Articles de yugcib

  • Mon dernier livre paru

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    C'est le dernier livre que je viens de publier sur Alexandrie Editions : DES LAPINS SUR LA TOILE, recueil de nouvelles.

  • Errances littératoques, 5

    Béatement heureux dans le sens d'un bien être purement animal, tel par exemple un bovin ruminant aux gros yeux globuleux et inexpressifs, regardant passer des trains, indifférent aux averses qui se préparent et aux changements du ciel...

    Béatement heureux dans le sens du bien être tout aussi purement animal, d'un humain le dimanche après midi vautré sur son canapé et regardant une série télévisée de TF1...

    Et toutes ces forces vives comprimées, ou éclatées ou pulvérisées ou broyées à l'intérieur d'un container soudainement rétréci et devenu un dé à coudre...

    Un long dimanche d'hiver en rupture de contrat d'épousailles forcées, épousailles commençant toujours le lundi matin à l'heure de la réunion dans le bureau du manager...

     

    Comme sur des îles très petites les gens sont des arbustes en buissons et allongent leurs branches ou leurs ramures qu'ils entremêlent...

    Et entre les îles si proches les unes des autres, sont des passes de profondeur immense jamais traversées...

     

    La porte est seulement entrebaillée : tu restes sur le paillasson... Et le chien aboie...

     

  • Est-ce par hasard ? ...

    Le hasard est un "drôle de Zorro"...

    Zorro, c'est ce justicier légendaire redresseur de torts et qui finit par faire triompher la "juste et noble cause"... Et donc, faire "mordre la poussière aux méchants"... Ce qui sied en général à nos pensées devenues à dire vrai, sentiment et émotion plutôt que réflexion...

    Le hasard se moque de la "juste et noble cause", ne redresse parfois des torts, n'ouvre des brèches dans le mur de l'indifférence, que parce qu'il surgit tel un voleur dans la nuit ou tel un visage qui jusqu'alors passait sans voir et tout à coup sourit...

    "Tout ce qui a été perdu sera un jour retrouvé"... Telle peut-être là, sans doute, la réflexion d'un être de pensée, de poésie, de culture, de philosophie, croyant en Dieu ou en "quelquechose qui ressemble à Dieu" ou en une "vérité"...

    Mais en vérité ou plutôt en réalité, ce qui n'a pas été fait dans un temps imparti et forcément limité ne se fera pas, ni "après" ni jamais... Ce qui ne s'est pas accompli parce que le moteur n'a pas été mis en marche, ne sera jamais accompli ; le regard qui ne s'est pas levé lorsqu'il l'aurait pu et qu'il passait tout proche, ne se lèvera pas davantage...

    Zorro ne sera jamais qu'une légende et le hasard sera toujours le seul "Dieu" bien réel... Tout ce qui, de toi, a été entrevu ou même connu mais "inexisté" par des personnes proches ou éloignées, sera autant "inexisté" par ces mêmes personnes, lorsque tu seras mort...

    Il importe cependant que le moteur soit mis en marche par le mécanicien lui-même qui l'a conçu et fabriqué... Car ce "drôle de Zorro" qu'est le hasard (et cela n'est jamais un hasard) n'intervient pas pour que soit accompli ce qui doit l'être, si le moteur n'a pas été mis en marche...

     

     

  • Géographie actuelle de nos villes et de nos campagnes

         Lorsque je regarde le soleil se lever, derrière le lotissement en face de chez moi (lotissement indiqué par un grand panneau situé devant ma maison, et qui est encore "vierge" de nouvelles constructions en grande partie)... Je me dis que tous ces gens là, qui habitent les quelques maisons neuves, ou qui bientôt habiteront ici... Seront vraisemblablement pour moi des inconnus. Et... avec un certain effroi, ou avec une sorte de "désenchantement" je réalise que la perspective de voir ces nouvelles maisons construites et habitées, me fait "insensiblement chaud ou froid"...

    Les lotissements actuels, qui "prolifèrent" dans les zones rurales urbanisées, et même autour de petites bourgades généralement situées à environ 30 km d'une ville, n'ont plus du tout la même géographie (géographie d'environnement et géographie sociale) que celle d'il y a une trentaine ou quarantaine d'années...

