Articles de yugcib

  • La fourmilière incendiée

     

    ... Un jour j'ai imaginé cette "terrible histoire" (qu'en fait je n'avais pas écrite et qui était demeurée "seulement dans ma tête") ... Et qu'aujourd'hui j'écris...

     

    ... Un jeune garçon très polisson mais surtout "assez cruel dans son genre" incendie une fourmilière avec la flamme de son briquet après avoir aspergé toute la fourmilière à coups de bombe d'un aérosol inflammable...

    En un instant la fourmilière prend feu, et des millions de fourmis meurent... Mais quelques unes survivent et reconstruisent non loin de là une autre fourmilière... Cette fois, plus éloignée du bord du chemin où était passé le jeune garçon. Et la nouvelle fourmilière érigée derrière des buissons épineux dans un espace dégagé proche de trois ou quatre grands arbres, ne se voyait pas, du chemin...

     

    A dire vrai, chaque fois que je passe tout à côté d'une fourmilière - et surtout si elle est immense - je suis très ému et très grave, de pensée, à ce moment là ... Je vois ces petits êtres vivants et je me dis " quoiqu'il arrive, quoiqu'il survienne, fût-ce le pire, ils auront toujours cette capacité à assurer leur survie, même dans l'environnement le plus défavorable qui soit. Et en fonction de ce qui leur arrive, ils s'adaptent et, en quelque sorte, "se prémunissent" en prévision d'un danger qui les guette...

    En l'occurrence, ce qu'il y a d'absolument remarquable dans le cas de cette fourmilière incendiée par un jeune garçon cruel, c'est que les fourmis survivantes, comme d'ailleurs tous les êtres vivants non-humains, n'ont pas comme nous les humains cette notion de "bien ou de mal", de "vengeance" ou d'appréciation "morale" d'un comportement ou d'une action en particulier... Il y a "ce qui leur arrive" et de là, ils réagissent avec une sorte d' "intelligence" qui est la leur (et qui n'a rien à voir avec "notre" intelligence d'êtres humains)...

    Personnellement je trouve ça "très beau et très émouvant et d'une réalité qui te prend aux tripes"...

     

    Pour terminer, je dirais qu'en général, j'aime énormément les insectes, en particulier les coléoptères... Et jamais je ne déchire volontairement une toile d'araignée : je baisse la tête dans l'étroit passage, au dessous de la toile...

     

    ... J'aurais pu imaginer une suite à cette histoire :

     

    Comme par une sorte de moralité ou de justice se voulant ou s'affirmant "poétique"... Les fourmis survivantes reconstruisent leur fourmilière dans le jardin du garçon cruel...

    ... En matière de justice ou de moralité (selon ces "bons vieux concepts" si purement humains qui nous sont si chers et que pourtant nous trahissons si souvent)... Non, je n'irai pas jusque là... Jusqu'à imaginer que les fourmis survivantes reconstruiraient leur fourmilière dans le jardin du garçon cruel...

    Trop de poésie "lyrique" et donc "trop belle", nuit à la poésie en fait !

    Trop de "belle et émouvante morale" nuit à ce que je me risquerais à appeller "la vérité des choses"...

    L'idée du "Paradis" selon les religions... "tue le paradis" ! En fait je crois qu'il y a bien mieux, bien mieux encore que le "paradis" (et ça ressemble pas tout à fait à la fourmilière reconstruite dans le jardin du garçon cruel devenu "un ange"... par évolution).

     

    ... Il y a, je crois un "thème Kafkaien" (de Frantz Kafka) auquel je semble peu à peu me rallier - sans toutefois ériger ce thème ou cette idée en religion - c'est l'idée que "tout un jour sera retrouvé" et qu'une sorte de vérité (en fait une réalité) originelle, intemporelle et quasi éternelle nous deviendra accessible parce qu'elle nous sera comme rendue... Ayant été perdue dès notre naissance...

     

    Je pourrais encore imaginer dans la maison du garçon cruel, une réserve de sucre...

    ... La présence d'une provision de sucre - et éventuellement d'autres substances comestibles- dans la maison du garçon cruel, peut en effet être un motif "optionel" pour les fourmis survivantes qui décident - par une sorte d'instinct qui ressemble à de l'intelligence - de reconstituer une fourmilière à proximité de la maison du garçon cruel...

