Articles de yugcib

  • Présidentielles 2012

    La majorité silencieuse, ou le phénomène de mode...

    Il y a comme un phénomène de mode à se démarquer ostensiblement de ce que l'on appelle la majorité silencieuse...

    D'ailleurs Nicolas Sarkozy a lui-même évoqué lors de l'annonce de son meeting place de la Concorde à Paris le dimanche 15 avril, cette majorité silencieuse qui, il l'espère, sera présente sur la place de la Concorde le dimanche 15 avril.

    Assurément, une majorité silencieuse ne peut être un phénomène de mode : c'est en fait une réalité...

    Mais un phénomène de mode est aussi une réalité...

    Mais la majorité silencieuse ET le phénomène de mode sont autant l'une (la majorité silencieuse) et l'autre (le phénomène de mode) une forme de pensée unique...

    Il y a dans la majorité silencieuse en fait, une grande diversité de sensibilités qui ne s'expriment jamais publiquement ou ouvertement et cela même dans un environnement familial, de travail, de connaissances plus ou moins proches... La majorité silencieuse se pressent, se suppose, affleure indirectement par des signes, des propos, de "petites choses" en apparence anodines...

    Il y a dans le phénomène de mode en fait, l'émergence de telle ou telle sensibilité qui elle, s'exprime publiquement ou ouvertement... Mais cependant ne révèle pas la nature réelle de la personne qui semble paraître de cette sensibilité là en particulier...

    J'ai envie de dire que le phénomène de mode procède davantage de la pensée unique, que la majorité silencieuse...

    La majorité silencieuse serait-elle "plus respectable" ? Peut-être, dans la mesure de la lucidité, du réalisme, du ressenti, du vécu qu'elle peut porter en elle (et qui n'est pas assurément, phénomène de mode)...

    La majorité silencieuse lorsqu'elle porte en elle -et c'est aussi le cas- l'absence de réflexion, une sorte "d'ignorance crasse" dont elle n'est pas forcément responsable il faut le dire ; lorsqu'elle porte en elle l'idée "que l'on ne peut changer les choses", lorsqu'elle procède de la pensée unique orchestrée tout spécialement à son égard... Demeure encore malgré tout, je le dis, "plus respectable" qu'une éventuelle "majorité relative" autour d'un phénomène de mode qui pousse des meutes canalisées...

    Il y a une violence faite contre la majorité silencieuse... Il y a une violence faite par le phénomène de mode... Et durant tout le temps que s'exerce et que s'exercera cette violence, c'est la pensée unique et inique qui gouvernera le monde, imposera sa loi, la loi du plus fort, la loi des cartels et des mafias, la loi de l'argent roi, du profit maximum pour seulement un petit nombre de privilégiés... Et l'on n'y verra que du feu... que du spectacle, que des gadgets pour nous amuser, et l'on n'entendra que des criailleries... ou des chants de sirènes...

    ... C'est curieux tout de même, ces meetings géants à Paris et dans les grandes villes de France, qui rassemblent des dizaines voire des centaines de milliers de gens ; toutes ces émissions de télévision sur la campagne présidentielle, tous ces débats, tous ces blogs et forums du Net avec leurs milliers de pages et de commentaires et d'analyses de sondages et autres...

    C'est curieux oui, tout cela, depuis tant et tant de mois pour ne pas dire deux ans déjà...

    C'est curieux tout cela qui fait s'exprimer tant de gens, qui fait un audimat aussi important aux émissions politiques de télévision...

    ... Alors même qu'au jour du vote, le dimanche 22 avril et ensuite le dimanche 6 mai 2012, l'on pressent une abstention qui pourrait aller jusqu'à un électeur inscrit sur trois...

    Il y a là, en effet, un paradoxe...

    Un paradoxe, et une inconnue...

  • Ne vous faites pas éditer n'importe où !

          Voici ce que je dis pour casser ce Système qui s'articule autour des médias, de ces "chiens de garde" que sont journalistes, éditorialistes, producteurs et experts médiatiques devenus évangélistes du marché :

    Ne vous faites pas éditer n'importe où !

    Editez vous, diffusez vous... par vous même, sans média, sans producteur, sans éditeur, sans personnage plus ou moins influent interposé... Sans devoir à dire merci ou merde à qui que ce soit... En toute liberté, en vous "auto-censurant" vous-même c'est à dire en gérant vous-même ce que vous produisez en fonction de l'univers ou du lieu ou de l'espace en lequel vous produisez, diffusez...

    Le seul "vrai média", la seule "vraie publicité" c'est le "bouche à oreille"...

    La rue, le lieu public (place, quartier, café, bus, métro, train, partout où des gens peuvent se grouper ou s'assembler)... Et le Web... sont les espaces "encore relativement libres" où l'on peut s'exprimer sans avoir à mendier, à pleurer pour monter sur une scène, à demander l'autorisation, à espérer être pris ou choisi ou sélectionné en vertu de je ne sais quel critère à la con...

    Je dis : "Dieu" (façon de parler) "reconnaîtra les siens"... dans le "Grand Merdier Général Informel" (c'est à dire l'espace tout entier à l'extérieur du Podium)...

