Articles de yugcib

  • 2011

         Le regard que je porte sur cette année 2011 qui se termine, est assurément un regard complètement désabusé...

    Au début, dans les mois de janvier et de février, avec les révolutions Tunisiennes et Egyptiennes, suivies par d'autres révolutions dans le monde Arabe, je suivais avec un certain enthousiasme ces évènements "historiques" à peu près de la même manière qu'un observateur de la France de 1789 aurait suivi l'actualité et les évènements de la révolution Française dans la réalité sociale, politique, intellectuelle, économique, religieuse, de l'époque... Et je me disais "qu'il en sortirait bien, de ce mouvement révolutionnaire dans le monde Arabe, un monde nouveau, et que le monde entier en général, devrait désormais compter avec cette réalité nouvelle des révolutions Arabes"...

    Cependant, quelques mois plus tard, avec la guerre civile en Lybie, le maintien au pouvoir des militaires et des mêmes classes dirigeantes en Egypte, les massacres en Syrie, au Yémen et de nouveau récemment en Egypte ; les élections générales en Tunisie, au Maroc, en Egypte, dont le résultat fut de porter au pouvoir, des religieux... Et la "Charia" en Lybie... Je me suis dit alors " que c'était comparable et aussi dramatique, au vu du résultat, que ce qui survint à la fin de la révolution Française avec la période de la guerre Vendéenne, de la Terreur, puis du Directoire et ensuite de l'empire Napoléonien jusqu'à la Restauration en 1814...

    Rien, absolument rien de "nouveau" (et j'entends là "nouveau" : une immense et générale aspiration et espérance des peuples à tenter une expérience de vivre ensemble pour le mieux)... Ne sortira finalement jamais, de cet abominable "merdier planétaire" !

    Le monde "civilisé" ( et je pèse d'autant plus ce mot "civilisé" de tout ce qu'il a de dérisoire ) se vante d'avoir cette année en 2011, tué deux affreux dictateurs, à savoir Ben Laden et Kadhafi... Mais la dictature des marchés financiers, la dictature des maffias locales, régionales et internationales ; la dictature de l'argent qui afflue et circule et se dépense à partir des mêmes places fortes imprenables et dans les mêmes circuits ; la dictature des modes de consommation de produits de loisir et de culture et de toutes sortes de denrées et équipements, la dictature des idéologies et des fanatismes religieux... Oui, toutes ces dictatures là, d'ailleurs inextricablement entremêlées les unes dans les autres, n'ont jamais autant exercé leur autorité, leur emprise, sur les peuples de toute la planète !

    2011 c'est aussi le drame de Fukushima au Japon, la "grande peur" du nucléaire (pratiquement au même niveau que la "grande peur" des années 50 du 20 ème siècle au sujet de la bombe atomique des Russes et des Américains)...

    2011 c'est l'année où pour la première fois vraiment, les scientifiques et les géographes ont "mis sur la table preuve à l'appui", des données et des réalités absolument incontestables, sur l'environnement naturel partout sur notre planète (climats, ressources, végétation, océan, atmosphère, sols, vie et espèces animales)...

     

    ... Alors, pour 2012, eh bien "advienne que pourra, et vaille que vaille" !

     

  • Comme dans un grand jeu de société où les joueurs placent leurs jetons

         Le caractère aléatoire des relations humaines est une réalité que j'intègre tout naturellement dans mon esprit... Mais peut-être pas aussi naturellement lorsqu'il m'arrive de manifester une trop vive affection à l'égard de quelques personnes qui me sont relativement proches (famille, amis ou connaissances)...

    Ce qu'il y a d'aléatoire dans les relations humaines est donc (et a toujours été) une réalité en tous temps, en tous lieux...

    Mais ce qui est nouveau depuis déjà quelques années en ce début de 21ème siècle, c'est une accélération de la fluidité dans les relations humaines. Une fluidité qui rend la relation encore plus incertaine, et donc plus aléatoire...

    Et c'est bien là ce qui "déconstruit" tout un édifice de pensée fondé sur l'idée que la relation humaine reposerait sur des fondations lui assurant une assise et une stabilité, et aussi une consistance...

    Une fois cet édifice "déconstruit" – ou ébranlé- vient alors l'impression de se sentir conduit de force sur les marges d'un territoire dont le sol se fracture ou même se transforme en une sorte de marécage.

    Ce sont sans doute des liens nouveaux et beaucoup plus nombreux, ayant proliféré et s'étant entremêlés, dans l'environnement de chacun, qui ont contribué à rendre encore plus aléatoires et plus fluides les relations humaines...

    Qui aujourd'hui n'est pas sans cesse sollicité par tout ce que l'univers de la consommation, des modes, des loisirs, de l'information et de l'actuaité, véhicule en continu ?

    Il n'a jamais existé autant de réseaux sociaux, d'associations, de clubs, et de toutes sortes de possibilités pour les gens, de se rencontrer, de communiquer... Et tout cela de surcroît, “maëlstromé” sur le Web...

    Les liens se multiplient et s'entremêlent au point d'enserrer les êtres dans un filet dont ils ne peuvent plus se dégager...

    Alors la vie des gens devient un véritable “parcours du combattant” avec force compétitions, course au succès et à la performance, défis impossibles et embûches innombrables...

    Les gens se dispersent dans des rêves qui se décolorent et dans des aspirations qui les dépassent, ne se donnant guère, le plus souvent, les moyens nécessaires à la réalisation de leurs projets...

    Ce sont des intérêts personnels et égoïstes qui les incitent à propulser ce "monde en eux" dans un univers virtuel constellé de mirages ou d'images en "trompe l'oeil"... Et qui les éloignent, en fait, des autres, et en premier lieu de leurs proches...

    L'air du temps” est dans l'immédiateté, dans l'émotion de l'événement présent, dans une fluidité relationnelle qui s'écoule en eau de lavage comme par le trou d'une baignoire...

