Articles de yugcib

  • la nature, une grande Ecriture

     

         Oui c'est vrai : la chouette qui fait caca par son bec en régurgitant une boulette de déchets,

    l'araignée qui suce sa proie entortillée dans le fil de la toile qu'elle a tissée... C'est peut-être "pas très conforme à nos idéaux humains"... Mais c'est la nature !

    Et la nature, c'est la plus grande et la plus vraie, la plus universelle de toutes les Ecritures !

    Une Ecriture qu'aucun humain, qu'aucun extraterrestre "humanoïde" ou autre, ne peut égaler de son talent le plus grand soit-il !

     

  • Pourquoi j'ai tant aimé le film " le huitième jour"

     

    ....Le film "le huitième jour", de Jaco Van Dormael, avec Daniel Auteuil et Pascal Duquenne... ?

     

    Les "éclopés de la vie", comme je dis... Ceux et celles que la vie n'a point gâtés, les infirmes physiques et mentaux, les trisomiques, les autistes, et d'une manière générale, les oubliés et les exclus de la "scène du monde", les humbles, les "petits", les filles et les femmes que personne ne regarde, les "passés à côté" de tous les regards et de tous les sourires, les enfants difficiles et les vieillards "à problèmes", toutes ces personnes qui ont "quelque chose à dire" et que l'on n'écoute jamais parce qu'elles le disent d'une manière qui dérange ou surprend... Oui, tout cela, chez moi, je le dis, c'est un thème "assez récurrent" et qui revient inévitablement un jour ou l'autre dans mes écrits, sous la forme d'une histoire vraie ou fictive, d'une anecdote, d'un récit ou d'une réflexion...

    C'est pour cela que j'ai tant aimé le film " le huitième jour", un film qui met en scène Georges, un trisomique...

    L'enfance et l'innocence blessée, une intelligence "différente", des émotions, un humour, des émerveillements surprenants et spontanés mais aussi des colères et des silences... et ces regards à nul autres pareils, ces affections démesurées, cette "injustice" qu'il y a, à devoir vivre "pas comme les autres" en particulier pour ce qui est "des choses de la vie sexuelle", pour ce qui est de tout ce dont tout le monde jouit... De tout cela oui, je dis le regard que je porte, l'émotion qui est la mienne, et la gravité de ma réflexion...

     

    ... D'ailleurs dans la seconde partie de mon livre "Grand Hôtel du Merdier" (éditions Alexandrie Online) , j'évoque un jeune homme d'une vingtaine d'années, un "tordu", un crasseux, un "dégueu", qui un matin alors qu'il touche le fond de la désespérance et de l'ennui, et en même temps le fond de sa crasse, une crasse épouvantable dont les détails scabreux sautent à la figure du lecteur... Va avoir soudain une "illumination"... Il va prendre une douche, se rendre chez un coiffeur, s'habiller, se faire "chic et beau", et rejoindre une jeune femme qu'il a connue dans un centre de vacances et qui, à la suite d'un grave accident, se trouve très lourdement handicapée... Il y a dans le récit, dans l'heure qui précède la rencontre, le trajet en métro, cette relation du regard avec les gens dans le métro, cette émotion et cette générosité qui surgissent, ces réflexions que ce jeune homme se fait...

    Et suivent bien sûr, d'autres détails "assez scabreux", de la visite chez la jeune femme, à la quelle il fait un "très chic après-midi"...

     

    ... Nous sommes bien là, dans ce récit et dans le livre tout entier en ses trois parties, d'ailleurs, dans la dimension peut-être la plus "Yugcibienne" qui soit !

    Dans une certaine mesure, je peux dire que le surréalisme (c'est à dire la réalité encore plus surréaliste et peut-être plus "heureuse" que la réalité) et une intention déterminée à l'autodérision... M'ont sauvé du désespoir.

     

     

  • Une mauvaise farce

     

    J'organisai ma mort afin qu'elle fût crédible...

    Mais je ne mourus point...