    À bas le Podium! À bas les distributeurs de Prix! À bas les cartons d'invitation! À bas les strapontins, le poulailler, le parterre, l'orchestre et la corbeille !

    Certes, dans le "Grand Merdier Général Informel" il y a bien sûr, tout ce que "Dieu" (façon de parler) ne reconnaît pas -mais ne peut tel un balai, pousser le long du caniveau jusqu'à l'égout... Car à force de pousser à l'égout, il vient un moment où la circulation le long du caniveau, s'interrompt...

    ... Claude Hagège dans son livre écrit en 2011 "Contre la pensée unique" nous dit :

    "l'essentiel n'est plus distingué de l'accessoire, quand les projets intellectuels de haute volée se heurtent à la puissante inertie de la médiocrité ambiante et des petits desseins, quand l'uniformisation s'installe dans les goûts, les idées, dans la vie quotidienne, dans la conception même de l'existence, alors la pensée unique domine"...

    ...Et il ne manque pas de gens "haut et bien placés et surpayés", au service de cette "pensée unique" qui soit dit en passant, "s'arrange bien de tous les râteliers" et se révèle aussi inique, aussi "corrosivement aseptisée" dans les râteliers d'une porcherie que dans les râteliers d'une étable...

  • Les nouveaux chiens de garde...

    ... Film documentaire de Gilles Balbastre.

         La "pensée unique" -et inique- dans mon esprit, c'est ce système de diffusion par les technologies de la communication et par la presse écrite de tout ce qui doit se croire et se savoir... Ce système qui est un réseau complexe d'alliances, de soit-disantes mésalliances, et de ramifications inextricables.

    Journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, "caciques" des émissions politiques et économiques de la télévision, tous, sans exception, sont en fait les "évangélistes" de la "pensée unique"...

    Certains d'entre eux, à vrai dire la plupart d'entre eux, nous semblent illusoirement participer à un contre-pouvoir démocratique dans la mesure où ils exercent cet art qui consiste à bien conforter les citoyens lambda que nous sommes dans le sens des émotions, des engouements et des détestations du moment, en réponse à tous selon les sensibilités de chacun...

    Mais ils sont tous, ces "caciques" de la "pensée unique" -et inique- les "pièces rapportées" mises en place sur tous les plateaux, par les grands groupes industriels du CAC 40, par les cartels d'affaires, de banque, d'assurance et de finance internationnaux ; sinon même des mafias...

    Ainsi lorsque vous regardez n'importe quelle émission politique ou économique ou sociétale de télévision, quelque soit le présentateur, directeur de chaîne, organisateur, producteur... Lorsque vous lisez l'un ou l'autre des plus grands journaux quelle que soit la ligne éditoriale, le "courant de pensée plus ou moins de droite ou de gauche"... Vous n'avez pour information que "ce qui doit se croire et se savoir", que "ce qui est censé faire débat", que la "pensée unique" en fait... Une "pensée unique" qui est tellement diversifiée, qui prend tellement de sensibilités en compte, qui est un tel "marché de produits" comme dans une grande surface... que vous avez inévitablement l'impression de "toujours vous y retrouver", et donc, de croire que vous êtes écouté, représenté démocratiquement...

    Je vais même "plus loin" : les "chiens de garde" sont aussi, outre dans la presse et dans les médias, présents dans le monde des artistes, des intellectuels, des écrivains... Y compris les "pas tout à fait comme les autres" qui, d'une manière ou d'une autre, ont été "récupérés" par le système en place... (les "purs", les "non aseptisés", les vrais contestataires de la pensée unique... ceux là, ils ne sont jamais "récupérés" et encore moins "sur le devant de la scène")...

    Les seuls espaces publics qui demeurent encore "relativement libres" et dans lesquels on peut se produire et s'exprimer sans média interposé, sans être "soutenu" par un personnage influent ou par quelque puissance d'argent, en toute indépendance, sans devoir dire ni merci ni merde à quelque producteur, patron ou éditeur... Ce sont la rue, la place ou le lieu public (dans un bus, dans le métro, dans un café par exemple)... et sur le Web...

    ... Déjà en 2005 j'écrivais à peu près ceci :

    "Le Système récupère pour la bonne cause et parce qu'au fond cela arrange bien ses affaires, quelques marginalités de temps à autre, quelques personnages turbulents ou truculents de langage et un peu contestataires à leur manière, histoire d'amuser quelque peu le monde des bien pensants... parce que ça libère, parce que ça fait plaisir un moment, et qu'au fond, ça permet au Système de se maintenir, et qu'en plus ça peut même rapporter de l'argent", avoir des retombées locales économiques et touristiques"...

    ... Je fais cependant une différence en ce qui concerne le journaliste "de terrain" qui se rend en un lieu "impossible et dangereux" où règne une violence extrême, un lieu où peu de journalistes se rendent, un lieu où l'on ne sait qu'en partie ou pas du tout ce qui s'y passe réellement... Afin de témoigner de ce qu'il voit sur place et de transmettre l'information...

    Et d'une manière générale, le journaliste qui observe les faits et les situations avec la réflexion et le regard qu'il porte sur l'évènement ; avec l'écoute et le questionnement qu'il a des personnes qu'il rencontre...

