Articles de yugcib

  • Un drôle de rêve...

          Je fis voici quelques jours, une nuit vers 4h "un drôle de rêve"... Que je tente de raconter. Mais soit dit en passant, ce "genre de rêve" n'est jamais comme une histoire avec un début, un déroulement logique, et une fin... C'est plutôt une succession d'images ayant plus ou moins entre elles un rapport direct ou indirect... Sans compter les incohérences dans la chronologie ou dans l'ordre même des "situations" qui se succèdent...

    J'étais invité (à quel titre je n'en sais rien, peut-être en tant "qu'écrivain témoin de son temps et publiant régulièrement"?) dans une sorte d'immense Conférence Universelle Spatiale (regroupant des représentants mandatés de plusieurs systèmes stellaires ou planétaires de diverses galaxies)... Cette réunion (capitale pour le devenir de centaines de milliards d'êtres humains ou humanoïdes sur des dizaines de planètes de notre galaxie et des galaxies voisines) devait se dérouler dans une cité géante et capitale de la "planète siège" de la Confédération Universelle...

    J'arrive dans le hall d'accueil (à perte de vue) du grand bâtiment principal, il n'était pas encore l'heure d'arrivée de la foule des délégués et c'est à peine si déambulaient de ci de là dans ce hall d'accueil, quelques "humains" et bien sûr quelques hôtesses (au curieux visage cosmétiqué et piercingué, et arborant des coiffures "impossibles" aux couleurs criantes et lumineuses)... Tous ces gens me semblaient "d'apparence humaine" et chose curieuse, je reconnus des personnes qui faisaient partie des forums du Net mais qui avaient disparu de ces forums depuis assez longtemps...

    Aussi, quelle ne fut pas ma surprise de les trouver là, ces "disparus" (qui semblaient "officier" dans ce hall d'accueil et accueillaient les premiers délégués)... Et ces premiers délégués, qui arrivaient en petits groupes, semblaient encore tous, d'apparence "humaine" (si l'on peut dire quoiqu'ils avaient de drôles de visages)...

    L'une de ces "disparues" (que je reconnus et qui était M---) me dit "tu vas voir, tout à l'heure, la tête qu'ils ont, certains de ces délégués et tu risques d'être plié de rire en les regardant"...

    En effet, lorsque j'arrivai au premier étage du grand immeuble, s'étendait à perte de vue un immense salon dont on ne discernait pas les extrémités, et là, il y avait des centaines de "drôles de gens" (et tout aussi drôlement vêtus) dont un en particulier, qui avait des sortes de défenses d'éléphant à côté des lèvres, un nez en trompette très évasée, un crâne pointu avec des oreilles en chou fleur applati... Et tous ces "gens" ressemblaient d'ailleurs à mes "shadocks" (ceux que j'ai dessinés) et c'était "tordant" de les voir, dans leurs accoutrements, avec leurs visages "impossibles" à en crever de rire, leurs attitudes, leurs comportements, la manière dont ils se saluaient (certains se "sentaient le derrière")...

    Je ne voyais pas comment, en ces moments de gravité aussi "solennels", aussi sérieux, et où on allait débattre de sujets aussi importants, j'allais pouvoir étouffer ces éclats de rire qui me venaient spontanément à la vue de ces "guignols" aux visages si divers et si étranges... Et plus les délégués avaient "d'importantes fonctions, un gros statut, et paraissaient être d'éminents scientifiques et intellectuels", et plus ils avaient des "têtes à crever de rire"!

    ... Et je me fis la réflexion suivante :

    Sur notre toute petite planète, La Terre, perdue dans l'immensité de la Confédération Universelle regroupant des millions de planètes réparties dans plusieurs galaxies ; il existe déjà une infinie diversité de cultures, de peuples, de sociétés, de régions, de pays, de modes de vie et d'êtres aux apparences physiques différentes ... Mais en définitive, ces différences et cette diversité que j'observe déjà sur une seule planète, ma planète, sont "sans commune mesure" avec les différences et la diversité que l'on peut observer à l'échelle de l'univers, que ce soit en ce qui concerne l'aspect physique des êtres qu'en ce qui concerne les cultures, les modes de vie, les sociétés... Et ça donne le vertige !

    ... Et je devais, puisque j'avais été invité pour cela, interwiever l'un et l'autre de ces délégués, afin de faire connaître d'où ils venaient et de préciser leur appartenance à tel ou tel mouvement culturel ou politique ou associatif... Mais réaliser ce "reportage" en conservant "un minimum de sérieux" se révélait impossible car je devais en même temps "étouffer ma crise de fou rire comme l'on retient la propulsion bruyante d'un bouchon de bouteille de champagne en le serrant très fort entre les doigts et le tournant doucement jusqu'à ce qu'il sorte du goulot et fasse au final, un bruit ressemblant à un pet étouffé"...

    ... Je ne me suis jamais autant "marré dans le réel" au sortir d'un rêve !... Mais en même temps, il me venait aussi une certaine réflexion emplie de gravité...

  • Scènes d'Avignon et d'ailleurs

          Je ne savais pas que le festival d'Avignon durait aussi longtemps, cette année du 6 au 28 juillet...

    Comme dans tous ces "grands festivaux" (pardonnez-moi l'incorrection orthographique volontaire – encore heureux que je n'aie point écrit "festiveaux"-) tels bien sûr le festival d'Avignon mais encore celui de Cannes (tiens je mettrais bien 3 "n" à Cannnes en prononçant "Câ-ânnnes") ; festivaux si célèbres si médiatisés si "cour'rrus", cour'rrus/cour'rrus par "une goche" intello-artisto-bobo (mais également par une drouate éclective et branchée)...

    Comme dans tous ces "grands festivaux" dis-je ; l'on y côtoie -si l'on peut et si donc l'on y arrive à les approcher- ces "grandes vedettes", ces producteurs, ces réalisateurs, ces comédiens, ces scénaristes autour desquels gravite une nuée de journalistes...

    Et "tout ce monde là", ce "gratin", cette "diaspora", cette "élite" , ces personnages en vogue (qui écrivent tous des bouquins)... Font la Une de l'actualité, et n'ont de toute évidence aucun "problème" d'hébergement, d'intendance, de locomotion, de déplacement, de restauration... Ils arrivent en avion ou même en jet privé, et "au plus simple" en voiture glaces opaques non cerclées de caouctchouc avec chauffeur... Ou en bus avec leurs équipiers et logisticiens et un camion pour tout leur matériel...