    Alors je sus...

    Tout ce qu'ils dirent.

    La farce était mauvaise, finalement...

    Il me fallut me "ré-exister"...

    Puisque j'étais censé être mort...

    Alors je fis comme si ne savais pas que je savais...

    Mais je n'en pensai pas moins...

    Je les aimais encore plus fort, je leur pardonnais tout...

    Enfin je les comprenais...

    Mais je n'étais plus "moi"...

    J'étais "un autre"....

    Un autre qui devrait sans doute, mais dans une "moins mauvaise farce", organiser sa mort... sans mourir".

     

     

    La farce était perverse

     

    J'acquis le pouvoir de faire mourir...

    Il me suffisait d'y penser très fort...

    À l'effacement...

    Et je les fis mourir donc...

    Mais ils ne moururent que comme je souhaitais qu'ils mourussent...

    Et sans mourir parmi ceux auprès desquels ils vivaient...

    Et peu m'importait que pour eux je fusse mort...

    Sans être mort...

    Et ayant dû me ré-exister...

     

     

     

  • Suite à "qu'est-ce qu'un bon interlocuteur" ...

     

         Un bon interlocuteur c'est parfois aussi, un personnage homme ou femme, avec lequel comme on dit « on n'a pas beaucoup d'atomes crochus »... En ce sens qu'une telle personne n'a pas du tout les mêmes repères et valeurs de sensibilité, de culture ou de « vision du monde » que nous...

    Oh combien il est plus facile d'aimer des gens qui nous aiment !

    Un bon interlocuteur c'est donc parfois quelqu'un qui, à sa manière, vous « botte les fesses de première »! Vous fait savoir sans l'envoyer dire, qu'il ne comprend rien à votre discours, et qui demeure imperméable à certaines de vos productions... littéraires, artistiques ou autres.

    J'en ai connu, de ces interlocuteurs là ! Je ne les remercie pas dans le sens du remerciement que l'on manifeste habituellement par une sorte d'intelligence qui fait dire en soi « il me fait réfléchir » ou « il m'a ouvert les yeux » ou encore « grâce à lui j'ai découvert que... »

    Si je devais vraiment les remercier, ces interlocuteurs là, c'est d'avoir pu me servir d'eux pour m'envoler encore plus loin et plus haut, mais pas avec les ailes de plumes qu'Icare avait collées derrière son dos pour s'approcher du soleil.

     

  • la chouette de Minerve

     

    "La chouette de Minerve ne prend son envol qu'au crépuscule" (Hegel)...

     

    Cette citation de Hegel ne me laisse pas indifférent... Mais j'ai du mal à en saisir le sens.

     

    "Nous ne pouvons savoir, nous sommes accablés d'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères" (Arthur Rimbaud)...

     

    Je saisis mieux le sens de cette citation d'Arthur Rimbaud.

    Je saisis assez mal je le reconnais, les développements de ces grands philosophes que l'on étudie en classe de philosophie... Il est vrai aussi que je n'ai pas fait d'études et que je n'ai à mon actif qu'un BEPC de 1964 !

     

    Je pense juste en ce moment, à cette scène du film "Out of Africa", où l'on voit des ourang outang assis dans la savane, écoutant sur un phonographe, un passage de Mozart...

     

    Minerve, ai-je appris sur Wikipédia, dans la mythologie romaine, est la déesse des arbres, des arts, des techniques de guerre et des sciences. Le portrait casqué de la déesse Minerve est l'emblème officiel de l'Institut de France... ça m'impressionne tout de même ! (Si j'étais l'un des "dieux" romains... en quête d'une compagne -non pas pour un soir mais pour "une éternité"- je "tomberais peut-être amoureux"... mais je ne dirai rien à personne et je ne tenterais pas de la séduire, Minerve)...

     

    Sur un sité dédié à la chouette, j'ai appris que :

     

    Chez les Grecs anciens, la chouette était dédiée à la déesse Athéna, Minerve...

