introduit dans notre esprit tel un coup de hache sur une mer gelée et qui ouvre une entaille... Une entaille qui révèle que, sous la mer gelée, il y coule du flot, du courant, de la vie, un ailleurs...
Alors l'idée vient, peut-être, tout au moins dans le temps de la résonance du coup de hache, dans le temps de la fracture sur la glace ; l'idée vient que le regard que nous portons, cramponnés que nous sommes sur la mer gelée, n'est pas, n'est plus tout à fait le regard qu'il convient que nous gardions...
Les personnes dont on se souvient et qui nous marquent le plus dans notre vie, sont, davantage encore que les personnes que l'on a tant aimées, celles qui forment et font évoluer notre regard, alors même que nous demeurons nous-mêmes, et libres...
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Ces gens "d'en haut" qui font la loi et la mode et ont le pognon...
- Par guy sembic
- Le 03/02/2013
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Dans le chapitre XI Camus, page 301 des "Mémoires barbares" de Jules Roy , je note ce passage :
"L'intelligentsia parisienne pouvait-elle accepter ce produit de Belcourt né d'un père commis de ferme à Saint-Pierre-Saint-Paul, commune de Mondovi, département de Constantine, et d'une Espagnole illettrée ? Son cheminement : l'école publique puis le lycée Bugeaud et la faculté d'Alger grâce à des bourses, la galère d'Alger Républicain puis de Paris Soir sous l'Occupation et enfin Combat, n'aboutissait pas à des chaires en Sorbonne, où les lumières brillent de tous leurs feux. Sur ses gardes, il ne se livrait d'abord qu'à demi. De moi, il ne redoutait rien, mais d'instinct, avec les autres, il croisait le fer. Sur les problèmes du moment, il relevait à sa façon les idées des maîtres comme un chef cuisinier de génie tire du magique de la vulgaire matière brute. .../...
Je serais incapable de parler de Camus philosophe philosophant, analyste et critique des philosophes philosophant. C'était quoi, pour lui, la philosophie ? Comme pour Diderot : d'abord douter. .../...
Jamais cependant les professeurs et magisters ne le reconnurent comme leur égal et n'eurent pour lui autre chose qu'une condescendance parfois amicale, eux qui ne connaissaient rien à l'amitié. Il ne sortait pas comme eux de la rue d'Ulm, il n'était pas agrégé et n'enseignait pas au Collège de France. Il devait au charme de son esprit et de sa personne le succès populaire qu'un vrai philosophe envie mais ne touche qu'avec des pincettes. La masse peut-elle comprendre les subtilités de l'art ? La masse devait se contenter d'applaudir, le savoir-faire de ces messieurs consistant à transformer le langage raffiné en langage vulgaire, épicé juste ce qu'il faut pour le rendre perceptible aux élèves de l'enseignement supérieur en le laissant fermé aux autres ?"
... Ce qu'écrit là Jules Roy au sujet des "professeurs et magisters" de l'époque d'Albert Camus, demeure toujours aussi vrai aujourd'hui : cette caste pour ne pas dire cette "maffia" d'intellectuels et d'écrivains, de décideurs économiques et politiques, célébrités du spectacle et de l'audiovisuel ; tous ou presque sortis de Grandes Ecoles ou pour certains de l'ENA ou de Science-Po... N'ont à l'égard de ceux qui ne sont pas "de leur monde" (mais qui cependant parviennent à faire entendre leur voix) qu'une condescendance amusée et faussement bienveillante)... Quant à la "masse", s'il lui arrive de réagir, de penser quelque peu, d'applaudir, d'admirer, voire de vénérer, d'être séduite et confortée dans ses émotions et ses sentiments... Elle est "touchée avec des pincettes", en vérité, par ces gens "d'en haut" qui font la loi et la mode et ont le pognon... en tirant précisément et abusivement le pognon des poches de cette "masse" si bien et si intentionnellement conditionnée pour consommer de l'épicé, du sensationnel, du différent, du vulgarisé (mais surtout pas de ce "nec plus ultra du meilleur", "chasse gardée" des privilégiés)...