    Ne plus se voir, ne plus se parler, ne plus se répondre... La relation insensiblement “glisse” vers le silence puis vers l'indifférence et l'oubli... Et le “maëlstrom” du Web “n'arrange pas les choses” puisqu'il multiplie à l'infini les images en "trompe l'oeil" et ne cesse d'ouvrir des passages ressemblant à des tunnels lumineux qui tournent en rond et ne mènent nulle part...

    Ainsi avançons nous indifférents dans la rue ou dans les lieux publics, à la présence cependant réelle de chacun de ces visages qui passent et auxquels nous n'accordons à aucun d'entre eux le moindre regard... Et aventurons nous dans des espaces de communication virtuels, comme dans un grand jeu de société aux règles définies mais à vrai dire bousculées... Un jeu de société où l'on prend place sans devoir attendre son tour, sans être invité, et sous une effigie censée nous représenter mais qui bien évidemment n'est pas un vrai visage comme le visage qui passe dans la rue...

    Comme dans un grand jeu de société où les joueurs placent leurs jetons... Rien ne va plus, l'on y gagne un coup sur deux ou sur vingt ou sur cent, et les autres fois, toutes les autres fois indéfiniment, c'est du vent que l'on y gagne...

     

  • Pensée du jour, 21 décembre 2011 :

    S'il fallait se résoudre à vivre pauvre mais en vivant mieux, alors j'en serais très heureux...

     

    En effet nous sommes un milliard sur cette Terre à vivre riche mais mal, et, tout en vivant aussi riches que nous pouvons l'être mais aussi mal en vérité, nous contribuons à faire mal vivre six milliards de pauvres...

     

    Un jour, les pauvres de toujours, ayant pour la plupart d'entre eux, observé que les riches d'un certain nombre de pays, vivaient mieux nantis, se sont dit qu'eux aussi pouvaient vivre mieux nantis... Alors ils ont commencé à faire ce que les riches d'un certain nombre de pays avaient déjà fait avant eux...

    Et qui peut en toute justice reprocher à ces pauvres de toujours, d'aspirer à être plus riches ?

     

    Le drame de notre époque, c'est que la pauvreté s'installe dans la richesse, ou plus exactement dans une richesse de plus en plus avariée dans laquelle cependant on continue de se repaître avec avidité... Et que la richesse là où elle s'installe et s'étend quelque peu là où auparavant elle n'existait pas, fait en vérité vivre mal avec l'illusion de vivre bien...

     

    ... Par exemple : un garçon de 15 ans dans un village du Mali ou du Niger roule sur un scooter et va sur facebook avec son téléphone portable, et bouffe du poulet Européen à bas prix : est-ce cela vivre mieux ?

    ... Ou encore : trois ou quatre pinards différents lors d'un repas de famille, de fête, de réunion d'amis ; une promo à Carrefour Market pour du Homard à l'Américaine, une nouvelle console de jeux pour le fiston de 9 ans... est-ce cela vivre mieux ?

     

    ... Ou, "autre chose encore" :

    Décréter être capable de dormir à la dure, de se laver au ruisseau... En bons "Occidentaux" que nous sommes y compris les "non occidentaux acquis à l'occident"... est-ce cela, aussi, vivre mieux ?

    ... Il "me fait rire" ce monde : tous ces riches qui jouent aux pauvres, et tous ces pauvres qui singent les riches !

     

  • La montagne de l'âme, de Gao Xinjian

         Romancier, dramaturge, metteur en scène, critique littéraire et peintre, Gao Xinjian, né en 1940, est réfugié politique à Paris depuis 1988. Son oeuvre foisonnante en fait l'un des plus grands créateurs de notre temps.

     

    "La montagne de l'âme" est sans doute à mon sens, l'un des plus grands chefs d'oeuvre de la littérature contemporaine...

    À lui seul, de toute l'oeuvre de son auteur, ce livre a justifié l'attribution du Prix Nobel de Littérature en l'an 2000. (En fait "La montagne de l'âme" est son livre le plus connu, mais Gao Xinjian est également l'auteur de nouvelles, de poèmes, et d'un opéra "La neige en Août")...

    Un livre surprenant, où l'on se laisse aller, ou plutôt conduire à travers paysages, lieux, légendes, personnages ; où l'imaginaire et le réel semblent ne plus avoir de frontières précises...

    Il n'y a pas vraiment de trame ni d'intrigue ni de suite organisée, mais du vécu, de l'exprimé, de la confidence, de la douceur, de la liberté, du pensé... et des personnages émouvants. Et ce tutoiement comme si l'auteur s'adressait lui-même à son lecteur par l'intermédiaire du personnage du livre...

    Ce qui m' a interpellé dans cette oeuvre, dirais-je, presque "sculpturale", c'est ce dédale de galeries en pleine nature où l'on est emporté comme sur des voies d'eau aux rives féériques, comme dans une sorte d' "asiatique marais poitevin"...

    Un livre qui se lit et se relit...

    Où l'on est loin du "sens commun", où nous est suggéré l'existence d'un "passage" non pas vers un monde meilleur ou un "différent" hypothétique, mais vers ce monde qui est sans doute en nous, que nous devons apprendre à connaître et qui a toujours existé ; et qu'aucun pouvoir en place et en force ne peut rayer de la carte...

     

  • Il bâtit, bâtit bâtit...

    Il bâtit, bâtit bâtit...

    Bâtit son nid...

    Il a 30 balais...

    Un double équateur de bourrelets, déjà, oui, à 30 balais, entre son Sud Fesses-Pattes et son Nord Caisse-Tronche.

    Il a signé un prêt bancaire... de 20 berges... presque hésité sur 25.

    Mais 5 ans de plus, ça faisait pas le crépi ni la véranda en sus.