    "Ainsi va le monde" :

    Scènes, spectacles de rue, représentations sous chapiteau ou en plein air, foules de touristes, vacanciers et "passionnés" de théâtre ou de cinéma ; la culture "dans tous ses états" mais bien dans le sens du monde et surtout des modes, avec pull jeté sur les épaules (ça fait décontracté), terrasses de cafés et de restaurants qui débordent sur la place ou sur la rue en centre ville, animations musicales et festives où l'on applaudit à tout rompre ou l'on tape des mains et des pieds en cadence, boutiques de fringues et de gadgets artistiques made in Taïwan, bijouteries de fantaisie et de bimbelocherie sans compter les joujoux pour gosses et toutous... Toute une faune estivale à vrai dire, bien échauffée bien chamarrée venue des quatre coins de la France, d'Europe, de Russie, d'Asie et d'Amérique...

    Et... Combats à l'arme lourde et massacres en Syrie, exode de toute une population fuyant les horreurs d'une guerre civile pire encore que la guerre d'Espagne en 1937...

    Et un bloc de glace aussi grand que l' Île de France, qui vient de se détacher de la banquise du Groënland puis dérive sur l'Atlantique Nord...

    Ces "grands festivaux" à mon sens, sont assez éloignés de ce que l'Art en général et donc la culture, la musique, le cinéma, le théâtre, la littérature avec le roman et la poésie... Devraient éveiller dans les esprits, c'est à dire une forme de résistance contre l'esprit dévoyé et pervers de la Consommation, fût-ce cette consommation se révéler plus éclective et donc moins polluante, davantage portée à susciter de la réflexion, que la "consommation de masse" touristique, clientélique et surabondante de super marché et de grandes surfaces commerciales...

    La résistance si elle "montre le bout de son nez", selon les vertus consensuelles d'une démocratie de façade, c'est alors dans ces grands festivaux et manifestations culturelles, comme un "plaisir" que l'on se donne, que l'on s'octroie, si possible autour d'une bonne table et avec le pull jeté sur les épaules en bon "intello-artisto-bobo-branché-iphone au ceinturon...

    Sur cette planète, il y a des endroits où les révolutions se font dans le sang, où l'on torture, où meurent des enfants sous les bombes, où l'on crève de faim et de soif et de toutes sortes de maladies, où l'on tente de survivre dans des camps en plein désert...

    Ne me parlez pas de cette résistance d'indignés bien nourris habitant dans de jolies maisons, de cette résistance qui se pavane sur Twitter et sur Facebook, et qui se gargarise au 13h ou au 20h de TF1 ou de France 2, d'images de guerres et de mort ou de catastrophes !

    Je ne suis pas journaliste correspondant de guerre et je ne suis pas "là bas" sur place afin de témoigner de ce que je vois et si possible participer à un combat contre une dictature ou un pouvoir qui lance son armée pour tuer son peuple...

    Je ne suis pas intervenant-agissant dans quelque organisation humanitaire au fin fond d'un Mali ou d'un Soudan...

    Je ne suis qu'un écrivain, un poète, je n'ai que les mots que je dis et qui me viennent du coeur... Et je pleure, je pleure comme un enfant à ce bruit assourdissant qui se fait dans ma tête avant celui que j'entends à la télé, ce bruit effrayant d'armes automatiques, ce bruit d'explosions et de maisons qui s'écroulent, ce bruit déchirant, aigü, long comme le hurlement de mille scies qui ne s'arrêtent jamais, de tous ces cris de souffrance...

  • Festafrik à Tartas dans les Landes, les 20 et 21 juillet 2012

    p1120003.jpg     C'était la 6 ème édition de ce festival "pas tout à fait comme les autres" (rien à voir avec le festival d'Avignon et encore moins celui de Cannes)... (rire)...

    ... Voici une vidéo :  http://www.dailymotion.com/user/yugcib/1

                                      Cliquer sur "festafrik" ( il y a deux autres vidéos enregistrées datant de l'an dernier)

     

          De toutes les anciennes puissances coloniales Européennes, la France est la seule à avoir conservé dans les états Africains devenus indépendants, des garnisons, des troupes, des armées...

    Des accords d'assistance technique et militaire, comportant d'ailleurs des "clauses secrètes", ont été conclus entre la France et ces états, justifiant ainsi le maintien de bases militaires Françaises, et cela même avec pour objectif principal, de garantir la sécurité du régime en place afin de profiter au maximum de l'accès à certaines ressources (pétrole, minerai, or, entre autres)...

    Le paradoxe entre les richesses naturelles et la pauvreté de la population, est évident : les multinationales de l'industrie, du commerce et de l'agriculture Européennes, Nord Américaines, Asiatiques et Russes , prélèvent une rente considérable sous le regard de chefs d'états (souvent des dictateurs) complices... Alors que la population dans son ensemble peine à subsister.

    Toutes ces entreprises, sociétés, multinationales, qu'elles soient Françaises, Américaines ou Chinoises, dont en particulier Bolloré, Bouygues, Areva et Total pour les entreprises Françaises, Castel pour les boissons, Pinault pour la distribution, Rougier pour le bois, Suez-Lyonnaise-Dumez pour l'eau et le bâtiment... dégagent des bénéfices exorbitants avec la rente des matières premières et aux monoples d'importation et contribuent largement au pillage généralisé des ressources en Afrique, avec la complicité des dictatures complaisantes et rétribuées à coups de milliards d'euros...

    "Comme par hasard", en Afrique, là où il y a le plus de conflits, de guerrres, de violences, d'interventions armées, c'est dans les pays qui ont des ressources énergétiques et minières!

    L'on évoque souvent, en Europe et en France en particulier, cette "apathie", ce sentiment de fatalité, cet "immobilisme" des sociétés Africaines, cette "indolence des gens sous un soleil de plomb et ce désir d'être "assisté" en permanence... Voilà bien une "idée reçue" (une forme organisée et médiatisée de "pensée unique") qu'il faut absolument combattre parce qu'elle ne reflète pas l'ensemble des sociétés Africaines, mais seulement une partie d'une population qui a été "conditionnée" volontairement dans un système de consommation à l'occidentale et maintenue dans l'ignorance en dépit de quelques "actions et missions civilisatrices et éducatives" largement médiatisées à dessein...

    Et il est bien évident que plus les gens sont impliqués dans les trafics de drogue et dans les escroqueries sur internet, plus les gens sont engagés et dépendants dans ce système de consommation à l'occidentale, moins ils sont perméables à toute forme de résistance à ce système d'économies "scélérates et prédatrices" génératrices de violences et d'insécurité... et finalement, de pauvreté accrue pour le plus grand nombre ... Car ce genre d'économie, il faut le dire, c'est le seul, oui, le seul hélas, qui permet à quelques uns (à vrai dire à des milliers), de "s'en sortir mieux que les autres" !