Le penseur, le philosophe, l'écrivain, l'artiste, le politique, l'économiste, lorsqu'il n'a pas dans son "bagage" le charme de sa personne mais seulement pour l'essentiel sa science et sa formation ; alors il envie sans doute celui qui doit davantage son succès au charme de son esprit et de sa personne, qu'à sa science et à sa formation...
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Paysages
- Par guy sembic
- Le 01/02/2013
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Il n'y a peut-être jamais eu autant que de nos jours, reliés par des fils et en réseaux réels ou virtuels, autant de paysages relationnels...
Mais tous ces paysages sont pour la plupart d'entre eux, arides, inconsistants ou fugitifs : ce sont des paysages linéaires et aplanis, traversés de vent, de formes ou d'ombres mouvantes et changeantes ; et le vent lapide, brûle ou glace ou caresse -c'est selon- dans une même giration tourbillonnante de nuées de poussière...
Des mirages d'eau, de ciel, de visages, d'horizon et d'ailleurs, surgissent et dansent ; des caravanes s'échelonnent, proches ou lointaines, qui ne s'arrêtent pas et disparaissent sans laisser de traces...
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L'hôtel des Baignots à Dax
- Par guy sembic
- Le 30/01/2013
- Dans Anecdotes et divers
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... Ce bâtiment aujourd'hui en rénovation complète, façade, intérieur et alentours, était jadis, jusqu'à sa fermeture en 1992, le Grand Hôtel des Baignots, à Dax, avec vue sur l'Adour...
Il y a toujours bien sûr, le Splendid, de style et d'architecture 1930, magnifiquement blanc et imposant par sa taille, qui, de nos jours, s'est "un peu démocratisé" (si l'on peut dire), mais qui jadis, vers le milieu du siècle précédent, accueillait "tout le gratin" venu de Paris et des capitales Européennes, les grands artistes, grands écrivains, cinéastes, acteurs et comédiens célèbres... Ainsi que pas mal de gens riches, cossus et "faisant la Une de l'actualité"...
C'est d'ailleurs au Splendid que venait Sacha Guitry tous les ans au début de l'été, qui y prit pension durant les jours terribles du grand exode sur les routes de France en juin 1940...
Aujourd'hui, il n'y a plus besoin d'être bien riche pour s'offrir un séjour de trois semaines en cure à Dax, en demi pension au Splendid... (rire).
L'hôtel des Baignots quant à lui, dans son plus glorieux temps du 20 ème siècle, celui des années 1930 à 1970 on va dire, pouvait passer pour un concurrent sérieux, presque de même niveau de standing et de commodités, que le Splendid... Venait là toute la bourgeoisie aisée de Paris, de Bordeaux, de toute la France, de toute l'Europe...
Aujourd'hui, la ville de Dax rénove et transforme ce joyau architectural de style Second Empire, en immeuble résidentiel d'habitation.
... J'imagine, j'imagine... Certains de ces touristes et curistes relativement aisés de "dans le temps", emberlificotés dans d'ahurissantes et affriolantes toilettes en particulier les dames, avec de petits toutous exotiques tenus en laisse, en villégiature, en soins de thermalisme, débarqués en gare de Dax par le rapide première classe qui ne mettait déjà que six heures trente pour faire les 729 kilomètres depuis la gare d'Austerlitz de Paris...
Que n'y eût-il eu à l'époque, de smartphone, d'internet, de Facebook et de camescope appareil photo numérique ! (Ils auraient su s'en servir de ces trucs là, tous ces curistes en shorts de ville à pli et chemisette blanche, toutes ces femmes à chapeaux "impossibles"!)
J'imagine, j'imagine, les dames et demoiselles de la Grande Poste de Dax, derrière leurs guichets, aux prises avec le mandat télégraphique international d'un client pressé et exigeant... et "un peu piqué sur les bords"...
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En ce lieu désert un dimanche d'hiver
- Par guy sembic
- Le 28/01/2013
- Dans Anecdotes et divers
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... Un décor pour un film fantastique et étrange... Mais pas forcément d'épouvante...
Je dirais même " pour une rencontre agréable et imprévue un dimanche après-midi d'hiver avec une femme chic, très bien habillée, loin de tout regard indiscret, en ces lieux à l'abandon où ne passe jamais personne...