    20 berges... Il va la payer jusqu'au DEUG de son fiston, sa baraque, s'il a pas fait un infarctus avant...

    Quatre fois le prix qu'elle aurait coûté, lotissement " Les Alouettes ", s'il avait pu la bâtir sans signer le prêt... ( en héritant, par exemple )

    Il est cadre moyen dans une boîte qui vend et achète, se restructure et fusionne avec une autre boîte.

    Sans battre de l'aile, la boîte affiche un bulletin de santé qui laisse présager une restructuration...

    Autant dire que, tous diagnostics confondus, même si pour le trimestre à venir la conjoncture est favorable, les directeurs, pressés par leurs cohortes d'actionnaires, vont exiger un dégraissage en matière de coûts salariaux...

    Il quitte " Les Alouettes " à 7 plombes du mat', se tape 40 bornes avec sa caisse pour aller bosser et la boîte encore lui demande de crapahuter dans les embouteillages, sur les voies de contournement et dans les dédales des ensembles pavillonnaires de la mégapole voisine, peut-être 100 bornes, autant de rond-points et de feux tricolores, afin de négocier des contrats juteux, de débrouiller des affaires complexes...

    Il sera de retour aux " Alouettes " à l'heure du journal télévisé, avec sa Mégane. Vanné, pompé, saturé d'objectifs commerciaux, l'estomac chargé de nourritures bavantes et coulantes ou conditionnées en barquettes ou encore, s'il a pu aller au resto, tout confit d'un plat du jour plantureux ; la tête bouffée par son boulot à la con qui consiste pour l'essentiel à fourguer à des tas de gens des produits et des services superflus.

    Les " com ", par les temps qui courent, ça douille pas des masses et ça paie pas le dernier modèle d'ordi ou de camescope haut de gamme..

    Il a son samedi... Tout de même !

    Mais le samedi, c'est pour les courses, le matin, entre 10 heures 30 et midi, à Carrefour ; et la tondeuse, 1200 mètres carrés, l'après-midi, après la sieste du voisin, de préférence. Et Patrick Sébastien à la Télé, le soir.

    Les samedi soir de juin, on se fait un petit barbecue discret/discret, si le vent vient du bon côté...

    Les toutous, des gros pour la plupart, des " Je monte-la-garde ", ça aboie fort, aux " Alouettes "... surtout lorsqu'un cycliste inconnu s'égare dans le lotissement.

    Dimanche matin... Un gros dodo jusqu'à 10 plombes et plus. Le tiercé, le repas dominical, la sieste, la promenade en bagnole quand il fait beau jusqu'à la petite forêt apprivoisée à 3 kilomètres au delà de la sortie de l'autoroute, ou, quand il pleut, une virée au centre commercial ouvert le dimanche pour voir les beaux canapés, les cuisines intégrées...

    Dimanche soir à la télé... Il hésite entre "le diable s'habille en Prada" sur la Une, ou " Les enquêtes de Murdoch" sur la Trois...

    Depuis 2 ans qu'il a bâti...bââti-bââti, aux " Alouettes ", il a pas encore fait son crépi. Il est encore tout de briques vêtu et, financièrement, nu comme un ver... Parce que la Mégane en plus des traites de la baraque, il faut la payer... Et l'un dans l'autre, les deux prêts, celui de la baraque et celui de la bagnole, ça fait plus de la moitié de la paye... Largement plus.

    A chaque fin de mois, il est raide comme un passe-lacet et doit des sous partout...

    Il bâtit, bâtit bâtit...

    Bâtit sa vie... de tic et de toc, avec des projets qui ne vont pas plus au Sud que la rive Nord de la Méditérranée, pas plus à l' Ouest que la côte Atlantique ; des projets, des évasions, des étés, des campings et des bungalows, tous reliés par des kilomètres d'asphalte...

    Et tous ces arrêts devant les distributeurs automatiques de billets.

    Il bâtit, bâtit bâtit...

    Bâtit son nid...

    De tout ce qu'il peut y couver dedans jusqu' aux coquilles crevées de ses aspirations...

    Quand il se connecte sur le blog de sa jolie voisine, il assiste à un défilé de mode quatre saisons qui le ravit et il se régale des expressions du visage de la jeune femme, écoute ou lit ce qu'elle raconte, explore tout ce qu'elle a blogué et facedeboucqué...

    Il bâtit, bâtit bâtit...

    De tic et de toc, de tout ce qui est préfabriqué, standardisé, normalisé, planifié, règlementé, aseptisé...

    À quoi peut bien servir une cuisine intégrée lorsque, du lundi au vendredi, on ne bouffe que des denrées en barquette, en plastique ou en boîte ; le samedi soir, la pizza du camion de passage ; et le dimanche, si l'on cocufie sa salle à manger-salon pour le menu gastronomique de l'hôtel des Acacias, au beau milieu de tous ces Messieur-Dame en costume, tailleur, coiffure en chou-fleur, moustaches à la Jacques Lanzman et pochettes de cuir à bandoulière ?

    Il a bâti, bâti-bâti...

    Mais dans sa maison, y' a pas de bibliothèque. Il ne lit pas de bouquins. C'est pas un intellectuel.

    Chez son voisin, y' a une très grande bibliothèque, en autre chose que du toc, du beau bois, des étagères solides qui supportent de gros volumes reliés de cuir. Mais le voisin qui ne lit pas davantage que lui, achète cependant vingt-cinq euros en moyenne, tous les grands succès, tous les grands prix littéraires, tous les ouvrages à la mode que pondent les auteurs connus, les hommes politiques, les journalistes et les écrivains de renom...

    Pour les derniers romans de la saison il est abonné à France Loisirs. S'il ne lit pas, alors pourquoi les achète-t-il, tous ces bouquins ? Tout de même, il les "survole" un peu, à temps perdu (les plus "calés") pour avoir l'air de s'y connaître...