    Le fait que ce journaliste travaille pour un organe de presse affilié directement ou indirectement à quelque "grand groupe du CAC 40", ne change rien à la personnalité, à la sensibilité de ce journaliste... Mais il semble que le monde du CAC 40 et des puissances financières quant à lui, occulte cette réalité de l'humain, ne cherche qu'à la pervertir, à l'acheter ou à la déformer... ou à l'écraser...

    ... Ces "nouveaux chiens de garde" que sont donc journalistes, éditorialistes, experts médiatiques... Mais aussi artistes, intellectuels, écrivains... Ainsi d'ailleurs que les "maîtres chiens" de la meute recrutés par les "maîtres des domaines"... Ne constituent pas comme l'on pourrait le croire, comme l'on veut nous le faire croire, un "cordon de sécurité intraversable" protégeant la forteresse...

    Les "chiens de garde", avant d'être chiens de garde, étaient "chiens tout court courant dans les bois et dormant auprès des gens"...

    ... Lors de la révolution Iranienne en 1979 il y eut cette foule immense massée en rangs serrés devant le palais du Shah : les gardes lourdement armés tiraient sur la foule, dans les premiers rangs tous tombaient, puis d'autres rangs avançaient, les gardes à chaque avancée de la foule continuaient de tirer jusqu'au moment où à force de tirer il venait encore et toujours plus de gens et alors les gardes ont cessé de tirer, la foule a fini par bousculer les gardes et à envahir le palais...

    Si les gardes ont cessé de tirer c'est parce que beaucoup d'entre eux ont réalisé que le massacre devenait absurde et qu'à un moment donné ils se sont souvenu qu'avant d'être des gardes, ils étaient des gens du peuple... (mais les Ayatollahs prirent ensuite le pouvoir, et d'une autre manière, ce ne fut pas mieux pour le peuple qui peut-être mourut moins de faim mais fut mené d'une main de fer)...

  • Le monde actuel ne se résume pas à une seule logique

         Je ne comprends pas ce qu' exprime Michel Onfray au sujet de Jean Luc Mélenchon :

    Michel Onfray reproche à Jean Luc Mélenchon de faire référence à Robespierre et à Saint Just... Comme si Jean Luc Mélenchon c'était, ce serait selon lui, "la Terreur années 2012-2014 ou 15 en France"...

    Déja, nous ne sommes plus dans le même contexte historique : en 1793 la France avait "toute l'Europe sur le dos", et elle était en son sein même, complètement déchirée... et de toute évidence le monde d'alors était, par les armes, par les engagements, par les combats sur les champs de bataille et dans les rues des villes et des campagnes, très meurtrier, et d'une violence extrême... En 2012 la France est "dans l'Europe" et la violence est aujourd'hui celle des marchés et de la finance...

    L'on ne peut donc plus instaurer "la même Terreur" qu'en 1793.

    Il s'agirait plutôt d'une "rupture"... Une "rupture" dans la quelle la "logique" actuelle (celle du pouvoir de l'argent et des marchés, celle du toujours plus dans la croissance, dans la rentabilité, dans le profit)... serait cassée...

    Mais Jean Luc Mélenchon, et la France tout entière si elle "suivait" Jean Luc Mélenchon, ne peut à elle seule "casser" cette "logique"...

    Peut-être, je dis bien "peut-être"... L'Europe toute entière y parviendrait-elle...

    Mais demandez à un Brésilien, à un Indou, à un Chinois, ce qu'il en pense, lui, de la "logique" du monde actuel...

    Comment voulez vous qu'un Brésilien, qu'un Indou, qu'un Chinois, qui, il y a seulement dix ans, gagnait 100 euros par mois et maintenant en gagne 300, puisse souhaiter "casser la logique" ?

    ... De Jean Luc Mélenchon, je dirais qu'il est un "précurseur" ou "qu'il ouvre une voie possible"... Mais que dans le contexte actuel, il n' y a (à la limite) que le peuple de France, et les peuples d'Europe, qui peuvent avec lui et les "forces de gauche", casser la logique d'entraînement du moteur. Mais il se trouvera très vite d'autres gens et d'autres peuples, pour faire alors tourner le moteur à la manivelle si le démareur a été cassé...

    ... De surcroît, le monde actuel ne se résume pas (et c'est peut-être là le plus important) à cette seule "logique" de la croissance, du développement, de la consommation, des marchés et de la finance... Certes c'est bien là le "grand moteur" celui qui est considéré comme étant incontournable et nécessaire... aux yeux non seulement de ceux "qui font le monde" mais aussi aux yeux de ceux qui "adhèrent" à ce monde... (et qui sont très nombreux)...

    Il y a aussi les cultures, l'histoire même de chaque peuple, ce qui a été vécu, expérimenté, ce qui vient de loin, de très loin, du fin fond de l'Histoire... Les cultures, l'histoire, le passé, les croyances, la vie des peuples et des nations, et des civilisations... Et les uns sont Chrétiens, les autres Musulmans, les autres encore Juifs, Bouddhistes, animistes...

    Et c'est avec tout cela qu'il faut compter, pour parvenir à établir une relation... C'est cela toute la difficulté, tout le défi à surmonter...