    Parce qu'à Athènes, les chouettes abondaient...

    La chouette passe pour un oiseau coquet, soigné de sa personne. (Ancien Français : le verbe "choeter" signifiant "faire le coquet" (ou la coquette).

    La chouette n'est pas un animal anodin. À cause de son air insolite et de ses moeurs nocturnes.

    On peut dire du crépuscule qu'il est l'écroulement du jour... Ou plus symboliquement, la fin d'une époque, la fin d'un état, la fin d'une culture, la fin d'un ordre jusqu'à lors reconnu, la fin d'un mythe, la fin d'une forme de connaissance, la fin d'une croyance, et peut-être... La fin d'un leurre...

    Alors la nuit vient... Mais la nuit est peut-être douce, d'une douceur inconnue, étrange... et qui fait peur. Et la chouette, tout juste envolée, file dans la nuit comme une fine écharpe de femme, et la chouette n'explique pas la nuit dans le cri qu'elle pousse : elle fait de la nuit son jour et il nous faudra aller, nous aussi, par ce jour...

     

    ... Quand je dis "je tomberais peut-être amoureux" (de la déesse Minerve)... Il y a tout de même "un truc qui me gêne" : elle est la déesse des techniques de guerre, et je n'aime pas la guerre... D'ailleurs le mot Français "guerre" est un mot que je déteste (à la limite je conçois mieux si je puis dire "war"en Anglais, ou même "krieg" en Allemand)...

    Soit dit en passant, le mot de la langue Française que je préfère (et de loin) est "visage"...

    (En Allemand "das Gesicht", ou en Anglais "the face", ça me percute un peu moins)...

     

    ... "la déesse des techniques de guerre"... Oui, mais... S'il s'agit d'une guerre contre la médiocrité orchestrée et subie, et d'une guerre contre l'arrogance... Alors je suis "pour" ce genre de guerre...

     

    ... "La chouette, un oiseau élégant et coquet"... Donc, "chic"... Je pense bien évidemment à la Femme, à la Féminité...

    Mais, là aussi, dirais-je, "y'a un truc qui me gêne" : la chouette régurgite une boulette constituée de déchets... Alors ça, "c'est pas très chic"! J'imagine mal une jolie femme, bien habillée de surcroît, très soigneuse de sa personne... "faire caca par sa bouche"... !

     

  • On dirait que les dauphins ne meurent jamais

     

         Il n'est guère aisé d'applaudir avec une seule main...

    Sauf infirmité, nous avons bien deux mains et j'ai observé que tout au long du spectacle, l'on applaudissait très souvent...

    ... J'applaudis fort rarement... Notamment lorsqu'il faut, lorsqu'il se doit de "bisser"...

    Alors, applaudir d'une seule main ! Cela me serait encore plus difficile !

     

    Par contre, oui, par contre... J'irai bien à beaucoup d'enterrements avec une seule jambe... C'est à dire avec la moitié de mon cerveau où siège mon esprit...

     

    Soit dit en passant, les dauphins vivent et dorment alternativement avec la moitié de leur cerveau en activité...

     

  • "Je n'ai rien compris", dit-il, dit-elle...

     

         Il est certes plus heureux pour un artiste ou pour un écrivain, d'être sinon assez bien compris du public le connaissant et ayant lu ou vu l'une de ses oeuvres, et très bien compris de ses "fidèles" ; que d'être incompris et hermétique aux yeux de la plupart des gens qui ont pu découvrir l'une ou l'autre de ses oeuvres, et même aux yeux de quelques "fidèles"qui parfois s'interrogent sur le sens de l'une ou l'autre de ses oeuvres...

    L'on ne s'interroge jamais, par exemple, sur un livre de Christian Signol, de Jeanne Bourin ou de Barbara Cartland...

    Mais l'on s'interroge par contre sur l'oeuvre d'un Céline, d'un Kafka ou même d'un Kundera... qui ont un peu moins de lecteurs qu'un Signol, qu'une Bourin, qu'une Cartland...