    Chez le " Tabac-journaux " du coin, les rayons du milieu du magasin regorgent de tout ce qui peut sortir, se vendre, à grand renfort de bandes publicitaires, rouges le plus souvent, autour des livres, avec la sacro-sainte mention " prix renaudot, fémina, interallié ", etc...

    Les bouquins, c'est comme la bouffe, la mode, les programmes télé, les séries américaines et les derniers films qu'on voit dans toutes les grandes salles de cinéma. Ils sont aussi " aseptisés ", peut-être un peu moins que la bouffe. Ils sont là pour prouver que le monde existe bel et bien, en bonne et due forme, avec quelques malheurs, certes... et un peu de contestation parce qu'il faut que ça "remue les tripes" de temps en temps. Les " pas aseptisés ", ils sont trop dangereux : ceux-là, on les trouve pas dans les bibliothèques des municipalités de Gauche et encore moins de Droite, ni dans les librairies, ni chez le " Tabac-Journaux " du coin.

    Il a donc bâti, bâti bâti, notre mec de trente balais...

    Et les balais s'empilent, s'agglutinent comme des allumettes à chaque gâteau d'anniversaire.

    Il vient un temps où les balais commencent à se déplumer. Et les traites sont toujours là, fidèles au rendez-vous de la fin du mois !

    Si l'on peut, on fera plus cossu que la Mégane l'an prochain, car le dos, sur des centaines de kilomètres, passé la quarantaine, dans une caisse qui secoue, il se met à gueuler parfois...

    Quand les balais passent, les habitudes changent...

    À la place du pantalon à doubles poches latérales, on arbore la petite pochette en cuir ou la sacoche à rabats et bandoulière. Au lieu de s'asseoir sur le canapé les genoux croisés avec son assiette de charcuterie salade composée devant la télé pour le thriller, on bouffe à table, normalement, en famille.

    Cinq ans après avoir bâti, bâti bâti... not' mecton il a traversé une p'tite crise... La crise existentielle, le pourquoi et le comment, le sens du monde, qu'est-ce qu'on fout sur Terre et tout le tremblement ! Alors, il s'est mis à avoir de la " vie intérieure ".

    Résultat, sa femme l' a plaqué, ses enfants ont tous les soirs déserté le domicile familial. C'était devenu invivable pour tout le monde.

    Il a essayé d'écrire un bouquin, not' mecton... Pas besoin d'être un intellectuel pour écrire un bouquin... Une histoire impossible, une histoire de gosses turbulents dans une cité HLM en pleine explosion socio-culturelle, avec des gonzesses hyper-drôles, des vieux qui veulent pas aller en maison de retraite, des banquiers qui se révoltent, des assureurs qui se désassurent, des facteurs qui brûlent la publicité en pleine rue, et des femmes qui ne font plus à bouffer ni la vaisselle ni la lessive ni le repassage... Le style y était... à peu près, sauf les mots qui n'existent pas dans le dictionnaire. L' atmosphère ? Oh, putain, ouais, y'en avait, de l'atmosphère... ça n'en finissait pas, trois cent pages !... Mais il y passait ses nuits, ses dimanches, ses congés, il en bouffait plus...

    À un océan de la conclusion, not' mecton, il a lâché... Il a renoncé, tout bazardé. Il a coulé, coulé coulé.

    Non, on n'écrit pas un bouquin quand on crèche aux " Alouettes ", quand on fait un boulot de " système " et qu'on n' a ni les relations, ni l'environnement pour... Pensez-vous, comment trouver le temps de composer tout d'abord en consignant les idées générales dans un carnet, puis de taper ensuite le texte, de corriger, de relire, d'arranger, de vérifier si ça tient debout... l'enchaînement, le scénario, la concordance des situations, la vraisemblance, le style, l'orthographe, la documentation, toutes ces heures et ces heures, où chaque paragraphe est un bout de terrain conquis, et ces jours et ces nuits sur des mois et des mois, faits d'instants volés à la routine ; les regards moqueurs ou indifférents des autres... Après huit heures d' activité professionnelle et de déplacements, avec toutes ces tracasseries quotidiennes, sans contacts, sans relations, sans pouvoir vraiment se confier à personne dans son enourage, sans appuis médiatiques ou autres... Autant vouloir faire sortir une forêt d'un désert, accoucher une vache du ventre d'une souris... C'est de la folie, de l'utopie, du suicide moral...

    La crise s'est tassée, finalement, au bout de quelques années. Elle a fait comme tous les ronds dans l'eau, elle s'est diluée...

    Sa femme est revenue : au Tabac Journaux du coin, on a vite fait le tour des magazines people et de mode en dépit de leur immense diversité...

    Le fiston est revenu aussi : on ne peut pas toujours crécher dans la piaule des copains...

    Il bâtit, bâtit bâtit...

    ... Ou plutôt...

    Il pâtit, pâtit pâtit...

     

  • Errances littératoques, 7

    Slip sale

    Bec qui pue

    Robe tachée de sperme

    Mouche bleue dans le pli d'un foulard

    Frayeurs suspectes

    Ver de dent

    Punaise calcinée

    Bout de langue sur le chancre d'une verge

    Viande qui tremble sous l'averse de grêle

    Vinaigre de cornichon

    Moutarde au sang noir

    Mayonnaise éventée

    Aigreurs qui régalent

    Joies éclaboussées sur un tapis de danse

    Pucerons vrombissant

    Neuf écrit sur un oeuf d'oie

    Long râle un dix-sept après midi les volets clos

    Petite craie bleue empanachée de foutre de verrat crissant sur le tableau blanc

    Jupe fendue sur le galbe d'une jambe écorchée

    Pied dans une bassine emplie de plâtre effrité

    Visage quiqueté léché violé pétri mordu

    Rancoeurs béates ou souveraines s'écoulant toutes froides de la louche ébréchée

    Quatre queues croisées à travers la déchirure d'une écharpe de jeune femme

    Cirque effondré sur la place du bourg jonchée de toitures éclatées

    Rires gras aux haleines brûlantes de fours béants empuantis de résidus de grillades

    Mouchoirs durs et secs de crasses et de jutes

    Père Noël lubrique exhibitionniste ouvrant refermant sa houppelande

    Têtes encapuchonnées

    Visages pailletés

    Coulures

    Zobs jectifs

    Fêtes pétées

    Pff't

    Allo

    Bip Bip Bip...