    Les villes d'ailleurs, ainsi même que les villages et les campagnes aujourd'hui, n'ont plus cette "géographie" des liens sociaux, familiaux, générationnels et relationnels, qui jadis et même il y a peu de temps encore, prévalaient... A dire vrai, il n'y a plus de géographie du tout, sinon des rues circulaires ou se coupant à angle droit, bordées de lampadaires, d'abris de bus, avec de part et d'autre, ces maisons construites "à la va-vite" se ressemblant toutes et entourées de carrés de gazon ou d'herbe rase avec dans un coin la niche du toutou ou le cabanon de Bricomarché, et une clôture tout autour... Et "qui habite là? On n'en sait strictement rien, rien de rien... Monsieur, madame, mademoiselle et monsieur, monsieur et monsieur, madame et madame, madame monsieur et monsieur... allez donc vous y retrouver là dedans !

    Il n'y a plus de géographie du tout... Sinon une géographie par le téléphone mobile, la photographie ou la séquence vidéo numérisée, Internet Facebook et Twitter, les séries de télévision, le ramassage scolaire en bus, les toutous qui montent la garde, le distributeur de catalogues et dépliants de pubs de Grande Surface en tournée, et les bourrelets en travers de la route tous les dix mètres, pour obliger les automobilistes à ralentir...

    Devenir vieux (ou vieille) dans une telle "géographie", ça fait peur... Etre jeune et se sentir à l'étroit dans une telle "géographie", ça donne idée et envie de faire de l'Histoire dans une "géographie de carton pâte, de tôles, de contre plaqué , de panneaux préfabriqués, de structures composites, de maisons formatées et de bureaux et hangars et parkings"...

     

  • Les restaurants du coeur

         Samedi dernier à Carrefour Market à Tartas, je me suis demandé si, en choisissant d'acheter des produits alimentaires pour la collecte des restaurants du coeur, je ne devais peut-être pas aussi, penser à acheter des petites bouteilles de gaz butane (du genre de celles que l'on achète pour le camping)... En effet, quand on pense à ces gens complètement démunis dont on a coupé chez eux le gaz et l'électricité, et peut-être encore l'eau... On se demande comment ils vont faire pour chauffer l'intérieur d'une boîte de conserve, ou cuire des pâtes dans de l'eau... Que faire de tous ces produits si l'on ne peut ni cuire ni chauffer, parce que le gaz est coupé, qu'il n'y a plus d'électricité ?

    Et ce que je dis là concerne des gens qui ont encore un toit... qui dorment au moins dans une pièce ou un tout petit logement, même sans chauffage, sans gaz, sans électricité... Et que dire alors, de tous ces gens à la rue, qui eux, ne peuvent pas installer sur un bord de trottoir, un petit gaz ou réchaud à pétrole, et qui ont à côté d'eux, un caddie contenant leurs effets de tous les jours, à peine une couverture et deux ou trois cartons? Pour ceux là, c'est pas une "épicerie gratuite" qu'il leur faudrait, mais de vrais repas préparés et chauds servis dans un récipient et avec la possibilité de s'asseoir sur un banc devant une table de planches et de tréteaux, et à l'abri sous une grande tente ou un chapiteau...

    860 000 personnes en France, tous âges et générations confondus, pour les restaurants du coeur! Il n'y en a jamais autant eu, et en l'espace d'un an, des dizaines de milliers en plus !

    ... Et les "bouses", oui ces "putains de bouses" qui continuent à faire du yoyo, 5% de hausse un jour, autant de chute un autre jour, ces milliards qui valsent, se volatilisent ou se téléportent à la vitesse de la lumière, ces agences de notation qui ont remplacé les seigneurs d'autrefois, ces fortunes de plus en plus colossales et d'une insolence révoltante d'un si petit nombre d'humains devenus plus puissants que Dieu... Et dire qu'il y a des gens, des centaines de millions de gens sur Terre pour la plupart répartis dans les pays "développés"... qui ne font que "déplorer, ou qui parfois "gueulent un peu" mais qui au bout du compte "trouvent normal -et fatal- cet état des choses" !

    Merde! Téterre, elle va en crever de tout ça !