    Est-ce qu'en leur temps, du temps de leur vivant, Rimbaud, Mallarmé, Eluard, ont expliqué, décortiqué dans le détail leur texte, en face de l'une ou l'autre de ces personnes qui, lisant le texte, "ne comprenaient pas" ?

    Est-ce que Dali ou Magritte, ont traduit en un langage simple devant un public ou un visiteur perplexes, le tableau qu'ils venaient de peindre ?

    J'imagine que les "pires" – des artistes et des écrivains- sont ceux qui, tant aux yeux du plus grand nombre que des intellectuels "consensuels", sont souvent incompris et, lorsqu'ils sont compris, dérangent...

    Il faut assurément en ce monde, des règles, des repères, de la logique narrative, de la construction, du concret, du "palpitant", des modes et des tendances comme dans l'habillement, du "perméable", du représentatif, de la "fable", du rêve, de l'émotion, du suspense... ou même parfois du "marginal reconnu" (même si l'on n'y comprend rien mais dans ce cas on fait comme si l'on comprenait)... !

    Un écrivain ou un artiste incompris ou perçu "hermétique" n'explique pas son oeuvre, ni l'un ou l'autre de ses textes ou de ses tableaux... Et lorsqu'il le fait occasionnellement, parce qu'il est sollicité ou attaqué, autant qu'il présente non pas ce qu'il écrit ou ce qu'il peint tel qu'il l'écrit ou le peint, mais tel que cela serait compris par le plus grand nombre... Avec bien sûr, la forme la plus épurée, la plus concrète et donc la plus perméable...

    C'est là, je crois, un renoncement... Un renoncement qui mure la porte d'un grenier aux souvenirs et aux inventions d'enfance, que d' accepter de concevoir une oeuvre certes "propre" et sublime si l'on peut, mais dans la grande lignée des oeuvres qui marquent une époque et font le "courant"...

     

  • La hantise de la fable, et de l'image

     

    ... J'ai assurément dans l'écriture, dans chaque projet ou réalisation d'écriture, une intention imagée..

    Une forme purement narrative et -ou- mélodramatique, me rendrait peut-être plus clair et plus accessible... Mais la communication mondialisée nécessite cette hantise de la fable, et donc l'obsession d'une simplicité réductrice, d'une formulation "à la portée de tous", ou encore d'un "effet produit"...

    Ainsi la "fable" est-elle, devient-elle, a-t-elle pour objectif, une "mise en scène" des situations, des personnages, des événements réels ou fictifs... Et cela, tout cela, afin que la "fable" puisse se vendre, séduire, se répandre, distraire...

     

    ...Une oeuvre, un récit, un texte, purement narratif me semble effectivement mieux approprié à ce que l'on pourrait définir comme étant une forme de communication mondialisée dans la mesure où cette communication, tout en se fondant en un langage ou en une écriture tout comme à l'intérieur d'un moule commun ; n'en serait pas moins en ce moule, une pâte épurée et donc débarrassée de poussières ou d'éclats inutiles...

    Mais je n'adhère pas personnellement, à la forme "mélodramatiquement arrangée" dans le discours narratif... Car il y a dans le mélodrame à mon idée, une assez nette tendance à la mise en scène "de valeur d'audience"... Ce qui convient tout à fait, d'ailleurs, à cette mode actuelle de "communication mondialisée" qui submerge toutes les cultures authentiques et intemporelles du monde...

    La "hantise de la fable", d'ailleurs, dans la "communication mondialisée", est devenue obsessionnelle, d'autant plus que, par l'audience que la fable génère, il se définit une valeur marchande...

    Je me demande tout de même parfois si une "intention imagée" dans l'écrit ou dans le dit, ne rejoindrait pas aussi une "intention de la fable"... Plutôt que de puiser naturellement dans l'imaginaire porté en soi tel un "terreau" enrichi de ressenti et travaillé sans relâche...