     

  • La France d'hier, la France d'aujourd'hui...

         La France ( la France politique, économique, sociale, "morale"; la France des familles, la France de la culture, de l'école ; la France d'un certain nombre de "valeurs")... A commencé à se "déliter" dès le "règne" de Georges Pompidou, et surtout ensuite, à partir du "règne" de Valéry Giscard d'Estaing...

    De Gaulle n'aimait pas les manipulations d'argent ni je crois, la spéculation boursière portant sur des valeurs sans cesse fluctuantes et permettant à court terme de réaliser d'importants bénéfices...

    ... Mais "ne versons pas" pour autant, au spectacle de la France d'aujourd'hui en complète décomposition politique, sociale et économique... Dans la nostalgie de ce qui jadis fut...

    C'était "un autre monde"... Et il y avait derrière une "façade" rassurante et que l'on aimait regarder, la détresse et la solitude des exclus, et, d'une autre manière, d'autres fanges, d'autres hypocrisies...

    Et en ce "temps là" l'on imaginait un futur (celui de l'An 2000) où il suffisait d'appuyer sur des boutons, avec des machines, des robots et une libération de toutes sortes de contraintes, voire même du travail...

    Ou bien l'on aimait à se faire peur (profusion de films catastrophe et de guerres atomiques entre les Américains et les Russes, ou d'invasions de Martiens)...

    Et florissait aussi toute une littérature prophétique...

    Tout cela dans un contexte de croissance économique, de nouvelles technologies et de consommation. Mais un contexte duquel était exclue cependant une proportion plus importante qu'aujourd'hui de nos concitoyens...

    Ce n'était pas la mondialisation, pas autant le chômage, pas le sida, pas les usines fermées, on mourait plus sûrement et plus rapidement du cancer...

    Et il y avait d'autres peurs entretenues par les gouvernements et les partis politiques de droite ou du centre : le Communisme à la Stalinienne et aux Goulags, le Péril Jaune, la Bombe Atomique...

    Et puis... Tout le monde n'avait pas dans son logement ou sa modeste maison style "loi Loucheur années 30" une salle de bains, des WC à l'intérieur et encore moins la télévision...

    ... La France d'aujourd'hui est un "désert relationnel avec à perte de vue des fleurs de sable cristallisées"...

    ... La France d'hier n'imaginait pas la France d'aujourd'hui avec ses couvertures de Paris Match et ses titres dans les grands journaux...

     

  • Errances littératoques, 6

    Cadavre en putréfaction d'un actionnaire de fonds de pension Américain sur un tas de claviers déglingués d'ordinateurs...

    Vieux milliardaire cul-de-jatte en barboteuse, empalé sur un phallus d'orge mouillé de salive par une horde de miss...

    Cervelle fossilisée de dinosaure lilliputien au fond de la sacoche d'un géologue Atlante momifié...

    Foetus étranglé dans une boîte de cassoulet obstruant la cuvette des WC d'un train de banlieue...

    Poubelles renversées vomissant des têtes de chat et des calculatrices de poche dans le couloir des cuisines d'un lycée mandarin...

    Un fil de fer tordu et rouillé dans la boue d'un pré, quelques poteaux de ciment brisés, une hirondelle foudroyée, une moitié de savonnette, un ballon crevé, un nounours guillotiné...

    Et cette poule affolée qui traverse le chemin et bute dans le grillage de la clôture...

    Cadavre, cervelle, poubelle, cocote déplumée.. Tout cela sous un ciel qui pue...

    Dans les draps froissés que l'étreinte animale a souillés, le sommeil s'est vidé de tous les mauvais poèmes qui se balançaient déssechés et pourrissants, accrochés à la barre tout en haut de la Tour des Pendus...

    Et gisaient entre les plis des draps, les foetus têtes d'épingle des rêves pervers, les croûtes cloquées des souvenirs...

     

  • Une Poste transformée en épicerie

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    À Poyanne, une localité proche de Tartas, de Mugron et de Monfort en Chalosse dans les Landes, la Poste "PéTéTique" de jadis est devenue un "mini supermarché" ouvert le soir jusqu'à 21 h comme les épiceries Arabes des grandes villes... Mais ici, l'on n'y fait absolument plus la moindre opération postale... Et l'établissement "PéTéTique" devenu supermarché fait en même temps office de bistrot et de "fast food"...

    La distribution postale se fait par dépôt du courrier dans des boîtes aux lettres regroupées en blocs situés en bordure des lotissements à l'entrée de l'accès principal... Et ainsi les facteurs -et les "fofacteurs"- n'ont plus à affronter les "toutous féroces" qui montent la garde autour des maisons...

    Dans toutes les communes de Chalosse désormais urbanisées, apparaissent des lotissements de maisons construites pour la plupart en trois jours tout compris et entourées de parcelles de terrain de 700 mètres carrés...

    À noter que jadis, la population de ces villages était moins importante qu'elle ne l'est aujourd'hui du fait de l'implantation de tous ces nouveaux lotissements... Et qu'il n'y avait pas de "fofacteurs" (de sociétés de messagerie privées concurrentes de la Poste)... ressemblant à des extraterrestres entièrement casqués et se déplaçant sur des scooters au carénage de vaisseau spatial pirate...