L'on s'attendrait à vrai dire, à quelque apparition irréelle, telle une ombre mouvante passant d'une fenêtre à l'autre...
La fragrance enivrante et subtile des feuilles mortes frémissantes encore toutes mouillées de la dernière averse ; les broussailles nues surgies de la terrasse craquelée, ce silence de cimetière à cette heure d'après-midi infinie, immobile et presque nostalgique, de dimanche après-midi d'hiver...
Et cette femme menée en ce lieu, serrée très fort ; ces lèvres qui s'effleurent, se touchent puis longuement se caressent ; cette fête à deux, intime et solitaire, debout entre les deux escaliers...
Ce rêve qui était déjà dans l'enfance de l'un et peut-être de l'autre, et qui est venu éclater ici, dans le silence de ce lieu autrefois habité et animé, aujourd'hui délabré...
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Mémoires barbares, de Jules Roy
- Par guy sembic
- Le 28/01/2013
- Dans Livres et littérature
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Quatrième de couverture
"Je suis né en même temps que l'aéroplane dans la plaine de la Mitidja, au sud d'Alger. J'ai passé mes premières années avec ma mère, ma grand-mère, mon oncle Jules et un vieil ouvrier agricole indigène qui s'appelait Meftah. On s'éclairait à la bougie, le pétrole et la lampe Pigeon étaient un luxe, nous allions à Boufarik dans un break à deux chevaux, les premières autos commençaient à rouler en soulevant un nuage de poussière, il y avait des fusils partout, le soir je m'endormais dans le hululement des chacals et la voix qui appelait les Arabes à la prière. J'ai appris à lire dans le Chasseur Français. Au lycée d'Alger, je fus un cancre, on m'expédia au séminaire : notre professeur de grec sondait l'éther avec un poste à galène et notre professeur de littérature entrait en transe en lisant Lamartine.
Ma vocation, je la trouvai dans l'armée. Je devins officier. Mes inspirateurs furent un merveilleux mandarin omniscient à demi loufoque, Montherlant et deux poètes alors à Tunis, Jean Amrouche et Armand Guibert. Quand la Deuxième Guerre mondiale éclata, j'étais dans l'aviation, le désastre nous chassa jusqu'à Alger et le drame de Mers el-Kébir nous rangea aux côtés de Pétain. Antijuif et antiarabe, je fus un homme de droite jusqu'à l'arrivée des Alliés en 1942. La confusion qui régnait fut mon salut : j'allai où je devais. Mon premier livre, La vallée heureuse, raconte comment les bombardiers lourds de la RAF écrasèrent l'Allemagne. A mon retour en France en 1945, Camus m'ouvrit les yeux sur le monde, puis je marchai seul. Après ce que je vis en Indochine, je quittai l'armée. Après ce que je vis en Algérie, je devins un subversif.
Je le suis toujours".
Jules Roy est un écrivain et militaire français né le 22 octobre 1907 à Rovigo (Algérie, plaine de la Mitidja) et mort le 15 juin 2000 à Vézelay dans l'Yonne...
En juin 1953 il quitte l'armée qui, selon lui, en Indochine se déshonore, il se porte alors vers la littérature et après la mort de son ami Albert Camus en 1960, il dénonce la guerre d'Algérie et ses atrocités.
J'avais déjà lu de lui "Les chevaux du soleil" dans une édition de poche de plus de mille pages, une saga de plusieurs générations d'une famille depuis le 14 juin 1830 au débarquement des troupes de Charles X sur la plage de Sidi Ferruch, jusqu'au 3 juillet 1962, jour de l'indépendance de l'Algérie...
L'action, les personnages, les drames, la vie des gens, les évènements, de 1830 à 1962, tout cela se passe dans la plaine de la Mitidja, entre Alger et les collines du Sahel, et Blida au pied de l'Atlas Tellien (le pays où j'ai vécu avec mes parents, de 1959 à 1962)...
Je vous livre ici un passage de ces Mémoires barbares :
Page 169 :
... Et le Blida de ce temps là gardait sur moi le même empire, avec ses calèches autour de la place d'Armes, son fameux kiosque à musique avec palmier, l'odeur de péché que toutes les femmes répandaient derrière elles. Dès qu'on parlait de Blida, un soleil éclatait sur le boulevard planté d'orangers.../...