    Mais les fourmis et les êtres vivants non humains, n'ont pas je suppose, la notion du risque encouru pas plus qu'ils n'ont la notion de morale, ou de bien ou de mal fondé d'une situation... Ou alors, il s'agit plutôt d'une conscience instinctive et acquise du risque, et d'une "forme de morale" tout aussi instinctive et acquise à leur naissance (un capital génétique)... Ils "font", ils agissent et réagissent... Et s'adaptent... et donc se perpétuent... J'irais même jusqu'à dire qu'ils "s'immortalisent" eux-mêmes le plus naturellement du monde, par générations successives constituant un même "fil d'existence" ininterrompu...

    J'imagine que le garçon cruel n' aurait pas pris en compte le fait que les fourmis auraient pu ainsi, "lui faire un enfant dans le dos" en se réinstallant si près de sa maison... A tel point qu'il ne soupçonnerait pas même leur existence désormais d'une "discrétion" acquise par instinct (instinct-intelligence), soit une "discrétion" concrétisée par une construction qui n'aurait plus alors l'apparence de la fourmilière d'origine, mais l'apparence d'un tas de sable, de poussière ou de terre...

     

  • Une grande et profonde blessure

     

         De la radio-activité est présente dans l'eau de pluie en France, et en quantité supérieure à la normale quoique non équivalente à celle relevée après le passage du nuage de Tchernobyl dans l'Est de la France en 1986...

     

    Kurosawa avait imaginé en 1989, une catastrophe nucléaire à Tokyo (voir à ce sujet, la vidéo "Dreams" de 1990 d'Akira Kurosawa – Le mont Fuji en rouge)...

     

    Sur les 6 réacteurs de Fukushima, il y a en 4 qui à terme, vont fondre peu à peu et libérer tout ce qu'ils contiennent dans l'air et dans l'eau de l'océan et sur la terre et dans les sols... C'est au moins quatre fois comme à Tchernobyl mais réparti sur dix fois plus de temps...

     

    Le Japon en 2011 me fait penser à une très jolie jeune femme d'une élégance et d'une simplicité rares et émouvantes au possible, mais qui vient d'être atrocement défigurée... Mais cette jeune femme, on continue de l'aimer et de la serrer très fort dans ses bras...

     

    ... Si Voltaire, le "grand Voltaire"... A été si marqué au plus profond de lui-même par le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, et s'il a parlé comme il en a parlé, de cet événement, dans sa grande oeuvre demeurée comme immortelle... Alors, le petit Yugcib de vingt mille lieues d'écriture sur le Net au début du 21 ème siècle... A été lui aussi, "marqué à vie" par la catastrophe nucléaire du Japon...

    A défaut de la science et de la technologie et des savoirs que je n'ai point, à défaut d'être sur cette terre blessée un secouriste actif et compétant et doté de moyens de toutes sortes, je mets dans "cette affaire là" toute mon écriture de poète et de penseur que je pose avec une infinie tendresse sur les lèvres de tous ces êtres dans la détresse, comme pour leur effacer ces irradiations qui les marquent, comme pour les transformer, ces irradiations, en "innocentes cicatrices"... Si l'amour peut tout, alors que mon amour soit et fasse !

     

    ... À la suite de " Tokyo", le texte que j'ai dernièrement écrit...

     

  • Le printemps

     

         J'ai eu sous les yeux un jour, un livre dans une assez vieille édition, dont je ne me rappelle ni le titre ni l'auteur, dans lequel il était écrit que la région Ile de France servait de point de repère – ou de référence- en matière d'arrivée du printemps (floraison, germination, bourgeons, feuilles naissantes, jeunes pousses)...

    L'on y lisait par exemple que dans la région de Nice ou de Perpignan, au niveau de la mer dans les campagnes environnantes, tout ce qui est floraison, germination, bourgeons, feuilles naissantes, jeunes pousses nouvelles... Venait 20 jours avant l'Ile de France.

    Dans une page entière l'on pouvait voir une carte de France – en noir et blanc- très précise, et découpée en zones climatiques et géographiques, faisant état de l'avancement ou du retard de l'arrivée des feuilles, de la floraison générale...

    Ainsi pour les Vosges à partir de 600 mètres d'altitude moyenne, c'était indiqué " 25 jours après l'Ile de France" ... et de 300 à 600 mètres c'est à dire en gros sur le plateau Lorrain "10 à 15 jours après l'Ile de France selon les endroits...

    Pour l'Aquitaine on lisait " de 10 à 15 jours avant l'Ile de France, et 5 à 10 jours avant, pour la Touraine et l'Anjou...

    J'ai pensé alors, oh combien c'était vrai, en me souvenant de ces traversées de la France que je fis jadis en vélo, au printemps... Et bien des années plus tard, c'est tout aussi vrai, et les différences d'une année sur l'autre, si elles existent, ne sont guère importantes...