    La question que je me pose c'est "comment arriver à parler avec ce Brésilien, cet Indou, ce Chinois, qui gagnait cent euros par mois et en gagne maintenant trois cents ; comment arriver à parler avec l'Algérien, l'Egyptien, l'Iranien, l'Irakien, l'Afghan, le Russe, l'Indonésien, l'Israélien, le Touareg... ? Alors même que coexiste avec la logique du marché et de la finance, la logique de l'affrontement et du retranchement ?

  • Les yeux fous

          Ce qui n'est pas écrit ni exprimé néanmoins nous traverse...

    Ce qui est écrit et exprimé n'est en réalité que la partie émergente, visible, et donc lisible, d'une oeuvre inachevée reliée à d'autres oeuvres...

    Ce qui n'est pas écrit ni exprimé disparaît à l'instant même de notre dernière respiration.

    C'est dans ce qui néanmoins nous traverse sans l'écrire, sans l'exprimer, que nous vient parfois ce regard tourné vers d'inaccessibles lèvres de lumière, cette pensée qui entend d'innombrables voix et s' efforce de traduire les échos répercutés mais aussi les silences...

    Transcrire ce regard sur une grande feuille de dessin, réaliser ainsi la fresque de tous ces souvenirs que nous n’avons pas eus, la fresque de toutes ces lèvres de lumière que nos doigts n'ont pas découvertes, la fresque de toute cette pensée ayant entendu les innombrables voix et à peine traduit  les échos et les silences...

    Embellir, magnifier jusqu'à la déraison cette beauté et cette "essence des êtres et des choses"...

    Froisser, déchirer, incendier la laideur du monde qui viole et salit les êtres et les choses...

    Par ces yeux fous qui cherchent et finissent par trouver ou retrouver ce qui est perdu, oublié, délaissé, ignoré, mais qui cependant ne cesse d'exister...

  • Oser être

    Ne pas oser être en présence de gens qui nous sont proches et que nous rencontrons aujourd'hui et demain...

    Mais... Oser être avec des gens que nous ne rencontrons jamais et qui vivent pour certains d'entre eux à des centaines de kilomètres...

    Quel paradoxe !

    Mais c'est ainsi, dans un monde où la technologie de la communication abolit les distances et les espaces, rétrécit illusoirement les solitudes ou tout au contraire les élargit en les creusant là où elles pourraient ne plus être...

  • Les scooters -ou deux roues- de la mort

          Une nouvelle "phobie" (peur irraisonnée, angoissante et obsédante, de certains objets, de certaines situations ; ou crainte ou aversion instinctive)... ne risque-t-elle pas de s'installer dans notre pays, en particulier dans nos villes, dans "certains" quartiers de nos villes ?

    Une phobie, la phobie à vrai dire, du "type casqué en scooter ou sur un deux-roues motorisé"?

    Et sans doute, plus généralement, la phobie du visage dissimulé sous un "passe-montagne" en hiver, sous une cagoule, une capuche et de grosses lunettes de soleil opaques en toutes saisons ; la phobie du visage que l'on ne peut reconnaître tant il est maquillé, lunettisé, casquetté, chapeauté... ?

    Encore, oui, une autre phobie... Comme s'il n'y en avait pas déjà assez et en si grand nombre, de "phobies"...

    Les émerveillements se sont décolorés ou ont disparu... Ce sont les phobies qui leur ont succédé ! Des phobies qui se sont imposées ou se sont insinuées... Des phobies qui ont été portées par les médias, les télés, les forums du Net et des radios...

    Tuons les phobies! Inventons le scooter de la mort à visage découvert qui trucide à bout portant les phobies !

    ... J'étais contre la casquette, contre le chapeau, contre la capuche -sauf quand il pleut à verse- ... J'étais contre les lunettes de soleil grosses comme des soucoupes volantes – sauf sur la plage ou sur la neige en plein soleil-... J'étais contre les "avatars" sous lesquels on se présente sur les forums du Net... J'étais contre toutes ces formes d'anonymat sous lesquelles on se dissimule mais diffuse tant de vacheries, de fantasmes et de rumeurs à tout va...

    ... Je le suis à présent, "encore plus", contre tout cela ! ... Et la parole, l'écriture, ça se dit et ça s'écrit aussi avec son visage, son regard, son sourire... à pied, en vélo, en bagnole, dans le train, dans le métro, dans le bus, à Carrefour Markett ; et pas seulement dans un meeting de Jean Luc Mélenchon ou de Nicolas Sarkozy ou de Marine Le Pen ou de François Hollande... Ou encore dans quelque fête populaire en été quand tout le monde s'embrasse !

  • L'histoire dans l'Histoire

         Il y a toujours une histoire dans l'Histoire...

    Et cette histoire dans l'Histoire n'est pas la "petite histoire" des Historiens qui parfois font cette "petite histoire"...

    Car la "petite histoire" tout comme l'Histoire elle-même, est toujours écrite et connue... Certes, pas autant que l' Histoire parce que n'intéressant qu'un petit nombre de personnes en particulier pour des raisons précises ou personnelles...