La ville était pleine de riches grainetiers, de marchands de vin, d'exportateurs d'agrumes, tout le trafic d'Alger avec le Sud passait par là, on disait aussi que les filles de Blida étaient les plus sensuelles de la plaine.
Je cite ce passage car ayant vécu moi-même à Blida, âgé de 11 à 14 ans (j'ai été au Lycée Duveyrier à l'époque, en classe de 6ème et 5ème), entre 1959 et 1962, je peux dire que, dans ce que raconte Jules Roy, de Blida, de son temps à lui, eh bien en 1960, "c'était encore ça" (mais avec des automobiles Peugeot, Citroën et Renaud autour de la place d'Armes, et bien sûr, toujours le boulevard planté d'orangers, avec les oranges tombant par terre et se ramassant comme des feuilles en novembre)...
Quelle époque littéraire et artistique que celle de ce 20ème siècle : Céline, Saint Exupéry, les débuts de l'aviation, Gide, Pauhlan, Anouilh, Sacha Guitry, Cocteau, Sartre, Simone de Beauvoir, Montherlant, Mauriac, Camus, Albert Londres... Et tous ces écrivains, journalistes, intellectuels et artistes du temps là ; qui soit dit en passant, avaient "une autre consistance, une autre trempe" que toute cette pléiade d'auteurs et d'artistes d'aujourd'hui se produisant ou étant présentés dans des émissions Télé grand public !... Non pas qu'il n'y ait pas de talents ou de "grandes figures" parmi ces derniers, mais les époques, celle du siècle passé et celle de ce début de 21 ème siècle ne sont pas comparables, du fait du foisonnement, de la diversité, de l'étendue de l'offre en matière de livres et de littérature, du nombre d'éditeurs et d'auteurs, de l'édition en ligne sur le Net, et des blogs... De telle sorte que la consistance, la portée, l'impact d'une oeuvre sur un public, ne se dégage pas vraiment et demeure noyé dans le nombre... Et que le nombre est surtout fait de "tout venant", surtout fait de produit de consommation, et par là, de médiocrité, de banalité, de contre-façon, de plagiat ou de clonage, d'esbroufe et de divers effets spéciaux ou arrangements d'occurrence...
... Tout de même, cet écrivain Jules Roy : un homme "de droite" durant la première partie de sa vie, et comme il dit "antijuif et antiarabe", et comme il l'écrit dans son livre "Mémoires barbares", si peu enclin à soutenir les brigades internationales et les républicains pendant la guerre civile espagnole... Un homme qui, "de droite" depuis son enfance ; en 1942 change de vision et en 1953 devient un subversif jusqu'à la fin de sa vie... Ce n'est pas ordinaire !
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Le silence de ceux qui ne disent rien...
- Par guy sembic
- Le 27/01/2013
- Dans Articles
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S'il y a l'écriture, la parole, la poésie, l'agissement, la réaction exprimée et portée sur la place publique, de quelques uns d'entre nous qui ne peuvent demeurer indifférents...
Il y a aussi ce silence de ceux et de celles qui ne disent rien, n'écrivent rien, ne postent pas dans les forums, n'envoient pas de "courrier des lecteurs" dans les journaux régionaux du samedi et du dimanche, ne bloguent pas... Ce silence oui, des uns et des autres, de tant d'uns et d'autres en vérité, mais qui n'est pas forcément un silence complice ou tacite...
Ce silence là, il porte en lui ses mots, sa pensée, sa révolte, et à sa manière il lamine, il est bien réel, bien présent... et parfois, plus efficace, plus "fédérateur", plus "combatif" dirais-je, que tous ces discours "à déterrer les haches de guerre", que tous ces écrits et que tous ces propos qui voyagent sur les blogs et sur les réseaux sociaux ou même que toute cette prosodie d'intellectuels et de pseudo-intellectuels sur les évènements de l'actualité, sur la société en général, sur tous les sujets sensibles dont on parle dans les tribunes de RTL et autres radios...