    Par exemple cette année en 2011, en Aquitaine, autour de Tartas dans les Landes où je demeure, je vois que les feuilles sont naissantes, toutes petites et un peu fripées encore, depuis très exactement le 29 mars... et en seulement deux jours, le 31 mars, on voit bien l'évolution rapide de la floraison, de la germination, de l'arrivée des feuilles sur les arbres... Certes certains arbres prennent plus tard leurs feuilles, mais d'une manière générale on commence à voir du vert partout...

    Alors j'imagine qu'en Ile de France, ce sera vers le 10 avril environ... Et dans les Vosges à partir de 600 mètres d'altitude moyenne, ce sera vers les tous derniers jours d'avril voire début mai...

    Quelle "mécanique" tout de même, que la nature !

    Le printemps ?

    Ce n'est point seulement – ou parce que l'on le veut ou le décide ou le suggère – "le printemps des poètes"...

    C'est le printemps pour la vie tout entière, pour tout le monde vivant... Et les poètes n'y sont guère pour grand'chose dans "cette affaire là"... Même s'ils nous font de "magnifiques monuments littéraires" !

     

  • Le débat sur la laïcité en France

     

         Je n'ai pas suivi dans le détail les derniers points essentiels de l'actualité en France et ailleurs ces derniers jours, ayant été fort occupé par diverses activités personnelles...

    En ce qui concerne par exemple le débat sur la laïcité en France, qui doit se tenir le 5 avril prochain, une question au moins me vient à l'esprit :

    Est-ce que Nicolas Sarkozy et Jean François Copé sont les "fer de lance" d'un projet de révision – ou de modification- de la loi de 1905 ?

    On entend dire qu'une partie de la Droite parlementaire (l'UMP) serait favorable, avec Nicolas Sarkozy et Jean François Copé, à une modification plus ou moins importante de la loi de 1905, et selon leurs dires, à des "adaptations" en fonction de l'évolution et de l'implantation de différentes religions dans le "tissu" social et urbain (notamment la religion Musulmane)...

    Est-ce bien de cela qu'il s'agit ?

    D'où ce débat, prévu le 5 avril prochain...

    J'ai su comme beaucoup de Français – car quoique l'on fasse, les informations nous "tombent quand même sur la tête" à un moment ou un autre – que François Fillon et d'autres personnages politiques de la famille UMP ne se rendront pas à ce débat...

    Outre les perspectives et les ambitions personnelles des uns et des autres avec pour horizon l'élection présidentielle de 2012 et les élections législatives qui s'ensuivront (positions -clés, mandats, pouvoirs, influence et tout le bénéfice à en retirer en matière de certains privilèges )... Il n'en demeure pas moins qu'il reste tout de même dans cette "affaire là", de la part de François Fillon et de ceux qui le suivent – j'ose l'espérer – un vrai choix que l'on ne peut mettre "en parallèle" avec d'éventuelles ambitions personnelles...

    Et je rapproche dans mon esprit, ce choix de ne pas participer au débat sur la laïcité en France, de la décision prise en commun de toutes les chefs religieux, de signer un manifeste pour que rien ne soit changé à la loi de 1905, et de considérer donc ce débat comme lettre morte...

    Je salue donc, avec une certaine gravité et une certaine émotion, ce front commun de toutes les grandes religions de France...

    J'ai toujours pensé au fond de moi, que les Chétiens, que les Musulmans et que les Juifs, dans leur ensemble, sincèrement coyants et ayant en eux une certaine capacité d'amour et de pensée "humaniste"... Ne posent absolument aucun "problème sociétal", sont des gens "parfaitement fréquentables" avec lesquels "il fait bon vivre", ne sont jamais "à cran" à cause de telle ou telle chose qui n'a pas été prévue pour eux, se révèlent souvent intelligents de coeur , discrets, sans arrogance, sans ressentiment...

    Par contre ce que j'appelle les "durs des durs", c'est à dire -et je le dis- les "emmerdeurs", de quelque religion qu'ils soient, ceux là, eh bien ma foi, il faut qu'ils s'écrasent ! Qu'ils cessent eux, de poser des problèmes ! Et il me semble "hors de question" que l'on puisse envisager de "baisser le pantalon" pour satisfaire des exigences qui contreviennent à cette "loi d'amour" qui est le fondement même de toute religion et de toute pensée humaniste...

     

    ... Lors de promenades en vélo sur de petites routes de campagne, il m'arrive de passer devant des habitations isolées entourées de vastes espaces non fermés, donc totalement ouverts de tous côtés, et de devoir être confronté parfois à des chiens "peu commodes"... Et j'ai observé que, passant devant de tels chiens sans manifester de geste de défense, d'agressivité à leur égard ou de quelconque menace du pied, de la pompe de mon vélo... En général ces chiens ne me sautent pas dessus et demeurent tout simplement menaçants en aboyant très fort et montrant les dents... Puis s'en retournent dans leur domaine...