    Il existe -et il faut le savoir- des figures emblématiques de la lutte et de la résistance : par exemple l'écriture, la production littéraire d'un Mongo Béti ; la voix de Féla Kuti, mais aussi l'engagement de nombreux étudiants, syndicalistes, membres d'associations de défense des droits humains, militants d'organisations agricoles, de mouvements issus de la société civile... Soit en vérité, un "bouillonnement", une effervescence, dont on ne peut avoir idée que si l'on s'informe (de préférence, autrement qu'en se référant à la presse et à l'audiovisuel traditionnels)...

    ... Il y aurait à mon sens, à ce sujet "tout un combat à mener"... Contre ce "sens du monde" qui s'articule sur des valeurs de fric, de résultat immédiat, de rentabilité, d' apparence, de tape-à-l'oeil, de "m'a-tu-vu-isme", et j'en passe tant la liste de tout ce qu'il y a à proscire -que dire, à "éliminer de la surface du globe", est longue, impressionnante et désespérante... Un combat "acharné", "à la vie à la mort", dans lequel on serait assez nombreux pour pouvoir le mener, ce combat, avec l'espérance de "quelque résultat"...

    Cela ne ferait pas forcément "un monde meilleur" mais au moins "un monde un peu plus vivable" !

    Voilà pourquoi les écrivains, les artistes, les poètes, les penseurs, les êtres de littérature, de culture, de science de la relation humaine, doivent prendre le pouvoir sur la Toile, occuper l'espace public, notamment avec des blogs, des sites, en participant à des forums, et si possible accomplir tout cela "massivement", quotidiennement, comme sur des kilomètres d'un mur infini entièrement couvert de leur littérature, de leur poésie, de leur pensée...

    La force, la puissance des mots et du langage et de l'écrit, du chant et de la danse, de la peinture, de la scène et des acteurs, des arts de la rue, c'est cela qu'il faut pour que l'agissement, que l'action, viennent derrière...

    François Hollande a dit "le changement c'est maintenant" ! ... Je dis "le changement c'est notre affaire à tous mais seulement si nous le voulons vraiment et si nous sommes disposés à y mettre le prix qu'il faut" !

    Au "mur de l'argent", opposons le mur de notre volonté à vivre mieux ensemble sans avoir besoin de sans cesse se "friter les uns les autres pour un petit chouia de plus... Ou pour devoir survivre quitte à ce que l'autre crève"...

     

  • Porte à quatre battants, ouverte

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         Une porte ouverte (et quelle porte : en quatre battants)... Sur... Un désert de neige à quatre mille mètres d'altitude...

    Mais il souffle sur les battants de cette porte, un vent brûlant comme celui d'un désert de sable ; la neige ne fond pas et le silence que porte le vent, à quatre mille mètres d'altitude, vitrifie tout ailleurs imaginé, possible ou impossible, tout présent, tout passé, tout avenir...

    Je ne pense plus, je ne sens plus que j'existe, alors que j'ai tant rêvé qu'un jour je m'envolerai...

    Quatre battants d'une porte ouverte sur un désert de neige en haute montagne, qui claquent comme les pattes arrière d'un lapin agacé sur le plancher de sa cage... ouverte elle aussi...

  • Le journal, dans l'oeuvre de Jules Renard

    ... Qui pète haut et fort, même en fleurs vives éclatant dans le ciel et éblouissant les regards conquis-ou soumis- mais en vérité le plus souvent en fleurs pâles et gesticulantes sur un écran de smartphone... Ne fera jamais du "journal de sa vie" qu'il diffuse et expose à la vue des gens de sa cour -ou à la vue de tous- une "oeuvre autobiographique"...

    ...Qui ne pète que du coeur de son réacteur et se révèle dans l'intimité "un grand timide", n'expose pas directement en public tout ce dont il se souvient, tout ce qu'il ressent, tout ce qui le porte, tout ce qu'il sait... Écrira peut-être -ou sans doute- un "journal" ou "quelque chose sur sa vie"... Mais alors cela sera une "oeuvre autobiographique" dans le sens de ce que doit être une "oeuvre autobiographique" c'est à dire une oeuvre dans laquelle l'auteur lui-même apparaît davantage, bien davantage un témoin, un témoin de son temps et des temps qu'il vécut, plutôt que le personnage principal se mettant en scène à chaque page. D'ailleurs ce sont les personnages dont il parle, qui sont en vérité les personnages principaux et essentiels -et pourrait-on dire "immortalisés"- qu'il met en scène à chaque page...

    Ainsi en est-il, par exemple, de Jules Renard, qui avait beaucoup de mal à extérioriser directement ses sentiments... Et usait de "formulations" originales et imagées qui, à elles seules" en disaient bien plus long -et surtout plus explicite- qu'une page entière au sujet de tel ou tel personnage ou situation ou évènement... Cette page entière dût-elle être d'ailleurs" , écrite dans la forme la plus parfaite ou la plus littéraire qui soit ; et à plus forte raison dans l'une de ces formes ordinaires, ostentatoires et "facebookiennes" voire vulgaires que l'on connaît de nos jours "qui filent par le trou d'une baignoire en eau de vaisselle corporelle"...

    ... Voici, entre autres, innombrables dans l'oeuvre de Jules Renard, quelques unes de ces "formulations" :

    -Meublée à l'arrière comme une jument de 1200 Francs (à propos d'une inconnue)

    -Comme avec des ciseaux, la femme, avec ses cuisses qui s'ouvrent, coupe les gerbes de nos désirs

    -Appelons la femme un bel animal sans fourrure dont la peau est très recherchée

    -Quelle manie de dire des mots d'esprit aux gens, quand on voudrait les embrasser !

    ... Et quelques mots à "l'emporte pièce" et images déconcertantes :

    -Homme de peu de Lettres

    -Zola, un demi-Satan qu'une lectrice repousse par propreté

    -Le style vertical, diamanté, sans bavures

    -Ses doigts noueux comme un cou de poulet

    -Le travail pense, la paresse songe

  • La bohème, opéra en 4 actes de Puccini

    ... J'hésitai mardi soir le 10 juillet entre "Le chagrin et la pitié" (chronique d'une ville Française sous l'occupation) sur Arte, et "Secrets d'Histoire" (Victor Hugo) suivi de "La Bohème", opéra en 4 actes de Puccini, sur France 2...

    Et j'ai opté pour le programme de France 2.

    Absolument magnifique cet opéra de Puccini ! Il faut dire aussi que le décor (le théâtre romain d' Orange) se prêtait merveilleusement bien à cette représentation de "La Bohème", de Puccini.

