anarchisme

  • Que dire de la pensée anarchiste ?

    … La pensée anarchiste en général et dans ses différents courants fait l’objet d’une réaction très largement et très communément répandue, qui consiste à ne voir dans l’anarchie et dans les mouvements anarchistes qu’une forme de révolte qui témoigne d’un refus de l’ordre établi, déconsidérée, caricaturée, décrédibilisée, ou encore, souvent ignorée…

    Une autre réaction, tout aussi commune, consiste à voir dans l’anarchie une menace mettant en péril les valeurs sociales sans lesquelles les hommes et les femmes ne seraient plus protégés de la violence des autres et de leur propre violence…

    L’anarchie est aussi associée à l’idée de désordre.

    Il faut dire parce qu’il en est ainsi depuis le début de l’Histoire (du temps des premières sociétés humaines), que bon nombre de mouvements et de courants anarchistes sont ceux de gens qui se définissent anarchistes mais qui, par leurs comportements, par les violences qu’ils exercent, contribuent à entretenir l’image que les gens, communément, se font de l’anarchie…

    Cette forme de révolte qui témoigne d’un refus de l’ordre établi, des convenances, de la morale référente, et qui s’exerce dans la violence, dans la destruction de ce qui symbolise et représente le Pouvoir et l’Autorité… N’offre pas à l’Homme (les femmes et les hommes de ce monde), de perspective, d’avenir, et ne procède pas d’un « destin » ou d’un « projet » pour l’Homme…

    Cette forme de révolte n’est pas « de la pensée anarchiste » car où dans cette révolte est la résistance à ce qui demeure figé en nous dont nous ne pouvons nous libérer ?…

    Et au-delà de la « pensée unique » (souvent inique il faut dire), où et comment se situe dans notre esprit, l’idée de la délivrance de la pression plusieurs fois millénaire, de quelque transcendance que ce soit (de ce qui s’élève au dessus du monde sensible, perceptible et intelligible, par la religion, par le spiritualisme, par l’occultisme, par les idéologies ) ? … Où et comment se situe en nous l’idée d’une libération de toute servitude, autrement que dans la violence ?

    Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dans la pensée anarchiste (dans son « essence » même, dans sa « vérité » (si l’on peut dire), dans son authenticité, dans son « projet ») :

    L’affirmation de notre condition humaine en tant qu’être unique et différent des autres, sans la pesanteur de toute transcendance, sans le joug des servitudes, sans la pression de ce qui est figé en nous et dont nous dépendons, aussi élevée que soit notre pensée, aussi choisis les comportements que nous adoptons qui ne sont pas dans le sens commun, dans le sens de ce qu’il faut être ou paraître…

     

  • Louise Michel

    Louise michel 1

    … « Une Grande Dame »… Née le 29 mai 1830 et morte le 9 janvier 1905… Qui figure dans mon Panthéon de personnages emblématiques… Avec Élysée Reclus et quelques autres… « Grands et vrais anarchistes »…


     

  • Réflexion du jour, mardi 27 avril 2021

    … La pire des questions que l’on puisse poser à un anarchiste ( anarchiste “dans l’âme” faut-il préciser, puisque “anarchiste dans le vrai de vrai” c’est un peu difficile dans le monde où l’on vit)… C’est la suivante :

    “Que connaissez vous de l’anarchisme ?”

    La pire des questions, mais aussi la plus absurde…

    … La pire des questions que l’on puisse poser à un artiste c’est la suivante :

    “Que savez vous de ce qu’est un artiste ?”

    Question tout aussi absurde…

    … L’un des commentaires les plus stupides et des plus réducteurs que l’on puisse faire à un écrivain (un écrivain poète) qui rédige le récit d’un voyage qu’il a fait dans un pays lointain d’une société et de mode de vie différents de là où il vit, cet écrivain poète, c’est le suivant :

    “Il n’y a aucune vision politique dans ce que vous racontez et présentez”…

    C’est ainsi que l’on reconnaît, avec ce genre de question posée ou de commentaire, une formation universitaire (et intellectuelle) dans le sens le plus consensuel, le plus normalisé formaté, le plus conforme à ce qui fait référence dans le monde d’aujourd’hui – et qui d’ailleurs prévaut depuis le début des grandes civilisations…

     

  • Pour être anarchiste ...