    L'histoire dans l'Histoire est en fait une histoire inconnue, et qui demeure à jamais inconnue... Mais c'est une histoire qui a une existence, une réalité... dont on soupçonne l'existence parfois , et qui fait l'objet de toutes sortes de suppositions, qui éveille de l'imaginaire...

    De même qu'il y a toujours une histoire dans L'Histoire... Il y a toujours, aussi, une histoire dans l'histoire de la vie d'une personne... Une histoire inconnue qui demeure à jamais inconnue... Parce l'écrivain lui-même ou l'auteur ou l'artiste ou l'artisan de son Histoire (et donc de son oeuvre tout entière) n'écrit pas cette "histoire dans l'histoire de sa vie"... Cette "histoire dans l'histoire de sa vie" qui a cependant une existence, une réalité, mais qui ne peut, si belle ou si triste qu'elle soit, être jetée dans l'Histoire...

  • L'oiseau mouillé dans le creux de la main

    "Un écrivain est essentiellement un homme qui ne se résigne pas à la solitude. Chacun de nous est un désert".

    [ François Mauriac ]

    ... Un homme ou UNE FEMME... aimerais-je préciser cependant...

    ... La solitude de l'écrivain ou du poète, et même la solitude de l'homme ou de la femme ordinaire dans la traversée de la vie ; vient parfois trembler comme un oiseau mouillé dans le creux de la main délicate qui l'accueille... Et dans cette main elle s'y détend et oublie la faim qu'elle a d'y exploser ce qu'elle contient ; elle y souffle entre les doigts son haleine d'oiseau qui, bien plus qu'une confidence, est une âme tout entière, une âme inexplosée mais sans fin et tendue dans la joie qu'elle a d'être accueillie...

    Mais les solitudes pour la plupart d'entre elles, sont des solitudes qui hurlent, aussi bien celles des écrivains et des poètes, que celles des hommes et des femmes ordinaires...

  • Tous ces êtres...

    Tous ces êtres qui nous attendent et que l'on ne touche jamais ni d'un mot ni d'un regard ni d'un doigt...

    Tous ces êtres qui passent et sur lesquels nous "confettisons", silhouettes proches ou lointaines qui n'entreront jamais en notre fête...

    Tous ces êtres qui chantent, rient ou pleurent, et qui autour de nous "confettisent" aussi, visages proches ou lointains, alors que nous passons à côté de la fête qu'ils font, sans les voir, sans les écouter...

    Il est vrai aussi que la fête peut se faire bruyante, sans manèges enchantés, ou si troublante ou si étrange que personne ne s'y arrête...

    Toutes ces attentes que l'on a et qui mordent dans le silence !

    Tout ce qui nous vient d'ici ou d'ailleurs, d'elle ou de lui, d'eux, de tous ces visages... Et qui sombre dans une indifférence entretenue...

    Et il n'y a qu'une fois, une seule fois...

    En une seule vie...

    En une seule traversée...

    L'attente, la volée de confettis...

    Le silence mordu...

    L'indifférence comme la poussière effaçant les traces de nos pas...

    Et les traces de leurs pas...

  • Les deux terrains

          Soient deux grands terrains, l'un le terrrain A situé sur une assise rocheuse mais présentant cependant quelques failles ; et l'autre le terrain B situé sur un tertre plus favorable à l'implantation de certaines cultures mais néanmoins présentant de ci de là quelques creux ou ornières...

    L'on a creusé en bordure de chacun de ces deux terrains, une cuve destinée à recueillir les eaux de ruissellement provenant de différents réservoirs situés sur une ligne de crête surplombant les deux terrains...

    De ces différents réservoirs il en est trois qui sont d'une capacité largement supérieure à celle des autres : le réservoir 1, celui des eaux acides et dures mais censées épurer les sols ; le réservoir 2, celui des eaux fortement magnétisées mais censées redonner vie aux sols les plus asséchés ; et le réservoir 3, celui des eaux mêlées douces et amères mais censées elles aussi redonner vie à des sols déjà bien épuisés...

    Un réseau complexe de rigoles plus ou moins bien entretenues, relie les réservoirs aux deux cuves...

    Entre le réservoir 1 et la cuve située sur le terrain A, un éboulis de taille dévie le flot s'écoulant du réservoir, de telle sorte qu'une bonne partie des eaux de ruissellement se disperse dans le sol avant d'atteindre l'une ou l'autre des deux cuves. Et j'imagine assez mal le contenu du réservoir 1, se déverser en quasi totalité dans la cuve du terrain A (à mon sens, les eaux de ce réservoir là doivent se disperser dans le sol et donc, ne parvenir dans aucune des deux cuves)...

    Entre le réservoir 2 et la cuve située sur le terrain B, la rigole n'est pas obturée par de trop gros éboulis, et à mon sens, les eaux de ruissellement provenant du réservoir 2, doivent se déverser en grande partie dans la cuve du terrain B.

    Entre le réservoir 3 et les cuves des terrains A et B, il y a, plus qu'un simple ou conséquent éboulis détournant les eaux de ruissellement, un véritable fossé assez profond je pense, un fossé à vrai dire selon le constructeur du réservoir 3, plus profond encore devant la cuve du terrain A... Et à mon sens -en toute logique- les eaux de ruissellement du réservoir 3 devraient se diviser en deux courants : un courant qui se perd dans le sol et n'alimente donc aucune des deux cuves, et un courant qui, chaotiquement et sans grande énergie, se déverse dans la cuve du terrain B...