    Par contre si je descends de vélo, si je menace et me montre offensif en brandissant le pied ou la pompe de mon vélo, ou encore un bâton que j'aurai pu ramasser par terre à proximité immédiate... C'est là que "ça se complique"... Et que le chien alors, cherche à mordre.

    Je pense à ces "durs des durs" des religions (de toutes les religions) qui manifestent leurs exigences avec une détermination assez violente et avec une insistance particulière... Et dont on surdimensionne l'importance et la pertinence qu'ils se donnent et affichent haut et fort...

    Mettre du "répressif" et barder de dispositions dissuasives ou "adaptées", une loi qui existe déjà depuis 1905 et qu'il a fallu trois siècles pour mettre au point... Et cela afin d' empêcher les "durs" de nuire, ne peut à mon sens que conforter ces "durs" dans leurs principes et les pousser à agir : faire cela, instituer cela, c'est "apporter de l'eau à leur moulin", et c'est donc, d'une certaine manière, comme "baisser le pantalon" en face de leur arrogance et de leurs exigences... Car tôt ou tard alors, ils auront "beau jeu" d'accréditer l'idée – qui va se répandre comme une traînée de poudre- que leur religion se trouve menacée, et par voie de conséquence, l'ensemble des personnes qui pratiquent cette religion...

    Méfions nous de ces "foudres de guerre" qui provoquent des molosses mais en réalité abdiquent en brandissant le bâton et en tapant sur le museau ... Car le molosse une fois qu'il a mordu devient le maître du terrain et impose désormais sa loi...

     

  • La bulle de roche

     

         Un autre thème, celui là "assez récurrent" dirais-je... C'est celui de la "bulle de roche"...

    Je me voyais prisonnier à l'intérieur d'une sphère creuse et rocheuse, d'une épaisseur incommensurable...

    Ce "prisonnier" en fait, même si j'étais celui là, aurait pu d'ailleurs être n'importe quel être humain de ce monde...

    Et il existe une "variante" à ce thème de la "bulle de roche"...

    C'est un cosmonaute enfermé dans une "capsule de survie" (une sorte de chaloupe de sauvetage jetée depuis le bord d'un grand vaisseau spatial en perdition)...

    Et la "capsule de survie" erre définitivement dans un espace infini dans lequel jamais ne surviendra un vaisseau traçant sa route, du moins à proximité ou à portée du malheureux cosmonaute irrémédiablement condamné à mourir tout seul et très loin non seulement de ses semblables mais aussi de tout être vivant et intelligent...

    Revenons à la "bulle de roche"...

    Très curieusement, l'intérieur de la sphère rocheuse est "éclairé"...

    Éclairé comme en plein jour mais bien sûr sans soleil ou sans source de lumière...

    Une "aberration" en quelque sorte, que cette clarté de jour à l'intérieur d'une sphère rocheuse...

    La paroi est rugueuse, son aspect est celui d'un "ciel intérieur" de même composition que celle d'un bunker de côte Atlantique du temps de la seconde guerre mondiale, mais plus rugueux encore, avec des cailloux et des éclats de cailloux incrustés dont certains de ces cailloux d'ailleurs, semblent briller comme des pierres précieuses, ou sont coupants au toucher...

    L'intérieur de la sphère rocheuse est assez vaste pour qu'un homme puisse s'y tenir debout sans devoir se baisser ou se cogner la tête, et étendre ses bras entièrement...

    Il peut aussi se rouler en boule comme un chien, un chat ou un foetus, et s'endormir...

    Quelque part sur la paroi rocheuse, il y a un trou de très petite dimension par lequel s'écoule de l'eau...

    De l'eau qui suinte...

    De l'eau qui sourd par petits moments espacés dans le temps afin que l'être enfermé puisse se maintenir en vie, mais dans une solitude absolue et définitive...

    Jusqu'à ce qu'il meure...

    ... Dans la "capsule de survie", le cosmonaute écrivait dans un journal de bord dont personne jamais, n'aurait connaissance...

    ... Dans la "bulle de roche", l'être enfermé pensait et parfois parlait, alors que l'épaisseur de la roche était incommensurable...

    ...Mais il y avait tout au long de la paroi rocheuse, comme à l'infini, tous ces univers microscopiques contenus et répartis dans chacun des grains de poussière agglutinés en cailloux et éclats de cailloux...