     

  • Pot de chambre sur une armoire

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    Bousculer l'ordre établi en soi, est encore plus difficile que de bousculer l'ordre établi autour de soi : c'est pourquoi il n'y aura jamais de véritable révolution.

     

    En général - pour ne pas dire quasiment sans exception- bousculer l'ordre établi en soi lorsque cela se pratique, est une supercherie... Mais l'on ne voit pas que c'est une supercherie...

     

    En politique, en société, en économie, en relationisme, en sensibilité, en "regard sur les gens et sur le monde", en "vision du monde", en engagement ou désengagement... Autant de fois que l'on va faire sauter et se retourner la crêpe... Il y a toujours quelque part, une chiotte dont la chasse ne fonctionne plus, un oeuf éclaté qui ressemble à un soleil ou à la naissance d'une étoile, un étrange petit toutou à barbiche qui pisse en l'air en faisant croire que c'est sa queue qu'il lève... Et un pot de chambre sur une armoire qui donne envie au visiteur de déféquer toute sa vie mais ne trône au dessus de l'armoire que pour péter au regard du visiteur son ventre rebondi et décoré...

     

  • Un arbre, un champignon

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    Voilà un arbre qui a des tripes ! (photo prise à Bayonne, du côté des fortifications)...

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    ... Et là, c'est un champignon qui semble "se prendre la tête" (celui là dans mon jardin en face de ma maison)...

  • La dette, les dettes... des gens, des pays...

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    Quand j'étais petit et que je commençais - déjà- à réfléchir... à tout ce que je voyais, entendais... (disons dès l'âge de 5 ou 6 ans)... La première fois que j'ai entendu ce mot : "la dette", puis "s'endetter"... Il m'est immédiatement venu à l'esprit l'image d'une personne ouvrant la bouche en grand et montrant ses dents... gâtées...

    Et je me suis dit : "si cette personne a des dettes, c'est comme si elle a des dents gâtées... et en comparaison, une personne qui n'a pas de dettes, c'est comme si ses dents sont belles et blanches"...

    Je voyais donc "dette" comme j'aurais vu une bouche grande ouverte avec des dents gâtées...

    Depuis, cette image m'est restée, et à chaque fois que j'entends parler de dette, je vois cette bouche grande ouverte à moitié édentée et avec de gros chicots très noirs qui sentent mauvais...

    Et que dire, alors, de ce que les politiques et les économistes appellent "la dette souveraine" ?

    ... Un grand four ouvert avec une dent en or ! ( en faux or, soit dit en passant )...

     

  • Errances littératoques, 4

    Un maître de conférence avale les flèches d'un tir aux pigeons...

    Un ingénieur de l'Office National des Forêts marque les pages de ses livres d'art avec des lambeaux de peau arrachés à ses fesses...

    Un petit enfant tombé de sa poussette casse ses jouets, brûle le museau de son hamster et dit que le bébé dans le ventre de la copine à sa maman est un con...

    Un marchand ambulant vend des montres sans heures et des pipes sans conduit...

    Dans une guitoune à frites et à merguez puent des pots ouverts de moutarde verte et volent des nuées de moucherons ...

    Chez un vendeur de poissons une vieille truite pakistanaise gigote dans un aquarium néo-zélandais...

    De drôles de drames dansent dans des bouteilles qui n'iront jamais à la mer...

    Un rire gras saute comme un bouchon de champagne au plafond et devient larme de beurre tombant sur l'estrade où se tiennent raides et compassés des distributeurs de prix littéraires...

    De vieux oeufs et des loulous de poussière et des crottes de souris et des préservatifs usagés fripés et un sachet déchiré de purée en poudre jonchent un canapé abandonné dans une rue où ne demeurent que des fillettes pieds nus en haillons...

    Un analphabète fort comme un boeuf chez son dentiste se plaint d'une dent qu'il s'est cassée en mangeant une courgette dans laquelle il y avait un intellectuel caché et déclare avoir avalé un petit morceau de tour eiffel...

    Les drôles de drames dans les bouteilles qui n'iront jamais à la mer ne dansent plus...

    La truite pakistanaise a changé d'aquarium...

    Dans la guitoune à frites ce sont les coccinelles qui ont remplacé les moucherons...