    Une scène de 60 mètres, un théâtre circulaire avec des murs de 5 mètres d'épaisseur et de 30 mètres de hauteur... Une architecture et une ingéniérie absolument fantastique que celle de ce théâtre romain, avec une accoustique quasiment parfaite : pas besoin de micro ni d'aucune technologie accoustique avec toutes sortes d'enceintes, de haut-parleurs et autres équipements car la disposition des lieux, l'écho, tout cela faisait que les spectateurs assis sur les gradins les plus éloignés et les plus élevés, entendaient aussi bien que ceux des premiers gradins et que l'on pouvait percevoir toutes les nuances des sons et des voix...

    D'ordinaire je ne suis point un "fana" d'opéra, mais là je reconnais que j'ai été émerveillé et ému (sans doute du fait du décor exceptionnel dans ce théâtre romain d'Orange, du fait que la diffusion était en direct et que l'on percevait l'ambiance, l'atmosphère, et tout ce qu'il y avait de vivant, de "vibratoire", d'esprit, de "souffle", d'émotion naturelle dans la foule de tous ces spectateurs assis sur les gradins ; et au moment de l'entracte, cette animation qui surpassait l'ambiance dirais-je, d'une fête ou d'un festival...

    Inoubliable! Fabuleux! Un grand moment dans l'histoire du spectacle !

    Tout était beau du début jusqu'à la fin, mais c'est encore le 2 ème acte que j'ai cependant préféré, avec la foule des figurants (quelle apothéose, et quelle grandeur, et quelle musique!)

    ... Mais... Tout de même !... Entre voir ce spectacle à la télévision, et y assiter réellement en spectateur assis sur les gradins dans le théâtre romain d'Orange, cela fait une différence ! (En contrepartie, si je puis dire, à la télévision au moment de l'entracte, il y avait toutes ces explications fournies par le présentateur sur la technique accoustique et sur l'architecture du théâtre ; puis ces reportages dans les coulisses, qui "donnaient une idée de l'ambiance du moment")...

  • Le "nouveau monde"...

    ... Avant ce premier été de la France de Hollande, il y eut ces autres premiers étés du "nouveau monde" qui est le monde depuis 1990...

    Le "nouveau monde", celui de maintenant, est radicalement différent de celui d'avant 1990... Parce qu'il est fait de choses qui, dans notre vie quotidienne, nous sont devenues absolument indispensables (et qui avant, n'existaient pas)...

    Je suis parfois "émerveillé", ou "espatouflé"... de cette capacité d'adaptation qu'ont eu et qu'on encore les gens nés avant 1930, tout au long du 20 ème siècle !

    De "très vieux", par exemple, aujourd'hui en 2012, "bricolent sur internet" alors qu'ils ont passé leur enfance en charrette à dada ou à attendre la lettre du cousin pour venir manger dimanche...

    Je ne suis pas si sûr en revanche, que les gens de "ma génération" (nés entre 1945 et 1960 en gros) ont eu ou ont cette même capacité d'adaptation et de reconnaissance de l'évolution du monde (et de la technologie) que les "nés avant 1930"...

    Jusque dans les années 80, la fin des années 80 à vrai dire, le monde "était demeuré le même avec juste quelques technologies en plus et un peu de modernisme"... Je pense par exemple à mon fils né en 1980, qui lui, aura encore connu dans son enfance la fin de "l'ancien monde" (avec des "game boys" et des consoles de jeux "préhistoriques" et les premiers ordinateurs dans lesquels on mettait des cassettes au lieu de disquettes)...

    Dans l'esprit et dans la "manière de penser" des nés entre 1945 et 1960, le monde devait durer tel quel et évoluer en mieux et semblait s'imposer comme le seul monde concevable avec les valeurs de l'époque, le confort de l'époque, la culture de l'époque... et l'apport de "quelques nouvelles technologies et avancées scientifiques"... On peut dire que "l'enracinement" est profond, pour ces gens là, dans cette "culture du 20 ème siècle"... (c'est -par exemple- "le gros des troupes" pour les maisons d'édition à compte d'auteur genre Bénévent, Amalthée etc. , et pour les "hôtels à la papa" et les "produits bio" et les bouquins à la mode des maisons de la presse et leclerc culturel)...

    ... Je vais vous dire en toute honnêteté : "le nouveau monde" eh bien, en dépit de tout ce que je lui trouve de "pas bien", il m'intéresse, me passionne, m'étonne, m'émerveille... me fait peur en même temps c'est vrai... Et s'il m'arrive par moments d'être "nostalgique" je ne suis nostalgique que par rapport à des souvenirs de gens que j'ai jadis connus et jamais revus...

  • A propos des opérateurs et des fabricants de téléphones mobiles...

    ... Qui se font "des couilles en or" et dont les consortiums mondialisés qui occupent le marché planétaire servent à leurs actionnaires des dividendes pharaoniques...

    Lors du dernier festival international de Géographie à Saint-Dié des Vosges, dont le thème était l'Afrique en octobre 2011, j'avais assisté à une conférence débat sur le développement des pays Africains.

    Il fut présenté lors de cette conférence, une carte représentant le nombre de téléphones portables toutes catégories (avec i-phones) détenus proportionnellement au nombre d'habitants, et cela réparti selon différentes zones de l'Afrique, du Nord au Sud... cela allait du clair au foncé avec le plus foncé dans la partie de l'Afrique située entre le tropique Nord et l'équateur, et ensuite dans la partie Sud et orientale de l'Afrique. De toute évidence, l'Afrique (et aussi le "sous-continent Indien") étaient les régions du monde du plus grand nombre de téléphones portables détenus proportionnellement au nombre d'habitants...

    Impressionnante, cette carte !

    Quand on sait que le revenu "moyen" (et en réalité très aléatoire) pour plus de 90 % de la population de ces pays d'Afrique et d'Asie, est inférieur le plus souvent à 30 euros par mois... L'on imagine que, de toute évidence, il est hors de question d'abonnement et donc, de prélèvement automatique mensuel. Tous ces téléphones mobiles fonctionnent à rechargement, sont proposés et vendus par les opérateurs à des prix "imbattables", à grande échelle... Et peut importe qu'il n'y ait pas l'électricité au village : les gens se rendent chez le "potentat" ou le boutiquier du coin qui lui, possède un groupe électrogène et donc le courant électrique dans sa maison, et, moyennant une petite taxe les gens viennent recharger la batterie de leur téléphone...

    Et voilà "comment ça marche", et pourquoi il y a autant de téléphones mobiles et i-phones en Afrique et en Inde ! Et pourquoi aussi, en conséquence, les opérateurs et fabricants "se font des couilles en or"!

    Quand on pense aux fortunes colossales réalisées ainsi par les grands opérateurs qui occupent le marché mondial, cela donne le vertige ! Tout cet argent aux mains de milliardaires et d'actionnaires et de fonds de pension, qui pourrait servir à construire des écoles et des hôpitaux, à financer des actions humanitaires de développement local !

