Articles de yugcib

  • L'électricité dont on aurait besoin...

    ... Pour faire marcher notre vie et la vie des autres...

         Ce que je dis "être le meilleur de soi-même" n'est pas exactement "le meilleur de soi-même" au sens propre... Du moins "pas tout à fait" au sens propre...

    En effet, par "le meilleur", on pense tout de suite à "ce qu'il y a de bon, de généreux, de juste, en nous"... à ce que j'appelle "la république au dedans de soi", belle comme les trois couleurs de notre drapeau qui sont le rouge de la vie, le blanc de l'immaculé et le bleu du ciel...

    Ce "meilleur" là n' a de sens que lorsqu'il se manifeste au moment où il le faut vraiment, où il est nécessaire et où il a une portée réelle et durable, où il dépasse l'émotion et toute idée de morale, de vertu, de "valeur"... Ce "meilleur" là peut être effectivement fait de gentillesse, de bonté, d'humilité, de "grandeur d'âme" et de tout ce que l'on veut dans le genre...

    Ces "moments où il le faut vraiment", ces moments donc, "opportuns"... peuvent être "de tous les jours, dans tous les jours de notre vie, mais ils peuvent aussi être rares, voire ne jamais, presque jamais, être...

    Le "meilleur de soi-même" c'est aussi "un éclair d'orage qui traverse notre vie"...

    Il y a peut-être dans l'éclair d'orage toute l'électricité dont on aurait besoin pour faire marcher notre vie... et celle des autres... Mais la difficulté c'est de parvenir à convertir quelques uns de ces millions de volts de l'éclair d'orage en électricité pour faire marcher notre vie et la vie des autres...

  • L'air ambiant

         C'est curieux, très curieux même (et j'en suis en fait surpris, et j'en demeure circonspect et "attendant de voir venir" cependant)... Mais depuis le soir du 6 mai 2012 avec l'élection de François Hollande le "président normal" (encore une expression qui va "faire date")... Je sens dans l'air "quelque chose de différent"... ou plutôt, c'est ce que je ressens que je projette en quelque sorte dans un air ambiant qui à vrai dire, "ne doit pas avoir beaucoup changé"...

    Peut-être que je sens venir en moi un peu moins de hargne, un peu moins de "feu intégriste purificateur et assassin" à l'égard de cette "médiocrité culturelle endémique et généralisée" ...

    ... Comme si, au fond, cette statue en carton de Marc Lévy, "auteur à la mode", et que l'on pouvait apercevoir devant les maisons de la presse, n'était plus qu'une effigie banale, un bout de carton dans lequel on ne pense plus à balancer le bout de son pied... Comme si, au fond, tous ces livres "succès de saison" et toute cette pléthore d'ouvrages de tant de journalistes et d' hommes politiques, n'incitaient plus qu'à hausser les épaules et à passer, indifférent, son chemin...

    Il me viendrait presque quelque sympathie, ou quelque affection débonnaire empreinte de considération pour cette France, du moins une partie de cette France (autant peut-être celle de Sarkozy que celle de Hollande), qui verrait s'ouvrir "une autre époque" et qui, toute "médiocre" qu'elle soit selon ce qu'on en peut penser ou ce que l'on nous en fait penser, se mettrait à "avoir du coeur et des tripes", et à ne plus "cocoricoter en arborant force plumes au cul pour amuser la galerie"...

    Certes, on va continuer à lire du Lévy ou du Musso, et des revues People et se gaver d'émissions télé grosse émotion larme à l'oeil effets spéciaux... Mais je me dis que "quelque chose est en train de changer... peut-être...

    On dit que "l'exemple vient d'en haut"... Je veux bien le croire, mais à vrai dire je crois que l'exemple ne vient pas seulement d'en haut quoique cet "en haut" ait une grande responsabilité... mais l'exemple vient aussi de ce que l'on veut bien de soi-même "mettre sur la table" chacun à notre façon même avec quelques fautes d'orthographe et avec les mots dont on se sert parce que l'on n'en trouve pas d'autres...

  • Le ciel sous lequel tu vis...

    ... Le ciel sous lequel tu vis est de fer et de feu mais beau comme un éclair d'orage qui traverse ta vie...