    Tous ces univers microscopiques peut-être habités de mondes vivants...

    ...Mais il y avait dans l'univers infini sans la moindre vie ni intelligence interlocutrices tout autour de la "capsule de survie" du cosmonaute...

    Comme une sorte d' "oeil écoutant" -peut-être- le journal de bord du cosmonaute naufragé...

     

  • La symbolique de l'ascenseur...

     

    Qui ne cesse de descendre ou de monter.

     

         J'ai souvent évoqué d'une manière ou d'une autre, cette idée de l'ascenseur qui n'arrête pas de descendre... ou de monter.

    ... Je suis par exemple, au 4 ème étage d'un immeuble et, le plus naturellement du monde, J'appuie sur le bouton "Zéro" c'est à dire celui du rez de chaussée...

    Le rez de chaussée est l'endroit où EST le monde, avec ses entrées et ses sorties donnant sur les rues, les places, les avenues... Et c'est donc le lieu où tu rencontres le monde, les gens, la vie...

    C'est l'endroit, le rez de chaussée, qui en premier lieu, est celui dans lequel il me vient à l'idée de me rendre...

    ... Mais l'ascenseur ne s'arrête pas au "Zéro"...

    Il continue de descendre...

    Premier sous- sol, deuxième sous- sol, troisième sous- sol...

    Jusque là, "pas de panique" : le mur entre les premiers sous- sols est bien clair, de couleurs douces et unies, presque lumineuses, et il y a un bon éclairage bien vif dans l'ascenseur...

    Les sous- sols ?

    Je pense aux parkings pour voitures...

    Ou à des espaces sous-terrains de marchés et de boutiques dans lesquels il me sied peu de me rendre parce qu'ils sont bruyants et regorgent de toute la "bimbeloterie" du monde...

    ... Mais l'ascenseur ne s'arrête toujours pas...

    À partir du 7 ème sous- sol, "ça se complique"...

    Le mur devient sale, délavé, écorché, parcouru de coulures et étoilé de taches ...

    La lumière dans l'ascenseur clignote, tremblotte, et même par moments s'éteint...

    Nième sous sol...

    Tout devient noir et fétide...

    Il n'y a plus de mur...

    Seulement un espace vide, noir, humide et chaud...

    Et dégageant comme une haleine pestilencielle, étouffante...

     

    ... Ou au contraire :

    j'appuie sur le bouton "Zéro", me trouvant au 4 ème étage...

    Mais l'ascenseur ne descend pas...

    Il monte...

    Je ne sais pas combien il y a d'étages dans l'immeuble...

    Je sais seulement que l'immeuble est très haut, si haut que depuis la rue tout en bas, on n'en voit pas le sommet...

    Et qu'enfin parvenu au tout dernier étage – si l'ascenseur ne n'arrête pas avant- (et il ne s'arrêtera pas)... Il y aura ce long, très long couloir aux murs "blanc-hôpital" avec tout au fond, ces WC louches qui sentent mauvais, aux portes qui battent derrière lesquelles des ombres suspectes semblent embusquées et prêtes à surgir en silhouettes sans visages...

    Et ce silence indéfinissable, cette lumière cependant de jour, de plein jour de soleil, mais dont la clarté au lieu de rassurer, oppresse...

    Bien sûr, à tous les étages il y a des WC, des murs blancs qui font moins "hôpital"...

    Mais à mesure que l'ascenseur monte, la lumière du jour dans le long couloir, devient encore plus oppressante, plus inquiétante... D'autant plus que le silence, par moments rompu par de petits bruits métalliques ou de claquements secs de portes ou de fenêtres mal fermées, et comme habité de voix à peine audibles, exerce une pesanteur insupportable...

    L'un après l'autre les étages se succèdent...

    Mais l'ascenseur ne cesse de monter, de monter très lentement...

    Et à chaque "étape" c'est une porte vitrée de plus en plus large qui apparaît, et au regard s'élargit la perspective du long couloir...

    C'est presque un arrêt, à chaque fois...

    Il suffirait même, peut-être, de pousser la porte vitrée...

    Mais non, l'ascenseur ne s'arrête pas...

    Et par la porte vitrée à chaque fois de plus en plus large, apparaît le couloir aux murs blancs...

    Mais la porte vitrée en fait, n'est pas "plus large"...

    Elle paraît "plus large"...

    Il y aura bien...

    Le dernier étage...

    L'ascenseur s'immobilisera alors...

    L'insoutenable et oppressante lumière...

    Lumière de jour pourtant...

    L'écrasant et angoissant silence...