    Il faut aussi noter que les cuves des deux terrains sont en fait déjà "préalimentées" par des réservoirs A et B qui chacun des deux ne manqueront pas en quasi totalité, de se déverser dans les cuves A et B, ce qui me semble logique et que je reconnais...

    J'ai une indéniable considération pour la qualité s'il en est (ou la caractéristique) de chacune des eaux de chaque réservoir... Bien sûr certaines de ces eaux je ne les boirais pas pour tout l'or du monde, mais je conçois qu'elles existent...

    Mais je m'interroge – à vrai dire j'enrage quelque peu- si je pense à ces eaux qui vont se déverser là où, à mon sens, elles ne devraient pas se déverser... (au moins qu'elles se perdent dans la nature!)...

    J'ai toujours eu ma vie durant, une grande considération voire parfois de l'estime et même -mais plus rarement- "de l'amour"... envers des gens fidèles à leurs convictions, aux valeurs en lesquelles ils croient, même si je ne partage pas du tout leurs convictions et leurs valeurs...Car au delà des idées, des valeurs auxquelles on se réfère, des convictions... Il y a -ou il n'y a pas- ce que j'appelle "une dimension d'humanité"... qui, en ce qui concerne les gens "fidèles à leurs convictions" - du moins pour certains d'entre eux- existe réellement. Et "cette dimension d'humanité" m'interpelle et m'émeut profondément...

    Par contre, j'ai peu de considération, voire de la détestation, pour les gens qui vont "là où le vent les promène alors que le vent qui vient n'est pas forcément le vent qu'ils espèrent, ou pour les gens "doucettement ou méchamment opportunistes" : cela "ne ressemble à rien" à mon sens, c'est "ne pas avoir de couilles au cul"... ou "ne pas avoir de l'électricité qui chante dans la papillotte"...

    Mais je précise aussi, tout de même, que les fanatiques en politique comme en religion, et qui bien sûr ont leurs convictions et leur vision du monde, n'ont pas -loin s'en faut- cette "dimension d'humanité", et qu'ils sont "contre l'humanité", du moins contre une partie de l'humanité : ceux là, je ne les vénère pas bien au contraire !

  • Comment nos ancêtres imaginaient-ils le futur ?

         Je me suis souvent posé cette question :

    Comment nos lointains (ou même plus proches) ancêtres, de différentes civilisations du passé ; en France, en Europe, dans le monde, dans l'antiquité... Ou dans les siècles qui ont précédé... Imaginaient-ils le futur (proche ou lointain) ? Est-ce qu'ils se disaient par exemple : "comment ça sera dans mille ans, dans quelques siècles... Comment vivra-t-on, qu'aura-t-on inventé?"... Enfin, ce genre de question... ?

    Sans doute autrefois étaient-ce les religions, les cultes, les mythes, les légendes et les croyances populaires, qui à eux seuls, entretenaient les imaginations et les rêves, dans l'immense majorité des gens ordinaires du peuple...

    Ils devaient donc imaginer, rêver, croire que "ça sera comme ceci ou comme cela", en fonction essentiellement de ce que leur apportait la religion ou les légendes...

    Il nous est difficile de concevoir qu'il eût pu exister dans un lointain passé ou même dans un passé relativement proche de nous d'un siècle ou deux, quelque chose qui se serait apparenté à notre science fiction actuelle selon les connaissances bien sûr, de l'époque.

    Ce sont les avancées technologiques et les découvertes scientifiques survenues à partir du milieu du 20 ème siècle, qui ont tout d'abord inspiré les écrivains et romanciers de science fiction, éveillé les imaginations des gens ordinaires que nous sommes pour la plupart d'entre nous, et ensuite, ont fait la science fiction telle que nous la connaissons aujourd'hui.

    Mais "avant", comment c'était ?

    "Avant", il y avait la réalité quotidienne, souvent très dure et très précaire pour une immense majorité de gens dont le principal souci était celui de survivre... Et j'imagine assez mal comment dans de telles conditions de vie aussi difficiles, l'on pouvait rêver à "comment ça serait dans cent ans, dans mille ans"...

    Il faut souligner aussi, dans le passé comme dans le présent, l'influence exercée par les grandes religions du monde sur tous les peuples. Les grandes religions en effet, donnent une "explication" de nos origines et un "modèle" à suivre, de telle sorte que toute affabulation ou vision d'autres mondes possibles semble ou est considérée "déraisonnable" ou inutile... (mais lorsqu'il y a manifestement une vérité ou un fait scientifique, ou une probabilité scientifique – et non une affabulation- alors les grandes religions ne peuvent plus infirmer les faits et les découvertes comme elles le faisaient auparavant)...

    D'ailleurs "Dieu" intervient bien dans certaines oeuvres de science fiction produites par des romanciers et des écrivains croyants... (c'est dire la force, la puissance, l'omni présence, l'influence de la religion, partout dans le monde)...