C'est un silence qui se lit comme la page d'un livre dans un regard, sur un visage, dans un comportement, dans le choix qui est fait d'une manière d'acheter, de vendre et de consommer, de lire ou de ne pas lire tel ou tel livre, de regarder ou de ne pas regarder telle ou telle émission de télévision" ; c'est une manière de communiquer avec son prochain... C'est un silence qui agit bien plus qu'il ne s'exprime publiquement en "roulant ses grosses mécaniques", c'est je crois, le silence de tous ces gens que l'on prétend -souvent avec mépris ou condescendance- soumis, incultes, et que l'on prend pour des veaux...
Et ce silence là, moi, il m'interpelle et je crois en lui et je lui fais confiance, il bousculera le monde, même s'il lui faudra du temps pour cela !...
Ce n'est pas parce que le monde est noir, affreusement noir, lucidement noir ; ce n'est pas parce qu'il y a tant et tant d'imposture et d'esbrouffe, tant de médiocrité relationnelle, tant de violence, tant de vulgarité, tant de soumission, tant de complicité tacite, tant de compromission, tant de mensonges, tant d'hypocrisie, tant d'injustice, tant de culte de l'apparence et de la performance et de l'immédiateté... Qu'il faut désespérer, penser que "le combat est perdu d'avance"...
La culture, l'interrogation et le doute, l'audace dans la pensée et dans l'acte, le risque qu'il y a à se voir vite fait bien fait torpillé et coulé ou repris de force dans le courant et entraîné, mais avec la peur vaincue en soi de ce risque là... Cela, oui, c'est une sorte de révolution à faire en soi et autour de soi, pour récréer de l'avenir...
Non au mépris de la fiction réaliste et novatrice, au mépris de la poésie, au mépris de la réflexion ; non à la contrefaçon dans l'Art et dans tout ce qui se vend et s'achète !
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L'imposture
- Par guy sembic
- Le 26/01/2013
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Aujourd'hui c'est l'imposture partout répandue : dans la culture, les livres, les arts, la musique, l'architecture, la pensée, la bouffe, le médicament, la relation, l'image, la parole, l'écriture, le vivre... Et l'amour qui se fait ennemour...
L'imposture partout répandue, l'imposture terroriste, dominatrice et normative de la pensée unique, l'imposture intellectuelle de toute une caste de faiseurs de monde et de modes, l'imposture dans la science, dans la technologie, dans la politique, dans l'économie, dans l'argent, dans la loi ; et jusque dans le "révolutionnisme", jusque dans l'anarchisme...
Le terrorisme, ce terrorisme qui fait peur, que les polices, que les états combattent ; ce terrorisme qui tue des gens, des femmes et des enfants, ce terrorisme avec de la religion au bout du fusil ou du couteau... Il est, certes... Et les télés, les journaux, les médias, en font des Une et des Une... Soit dit en passant, que de liens directs ou indirects, que de collusion, que de marchés ; entre les religieux les plus intégristes et les plus "fou de Dieu"d'une part, et les maffias, les aventuriers, les prédateurs, les trafiquants, les marchands de guerre, de révolution et d'ignominie d'autre part !...
Mais au delà de ce terrorisme à la Une dont tout le monde a peur, que tout le monde condamne, et qui est effectivement effrayant... Il y a un terrorisme encore plus planétaire, encore plus généralisé, encore plus dangereux, encore plus violent... Et plus diffus, plus profond, plus destructeur du genre humain, à vrai dire destructeur de la vie : c'est le terrorisme de l'imposture...
Jamais, autant que de nos jours, le faux n'a paru, non seulement aussi vrai, mais plus vrai encore que le vrai !
Jamais, autant que de nos jours, le faux devenu vrai, le faux "bricolé" vrai, le faux plus vrai que vrai... N'avait suscité autant d'engouement, n'avait été aussi prisé, aussi porté en avant et crié voire hurlé, aussi adulé, aussi applaudi, aussi demandé, aussi acheté, aussi vendu...
Soldat sans fusil ni bombe mais avec de l'écriture, de la parole et de la poésie je dis : "plutôt mourir abattu en combattant, mourir écrasé comme un cloporte sous une botte, que de vivre prisonnier ou esclave dans un monde d'imposture dirigé par des imposteurs"...
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Les silences
- Par guy sembic
- Le 24/01/2013
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Ah, ces silences imbéciles, indifférents ou condescendants ! ...