    Les surréalistes par exemple, dans leurs oeuvres, puisent-ils vraiment dans leur imaginaire "terreau enrichi de ressenti et travaillé sans relâche"? Dans ce que leur nature leur a donné ?

    Ou bien, pour quelques uns d'entre eux, n'ont-ils que la "hantise de l'image"? Qui est alors comme "la hantise de la fable" ?  

    ... Je pense que l'Art, même s'il puise dans l'imaginaire et dans le naturel que l'on porte en soi, s'il puise aussi pour une part trop importante dans la technique, n'est plus vraiment de l'Art, mais de l'artisanat... Ainsi le mélodrame et la fable, et aussi l'image, pour ce qu'ils procèdent de technicité plus que d'imaginaire et de naturel, plus que de ressenti et d'émotion et d'intuition, sont des "produits" plus que des oeuvres...

     

     

  • L'attente heureuse

     

         Il y a dans l'attente heureuse, comme une "petite éternité"...

    Et quelle plus belle, plus heureuse attente, que celle qui mène à ces visages amis approchant de jour en jour ou d'heure en heure jusqu'à cet ultime moment, peut-être le plus éternel, et qui fait penser à ces bourgeons ayant traversé une première nuit d'équinoxe de printemps avant d'éclore au matin en petites lèvres vertes encore fripées !

    Il y a dans ce moment, l'ultime, tout juste avant l'arrivée des visages, une "petite éternité"... Comme s'il était devenu impossible de mourir à ce moment là.

    Comment en effet, peut-on mourir lorsque l'attente heureuse, ainsi se prolonge ?

    On ne meurt jamais durant le temps d'une érection de bonheur et de bien être, ce temps qui précède la rencontre.

     

    ... Connaissez-vous cette expression : « J'ai vu Carcassonne » ou ses variantes : « As-tu vu Carcassonne », « Non, il (elle) ne sait pas ce qu'est Carcassonne », « N'a pas vu Carcassonne » ?

    Une manière un peu moins ordinaire mais néanmoins populaire , de dire

    « Je suis allé au septième ciel »...

    Eh bien ma foi, le temps d'une érection de bonheur et de bien être précédant Carcassonne, est un temps pour ne pas mourir et qui rend la mort incongrue, voire irréelle...

    Alors autant qu'elle dure, cette attente de Carcassonne...

    Carcassonne dont on aperçoit les tours autrement qu'en rêve, c'est à dire au vrai...

    ... Àl'âge de trois ans, j'entrevoyais déjà les tours de la vieille cité de Carcassonne : c'étaient les visages de mes cousines, le visage de ma mère, ces visages qui ont peuplé mon enfance... Aujoud'hui, les tours paraissent encore : elles sont crénelées du bleu que j'y vois dans le gris environnant, et les remparts de la cité sont comme des murs pour un merveilleux jeu d'escalade...

    ... Nous ne mourrons que lorsque nos émerveillements se seront décolorés.

     

    ... Dans « Au pays des guignols gris », mon premier livre, au début je crois, de « La Traversée » ; j'avais imaginé un ballon de gosse gonflé à bloc, qui n'éclatait jamais alors que le gosse ne cessait de souffler dans le ballon...

    Eridan, le personnage principal, disait à ses copains «une fois éclaté, le ballon pend tel un petit bout de caoutchouc déchiré et fripé »...

     

  • Le premier geste, le dernier mot

     

         "Avoir le premier geste et pas le dernier mot" [ Claude Lemesle ]

     

         Le premier geste, vraiment le tout premier, celui à partir duquel tout commence et ensuite peut durer...

    Le premier geste oui, celui qui à mon sens contient déjà tout ce qu'il exprimera... C'est celui du regard qu'un sourire éclaire...

    Le dernier mot quant à lui, n'ouvre aucune porte, ne résoud rien, n'est pas une réponse... Le dernier mot jeté comme pour clore un échange verbal, bat comme un méchant volet sur une fenêtre entrouverte...