    Et ta vie, elle aussi, traverse l'éclair d'orage... Juste le temps de l'éclair d'orage...

         "Oui.Je t'en veux de tes airs gentils, doux, complètement à côté de la plaque! De ta générosité à la con, de ta gentillesse débile!.../... La vie est si dure, si dure, et toi, tu es là à prétendre le contraire, à essayer que tout le monde s'aime, que tout le monde partage, que tout le monde s'écoute. Mais c'est de la connerie, tout ça! Les gens se dévorent, ils ne s'aiment pas! .../... Tu restes là comme une conne, à pleurer sur ton balcon, à parler aux étoiles. .../... Elles devaient bien se marrer les étoiles à t'entendre radoter, à genoux, les mains croisées.../... Tu pleurnichais, tu leur demandais de l'aide, tu croyais qu'un bel ange allait descendre du ciel et résoudre tous tes problèmes."

    [ Hortense, à sa mère, dans "Les yeux jaunes des crocodiles" de Katherine Pancol, page 646, cinquième et dernière partie]

    ... En effet, comme je l'ai déjà dit "la vie n'est pas un conte de fées"...

    Et c'est fou, vraiment fou/archi fou, ce que nos "grands et nobles écrivains", nos "plus grands penseurs", bon nombre de nos intellectuels charismatiques, la plupart de nos artistes et de nos amuseurs... et toute une pléiade d'auteurs "à la mode" dont les livres "pètent bien en évidence" sur les présentoirs des maisons de la presse... S'évertuent à nous prouver que "le monde est autrement", "que le monde change peu à peu et que des consciences s'éveillent"...

    Et c'est fou, toutes ces émissions Télé "grosse émotion larme à l'oeil grand débat grandes actions humanitaires", dont l'audimat atteint des sommets, et qui nous bercent dans l'idée que "ça commence à être différent"... Alors que dès le lendemain matin, la brutalité et la vulgarité et l'égoïsme dans les comportements reprennent le dessus, à chaque fois qu'un intérêt personnel est menacé, qu'une gêne est ressentie...

    Est-ce un si grand malheur que cela, que le monde soit comme il est ?

    Est-ce qu'il faut pleurer toute sa vie et attendre qu'il soit meilleur, le monde ?

    Aimer, c'est donner des coups de pied au cul aux autres quand ils baissent la tête et regardent leurs chaussures, pour qu'ils relèvent la tête et se mettent à s'exister par eux mêmes plutôt que d'attendre que les autres les existent... Ou quand ils se gavent de bonbon qui leur pourrit la cervelle...

    Être aimé, c'est recevoir les coups de pied au cul qu'on n'a pas volé...

    Mais l'on n'aime... ou l'on n'aime pas... que "parce que..."

    Et c'est ce "parce que" qui fausse tout, qui pourrit tout, qui nous crève ou qui nous fait rêver en pure perte... et en définitive nous "désexiste"...

  • Un président "Normal"

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    ... Soit dit en passant (on va dire qu'à l'époque c'était un "faux bruit") je me souviens de cette petite anecdote de je ne sais quel journaliste, du temps de son "arrière jeunesse" avec Ségolène Royal... dans laquelle le journaliste en question racontait que François Hollande raffolait de viennoiseries, et que dans les petits déjeuners du PS, il passait devant les dames pour se saisir d'un pain au raisin ou d'une chocolatine...

  • La crise

    La crise

         La crise c'est comme la banquise : au centre de la banquise en effet, en sa partie la plus épaisse, la plus compacte, la glace ne fond pas, ne se disloque pas...

    Mais plus on avance depuis le centre vers la périphérie, et plus la glace se disloque et fond...

    La banquise c'est comme un "territoire social" qui en ses parties les plus solides et les plus ressourcées, là où réside une population aisée "bien dans ses baskets et dans ses affaires" ; ne craint donc pas que l'assise se fissure sous sa surface...

    Et plus on s'éloigne de ces territoires dont le sol ne se fissure pas et sont comme ces parties compactes et épaisses de la banquise, plus on avance vers d'autres territoires sans assise dont la surface elle-même déjà se craquèle et se disloque, là où réside une population de gens sans travail, de "précaires", d'oubliés, d'exclus... Et plus s'amplifie la souffrance de cette population des territoires dont le sol se fissure...