... Mais il y a aussi ces silences qui en disent bien plus long que les paroles que l'on aimerait tant entendre, et ces silences-là, qui sont des réponses, il faut les voir, les sentir, et presque les toucher...
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La généalogie, une galerie de personnages...
- Par guy sembic
- Le 22/01/2013
- Dans Articles
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... Dont on ne voit pas les visages mais seulement les noms avec les prénoms, les dates et lieux de naissance, de mariage, de décès ; et parfois le métier exercé...
En généalogie il n'y a pas "les bons, les gentils, les méchants ni ceux et celles qui ont fait du bien et du mal dans la vie"... La généalogie ne fait point état des comportements et des caractères des gens. Autant dire qu'en ce sens, la généalogie est totalement neutre...
L'on découvre en consultant les registres d'état civil, que ce soit en se rendant aux archives départementales ou sur Internet lorsque les actes ont été microfilmés et numérisés, que par exemple "Jean Durand s'est marié avec Marie Dupont, que Philippe Tartempion âgé de 58 ans et oncle du nouveau né a déclaré un enfant de sexe féminin..." Et suivent la profession du déclarant, le nom du père et de la mère...
Dans les dizaines de pages consultées sur plus d'un siècle et pour une même commune, l'on y lit parfois cette mention "de père inconnu"... Mais si l'on pense aux enfants déclarés dont la filiation par le père n'est pas certaine, une réalité s'impose : la filiation par la mère et de mère en mère est toujours certaine, et donc, directe...
Tous ces personnages que l'on a pu identifier, dans son ascendance directe, dans les différentes branches collatérales, dans l'ascendance directe et colatérale de son mari, de sa femme ; nous pouvons nous les imaginer par exemple, enfant durant les années de la Révolution Française, puis se mariant dans les années du premier Empire de Napoléon, et exerçant le métier de cultivateur, de menuisier... Et ainsi, reconstituer comme un film de leur vie, mais un film bien évidemment issu de notre imagination, une imagination s'appuyant cependant sur des témoignages recueillis ou transmis...
D'où l'importance de la continuité générationnelle et donc, de la transmission des renseignements essentiels concernant les évènements de la vie de chacun de ces personnages...
Il est évident que de nos jours, les familles sont bien plus dispersées que jadis, et cela non seulement dans leur pays en France ou ailleurs, mais dans le monde tout entier...
Et les familles sont aussi, de nos jours, diversifiées ou même éclatées ou recomposées... Ce qui rend la recherche généalogique de plus en plus difficile, aléatoire et même devenant sans intérêt ou inutile...
Faut-il pour autant déplorer cet "état des choses", vivre dans la nostalgie de ce qui fut ?
Mais n'y-a-t-il pas une autre question autrement plus grave à se poser que celle d'un "état des choses" que l'on déplore ou que celle d'un "ce qui fut" que l'on regrette ?
Soit cette question là :
La vie, cette vie que nous vivons au quotidien, dans le présent, dans l'immédiateté... Si elle n'était plus qu'une galerie marchande à perte de vue dans une immense surface commerciale ? Si elle se "consommait", sans lien aucun, sans continuité de lien avec ce qui fut et avec ce qui sera ? ...
La vie... Peut-elle être sans le lien avec ce qui sera, après avoir perdu le lien avec ce qui fut ?
La vie... Comme le tronc d'un arbre... Sans racines, sans branches poussant... Combien de temps ça dure, rien que le tronc d'un arbre sans racines dans la terre et qui n'a pas de branches qui poussent ?
C'est court, le tronc d'un arbre... Mais le même arbre avec des racines et des branches, il est bien plus long que la durée d'une vie humaine...
Cette "éternité" que nous n'avons pas, que nous n'aurons jamais dans le vivre même, c'est pas la "galerie marchande" qui va nous la donner...
Cette "éternité" que nous n'avons pas, que nous n'aurons jamais dans le vivre même, elle existe bel et bien cependant, par ce qui nous a précédé et par ce qui nous suivra (et dont nous avons perdu la conscience dans notre esprit et dans une certaine mesure notre ressenti)...
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Manifestation du 13 janvier, suite...