     

  • Les cieux ne connaissent pas les dieux

     

         Il me siérait quelque peu que des "mordants"- ou des "mordantes"- néanmoins assez proches et soucieux du peuple de France (ils ne sont pas légion)... Perturbâssent de première un débat politique de dinosaures et d'éléphants qui depuis de longs mois déjà, surfent sur des vagues scélérates et font peur aux poissons, et font se bouffer les poissons entre eux...

    Ces dinosaures et ces éléphants ont du mal, beaucoup de mal, à admettre qu'ils ne pas des dieux...

    Ce ne sont point les dieux que les cieux retiendront dans les mailles et les voiles et l'infini dont ils sont faits, mais les étoiles... Toutes les étoiles, celles encore accrochées et dont la lumière paraît, celles dont la lumière ne parvient plus ou paraîtra, celles que les cieux feront naître, celles qui ont disparu, éclatées, et encore toutes ces naines noires, ou naines blanches ou géantes rouges...

     

     

  • L'arc-en-ciel

     

         Un site d'auteur ou d'écrivain n'est pas, à lui seul, pris dans son ensemble, une oeuvre littéraire...

    Mais il peut être un univers d'expression... De nos jours l'on écrit comme on parle, et l'on ne parle jamais comme l'on écrirait... Pour autant que l'on n'écrirait pas comme on parle...

    Il y a l'âme, il y a aussi l'intellect. Les deux iraient très bien ensemble... Mais il y a rarement une vraie symbiose, entre l'âme et l'intellect.

    ... Il ne reste peut-être de tout ce que j'ai écrit, écrit comme si je l'avais parlé en parlant comme j'écris... qu'un regard... Un regard qui n'adhère pas à une vision...

    ... Il était une fois dans la transparence de l'air en de nombreux lieux de ce monde, un arc-en-ciel suspendu comme un léger voile de brume, dont je percevais l'existence depuis ce coteau, ou cet arbre au bord du ruisseau, en particulier... Et parfois, cet arc-en-ciel venait à ma rencontre, tel une fine et jolie écharpe autour d'un visage de femme...

    Il vient à présent dans la transparence de l'air, en la plupart des lieux de ce monde, comme un arc-en-ciel décoloré se déposant en poussière sur mes épaules et dont je ne perçois le mouvement, depuis le coteau ou l'arbre au bord du ruisseau, que dans l'immobilité où je suis tout à coup figé...

    La transparence de l'air demeure cependant...

    Dans l'immobilité où je suis figé, il y a cet arc-en-ciel décoloré et de poussière de roches, tournant de plus en plus vite autour d'un noyau perdant de sa consistance peu à peu...

    Dans l'immobilité que je sens venir autour de moi, dans cette immobilité qui parfois m'étreint ; du bout de mes doigts encore électriques et brûlants, je cherche encore les plis de la fine et jolie écharpe autour du visage de femme ; je cherche à dire et dire encore, je cherche à passer, même de force, à travers l'arc-en-ciel décoloré dont la poussière de roches m'entoure...

     

  • Pensée du jour, 12 avril 2011

     

         Ah, que c'est beau, la liberté d'expression ! ça permet de s'envoler et de peindre le ciel avec ses ailes ! ... Des ailes qui parfois, sont toutes trempées de gouttes de gouache poisseuse projetées par de vilains barbouilleurs !

     

  • Un mot et une "petite phrase" à bannir !

     

         C'est fou ce qu'il y a d'ordinaire et d'universel, en chacun des êtres -humains- que nous sommes, au quotidien et sans doute durant notre vie tout entière...

    Mais dans cet ordinaire, dans cet universel, il y a aussi en chacun de nous, de l'unique... et parfois même, de l'exceptionnel...

    Un être humain n'est donc jamais ce qu'il est convenu d'appeller un "individu"...