    Ainsi, par exemple, Neuilly sur Seine et Versailles et Boulogne sur Seine sont-elles "le centre de la banquise", et Cergy Pontoise et Les Mureaux et Villeurbanne et tous les départements ruraux de la France de l'ouest hors zones touristiques sont-ils "la périphérie de la banquise"...

    Il suffit d'examiner avec un minimum d'attention la "carte électorale" de la France : les pays ruraux de l'ouest et du centre et du nord, d'une part, là où les industries ont disparu, là où l'on chôme, où l'on s'étiole, où l'on vit de peu... Et les pays de l'est et du sud est, d'autre part, avec les pays de grand tourisme de nos côtes Atlantiques et Méditérranéennes, là où le mètre carré de surface constructible atteint des sommets, là où l'on consomme, là où l'on dépense, là où se tiennent festivals d'été, foires et marchés, là où s'implantent les très grandes surfaces commerciales...

    Là où il y a le fric, encore et toujours plus de fric, la crise "connaît pas"...

    Le "centre de la banquise" est encore un vaste territoire ! Et peu importe au "Grand Esquimau dans son igloo confortable , que disparaisse toujours plus, de périphérie de banquise !

    ... Paris, Paris "intra-muros" cependant, fait "figure d'exception" dans le "paysage électoral" de la France... Cela tient au fait que Paris en la plupart de ses quartiers notamment de l'ouest et du centre, est déjà habité par toute une population d'artistes, d'écrivains et d'intellectuels"ayant réussi dans la vie", qui y ont, outre leur appartement, leurs quartiers généraux, leurs relations... (en règle générale, cette population là n'a pas trop voté pour Nicolas Sarkozy, et l'on s'aperçoit en s'informant quelque peu, que cela représente tout de même pas mal de monde... à Paris même et d'ailleurs dans toute la France)... Là, si je puis me permettre, je dirais non pas "la crise connaît pas" mais "la crise je suis au dessus" (pour cette population d'artistes, d'écrivains et d'intellectuels "ayant réussi dans la vie")...

  • La "République au dedans de soi"...

         Je lis sur le Net des commentaires pour la plupart d'entre eux lapidaires et d'ailleurs "bourrés de fautes d'orthographe", de gens qui regrettent Nicolas Sarkozy...

    Que de fascination pour un personnage qui durant cinq ans fut le représentant d'une "famille" sociale aisée et arrogante d'une part, et de toute une "caste" sociale d'autre part, celle là dans un sens assez large et portée sur les valeurs d'apparence et d'appartenance !... Ce que l'on a appelé "la droite décomplexée" est en effet constitué non seulement de cette "famille" d'ultra-friqués" mais aussi de tout un corps social "satellisé" autour de "l'astre dominant"...

    Mais... Soit dit en passant, parallèlement à la "famille" sociale aisée et arrogante d'une part, et à la "caste" sociale portée sur les valeurs d'apparence, de cette "droite décomplexée" ; il existe aussi une autre "famille" sociale tout autant aisée, tout autant arrogante, et une autre "caste" sociale tout autant portée sur les valeurs d'apparence... Celle là du côté de la "gauche pensée unique", la gauche des "2500 euro par mois voiture vacances maison équipements high tech bonne conscience émissions Télé grosse émotion"...

    À propos de ceux et celles qui regrettent Nicolas Sarkozy, j'attends de lire sur le Net des commentaires qui ne fassent point état de ce que je sais déjà pour l'avoir mille fois entendu... (de véritables "scies")...

    À propos de ceux et celles qui applaudissent à la gauche revenue et à François Hollande le "Président normal" (et dont je fais partie), j'attends de lire sur le Net des commentaires autres que ceux qui, d'une manière différente, ressemblent beaucoup au chant de ces "scies"...

    ... En somme, "quelque chose qui ferait preuve d'une certaine dimension de pensée, d'humanité, de courage de le dire, de vraie conviction personnelle"...