    Les WC louches, les portes qui battent et ces ombres prêtes à surgir en silhouettes sans visages...

     

    ... Cette symbolique de l'ascenseur qui ne cesse de descendre ou de monter...

    Me fait penser au "Château", de Frantz Kafka... Ou encore au "Procès", à la "Colonie pénitentiaire", à la "Métamorphose", à "L'Amérique"... du même auteur.

     

     

  • De la capacité d'amour portée en soi...

     

    ... Ce que je dis être "le meilleur de soi-même" – de tous les "meilleurs" possibles de soi- ne peut être que la capacité d'amour que l'on porte en soi d'une manière qui nous est personnelle et ne ressemble pas à une autre, même tout à fait égale...

    Il est évident que la capacité d'amour que l'on porte en soi, est "variable" d'un être à l'autre... Mais elle existe toujours.

    ... Ce que je dis être la "dureté générale du monde", est inégalement répartie selon les endroits, les lieux, les peuples du monde, et l'environnement relationnel qui existe en tel ou tel lieu... Elle est aussi, diffuse, imprécise, larvée ; peut prendre des formes diverses et éclater comme l'orage...

     

  • Le ciel ne nous tombera pas sur la tête...

          ... Nous sommes déjà dans son noir et dans son bleu...

     

         Rien ne me fait peur, de tout ce qui peut m'être dit...

     

    Les polémiques "à n'en plus finir" me "pèlent", les acidités et les perfidies, les controverses du genre "anti/anti" et les "coups de bambou -ou de savate- sur les fesses me "bassinent", certes...

     

    Mais... Mais vous êtes DIEU, vous tous qui me lisez... Et je suis "très croyant en vous"... Moi, l'incroyant et l'irreligieux ! Le pourfendeur des Mythes, des compètes et des vases sacrés...

     

    Alors quand j'écris, quand je diffuse... C'est comme si je "priais"... Et la prière, c'est une conversation, un dialogue... Pas un monologue devant un mur nu ou devant une glace qui reflèterait mon visage...

     

    Quand je serai mort, je ne prierai plus...

     

    Petit, je priais déjà... J'avais "des tas d'questions".

     

    Le "ciel qui tombe sur la tête" dirais-je (celui dont les Gaulois avaient peur qu'il ne tombe)... C'est : " que l'ascenseur ne cesse de descendre 7ème sous-sol, Nème sous-sol puis tout noir tout fétide... ou ne monte jusqu'au Nème étage où il y a les WC louches qui sentent mauvais et des portes qui battent avec des ombres derrière... OU... que mes émerveillements se décolorent !"

     

  • Tags et petites pensées, jeudi 24 mars 2011

     

         L'écriture – en tous les cas et sûrement la mienne- ne peut se faire, ne peut prendre "vingt mille lieues sur la Toile"... Sans l'existence, sans le propos, sans tout ce que disent ou écrivent les autres...

    Le silence, l'indifférence, la non réponse, l'absence qui subsiste... Me "coupe la respiration", c'est à dire l'écriture...

     

                                                                                                                                                      +++

     

         Les "Grands de ce monde"... Et les "Tout-Petits de ce monde", ont une chose en commun :

    le meilleur d'eux-mêmes...

    Mais peut-être faut-il s'approcher au plus près, des "Grands" comme des "Petits"... Pour le voir, ce meilleur d'eux-mêmes...

     

                                                                                                                                                          +++

     

     

         Il y a dans le silence, une pesanteur invisible et indicible, mais néanmoins omniprésente et qui déstabilise le regard que l'on porte sur les gens et les choses... Et qui aussi, met à mal nos certitudes et nos croyances ; rend incertains nos repères...

    Le silence est comme un voile de particules "radio-actives" dans notre ciel, dont on ne sait et ne saura peut-être jamais, lesquelles de ces particules seront longtemps présentes et quels en seront réellement les effets durant notre vie...

     

  • Une technologie devenue essentielle dans notre vie quotidienne

     

    ... C'est cette technologie là à laquelle nous sommes habitués : cette technologie de la communication qui a commencé au début des années 90 du 20ème siècle par les premiers téléphones portables "préhistoriques", et qui par la suite a vu se développer la technologie de la transmission de l'image, du mouvement, du son ; l'arrivée du numérique, et le Wifi, le 3G, 4G... Le haut débit pour l'internet, les smartphones... Et sans cesse des disques dur de plus grande capacité de stockage, Facebook, les réseaux sociaux, les blogs (à partir surtout de 2005), et les forums du Net...

    Bientôt ce sera en "3 dimensions" (les télés, les ordinateurs, les i-phones)... Ah, j'oubliais : il y a encore "Web Cam"... Les "chats", les visio conférences...