    "individu"... Voilà bien un terme, un vocable, à bannir ! Qui fait référence à ce qui est perçu comme étant ordinaire – sinon vulgaire- et anonyme, en chacun des êtres à dire vrai, oh combien humains, que nous sommes ! Et qui occulte, voire nie, tout ce qu'il y a d'unique, et parfois même d'exceptionnel, en un être humain !...

    J'ai maintes fois relevé ce terme "individu", dans des essais, des chroniques, des articles de journalistes ou d' intellectuels... Plus rarement cependant dans des ouvrages de poésie ou de littérature, dans des romans d'écrivains...

    Ce qu'il y a d'ordinaire et d'universel en chacun de nous, au même titre que ce qu'il y a d'unique en chacun de nous... Ne fait jamais de nous ce qu'il est si consensuellement convenu d'appeller un "individu"...

    De même en est-il d'une expression "la France d'en bas",pour désigner les gens du peuple de notre pays la France, et qui fut à l'origine employée, médiatisée, diffusée par la presse, par les radios et par les télés, sous le gouvernement de Jean Pierre Raffarin...

    Cette "France d'en bas" que même les partis d'opposition, que tous les intellectuels ou presque, que tout un chacun dans ses propos au quotidien sur les sujets d'actualité, ont repris en choeur !

    "France d'en bas"... Voilà bien une "petite phrase" qu'il eût fallu, dès lors qu'elle osa paraître et "faire son effet", étouffer tout net en son oeuf ! Au lieu de l'ériger en un slogan repris en choeur par tous les partis politiques, avec l'adhésion et le concours des intellectuels et du peuple lui-même !

    Comme s'il n' y avait pas, contre tout ce qui est décrété et médiatisé "bas" ou "haut"... LA FRANCE ! Soit la France tout court! La France intemporelle dans la richesse de sa diversité culturelle et dans ses terroirs, la France de Voltaire et de Victor Hugo, la France de tous ces gens simples et doués de bon sens de nos villages et de nos campagnes ; la France de nos villes et de nos cités, de tous ces gens qui ne sont pas des "zombies" ou des "prototypes" de toutes pièces fabriqués par des intellectuels inféodés à l'ordre et à la pensée du monde...

     

  • Qu'est-ce qu'un bon interlocuteur ?

     

         Un "bon" interlocuteur, c'est d'abord quelqu'un qui agrée... Mais qui n'agrée point seulement parce qu'il aime ou encense...

    Il agrée, certes, mais il "fait la part des choses" comme on dit...

    Ensuite, un "bon" interlocuteur, c'est quelqu'un qui t'inspire... C'est à dire que par ce qu'il répond, par la question qu'il pose, par ce qu'il suggère, par l'idée qu'il apporte... Devient le "moteur" de ta création, éveille et dynamise ton imaginaire... Alors tu trouves des formulations et des images nouvelles, ton regard sur les événements, sur le monde et sur les gens et les choses de ce monde, évolue...

    En somme, un "bon" interlocuteur "t'existe"...

    Enfin, un "bon" interlocuteur, ce n'est pas quelqu'un qui n'intervient que "très occasionnellement" : c'est un assidu, ou du moins quelqu'un que tu rencontres assez souvent sur les chemins par lesquels tu voyages...

    J'ajouterais encore – et ce n'est point "si accessoire que cela, loin s'en faut"- qu'un "bon" interlocuteur n'est pas un "simple avatar plus un pseudo" dans un forum, et encore moins un "fantôme" (c'est à dire une personne se faisant passer pour une autre personne)... Mais un interlocuteur qui a un visage, un nom, et que l'on peut un jour ou l'autre rencontrer...

    ... Un croyant, Dieu "l'existe"...

    Un poète ou un écrivain, c'est l'interlocuteur qui "l'existe"...

    Rien de tout ce qui s'exprime, s'écrit, se "travaille"... ou "s'envole", ne peut demeurer à jamais figé, ne peut "s'exister" seulement par le monde que l'on porte en soi... Rien de tout cela n'est oeuvre achevée et définitive.