    (C'est -hélas- ce qui nous manque, dans ce monde de brutes, de crieurs de vérités, de slogans réducteurs et d'invectives de toutes sortes, qui est le monde dans lequel on vit au quotidien)...

    L'on peut avoir ses préférences, sa "vision du monde", ses phobies, ses violences, sa rage pure et spontanée, ses émotions, ses engouements et ses passions – et même "dans la foulée" ses réflexions lapidaires et épidermiques- il n'en demeure pas moins qu'il y a, qu'il peut y avoir... quelque chose au dedans et au dessus de nous-mêmes, de profondément humain et émouvant, bien plus fort en vérité, que ce que suscite " Voyage en Terre Inconnue" (par exemple)...

    ... C'est ce que j'appelle "la République au dedans de soi"...

    Cette "République au dedans de soi", belle comme les trois couleurs de notre drapeau : le rouge de la vie, le blanc de l'immaculé, le bleu du ciel...

  • "Les Français ... ... "

          Je n'aime pas (à vrai dire cela me gêne, m'irrite...) que les uns ou les autres, membres influents et charismatiques de chacun des partis, de chaque parti en fait... disent "les Français ont décidé que...", "les Français souhaitent -ou veulent- que...", "ce n'est pas ce que pensent les Français", etc. dans "ce genre là"...

    JE suis Français... Mais je ne veux pas que l'on décide (qui que ce soit) ce que je dois penser, ce que je suis "censé" penser...

  • Présidentielles 2012, bilan réel

    46 millions d'inscrits sur les listes électorales pour un pays de 65 millions d'habitants.

    9,2 millions d'abstentionnistes.

    2 millions de bulletins blancs ou nuls.

    Suffrages exprimés Hollande/Sarkozy : 34,8 millions.

    Suffrages exprimés Hollande/Sarkozy/blancs ou nuls : 36,8 millions.

    Hollande : 18 millions.

    Sarkozy : 16,8 millions.

    Le vote Hollande comprend : 10,5 millions de "pur Hollande" ; 1 million de voix Marine Le Pen ; 3,2 millions de voix Mélanchon ; 1,3 millions de voix Bayrou, et 2 millions autres (Eva Joly, Cheminade, Poutou, Arthaud, Dupont Aignan et indéterminés).

    Le vote Sarkozy comprend : 10 millions de "pur Sarkozy" ; 3,8 millions de voix de Marine Le Pen ; 1 million de voix de Bayrou ; 1,2 million autres et indéterminés.

    Hollande est donc élu par 18 millions de personnes en France, dont 10,5 millions de ce que j'appelle les "pur Hollande"...

    En face, juste en face de ces 10,5 millions de "pur Hollande", et l'on peut dire frontalement opposés, l'on y trouve "naturellement" les 10 millions de "pour Sarkozy" (il y a là à mon sens une véritable fracture, mais une fracture qui, selon les développements de l'actualité politique, évènementielle, sociétale et économique, est soit "à l'état latent" soit "en l'état de conflit")...

    En face, aussi, de ces 10,5 millions de "pur Hollande", l'on y trouve les 7,5 millions de personnes qui ont voté Hollande mais constituant en réalité deux forces d'opposition (l'une d'un million de personnes et l'autre d' 1,3 million) et une force de vigilance prête à se manifester, de 3,2 millions de personnes... Sans compter les 1,2 million "autres et indéterminés"...

    ... La démocratie est une expérience difficile et périlleuse, mais qui néanmoins, est essayée en tant que système de gouvernement et d'organisation de la société, depuis des temps immémoriaux, par quelques peuples sur notre planète, et cela en divers pays.

    Je pense que la démocratie ne peut évoluer vraiment "dans le bon sens", qu'au prix d'une expérience difficile et périlleuse... d'autant plus difficile, d'autant plus périlleuse...

    Nous sommes en 2012, après cette élection, en France... "dans une expérience difficile"...

    « Il y a dans la dureté du monde en dépit de sa violence et de tout le poids dont elle pèse sur nos existences, une certaine beauté.

    Cette beauté réside dans la faculté qu’ont les êtres vivants à survivre, s’adapter, évoluer, établir entre eux une relation intense et durable dans un environnement hostile.