    Je dirais même que depuis quelques années dans le monde actuel où nous vivons, alors que circule un flot continuel, instantané et quasi infini d'informations et de connaissances, alors que les technologies de la communication ne cessent de se développer, que de plus en plus de jeunes partout dans le monde parviennent à faire des études secondaires ou supérieures, que les populations et que les cultures se mêlent ; que des courants idéologiques, que des passions, que des antagonismes, que des communautarismes, que des exclusions, que des haines, que des violences, que des conflits, s'entrechoquent... Les grandes religions exercent encore plus leur influence, leur autorité et leur pouvoir dans la vie quotidienne des gens, dans la relation que les gens ont entre eux...

    Quel futur dans un tel contexte actuel mondial, peut-on encore imaginer? Les années situées en gros entre 1950 et 1980, seraient-elles "les meilleures" pour la littérature de science fiction ? C'est à dire "les plus porteuses d'espérance" ?

    Lorsque l'on versait autrefois -il n'y a pas encore si longtemps- dans le "catastrophisme" il y avait alors "quelque chose de confortable si l'on peut dire, à se faire peur" en pensant très consensuellement, que "ça ne serait jamais possible et qu'on trouverait une solution avant"...

    C'était là une vision exprimée en quelque sorte pour "conjurer" l'inacceptable, l'impossible, la grande peur, toutes les déviances possibles et imaginables...

    Aujourd'hui le "catastrophisme" n'est plus un "fantasme" mais une réalité... Ou plus exactement le "catastrophisme" tend à devenir une réalité car il commence à survenir.

  • Textes mis en voix, ajout de deux textes...

         Plage et visages

         Toutite, la petite chienne de Maurice,

                          deux nouveaux textes audio inclus dans la rubrique "YUGCIB-TEXTES-VOIX"

    En fin de liste (29 textes enregistrés à ce jour)...

     

  • Le tribunal de l'Histoire

          Je ne crois pas en "une vie après la mort"... Du moins pas selon la voie qui nous est montrée par la religion, quelle que soit cette religion...

    Je serais plus proche de l'idée du "monde des esprits" du temps de nos ancêtres qui vivaient répartis sur la Terre à la fin de la dernière période glaciaire... (Soit dit en passant, je me sens aussi plus proche de leur "système politique, économique et sociétal" pour autant qu'il eût pu exister un "système" ou une "politique" à cette époque là)...

    Je ne crois pas en "une vie après la mort", mais je crois en la mémoire, je crois au souvenir, je crois à ce que nous transmettons aux générations qui nous suivent, je crois à ce qui sera découvert et qui n'était pas connu ou à peine connu...

    Alors je me pose cette question : "comment un être humain qui tue un enfant, qui viole une jeune femme, qui pose une bombe pour tuer des gens ; ou qui est responsable d'un massacre, d'une répression sanglante, d'un génocide, d'un acte de barbarie ou de torture, de ce que l'on appelle un crime contre l'humanité... peut-il "souffrir" (ou ne pas souffrir) en toute certitude, d'être pour toujours et à jamais, considéré par ses semblables comme le "mal incarné sur la Terre" ? Et ainsi promis à une sorte "d'enfer de la mémoire et du souvenir" ?

    Car bien au delà de la peine de mort, de la prison à vie, des asiles psychiatriques ressemblant à des prisons, au delà de toutes les condamnations et exécutions de peine possibles, au delà du pire que l'on puisse imaginer en matière de sentence prononcée et appliquée... Il y a le Tribunal de l'Histoire, l'Histoire écrite, racontée, filmée, documentée, en livres, en articles de journaux, sur Internet, dans les encyclopédies... Le Tribunal de l'Histoire, relayé par l'Art, par la littérature, par le Cinéma, par le Théâtre ; le Tribunal de l'Histoire relayé par tout ce qui est transmis par la parole, par la mémoire, par le souvenir, par les gens que nous sommes, aux générations qui nous suivent...

    Je crois en la mémoire, je crois au souvenir, je crois à ce que nous transmettons aux générations qui nous suivent... Et c'est pour cela que je dis "il ne fait pas bon, pas bon du tout, de passer au Tribunal de l'Histoire pour y être "pire que condamné à mort par un tribunal purement juridique"...

    Je vais dire pour conclure : "en somme, le contraire du Tribunal de l'Histoire (qui ouvrirait les portes de l'enfer) , ce serait en quelque sorte la postérité heureuse (qui ouvrirait les portes du paradis)...

     

    ... Mais ce "Tribunal de l'Histoire", ou cette "postérité heureuse" en tant que concepts, ouvrent en réalité si l'on y réfléchit, un débat... En effet les "attendus et jugements" du "Tribunal de l'Histoire" ainsi que les attendus et les jugements de la "postérité heureuse"... se révèlent toujours dépendants d'un système de valeurs, de repères idéologiques et culturels qui sont ceux d'une civilisation à un moment donné de son histoire, de son évolution... Et le "moteur" si l'on peut dire, de cette dépendance, n'est autre que l'idée que l'on se fait du bien et du mal...

    Ainsi des attendus et des jugements (du Tribunal de l'Histoire ou de la postérité heureuse) peuvent-ils être révisés en fonction d' expertises, de découvertes qui mettent en évidence des faits autres que les faits observés, et certainement apporter "un autre éclairage", "une autre vérité"...