     

  • Une mise en scène organisée

         J'ai l'impression que toutes ces émissions de télévision ou de radio sur RTL ou EUROPE 1 ou autres, qui ont pour thème quasi quotidien la crise, l'Europe, l'Euro, les agences de notation, les cinquante milliards de dette, etc. ... Sous la forme de débats et dans lesquelles sont invités des personnages du milieu politique ou économique... Et dans lesquelles également, l'on invite des gens à s'exprimer... Que tout cela participe en fait à une "mise en scène" organisée... Un vaste spectacle de "jeux de cirque" comme au temps des jeux de Rome : l'on y assiste en spectateurs que nous sommes tous, à une sorte de "lente agonie du condamné dans l'arène sous les coups répétés des mercenaires engagés et sous les griffes et les morsures des fauves"... Mais la différence avec les jeux de Rome, c'est que les spectateurs que nous sommes tous, conviés par la publicité qui se fait autour de l'évènement, ne sont plus assis sur des gradins mais assis chez eux devant leur poste de télévision.

    "Mourra-t-il, ne mourra-t-il pas?"... (le condamné)... Telle est la question à l'ordre du jour. Oui, comme au temps des jeux de Rome ! Nous sommes bel et bien "au cirque" ! ... Et c'est "passionnant", cela "prend au ventre" ! Et nous avons réussi à notre insu, à oublier à quel point le "condamné", ce "condamné que l'on regarde mourir lentement"... n'est finalement autre que chacun de nous-mêmes...

    ... Et le "spectacle" n'est pas prêt de s'arrêter de si tôt ! Dès que le "condamné" semble au plus mal, à terre et tout ensanglanté voire l'un de ses membres déchiqueté, voilà-t-il pas que surgit une équipe de "soigneurs" pour tenter de le relever... Et il se relève en effet, le "condamné"!...

    Au bout de ce qui lui reste d'une main il brandit un couteau dont la lame déjà bien tordue et bien élimée le "protège" encore (si l'on peut dire) de ces mercenaires féroces qui s'avancent et ont eux, des glaives autrement plus tranchants...

    En spectateurs que nous sommes, comme au temps des jeux de Rome, nous assistons, nous assistons encore et encore... Et durant le temps d'un spectacle qui s'éternise, la recette ne cesse d'augmenter ou de se consolider...

     

  • Le mouton centaure

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    C'est un mouton centaure...

    Avec un buste et des bras d'homme...

    Mais avec une tête de mouton à cervelle d'homme...

    Et en prolongement du buste, un corps de mouton avec quatre pattes...

    Un mouton centaure dans le pré qui est le sien...

    Un pré bien trop petit...

     

    C'est un Toisonneur...

    Un Toisonneur qui vit de tonte...

    Et qui est propriétaire d'un pré bien plus vaste...

    Le Toisonneur prête au mouton centaure une partie du vaste pré dont il est le propriétaire...

    Mais le manteau de laine sur le dos du mouton centaure ne devient pas plus épais...

    Et le froid vient...

    Et il faut sans cesse brouter plus et plus loin...

    Alors le Toisonneur prête davantage de pré...

    Moyennant toison annuelle...

    À grands coups de ciseaux le mouton centaure se tond lui-même...

    Et d'année en année le manteau de laine sur le dos du mouton centaure s'étrécit...

    Jusqu'à laisser paraître les traces d'écorchures laissées par la pointe des ciseaux...

    Cruel toisonneur...

    Que fais-tu de ces balles de laine sans cesse engrangées...

    Sinon des tapis pour les salons de vastes demeures où l'on mechouille ou banquette ?

     

  • La maladie et la foi au moyen âge

    D'après "Les miracles de Nostre Dame" de Gautier de Coinci ( 1178-1236)

     

    De Lydia Bonnaventure, La Louve Éditions.

     

    Diplômée de l'Université de Perpignan en Lettres modernes, Lydia Bonnaventure est actuellement formatrice de Français et d'Histoire. C'est son premier ouvrage.

     

    Lydia Bonnaventure anime un site "Mes promenades culturelles", un blog "Une autre vision de la littérature, et un forum littéraire "Nota Bene forumactif"

     

    http://www.lydiabonnaventure.com/

    http://medieval-lydia.blogspot.com/

    http://notabene.forumactif.com/

     

    Le livre de Lydia Bonnaventure, "La maladie et la foi au moyen âge", est un livre dont la lecture est aisée... Ce qui, à mon avis, pour un livre "de cette nature", et donc sur le thème dont il est question, confirme un "talent d'écrivain" (mais un talent d'écrivain "au sens dans lequel je l'entends")...

    En effet le "reproche" si je puis dire, que je fais assez souvent à un certain nombre d'écrivains contemporains (romanciers ou essayistes mais surtout essayistes), c'est qu'ils "versent" tous ou presque dans un style ou dans un discours trop technique ou trop abstrait, et qu'en conséquence, leurs ouvrages ne sont guère faciles à lire, et que le "commun des mortels" n'ayant pas reçu de formation secondaire ou universitaire, a bien du mal à suivre et à s'y retrouver... Si toutefois il se risque à la lecture de ce genre d'ouvrage...

    Déjà, ce titre "la maladie et la foi au moyen âge" - à priori- (je dis bien "à priori")... N'incite pas le "lecteur Lambda" à acheter et à lire... D'autant plus dans le contexte actuel de "consommation livresque de loisirs" qui privilégie les ouvrages, les collections et les séries romanesques standardisées et où ce sont les mêmes thèmes "bateau" que l'on retrouve, avec les mêmes "scies", le tout "bien bourré" de formes langagières ou lapidaires sans aucune "magie"...

    Et, à côté de toutes ces productions de masse, l'on voit par contre en vente et avec "bien le vent en poupe", un autre genre de productions, celui là s'adressant quasiment uniquement à ce que j'appellerais "les intellectuels branchés"...