    Qu’elle soit une fatalité ou non, la dureté du monde dans toute sa réalité est une nécessité. Sans elle, il n’y aurait jamais cette espérance si belle et si enthousiasmante d’un avenir meilleur, ni cette capacité qu’ont les êtres vivants à évoluer et à se perpétuer. »

  • Les deux incantations...

     

    ... Dans ce silence du Jour d'avant, encore tout empli de l'assourdissant vacarme de tant de jours qui ont passé :

    "Sauvez moi !... De ces mauvaises herbes qui envahissent mon jardin!... Tu me le sarcles, aussi ?

    Oh, l'an... durant lequel j'observai la valse lente des cloportes!"

    "Oh, l'an... durant lequel j'observai la valse gigotante pour un nouveau sacre, oh si !...

    Haut, l'an neuf qui vient!"...

  • Les yeux jaunes des crocodiles, de Katherine Pancol

         Après "Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi", je lis ces jours-ci "Les yeux jaunes des crocodiles", du même auteur...

    L'on y rencontre les mêmes personnages, mais quelques années plus tôt, à savoir Joséphine, Shirley, Iris, Josiane, Marcel, Zoé et Hortense les filles de Joséphine, et Antoine le mari de Joséphine, Philippe le mari d'Iris... Et le "Cure-dents", et "Chaval"...

    Je livre ici, un passage de ce livre, pages 234 et 235, qui m'a particulièrement interpellé...

    Cela se passe le matin de l'ouverture des soldes, au premier étage de la maison Givenchy (comme chacun sait "une grande marque") :

    "Une main aux griffes rouges et acérées vint se planter dans celle d'Iris qui poussa un cri et envoya, sans se retourner, un coup de coude furieux dans les côtes de l'assaillante qui couina de douleur.../...

    La main rouge traînait encore, tentant d'agripper, au hasard des poussées, ce qui se trouvait à sa portée (il s'agissait précisément d'un petit ensemble en soie crème ourlée de ganse marron, repéré par Iris)...

    Iris appuya de toutes ses forces avec le fermoir de sa gourmette et lui lacéra la peau. L'odieuse poussa un cri de bête blessée et retira sa main précipitamment. .../...

    Que ces femmes sont redoutables, lâchées dans la jungle des soldes! Elles avaient attendu une heure et demi sous la pluie battante, chacune serrant dans sa main le précieux carton qui lui permettait l'accès au saint des saints, une semaine avant Noël, en soldes extrêmement privés. Happy few, quantité limité, occasions à saisir, prix sacrifiés. .../...

    Des femmes d'industriels, de banquiers, d'hommes politiques, des journalistes, des attachées de presse, des mannequins.../... La voracité brillait dans leurs yeux. L'avidité, la peur de manquer, l'angoisse de passer à côté de l'article qui changerait leur vie! .../...

    Huit mille quatre cent quarante euros, dit la vendeuse en commençant à plier les articles dans de grands sacs en papier blanc au sigle de Givenchy. Iris tendit sa carte... (une carte GOLD, l'équivalent de "Visa premier" -600 euros de cotisation annuelle-)...

    En fait, on le découvre une page plus loin, la main aux griffes rouges et acérées est celle de Caroline Vibert, l'avocate qui travaille auprès de Philippe, le mari d'Iris...

    ... Certes, ces gens là, de "ce monde là"... Ne représentent qu'une petite partie de la population française...

    Mais il y a les autres, et qui eux, sont des millions... Et qui courent, se bousculent dans les magasins de différentes marques, et utilisent des cartes de crédit... avec la même voracité, la même avidité, la même peur de manquer, de ne pas être à la mode...

    ... Happy few, happy few... Tel est l'un de ces mots d'ordre qui fédère une population de consommateurs de tous âges... à dire vrai une population pour l'essentiel, de gens dont le niveau de revenus si modeste soit-il (mais surtout, la réserve de crédit) demeure encore suffisant pour pouvoir acheter tous ces produits, tous ces gadgets, tous ces vêtements, tous ces équipements de loisirs.... dont la plupart d'entre eux n'ont qu'une saison de durée, sont très vite "dépassés", et que l'on retrouve un beau jour dans l'un ou l'autre des innombrables vide-grenier dans toute la France...