- Par guy sembic
- Le 14/01/2013
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L'ampleur de la manifestation du 13 janvier contre le "mariage pour tous" (notez l'emploi que je fais des guillemets pour ce vocable "mariage pour tous")... Est bien la preuve que ce sujet d'actualité, "le mariage pour tous", est réellement un sujet "sensible"...
J'ai dit précédemment que ce sujet, en mobilisant ou, plus exactement, en canalisant l'opinion publique "pour" ou "contre" ; rassemblait ou fédérait les gens en fait, dans un "courant de pensée unique", un courant de pensée diversifié certes, mais néanmoins procédant d'une même caractéristique commune, c'est à dire une cristallisation des opinions autant dans un sens que dans un autre, et que cette cristallisation des différentes opinions était manifestement orchestrée, entretenue par les médias...
Mais, au delà de cette réalité dont je fais état, au delà de ce qu'entretiennent et orchestrent les médias, il apparaît clairement que la réflexion émerge, que la réflexion se met à "marquer le pas" en quelque sorte, que la réflexion se manifeste et se traduit au travers de tout ce qu'expriment les gens dans les cortèges...
À bien réfléchir, ce n'est pas le mariage en tant qu'acte civil et légalisé des homosexuels entre eux (deux hommes, deux femmes) qui "pose problème", qui remet en cause les fondements mêmes de la société humaine, puisque globalement sur l'ensemble de la planète tous pays et toutes sociétés confondues, les homosexuels ne représentent, n'ont toujours représenté et ne représenteront dans l'avenir, qu'une toute petite partie de la communauté humaine, d'un ordre disons, inférieur à 10 %...
L'adoption d'un enfant par un couple d'homosexuels, je veux dire l'adoption devenue possible, officielle et actée, ne remet pas non plus en cause les fondements mêmes de la société humaine, puisque c'est là en quelque sorte "un arrangement concevable selon une situation particulière mais tout à fait gérable dans l'intérêt même de l'enfant". (Mais n'oublions pas cependant que l'adoption d'un enfant par un couple d'homosexuels va forcément introduire une discrimination de plus par rapport à toutes les autres discriminations déjà existantes : la "préférence" ne sera de fait, presque jamais accordée, à un couple d'homosexuels)...
En revanche ce qui "pose problème", qui remet en cause les fondements mêmes de la société humaine, c'est déjà la procréation médicalement assistée telle qu'elle existe actuellement avec ses dérives et applications possibles, et donc la procréation médicalement assistée étendue aux couples homosexuels...
Il y a bien là comme une "porte ouverte" sur un "inconnu", cet "inconnu" étant l'incertitude renforcée du devenir de l'espèce humaine...
Cette "porte ouverte" en particulier, celle précisément de la procréation médicalement assistée étendue aux couples homosexuels, ouvrira par la suite, d'autres portes vers "l'inconnu", et ce sera alors comme une "réaction en chaîne", une suite de portes qui vont s'ouvrir, accélérant l'incertitude du devenir de l'espèce humaine...
Une rupture dans la continuité générationnelle, dans la continuité de la filiation, une rupture comme quand on coupe un arbre de ses racines... (Soit dit en passant, l'enfant adopté quant à lui, conserve la possibilité même si cela est pour lui très difficilement réalisable, de rechercher d'où il vient, par qui il a été conçu, etc.)...
Mais un enfant conçu artificiellement par une manipulation biologique scientifique et technique, ou -pire- cloné (on n'en est pas encore là heureusement), alors "bonjour la filiation et la généalogie !
... Et j'imagine déjà l'évolution de la littérature de "grande consommation", avec des romans nouveaux sur ces thèmes de relation homosexuelle, de "papa et papate/maman et mamane" avec enfants, des histoires aussi tragiques qu'émouvantes ou drôles et assez complexes, sous forme d'intrigues ou de thrillers... Oui, toute une littérature de "grande consommation" des années 20, 30, 40, 50... du 21ème siècle, avec des successeurs de Marc Lévy et de Guillaume Musso par exemple, sinon ces deux auteurs là eux-mêmes vieillissant et concevant ces nouvelles histoires, livres à succès vendus dans les grandes surfaces et maisons de la presse, livres lus sur les plages en vacances d'été...