    Un scandale! Une injustice ! Révoltant ! ... Et une absurdité sur le plan économique et social, puisque tous ces gens sont maintenus "par la force des choses" dans une ignorance crasse, dans l'illettrisme, alors que par ailleurs le "système" les encourage à développer des formes d'intelligence dans le sens de la débrouillardise, de la prédation, de la "combine", du racket, du trafic de drogue, de la prostitution, du banditisme allant jusqu'à la prise d'otages...

    Et que ces "nouvelles technologies de la communication" servent surtout à développer toute une économie de merde, une sous-culture de masse, et tout cela au profit de ces consortiums planétaires et de leurs actionnaires !

    Et ce n'est pas, contrairement à ce que certains de ces gens "déboussolés et parfois révoltés contre ce système", dans tous ces pays, croient... Que l'Islamisme, que le Christianisme ou que le Judaïsme "y changera quelque chose" !

    ... Et ce qui paraît malheureusement certain à plus ou moins brève échéance (après tous ces sommets Européens "de la dernière chance" pour sauver l'Europe, l'Euro et le système économique) c'est que... La crise, la désindustrialisation, le chômage, la précarité, la croissance zéro s'accentuant partout maintenant en Europe ; vont faire de l'Europe un "sous-continent" pillé par les grands prédateurs bancaires et économiques de tous les marchés de la planète...

    Bon courage, François Hollande, dans tous ces "sommets" Européens et mondiaux, pour faire entendre une voix qui, avant d'être Française -et elle l'est bel et bien- est aussi la voix d'un certain nombre de "citoyens du monde" !

  • Le premier été de la France de Hollande

         J'imagine qu' en ce premier été de la France de François Hollande, le vacancier...

    ... Mais tout d'abord définissons le, ce vacancier :

    C'est assurément un vacancier dans le sens, dirais-je, de "l'économie du marché", soit un vacancier qui, même à petit budget, va "se bidonner" en boustifailles, en "festivaux locaux", toro-piscines et autres joyeusetés à la mode... Et donc va dépenser un peu d'argent...

    Certes les campings seront bondés, les hôtels, chambres d'hôtes et gites ruraux seront bien occupés ; les embouteillages aux points les plus "névralgiques" sur les routes et aux accès vers les plages seront monstres... La fête battra son plein, les discothèques ne désempliront pas, et toute une population citadine vacancière, sous les lampions, attablée aux terrasses des restaurants, déambulant de boutique en boutique, va "donner le ton" d'un bout à l'autre de ce premier été de la "majorité socialiste" de François Hollande.

    Mais seulement voilà... Tous en cette France de Hollande ne partiront pas, et seront, comme ceux qui partent, des millions... Des millions à ne point eux, pouvoir se "bidonner", sinon sur le balcon de leur HLM ou en quelque lieu "sans magie" et sans fête en buvant une bière, ou devant un poste de télévision lors de la diffusion d'une "série".

    ... J'imagine donc, qu'en ce premier été de la France de Hollande, le vacancier tel que je l'ai défini, va ainsi "lui donner le ton" à ce bel été de la gauche socialiste...

    Ce bel été à combien de plus que l'été passé, le pain bagnat, la pizza, la "biboule ou triboule" de glace en cornet, le steack frites ou l'entrée au toro piscine?

    Et vive donc la France de Hollande!

    Et que soit chaud, houleux et le poing levé, le premier automne à venir!

    ... En fait, ce chiffre annoncé cette année, de 50 % de Français qui ne partent pas en vacances (c'est à dire ceux et celles de ces Français avec ou sans enfants qui passent leurs congés d'été -quand ils en ont- chez eux ou à proximité de chez eux)... Demeure sensiblement le même d'une année à l'autre...

    Il y aurait chaque année, autant de millions de gens en vacances "camping-hôtel-gîtes-chambres d'hôtes-locations diverses" durant un séjour compris entre une semaine et deux semaines et cela un peu partout en France avec tout de même une forte concentration dans le Sud Est et le Sud Ouest de la France... Que de millions de gens qui ne partent pas.

    Et à ces millions qui partent il faut aussi ajouter les touristes venus d'autres pays qui eux, viennent par centaines de mille...

    Cela fait donc "beaucoup de monde" un peu partout en France durant deux mois d'été (juillet et août)... Et les capacités d'hébergement toutes "formules" confondues, sont en conséquence "un peu limite" surtout en ce qui concerne les campings...

    Ce que j'ai observé durant les vingt dernières années, c'est qu'à chaque saison si je puis dire, correspond "comme un ton, une mode, une ambiance" que l'on retrouve à peu près en tous lieux ; et d'une année à l'autre ce "ton" varie en fonction de la conjoncture économique, des grands évènements de l'actualité, d'un changement de gouvernement, des modes de vie et de consommation, de l'évolution de certaines technologies de communication ou de loisirs, et que tout cela d'ailleurs se trouve toujours porté, soutenu et mis en avant par les grands médias, et par la publicité...

    Je me sens le plus souvent "à contre courant" de ce "ton", de cette "ambiance générale", de ces modes de consommation et de ces modes... A tel point que j'en arrive à ne plus savoir vraiment où aller, que faire... et que finalement, les vacances d'été, c'est "un pied comme quand on baise pour baiser", c'est un "ailleurs" qui ressemble étrangement à l'un ou l'autre de ces jours ordinaires où l'on prend une bière à deux balles pour un verre de champagne !

    ... Avec la cohue, les embouteillages, le souci de savoir où on va crécher ce soir, les types à 3 plomb' du mat' au camping qui jacassent fort et pètent leurs rires gras sur fond de musique boum boum coeur de pieuvre qui bat... En plus (et que t'as pas dans les jours ordinaires sauf si t'habites dans un HLM pourri de Cergy Pontoise)...

    ... Sous Sarkozy, les vacances c'était "un peu ça comme je dis"... Et je pense pas que ça va beaucoup changer avec Hollande !

    A bas les modes! A bas les médias ! A bas le "ton" de la saison, A bas les tortillages de cul en boîte et les guignoleries vestimentaires et les gadgets de merde !

  • Les bouses

          Quand les punaises dorées baisent dans les sommiers et s'accordent quelque peu en dépit des estocades qu'elles se portent entre elles avec leurs antennes, alors dans les prés à vaches cloquent en surface et pètent de "gaz heureux" les bouses, toutes les bouses qui ainsi répondent au ballet des punaises dorées...

    Et, de ces "gaz heureux", à défaut d'hélium, l'on s'empresse de gonfler le ballon, un ballon déjà tout empli d'air pourri...

    Et, à force de gonfler le ballon, un jour le ballon pètera... Et les bouses se dessècheront, et les punaises se dédoreront, et les sommiers seront jetés à la déchetterie...