    ... Les crocodiles qui infestent le marais putride, régurgitent les débris de ce qu'ils ont fini de digérer ; et des cohortes de poules d'eau, et toutes sortes de volatiles plus ou moins déplumés aux becs fureteurs et aux pattes griffues, se gavent des débris régurgités par les crocodiles...

    Et les yeux jaunes des crocodiles sont ces seules lumières, glauques et persistantes, qui dominent sur toute la surface du marais...

  • Le débat

         Serge Moati disait, avant le "Grand Débat" : " Il faut qu'une émotion se dégage et l'emporte"...

     Aucune émotion en fait, du côté de Nicolas Sarkozy ou du côté de François Hollande, à aucun moment du débat, ne s'est dégagée...

     C'était, de part et d'autre, dur, grave, et sans relâche, contre l'autre, et sévère. Et il y eut de surcroît, une violence qui se manifestait dans la crispation des visages et des regards...

     Et les costumes sombres tranchant sur un fond jaune orangé, "n'arrangeaient guère les choses"...

    Alors que s'achevait le débat vers 23h 15 j'ai pensé au salarié, à l'ouvrier, à l'employé, à 1350 euros par mois, qui devait "prendre à 4h du matin" : celui là, a-t-il suivi le débat?

    J'ai pensé à cette femme de 45 ans sans travail et percevant un RSA, à laquelle Pôle Emploi propose pour la Nième fois, une formation ne débouchant sur rien (soit dit en passant, certaines de ces formations ne sont autres qu'un stage ayant pour seul objectif "apprendre à se présenter auprès d'un employeur et mieux se valoriser")...

    Cela fait plus d'un an que nous assistons à cette bataille des Présidentielles, et cela se termine par d'immenses rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris et dans les grandes villes de France ; dans un "dernier round" d'invectives et de lâchage de boules puantes ; et dans une opposition, une crispation,  entre deux populations de chacune, dix millions de personnes...

    ... Je pense à Louis de Funès qui incarnait avec un talent inégalable, la "médiocrité française" : dans une certaine mesure il contribuait, en la dépeignant à sa manière, à la "conjurer"...

    Ces "bêtes de scène" et ces "amuseurs" surpayés et peopolisés qui ont remplacé nos plus grands humoristes, aujourd'hui ne "conjurent" plus rien : ils cristallisent les sensibilités et les émotions en donnant l'impression que "chacun peut s'y retrouver"...

    En fait, si l'on veut bien porter "un autre regard" que celui que l'on porte au quotidien à cause de tout ce que l'on nous force à voir... La France, c'est autre chose que la "médiocrité française"... et qui est plus proche de la relation par exemple, entre un Régis Debray et un Henri Guaino sur le plateau de "Ce soir ou jamais" du 1er mai dernier...

  • Les sans abri et les Marchés n'ont que faire des élections

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    ... Ceux là n'ont que faire du résultat des élections présidentielles... Et ne peuvent compter que sur la générosité et sur les initiatives d'un certain nombre des gens que nous sommes et qui avons "de quoi nous loger et de quoi nous nourrir"...

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    ... Et ceux là, ceux de la dictature des Marchés, ceux que les milliards d'euros ou de dollars rendent arrogants, insolents et indécents ; se moquent aussi, sinon encore plus que les sans abri, du résultat des élections...

    Et, parce que parmi les plus pauvres il y en a qui se font la guerre entre eux, parce que parmi les sans-travail il y en a qui ne cherchent pas du travail ; il y a parmi les "du bon côté de la barrière", ceux qui disent "il faut fermer le robinet" ou "ils n'ont qu'à être un peu plus solidaires entre eux"...

    Merde! Pour "trois pelés deux tondus" qui, de ci de là, "font les cons", alors qu'en vérité ce sont des millions de gens qui ne sont pas responsables de la misère dans laquelle ils se trouvent, faut-il, au nom de ces "sacro saintes valeurs et vertus morales" qui arrangent bien les "confortables", les "bouffeurs de cervelles d'agneau de nouvelle zélande" et les possesseurs de cartes et comptes bancaires à découvert autorisé... Soupçonner et flicquer tous les "sans travail" ?