    Les montres du marchand ambulant marquent toutes 25 heures moins le quart...

    Le bébé qui était si con au dire du petit enfant qui a brûlé le museau de son hamster s'est suicidé dans le ventre de sa maman avant de naître...

     

  • La dernière frontière

         "La race humaine a complexifié le monde au delà de tout entendement. La réalité se confond avec la fiction. Les guerres ressemblent à des jeux vidéo. Les médias nous racontent des histoires. Une poignée de personnes détient un pouvoir qui a dépassé celui de Dieu, les shamans ont cédé la place aux scientifiques, le reste de la population est réduit à des comportements stéréotypés.

    Les dons naturels de l'homo sapiens sont remplacés par des facultés artificielles, comme la télépathie téléphonique, le déplacement motorisé, l'ubiquité en réseau, la pyrokinésie par satellite, l'orientation GPS, la cognition électronique, la voyance télévisuelle, l'invincibilité bactériologique, la santé en mode chimique ou la pensée assistée par ordinateur. L'homme moderne n'utilise plus qu'une infime partie de ses capacités mentales et physiques".

     

    [ Philip Le Roy, né en 1962, cinéphile et globe-trotter, initié aux arts martiaux, parolier de blues et bassiste rock à ses heures ; auteur de littérature policière... Nous livre cette note en première page de son livre " La dernière frontière" ]

     

    Un tel constat nous force bien à "ouvrir les yeux" mais nos yeux sont en réalité dirigés vers un écran de télévision, d'ordinateur ou d'i-phone ; vers tout ce dont regorgent les rayons des Grandes Surfaces commerciales, et jamais en direction des visages des personnes que nous croisons...

    En comparaison de l'homme de Néanderthal et de l'Homo Sapiens qui, il y a de cela 35 000 ans, coexistaient disséminés en groupes ou tribus sur tout le continent Européen... L'homme d'aujourd'hui, du 21 ème siècle, est devenu dirais-je... un "humanuscule", un être "vidé de son contenu", et fragilisé à l'extrême, et pour ainsi dire "condamné à disparaître"... Du fait que, privé qu'il sera un jour de ses "béquilles, prothèses et cerveaux technologiques", coupé de ses racines, il sera incapable de survivre...

    Tout a été misé sur une libération sans cesse accrue de toutes formes de contraintes environnementales, relationnelles, et physiques... ou "morales"... Une libération qui ne s'est opérée que dans le dessein de réduire voire d'annuler la difficulté naturelle, de faire tomber toutes les barrières ; de faire de la vie vécue et du monde, une sorte de "conte de fée avec des baguettes magiques donnant accès à tout ce que l'on veut" (mais, soit dit en passant, avec pas mal de "dégâts collatéraux")...

    Et en définitive, le "conte de fée" a tourné au cauchemar... Un cauchemar qui déjà, commence avec ce regard sans consistance, formaté et entièrement conditionné, qui ignore le visage proche de lui, qui passe...

    Mais l'homme ancien, celui de l'époque de Néanderthal et de Sapiens, parce que les contraintes environnementales, relationnelles et naturelles lui étaient imposées de telle sorte qu'il devait sans cesse compter avec elles ; engageait alors par nécessité toutes ses capacités mentales et physiques dans un combat à l'issue incertaine afin d' assurer son existence... Ce qui faisait de lui peu à peu, au fil du temps, des épreuves et des expériences vécues, un être responsable et artisan de son destin, un être en réalité plus libre que l'homme du 21 ème siècle aliéné par l'illusion de la liberté qu'il s'est donnée par la technologie, la machine, l'électronique, c'est à dire les béquilles et les prothèses avec lesquelles il se meut désormais tel un automate...

     

  • Errances littératoques, 3

         Pas un pèt d'ammour sur cet' putain d'Téterre !... (Excusez moi, mais là, je déconne un peu car là où il y a vraiment de l'amour n'importe où sur cet' Téterre on me pardonnera)...

    Et le pire ce sont les Souriches qui te trouent le cul encore plus profond que les Ryches lorsque tu piques du nez dans la mouise... surtout quand la Kryzze égratigne sous le museau pointu dentu des Souriches, le fromtom bon marché payé avec du découvert autorisé...