    Désormais s'entremêlent virtuel et réel... Quoiqu'il n'existe pas encore de "technologie de transmission olfactive" ! Ni encore, en dépit de "capteurs sensoriels", une réelle communication de contact épidermique !

    Bientôt, encore, ce sera l'image holographique : plus besoin d'écran LCD ou plasma ! L'image, le son, le mouvement, les visages, les paysages, l'intérieur de ta maison là où tu te trouves... s'inscriront dans l'air même, devant ton ordinateur sans écran en option, devant ton téléphone portable, ou ton i-phone !

    Quand j'étais petit, déjà je rêvais d'une sorte de téléphone dans lequel on pourrait voir le visage de la personne "au bout du fil"!

    Quand je serai très vieux, et que j'aurai un visage ravagé, je pleurerai peut-être en voyant ce dont j'ai rêvé petit, parce qu'alors, il faudra que je me fasse à l'idée de devoir quitter tout cela... Tout ce qui fait que sans cela, mon écriture n'aurait peut-être pas existé...

     

  • La porte qui claque et se ferme

     

         Et si, ce que tu croyais être sorti du meilleur de toi-même... Ne l'était point, ce meilleur ? Du moins, pas toujours ?

    Et si, ce que tu croyais être sorti du pire de toi-même... Ne l'était point, ce pire ? Du moins, pas tout à fait aux yeux de qui te connait ?

    Se connaître soi-même est une entreprise difficile...

    C'est la raison pour laquelle les Autres sont essentiels... Comme Dieu pour un croyant...

    Entrer déplaisant dans le regard de quelqu'un qui à peine te connaît, est certes, peu confortable : ainsi claque et se ferme une porte à notre passage... Une porte que par la suite on n'essayera jamais d'ouvrir...

     

  • Une impuissance tragique

     

         La dureté générale, permanente et quotidienne du monde ; la dureté dans les rapports de communication, la dureté dans les jugements et dans les comportements, la dureté avec laquelle on parle des gens qui ne sont pas forcément présents quand on parle d'eux... Me fait toujours très mal et j'en arrive à ne plus pouvoir la supporter.

    Cette dureté ne me révolte pas cependant... Se révolte-t-on contre la violence du vent ? Contre la violence de la nature ?

    Cette dureté générale du monde est le " sens commun ", le sens habituel : c'est ainsi que fonctionne le monde tout entier... Il n'y a donc pas lieu de s'en étonner.

    Le désespoir le plus profond à mon sens, que l'on peut avoir, ne vient pas de la dureté du monde mais de l' incapacité du meilleur de nous-mêmes à changer la vie que nous vivons, à changer la vie des êtres que l'on aime... Ne pas dire par exemple, au moment où il faudrait le dire, tout le bien que l'on sent, que l'on sait ou que l'on découvre en l'Autre... Ne pas exprimer ce qui peut être attendu par l'autre. Il y a bien là une impuissance tragique de cette capacité d'amour en nous qui pourtant existe, mais se trouve arrêtée dans son élan, ou figée dans le silence, ou retenue par timidité ou pudeur... Cette impuissance est d'une pesanteur extrême et c'est ce qui m' a le plus bouleversé dans la vie que je traverse... Et le plus interrogé aussi...

    J’ai senti la philosophie et la littérature impuissantes, stériles, en face de cette incapacité du meilleur de soi-même à changer sa propre vie et la vie des autres... Lorsque survenait cette incapacité... Et elle survient toujours, l'incapacité, parce qu'il y a dans ce "meilleur de soi-même" comme une sorte de "contre-poids" – ou de pesanteur- constitué de la somme de toutes les "vérités" que l'on s'est faites et qui ne peuvent être forcément et logiquement appliquées, précisément, pour "changer la vie des autres"... ou changer sa propre vie...

     

     

  • Quand passent les nuages

     

    Quand passent les nuages, le bec des cigognes s'enturbane d'un voile de poussières mortelles...

     

    C'est aujourd'hui... ou demain – à vrai dire peut importe- que passe au dessus de la France le nuage radio-actif venu du Japon après avoir fait le tour de la Terre... Et comme les réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima "fumeront" encore dans les jours qui viennent, un autre nuage, puis un autre encore, fera de nouveau le tour de la Terre...

    Le 30 avril 1986, quand le nuage de Tchernobyl est passé au dessus de l'Est de la France, il fut dit que "ce n'était pas dangereux" (alors que cela le fut en vérité)...

    Que croire ? Qui croire ?