    ... Il y a dans l'idée de "justice", dans l'idée de ces "valeurs et vertus morales", quelque chose d'assez écoeurant par moments ...

  • L'antisarkozysme

         Il y a dans l'antisarkozysme, d'un côté une médiatisation orchestrée et assourdissante qui se radicalise dans tous les corps sociaux ; mais d'un autre côté une "légitimité" qui s'impose ...

    Je me demande cependant si l'habitude de verser dans l'antisarkozysme n'est pas devenu finalement un réflexe, un "tic", dont on ne peut se défaire... Et si, aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette "habitude d'antisarkozysme" ne va pas, contrairement à toutes les prévisions sur une défaite de Sarkozy... Contribuer à la réélection de Sarkozy... (peu probable mais sait-on jamais?)...

    Ainsi pourrions nous durant encore cinq ans, "continuer à faire de l'antisarkozysme" !

    Ne le souhaitant réélu à aucun prix, je ne veux donc pas, durant les cinq ans qui viennent, vivre dans cette habitude d'antisarkozysme...

    ...J'écoutais ce samedi 28 avril sur France Culture, "la rumeur du monde". Tous les intervenants dans une argumentation particulièrement convaincante et d'une logique imparable, s'accordaient pour dire à quel point "c'est difficile pour Nicolas Sarkozy"...

    Nous nous acheminerions donc vers une victoire de François Hollande au second tour de ces présidentielles 2012...

    Ce qui m'amène à évoquer ce livre d'Eric Brunet "Pourquoi Sarkozy va gagner"... Et à me poser cette question : "après le 6 mai 2012, ce livre sera-t-il encore en vente dans les librairies"?... Si Sarkozy est battu...

    Pour envisager d'écrire et de publier un tel livre, il faut assurément "être sûr de ce que l'on avance" et il y a là, à mon sens, un risque énorme à prendre pour un écrivain.

    Ce livre aura eu cependant le mérite, au delà du fait qu'Eric Brunet se soit pour ainsi dire "fait l'avocat" de Nicolas Sarkozy, de s'être opposé à une forme parmi tant d'autres, de "pensée unique"... la "pensée unique" des médias, de toutes ces castes sociales hétéroclites et de sensibilités diverses toutes affiliées à une mode, à un courant, à une idée, à un "son de cloche dominant et assourdissant"...

    ... Je n'écris pas : "j'appelle à voter pour - - - "

    Je donne seulement ici comme ailleurs, mon sentiment personnel (qui est partagé par un grand nombre de mes compatriotes) : Nicolas Sarkozy ne correspond pas à l'image que je me fais d'un président de la république. Trop "people and consort's" dirais-je...

    Au moins, avec François Hollande, nous ne serons pas dans cette "représentation ostentatoire et outrancière"...

    À l'idée qu'au soir du 6 mai 2012, à la Télévision à 20h précises, pourrait se dessiner en moins d'une seconde tapante, le visage de Nicolas Sarkozy, et que l'on pourrait entendre "Nicolas Sarkozy est élu président de la république avec 50,3 %"... J'en suis horrifié... Cinq ans de plus "d'antisarkozysme viscéral quotidien" ce n'est pas une vie!

    Pour les gens qui "s'en foutent" (que ce soit Sarkozy ou Hollande)... ça sera "gérable" et ma foi, ils accueilleront la "nouvelle" quelle qu'elle soit, avec une certaine indifférence, sans "gueule de bois" le lundi 7 mai...

    Mais pour ceux et celles qui "ne veulent de l'un à aucun prix" (et dont je fais partie)... ça sera "très dur" !

    Si ce "50,3%" ne pouvait être qu'un "fantasme mathématique" !..

  • Le premier mai 2012 à Paris

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    MAIRIE DE PARIS

    Arrêté municipal

    En raison des difficultés de circulation automobile le 1er mai 2012, le Maire décide :

    -Que les secouristes interviendront en hélicoptère

    -La personne à secourir sera hissée sur une civière sécurisée, tirée par deux filins jusqu'à l'hélicoptère en position stationnaire