    Et l'égal du pire c'est aussi et surtout les Gigaryches qui eux, mènent le monde par la Mécanique des Marchés et de la Finance...

    Les réseaux du temps de la Fronde avant Louis 14, les Marchands et les Guildes, et les seigneurs et les évêques et les grands propriétaires fonciers de l'Ancien Régime... Tout ça, c'est des « enfants de choeur » en comparaison des Gigaryches du 21 ème siècle...

    Et de tous temps, s'il n'y avait eu autant de Souriches, il n' y aurait pas non plus tous ces Gigaryches parce que ce sont les Souriches qui font le pouvoir absolu et la fortune insolente des Gigaryches...

    Les Souriches, même, sont secondés par les Pôvres, dans la course au plus et au mieux...

    Les Pôvres qui, dès que leur bateau prend un peu moins l'eau, se mettent à ramer dans le sillage des rafiots des Souriches...

    Ainsi va le monde...

    Y'a pas un pèt d'ammour sur cet' putain d'Téterre...

    Et ça pue le cul et la bite et le fric et la crevette pourrie et les intégrismes ; et les pots de cornichons, de sauces aigres et de mayonnaise de toutes les couleurs...

    Et ça pète coeur de pieuvre portières ouvertes dans les bagnoles...

    Et ça mord du coin d'caddie de traviole dans les files d'attente aux caisses du Leclerc Géant...

    Même quand la fille est chic et belle et qu'elle sent bon et qu'elle te chatouille d'un joli sourire, tu te fais avoir en beauté !

    Et qu'est-ce que ça donnerait encore et encore... Un troisième « m » à « amour » ?

     

  • Errances littératoques, 2

         Une Grande Surface commerciale à la périphérie d'une grande ville...

    Trois heures de l'après midi, une musique d'ambiance langoureuse et tristounette...

    Peu d'affluence, des gens qui vont et viennent, mais à cette heure moins nombreux, des femmes surtout...

    Six caisses ouvertes sur les douze en tout, avec les deux caisses automatiques, de cette grande surface avec galerie marchande...

    C'est l'Avent, et les rayons de chocolaterie, de confiserie, de décorations de Noël, de jouets, de téléphones portables, de télévisions, d'informatique et d'ordinateurs, de livres, de CD et de DVD... N'ont jamais été aussi garnis, et l'on voit même des piles très hautes, de boîtes de chocolats et de confiseries et de conserves, en forme de pyramides, disposées entre les rayons...

    Un type surgit tout à coup, en trombe et venu d'on ne sait où...

    Sans le moindre signe de colère sur son visage, sans un mot sans un cri, le plus naturellement du monde, il sort un couteau de sa poche et crève des packs de lait...

    Il se dirige ensuite vers les rayons des bouteilles de vins, liqueurs, apéritifs et champagnes, renverse plusieurs bouteilles, s'en saisit d'autres qu'il brise au sol...

    Il s'avance vers une pyramide de boîtes de conserve, et se met à lancer les boîtes en tous sens...

    En quelques minutes plusieurs rayons sont vidés de leur contenu, tout est cassé, renversé, répandu...

    Le type s'enfuit, brisant dans son élan, une porte vitrée...

    Et la musique d'ambiance, tristounette et langoureuse s'arrête...

    Une nuée d'oiseaux envahit la galerie marchande puis l'intérieur du magasin...

    Des milliers d'oiseaux en formations compactes, qui se posent sur les sacs de croquettes pour chiens et chats, éventrent les sacs et dévorent les croquettes...

    Un groupe de moineaux s'attaque aux barquettes de steaks hachés et de côtelettes de porc...

    Des pigeons fientent sur les fromages à la coupe...

    Les moineaux ne font pas de différence entre le rayon boucherie Halal et le rayon boucherie "normal"...

    L'orage qui depuis le matin menaçait, soudain éclate dans toute sa violence...

    Panne générale d'électricité...

    De grands panneaux arrachés par le vent, volent sur le parking et des voitures sont renversées...

    Le type qui s'était enfui, revient dans le magasin et brise à coups de barre à mine les téléviseurs et les chaînes Hi Fi, défonce les machines à laver...