    Les "Dieux" qui se sont imposés avec leur religion "le pognon", se foutent de nous tous... Il faut que le Marché puisse se tenir en tous lieux de la Terre, que "la boutique tourne et que les tiroirs-caisse" se remplissent...

    Les "Anges" qui se sont imposés avec leur religion "la pensée sécurisante" – et se sont parés de crédibilité scientifique- ne se foutent pas de nous, du moins pas tout à fait... Mais les "Dieux" leur ont lié les ailes pour les garder dans la "céleste demeure"...

     

    L'eau du robinet à Tokyo vient d'être reconnue impropre à la consommation pour les bébés...

    Il est dit que ces particules radio-actives, à mesure que les nuages les porte au loin, se dispersent et "deviendraient donc moins dangereuses"... Mais comment en vérité ces particules deviendraient "moins actives" simplement parce qu'elles sont plus dispersées dans l'espace ?

    "Les sols, les végétaux, ne conserveraient que durant quelques années -au pire- des éléments radio-actifs tels que le césium ou le plutonium"... (pour l'iode, ce serait "quelques semaines")... J'en doute !

    Ces "Dieux" cependant, nous y croyons, même si nous n'adhérons pas à leurs religions... Car sans eux, le monde ne nous sempble pas possible, ni tout ce dont on jouit et où l'on se vautre, avec la grande peur permanente et entretenue, de tout perdre...

    Ces "Anges" nous les écoutons car ils nous disent ce que nous voulons entendre, alors qu'ils se taisent par ailleurs au sujet de ce qu'il nous déplairait de devoir subir...

     

    ... Pas un seul nuage dans le ciel d'Aquitaine ce mercredi 23 mars... Ni je crois bien, dans le ciel de la France entière...

    Et sous la houlette des "Dieux", bénis d'azur et de lumière printanière, les "Anges" en toute sérénité peuvent donc souffler dans leurs trompettes, les airs qui bercent les mortels que nous sommes en ces saisons d'enfer qui viennent...

     

  • Tous ces êtres...

     

    Tous ces êtres qui nous attendent et que l'on ne touche jamais ni d'un mot ni d'un regard ni d'un doigt...

    Tous ces êtres qui passent et sur lesquels nous "confettisons", silhouettes proches ou lointaines qui n'entreront jamais en notre fête...

    Il est vrai aussi que la fête peut se faire bruyante, sans manèges enchantés, ou si troublante ou si étrange que personne ne s'y arrête...

    Toutes ces attentes que l'on a et qui mordent dans le silence !

    Tout ce qui nous vient d'ici ou d'ailleurs, d'elle ou de lui, d'eux, de tous ces visages... Et qui sombre dans une indifférence entretenue...

    Et il n'y a qu'une fois, une seule fois...

    En une seule vie...

    En une seule traversée...

    L'attente, la volée de confettis...

    Le silence mordu...

    L'indifférence comme la poussière effaçant les traces de nos pas...

    Et les traces de leurs pas...

     

  • Un être, un peuple, un pays

     

         Tel un enfant à l'instant de ce qui le met en joie ou en détresse, à l'instant de ce qu'il découvre, à l'instant de la pensée ou de la question qui lui vient...

    Tel un enfant en cet instant qu'il vit et dont il perçoit tout ce qui fait être cet instant... Je pense à ce qu'il peut y avoir de clairvoyant et de grave en même temps – et sans le support du raisonnement- dans le regard d'un enfant...

    Celui ou celle qui n'est plus un enfant en cet instant mais a encore à l'esprit qu'il le fut...

    S'enlise – ou se fige – dans ce qu'il croit être une vérité qu'il porte en lui ou en elle... Une vérité qui entre dans ce qui lui fait une "beauté intérieure" en laquelle il, elle, trouverait sa foi...

    L'instant s'en va, puis s'éloigne peu à peu dans le temps, et il demeure ensuite cette permanence du souvenir de l'instant... Et aussi cette permanence d'une vérité et d'une beauté portées en soi...

    Ainsi en est-il de l' Être en particulier... Ainsi en est-il de même d'un peuple ou d'un pays...

    Alors vient l'enlisement et, avec l'enlisement, une indifférence ou une cécité en face de ce qui est une "autre vérité" ou une autre "beauté intérieure"... Cela peut même aller jusqu'à la négation de cette "autre vérité" ou de cette autre "beauté intérieure".

    Que les êtres et que les nations soient fiers, cela se peut... Et c'est beau !

    Mais que les êtres, et que les nations s'enlisent ou se figent dans la vérité et dans la beauté qu'ils portent en eux, c'est cela qui ébranle, secoue et fracture le monde...