    Il est certes plus aisé, de se faire une idée du bien ou du mal, lorsqu'il y a de toute évidence, souffrance ou bien-être dans la mesure où la souffrance nuit et est en même temps inutile, et où le bien-être transcende, améliore, développe, construit...

    ... Je précise qu'au moment où j'ai rédigé cet article, je cherchai en fait une autre formulation que "tribunal de l'histoire". Car dans mon esprit je voyais, non pas à proprement parler, un "vrai" tribunal de l'histoire comme si l'Histoire pouvait s'apparenter à une sorte de "brochette de juges siègeant en un tribunal" et devant donc "juger" un ou des personnages... Mais, symboliquement si je puis dire, un "tribunal" qui ne serait autre que celui du jugement des gens sur tel ou tel personnage du passé... Par exemple, le jugement général (partagé par un grand nombre d'entre nous à notre époque) sur les tortionnaires du régime nazi, sur certains miliciens criminels du régime de Vichy, sur d'autres criminels de guerre en Yougoslavie, Tchétchénie et ailleurs, sur des responsables de génocides... J'imaginais pour tous ces gens ayant commis des atrocités et des crimes contre l'humanité, que tous ces assassins d'enfants, tueurs en série, terroristes sanguinaires, etc., une sorte "d'enfer de la mémoire, d'enfer du souvenir", c'est à dire comme une "vie éternelle dépotoir d'ordures" qui se fixerait à jamais dans l'esprit (le souvenir, la mémoire) des générations présentes et à venir...

    C'est pour cela que "aller dans cet enfer là" (pour un salaud, un atroce et cruel et sadique salaud) me paraissait être le "vrai/vrai" enfer... Puisque je ne crois pas à l'enfer des religions avec des flammes et des tourments comme ce qu'on voit dans les peintures des églises... (autrement dit l'enfer vu "à ma façon", parce que dans mon esprit, je veux qu'il existe quand même un enfer pour les salauds vraiment salauds)... Je n'imagine pas la moindre "rédemption" possible ou envisageable, de l'un ou l'autre de ces "salauds", qui, dans la "mémoire collective" d'une société, d'une civilisation ou de l'humanité tout entière, doit à jamais demeurer, un salaud à maudire...

     

     

  • Le Télétété

    C'était le Télétété...

    À Rion des Landes en 1951 j'étais âgé de trois ans, et mon grand père maternel Georges Abadie, receveur des Postes, me tenant par la main me menait voir le Télétété, une sorte de petit robot articulé dont la tête ressemblait à celle du dessin ci dessus. Il se tenait, ce Télétété (c'est ainsi que je le nommais) sur une étagère dans la vitrine d'une boutique faisant office à l'époque, de maison de la presse tabac souvenirs cadeaux...

    Je lui prêtais à ce Télétété, des "pouvoirs extraordinaires", entre autres celui de relier les gens : c'est à dire que les gens pouvaient alors se parler, s'écouter, se voir à distance, et même de très loin... Mais j'imaginais aussi que les gens pouvaient, non seulement se parler, se voir, s'écouter dans le moment présent, mais même dans le passé et dans l'avenir... Et qu'il ne suffisait pas "d'y penser très fort", mais qu'il fallait aussi que les gens aient envie d'être reliés et encore qu'il fallait apprendre à utiliser les petits organes qu'on voit sur la tête et sur le ventre du Télétété.

    Papé se rendait là pour acheter son paquet de gris, et voyant bien que je restais planté devant la vitrine, il conversait longuement avec la dame de la boutique, me laissant ainsi "partir dans les étoiles"... Sur le chemin du retour qui n'était pas long puisque le bureau de Poste était tout proche, je racontais à Papé ce que le Télétété m'avait montré...

    À chaque fois au retour de cette promenade, ma grand mère se fâchait après Papé parce qu'elle trouvait que, de voir exposé dans la vitrine de cette boutique, ce pantin ridicule qui ne ressemblait à rien, ça foutait de drôles d'idées aux gosses...

     

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    ... Avant d'entreprendre le dessin de ce personnage (le télétété), en fait je le voyais -en esprit- différent (peut-être plus simple, plus shématique, plus sommairement exécuté, et surtout, disons, plus "conforme" si je puis dire, au petit robot que j'avais effectivement aperçu dans la vitrine de la boutique en 1951 quand j'étais âgé de trois ans)...

    Le résultat, donc, n'est pas tout à fait celui que j'attendais... Mais après réflexion, je me dis " il n'est pas si merveilleux que ça" !... "il fait un drôle d'air"... "il est un peu tarabiscoté"... "il ne fait pas très net"... "il ne fait pas trop rire"... (il grimacerait presque)... "il a le nez de travers"... "il a un drôle de regard"...

    Alors... "par quel miracle" peut-il "relier vraiment les gens entre eux" ? ... Non, "il n'y a pas de miracle"... Peut-être, peut-être... une sorte de foi en ce "quelque chose de Tenessee" comme dans les paroles de la chanson (qui soit dit en passant, ne sont pas de Johny Halliday mais que Johny Halliday chante de toute la puissance de sa voix)...