    Mais il arrive -et de cela j'en suis très heureux et très réconforté- que des intellectuels, des écrivains, des gens "de formation universitaire" (souvent d'ailleurs issus de "milieux modestes" et qui, comme on dit "ont beaucoup galéré" pour étudier et passer examens et concours)... soient en mesure de concevoir que le "lecteur Lambda" justement, puisse se révéler un lecteur "intéressé"... Intéressé parce que soudain éveillé : et c'est là qu'intervient ce que je définis personnellement comme étant "une dimension de communication, d'approche de l'Autre et d'humanité"... (Une dimension à mon sens, qui n'est pas encore dans le monde où nous vivons, ressentie comme une nécessité de premier plan)...

     

    Je cite ici un passage que j'ai particulièrement apprécié, à la page 85 du livre de Lydia :

     

    "Dans un couvent de Palestine vivait un homme de moeurs irréprochables et d'une austérité sans égale, nommé Zosime. Dès son enfance, il avait suivi sa sainte vocation et, comme il entrait dans sa cinquante-quatrième année, il lui vint la pensée qu'il était arrivé au suprême degré de la science et de la vertu et que, désormais, il n'avait plus rien à apprendre sur cette terre. Mais une voix lui cria de sortir aussitôt et de changer de pays car la perfection n'était pas de ce monde, le combat décisif est toujours devant nous, même à notre insu."

     

    ... Plus encore, sans doute, que le partage de la richesse et du pouvoir que l'on a pu acquérir par le travail, l'ingéniosité, l'intelligence et le désir d'entreprendre... Le partage de la connaissance acquise en toutes choses au prix de l'effort, de l'étude et de la réflexion, est un partage nécessaire... Et dirais je, vital pour le devenir de l'espèce humaine... Et c'est bien là, à mon sens, que doit intervenir dans la relation avec l'Autre, avec les Autres, en particulier dans la relation avec les plus démunis ou isolés des humains... Cette dimension de communication, de partage, d'approche de l'Autre, d'humanité en somme, qui, dans le monde où nous vivons présentement, dans la complexité et dans la dureté des crises et des conflits actuels, ne semble pas encore devenir "la priorité absolue"...

    ... En somme le méchant, le bête, l'accapareur, l'indifférent, celui qui "ne comprend rien"... C'est toujours l'Autre... Il ne vient pas du tout à l'idée du "commun des mortels", et à plus forte raison du "moins commun des mortels"... Que le lecteur, le client, le consommateur, l'usager "Lambda", puisse être soudainement intéressé, éveillé et désireux de savoir, de comprendre, puisque "de toute évidence" paraît-il, ce personnage "Lambda" serait un mur contre lequel on ne peut que se heurter, d'où la violence déployée sur ce mur...

     

  • La France qui a perdu ses industries et jeté sa jeunesse dans la précarité

         Je pense aujourd'hui à cette France qui a perdu bon nombre de ses industries et dont les domaines d'emplois (et donc de salaires) se sont réduits, et se réduisent de plus en plus...

    Je pense en particulier à tous ces jeunes qui jadis, il n'y a encore pas si longtemps, pouvaient travailler durant les vacances d'été afin de se payer une partie de leurs frais d'études (droit d'inscription, livres, etc.). Certains de ces jeunes d'ailleurs, travaillaient aussi une bonne partie de l'année à temps partiel comme serveur ou cuisinier dans un Mac Donald, vendeur de fringues ou pion, ou dans une entreprise quelconque...

    Mais aujourd'hui les patrons, les chefs d'entreprise, les commerces, ce qui demeure encore de certaines industries plus ou moins locales, et tout ce qui tourne autour du grand tourisme d'été (restaurants, hôtellerie, campings entre autres) n'emploient plus, presque plus tous ces jeunes ! Ils préfèrent travailler avec du personnel en moins, ou occasionnellement dans les périodes "de grande consommation" au moment des Fêtes et des vacances scolaires, en employant leurs salariés en heures supplémentaires ou en embauchant dans des conditions les plus avantageuses possibles des volontaires ou des "bouche trous" payés à l'heure et à la tâche...

    Aussi est-ce une vraie galère aujourd'hui pour un étudiant dont la famille n'est pas riche, pour trouver un job d'été ou un emploi à temps partiel à l'année ou quelques mois dans l'année !

    Il ne restera plus bientôt que des jeunes de famille aisée pour pouvoir faire des études ! Ceux là seront de futurs diplômés sans dimension réelle d'humanité ... "très calés" d'un côté, mais "très crétins" de l'autre, et arrogants, et... "d'un autre monde" que le monde du "commun des mortels"!

    Et ça, ça me fout les boules! ça me fait gerber, et j'en pleure de rage! C'est contre ça que je souhaite une révolution!

    Et l'école d'aujourd'hui, avec ses réformes, ses objectifs, son élitisme marqué et affiché, ses ségrégations, ses programmes qui occultent une bonne part de l'héritage d'un passé culturel, ses flics dans la cour de récré, ses droits d'entrée pour certaines d'entre elles... Oui, tout cela n'arrange pas les choses !

     

  • La centrale nucléaire de Blaye

         Si l'on devait arrêter puis démanteler une centrale nucléaire en France, et ensuite traiter les matériaux et composants de cette centrale durant forcément de longues années... C'est bien celle de Blaye en Gironde, située à la confluence de deux bassins et réseaux hydrographiques, soit les bassins de la Garonne et de la Dordogne, et de surcroît à proximité d'une zone côtière de grandes marées...

    L'importance et l'étendue de ces deux bassins hydrographiques sont de toute évidence de nature à laisser prévoir des crues de grande ampleur dès lors de la venue d'une saison particulièrement pluvieuse (très au delà de la normale)...