    Surgissent des milliers de hannetons et d'un bout à l'autre du magasin se répandent dans l'air ambiant, des fragrances de chien brûlé et de crevettes pourries...

    Un car de flics aux pneus déchiquetés et aux vitres brisées, devant l'entrée béante jonchée d'éclats de verre, empalé sur un menhir-phallus, exulte de tous ses feux clignotants...

    Et le type de nouveau enfui, court, à califourchon sur sa barre à mine, poursuivi par un canard sans tête...

     

  • Les "pas rigolos"

         Cioran et Céline... Et d'ailleurs Boris Vian, Jacques Brel, Léo Ferré, Jean Ferrat, Georges Brassens, Magritte, et même parfois Coluche, oui... N'étaient pas vraiment des "rigolos" dans la mesure où ils exprimaient, caricaturaient, peignaient, mettaient en évidence, certaines réalités dures et brutes que tant de leurs concitoyens s'obstinaient à ne point voir en face...

     

    Les "pas rigolos", auprès des "qui ne veulent pas se prendre la tête", ou des "pour qui le moindre coup de noir fout le bourdon et fait se carapater vite fait"... N'ont pas en règle générale, "le vent en poupe"... Mais "dans leur genre", ils se révèlent "assez rigolos" d'une autre manière, fort peu "orthodoxe" il faut dire...

    En somme, les "pas rigolos" jettent de gros cailloux dans la mare aux eaux doucement dansantes , touillent dans le fond de la mare, extraient la boue putride, et s'ils le peuvent même, ils te prennent par la peau de la nuque et te mettent la tête dans le caca !

     

    Les "rigolos", parfois, sont "très banalement tristes"... Et si de surcroît, ils montrent les dents et commencent à aboyer dès que l'on ne rit plus avec eux ; alors là, gare au coup de bâton sur le museau, du "pas rigolo qui rue dans les brancards" !

     

  • Errances littératoques, 1

         Ils s'éveillent seuls au milieu de la nuit dans de grands lits défaits, un traversin tordu entre leurs jambes repliées...

    Celui ou celle qui dort auprès d'eux a disparu, les volets battent, la tapisserie cloque telle une peau ébouillantée, la lampe sous le plafond se balance et, du grand lit défait, montent des ondes de suées...

    Ils s'endorment sur des échelles dont les barreaux n'ont plus aucune consistance, et le plafond au dessus d'eux, goutte comme du chocolat blanc fondu...

    Ils peignent à l'aube sur des draps tendus entre deux lampadaires, d'étranges visages et de grandes lettres déformées... Mais les couleurs se diluent à la lumière du jour se levant, les étranges visages et les grandes lettres se déforment et se meuvent tout au long des draps tendus qui se déchirent...

    Ils funambulent sur des cordes usées, à seulement quelques pieds au dessus du marais...

     

    Au volant de son énorme camion, le routier domine le paysage, l'autoroute, le ciel, l'horizon lointain, les fermes et les villages... Et brusquement tout se rétrécit, le paysage est aspiré, s'enroule comme de l'eau fuyant en tourbillon par le trou d'une baignoire. Et le trou lui-même se rétrécit.

    Lorsque tout réapparaît normalement, pris de vertige, revenu de sa stupeur, le routier aperçoit une jeune femme faisant de l'auto stop sur la bande d'arrêt d'urgence, et des gens autour d'un véhicule accidenté... Et le cercle d'un tonneau, non pas de fer mais en or massif, sur une flaque de sang en forme de main : c'est l'alliance... que le routier n'a plus à son doigt... Et le routier demande à la jeune femme “vous n'avez pas vu mon camion?”

     

    Ce sont ces certitudes heureuses, ces leurres en robe chic, ces régals fous d'une seule fois ou de toutes les fois que...

    Ce sont ces transes du cyclotron, ces évasions du bagne de Pangée et des Marchés, ces poétitudes et ces littératoqueries... Et ces caddies pleins les veilles de fêtes, qui nous font oublier qu'on est faits comme des rats...

     

  • La Kryzze

         Nous avons eu jadis le choléra et la peste, nous avons aujourd'hui la "Kryzze"...