    ... Pour être anarchiste, pouvoir se passer de gouvernement, d'institutions étatiques, de lois, de police, d'armée, de procédures, de règlements, d'élus, de tout ce qui régit, organise la vie en société, et qui est écrit comme "gravé dans le marbre"... Pour être vraiment anarchiste il faut assurément avoir une certaine force d'âme chevillée au corps, ne pas avoir "froid aux yeux" et être aussi franc de parler que d'acte et de comportement, avoir le sens du partage, une conscience aiguë de tout ce qui vit autour de soi, même d'un simple brin d'herbe, un sens de ce que doit être la relation entre les êtres et les choses, comprendre et avoir la connaissance du pourquoi, du comment et de l'existence de tout ce qui vit et se meut dans l'univers, sur la Terre, partout...

     

    Il faut autant de générosité que de dureté, une intelligence, une vision globale et dans le détail, de tout ce qui nous entoure, être d'une pureté absolue , demeurer dans une absence et un refus de toute compromission avec quelque ordre que ce soit du moment où cet ordre est un ordre "fabriqué" (fabriqué en particulier pour certains êtres humains et pas pour d'autres)...

    Tout cela, oui, afin de se sentir libre, totalement libre... Mais responsable, responsable de soi-même et des autres, dans ses actes...

     

    Ce n'est qu'ainsi, que dans cet anarchisme là -qui n'a rien à voir avec la plupart des mouvements anarchistes, révolutionnaires, contestataires, combattant les armes à la main et avec des drapeaux noirs ou rouges et des slogans et des mots d'ordre et des meneurs ; rien à voir non plus avec des nihilistes, des pillards, des "casseurs", des profiteurs de troubles sociaux, pour ne pas dire des "ote-toi-de-là-que-je m'y mette"... Que l'on peut parvenir à pouvoir se passer de lois, d'états, d'institutions, de religions, d'armée, de police, de prisons, de frontières, d'administrations, de tout ce qu'on peut "écrire dans le marbre"...

     

    Tout "anarchisme" ou "révolution" ou "contestation" ou "remise en cause de la société" (notez les guillemets à tout ça)... qui n'est pas l'anarchisme (l'anarchisme sans guillemets)... Ne conduit qu'à d'autres lois, qu'à d'autres prisons, qu'à d'autres frontières, qu'à d'autres états, qu'à d'autres institutions, ordres, polices, armées.. qui font suite et remplacent (jamais au mieux) ce qui fut et qui a été abattu...

     

    Le destin et la finalité -s'il y a une finalité- de l'anarchisme, c'est d'œuvrer déjà soi-même et autant que faire se peut avec le plus grand nombre possible de gens autour de soi, à une évolution vers une société humaine qui n'existe pas encore... Et qui, si cette société humaine peut un jour exister, n'aura pas pour autant vocation à être un modèle de société, ni à s'imposer en tant que modèle, ni à demeurer figée et immuable, confite dans ses habitudes, dans ses certitudes, dans sa morale, et dans ce qu'elle peut avoir de confortable...

    Car l'idée même de "modèle" (de société, d'organisation, de type de pouvoir ou d'autorité) est étrangère à tout vrai anarchiste...

     

    Ce "genre" de société humaine, a peut-être jadis existé -en partie- aux temps préhistoriques du Paléolithique Supérieur (Solutréens, Magdaléniens et leurs prédécesseurs) lorsqu'il n'y avait pas encore de nations, d'empires, d'états, de loi écrite, que les gens vivaient en tribus, en groupes, communiquaient entre eux, se déplaçaient à pied ou le long de cours d'eau sur des embarcations, fabriquaient des objets, des outils, utilisaient pour se nourrir, se vêtir, se loger, les ressources naturelles...

     

    ... Tout ce que je dis là, certes, est utopique, je le concède... Et n'est que discours, et ne fait en aucune façon, aujourd'hui dans le monde où l'on vit... "avancer les choses"...

    Mais je pense à ces premiers eucaryotes d'il y a 1,7 milliard d'années, desquels a surgi la vie, et en imagination je vois les eucaryotes d'une vie qui n'existe pas encore, portant en eux les germes de cette vie...