  • Les disparus

          Dans les temps préhistoriques du Web et des premiers forums, il y avait ces "Sérafin", ces "Sérafine" et ces "Zigounette" et j'en passe... Personnages mythiques et interlocuteurs privilégiés de la première heure, qui certes, n'étaient pas si nombreux que cela pour répondre, commenter, participer, mais qui au moins étaient bel et bien présents et de temps à autre se manifestaient...

    Et quelques fils de discussion parfois sur ces forums, tenaient durant plusieurs jours voire plusieurs semaines, la une de l'actualité, entretenant ainsi une relation entre les participants au fil de discussion...

    Presque tous disparus aujourd'hui de ces forums, les Sérafin, Sérafine et Zigounette... Que l'on retrouve cependant sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux...

    "Des chrysalides vides, légères et transparentes ; petits barbillons cotonneux suspendus sur un fil de la Toile"… Ainsi qualifie-je ces disparus des forums...

  • Quel pouvoir pour l'écrivain aujourd'hui ?

          Les écrivains aujourd'hui sont-ils "dans une consensualité du monde" ?... Mais une "consensualité du monde" tellement diversifiée qu'elle en devient pour ainsi dire "illisible"?

    L'écrivain à mon sens, n'a que peu de pouvoir, voire même aucun dans cette consensualité du monde et c'est pour cela que les régimes politiques, hormis les plus totalitaires, n'ont nul besoin de le censurer, et qu'il se fond dans le paysage social, devenant ainsi un "point de vue sur la mer", un "lieu à visiter", un "site historique ou archéologique", et souvent même, un "parc d'attractions et de loisirs", une "galerie marchande", une "boutique de mode"... Qu'il se fond également dans un paysage culturel si ouvert, qu'à aucun moment il ne se sent inquiété à produire, à s'exprimer, à diffuser...

    L'écrivain n'a de pouvoir que s'il se démarque de la consensualité du monde, dans laquelle il y a aussi (parce qu'elle la récupère) , de la révolte ou des formes de violence...

    ... La consensualité du monde tendrait progressivement à se révéler "plus dangeureuse, plus invalidante" encore on va dire... que la pression des régimes autoritaires et totalitaires... dans la mesure où cette consensualité du monde n'incite pas à la résistance qui s'impose.... dans la mesure aussi où elle offre à l'écrivain, à l'artiste, la possibilité de "s'exister" ( tout comme l'on existe et s'existe d'ailleurs, dans la société de consommation).

    ... Par là, avec les médias, les plateaux de télévision , le Net, l'image, la photo et tous les arrangements possible avec photoshop (et la vidéo), facebook, twitter, les "Leclerc culturel", maisons de la Presse, magasines People et revues de toutes sortes", l'on rejoint bien cette "consensualité du monde" dans laquelle se produisent écrivains, artistes et intellectuels... Dont le seul pouvoir qu'ils cherchent à avoir, et auquel certains d'entre eux accèdent, n'est autre que celui du paraître et de la notoriété, soit un pouvoir qui en aucun cas, ne peut inquiéter ni un état ni un gouvernement en place ni une société ni un système écomomique.

    Une résistance qui parviendrait à s'imposer dans une opinion publique "travaillée" par une oeuvre d'écrivain, ferait assurément peur aux décideurs politiques et économiques puisqu'elle tendrait par son contenu, par son action et par sa diffusion, à invalider tout le "bien fondé" d'un système et d'une "pensée unique" censés convenir au plus grand nombre et ainsi, assurer à chacun de "réussir sa vie à condition qu'il joue le jeu"...

    ... Mais je ne sais pas, à vrai dire, si c'est bien là la formulation qui convient exactement...

    Car se pose le problème de la notoriété (de l'écrivain)...

    Pour le paraître il me semble que le problème peut être résolu, en ce sens que l'écrivain peut ne pas paraître ou du moins ne pas exposer sa personnalité, ou son allant, sa faconde, son moi, sa vie privée, devant les médias...

    La notoriété serait-elle donc "inévitable" ? En toute logique elle est nécessaire... Mais alors, comment doit-elle être et se manifester, cette notoriété ? C'est bien là la question...

    Il me semble que... au delà de l'idée -et de la réalité- de la notoriété même, devrait s'imposer "ce que soutient la notoriété de l'écrivain qui a cette notoriété"... C'est à dire l'esprit, le "souffle", qui l'anime et qui se diffuse, se reçoit (comme de l'air ambiant qui est respiré, ou une nourriture qui donne de la force)...

    La notoriété donc, oui, mais pas la notoriété pour elle-même seule...

    Me suis-je bien fait comprendre ?

    Cela m'est difficile à exprimer, mais dans mon esprit c'est très clair...

    ... Si les médias sont mal perçus et critiqués et vilipendés par certains artistes, écrivains ou intellectuels, et aussi par une partie de l'opinion publique, c'est parce qu'ils sont corrompus et dévoyés...

    Mais les médias cependant, sont utiles et nécessaires dans la mesure où ils se font les vecteurs de la communication, de l'expression, de l'information ; dans la mesure où ils portent sur la voie publique la vérité et la réalité des talents, l'authenticité des faits, des actes, des évènements et des personnes et des choses... Et non pas comme ils le font aujourd'hui dans ce monde marchand et de consommation de masse et de voyeurisme outrancier ; comme ils le firent dans le monde d'hier et d'avant hier qui n'était "pas mieux", en mettant sans cesse en scène, en portant devant le public, tout ce qui stimule ce public dans ses aspirations les moins louables, parfois les plus indécentes, souvent les plus communes ou vulgaires...

    ... "L'écrivain n'a de pouvoir que s'il se démarque de la consensualité du monde", dis-je...

    Mais il s'agit ici d'un pouvoir qui est celui qui s'articule sur une ou des formes de résistance, d'opposition, et qui parvient à s'affirmer et à exister...

    Mais il est aussi un autre pouvoir, celui là sans doute plus évident et plus dominateur (et qui bien sûr "ne fait pas peur du tout à l'état puisqu'il conforte l'état")... C'est celui qui s'articule sur une ou des formes de collaboration avec l'état, ou d'encensement des principes de l'état ; ou qui soutient une forme de "pensée unique" et qui donc, dans ce sens, impacte l'opinion publique en son ensemble ou en partie... D'ailleurs à ce sujet, dans "ce pouvoir là", il y a des écrivains "de fort belle langue Française et de grand talent" (ce sont ceux là que je trouve personnellement "dangereux" en fonction de ma sensibilité et qui m'inquiètent dans la mesure où ils attirent vers eux, des gens dont je pourrais penser qu'ils "pourraient être de mon côté" -mais en vérité ne le sont pas tant que cela- )... Or, justement... Ils sont de belle langue et de grand talent, et donc ils séduisent...