    Juste un petit détail pour commencer :

    La TVA à 7 % au lieu de 5,5 % dans la restauration, cela affectera davantage le salarié à 1300 euros mensuel se rendant le midi au restaurant du coin pour le menu du jour à 12 euros plutôt que le papy ou la mamie au livret A plein qui paye un repas le dimanche à ses petits enfants...

    Les Tour-Opérators afficheront-ils dans les vitrines de leurs agences, en quartier piétonnier à boutiques de centre ville ou en galerie marchande de Grande Surface, des voyages en Grèce ?

    Ah, l'Acropole... Et tous ces lieux historiques et de culture trois fois millénaire... Que visitent "au pas de course" des touristes Asiatiques, Australiens, Européens et Américains !...

    Bourrés de dollars et de toutes sortes de devises...

    Et ces terrasses de cafés et de restaurants sous toutes les latitudes en saison estivale en tous lieux visités et célèbres, qui débordent jusqu'au milieu des rues, de tables où l'on se bâfre de toutes sortes de plats "exotiques" ...

    Et ces relents de sauces aigres, ces odeurs lourdes et entêtantes de toutes sortes de plats cuisinés, ces assiettes sales encore emplies de reliefs refroidis et de traces de sauces durcies, ces fonds de bouteilles de divers vins, et ces nappes tachées et froissées...

    Ces boutiques de souvenirs genre "amuse-touriste" dans lesquelles se pressent des gens de tous âges en tenues d'artistes de cirque ou affublés de vêtements à la dernière mode estivale, des couples "branchés" ou des papys rassis en shorts à plis et petite sacoche en cuir de vache en bandoulière ou des mamies fringuées comme des minettes et arborant des coiffures en chou-fleur ou tenant parfois en laisse d'étranges toutous...

    Et ces moutards braillards et capricieux, trépignant ou gestitulant devant un joujou de pacotille ou pour demander des bonbons, des glaces ou des guignols articulés du genre guerre des étoiles...

    Ces touristes là, pleins de dollars et de devises, que la Kryzze affecte peu... Font de la Consommation plutôt que de la véritable Croissance, entretenus en permanence par les banquiers, et les organismes financiers, avec des cartes de crédit et des découverts autorisés...

     

    ... Cela ne doit pas être cependant "la grande folie" pour les Tour-opérators !

    Si l'on récapitule, qu'est-ce qui reste en ce moment dans le monde, à proposer ?

    La Tunisie, le Maroc, l'Egypte... On hésite/on hésite...

    La Lybie, avec la Cyrénaïque et la Tripolitaine? Hors de question ! ...

    Le Moyen Orient? Trop dangereux !

    La Grèce? Il va peut-être y avoir une révolution !...

    Les Comores, l'Est Africain? Il paraît qu'au Kenya on arme contre la Somalie, et puis dans ce coin là il y a les enlèvements et les otages...

    La Russie ? Avec la mafia !

    La Thaïlande ? Avec ces inondations...

    Le Japon? Après Fukushima...

    Sans compter les pays "à risque" à cause de l'insécurité sur les routes, de la délinquance avec violences et des vols et viols et enlèvements, au Brésil, au Vénézuela, en Argentine, au Mexique (où la police est pourrie), en Afrique du Sud (qui a envie d'aller à Johannesbourg?)

    Mayotte à feu et à sang... La Réunion qui flambe... Madagascar où tu te fais alpaguer et couper le cou à partir de la nuit tombée à vingt kilomètres de Tananarive en bagnole de location...

    ... Non, il n' y a pas beaucoup d'endroits sûrs au menu des Tour-Opérators ! Peut-être encore l'Italie? Mais pour combien de temps? La France, oui, la France... quoique...

    Ah, si! J'en vois un, de pays sûr : l' Allemagne ! ... Juste une petite anecdote qui vaut "son pesant d'or" : quand tu mets cinquante centimes d'euro dans un water à pipi en Allemagne en station d'autoroute gratuite, la machine te donne un ticket, et tu te fais rembourser les cinquante centimes d'euro en prenant un petit café au bar... Sympa, non?

    En France, le "bol à moineau" (même dans les cafés Parisiens) c'est partout cinquante centimes d'euro "à fonds perdus", et circuler huit cents kilomètres sur autoroute revient aussi cher que deux pleins d'essence...