    En juin 1955 par exemple, des inondations catastrophiques ont sévi, englouti bon nombre de maisons et de villages tout le long et même assez loin du cours de la Garonne, à la suite d'un printemps extrêmement et anormalement pluvieux...

    Dans une telle situation non seulement prévisible mais quasiment certaine dans les années qui viennent, le niveau des eaux sera tel dans la zone de confluence des deux bassins, que la totalité du site de la centrale nucléaire de Blaye, se trouvera en grande partie inondé (et par conséquent les réacteurs)... Une catastrophe nucléaire au moins équivalente à celle de Fukushima du 11 mars 2011 se produira, et avec la nécessité d'une évacuation de la population de Bordeaux et des environs...

    Certes je ne dispose pas de toutes les données en ce qui concerne la protection du site de cette centrale en cas d'élévation inhabituelle et importante des eaux, et j'aimerais bien que l'on soit en mesure d'infirmer mon propos par une argumentation, par des informations et par des explications les plus convaincantes possibles...

    Demeure cependant une réalité : cette centrale ainsi que toutes les autres en France, il a fallu tout d'abord la construire, puis assurer son fonctionnement, son entretien ; ce qui a forcément nécessité d'énormes investissements, et procuré de nombreux emplois directs et indirects... Il est donc impossible (et inenvisageable) du jour au lendemain, par simple décision d'ordre de politique environnementale, de faire de cette centrale nucléaire une "friche industrielle" qui demeurerait "en l'état"...

    Une véritable et tragique "impasse" de civilisation en somme : un "autre choix"nécessaire (écologique) d'une part... Mais une impossibilité à "revenir en arrière" ou à "faire comme si ce qui avait été réalisé ne l'avait pas été"...

    Cet "autre choix" nécessaire ( écologique, "de société", de politique économique, de "civilisation") implique le démantèlement de la "machine" actuelle avec tous ses engrenages et mécanismes, ainsi que le traitement des déchets générés qui se sont accumulés ; et en même temps la conception puis la fabrication d'une "nouvelle machine"... Autrement dit, une somme considérable d'intelligence, d'efforts, de prix à payer, d'investissement à long terme, de dizaines voire de centaines d'années de tout cela... Et en "l'état actuel des choses", nous ne trouvons rien de mieux comme "médecine" qu'une sorte de "chimiothérapie"... (ou d'utopie)...

  • Profits indécents et scandaleux, mais aussi gabegie de dépenses déraisonnables

    ... Après un "déjeûner de travail" entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel (et leurs bataillons respectifs d'accompagnateurs)... Soit dit en passant le déjeûner ne devait pas se borner à un simple steak frites salade fromage... Voilà encore un accord de concocté ! (de la "chimiothérapie", oui, dis-je... ou de la "médecine de dernier recours")... !

    ... Cela dit... Les actionnaires, les paradis fiscaux, les banquiers boursicoteurs et les traders, sont le véritable et principal problème, toujours éludé...

    Mais il y a aussi un autre problème : c'est celui par exemple du papa qui achète pour son fils de treize ans un téléphone portable avec un abonnement, du même papa qui, lorsqu'il va chercher ses gosses à la sortie de la piscine à 7h du soir, leur achète des cornets de glace et des bonbons alors que le dîner est dans une demi heure...

    Si les actionnaires, les banquiers et les boursicoteurs sont des vampires... Que dire également de toute cette gabegie de dépenses inutiles et si disproportionnées par rapport à des besoins réels et plus utilitaires!

    Lorsque l'une des mesures d'un plan de rigueur budgétaire consiste en la baisse des salaires et des pensions de retraite, comme c'est le cas en Espagne, en Italie, au Portugal et en Grèce, et comme cela pourrait bien se produire bientôt en France et même en Allemagne... Cela ne rend pas plus raisonnable dans ses dépenses le salarié ou le retraité modeste mais "accro" de gadgets et de produits de dépendance qui, privé d'une partie de ses ressources, trouvera toujours le moyen vaille que vaille, de se procurer ces produits et gadgets...

    Pourquoi les banquiers ne prêtent-ils pas aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités locales ? Aux municipalités, aux régions ? Parce qu'ils préfèrent placer les fonds dont ils disposent (et qui viennent directement des déposants et des épargnants) sur la place des marchés financiers, au lieu de placer ces mêmes fonds sous forme de sommes prêtées avec intérêt aux investisseurs c'est à dire les particuliers mais surtout les entreprises et les collectivités locales...

    À très court terme, les prises de bénéfice sont fréquentes, et certains jours, assez conséquentes... D'où la perspective pour les banquiers et pour les financiers de réaliser rapidement et facilement des plus-values astronomiques qui s'ajoutent aux dividendes perçus ou à percevoir... L'on voit bien que la Bourse depuis deux ans ne fait que monter/descendre au quotidien... Dans de telles conditions aussi favorables pour un gain aussi rapide et aussi facile, pourquoi en effet les banquiers prêteraient-ils aux entreprises et aux collectivités qui elles, ne peuvent procurer qu'un revenu moins élevé et de surcroît limité ?

    À moins d'une dynamique intervenant sous la forme d'une résistance sociale généralisée et organisée, qui contrecarrerait durablement cet "état actuel des choses" ( celui des Marchés et de la course aux plus-values et aux dividendes)... Il n'y a pas de "chimiothérapie" ni de "médecine de dernier recours"prescrite par les Etats et les gouvernement qui peut remédier au "cancer des marchés financiers"...

    Sus aux Marchés! Sus aux plus-values! Sus aux dividendes!

    L'argent des déposants (tout le monde a un compte bancaire quelque soit sa situation et ses ressources) et l'argent des épargnants, doit entièrement repartir vers l'investissement, pour financer les projets et entreprises. Car de cet argent sortant et entrant à tout moment, il en demeure sans cesse une partie en dépôt pouvant être utilisée c'est à dire prêtée...