    Faut-il envisager une sorte de "compétition" entre les : "de belle langue et de grand talent mais du bon côté du manche", et les "autant de belle langue et de grand talent mais de l'autre côté de la barrière" ? ... (il peut y avoir là un enjeu)...

    ...Mais ce qui est triste -et révoltant- c'est lorsque ce sont les "de laide et méchante langue et de petit talent" que les médias mettent en scène ; qui prennent le pouvoir et se révèlent arrogants et vendent leurs cochonneries...

  • Les femmes aux ongles longs tweetent en reconnaissance vocale sur leurs smartphones joliment houssés

          Comment font les femmes qui ont des ongles longs pour écrire des messages sur l'écran tactile, de seulement 4;6 pouces de leur smartphone ou de leur i-phone ?

    Et d'une manière générale, les i-phones et smartphones avec leurs petits écrans de 8 ou 10 cm sur 4 ou 5, c'est très bien pour les gens qui lisent leurs mails, téléphonent, envoient de courts messages, prennent et visualisent des photos ou des vidéos... Mais "ce n'est pas le pied" pour les écrivains ! (la tablette, par comparaison, me semblerait mieux appropriée, pour un écrivain)...

    Cela dit, ce sont là d'indéniables outils, moyens et vecteurs de communication, que les i-phones, les smartphones et les tablettes, avec les ordinateurs portables ou fixes, tout cela connecté au Net...

    Il y a ce que l'on écrit sur son blog, sur son site, avec toutes sortes de rubriques, ce que l'on écrit aussi sur les forums, les messages que l'on publie sur Facebook et sur Twitter...

    Il y a les photos, les images, les vidéos, les musiques, que l'on exporte...

    Mais le Net a "banalisé" la communication par la facilité, par l'instantanéité de l'information, réduit l'espace physique de l'échange en un espace qui n'a plus de réalité, et en quelque sorte, qui n'a plus la "magie" (l'atmosphère) d'une vraie relation physique... Et de surcroît il y a cette ou ces formes d'anonymat par les avatars et les pseudos, qui fait "que tu ne sais pas vraiment à qui tu parles, à qui tu écris"...

    Il y a cette logique de l'anonymat censée protéger l'auteur du propos et qui se fonde sur l'existence d'un "avatar" et d'un pseudonyme... L'avatar étant une image ou un logo que l'on choisit et qui nous "représente", et le pseudonyme n'étant rien d'autre qu'un truc dans le genre "ticacahuète" ou "libellule" ou "Sérafin14"... Ce qui en vérité se révèle tout à fait impersonnel et dirais-je à ma manière "sans aucune magie relationnelle"...

    Je m'interroge donc sur la possibilité de sortir de cette logique de l'anonymat, de l'avatar et du pseudo, tout en veillant à se protéger tout de même... Ce qui à mon sens, implique de devoir se gérer dans la liberté que l'on prend à s'exprimer et à diffuser...

    Il y aurait en quelque sorte si je puis dire, une "alchimie" à réaliser dans la manière de communiquer, peut-être par le texte écrit associé à l'image et au son (la voix, par exemple)...

    Ce qui pourrait "élargir" dans une certaine mesure un espace de relation qui n'a pas -ou très peu- dans sa réalité actuelle, cette "atmosphère" qui se dégage des personnages que nous sommes dans notre environnement habituel et quotidien (je veux dire notre environnement "non virtuel")...

    ... "Cent quarante caractères de touites par centaines à tout va, ou mille fesses de bouc, jetés sur la Toile d'un bout à l'autre de la planète, participent à une mêlée instantanée, qui réduit l'espace de la relation entre les humains, en un univers bruissant de sons et de clignotements, qui se rétracte ou s'écarte comme un accordéon... et qui incite à se tortiller le derrière plutôt qu'à danser"...

    ... Dirais-je... (rire)...

  • La baie d'Alger

          C'est avec une certaine émotion que j'ai regardé mercredi 13 juin 2012 sur France 2 "la baie d'Alger", film réalisé par Merzak Allouache, avec Catherine Jacob dans le rôle de Zoé, Solal Forte dans le rôle de Louis à 15 ans (l'écrivain Louis Gardel)...

    Sans doute est-ce là, à mon sens, l'un des meilleurs films sur l'Algérie de cette époque (années 50)... Cette Algérie que j'ai connue avec le regard qui était le mien à l'époque, le regard d'un gosse de 11, 12, 13 et 14 ans entre le 12 juin 1959 et le 22 mai 1962... Le gosse que j'ai été là bas, qui avait " de grandes discussions" avec le copain Arabe de sa classe (nous nous disputions la place de premier en compostion française), et qui parlait de la vie et des évènements avec sa petite copine Mireille, la fille des voisins au même étage de son immeuble...

    Cette époque, oui, éternellement présente dans mon souvenir, dans ma mémoire...

    C'est bien ça, le film : le soleil, la famille, l'amitié, le lycée, les copains, et le drame, la certitude que le monde était en train de changer... d'une drôle de façon...

    Et puis, j'ai aimé la séquence avec Albert Camus, dans le film... Albert Camus qui est pour moi "le plus grand écrivain d'Afrique du Nord" (et l'un des plus grands écrivains du 20 ème siècle)...

    En 2012 "ça fait drôle" (avec une boule au coeur et aux tripes) de revoir "ces années là" et de retrouver ce regard que j'avais alors, empreint de gravité et d'interrogation...

    ...Beaucoup de gens en France, qui n'ont jamais connu ni vécu en Algérie avant 1962, n'ont que la vision de "ce que l'on leur a fait voir ou voulu faire voir" : les uns, "de gauche et de sensibilité communiste apparentée" pensaient (dans une certaine mesure à juste titre d'ailleurs) "que la France n'avait rien à foutre en Algérie depuis 1830... Et les autres (en majorité d'ailleurs à l'époque) pensaient que "l'Algérie c'était la France" (et devait le rester)...

    Ce que je retiens de l'histoire de l'Algérie du 14 juin 1830 au 3 juillet 1962, ce sont surtout ces deux évènements déterminants :

    La défaite d'Abd El Kader en mai 1837, après une résistance de plusieurs années à l'armée française... (en fait ce fut un armistice qui fut conclu entre Bugeaud et Abd El Kader)...

    Et la terrifiante répression de Sétif en 1945 : pour quelques "pieds noirs" assassinés (il faut voir aussi comment les révoltés en étaient arrivés à tuer)... des milliers de gens massacrés, des villages brûlés, une boucherie organisée, une horreur...

    Dans le film il y a une scène "qui en dit long" (et dans laquelle j'ai retrouvé l'adolescent que j'étais alors) : le jeune Louis, 15 ans, qui discute avec une fille sous un parasol sur la plage de Sidi Ferruch... la fille dit "je suis anticolonialiste, je déteste l'Algérie"... puis "vous n'avez pas lu Jaurès, il vous convaincrait".... et surtout "de quel côté êtes vous"... Et Louis, ne répond pas... il ne sait pas, à vrai dire... Louis était comme moi : il avait ses copains dont un vieil Arabe avec lequel il allait en bateau à la pêche, et sa famille... (je pensais aussi à mon copain Arabe du Lycée, à mes petites copines, à mes parents, à nos amis de là bas)...

    Et comme le grand écrivain Albert Camus, j'étais déchiré entre toutes ces visions partisanes, d'une violence extrême... Je me sentais "dépassé" par tous ces concerts de klaxon "Algérie Française" ou "Algérie Musulmane" (5 coups d'un côté, 6 coups de l'autre), par ces attentats, ces règlements de compte, cette violence, ces massacres, ces villages rasés ou brûlés dans les djebells, ces tortures, ces affrontements... cette guerre "franco-française" aussi (qui fit quelques morts d'ailleurs à Alger en 1961 et en 1962)...

    Et puis, que ce soit dans l'armée française, parmi les "pieds noirs", les "pathos" (les gens de France venus pour un temps en Algérie), les Algériens eux-mêmes (les Arabes), dans toutes les classes de la société (de l'illettré au grand intellectuel ayant fait des études)... Partout, oui, partout, il y avait des gens, des hommes et des femmes, "d'une autre trempe" que celle des gens que l'on rencontre de nos jours, "autre chose" que des sensibiltés exacerbées, autre chose que du parti pris dans un sens ou dans un autre sens, en vérité "du coeur et des tripes", une "dimension d'humanité", de vraies passions, un art de vivre et de communiquer ensemble... Et puis (non négligeable) le soleil, le ciel, les paysages, la méditérranée... La plage de Zéralda (plus populaire et moins guindée que la plage de Sidi Ferruch)...

    C'est tout cela, oui, que j'ai tant pleuré, à l'âge de 14 ans, le mardi 22 mai 1962 sur le quai du port de Marseille... Tout cela que je savais ne jamais plus retrouver nulle part ailleurs...

    Et le film retraçait bien cette atmosphère de l'époque...

    ... L'on pourrait me rétorquer - à plus ou moins juste titre d'ailleurs, et selon une sensibilité, une vision de la société, avec une argumentation bonne ou mauvaise peu importe- que ces jeunes que l'on voit dans le film sont quasiment tous des jeunes Français "pieds noirs" ou "pathos" de milieu bourgeois et donc, des privilégiés (qu'ils étaient là bas, de l'autre côté de la Méditérranée sous le soleil et menant une vie somme toute agréable en dépit des évènements)... que parmi ces jeunes là il y en eut qui en 1956, périrent dans un attentat à la bombe à "l'automatic", un bar chic et branché d'Européens friqués...

    ... Mais je le dis avec une certaine gravité... Ces jeunes là, tout comme les "fellahs" du Djebell, tout comme tous ces jeunes Arabes de la Kasbah, ces jeunes là, oui, "pleins aux as" et guinchant dans les boîtes à la mode, tout comme les fellahs du Djebell ou les hommes de peine trimant dans les exploitations agricoles des colons... avant d'être ce qu'ils étaient c'est à dire des riches ou des pauvres... étaient avant tout... des êtres humains, des jeunes hommes et des jeunes femmes... Même si, effectivement les uns avaient plus de chances que les autres...

    Et il en est exactement de même dans le monde où l'on vit aujourd'hui... que l'on soit un jeune de Neuilly sur Seine, un étudiant en Sciences-Po, un SDF, ou que l'on s'appelle Mohammed Ben Ali, Tartempion, enfin n'importe qui... Avant d'être ce que nous sommes devenus dans la vie, nous sommes tous des êtres humains, des hommes, des femmes... Même si les uns ont plus de chance et plus de visibilité que les autres... même si pour les uns c'est plus facile que pour les autres...

    Ce que j'appelle "dimension d'humanité" est "au dessus" de tout cela, de toutes ces valeurs aux quelles on croit - parfois si fort et avec tant de passion voire de fanatisme- ... Et c'est ce que je dis là, que j'ai ressenti en voyant le film...

    En ce sens, je rejoins la pensée d'Albert Camus, quand il parle comme jamais personne avant lui n'en avait parlé, de la révolte et de la condition humaine... Car la révolte, la vraie révolte, n'a rien à voir avec toutes ces formes de violence, de dictature d'une soit-disante justice, de "pensée unique contre ceci ou contre cela", auxquelles on est habitué depuis toujours...

    Et cette condition humaine c'est bien la nôtre, dans laquelle on se débat, souvent, le plus souvent, "comme on peut" depuis petit bébé jusqu'au vieillard qui va mourir...

    ... Au lycée Duveyrier à Blida en 1961, j'avais treize ans alors, mon copain Arabe, celui avec lequel je partageais la place de 1er en composition française, me disait : " quand l'indépendance viendra, ils vont nous foutre une république démocratique dirigée par des bandits, des assassins et des types plein aux as, et nous, on sera aussi pauvres qu'avant! "

    Et c'est ce qu'ils ont fait : ils ont tout pris, se sont octroyé les meilleures places, se sont rempli les poches, et c'étaient ces anciens chefs de willayas et leurs sbires qui avaient égorgé, massacré, eux aussi, des villageois dans les djebells, des gens "pris entre deux feux" (entre l'armée française et le FLN)...

    ... Je ne "souscris point" - mais pas du tout alors- à cette "pensée consensuelle" et d'ailleurs "assez hypocrite", qui s'articule autour de la "repentance" et du "martyr" des uns ou des autres... D'ailleurs il faut bien oser dire une chose : les "martyrs" ont toujours "le beau rôle" même si avant d'avoir été des "martyrs", ils ont été des tortionnaires ou des assassins, ce qui fut le cas pour certains d'entre eux...

    Certes, il y eut dans "notre grande, noble et belle armée française" (avec drapeau, marseillaise et compagnie, et politique sociale, et mission civilisatrice et j'en passe...) des tortionnaires, des "salauds", des assassins... Oui, c'est vrai, il y en eut... Mais il y eut AUSSI, dans les armées de libération nationale (le FLN et autres) des tortionnaires, des assassins, des bandits, des gens se foutant complètement de la démocratie, et qui eux, ont pris le pouvoir (ont été dans ceux qui ont pris le pouvoir)... Et de ceux là aujourd'hui, jamais l'on en parle...